[Lieu] La Vallée Fertile

[Galathée]

" Tu veux manger un morceau avant de t'aventurer dans la forêt ? Sinon je te laisse aller. Et si tu n'es pas de retour dans deux jours, je repars sans toi. Pas que je veuille t'abandonner, mais il est clair que je ne peux pas pénétrer dans ce bois et je ne serais qu'à moitié surprise que ton ami le magicien elfe décide d'emprunter une autre voie pour gagner Champsdor... s'il accepte d'aider les gens d'ici, bien sûr. En d'autres circonstances je les laisserais bien tirer leur plan, mais... ce qu'il y a dans cette abbaye... Il faut que quelqu'un s'en charge. Et qu'il s'en charge avant qu'ils n'aient eu le temps de fuir. C'est vraiment important."

[Taliesin]

-Je suis bien d'accord.
Il jeta un regard en direction des bois, revint à Cordélia.
-Mangeons un morceau, puis je me mettrai en route. Mais il ne faudra pas que tu t'embêtes à nous attendre : les chances sont minces pour que nous repassions exactement ici à notre retour. En revanche, nous pouvons discuter d'un autre lieu de rendez-vous...

[Galathée]

" Ça ira, dit-elle. On se retrouvera sur place. Je vais peut-être en profiter pour me promener un peu dans la campagne... Je ne sais pas si c'est très prudent, mais j'ai comme l'impression qu'elle est plus sûre, désormais, pour les femmes seules."
Elle retourna vers son cheval et se pencha sur ses fontes rebondies.
" Ce n'est pas moi qui mettrai fin aux exactions des prêtres, de toute façon."

[Taliesin]

-Moi non plus : j'en serais bien incapable. Mon rôle se limitera principalement à celui d'entremetteur, à moins que les forces conjointes des hommes et des elfes ne manquent vraiment d'éléments...
Ce n'étaient pas ses compétences martiales ou arcaniques qui allaient changer la donne. Mais s'il réussissait à faire en sorte que Wilmarin entre dans la danse, le barde aurait déjà apporté sa petite pierre à l'édifice.

[Galathée]

Cordélia sortit plusieurs paquets renfermant de la nourriture de ses fontes. Elle y trouva du pain frais, d'au moins deux sortes, du fromage, un saucisson et du beurre emballé, quelques carottes, un peu de salade, ainsi qu'une outre qui semblait renfermer un vin odorant. Son humeur grise sembla s'alléger à mesure qu'elle découvrait les victuailles. Elle dénicha même une grande nappe brodée de motifs sylvestres qu'elle étendit sur le sol.
" Réflexion faite, je vais peut-être rentrer à Champsdor." murmura-t-elle en s'asseyant dans l'herbe.
Elle leva les yeux sur le barde.
" J'embarque ton cheval, alors ?"

[Taliesin]

Taliesin acquiesça.
-Si ça ne te dérange pas, ce serait en effet plus pratique. Comme la forêt est touffue, comme il n'y a pas de sentier, il me ralentirait plus qu'autre chose...
En s'asseyant à son tour, en observant les mets étalés sur la nappe, il prit conscience que cela faisait longtemps, très longtemps qu'il n'avait pas pris un repas en bonne et due forme.

[Galathée]

Et il en eut tout le loisir, tandis que le soleil déclinait doucement, nimbant la Vallée de mille feux flamboyants. Le vin était délicieux, la brise agréable, si les événements n'avaient pas été aussi dramatique, le pique-nique aurait été parfait.
" Tu ne devrais pas tarder, si tu veux éviter de traverser la forêt à la nuit... Je sais que tu y vois bien dans le noir, mais j'imagine qu'on peut y faire de mauvaises rencontres."

[Taliesin]

-En effet : les bêtes sauvages ne manquent pas, de même que les êtres étranges...
Il arbora un sourire en coin.
-D'après la rumeur, on pourrait même y croiser un Victor en maraude...
Sur ce, il rassembla ses affaires puis refit face à Cordélia.
-C'était très agréable, cette chevauchée et ce pique-nique en ta compagnie. J'espère que nous aurons l'occasions de remettre ça une fois la secte anéantie...

[Galathée]

Elle sourit doucement.
" Je pense plutôt que tu vas vouloir rentrer chez toi au plus vite et qu'un pique-nique sera la dernière chose que tu auras à l'esprit. Mais je ne te blâme pas. Bonne route dans les bois. Et bonne chose pour convaincre le mage elfe. Mais je suis sûre que tu y arriveras. Tu as su dompter le capitaine Voronwë après tout : personne ne te résiste."

[Taliesin]

-Vu mon peu d'efficacité en matière de diplomatie depuis que je suis arrivé dans la région, j'ai plutôt l'impression que Voronwë est l'exception qui confirme la règle, répondit-il sur le ton de l'humour. Mais allez, je ne désespère pas de réussir... Quant au pique-nique, m'est avis que ce ne sera pas très difficile à caser avant mon départ.
Sur ce, il la salua amicalement, lui dit à bientôt et franchit enfin l'orée des bois.

[Galathée]

Il se retrouva rapidement encerclé d'arbres gigantesques, de racines et de troncs vermoulus, de buissons épineux ou fleuris, de ronces tortueuses, de touffes de champignons colorés, de rochers moussus. La forêt n'était pas franchement hostile mais elle était luxuriante et s'y déplacer à travers tout demeurait une aventure de tout instant, nécessitant d'enjamber, de grimper, de se pencher, d'écarter des branchages, de traverser courageusement des taillis épais. Une piste aurait été idéale mais Taliesin n'avait aucun moyen de savoir où en trouver une et s'il croisait de temps en temps une voie ouverte par quelque animal, celle-ci ne prenait jamais exactement la bonne direction, ou s'effaçait après quelques toises, plongeant dans un fourré ou un trou entre deux chênes noueux. L'elfe dut rapidement sortir son épée pour se frayer un chemin dans la végétation. Les oiseaux chantaient tout autour de lui, les sous-bois bruissaient de temps en temps de la fuite d'un animal, et petit à petit, la lumière timide s'atténuait, signe que la nuit ne tarderait plus.

[Taliesin]

Mais comme, contrairement à ses précédents trajets dans la forêt, il n'était pas accompagné de personnes que les ténèbres handicaperaient, il entendait poursuivre sa progression aussi longtemps que possible : la situation était trop pressante pour qu'il se ménage. Ce ne serait donc que lorsque l'épuisement le rattraperait qu'il se résoudrait à grimper à un arbre et à se trouver une branche vaguement confortable pour plonger en rêverie. Puis, une fois reposé, il reprendrait sa route.
À ce moment-là comme à présent, il devrait faire montre d'une extrême vigilance afin de se prémunir des bêtes sauvages et, surtout, de ne pas s'égarer. Confondre vitesse et précipitation risquerait en effet de lui coûter fort cher.

[Galathée]

Les bêtes sauvages restèrent heureusement à bonne distance, et Taliesin entendit des hurlements dans les profondeurs de la forêt sans que jamais leurs auteurs ne s'approchent. Il ne vit pas davantage le peuple fourmi qui l'avait attaqué lors de son trajet précédent, ni même un elfe, ce qui signifie pas que les elfes, eux, ne le virent pas. Mais sans doute était-il devenu un hôte presque connu des lieux et ne s'inquiétait-on plus de sa présence.
Il ne connut pas pour autant un itinéraire sans échecs : il n'était pas pisteur et les bois avaient avalé tout signe d'un passage antérieur. Une vague direction ne suffisait pas à retrouver le chemin de la cachette de Wilmarin, et il ne retrouva pas aisément les points de repère qu'il s'était choisi lors de ses périples précédents. Un arbre ressemblait à un arbre, un roc à un roc, un ruisseau à un autre ruisseau. Les clairières se ressemblaient toutes, comme les troncs renversés, les racines ou les buissons fleuris.
Il trouva heureusement de l'aide en la personne d'une dryade curieuse qui, le voyant errer dans les branchages, le remit sur la bonne route : il avait dévié vers le coeur de la forêt et, en infléchissant son parcours, il finit par retrouver — le lendemain matin — le bosquet tant espéré.

[Taliesin]

S'il s'en voulait d'avoir perdu du temps, quoiqu'il ait apprécié sa rencontre avec la serviable dryade - décidément, il aimait côtoyer les êtres fées -, Taliesin oublia ses regrets en découvrant la chênaie : il était arrivé à bon port, c'était tout ce qui comptait.
Il pressa donc le pas malgré sa fatigue, se préparant mentalement à la bataille qu'il devrait incessamment livrer. Car, hormis pour un rapide salut aux enfants s'il les croisait, il ne s'attarderait pas et irait tout droit à maître Wilmarin qu'il s'agirait de convaincre...
Il fallait espérer que cela marche.
Vraiment.

[Galathée]

Les enfants avaient désormais bâti une demi-douzaine de tanières. Seul Marius vint à sa rencontre, échevelé, crado, mais tranquille. Titus était hors de vue.
" Tiens, tu es revenu ? s'étonna le gosse. Tout seul ? Qui tu vas prendre avec toi cette fois ? La bestiole ou bien moi ?"

[Taliesin]

-Bonjour Marius, répondit l'elfe en esquissant un sourire. Et pour répondre à ta question, à moins que Titus ne se sente particulièrement bien ici, nous allons repartir tous les trois. Tous les quatre, même, avec un peu de chance, car j'ai du travail à proposer à Maître Wilmarin. Alors pendant que je m'efforcerai de le convaincre d'accepter, ce serait bien si vous pouviez vous préparer...
Non qu'ils aient beaucoup d'affaires à rassembler : mais au moins, ils se tiendraient prêts.

[Galathée]

HRP : Désolée, je suis un peu surbookée en ce moment et je ne pense plus toujours à allumer mon ordi...

" On va où ? demanda le gosse, suspicieux. Parce que j'espère... que t'espères... pas me ramener dans un orphelinat... Parce que si c'est ton plan, tu peux le dire tout de suite... ça nous économisera tous les deux. Du souffle. Ça nous économisera du souffle."
Les feuilles d'un buisson de ronces bruissaient non loin et Titus fit son apparition, aux aguets, plus faune que jamais, sans le moindre vêtement sur le dos. Il avait des brindilles dans les cheveux, et de bardanes accrochées à la toison. Il paraissait désireux de suivre la conversation.

[Taliesin]

HRP : pas de souci (f)

Taliesin lui adressa un sourire chaleureux, un geste de la main, un salut en sylvain. Puis il répondit à Marius.
-A moins que Titus ne se sente bien ici et ne veuille rester, je pense vous amener tous les deux à Champsdor, dans la demeure de maître Amrod : la secte qui t'avait enlevé a été démasquée et attaque désormais la ville par magie ; cependant, dans cette maison que protège un puissant sortilège, vous serez en sûreté. C'est là qu'attend Baptiste, d'ailleurs, et cela me rassurerait que vous restiez avec lui jusqu'à ce que cette affaire soit réglée. Ensuite, en ce qui te concerne... Tu feras ce que bon te semble. Je pense que courir les routes seul n'est pas une bonne solution pour un enfant de ton âge, mais je ne compte pas t'imposer quoi que ce soit. Et quand bien même le voudrais-je : je n'en aurais pas les moyens. Bref, tu n'as pas à t'en faire.

[Galathée]

" Je viens avec." dit le faune, en commun, avec un petit accent un peu chuintant.
Marius lui jeta un regard en coin, renfrogné.
" Tu serais prêt à le jurer sur la tête de... de ta femme ? Qu'il n'y aura pas de coup fourré ? Que tu me laisseras faire ce que je veux ?"

[Taliesin]

Le barde se retint de lever les yeux au ciel.
-Je te jure que je n'ai aucune intention de t'envoyer dans un orphelinat, Marius, répondit-il néanmoins très sérieusement. Après... Dans l'absolu, j'aimerais trouver une bonne solution pour toi, une bonne solution qui ne soit pas un orphelinat, je précise, parce qu'un gosse livré à lui-même sur les routes, un gosses que j'ai tiré des griffes d'une horrible secte, de surcroit... je ne peux pas rester indifférent à son sort. Mais voilà : je dois déjà trouver une famille pour Titus et il me faut également récupérer Victor, ce qui est loin d'être gagné. Bref, même si ça me navre, je n'aurais sans doute ni le temps, ni l'énergie de m'occuper de toi. Tout ce que je te demanderai, c'est de rester en sécurité chez maître Amrod le temps que le danger soit écarter. Ensuite, tu feras à ta guise, tu as ma parole.

[Galathée]

" Mais c'est qui ce maître Amrod ? Est-ce que les lits sont confortables ? Est-ce que la nourriture est bonne ? Est-ce que je ne serai pas obligé de suivre des leçons, ou des trucs du genre ? Et est-ce que tu peux me jurer que lui non plus ne va pas essayer de me caler dans un orphelinat ?"
Marius n'avait pas l'air convaincu par les projets du barde, mais Titus semblait avoir pris le parti de réenfiler les vêtements (dans un piêtre état) qu'il avait abandonné au pied d'un arbre.

[Taliesin]

Bigre, mais pourquoi était-ce toujours si difficile ?
-Maître Amrod est beaucoup trop occupé par la défense contre la secte pour songer à te donner des leçons ou à t'envoyer dans un orphelinat, répondit-il patiemment. Quant à sa maison, c'est l'une des plus confortable de la ville.
Il eut un sourire en coin.
-Après, libre à toi de refuser cette option, de rester ici ou de te lancer seul dans la traversée de la forêt : tu es libre, après tout. En somme : je propose, tu disposes. Et quoi qu'il en soit, il me faut à présent aller trouver maître Wilmarin pour essayer de le convaincre de nous apporter son aide.
Et il se mit en route, songeant qu'après avoir affronté des têtes de mules telles que Marius, Baptiste ou Victor, le sage elfe ne pourrait que lui paraître des plus conciliants.

[Galathée]

HRP : misère, j'ai pas réalisé qu'autant de jours étaient passés Préparatifs de fête de l'école, c'est à flux tendu...

Les deux enfants demeurèrent dans le sous-bois tandis que Taliesin rejoignait la base de l'arbre dans lequel se trouvait la cabane principale de Wilmarin. Comme les fois précédentes, il put se servir de la corde qui en descendait pour grimper jusqu'à la plateforme. L'elfe n'avait pas donné signe de vie, sans doute avait-il identifié son visiteur et ne se formalisait-il pas de sa venue. Taliesin fut cependant accueilli par une bonne odeur de thé et il découvrit le vieux mage assis devant sa table basse, l'invitant à le rejoindre.
" On dirait que vous reprenez goût aux bois. Chassez l'essence, elle finit toujours par percoler, dit un vieux proverbe genasi. Une tasse de brumante ? Elle a au moins trois cent ans. Une récolte superbe, on n'en trouve plus de pareille."

[Taliesin]

HRP : pas de souci, je comprends bien (f).

-Avec grand plaisir, répondit-il, souriant, avant de prendre place.
Si cela n'avait tenu qu'à lui, il serait entré sans tarder dans le vif du sujet. Toutefois, commençant à connaître maître Wilmarin, il se disait que ce ne serait pas une approche très stratégique. Mieux valait prendre son temps, commencer par déguster cette fameuse brumante...

[Galathée]

La brumante était une sorte de thé qui n'en était pas. Taliesin eut la vague impression d'en avoir déjà bu, peut-être un siècle plus tôt, ou trois, mais sous un autre nom et en d'autres lieux.
" Je vois à votre mine que vous rongez votre frein. Allez, parlez. Je suis un elfe qui a le temps, mais vous êtes un... elfe qui n'en a jamais assez. Cela vous viendra éventuellement, mais je peux m'adapter."

[Taliesin]

Le barde sourit à nouveau, amical.
-Honnêtement, j'aimerais pouvoir prendre le temps... D'ailleurs, à la base, ce voyage dans le nord devait être des plus calmes, des plus reposants. Mais les événements en ont décidé autrement.
Il se fit plus grave.
-Et en l'occurrence, le temps presse effectivement. Pour résumer la situation à grands traits... Notre expédition à l'abbaye n'a pas été le fiasco que je craignais : mes compagnons ont pu se replier de leur côté avec mon amie Cordélia et deux autres captives ; ils ont pu, également, alerter les habitants de la vallée sur ce qui se tramait réellement. Quant à la princesse, si elle n'est pas parvenue à s'échapper, elle a été en mesure d'alerter certains clans... Bref, désormais, humains et elfes luttent de concert contre la secte démasquée. Malheureusement, les choses ne sont pas très bien engagées : retranchés derrière leurs hauts murs, disposant d'otages, de vivres, de matériel, les cultistes usent d'une puissante magie pour assaillir chaque nuit la ville et ses environs. Par conséquent, à moins de bénéficier également d'une puissante magie à leur opposer, ce qui n'est pour l'heure pas le cas, lancer l'assaut parait des plus hasardeux : même s'il réussissait, ce qui n'est pas assuré, il risquerait de se solder par la mort de nombreux otages innocents, à savoir des femmes et des enfants.

[Galathée]

Wilmarin écouta le récit de Taliesin avec attention.
" Ces schémas se répètent sans cesse, siècle après siècle, millénaire après millénaire, ici ou ailleurs. Je pourrais vous demander ce qui se tramait, réellement, là en haut, mais ça n'a sans doute pas grande importance. Je pourrais aussi feindre la naïveté et vous demander pourquoi vous me racontez tout ça. Mais nous perdrions sans doute de votre fameux temps. Je gage que vous songez à opposer ma supposée puissante magie à la leur. Je me trompe ?"

[Taliesin]

-Non, je suis bel et bien venu solliciter votre aide.
Puisque son hôte l'invitait à parler franchement, il n'allait pas s'en priver.
-Je ne sais qui sont exactement ces faux chauntéens. Tout ce que je sais, c'est qu'ils sont aussi puissants que dangereux. Ce n'est pas rien que de parvenir à modifier la nature de toute une vallée... A l'heure actuelle, certes, la véritable nature commence déjà à y reprendre ses droits. Mais c'est uniquement parce que les cultistes consacrent leur magie à une autre tâche, faisant pleuvoir le feu sur la cité, lâchant contre elle des créatures d'un autre monde... Ce qui leur procure pareil pouvoir, qu'il s'agisse d'artefacts magiques ou d'un sombre maître, est assurément redoutable.
Il marqua une courte pause.
-Votre intervention renforcerait les chances des défenseurs de Champsdor, qu'ils soient hommes ou elfes, de l'emporter sur leurs ennemis. Elle renforcerait leurs chances, aussi, de sauver la princesse et les otages. Mais surtout, vous êtes à ma connaissance le seul capable de régler le problème de fond, à savoir la source du pouvoir de ces cultistes. S'il s'agit d'un démon ou de quelque autre entité maléfique, vous serez sans doute à même de l'identifier, de savoir comment purifier son sanctuaire impie. S'il s'agit d'artefacts, vous pourrez les détruire ou les conserver ici, afin qu'ils ne soient plus jamais utilisés à mauvais escient. J'ai pris les devants en ce sens : les autorités de Champsdor sont d'accord pour vous permettre d'étudier ce que renferme l'abbaye. Ils vous accolerons un chaperon, sans doute : je me suis efforcé de faire en sorte qu'il s'agisse de maître Amrod, mais peut-être sera-ce quelqu'un d'autre. Dans tous les cas, cependant, je suis certain que ce ne sera pas un problème pour vous.

[Galathée]

Wilmarin rit doucement.
" Amrod aurait accepté de me suivre dans les ruines d'une abbaye maléfique ? La situation doit être bien désespérée, en effet."
Son expression se fit plus sérieuse.
" Taliesin, vous êtes conscient que je ne suis pas humain, n'est-ce pas ? Quel serait mon intérêt d'aller oeuvrer à la préservation d'un territoire que les humains ont volé à mon peuple ? D'un point de vue strictement pragmatique, j'aurais intérêt à laisser ces fanatiques chasser leurs confrères avant d'intervenir. Ils ne gagneront pas beaucoup en puissance : c'est le site de l'abbaye lui-même qui regorge de magie, ils ne pourront pas s'en éloigner."

[Taliesin]

-Mais la princesse est toujours l'otage des cultistes : sans votre intervention, elle risque de périr, à l'instar de nombre des elfes qui, déjà, combattent aux côtés des habitants de Champsdor. S'ils venaient à l'emporter malgré ces pertes, qui sait si le ténébreux pouvoir qu'abrite l'abbaye ne pourrait pas corrompre parmi eux de nouvelles âmes, si vous n'êtes point là pour veiller au grain ? Qui sait les dégâts que pourraient causer d'éventuels artefacts maudits s'ils venaient à tomber entre des mains moins précuationneuses que les vôtres ?