[Quête] Ce que les vagues ne sauraient effacer

[Chandara]

Chandara rit gaiement de cette réponse, non pas par moquerie mais parce que le jeune garçon démontrait que, sous certains aspects au moins, il était Sunite jusqu’au bout des ongles. L’image que l’on donnait de soi et l’impact que cela provoquait étaient des sujets sérieux et essentiels pour ceux qui vénéraient la Dame de la beauté. La paladine se rangea donc à cet argument sans barguigner :

- Très bien Quentin : je te laisse donc ouvrir la route. Tu es mon guide et je te suis où tu me mènes, il ne faudrait pas que tu donnes une autre impression !

[Taliesin]

Quentin sourit, amusé.
-En réalité, un guide n'est pas vraiment nécessaire. Mais soit !
Il la précéda donc dans les rues de Bordeleaux : en cette heure, elles étaient quasiment désertes, mais les rares badauts qu'ils croisèrent ne manquèrent pas de les saluer.
Puis ce fut la campagne, la mer étincelante et les collines plantées de vignes se faisant face de part et d'autre de la route du sud. Ici, le paysage était particulièrement attrayant.
-Si Lune de Miel veut se dégourdir un peu les jambes, elle ne doit pas hésiter, dit le garçon à la paladine. Il n'y a pas d'embranchement à prendre et, aux deux tiers du trajet, vous ne pourrez que remarquer la crique aux perles : nous pouvons nous retrouver là-bas si vous le désirez.

[Chandara]

Lune de Miel sentit manifestement qu’on parlait d’elle et - si la chose était possible - elle adopta une démarche encore plus majestueuse, la tête bien haute, la queue en panache et le pas dansant comme à la parade. Chandara lui traduisit la proposition faite par Quentin et la jument piaffa gaiement en retour :

- C’est gentil de le proposer et je crois qu’elle aimerait effectivement se dégourdir les jambes mais ce serait inconvenant de te laisser en arrière alors que nous faisons route ensemble. Lune de Miel galopera quand nous serons tous les deux arrivés à destination.

[Taliesin]

Son expression ce fit espiègle.
-Ce qui me paraît davantage inconvenant, c'est qu'une paladine et son fier destrier se limitent au pas lent d'un simple fantassin, si bien qu'il me paraîtrait des plus compréhensibles que vous optiez toutes deux pour une bonne cavalcade. Néanmoins, pour ceci comme pour le reste, vous êtes meilleure juge !
Ainsi continuèrent-ils leur progression durant une grosse demi-heure, sous un soleil resplendissant qui, à mesure qu'il poursuivait l'ascension vers son zénith, chauffait de plus en plus l'atmosphère décidément estivale. Enfin, Quentin désigna un point du littoral encore à quelque distance devant eux : il s'agissait d'une crique aux eaux cristallines, entourée pour partie d'une plage de sable blanc, pour partie de formations rocheuses étrangement sculptées par le vent. A voir ce magnifique endroit, l'on pouvait se demandait si la légende des perles n'était pas uniquement un prétexte pour aller s'y baigner, tant cela était tentant...

[Chandara]

Le visage de la paladine s’illumina quand la beauté de la crique se révéla pleinement çà ses yeux : c’était décidément un endroit magnifique où on ne pouvait que se sentir plus proche de sa déesse. Une fois arrivée sur la plage, la jeune femme mit rapidement pied à terre et retira même ses bottes sans façon pour le plaisir de ressentir le sable fin sous ses pieds. Elle se tourna vers Quentin, tous sourires, avant de déclarer avec sérieux :

- Même si nous ne trouvons rien de probant dans la caverne, rien que cette vue valait largement le déplacement ! Mais ça me fait espérer encore davantage pour la suite. Cela dit, il fait chaud et, si tu veux te rafraîchir, rien ne nous oblige à nous y mettre tout de suite !

[Taliesin]

-Merci pour votre proposition. Mais vous m'avez demandé de vous montrer la grotte et je ne vais pas vous mettre en retard juste pour me baigner, sachant que j'en ai déjà eu amplement l'occasion et que je l'aurai encore tout autant. De plus, nous avons encore un quart d'heure de marche devant nous.
Il se tourna vers le sud.
-Pour la suite, c'est comme vous préférez : nous pouvons continuer sur la route ou sur la plage. La second trajet sera un peu moins rectiligne, donc un peu plus long mais... pas de beaucoup.

[Chandara]

Chandara était prête à avouer que se baigner lui ferait également plaisir mais la soif de découverte de la grotte était pour le moment plus forte. En guise de compromis, elle proposa à Quentin de rester sur la plage et même de marcher en bordure des vagues : ayant retiré ses bottes, elle ne craindrait pas de se mouiller au-delà des chevilles et ce serait bien agréable après ces jours passés en selle de marcher un peu !

[Taliesin]

De toute façon, elle n'eut pas le choix : ici, la côte se faisait de plus en plus rocailleuse et, par endroits, la plage était si étroite qu'on ne pouvait passer à sec. Par conséquent, le jeune musicien dut, lui aussi, se défaire de ses bottes usées.
Ils marchèrent une vingtaine de minutes, suivant les contours irréguliers du littoral, accompagnés par le cri des mouettes et baignés par les chauds rayons du soleil. Enfin, ils atteignirent une manière de petit cap rocheux qui s'enfonçait dans les flots tel la proue d'un antique navire.
-C'est là, annonça Quentin. L'entrée de la grotte se trouve à la pointe, là-bas, et la seule solution pour l'atteindre, c'est de nager. Mais d'après ce qu'on m'a dit, seule la première salle se retrouve totalement immergée à marée haute : le reste est plus en hauteur. Donc pas de risque de se noyer en s'attardant trop, juste celui d'être bloqué quelques heures à l'intérieur.

[Chandara]

Chandara observa la jetée naturelle d’apparence impraticable puis évalua la distance qui les séparait de la grotte et dut se ranger à l’avis de Quentin : le seul moyen de l’atteindre serait de nager. La jeune femme s’approcha de sa monture, se sépara de son arme qu’elle rangea dans le baudrier attaché à sa selle puis rangea ses bottes dans les fontes. Elle se tourna vers Quentin pour déclarer naturellement :

- L’eau de mer abîmera nos affaires si nous les gardons : si tu veux me confier les tiennes, Lune de Miel veillera dessus jusqu’à notre retour.

Joignant le geste à la parole, la jeune femme entreprit aussitôt de se défaire de l'entièreté de ses vêtements de voyage.

[Taliesin]

Voilà qui décontenança le jeune musicien : il n'y avait qu'à voir la manière dont il haussa les sourcils et écarquilla les yeux pour s'en convaincre. Mais décidément, il avait de l'aplomb car, déjà, il s'était repris et paraissait à nouveau impassible.
-Je me suis engagé à vous conduire ici, mais je n'ai point dit que je vous accompagnerai à l'intérieur... répondit-il très poliment. N'étant pas expert en ce genre d'activités, je craindrais de vous ralentir...

[Chandara]

Son mouvement lui avait paru tout naturel mais Chandara oubliait que les non Sunites pouvaient éprouver une certaine réticence et une grande gêne vis-à-vis de la nudité. Visiblement et même s’il tentait de ne rien en montrer, se trouver en présence d’une femme nue décontenançait le jeune musicien. La paladine répondit d’une voix douce :

- Quentin, tu n’es obligé à rien, évidemment ! Mais je trouve que ce serait dommage que tu aies fait ce chemin et ne pas découvrir cette grotte : tu l’as bien mérité. Et le temps importe bien peu en la matière, bien moins que la compagnie avec laquelle on fait ses découvertes ! J'espère que ce n'est pas moi qui t'intimide...

[Taliesin]

-Ah, heu... Non, pensez-vous ! Pas du tout ! répondit Quentin avec, peut-être, un peu trop d'empressement pour être honnête.
Il se tourna vers le promontoire rocheux.
-L'exploration de la grotte est une perspective tentante, je dois bien l'avouer. Mais est-ce bien raisonnable ? Je pourrais me faire mal aux mains, ce qui serait problématique pour mes futures représentations. Sans compter les ravages de l'eau sur ma coiffure, ce qui nuirait à mon image...
Le tout débité avec un sérieux si admirable qu'il en était presque crédible.

[Chandara]

Chandara n’était pas du tout dupe mais elle se retint de le souligner, ne serait-ce que par un rire discret. Au lieu de cela, et même si c’était quelque peu à contrecœur, la jeune femme fouilla dans ses fontes pour y trouver une tunique longue qui ne la gênerait pas trop dans ses mouvements et mettrait davantage Quentin à son aise.

- Tu ne dois pas t’inquiéter : nous ne prendrons pas de risque et si tu t’écorches malgré tout, je m’engage à te soigner. Quant à tes cheveux, j’ai aussi quelques lotions que je pourrais partager avec toi si nécessaire.

[Taliesin]

-Ah, heu... Très bien. Nous en rediscuterons si... Si nécessaire. Hum.
Nouveau regard vers le cap puis haussement d'épaules.
-Bon, mais avec tout ça, je suis en train de vous mettre en retard... Et donc, je vais venir : ce serait dommage de se priver d'une intéressante visite.
Il déposa ses bottes par terre et entreprit d'ôter sa tunique.
-Ceci dit, ne changez pas vos habitudes pour moi... reprit-il. J'en ai vu d'autres. Et puis, leur réputation précède les Sunites, si je puis me permettre.

[Chandara]

Cette fois, la jeune femme ne put s’empêcher de demander avec une certaine malice et un soupçon de taquinerie :

- Ah oui, vraiment ? Il faudra que tu me racontes ce que tu as vu d’autre ! Et aussi ce que tu as entendu à propos des Sunites !

Chandara ne changea pas d’avis et n’attendit pas la réponse de Quentin avant de s’avancer dans l’eau. Elle laisserait le temps au garçon de se préparer et de ranger ses affaires avant de plonger plus avant, pour ne pas donner l’impression de le brusquer.

[Taliesin]

Elle n'eut pas longtemps à attendre.
Quentin acheva promptement de se déshabiller, ne conservant sur lui que son caleçon, puis plia rapidement ses vêtements et, comme elle l'y invita, les rangea dans les fontes de Lune de Miel.
Le musicien, que Chandara découvrit plutôt atlhétique, quoique se remplumer quelque peu ne lui eusse pas fait de mal, entra enfin dans l'eau pour la rejoindre.

[Chandara]

Chandara ne se cacha pas de son observation du jeune garçon et demeura debout à la limite de l’endroit où elle avait pied jusqu’à ce qu’il l’eut rejoint. Elle songea que l’exercice auquel il s’astreignait quotidiennement avait bien fait son office et qu’il deviendrait très vite un beau jeune homme s’il continuait sur cette voie. Toutefois, si la fortune tournait et qu’il ne trouve plus à s’entretenir, ce serait un immense gâchis et cela commençait à interroger la paladine à mesure qu’elle commençait à s’attacher.

- Je vais passer la première pour repérer le meilleur chemin, dit-elle quand il fut à sa hauteur en joignant le geste à la parole avec la grâce et la vélocité d’une sirène.

[Taliesin]

Le trajet n'eut rien de difficile : la mer était plutôt calme, il n'y avait pas d'obstacles sous-marins et si d'aventure l'on venait à manquer de souffle, on pouvait toujours s'accrocher à la paroi du promontoire, laquelle ne manquait pas de prises. Mais ce ne fut nécessaire ni pour la paladine, ni pour son jeune acolyte et, quelques minutes plus tard, tous deux faisaient face à l'entrée béante de la grotte où la lumière du jour entrait à plein.
Pour l'heure seulement en partie inondée, il faudrait peu de temps pour la traverser et pour atteindre les rochers qui s'élevaient en pente douce de l'autre côté.

[Chandara]

Chandara se maintenait sans peine à la surface par de lents mouvements des bras et des jambes et prit le temps de demander à Quentin s’il pensait pouvoir nager sans difficulté en apnée. Elle comptait une nouvelle fois passer la première pour lui montrer la voie mais elle préférait jauger de son ressenti tant qu’il était possible de lui prodiguer assistance ou conseils : il ne fallait surtout pas qu’il présume de ses capacités juste pour l’impressionner même si elle ne l’exprima pas tout à fait en ces termes.

[Taliesin]

Tranquille, pas le moins du monde fatigué par leur petite séance de natation, Quentin l'assura que nager sous l'eau ne lui posait aucun problème, surtout sur une si courte distance. D'ailleurs, il le lui prouva par la suite, lorsqu'ils rallièrent le côté opposé de la grotte : ce fut plus une manière d'exercice qu'autre chose, car ils auraient très bien pu évoluer en surface, puisque la marée n'était point encore haute.
Peu après, tous deux étaient sortis de l'eau et se tenaient debout sur des rochers humides, dans une atmosphère déjà plus fraiche qu'à l'extérieur. En contre-haut, facile d'accès, on voyait une manière de tunnel. La véritable entrée de la grotte, assurément.

[Chandara]

La tunique que la paladine avait conservée malgré tout était trempée comme attendu et elle sentait qu’elle ne ferait que la faire frissonner une fois qu’ils seraient engagés plus avant dans le tunnel frais. Chandara avait décidé de la laisser en arrière mais autant l’amener encore jusqu’à l’endroit surélevé situé au-dessus de la ligne de marée : elle sécherait ainsi un peu avant leur retour. Une nouvelle fois, elle prit les devants pour gagner cette position avec agilité, se souciant à peine des rochers humides et de la mousse glissante :

- Voyons ce que la suite nous réserve ! Attention par ici, ça glisse un peu.

Dès qu’elle aurait atteint l’entrée de la caverne et trouvé un rocher à peu près sec, Chandara avait l’intention de retirer à nouveau sa tunique, de l’essorer et de l’étendre : les découvertes qui les attendaient feraient bien leur office pour occuper suffisamment l’esprit de son acolyte pour qu’il y prête moins garde. Elle ne regrettait pas vraiment de l'avoir emportée car elle pourrait toujours éventuellement servir si la page n'était plus aussi déserte à leur retour : tous n'étaient pas aussi ouverts d'esprit que les Sunites en matière vestimentaire.

[Taliesin]

-Ne vous en faites pas : j'ai l'habitude de crapahuter, l'assura Quentin, toujours tranquille.
De fait, l'ascension ne lui causa aucune difficulté, souple comme il l'était.
Quand la paladine se défit de sa tunique, il resta de marbre, cette fois. Mais pas silencieux.
-Sunite un jour, Sunite toujours, commenta-t-il, légèrement espiègle. Mais vous avez bien raison : elle n'était pas très seyante, trempée comme cela...
Il se tourna ensuite pour observer le tunnel. D'apparence tout à fait naturelle, il était sombre mais non totalement obscur.

[Chandara]

La saillie de Quentin amusa et plut à la paladine qui ne se priva pas de le lui faire remarquer avec espièglerie :

- Tu as bien raison : si tu ne peux rien porter qui te mette en valeur, ne porte rien du tout ! Je ne risquais peut-être pas de tomber malade avec cette tunique mais Sunie aurait pu s’en offenser et je n’étais pas très à l’aise !

La jeune femme mit cette courte pause à profit pour tenter de s’acclimater à la pénombre et chercher à la percer davantage, en quête de belles choses à voir plus que par crainte d’éventuels pièges naturels ou non.

[Taliesin]

-Les Sunites sont décidément aussi déconcertants qu'on le raconte, fit le jeune musicien, sur le même ton que précédemment. Ceci dit, je vous rejoins sur le premier point, et c'est pour cela que je veille, en permanence, à porter des choses qui me font paraître à mon avantage !
Sur ce, bras croisa, il adopta une attitude crâneuse avant de retourner à la contemplation du couloir.
D'où elle était, la paladine ne pouvait en discerner grand chose : elle voyait simplement qu'il montait en pente douce et qu'on n'y repérait pas d'aménagements particuliers. Quant à la faible lumière qui y régnait, elle devait provenir de fissures dans la paroi donnant sur l'extérieur.

[Chandara]

Chandara le détailla de bas en haut et sans vergogne avec un petit sourire mystérieux aux lèvres. Elle finit par répondre d’un ton faussement sérieux mais sur lequel son expression amusée ne laissait pas de place au doute :

- C’est vrai que tu fais des efforts louables mais il ne faut jamais les relâcher et reposer sur ses acquis. Et dans cette optique, les conseils d’une véritable Sunite te seraient tout à fait profitables puisque tu es assez ouvert d’esprit pour en tenir compte. Je dirais que ta tenue actuelle est presque le summum du convenable. Après, ce serait moins le cas en ville mais nous en rediscuterons en temps utile !

Mystérieuse quant à ses insinuations et ses intentions, la jeune femme se remit en marche d’un pas élégant et un port altier et naturel qui auraient presque pu faire oublier qu’elle était entièrement nue. Presque.

[Taliesin]

-Presque le summum ? répliqua-t-il d'un ton faussement indigné en lui emboîtant le pas. C'est le summum tout court ! Le nec plus ultra de l'élégance bardique adaptée jusque dans le moindre détail à l'exploration de grottes partiellement sous-marines !
Même si le sol était relativement régulier, il leur fallait progresser avec prudence, le temps au moins que leur vue s'habitude à la pénombre. Mais cela serait bientôt le cas. De surcroit, il semblait y avoir davantage de lumière devant eux.

[Chandara]

La paladine se réjouissait que Quentin se sente assez en confiance pour plaisanter et elle n’avait pas la langue dans sa poche non plus. Sa réponse ne se fit donc pas du tout attendre, cherchant à le taquiner plutôt qu’à le piquer au vif :

- Que nenni ! Mon précepteur me disait autrefois qu’une composition n’est parfaite que lorsqu’il n’y a plus rien à y soustraire : il n’était certes pas Sunite mais il avait raison pour ce qui est de la tenue idéale pour ce genre d’exploration. Mais va, tu es sur la bonne voie et encore bien assez jeune pour t’améliorer !

Comme pour mieux montrer l’exemple à suivre, Chandara le devança à nouveau pour ouvrir la voie, se demandant ce qui les attendait au-delà et se réjouissant que la lumière puisse leur permettre d’en profiter au maximum.

[Taliesin]

Sa tirade le fit rire.
-Tout compte fait, les Sunites sont peut-être encore plus déconcertants qu'on ne le raconte... plaisanta-t-il.
Ils atteignirent bientôt une nouvelle salle aux dimensions modestes, si ce n'est la hauteur, relativement importante. Sur la paroi de droite, près du sommet, une fissure était visible : quoiqu'étroite, elle laissait le passage à la lumière du jour, qui tombait comme en faisceau sur le sol rocheux, esquissant de beaux reflets sur les pierres voisines.
L'endroit devait être superbe dans l'après-midi, lorsque le soleil s'y frayait un chemin...

[Chandara]

Chandara se tint un moment à l’entrée de la salle avant de s’avancer pour entrer dans le rai de lumière dispensé par le plafond fissuré. Le lieu avait assurément des allures fantasmagoriques d’une grande beauté et ses yeux brillèrent de joie à l’idée que sa déesse bénisse cet endroit éloigné de chez elle. Elle sourit tranquillement à Quentin avant d’avancer à nouveau en silence. Est-ce que le musicien prenait lui aussi du plaisir à ces découvertes ? Y était-il sensible comme elle l’espérait et avait cru le déceler lors de leurs interactions précédentes ? N'était-ce pas pour cela qu'elle avait insisté pour qu'il l'accompagne ?

[Taliesin]

Difficile de savoir ce que pensait le jeune musicien : Chandara le connaissait trop peu pour pouvoir déchiffrer ce qu'il ne verbalisait pas. Néanmoins, pour autant qu'elle puisse en juger, il ne s'ennuyait pas le moins du monde, examinant les lieux avec curiosité. Mais il aurait fallu être bien blasé pour ne pas trouver intéressante la visite d'un tel endroit...
Visite qui ne faisait que commencer, puisqu'un nouveau tunnel, relativement similaire à celui qu'ils venaient d'emprunter, s'offrait à eux, s'ouvrant dans la paroi opposée de la salle.