[quête] Petit détour par Féérie

[Voyageuse]

Quête : Des Hommes et des Loups

Kasumitomba, tomba, sans fin...

Son dos heurta brusquement un sol souple et il eut la respiration coupée par le choc. Tout tournait autour de lui, et il lui fallut un certain temps pour réaliser qu'il était sur une pelouse d'un vert magnifique, parsemée de quelques fleurs multicolores, sous un ciel sans nuage dans lequel brillait un soleil éclatant. Le ciel était d'un bleu étrange, tirant presque sur le violet.

[Kasumi]

Que lui était-il donc arrivé ? Avait-il perdu conscience et était-il en train de rêver ? Etait-il mort ? Avait-il été amené une nouvelle fois dans ce lieu étrange où on l'avait soigné quand il avait défendu son bosquet ? Tout lui paraissait pourtant différent d'alors. Une ombre à la limite de sa conscience l'empêchait de fixer ses pensées : il avait abandonné Première Neige et Mylène en pleine forêt et elles allaient s'inquiéter.

[Voyageuse]

Il fut tiré de ses interrogations par deux voix aiguës, au débit rapide.

" C'est quoi ça ?
- Ben... Quelqu'un du monde gris.
- Mais quoi ? Un elfe ?
- Un demi-elfe, je pense. Et c'est pas normal.
- Pourquoi ?
- La porte n'aurait pas dû s'ouvrir. C'est pas le jour."

Les inconnus parlaient le commun avec un accent qui rappelait quelque chose à Kasumi, mais il ne savait pas trop quoi. Il eut beau ouvrir les yeux et regarder aux alentours, il ne voyait personne. Les voix semblaient, en réalité, venir d'une touffe de hautes herbes.

[Kasumi]

Kasumi se prit la tête à deux mains pour tenter de chasser son impression de lassitude et sa confusion. S'il le pouvait, il se redresserait également en position assise pour tenter de mieux percevoir ce qui se passait autour de lui. Et comme il était manifestement le centre de l'attention et que les deux voix inconnues s'exprimaient en commun, il avait bon espoir d'engager sous peu une conversation qui pourrait lever une partie du mystère.

[Voyageuse]

Il parvint à se redresser. Il n'était sans doute pas en état de marcher, mais s'il restait assis sans trop bouger, les vertiges restaient supportables. Il se sentait relativement mieux, d'ailleurs. L'air lui paraissait incroyablement pur, et lui faisait du bien.
" Mais pourquoi elle s'est ouverte ?
- Comment tu veux que je sache ? Il se passe des choses étranges en ce moment. Maître Schqwartz dit qu'il y a des perturbations dans la Toile..."

Il mit quelques temps à apercevoir l'origine des voix. En scrutant la touffe d'herbes d'où elles semblaient surgir, il finit par apercevoir une silhouette insolite, dont la forme évoquait une grosse pomme de terre, mais munie de bras et de jambes. Elle discutait avec un petit personnage ailé, un peu plus gros qu'un papillon, évoquant un avariel miniature. Une sorte de fée peut-être. Les deux petits êtres semblaient ne pas vraiment se soucier qu'il puisse entendre leur conversation, agissant comme s'il ne pouvait les comprendre.

" Il va en venir d'autres ? Ils sont dangereux ?
- Pas forcément !"

[Kasumi]

Kasumi avait écouté avec une grande attention la discussion entre les deux autochtones. S’il ne parvenait pas vraiment à mettre le nom d’une espèce sur leur apparence, il se concentra davantage sur les informations qu’ils venaient de livrer. Ne se dissimulant pas pour les écouter, il choisit ce moment pour intervenir dans la conversation :

- Pour ma part, je ne suis pas dangereux. Et j’ai manifestement traversé une sorte de portail sans le vouloir. Hum… Est-ce que ce maître Schqwartz – il butta un peu sur la prononciation de ce nom – saurait comment je peux retourner de l’autre côté ?

[Voyageuse]

Les deux petits êtres se tournèrent vers lui d'un air interloqué.
" Il a compris ce qu'on dit ?
- D'habitude les gens de l'autre monde ne parlent pas notre langue.... hum.... il est druide peut-être ?"
Au ton de leur voix, il devinait qu'ils étaient perturbés. Un peu inquiets même.
" Vous dites que vous êtes pas dangereux. Mais comment on sait si c'est vrai ? Comment on reconnaît un gris dangereux d'un gris pas dangereux ?"
Le petit être ailé s'était approché, sans prêter attention à la question de son acolyte, et l'observait attentivement, en restant tout de même hors de portée d'un éventuelle coup..
" Vous êtes druide ?", questionna-t-il avec curiosité.

[Kasumi]

Kasumi trouvait les questions des petits êtres étranges. Mais peut-être pas autant que leur apparence ou les circonstances de sa venue dans ce lieu fantasmagorique. Pour tenter de jeter les bases d'une vritable conversation et de trouver un peu de normalité dans tout ça, il répondit avec sincérité :

- Vous ne pouvez pas savoir si je suis dangereux : il va falloir me faire confiance. Et non, je ne suis pas vraiment un druide. Un rôdeur et un clerc de la nature oui, mais pas un druide. Et vous, qu'êtes-vous ?

[Voyageuse]

" Ben.... Moi j'suis Hotwargt, et lui c'est Dantzward.
- On habite ici.... Normalement y'a pas de contact entre ce monde et le vôtre, mais quelquefois on a quand même des visites.
- Oui, ça arrive.... c'est comme ça qu'on sait que vous existez. Mais ceux de votre monde restent pas longtemps. De toute façon, ça serait pas bon pour vous.
Le petit être ailé l'observait avec curiosité, et son compagnon s'était un peu approché lui aussi, encore sur ses gardes.
- Il faudrait qu'on contacte Maître Schqwartz, souffla-t-il. Il dit toujours qu'il faut le prévenir très vite. Je vais y aller...."
Rentrant ses bras et ses jambes, il se mit à rouler sur lui-même comme une balle, s'éloignant à une vitesse assez impressionnante.

[Kasumi]

Ne redoutant rien des deux êtres en question et désireux de se montrer coopératif pour tenter de comprendre ce qui se passait et obtenir de l’aide pour retourner d’où il venait, Kasumi choisit de se rasseoir et ne fit pas mine de vouloir suivre le mouvement. De toute façon, il ne s’en sentait pas la force et il était assuré que ce maître Swartz allait venir prendre de ses nouvelles : autant faciliter cette rencontre pour qu’elle soit au maximum productive et constructive.

[Voyageuse]

Attendre ici n'était pas désagréable, bien au contraire. L'endroit était paisible et enchanteur. Il entendait couler l'eau d'une rivière toute proche, longeant une haie qui courait jusqu'à la lisière sombre d'un bois. La température était douce et agréable, le soleil avait déché ses vêtements et il se sentait moins fatigué, comme si son énergie lui revenait peu à peu.
Le petit être ailé était resté près de lui, l'observant avec une curiosité plutôt bienveillante.
" Vous avez l'air un peu pâle. Enfin.... c'est souvent avec les gens de votre monde. Vous avez le teint tout gris. A croire qu'il n'y a pas de lumière chez vous. Mais vous verrez, votre petit séjour ici va vous faire du bien..."
Une vibration du sol détourna l'attention de Kasumi. C'était une sorte de secousse, semblant venir du plus profond du sol. Mais ce pouvait aussi être le pas d'un géant, ou même une simple illusion.

[Kasumi]

Kasumi s’apprêtait à répondre que son teint maladif était consécutif à une mauvaise rencontre qu’il venait de faire mais qu’il se sentait effectivement déjà bien mieux qu’au moment de son arrivée. Cependant, il fut interrompu par la sensation de vibration qui lui rappela aussitôt la raison de sa fuite au travers de la forêt puis de la rivière. Il était dès lors étrange que son instinct ne l’alarme pas plus que cela… Il tourna calmement la tête dans la direction d’où semblait provenir le phénomène : nul doute que ce qui l’avait provoqué devait être suffisamment massif pour qu’il puisse le remarquer même à distance.

[Voyageuse]

Le petit être ailé avait froncé les sourcils.
" Ça recommence. Tout à l'heure j'ai cru que c'était le Grabuge, ça fait un peu comme ça, en pire. Mais on l'aurait vu arriver depuis le temps. Puis vous êtes arrivé.... Mais d'habitude, une porte qui s'ouvre, ça ne fait pas trembler le monde..."
Le sol, à nouveau, vibra. Ni plus fort, ni moins fort. Si c'était un pas de géant, il était encore loin.
" Il faudra qu'on en parle à Maître Schqwartz, il saura sûrement."

Kasumi eut alors une sensation étrange : l'impression que Première Neige, avec laquelle il avait perdu le contact, déboulait subitement dans son esprit, prenant toute la place. Il avait du mal à séparer son esprit du sien, comme s'il était devenu elle. Il avait peur... -non, c'était elle qui avait peur. Au même instant, elle se matérialisa juste devant lui, tombant de nulle part et heurtant le sol avec un jappement de douleur.
Et avant qu'il n'ait le temps de réagir, Mylène apparut juste au même endroit, manquant écraser la louve sous son poids. Il ressentit la peur, la colère, l'envie de mordre, de fuir, aussi fort que si ces sentiments lui appartenaient. Il dut batailler pour retrouver la conscience de ses propres perceptions et de son individualité.

[Kasumi]

Au-delà de la douleur de recevoir pas loin d'un quintal sur lui, Kasumi se sentit immensément soulagé de retrouver Première Neige et Mylène. Cela l'aida à se focaliser sur son propre esprit même si la confusion inédite et inexplicable était encore tout à fait déstabilisante. Il se força à se calmer et à tenter d'analyser la situation : visiblement le portail s'était rouvert - ou ne s'était jamais refermé - à l'arrivée de sa louve et de son apprentie. Il restait à espérer que ce qui les avait fait fuir n'en ait pas profité.

- Du calme. Je pense que nous sommes en sécurité. En tous cas nous sommes ensemble maintenant. Vous allez bien, toutes les deux ?

Ses paroles lui étaient autant destinées qu'aux autres et c'était d'autant plus étranges qu'il restait cette impression de confusion.

[Voyageuse]

Première Neige se précipita entre ses jambes et se mit à gémir, d'un petit cri pitoyable, et il ressentit, bien plus nettement qu'à l'accoutumée, son immense détresse : rien ici n'était normal, elle ne ressentait pas les odeurs et les perceptions habituelles, elle était perdue et avait peur, très peur. Peut-être ressentait-elle elle aussi les perturbations dans leur lien, mais il ne parvenait pas à le savoir.
Un gros effort de volonté lui fut nécessaire pour se souvenir que lui ne ressentait aucune menace par ici.
" Ca va.... mais.... on est où ?" souffla Mylène d'un ton anxieux, en se relevant et en promenant un regard chargé d'incompréhension autour d'elle.
Le petit être ailé, quant à lui, n'était plus visible.

[Kasumi]

Avant toute chose, Kasumi jugea plus prudent de se relever – en demandant l’aide de Mylène – pour se déplacer de quelques mètres. En effet, si le portail s’ouvrait à nouveau pour laisser passer d’autres visiteurs, mieux valait ne pas se trouver juste sous leur point de chute. Il entreprit ensuite de rassurer autant que possible sa louve et lui flattant la nuque et répondit aux interrogations de son apprentie :

- Je n’en ai aucune idée mais je crois que ce n’est pas la première fois que j’atterris dans ce plan. Mais on devrait bientôt être fixés car j’ai rencontré des êtres étranges mais qui parlait notre langue. Ils sont partis avertir leur chef de notre présence.

[Voyageuse]

Les jambes de Kasumi, plus assurées que précédemment, le portèrent sans peine à quelques mètres du point de chute de ses compagnes. Première Neige ne le quittait pas d'un pas, insensible à ses arguments. Il la devinait totalement déboussolée.
" Ah....", fit simplement Mylène, digérant les maigres informations.
Puis elle fronça les sourcils.
" C'est quoi un... plan ? C'est comme là où sont les dieux ?"
Du coin de l'oeil, il aperçut le petit être ailé qui les observait, réfugié dans une touffe d'herbes hautes toute proche. Ses yeux intrigués étaient fixés sur la louve.

[Kasumi]

Kasumi secoua la tête sans retirer sa main en contact permanent avec Première Neige :

- De ce que j'en sais, les plans sont d'autres réalités en contact avec la nôtre. Mais tous les plans ne sont pas le domaine des dieux. Je doute que celui-ci en soit un mais restons prudents et surtout ne faisons rien qui paraisse agressif : je crois que les autochtones sont plutôt amicaux.

Il désigna discrètement à Mylène l'endroit où se dissimulait l'être ailé au cas où elle ne l'ait pas remarqué.

[Voyageuse]

Mylène tourna machinalement la tête vers l'endroit qu'il lui indiquait, mais sans paraître remarquer quoi que ce soit.
" C'est bizarre ici. L'herbe est toute sombre, le ciel aussi..."
Kasumi, lui, voyait plutôt l'herbe d'un vert éclatant. Et le mauve du ciel ne pouvait être qualifié de sombre.
" Qu'est-ce que c'est que.... cet être velu ?", finit par questionner le petit être ailé en désignant Première Neige.
Mylène ne parut pas réagir à ses paroles, comme si elle ne l'avait pas entendu. La louve, elle, poussa un petit gémissement d'inquiétude.

[Kasumi]

Ainsi donc il était le seul à percevoir les autochnones et sa vision semblait bien différente de celle de Mylène. Il n'en était pas à une bizarrerie près et il préféra répondre à la question de l'être ailé avec calme pour tranquiliser son apprentie et en craignant tout de même un peu qu'elle le pense soudain fou :

- Elle, c'est ma louve, Première Neige. Vous n'en avez jamais vu, ici ?

Il se tourna aussi vers Mylène pour ajouter d'un ton désolé :

- Je ne sais pas pourquoi mais j'ai peur que nos perceptions soient différentes.

[Voyageuse]

Mylène haussa les sourcils.
" Vous parlez.... à un papillon ?"
Elle s'approcha lentement de l'être ailé, pour ne pas l'effrayer. Celui-ci prit aussitôt un peu de hauteur.
" Enfin, il est peut-être un peu grand pour un papillon..."
Elle renonça à le poursuivre davantage, un peu perplexe.
" Une louve... fit celui-ci en survolant à nouveau Première Neige. J'ai entendu parler de ce genre d'être.... mais dans mon monde, les bêtes qui portent ce nom sont beaucoup plus grosses."
Mylène ne semblait, à nouveau, pas l'avoir entendu. Première Neige, au contraire, avait parfaitement conscience que ce n'était pas un papillon. Mais la main de Kasumi sur sa tête l'empêchait de céder à la peur.

Quelque part à l'horizon, au-dessus de la ligne des arbres, une masse nuageuse se formait, beaucoup plus rapidement qu'elle ne l'aurait fait sur Toril. Un vol d'oiseaux jaillit des bois et les survola à tire d'ailes, fuyant l'orage qui s'annonçait, et créant au passage un courant d'air violent qui fouetta leur visage. Le petit être ailé fut brutalement projeté dans les airs.
" Qu'est-ce qu'on doit faire maintenant ? Vous dites qu'ils sont allés prévenir leur chef ? Ils vous ont dit quand ils reviendraient ? Il n'y a pas moyen de.... juste passer par où on est arrivés ?", questionna l'apprentie rôdeuse.
La louve, si elle l'avait pu, aurait certainement posé la même question.
" C'est pas notre chef, c'est Maître Schqwartz. Une sorte de.... maître des portes et de la toile. Je pense qu'il sera bientot là. ",
Le petit être ailé avait repris le contrôle de son vol et venait de réapparaitre, juste au-dessus d'eux. A défaut d'être audible par Mylène, au moins l'entendait-il et la comprenait-il.
"Enfin, j'espère," ajouta-t-il avec un coup d'oeil franchement inquiet en direction des nuages.

[Kasumi]

Il fallait parer au plus pressé et Kasumi demanda à l’être ailé s’il y avait un endroit proche où ses amies et lui pourraient se protéger de l’orage. Il répondit ensuite brièvement à Mylène en essayant de lui transmettre sa confiance via un ton plein de conviction :

- Ce genre de passage ne s’ouvre que sous certaines conditions. Et tenter de le passer en sens inverse sans rien en savoir serait trop dangereux. Je crois donc qu’il est préférable de se trouver rapidement un abri et d’attendre la personne dont je vous ai parlé et qui pourra nous renseigner.

[Voyageuse]

" Un abri, un abri. c'est vite dit. Il n'y a pas beaucoup d'abri face au Grabuge. Mais vous avez raison, il faut vous cacher. C'est pour vous qu'il est là, vous voyez. Il n'aime pas les gris, il cherche à les chasser, ou bien à les tuer... Parce que, vous comprenez, vous n'êtes pas à votre place. Je crois que c'est une sorte de gardien."
Orage, tempête ou.... "grabuge", quel que soit le nom qu'on donne à l'étrange phénomène, il était en train de grossir de façon impressionnante. Les nuages avaient pris une étrange couleur pourpre, rappelant à Kasumi un coucher de soleil, mais en beaucoup moins agréable.
" Mais il faut qu'on s'éloigne, oui. Il y a sûrement un trou par là, un terrier.... Venez, suivez-moi."
Et, voletant comme un papillon, il les entraîna à l'opposé du phénomène.
Un vol d'oiseaux les dépassa, déclenchant à nouveau une brusque rafale de vent. Mais Kasumi parvint à ne pas le perdre de vue.

[Kasumi]

Kasumi se mit en mouvement du mieux qu'il pouvait alors qu'il devait entraîner Première Neige dans son sillage et ne pas perdre de vue Mylène. Se faisant, il constata qu'il se sentait bien moins mal qu'avant son arrivée dans cet étrange endroit. Il semblait avoir regagné en vigueur et cela tombait à point nommé pour tenter d'échapper au sort que leur réservait ce grabuge. Dans tous les cas, il avait choisi de s'en remettre à l'être ailé pour les guider vers un endroit plus sûr : il paraissait inoffensif et avait toutes les raisons de lui faire confiance.

[Voyageuse]

Le petit être ailé volait tout droit en direction de douces collines -ou quelque chose d'approchant : leurs couleurs bleues, roses ou mauves avaient de quoi déstabiliser.
Mylène l'avait suivi sans poser de question, l'air un peu inquiète, et Première Neige semblait bien décider à lui coller aux basques d'aussi près que possible. Derrière eux, le phénomène gagnait en ampleur, et, surtout, semblait se rapprocher.
Il ressentait encore une certaine fatigue tandis qu'il progressait, les yeux fixés sur le petit être en forme de papillon. Mais indubitablement, il allait mieux, et l'endroit où il se trouvait y était certainement pour quelque chose.
Il n'eut pas le temps d'y réfléchir davantage cependant. Il entendit subitement un cri d'effroi derrière lui, et, lorsqu'il se retourna, Mylène n'était plus là.

[Kasumi]

Il ne pouvait certainement pas abandonner la jeune femme dont il avait la responsabilité et qui était elle-même venue à son secours. Il s’arrêta donc lui aussi et prévint l’être ailé de la disparition de Mylène en haussant la voix pour être entendu malgré la tourmente. Il fit alors quelques pas en arrière pour tenter de trouver la trace de son apprentie et demanda à Première Neige de l’assister dans cette tâche. Le temps jouait contre eux et il était inquiet : il était de plus en plus difficile de le dissimuler à sa louve.

[Voyageuse]

Première Neige sentait son inquiétude, malgré tous les efforts qu'il faisait pour la dissimuler. Elle ne put guère l'aider. Elle retrouvait sans peine l'odeur de Mylène mais celle-ci s'évanouissait brusquement. Kasumi voyait, de son coté, les marques laissées par les pas de la jeune fille dans l'herbe. La trace s'arrêtait brutalement sans qu'il y ait le moindre signe suspect. Comme si elle s'était volatilisée.
" Il ne faut pas qu'on reste là, répétait le petit être ailé. Ici c'est dangereux pour vous. On la retrouvera plus tard. Elle a pu traverser une porte invisible, s'envoler, être avalée par le sol.... je ne sais pas... Mais il faut s'éloigner. Aller vers les collines, il y a une grotte..."
Une bourrasque violente l'emporta, tandis qu'un vol d'oiseaux de grande taille les survolait.

[Kasumi]

C'était un crève coeur que d'abandonner ainsi son apprentie. Kasumi hésita encore de longues secondes en tentant d'examiner tous les fourrés les plus proches à la recherche du passage de la jeune femme. Mais il devait se rendre à l'évidence : mourir ici et maintenant n'aiderait en rien à la retrouver. Il devait donc se fier aux paroles à demi rassurantes de l'être ailé qu'il finit par accepter de suivre. Au passage, il fit de son mieux pour laisser des signes évidents de son passage au cas où Mylène parviendrait à repasser par cet endroit.

[Voyageuse]

Il reprit donc leur route, dans la direction indiquée par l'être-papillon. Il retrouva celui-ci peu après, tanguant dans le vent. Les oiseaux étaient passé mais un vent contraire se levait, soufflant violemment comme s'il voulait s'opposer à leur avancée. Le ciel se voilait, menaçant. Néanmoins, ils progressaient peu à peu, et Kasumi devinait un passage entre deux collines, abrité du vent, où se trouvaient des rochers d'un rouge incroyablement vif. Il pressentait que c'était la direction qu'il devait suivre.
Et puis soudain il sentit deux serres acérées s'enfoncer dans ses épaules et l'arracher au sol. Avant d'avoir pu résister, il se retrouva à plusieurs mètres au-dessus du sol, porté par d'immenses ailes grises et blanches. Il ne pouvait guère en voir davantage depuis sa position.

[Kasumi]

Kasumi fit immédiatement le rapprochement avec la disparition de Mylène. Il était rassurant de constater que l'oiseu qui venait de le soulever dans les airs ne semblait pas vraiment hostile sans quoi il l'aurait blessé avec ses serrres. Le demi-elfe ne s'avait pour autant pas dans quel but il l'avait été et si Mylène - et surtout Première Neige - allaient être conduit au même endroit que lui. Se cramponnant du mieux qu'il pouvait, il tentait également de se raccrocher à son lien avec sa louve pour tenter d'en apprendre plus sur leurs localisations respectives.