[Lieu] La Route de la Lorien

[Voyageuse]

Astrée laissa sans regret Togoria derrière elle et prit la route vers l'est, aspirant à pleins poumons l'air frais du petit matin. Elle mit Prince au petit trot, profitant du fait que la voie soit dégagée à cette heure matinale. Ils croiseraient sans doute bientôt des paysans venus vendre leurs produits au marché de Togoria et seraient contraints de ralentir. Mais d'ici là, ils pouvaient s'imaginer, juste quelques minutes, être seuls sur la route.
A droite se trouvaient les Pics des Orcs, qui se prolongeraient par des sortes de hauts-plateaux, à en croire la carte sommaire qu'elle avait mémorisée. A gauche, elle devinait le repli du terrain où coulait la Sereine. Et droit devant elle, au fond de la plaine, elle devinait à peine la ligne sombre de la Lorien. Sa destination.

[Galathée]

Il y avait peu, pour ne pas dire personne, qui venait vers Togoria. Par contre, leur fier équipage rattrapa bientôt quelques marcheurs, puis un premier chariot. Les gens les saluèrent comme ils passaient. La région était cultivée et il ne faisait manifestement pas trop chaud : les blés étaient presque mûrs, certains champs étaient couverts de courges ou de melons, et par moments s'échelonnaient des plants de tomate ou des vignes. Il y avait des troupeaux, aussi, moutons et vaches principalement, parfois un groupe de chèvres ou d'oies, menés par un enfant. Les fermes étaient rarement très loin de la route, et il y en avait des deux côtés. De temps en temps, un bois surgissait, couvrant le passage sur une centaine de mètres, puis les collines reprenaient leurs droits. Désormais, qu'Astrée regarde devant ou derrière, elle distinguait des silhouettes. La nature sauvage ne serait sans doute jamais reine sur une route aussi fréquentée.

[Voyageuse]

Par acquis de conscience, lorsqu'elle doublait un autre voyageur, Astrée vérifiait qu'il ne s'agissait pas de l'inconnu croisé à l'auberge : il serait mal poli de ne pas le saluer si elle le voyait. Mais il avait certainement beaucoup d'avance sur elle, si toutefois il était lui aussi à cheval. Elle le trouverait plus probablement à l'étape du soir.
Elle ralentit l'allure lorsque les silhouettes se firent plus nombreuses, pour ne pas risquer de provoquer un accident. Après tout, rien ne pressait, et elle avait tout son temps.
es alentours, peuplés et cultivés, décourageaient toute tentative de couper à travers champs. Peut-être pourrait-elle, au besoin, suivre une voie parallèle à la route, à une certaine distance : Prince risquait de se lasser des pierres régulières de la route, trop dures pour ses sabots non ferrés. Il était habitué à un sol plus souple. Mais pour aujourd'hui, ça n'était certainement pas nécessaire, et de toute façon, si près de la ville, ils auraient du mal à trouver une voie dégagée dans les prairies.
Elle tenta de se souvenir de la carte, qu'elle avait rapidement étudiée la veille, cherchant à repérer quelques hameaux pour estimer sa progression.

[Galathée]

Prince eut de la chance : les pierres cédèrent la place à de la terre battue avant que le soleil n'ait atteint son zénith. D'après ce qu'elle avait vu sur la carte, il faudrait néanmoins à Astrée quatre bonnes journées pour atteindre la lisière de la forêt et les points de repère qu'elle avait pris le lui confirmèrent : elle avançait à un rythme convenable. Il faudrait cependant qu'elle songe à reposer sa monture, tôt ou tard.
Elle rattrapa son compagnon d'auberge en début d'après-midi. L'homme allait à cheval, mais au pas : il lisait en selle, laissant le soin à sa jument de décider de son parcours. Il avait noué les rênes sur le pommeau et croquait une pomme. Astrée pouvait facilement le dépasser sans qu'il ne se doute de rien.

[Voyageuse]

Elle hésita. C'était si simple de le dépasser sans paraître le remarquer. Mais il n'était pas antipathique, et elle pouvait, pour une fois, tenter d'engager une conversation sans avoir rien de particulier à demander. Ce n'était pas son habitude de bavarder pour bavarder -contrairement à un certain Sorlyn de sa connaissance-, mais... elle pouvait au moins le saluer. Et qui sait, elle pouvait même apprendre des informations utiles.
" Bonjour..., lança-t-elle au moment où elle arrivait à sa hauteur, en mettant Prince au pas. L'aubergiste m'avait dit que je vous retrouverais peut-être sur la route..."

[Galathée]

Il leva les yeux, surpris, et termina rapidement d'avaler sa bouchée.
" Et il avait raison." dit-il, amical.
Il avait la trentaine passée, les cheveux blonds un peu désordonnés, et un visage reflétant la plus parfaite tranquillité. Il garda la pomme dans une main, coinça son livre sous son bras et serra la main de la jeune femme.
" Je suis Maximilien... Je vous passe mon nom de famille à rallonge. Max me convient très bien. Honoré."

[Voyageuse]

" Je m'appelle Astrée", répondit-elle en souriant.
Elle hésita un instant, cherchant comment engager une discussion. Mais était-ce nécessaire ? L'homme, d'après ce qu'elle avait vu à l'auberge, n'était pas forcément un grand bavard.
" On ne voit pas souvent des gens lire en chevauchant. C'est un livre si passionnant ?" questionna-t-elle finalement en désignant l'ouvrage.

[Galathée]

L'homme prit le livre de sous son coude et jeta un oeil à la couverture, avant d'esquisser un léger sourire et de le présenter à la jeune femme. Son titre était : " Eléments de linguistique drow, volume VI".
" Le passionnant de l'un est le somnifère de l'autre, je suppose. Mais... souffrant légèrement d'agoraphobie, je suis mieux dans mon livre quand je traverse ce genre d'endroits. Je me sentirai mieux une fois dans la forêt. Et ma jument n'est pas très aventureuse. Tant qu'il y a une route, elle la suivra. Je ne risque donc rien."

[Voyageuse]

Ainsi, l'inconnu apprenait la langue des elfes.
" La forêt aussi risque d'être fréquentée, si vous restez sur la route, remarqua-t-elle. Mais vu votre livre, vous ne vous contentez sans doute pas de traverser."
Et vous avez bien de la chance, songea-t-elle à part elle avant d'ajouter, admirative:
" Vous êtes rudement doué, pour pouvoir apprendre une langue dans des livres. Surtout l'elfique, ça semble très complexe."

[Galathée]

" Ce n'est pas à proprement parler de l'elfique, c'est du drow. Il y a des choses communes, mais aussi beaucoup d'emprunts à l'abyssal."
Il regarda le livre, haussa les épaules.
" Je ne cherche pas à apprendre à le parler, juste à en maîtriser les aspects linguistiques. J'ai la chance d'avoir appris l'elfique dans mon enfance, et cela rend la compréhension du drow plus aisée."
Il sourit.
" Quant à la forêt... Ce n'est pas la foule qui m'oppresse, ce sont ces grands espaces ouverts. Et la forêt est quand moins même fréquentée que cette route. Beaucoup de gens s'arrêtent à la lisière."

[Voyageuse]

Où donc avait-il pu apprendre à parler l'elfique dans son enfance ? Ça n'était pas très courant, pour un humain. Mais s'intéresser au drow, c'était encore plus rare.
" Pardonnez ma curiosité mais... Pourquoi un livre de linguistique drow ? Vous envisagez un.... voyage par là-bas ? Ou vous étudiez simplement leur civilisation, peut-être ? Je veux dire.... ce n'est pas courant, comme passion. Ça m'intrigue. Mais vous n'êtes pas obligé de répondre, bien sûr, c'est peut-être indiscret..."
Et quel rapport avec la Lorien ? Probablement aucun. Il lisait juste pour s'occuper l'esprit.

[Galathée]

" Non, c'est bien... Vous m'occupez l'esprit et ça m'évite d'être... oppressé par le paysage."
Il sourit.
" J'étudie une série de ruines qui se trouvent dans les Rocheuses du Dragon, de l'autre côté de la forêt. Elles sont.. particulières. Probablement drow, d'où le bouquin. Heureusement, plus habitées depuis des siècles ! Je n'ai aucune intention d'entrer en contact avec des drows vivants, quelle horreur..."

[Voyageuse]

Astrée rit.
" Je comprends bien ! Je n'aurais aucune envie d'aller leur rendre visite, moi non plus. "
Ça devait sérieusement manquer de lumière, et de vie, l'Outreterre...
" J'espère que ces ruines ne sont pas une sorte de passage vers leur royaume. Mais j'imagine que ça se saurait... Elles sont juste à l'entrée des montagnes ? Pour savoir si je risque de les apercevoir..."

[Galathée]

" Vous ne risquez pas de les apercevoir, non, et pas non plus d'y trouver des drows si jamais vous vous y perdiez. L'exploration est loin d'être complète, mais nous n'y avons trouvé aucun passage... et la ruine est dans un endroit reculé. Aucune chance de tomber dessus par hasard."
Il eut un sourire.
" Mais vous vous rendez également dans les Rocheuses, alors ? C'est une destination... rare."

[Voyageuse]

" C'est ce que j'ai cru comprendre, oui. D'ailleurs, j'ai du mal à trouver des informations, ou des cartes."
Elle haussa les épaules.
" On m'a conseillé de tenter ma chance à Belred Luyn. Mais vous qui connaissez un peu le secteur, vous pourriez peut-être me renseigner, après tout ? Vous avez peut-être même une carte ?"

[Galathée]

" Je n'ai pas de carte, non. La première fois que j'y suis allé, j'avais un guide, et puis après, j'ai pris mes repères. Quand je suis sur le chantier de fouilles, je reste quatre bons mois au même endroit. Je n'ai pas besoin de me déplacer dans le coin. C'est drôlement escarpé et je ne suis pas un grand sportif. En plus, à quoi bon ?"
Il sourit.
" Mais je note que vous ne m'avez rien dit de votre propre expédition. Chercheuse d'or, peut-être ? De pierres précieuses ?"

[Voyageuse]

Elle rit.
" Non, non, pas du tout ! J'étudie juste... la faune et la flore, si on veut faire simple. Je cherche à connaître les différentes espèces, les relations entre elles, l'équilibre qui s'est établi. Qu'il s'agisse d'animaux, d'humains, d'elfes, ou tout autre... même des dragons si j'en ai l'occasion. Enfin... les dragons, je ne suis pas sûre que ça me tente."
Elle grimaça. C'était tout de même un peu.... énorme, comme bestiole.
" Certes, dit comme ça, c'est ambitieux. J'y passerais ma vie sans en venir à bout. Là, en l'occurrence, dans les veilles à venir, je suis sensée simplement étudier une race de mon choix vivant dans ces montagnes, son mode de vie, ses relations aux autres espèces et à son environnement naturel. Voilà."

[Galathée]

" Quel programme ! s'exclama Max. On dirait un plan de thèse de doctorat."
Il sourit.
" Mais c'est bien, il faut toujours pouvoir énoncer clairement ses objectifs. C'est une première garantie d'arriver à ses fins. Vous comptez en tirer un livre ? Et est-ce une race intelligente, que vous allez étudier, ou bien pouvez-vous étudier les fourmis ou les bouquetins ?"

[Voyageuse]

" Hum.... Non, je ne me sens pas le moindre talent d'écrivain. Ça fait juste partie de ce que je dois apprendre. Pour approfondir mes connaissances.... en tant que druide. Je termine mon apprentissage."
Bon, voilà, c'était dit. Elle appréhendait un peu la réaction du jeune homme : le druidisme n'était pas forcément bien perçu ou compris par tout le monde.
" En théorie, je dois pouvoir étudier n'importe quelle espèce. Mais je pense que ça m'apporterait davantage s'il s'agit d'une race intelligente, avec laquelle je pourrais peut-être communiquer. En fait, mon mentor ne m'a pas précisé grand-chose, à part de choisir une race que je ne connais pas ou très peu, et qui me semble particulièrement difficile à approcher. Ou alors une race au sujet de laquelle je pourrais avoir des inquiétudes. A partir de ça.... je fais un peu ce que je veux. Et je lui fais un compte-rendu après."

[Galathée]

" Druide, alors. Ce n'est pas un mode de vie que j'embrasserais avec enthousiasme... Un peu de confort, c'est quand même toujours appréciable. Il y a un druide, pas loin de mon terrain de fouille. Un grand gars un peu hirsute, pas très causant mais pas hostile."
Il sourit.
" Je ne sais pas bien qui vous allez dénicher là-bas. A ma connaissance, il n'y a pas de nains, pas d'elfes, pas des masses d'humains... Peut-être des trolls ou des géants, mais je n'en ai jamais vus... Il faudra poser des questions aux gens du cru."

[Voyageuse]

" Je verrai bien, répondit-elle en haussant les épaules. Il doit bien y avoir des êtres vivants qui y vivent, il n'y a pas de raison... Peut-être seulement des animaux.... Ou que des races particulièrement hostiles ou dangereuses, auquel cas je me contenterai d'observer à distance. il parait qu'il y a un dragon : ça pourrait expliquer qu'il n'y ait pas grand-chose d'autre dans un tel voisinage, et ce simple fait est intéressant. Je vais fouiner, je trouverai bien quelque chose à observer. Ne serait-ce que la faune et la flore, qui doivent être différentes des autres montagnes que j'ai pu connaître."
Il était intéressant d'apprendre qu'il y avait un druide dans les parages. Lui saurait certainement la renseigner.
" Et vous, pourquoi vous intéressez-vous aux vieilles pierres ? Vous êtes archéologue ?"

[Galathée]

" Vous ne verrez jamais le dragon. Il est quasi mythique, déjà. C'est une femelle d'argent, selon les récits, et la plupart disent qu'elle est morte de longue date, ou qu'elle s'est endormie. Je ne crois pas qu'aucun humain l'ait jamais vue. Les elfes, par contre, pourraient vous en parler."
Il rangea son livre dans les fontes de sa selle.
" Quant à moi, je ne sais pas exactement ce que je suis. Archéologue, pas vraiment. Au départ, j'ai étudié à l'Université de la Magie, à Luménis, vous connaissez sans doute. Mais ce qui m'a intéressé, plus que l'effet des sortilèges, c'est leur phrasé. Du coup, j'ai viré un peu linguiste... J'ai quitté l'université, j'ai commencé à m'intéresser à une ruine près de chez moi, surtout aux inscriptions... et de fil en aiguille..."

[Voyageuse]

Astrée éprouva une brève déception à l'idée qu'il soit impossible devoir le dragon. Pas qu'elle ait spécialement envie d'aller le voir de plus près, non. Mais le fait de savoir qu'il existait, même inaccessible, donnait un peu de magie à la zone. Et après tout, peut-être existait-il toujours et cherchait-il simplement à se faire oublier des humains. Elle aurait voulu pouvoir en avoir le coeur net, mais il était très improbable qu'elle y parvienne.
Elle revint à la conversation.
" C'est original. En fait, vous aimez étudier les langues... et les vieilles pierres. Ça fait de vous un spécialiste en... histoire des langues peut-être ? Et d'ailleurs, comment avez-vous eu la chance d'apprendre l'elfique ? Il parait que c'est complexe comme langue et difficile à appréhender par un humain..."

[Galathée]

" Il y avait un barde elfe en résidence dans le château de mon père, quand j'étais enfant. Il n'est resté qu'une quinzaine d'années, un détail pour un elfe, mais quand j'étais enfant, j'étais fasciné par les airs qu'il chantait dans sa langue maternelle. J'ai appris, au départ, juste à l'oreille... et ça l'a fait rire, je pense, ce marmot qui répétait phonétiquement certaines des phrases de ses chansons. Mais comme j'étais tenace... et le fils de son employeur... et bien, il m'a appris ce que je voulais apprendre. La grande veneuse était une demi-elfe, aussi, et elle avait parlé elfique avec son père, autrefois. Donc ça m'a fait deux sources. J'ai appris l'elfique de la Lorien, version elfes de lune et version elfes des bois, et il y a des tas de différences, mais pas forcément évidentes comme ça... Et je parle... C'est le problème des linguistes... La parole, c'est tout."
Il la regarda en coin.
" Après, vu que vous allez passer des mois dans la brousse, sans le moindre contact avec des êtres humains... Je vous donne un stock de mots pour les longues nuits d'hiver silencieuses !"

[Voyageuse]

Astrée sourit, amusée.
" Je ne passe pas forcément des mois et des mois sans aucun contact avec personne, protesta-t-elle. Bon... Peut-être des veilles. Vous, vous passez bien quatre mois sur votre chantier à parler aux pierres... Et à quelques collègues j'imagine. Mais loin du monde. Et loin du confort d'un château, sûrement. Ça ne vous manque pas trop ?" demanda-t-elle d'un ton un peu taquin.
Ce n'était pas surprenant qu'il vienne d'un milieu aisé. Il lui semblait que seul quelqu'un de riche pouvait trouver le temps de se consacrer à l'étude de vieilles pierres.

[Galathée]

" Si, ça me manque ! Mais je suis magicien, voyez-vous, alors je peux me convoquer une chose ou l'autre pour ne pas que le séjour soit trop rustique."
Son sourire s'était élargi.
" On fait des tentes très vastes et très confortables, vous savez ? Et on sous-estime le confort d'un bon hamac. Après, la situation de la ruine que j'étudie fait qu'elle n'est accessible qu'à la fin de l'été, et en automne. Une question de crue, de niveaux d'eau et de sortilèges drows, je pense, j'y travaille, je ne suis pas encore certain... et donc il fait encore bon. Il pleut beaucoup sur la côte, en automne, mais pas tellement en montagne, bizarrement."

[Voyageuse]

" J'avoue que je ne connais pas particulièrement le régime hygrométrique de la région... Je ne suis jamais venue de ce côté-ci d'Hélonna. Mais je vous crois sur parole."
Elle se demanda un bref instant ce qu'il pouvait convoquer pour rendre son séjour agréable. Elle ne connaissait rien à la magie profane.
" C'est près d'une rivière, votre ruine, pour qu'il y ait des crues ? Ou il s'agit d'eau souterraine ? En fait, ça m'intéresserait de savoir dans quel secteur elles se trouvent. Pour rencontrer le druide dont vous avez parlé..."

[Galathée]

" C'est un peu au sud de Belred Luyn, pas très loin. Mais le druide, il se déplace... Il vous repérera sûrement si vous quittez la Lorien dans ce coin-là. Il y aura peut-être des gens qui en sauront davantage. Je ne me suis jamais beaucoup posé de questions le concernant. C'est un endroit vraiment très sauvage... Le genre où ce genre d'ermite est parfaitement à sa place."
Il avait repris sa pomme.
" Et la ruine est liée à un lac, pas une rivière. Mais comme je vous l'ai dit, toutes vos connaissances hygrométriques ne serviraient à rien : les rythmes de ce site sont liés à des conjonctions entre la magie et le mouvement des astres. Rien à voir avec la nature laissée libre de ses propres cycles."

[Voyageuse]

" Autrement dit, ça va me dépasser, répliqua Astrée, philosophe, avec un sourire. Donc c'est inutile que j'essaie de comprendre !"
Le mouvement des astres, c'était quelque chose de naturel tout de même. Mais la façon dont la magie pouvait les détourner ou les utiliser dépassait ses compétences.
Elle resta silencieuse quelques instants. L'idée qu'il y ait de la magie drow au coeur des Rocheuses, c'était.... étrange. Inquiétant même. Cela voulait dire qu'il y avait eu des drows, ici, par le passé. Et donc probablement un passage, même si on n'en trouvait plus la trace.
" Ce n'est pas.... bizarre, qu'il y ait des ruines d'origine drow.... et avec de la magie active... par ici ? finit-elle par se hasarder à demander. Y en a-t-il d'autres sur l'île ?"

[Galathée]

" Ombreterre court partout sous Toril. Il y a des passages probablement sur toutes les îles et continents du monde. Qu'il y en ait sur Hélonna n'a rien de surprenant. Ce qui est surprenant, c'est que la plupart des passages soient fermés. Et nous le devons sûrement à la force de la civilisation elfe qui nous a précédés sur ces terres. On raconte que Luménis même a été construite sur un système de tunnels dont certains menaient en Ombreterre. Et il y a des passages dans les Montagnes de Fer, aussi. Donc certains sont ouverts, je pense, avec des échanges commerciaux avec les cités naines voisines. Mais ce n'est pas mon créneau, le sud de l'île."