Oyez, oyez !
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[Lieu] Hawkhurst
- Galathée
- Élu de Mystra
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[Lieu] Hawkhurst
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Hawkhurst est un petit village situé en bordure de la Forêt Maudite, à environ quatre lieues au nord de la Ronde, cette rivière qui débouche des bois pour traverser la côte de la lumière. Si, comme bien d’autres, cette bourgade vit avec la menace constante que constitue la proximité de la Forêt, elle a connu une période plutôt tranquille ces derniers mois, grâce entre autres aux efforts d’une rôdeuse qui s’est installée non loin et qui veille à la sécurité des alentours et de ses voisins.
Quête : Les pieds dans l'eau
Lathy, même pas dix ans, cavalait dans la broussaille comme un chevreuil effarouché. Le chemin de la cabane, elle le connaissait par coeur, même s'il fallait pour ça traverser la forêt, un itinéraire que, deux ans plus tôt, personne n'aurait imaginé un enfant — ou même un adulte — emprunter. Mais ces temps noirs, où l'orée du bois vomissait des atrocités chaque nuit, étaient révolus (pour l'heure, disaient les Anciens, car la Forêt Maudite le resterait jusqu'à la fin des temps) et rares étaient les Faucons, comme on appelait les habitants d'Hawkhurst, à ne pas en profiter.
La gamine traversa une clairière, effrayant une famille de lapins, chassa les oiseaux qui picoraient le sous-bois, franchit le petit ruisseau puis remonta le long du versant d'un petit ravin, avant d'apercevoir, enfin, la fameuse cabane.
" Aaaaaaaaaaashe ! Ashe ! Ashe ! Aaaaaaaaaaa-aaaaaaa-aaaaashe !"
Au temps pour la tranquillité des bois...
Quête : Les pieds dans l'eau
Lathy, même pas dix ans, cavalait dans la broussaille comme un chevreuil effarouché. Le chemin de la cabane, elle le connaissait par coeur, même s'il fallait pour ça traverser la forêt, un itinéraire que, deux ans plus tôt, personne n'aurait imaginé un enfant — ou même un adulte — emprunter. Mais ces temps noirs, où l'orée du bois vomissait des atrocités chaque nuit, étaient révolus (pour l'heure, disaient les Anciens, car la Forêt Maudite le resterait jusqu'à la fin des temps) et rares étaient les Faucons, comme on appelait les habitants d'Hawkhurst, à ne pas en profiter.
La gamine traversa une clairière, effrayant une famille de lapins, chassa les oiseaux qui picoraient le sous-bois, franchit le petit ruisseau puis remonta le long du versant d'un petit ravin, avant d'apercevoir, enfin, la fameuse cabane.
" Aaaaaaaaaaashe ! Ashe ! Ashe ! Aaaaaaaaaaa-aaaaaaa-aaaaashe !"
Au temps pour la tranquillité des bois...
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Plus tôt dans la journée, Ashe s'était réveillée avec le curieux sentiment que quelque chose avait changé. Tout autour d'elle était pourtant exactement comme elle l'avait laissé la veille ; du broc ébréché rempli d'eau qui trônait sur la table jusqu'à la chaise branlante qu'elle n'utilisait plus de peur de la voir s'effondrer un beau jour, en passant par cet immonde lainage pendu au crochet de la porte qu'elle avait tricoté elle-même et dans lequel elle s’emmitouflait les soirs d'hiver. Le réveil lui-même n'avait pas été différent des autres ; les rayons du soleil chatouillant sa peau à travers les interstices de sa cabane, le chant des oiseaux, le bruit du vent dans les arbres, le museau froid et humide d'Uska dans son cou...
Une fois dehors, alors qu'elle s'apprêtait à relever ses pièges comme chaque matin, son regard s'attarda sur l'endroit où elle vivait depuis maintenant une année et chaque petit détail auquel elle ne prêtait pas attention le reste du temps lui sauta aux yeux. Une année... Et pourtant sa cabane donnait l'impression d'être là depuis bien plus longtemps, en témoignaient la mousse et le lichen qui avaient progressivement envahi les planches. Pourquoi ne s'était-elle pas occupée de ça plus tôt ?
La truffe d'Uska dans sa paume la ramena à la réalité. Elle baissa les yeux sur le loup, lui sourit et laissa tomber sur le sol son sac, son carquois et son arc.
- Changement de programme, on ira relever les pièges plus tard.
Sa journée était ponctuée de petits rituels qu'elle ne transgressait jamais mais aujourd'hui quelque chose avait changé. Toutes les choses étaient à leur place, certes, mais elle prenait conscience qu'elle ne les supportait plus ; du broc d'eau ébréché sur la table jusqu'à la chaise branlante qui menaçait de s'effondrer, en passant par cet immonde lainage accroché à la porte. Ce matin-là, Ashe entreprit de gratter chaque centimètre de sa cabane pour la débarrasser complètement de ce qui en rongeait le bois.
La rôdeuse contempla longuement son œuvre une fois celle-ci terminée, assise au milieu de la clairière, une jambe repliée devant elle. Au-delà de sa cabane, c'était surtout son esprit qui semblait débarrassé de ses parasites. Au moins pendant un temps.
Elle n'eut pas vraiment le temps de s'attarder sur ce genre de considérations car Lathy déboulait bientôt à vue tout en criant son nom. Elle fut rapidement sur ses deux jambes mais constata que la petite n'était guère poursuivie par quoi que ce soit. Les enfants avaient toujours le chique pour détaler comme s'ils avaient le diable aux trousses -peut-être uniquement dans le but d'augmenter la tension dramatique ? Loin d'être apaisée pour autant, Ashe tendit les deux bras en avant, comme pour freiner la course de la petite fille.
- Holà, doucement ! Qu'est-ce qui se passe ? Il y a un problème au village ? demanda t-elle non sans inquiétude.
Une fois dehors, alors qu'elle s'apprêtait à relever ses pièges comme chaque matin, son regard s'attarda sur l'endroit où elle vivait depuis maintenant une année et chaque petit détail auquel elle ne prêtait pas attention le reste du temps lui sauta aux yeux. Une année... Et pourtant sa cabane donnait l'impression d'être là depuis bien plus longtemps, en témoignaient la mousse et le lichen qui avaient progressivement envahi les planches. Pourquoi ne s'était-elle pas occupée de ça plus tôt ?
La truffe d'Uska dans sa paume la ramena à la réalité. Elle baissa les yeux sur le loup, lui sourit et laissa tomber sur le sol son sac, son carquois et son arc.
- Changement de programme, on ira relever les pièges plus tard.
Sa journée était ponctuée de petits rituels qu'elle ne transgressait jamais mais aujourd'hui quelque chose avait changé. Toutes les choses étaient à leur place, certes, mais elle prenait conscience qu'elle ne les supportait plus ; du broc d'eau ébréché sur la table jusqu'à la chaise branlante qui menaçait de s'effondrer, en passant par cet immonde lainage accroché à la porte. Ce matin-là, Ashe entreprit de gratter chaque centimètre de sa cabane pour la débarrasser complètement de ce qui en rongeait le bois.
La rôdeuse contempla longuement son œuvre une fois celle-ci terminée, assise au milieu de la clairière, une jambe repliée devant elle. Au-delà de sa cabane, c'était surtout son esprit qui semblait débarrassé de ses parasites. Au moins pendant un temps.
Elle n'eut pas vraiment le temps de s'attarder sur ce genre de considérations car Lathy déboulait bientôt à vue tout en criant son nom. Elle fut rapidement sur ses deux jambes mais constata que la petite n'était guère poursuivie par quoi que ce soit. Les enfants avaient toujours le chique pour détaler comme s'ils avaient le diable aux trousses -peut-être uniquement dans le but d'augmenter la tension dramatique ? Loin d'être apaisée pour autant, Ashe tendit les deux bras en avant, comme pour freiner la course de la petite fille.
- Holà, doucement ! Qu'est-ce qui se passe ? Il y a un problème au village ? demanda t-elle non sans inquiétude.
On peut douter de tout, sauf de la nécessité de se trouver du côté de celui qui a le pognon.
- Galathée
- Élu de Mystra
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" Un problème ? Ah non. Non, non." dit la gamine, surprise.
Elle regarda derrière elle, comme si elle s'attendait à ce qu'un ours l'ait poursuivie jusque là, mais il n'y avait rien, et elle haussa les épaules.
" Je peux toucher Uska, dis ? Est-ce qu'elle veut bien, aujourd'hui ? Juste la toucher. Je serai gentille. Je peux la gratter derrière les oreilles, elle aime bien, non ? Après je te dis pourquoi je suis venue en courant plus vite que le lièvre !"
Elle regarda derrière elle, comme si elle s'attendait à ce qu'un ours l'ait poursuivie jusque là, mais il n'y avait rien, et elle haussa les épaules.
" Je peux toucher Uska, dis ? Est-ce qu'elle veut bien, aujourd'hui ? Juste la toucher. Je serai gentille. Je peux la gratter derrière les oreilles, elle aime bien, non ? Après je te dis pourquoi je suis venue en courant plus vite que le lièvre !"
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La fameuse tension dramatique retomba comme un soufflé. Mais une petite piqûre de rappel à propos du volume sonore à ne pas dépasser en milieu forestier -sauf en cas de danger immédiat- pourrait s'avérer utile. Cela lui éviterait aussi de se faire des cheveux blancs avant l'âge.
- Eh bien, il se trouve qu'Uska est de bonne humeur aujourd'hui.
Aujourd'hui comme tous les autres jours. Elle ajouta sur le ton de la confidence :
- Par contre, prend garde à ne pas le vexer : c'est un garçon.
Le loup, loin d'être vexé, remuait déjà la queue à l'approche de l'enfant. Il était devenu une sorte de mascotte auprès des plus jeunes qui n'hésitaient pas à glisser des gâteaux dans leurs poches et à les lui donner lorsqu'ils pensaient que la rôdeuse regardait ailleurs dans l'unique but de s'attirer les faveurs de l'animal. Et cela marchait. Seulement maintenant, Uska était persuadé que toutes les poches de tous les enfants qu'il croisait étaient remplies d'offrandes à son intention, et il inspectait chacune d'entre elles avec beaucoup de zèle. Les poches de la petite Lathy ne firent pas exception.
- Eh bien, il se trouve qu'Uska est de bonne humeur aujourd'hui.
Aujourd'hui comme tous les autres jours. Elle ajouta sur le ton de la confidence :
- Par contre, prend garde à ne pas le vexer : c'est un garçon.
Le loup, loin d'être vexé, remuait déjà la queue à l'approche de l'enfant. Il était devenu une sorte de mascotte auprès des plus jeunes qui n'hésitaient pas à glisser des gâteaux dans leurs poches et à les lui donner lorsqu'ils pensaient que la rôdeuse regardait ailleurs dans l'unique but de s'attirer les faveurs de l'animal. Et cela marchait. Seulement maintenant, Uska était persuadé que toutes les poches de tous les enfants qu'il croisait étaient remplies d'offrandes à son intention, et il inspectait chacune d'entre elles avec beaucoup de zèle. Les poches de la petite Lathy ne firent pas exception.
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" Uska c'est un nom de fille." rétorqua Lathy en vidant ses poches pour le loup.
Ils y dénichèrent un petit morceau de pain rassis, deux bouts de ficelle et un caillou tout à fait blanc.
" J'ai du partir vite alors j'ai rien pris de bon, s'excusa la gamine. T'es pas fâché, hein, Uska ?"
Puis elle releva les yeux vers sa maîtresse.
" Y'a un monsieur et une dame qui sont arrivés au village. Ils demandent après toi. Pour les zombies, tu vois. Ils veulent savoir un peu comment tu as fait pour qu'ils partent. J'ai pas écouté la suite parce que Marjorie a vu que j'étais là à espionner et alors elle m'a chassée."
Ils y dénichèrent un petit morceau de pain rassis, deux bouts de ficelle et un caillou tout à fait blanc.
" J'ai du partir vite alors j'ai rien pris de bon, s'excusa la gamine. T'es pas fâché, hein, Uska ?"
Puis elle releva les yeux vers sa maîtresse.
" Y'a un monsieur et une dame qui sont arrivés au village. Ils demandent après toi. Pour les zombies, tu vois. Ils veulent savoir un peu comment tu as fait pour qu'ils partent. J'ai pas écouté la suite parce que Marjorie a vu que j'étais là à espionner et alors elle m'a chassée."
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Ashe fronça les sourcils tandis qu'Uska reniflait avec un certain mépris ce qu'on lui proposait. Le pain rassis finit toutefois par trouver grâce à ses yeux et il s'installa dans l'herbe un peu plus loin pour mettre sa trouvaille en charpie.
- Et ils ressemblaient à quoi, ces gens ? À des prêtes ? Des paladins peut-être ?
C'était loin d'être les seuls à s'inquiéter des problèmes de morts-vivants dans la région, certes, mais c'était la première chose qui lui était passée par la tête. Les changements qui avaient eu lieu ici avaient de quoi intriguer n'importe qui en réalité.
- Et ils ressemblaient à quoi, ces gens ? À des prêtes ? Des paladins peut-être ?
C'était loin d'être les seuls à s'inquiéter des problèmes de morts-vivants dans la région, certes, mais c'était la première chose qui lui était passée par la tête. Les changements qui avaient eu lieu ici avaient de quoi intriguer n'importe qui en réalité.
On peut douter de tout, sauf de la nécessité de se trouver du côté de celui qui a le pognon.
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" Ouah, t'es trop forte, comment t'as deviné ?" dit Lathy, franchement impressionnée.
Elle s'était assise dans l'herbe, non loin du loup.
" Je crois bien que c'est des prêtres ou des paladins. Ou les deux. Mais j'en sais rien. Ils ont des vêtements puis des chevaux. Mais la fille, elle a aussi une armure. Et ils ont été drôlement bien reçus pour des gens que j'avais jamais vus."
Elle s'était assise dans l'herbe, non loin du loup.
" Je crois bien que c'est des prêtres ou des paladins. Ou les deux. Mais j'en sais rien. Ils ont des vêtements puis des chevaux. Mais la fille, elle a aussi une armure. Et ils ont été drôlement bien reçus pour des gens que j'avais jamais vus."
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- Oh, ça j'imagine bien, répondit la rôdeuse, un peu songeuse.
Nul doute que les villageois leur avaient déroulé le tapis rouge : ce n'était pas tous les jours que des paladins débarquaient à Hawkhurst. L'idée que des gens importants aient fait tout ce chemin uniquement pour lui parler la mettait soudain très mal à l'aise. Machinalement, elle se mit à faire les cent pas dans la petite clairière.
Elle marmonna pour elle-même :
- Et comme tu n'es pas le messager officiel, ils risquent d'envoyer quelqu'un d'autre pour venir me chercher. Ou bien...
Non, qu'ils puissent venir eux-mêmes jusqu'ici pour l'interroger était une option hautement improbable. Ridicule même. Sa cabane dans les bois était peut-être parfaite pour qui recherchait la solitude et la paix, mais certainement pas pour recevoir des paladins. D'ailleurs, elle-même n'était peut-être pas assez présentable pour être amenée comme ça, de but en blanc, devant eux. Cette pensée l'angoissa pour de bon.
- Bon, alors, j'imagine que la meilleure chose à faire est... de ne pas les faire attendre, n'est-ce pas ?
Trouver du courage auprès d'une gamine d'à peine dix ans, oui, en voilà une excellente idée.
Nul doute que les villageois leur avaient déroulé le tapis rouge : ce n'était pas tous les jours que des paladins débarquaient à Hawkhurst. L'idée que des gens importants aient fait tout ce chemin uniquement pour lui parler la mettait soudain très mal à l'aise. Machinalement, elle se mit à faire les cent pas dans la petite clairière.
Elle marmonna pour elle-même :
- Et comme tu n'es pas le messager officiel, ils risquent d'envoyer quelqu'un d'autre pour venir me chercher. Ou bien...
Non, qu'ils puissent venir eux-mêmes jusqu'ici pour l'interroger était une option hautement improbable. Ridicule même. Sa cabane dans les bois était peut-être parfaite pour qui recherchait la solitude et la paix, mais certainement pas pour recevoir des paladins. D'ailleurs, elle-même n'était peut-être pas assez présentable pour être amenée comme ça, de but en blanc, devant eux. Cette pensée l'angoissa pour de bon.
- Bon, alors, j'imagine que la meilleure chose à faire est... de ne pas les faire attendre, n'est-ce pas ?
Trouver du courage auprès d'une gamine d'à peine dix ans, oui, en voilà une excellente idée.
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" J'en sais rien, dit la gamine. Je sais pas s'ils étaient vraiment pressés. Il y avait beaucoup de poussière sur leurs vêtements et les chevaux avaient l'air fatigué. J'ai retenu les signes que tu m'as dit, tu vois, je fais attention à ce que tu me racontes."
Elle sourit.
" Peut-être que quelqu'un d'autre va venir te chercher... Sans doute Rhys... Vu qu'il aime drôlement bien venir te dire bonjour, tout ça..."
Elle sourit.
" Peut-être que quelqu'un d'autre va venir te chercher... Sans doute Rhys... Vu qu'il aime drôlement bien venir te dire bonjour, tout ça..."
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- Je vois ça. Je suis impressionnée.
S'ils avaient l'air d'avoir fait de la route, cela signifiait qu'ils allaient probablement passer la nuit au village. Inutile de se presser alors, en effet. Pour autant, Ashe savait très bien qu'elle n'aurait que ça à l'esprit tant qu'elle ne saurait pas exactement de quoi il en retournait.
Elle finit par hausser les épaules.
- Je crois que je vais épargner la route au prochain messager. Tu restes avec Uska quelques minutes ? J'ai des affaires à mettre en ordre, là-dedans, dit-elle en désignant sa cabane.
C'était surtout sa tête qu'il fallait mettre en ordre. Hors de question de se présenter devant des gens importants en ayant l'air de... vivre dans les bois.
S'ils avaient l'air d'avoir fait de la route, cela signifiait qu'ils allaient probablement passer la nuit au village. Inutile de se presser alors, en effet. Pour autant, Ashe savait très bien qu'elle n'aurait que ça à l'esprit tant qu'elle ne saurait pas exactement de quoi il en retournait.
Elle finit par hausser les épaules.
- Je crois que je vais épargner la route au prochain messager. Tu restes avec Uska quelques minutes ? J'ai des affaires à mettre en ordre, là-dedans, dit-elle en désignant sa cabane.
C'était surtout sa tête qu'il fallait mettre en ordre. Hors de question de se présenter devant des gens importants en ayant l'air de... vivre dans les bois.
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" Bien sûr que je reste avec Uska ! Hein Uska ! Tu restes avec moi ?"
La gamine entreprit de ramper en direction du loup, en imitant sans doute ce qu'elle imaginait être un louveteau joueur et de bonne compagnie. Il était manifeste qu'elle se souciait peu, de son côté, de la couleur de ses vêtements quand elle rentrerait au village. Evidemment, ce n'était pas elle qui avait des visiteurs venus de loin. Mais Ashe avait tout le loisir d'aller se composer une mine de circonstance...
La gamine entreprit de ramper en direction du loup, en imitant sans doute ce qu'elle imaginait être un louveteau joueur et de bonne compagnie. Il était manifeste qu'elle se souciait peu, de son côté, de la couleur de ses vêtements quand elle rentrerait au village. Evidemment, ce n'était pas elle qui avait des visiteurs venus de loin. Mais Ashe avait tout le loisir d'aller se composer une mine de circonstance...
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Toujours allongé dans l'herbe, Uska observa la petite ramper jusqu'à lui. Une fois arrivée à la sa hauteur, il la gratifia d'un coup de langue qui lui mouilla tout le visage et se mit sur le flan, sa façon à lui de réclamer des caresses.
Sachant parfaitement que Lathy ne risquait rien en compagnie du loup, Ashe en profita pour s'éclipser de longues minutes. Trouver des vêtements qui ne sentaient pas la poule moisie ou qui n'étaient pas recouverts de terre ne fut pas chose aisée, et pourtant elle finit par mettre la main sur quelque chose de relativement acceptable, pour peu qu'on ne fasse pas trop attention aux trous dans le tissu. Quant à ses cheveux, elle oublia bien vite l'idée de les démêler et se contenta de les attacher en arrière. De toute façon, à ce stade, on ne pouvait pas tout sauver, n'est-ce pas ? Et puis, leurs vêtements à eux sont plein de poussière, alors bon, pas la peine de faire les malins, pensa t-elle en s'aspergeant le visage d'eau glacée. Voilà, elle n'avait jamais été aussi présentable de sa vie.
Elle voulut ressortir aussitôt et se ravisa au dernier moment, attrapa d'autres vêtements et tout ce qui lui semblait utile avant de les fourrer dans son sac. Elle ignorait pourquoi mais elle avait l'intuition qu'elle ne reviendrait peut-être pas ici tout de suite, et elle se surprit même à le souhaiter. Elle laissa tout le reste derrière elle, sans un regard en arrière.
- Vous venez les petits loups ? lança t-elle une fois dehors en direction des deux formes qui se roulaient allègrement dans l'herbe.
Sachant parfaitement que Lathy ne risquait rien en compagnie du loup, Ashe en profita pour s'éclipser de longues minutes. Trouver des vêtements qui ne sentaient pas la poule moisie ou qui n'étaient pas recouverts de terre ne fut pas chose aisée, et pourtant elle finit par mettre la main sur quelque chose de relativement acceptable, pour peu qu'on ne fasse pas trop attention aux trous dans le tissu. Quant à ses cheveux, elle oublia bien vite l'idée de les démêler et se contenta de les attacher en arrière. De toute façon, à ce stade, on ne pouvait pas tout sauver, n'est-ce pas ? Et puis, leurs vêtements à eux sont plein de poussière, alors bon, pas la peine de faire les malins, pensa t-elle en s'aspergeant le visage d'eau glacée. Voilà, elle n'avait jamais été aussi présentable de sa vie.
Elle voulut ressortir aussitôt et se ravisa au dernier moment, attrapa d'autres vêtements et tout ce qui lui semblait utile avant de les fourrer dans son sac. Elle ignorait pourquoi mais elle avait l'intuition qu'elle ne reviendrait peut-être pas ici tout de suite, et elle se surprit même à le souhaiter. Elle laissa tout le reste derrière elle, sans un regard en arrière.
- Vous venez les petits loups ? lança t-elle une fois dehors en direction des deux formes qui se roulaient allègrement dans l'herbe.
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Lathy sauta sur ses pieds et suivit Ashe vers le village. Il y avait une belle trotte jusqu'à l'orée de la forêt et si la gamine en avait effectué une partie au pas de course pour venir chercher la rôdeuse, il était probable qu'elle n'était pas capable de réitérer l'exploit dans l'immédiat. C'était une belle journée estivale, propice à la randonnée, même si la Forêt Maudite n'avait jamais l'aspect riant des bois ordinaires. Il y avait toujours un tronc tordu, un amas de rochers étrange, un champignon odorant ou un cri lointain pour troubler la quiétude des lieux et rappeler au promeneur qu'il ne se trouvait pas dans une forêt ordinaire.
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Les habitants d'Hawkhurst s'entendaient souvent dire qu'ils devaient être fous pour vivre aussi près de la forêt maudite, mais alors que fallait-il penser de quelqu'un qui y vivait tout court ? Malgré l'oppression étrange que l'on finissait immanquablement par ressentir dans ces bois, Ashe s'était acclimatée à son nouveau lieu de vie et avait même fini par lui trouver un certain charme.
Les pas de la rôdeuse n'étaient pas aussi rapides qu'à l'accoutumée et le chemin jusqu'au village prit bien vite des allures de promenade, ce qui lui laissa tout le loisir de s'interroger sur les questions auxquelles elle risquait d'être soumise et à la façon dont elle s'y prendrait pour répondre. Cette visite incongrue allait forcément faire resurgir des souvenirs extrêmement déplaisants, et elle ignorait encore si elle serait capable d'en évoquer certains.
Les pas de la rôdeuse n'étaient pas aussi rapides qu'à l'accoutumée et le chemin jusqu'au village prit bien vite des allures de promenade, ce qui lui laissa tout le loisir de s'interroger sur les questions auxquelles elle risquait d'être soumise et à la façon dont elle s'y prendrait pour répondre. Cette visite incongrue allait forcément faire resurgir des souvenirs extrêmement déplaisants, et elle ignorait encore si elle serait capable d'en évoquer certains.
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Ashe, Lathy et Uska parvinrent en bordure de la forêt et à proximité d'Hawkhurst après une promenade agrémentée des mille questions de la gamine, qui adorait écouter Ashe parler de la nature environnante et s'émerveillait d'un rien. L'été n'était pas à proprement parler la saison la plus intéressante, mais il y avait toujours des sujets qu'elles n'avaient pas encore abordés, comme les différentes écorces d'arbres, le rôle des moustiques dans le cycle de la nature ou les couleurs de l'arc-en-ciel.
Hawkhurst se dressait à environ trois cent mètres de l'orée de la Forêt proprement dite et était, comme tous les villages de la région, entouré d'une palissade de rondins, renforcés par des pierres sur le bas, et encerclé de douves, presque à sec en cette saison. Un troupeau de moutons broutait un peu plus loin sur la gauche, une bande de porcs fouissait en bordure du bois sur la droite, et Ashe savait qu'au-delà du village, vers la lointaine mer, se trouvaient les quelques champs, le potager collectif et probablement le troupeau de vaches. Hawkhurst avait deux portes, une vers la forêt, renforcée et menaçante, l'autre vers l'ouest, moins solide et moins gardée. L'entrée forêt était ouverte, cependant, comme toujours depuis que les zombies avaient cessé de déferler quotidiennement sur la bourgade. C'était quelque chose dont tous les villageois étaient extrêmement reconnaissants — un symbole*— et dont Ashe entendait parler chaque fois qu'elle mettait le pied au village.
Hawkhurst se dressait à environ trois cent mètres de l'orée de la Forêt proprement dite et était, comme tous les villages de la région, entouré d'une palissade de rondins, renforcés par des pierres sur le bas, et encerclé de douves, presque à sec en cette saison. Un troupeau de moutons broutait un peu plus loin sur la gauche, une bande de porcs fouissait en bordure du bois sur la droite, et Ashe savait qu'au-delà du village, vers la lointaine mer, se trouvaient les quelques champs, le potager collectif et probablement le troupeau de vaches. Hawkhurst avait deux portes, une vers la forêt, renforcée et menaçante, l'autre vers l'ouest, moins solide et moins gardée. L'entrée forêt était ouverte, cependant, comme toujours depuis que les zombies avaient cessé de déferler quotidiennement sur la bourgade. C'était quelque chose dont tous les villageois étaient extrêmement reconnaissants — un symbole*— et dont Ashe entendait parler chaque fois qu'elle mettait le pied au village.
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Toujours extrêmement bien accueillie au village, Ashe ne s'y rendait pourtant que rarement. Non pas qu'elle n'appréciait pas les gens qui y vivaient, bien au contraire, mais elle avait parfois la sensation qu'ils la considéraient comme un genre de héros. Cela la mettait mal à l'aise ; elle n'en était pas un, elle avait même l'impression d'être tout l'opposé. C'était Finn le véritable héros. À leur arrivée ici, c'est lui qui avait pris les choses en main, et, sans son intervention, ces immenses portes seraient encore fermées à l'heure qu'il est. Mais Finn était mort, et c'était elle qui récoltait les lauriers. Ou alors les villageois se montraient bons avec elle uniquement parce que c'était dans leur nature.
Uska leva le museau et huma les odeurs du village en agitant la queue. Au moins, il y en avait toujours un qui était ravi de l'accueil qu'on lui réservait ici...
Uska leva le museau et huma les odeurs du village en agitant la queue. Au moins, il y en avait toujours un qui était ravi de l'accueil qu'on lui réservait ici...
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On les avait évidemment vus arriver depuis les tours de garde, même si le nombre de sentinelles — et leur vigilance — s'était réduit ces derniers temps. Les villageois vaquaient cependant à leurs occupations et ne pouvaient tout abandonner pour aller les accueillir, aussi Lathy, Ashe et le loup ne furent-ils accueillis que par deux personnes : une adolescente et un jeune homme.
La première, Emma, salua la rôdeuse avec déférence puis baissa des yeux coléreux sur Lathy.
" Te voilà ! La classe a commencé depuis des heures ! Pénélope t'a cherché partout ! L'école buissonnière ne remplace pas l'instruction ordinaire !"
La gamine parut gênée — parut, seulement — mais ne résista pas quand sa grande soeur l'entraîna derrière elle, vers la salle attenante au Temple, qui servait d'école. Elle gratifia Uska d'une ultime caresse et Ashe d'un sourire effronté et radieux, puis trotta à la suite d'Emma.
Le jeune homme, lui, resta planté comme un piquet, rougissant.
" Ashe, heu... Bienvenue... J'allais justement... Hum. On m'avait demandé... d'aller... te quérir... mais tu es là. C'est formidable !"
Rhys était un des jeunes chasseurs d'Hawkhurst, ainsi que le fils, et donc apprenti, du menuisier.
La première, Emma, salua la rôdeuse avec déférence puis baissa des yeux coléreux sur Lathy.
" Te voilà ! La classe a commencé depuis des heures ! Pénélope t'a cherché partout ! L'école buissonnière ne remplace pas l'instruction ordinaire !"
La gamine parut gênée — parut, seulement — mais ne résista pas quand sa grande soeur l'entraîna derrière elle, vers la salle attenante au Temple, qui servait d'école. Elle gratifia Uska d'une ultime caresse et Ashe d'un sourire effronté et radieux, puis trotta à la suite d'Emma.
Le jeune homme, lui, resta planté comme un piquet, rougissant.
" Ashe, heu... Bienvenue... J'allais justement... Hum. On m'avait demandé... d'aller... te quérir... mais tu es là. C'est formidable !"
Rhys était un des jeunes chasseurs d'Hawkhurst, ainsi que le fils, et donc apprenti, du menuisier.
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L'école buissonnière... Voilà quelque chose qu'Ashe avait expérimenté plus d'une fois au même âge ; parcourir la forêt était toujours bien plus exaltant que de rester sagement assis sur une chaise, ça, elle ne pouvait que le comprendre. D'ailleurs, ces heures passées en dehors de la classe n'avaient jamais été dépourvues d'enseignements, mais c'était là quelque chose qu'elle n'avait pas l'intention de plaider maintenant. De la main, la rôdeuse salua timidement la petite Lathy qui s'éloignait et lui offrit un sourire compatissant. Heureusement pour elle, sa grande sœur n'avait pas encore vu l'état de ses vêtements, même si cela ne saurait trop tarder.
Son attention se reporta sur Rhys et son sourire s'élargit.
- Eh bien, il suffisait de penser à moi. Comment vas-tu depuis la dernière fois ?
Ashe était le genre de personne totalement sourde et aveugle aux intrigues amoureuses qui se jouaient autour d'elle. Et elle l'était encore plus lorsqu'elle était au cœur de l'intrigue en question. Elle avait pourtant eu plus d'une fois l'occasion de parler à Rhys puisque ce dernier venait souvent la voir. Il semblait s'intéresser à tout ce qu'elle faisait, si bien qu'elle avait fini par croire c'était davantage la vie en forêt qui passionnait le jeune homme. Même si elle n'avait aucune intention de devenir le mentor de qui que ce soit, elle s'était plus d'une fois retrouvée à chasser en sa compagnie et avait essayé de faire de lui un meilleur tireur à l'arc.
Son attention se reporta sur Rhys et son sourire s'élargit.
- Eh bien, il suffisait de penser à moi. Comment vas-tu depuis la dernière fois ?
Ashe était le genre de personne totalement sourde et aveugle aux intrigues amoureuses qui se jouaient autour d'elle. Et elle l'était encore plus lorsqu'elle était au cœur de l'intrigue en question. Elle avait pourtant eu plus d'une fois l'occasion de parler à Rhys puisque ce dernier venait souvent la voir. Il semblait s'intéresser à tout ce qu'elle faisait, si bien qu'elle avait fini par croire c'était davantage la vie en forêt qui passionnait le jeune homme. Même si elle n'avait aucune intention de devenir le mentor de qui que ce soit, elle s'était plus d'une fois retrouvée à chasser en sa compagnie et avait essayé de faire de lui un meilleur tireur à l'arc.
On peut douter de tout, sauf de la nécessité de se trouver du côté de celui qui a le pognon.
- Galathée
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La boutade de la rôdeuse embarrassa le jeune homme au plus haut point et il dut se racler la gorge pour retrouver la voix.
" Heu... Oui. Heu, ça va bien. Je continue à appliquer tes conseils... Tu sais... Pour le tir à l'arc."
Il rougit.
" Peut-être que... à l'occasion... tu pourrais me dire ce que tu en penses."
" Heu... Oui. Heu, ça va bien. Je continue à appliquer tes conseils... Tu sais... Pour le tir à l'arc."
Il rougit.
" Peut-être que... à l'occasion... tu pourrais me dire ce que tu en penses."
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- Oui, bien sûr.
Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, elle était venue pour une raison bien précise.
- Alors, il paraît que des gens ont demandé à me voir ?
Lathy l'avait un peu renseignée à ce sujet mais peut-être que Rhys en savait davantage.
Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, elle était venue pour une raison bien précise.
- Alors, il paraît que des gens ont demandé à me voir ?
Lathy l'avait un peu renseignée à ce sujet mais peut-être que Rhys en savait davantage.
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Elle connaissait donc sa prochaine destination. Pour autant, ses pieds restèrent mystérieusement cloués au sol.
- Quand même, tout ce chemin, juste pour parler des zombies...
Elle espérait qu'il ne serait pas déçu du voyage. Un détail lui revint soudain.
- Il n'est pas venu accompagné d'une femme ?
- Quand même, tout ce chemin, juste pour parler des zombies...
Elle espérait qu'il ne serait pas déçu du voyage. Un détail lui revint soudain.
- Il n'est pas venu accompagné d'une femme ?
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" Si. Une paladine. Elle est aussi à la taverne. De ce que j'ai compris, c'est son garde du corps. Mais il dit qu'il ne faut pas être impressionné, que c'est juste leur manière de voyager."
Comme elle ne bougeait pas, il ne bougea pas davantage.
" Ils vont peut-être te demander d'aller à la chasse au zombie avec eux... Vu ton expérience, tout ça..."
Comme elle ne bougeait pas, il ne bougea pas davantage.
" Ils vont peut-être te demander d'aller à la chasse au zombie avec eux... Vu ton expérience, tout ça..."
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Si la paladine était juste ici en temps que garde-du-corps, c'était plutôt rassurant. Très impressionnant mais rassurant. Elle préférait avoir un prêtre pour interlocuteur. Ils étaient généralement moins intimidants que les paladins et ne pouvaient pas détecter les mensonges aussi facilement que ces derniers. Enfin, c'est ce qu'elle avait entendu dire en tout cas. Non pas qu'elle ait quoi que ce soit à cacher, bien entendu.
- Oui, peut-être, répondit-elle songeusement.
Chasser le zombie, au moins, c'était dans ses cordes.
- Alors j'espère que tu as vraiment fait des progrès au tir à l'arc, car il se pourrait bien que je te confie le village pendant quelques temps, ajouta t-elle en souriant. Je ne vais pas te retenir plus longtemps, tu as sûrement des tas de choses à faire. Et moi aussi d'ailleurs.
- Oui, peut-être, répondit-elle songeusement.
Chasser le zombie, au moins, c'était dans ses cordes.
- Alors j'espère que tu as vraiment fait des progrès au tir à l'arc, car il se pourrait bien que je te confie le village pendant quelques temps, ajouta t-elle en souriant. Je ne vais pas te retenir plus longtemps, tu as sûrement des tas de choses à faire. Et moi aussi d'ailleurs.
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" Je vais heu... je vais t'accompagner quand même, non ?"
Sans lui laisser le temps de répondre, il la précéda dans les rues du village, jusqu'à la taverne. Hawkhurst ne comptait pas d'auberge —*c'était un bourg bien trop modeste — mais la taverne était un lieu de rassemblement populaire, fréquenté par tout le monde, du plus jeune au plus vieux. On y célébrait les fêtes, mariages et enterrements, on y accueillait les visiteurs, on y tenait les réunions du conseil. L'établissement était attenant au moulin, et c'était la femme du meunier qui lui servait de tenancière, quand elle n'était pas occupée. A cette heure de la journée, cependant, il était un peu tôt pour y trouver davantage que les quelques vieux du village...
Ashe et Rhys n'eurent au final pas besoin d'entrer : le beau temps avait attiré les voyageurs à l'extérieur. Le prêtre était jeune, le visage très fin, un peu trop, signe qu'il n'était pas complètement humain. Il portait des vêtements de voyage ordinaires, un peu trop clairs pour être parfaitement fonctionnels. Il discutait avec Gregor, le forgeron et chef du conseil. Quand ils virent Ashe approcher, Gregor dit quelque chose au prêtre et celui-ci sourit, accueillant. De la paladine, nulle trace.
Sans lui laisser le temps de répondre, il la précéda dans les rues du village, jusqu'à la taverne. Hawkhurst ne comptait pas d'auberge —*c'était un bourg bien trop modeste — mais la taverne était un lieu de rassemblement populaire, fréquenté par tout le monde, du plus jeune au plus vieux. On y célébrait les fêtes, mariages et enterrements, on y accueillait les visiteurs, on y tenait les réunions du conseil. L'établissement était attenant au moulin, et c'était la femme du meunier qui lui servait de tenancière, quand elle n'était pas occupée. A cette heure de la journée, cependant, il était un peu tôt pour y trouver davantage que les quelques vieux du village...
Ashe et Rhys n'eurent au final pas besoin d'entrer : le beau temps avait attiré les voyageurs à l'extérieur. Le prêtre était jeune, le visage très fin, un peu trop, signe qu'il n'était pas complètement humain. Il portait des vêtements de voyage ordinaires, un peu trop clairs pour être parfaitement fonctionnels. Il discutait avec Gregor, le forgeron et chef du conseil. Quand ils virent Ashe approcher, Gregor dit quelque chose au prêtre et celui-ci sourit, accueillant. De la paladine, nulle trace.
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- Tu as peur que je me perde ? Je sais que je ne viens pas souvent, mais quand même, plaisanta la rôdeuse.
Ils ne croisèrent pas beaucoup de monde sur la route, ce qui n'était guère étonnant à cette heure de la journée.
La taverne fut bientôt en vue, et avec elle le mystérieux visiteur. Un premier coup d'oeil lui apprit qu'il n'était pas humain, peut-être un demi-elfe, mais ne voulant pas paraître impolie, elle évita soigneusement de le dévisager. Plus elle approchait et plus elle sentait sa nervosité grandir.
- Gregor, salua t-elle poliment avant de reporter son attention sur l'inconnu.
Le sourire qu'il lui adressa la décrispa quelque peu.
- Bonjour, je m'appelle Ashe. J'ai entendu dire que je pourrais peut-être vous aider ?
Droit au but. Elle s'embarrassait rarement de préambule et elle espérait qu'il ne le prendrait pas trop mal.
Ils ne croisèrent pas beaucoup de monde sur la route, ce qui n'était guère étonnant à cette heure de la journée.
La taverne fut bientôt en vue, et avec elle le mystérieux visiteur. Un premier coup d'oeil lui apprit qu'il n'était pas humain, peut-être un demi-elfe, mais ne voulant pas paraître impolie, elle évita soigneusement de le dévisager. Plus elle approchait et plus elle sentait sa nervosité grandir.
- Gregor, salua t-elle poliment avant de reporter son attention sur l'inconnu.
Le sourire qu'il lui adressa la décrispa quelque peu.
- Bonjour, je m'appelle Ashe. J'ai entendu dire que je pourrais peut-être vous aider ?
Droit au but. Elle s'embarrassait rarement de préambule et elle espérait qu'il ne le prendrait pas trop mal.
On peut douter de tout, sauf de la nécessité de se trouver du côté de celui qui a le pognon.
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" On vous a dit vrai et c'est un plaisir de vous rencontrer si rapidement, répondit le jeune homme sans se formaliser. Je suis Perran, du Temple de Lathandre de Luménis. On a dû vous le dire, aussi."
Il jeta un coup d'oeil sur Rhys, en le remerciant d'un signe de tête. Celui-ci ne bougea cependant pas d'un pouce.
" Je m'intéresse à la manière dont vous avez... débarrassé le coin de ses morts-vivants. C'est une prouesse rare : en général, on arrive à les canaliser un moment, mais une aussi longue période sans la moindre attaque, c'est stupéfiant. Vous n'êtes pas sans savoir qu'il sort des zombies, des goules et d'autres crasses tout le long de la lisière ouest de la forêt, en continu, et depuis des décennies. Si nous pouvions comprendre ce qui a fonctionné ici, nous aurions peut-être de meilleures armes pour lutter ailleurs."
Ce qui avait le mérite d'être tout aussi direct.
Il jeta un coup d'oeil sur Rhys, en le remerciant d'un signe de tête. Celui-ci ne bougea cependant pas d'un pouce.
" Je m'intéresse à la manière dont vous avez... débarrassé le coin de ses morts-vivants. C'est une prouesse rare : en général, on arrive à les canaliser un moment, mais une aussi longue période sans la moindre attaque, c'est stupéfiant. Vous n'êtes pas sans savoir qu'il sort des zombies, des goules et d'autres crasses tout le long de la lisière ouest de la forêt, en continu, et depuis des décennies. Si nous pouvions comprendre ce qui a fonctionné ici, nous aurions peut-être de meilleures armes pour lutter ailleurs."
Ce qui avait le mérite d'être tout aussi direct.
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- Je suis flattée que vous me croyiez capable d'un tel prodige mais...
Elle avait répondu sans réfléchir. Elle ne voulait pas lui manquer de respect, il avait fait une longue route et méritait autre chose que de s'entendre dire qu'elle n'avait aucune réponse concrète à lui apporter. Et pourtant, ce n'était pas si loin de la vérité...
- Je veux dire... Je comprends votre curiosité mais je dois être honnête avec vous : je ne pourrais jamais affirmer avec certitude savoir ce qui a causé ça, je peux seulement vous partager mes hypothèses.
Il n'en avait peut-être pas conscience mais il lui demandait surtout de sortir les squelettes de son placard, des squelettes qu'elle avait presque mis un an à oublier. Et même si elle tentait d'avoir l'air détaché, sa pâleur soudaine la trahissait sûrement.
- Je serai ravie d'en discuter avec vous si ça peut vous aider. En privé.
Elle avait ajouté cela en prenant bien soin de ne pas croiser le regard des deux hommes qui, pour l'heure, étaient toujours en train d'écouter leur conversation. C'était déjà assez pénible de ressasser tout cela, elle n'avait aucune envie d'avoir un public en prime.
Elle avait répondu sans réfléchir. Elle ne voulait pas lui manquer de respect, il avait fait une longue route et méritait autre chose que de s'entendre dire qu'elle n'avait aucune réponse concrète à lui apporter. Et pourtant, ce n'était pas si loin de la vérité...
- Je veux dire... Je comprends votre curiosité mais je dois être honnête avec vous : je ne pourrais jamais affirmer avec certitude savoir ce qui a causé ça, je peux seulement vous partager mes hypothèses.
Il n'en avait peut-être pas conscience mais il lui demandait surtout de sortir les squelettes de son placard, des squelettes qu'elle avait presque mis un an à oublier. Et même si elle tentait d'avoir l'air détaché, sa pâleur soudaine la trahissait sûrement.
- Je serai ravie d'en discuter avec vous si ça peut vous aider. En privé.
Elle avait ajouté cela en prenant bien soin de ne pas croiser le regard des deux hommes qui, pour l'heure, étaient toujours en train d'écouter leur conversation. C'était déjà assez pénible de ressasser tout cela, elle n'avait aucune envie d'avoir un public en prime.
On peut douter de tout, sauf de la nécessité de se trouver du côté de celui qui a le pognon.
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Le prêtre parut sensible à son subit malaise car un pli se dessina dans son front tandis qu'elle parlait.
" Bien sûr." dit-il.
Il eut un léger sourire.
" Je ne veux pas vous imposer d'aborder ce sujet à brûle-pourpoint, si vous avez d'autres choses à faire au village. Je ne suis pas à proprement parler pressé, donc... Votre moment sera le mien... et votre lieu également. Je vous remercie d'avance du temps que vous pourrez me consacrer."
" Bien sûr." dit-il.
Il eut un léger sourire.
" Je ne veux pas vous imposer d'aborder ce sujet à brûle-pourpoint, si vous avez d'autres choses à faire au village. Je ne suis pas à proprement parler pressé, donc... Votre moment sera le mien... et votre lieu également. Je vous remercie d'avance du temps que vous pourrez me consacrer."
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La rôdeuse sourit au prêtre, signe qu'elle appréciait sa prévenance.
- Je n'ai rien de prévu dans l'immédiat.
Oh, il y avait toujours une façon de se rendre utile au village pour faire passer le temps mais... en avait-elle réellement envie ? Repousser cette entrevue à plus tard, c'était comme reculer pour mieux sauter. Et elle savait qu'elle n'aurait pas l'esprit tranquille jusque là.
Si Perran n'était pas épuisé par son voyage, peut-être n'aurait-il rien contre le fait de se dégourdir un peu les jambes avec elle. Elle aimait autant de pas s'enfermer à la taverne, même si, elle devait bien l'admettre, un verre ou deux auraient été les bienvenus compte tenu de la discussion qui allait suivre.
- Je n'ai rien de prévu dans l'immédiat.
Oh, il y avait toujours une façon de se rendre utile au village pour faire passer le temps mais... en avait-elle réellement envie ? Repousser cette entrevue à plus tard, c'était comme reculer pour mieux sauter. Et elle savait qu'elle n'aurait pas l'esprit tranquille jusque là.
Si Perran n'était pas épuisé par son voyage, peut-être n'aurait-il rien contre le fait de se dégourdir un peu les jambes avec elle. Elle aimait autant de pas s'enfermer à la taverne, même si, elle devait bien l'admettre, un verre ou deux auraient été les bienvenus compte tenu de la discussion qui allait suivre.
On peut douter de tout, sauf de la nécessité de se trouver du côté de celui qui a le pognon.
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