[Lieu] Route de Lumenis à Antelucas

[Kmir Tailleroc]

« Déjà, je sais lire le drow, ce qui peut être utile. Ensuite, je voyage énormément, y compris en des lieux périlleux. Ce que je vous propose, c’est de jeter un coup d’œil à ce que vous avez trouvé récemment. Peut-être y décèlerais-je un élément instructif. Identifier l’objet à l’origine du mal vous aidera, assurément. Mais, jusqu’à preuve du contraire, le bijou drow demeure le plus suspect. Si cela s’avère insuffisant, je pourrais investiguer sur vos lieux de fouille. Une inscription, un signe, un détail pourrait tout changer. Peut-être avez-vous bravé une mise en garde, sans vous en rendre compte. »
Si, face à l’aubergiste, Kmir s’était efforcé d’atténuer son détachement, ici, face à Bruno, il se gardait bien d’en faire autant. Il était toujours déstabilisant de traiter avec quelqu’un qui semblait se foutre de tout.
« Je tiens néanmoins à vous mettre en garde. S’il s’agit bien d’une malédiction, ou à plus forte raison, une malédiction drow, il ce peut que les clercs soient impuissants. Vous vous imaginez bien que ceux à l’origine de ce genre d’affliction ne tiennent pas à voir leurs efforts gâchés par le premier utilisateur de magie divine venu. Après, bien sûr, oui, je peux faire totalement fausse route. Je n’ai pas la prétention d’être devin. Mais comme je l’ai dit à votre beau-frère, au pire, je perds mon temps, bien plus que je vous fait perdre le votre. »
En vérité, pour les malédictions, il était très loin d’être un expert. Mais depuis tout à l’heure, il arrangeait les choses à sa sauce.

[Voyageuse]

Bruno semblait hésitant. Il pesait visiblement le pour et le contre.
" Admettons que vous puissiez aider. Mais... il y a une chose que je ne comprends pas, finit-il par avouer dans un soupir. C'est la raison pour laquelle vous feriez cela. Car il faut être franc : vous ne nous connaissez pas et n'avez aucune raison de fauire quoi que ce soit pour nous. Alors ? Qu'est-ce que vous espérez tirer de cette affaire ?"

[Kmir Tailleroc]

« Disons que je suis curieux de la manière dont vous vous y êtes pris pour dénicher ce bijou. Peut-être avez-vous mis la main sur quelque chose que vous n’auriez pas dû toucher, n’en demeure pas moins que vous y êtes parvenu et que ce n’est pas donné à tout le monde. »
Il fit un geste vers l’extérieur.
« Regardez mon chargement. Du vin, j’en suis réduit à vendre du vin. Et du mauvais en plus. »
Il eut un rire sans joie.
« Mon quotidien n’est pas des plus enthousiasmants en ce moment. Je sais que c’est juste la période, que d’autres commerces plus lucratifs et passionnants m’attendent. Mais voilà, aujourd’hui, j’ai le choix entre ce vin et votre histoire, une histoire qui en plus semble à peu près faite pour moi. à croire que Tymora me tend la main. Le vin pourra bien attendre un peu. »

[Voyageuse]

" Donc, si je résume, vous vous dites que mon histoire pourrait être l'occasion pour vous de changer de commerce... et de faire fortune."
Il secoua la tête.
" Exactement le genre de chose que redoutait Maëvion. Qu'on se trouve avec un chasseur de trésor sur les bras. Il va m'entendre, Martin... Mais donc, il vaut mieux que vous sachiez tout de suite que le seul objet ayant une quelconque valeur était ce bijou. Ôtez-vous de la tête toute idée de faire fortune. Et si c'est ce qui vous attire, il vaut mieux que vous renonciez tout de suite."

[Kmir Tailleroc]

À nouveau, Bruno se heurta à l’attitude détaché de Kmir.
« Vous fêtes encore fausse route, Monsieur Desplaces. Tout ce que j’ai voulu dire, c’est que je cherche à me distraire. À aider, également. Si j’ai besoin de faire de l’or, j’en fais, je n’ai pas besoin de vous pour cela, sans vouloir vous manquer de respect. Mon quotidien est ennuyeux, mais je suis très loin d’être dans le besoin. Au fait, qui est Maëvion ? »

[Voyageuse]

" Maëvion, c'est... un archéologue, je crois qu'il se définit comme ça. Il étudie les choses d'autrefois, il s'intéresse aux races qui vivaient ici avant que les hommes n'arrivent sur l'île. Moi, je lui sers juste de guide quand il va explorer des ruines. Il est assez versé dans les choses de la magie mais pas vraiment dans l'art de survivre en pleine nature. Donc sans moi, il aurait tôt fait de crever de faim, ou bien de servir de repas à une meute de loup. Il vit à Luménis le reste du temps, vous comprenez... C'est pas un campagnard."

[Kmir Tailleroc]

« Je vois... Savez-vous s’il a été frappé par la malédiction ? Et cette dernière s’est-elle produite lors de votre dernière fouille en sa compagnie ? »
Où se trouvait le lieu de fouille ? Où était Maëvian pour l’instant ? Voilà les questions qui brûlaient à présent les lèvres de Kmir. S’il aurait beaucoup aimé parler à l’archéologue, pareille rencontre pouvant être à la fois fort instructive et donner bien des pistes intéressantes, il ne pouvait néanmoins pas l’attendre. Chaque jour qu’il passait ici était un jour de moins à découvrir les bonnes affaires offertes à un voleur à Lumenis.
Non, s’il agissait, c’était aujourd’hui.

[Voyageuse]

" Je ne sais pas s'il a été frappé par la même malédiction, avoua Bruno. Peut-être.... Il m'a dit qu'il ne se sentait pas très bien et qu'il avait dû attraper un mal quelconque, et il était un peu pâle. Mais il n'a pas précisé s'il se sentait raide comme la pierre, et je n'ai rien remarqué. Et puis, il est demi-elfe, peut-être qu'il n'est pas sensible de la même manière à ce genre de chose... Il a préféré repartir à Luménis plus tôt que prévu, du coup. Pour se faire soigner là-bas. Il m'a laissé finir de déblayer nos dernières trouvailles, c'est comme ça que j'ai trouvé le pendentif. "
Tout en parlant, il s'était dirigé vers un vieux placard branlant, d'où il sortit deux verres et une petite bouteille. Le liquide qu'elle contenait était légèrement ambré et abritait... une vipère. Morte, bien sûr, parfaitement conservée par l'alcool.

[Kmir Tailleroc]

« Je vois... Il a attrapé quelque chose, en tout cas. »
Kmir observa la bouteille. Que faisait ce serpent à l’intérieur ? Une manière locale de confectionner l’alcool ? Les deux verres semblaient le confirmer. Ce ne serait sans doute pas plus fort que les tord-boyaux svirfnebelins. En tout cas, si Bruno lui offrait belle et bien à boire, l’affaire semblait entendue.
« Votre beau-frère n’a pas fait partie de l’expédition, il n’a pas mis les pieds dans la moindre ruine. Il semble donc entendu que l’origine du mal est une chose que vous avez trouvée. Si vous êtes donc d’accord, je commencerai par observer vos trouvailles. Si ça ne donne rien, je me rendrai sur place. »

[Voyageuse]

Bruno semblait un peu hésitant, encore.
" Vous pouvez voir le peu qu'il me reste ici, si vous voulez, oui. Mais vous ne trouverez pas grand-chose. Tout ce qui semblait digne d'intérêt a déjà été emmené à Luménis par Maëvion. Il a ses entrées à l'Université de la Magie... Et je ne suis pas sûr d'avoir le droit de vous emmener voir le site..."
Tout en parlant, il servait deux verres. Le gnôle avait une odeur évoquant l'humus et la terre, pas très agréable.
" Mais bavarder à sec, ça n'est jamais bon. Tenez, goûtez ça, c'est un alcool que je produis moi-même. Bien plus rare certainement que la piquette que vous vendez. Une spécialité du coin."
Le breuvage était original en effet, mais excessivement chargé en alcool, et avec un goût un peu amer.

[Kmir Tailleroc]

Kmir, avant de répondre, prit le temps de goûter au breuvage. Il tenait plutôt bien l’alcool. Sa petite taille jouait contre lui en ce domaine, mais sa solide constitution et le fait qu’il en consomme régulièrement, y compris de très fort, lui permettait sans mal de concurrencer les humains, parfois de les surpasser.
« C’est pas mal du tout », déclara-t-il.
Pas mal, mais... bien chargé quand même. Il but doucement. Ce n’était pas le moment de commettre une bêtise, d’autant plus que Bruno était sacrément imposant. S’il était dans une taverne, il ne se risquerait pas à voir qui roulait sous la table en premier contre lui.
« Les miens fabriquent une liqueur à base de poisson fermenté. Je vous souhaite de ne jamais y goûter. C’est très spécial. On a du vin aussi. On raconte qu’on y met de la poudre de rubis. N’étant pas dans la confidence de nos "vignerons", je serai bien en mal de vous dire si c’est vrai. »
Encore une gorgée.
« Ça ne vous intéresserait pas de le commercialiser ? Non, oubliez ça. Déformation professionnel. Concernant le site, ne dit-on pas : aux grands mots les grands remèdes ? Si vous voulez, je m’engage à en garder la localisation secrète et si j’y trouve quelque chose, il va de soi que vous serez le premier informé, et que vous aurez votre mot à dire sur la manière d’éventuellement utiliser ces choses. »

[Voyageuse]

Bruno semblait encore un peu hésitant, mais il hocha cependant la tête.
" Et bien... si vraiment vous pouvez vous engager à garder le secret... Vous comprenez, il ne faudrait pas que n'importe qui aille se promener là-bas, surtout s'il y a un risque de se retrouver avec le même mal que mon beau-frère ou moi. Même si je suis moins atteint que lui, par chance. Et puis, Maëvion craignait qu'on se retrouve face à un passage vers l'Outreterre... ou, pire, vers un autre plan maléfique peut-être. L'endroit est tellement caché qu'on ne risque pas que quelqu'un tombe dessus par hasard, mais si des curieux se mettent à fouiller... je ne voudrais pas prendre de risque."

[Kmir Tailleroc]

De mieux en mieux ! Une chance que Kmir soit peu expressif car sans cela il se serait assurément trahit. Les ruines avaient probablement encore des secrets à livrer. Or, il était tout à fait qualifier pour les découvrir. Certes, il y avait la malédiction, mais il ne se souvenait pas avoir jamais mis la main sur un gain substantiel sans s’exposer à des risques proportionnels.
« Monsieur Desplace, vous avez ma parole. Je ferai comme j’ai dit. »
Il était franc pratiquement sur toute la ligne. Non, il n’avait pas l’intention de révéler des choses et, qui sait, peut-être pas même à Bruno et à son beau-frère. Tout dépendait de ce qu’il trouverait... Il reposa son verre.
« J’aime votre alcool. Il est sans doute trop fort pour les humains, mis à part ceux ayant votre carrure, mais pour des nains ou des gnomes... Non, vraiment, si un jour vous voulez vous faire de l’or, vous avez une piste toute trouvée. »
Il s’écarta de la table.
« Si vous voulez, nous pouvons commencer. Je ne tiens pas à trop abuser de votre temps. Montrez-moi ce qui vous reste de votre dernière fouille. Par précaution, j’éviterai d’y toucher, je vais me contenter de regarder. »
Au pire, il portait des gants. Il faudrait juste qu’il pense à les rincer soigneusement après.

[Voyageuse]

" Si vous voulez... mais vous allez être déçu, répondit son interlocuteur. Maëvion a emporté l'essentiel. Je n'ai ramassé que les détritus.... enfin, les détritus qui semblaient avoir un peu de valeur ou une quelconque importance"
Il s'était levé lui aussi, et l'entraîna au-dehors. Traversant la petite cour devant la maison, il se dirigea vers l'une des granges. Il tira une grosse clé de sa poche pour en ouvrir le verrou, et précéda Kmir à l'intérieur.
" Il fait un peu sombre, mais vos yeux vont s'habituer... sûrement mieux que les miens d'ailleurs."
Kmir, effectivement, distinguait parfaitement le contenu de la pièce : un immense fratras d'objets divers. Des coffres contenant, a priori, divers textiles, des armes d'allure ordinaire sur un râtelier, divers objets décoratifs qui n'auraient pas déplu à un brocanteur sans doute, mais qui, eux aussi, semblaient plutôt ordinaires.
" Ce qu'on a trouvé dans les dernières ruines, c'est là", fit Bruno en ouvrant un grand coffre.
Il s'y trouvait des parchemins, deux bougeoirs, quelques objets cassés, généralement de terre ou de bois, difficilement identifiables à moins de tenter de recoller les morceaux, deux bagues dorées mais atteintes par la rouille, ainsi qu'un poignard ouvragé dont le manche avait visiblement été incrusté de pierres autrefois, mais qui les avait perdues.

HRP : j'ai un tout petit peu changé le nom de mon PNJ, j'avais pris un nom qui existe déjà...

[Kmir Tailleroc]

HRP : bien noté.

« Et bien, vous avez une sacré collection, Monsieur Desplaces », commenta Kmir.
Son regard balaya l’intérieur de la grange avec intérêt. Fichtre, il était tombé sur un vrai groupe de chasseurs de trésors. Le demi-elfe se définissait comme il voulait, c’en était un. La seule différence, c’était qu’il donnait ce qu’il trouvait à une université alors que le gnome le gardait pour lui ou le revendait.
Il se pencha sur le coffre de la dernière expédition, puis déclara :
« Vous allez me montrer un à un chaque objet. Vous les tournerez selon mes instructions. S’il n’y a rien de notable, on passe au suivant et ainsi de suite jusqu’à ce que le coffre soit vide. Ce qu’on cherche, ce sont des signes, des inscriptions, n’importe quoi qui puisse évoquer ce qui vous arrive. Il est probable qu’effectivement nous ne trouvions rien. Mais au moins je serai ne pas avoir laissé une piste inexplorée. »

[Voyageuse]

" Vous voulez... que ce soit moi qui les tienne ? Ah, vous avez peur de choper l'espèce de mal mystérieux. Vous me laissez faire le sale boulot, en somme..."
Bruno haussa les épaules, et obtempéra.
Il saisit les deux bougeoirs, les tourna et retourna dans tous les sens. ils étaient identiques, en bronze un peu rouillé, et ne portaient pas la moindre inscription. Il en était de même du poignard, qui, malgré tous les ornements qu'il avait dû avoir par le passé, n'était maintenant qu'une arme quelconque. En apparence du moins. Kmir, en tout cas, n'y discerna rien.
Les bagues portaient quelques lignes à l'intérieur, d'une écriture elfique ou drow trop ancienne pour être déchiffrées. Elles étaient constituées d'un alliage contenant de l'or et un métal oxydable à en juger par leur état, peut-être du cuivre.
Les parchemins, bien sûr, étaient couvertes de la même écriture illisible. Il y en avait quatre, d'autant plus indéchiffrables qu'ils étaient déchirés en maints endroits.
Les débris de terre et de bois n'apportaient rien de notable, mais il semblait y avoir les deux extrémités d'une baguette d'if, peut-être autrefois utilisée comme catalyseur magique.

[Kmir Tailleroc]

Kmir fit ses constatations à haute voix, au fur et à mesure qu’elles arrivaient. L’essentiel de ces dernières concernèrent la vieille langue qu’il discernait sur les bagues et les parchemins. Il tenta d’en déchiffrer quelques mots et renonça, un peu contrarié.
« Stupéfiant... C’est si ancien que je n’arrive pas à le lire. Certes, la qualité n’aide pas, mais tout de même, je lis l’elfique conventionnel sans la moindre difficulté. »
Il s’écarta du coffre et réfléchit en fixant les diverses antiquités entreposées dans la grange.
« Ça ne nous aide pas beaucoup, déclara-t-il finalement en refaisant face à Bruno. Si, à mon retour des ruines, j’ai fait choux blanc, je recopierai les inscriptions les mieux conservées. Avec du temps, je devrais quand même pouvoir en tirer quelque chose. Toutefois, sans surprise, il va me falloir aller sur place. Décrivez-moi le trajet à suivre, je vais partir sans plus attendre. »

[Voyageuse]

Bruno secoua la tête.
" Même avec une description de l'itinéraire, je ne suis pas sûr que vous trouviez l'endroit. D'autant que c'est loin d'ici, à proximité de la Forêt Maudite. Il faut compter pas loin d'une journée de marche, et prévoir de bivouaquer sur place. A mon avis, il faut mieux que je vous accompagne jusque-là. "
Il s'apprêtait à refermer le coffre, mais eut une hésitation.
" Peut-être que vous devriez recopier tout de suite les parchemins et les autres inscriptions. Si vous voulez, je peux me charger d'un peu de ravitaillement."

[Kmir Tailleroc]

Kmir hésita un instant avant d’acquiescer.
« Bonne idée. C’est-on jamais, ça pourrait être utile une fois sur place. »
Bruno allait donc l’accompagner ? Ce ne devrait pas être un problème. Il déposa son sac, en sortit son nécessaire d’écriture, puis du papier vierge.
« Quand j’aurai terminé, vous m’indiquerez un endroit où je pourrais installer ma mule. »
Il se pencha sur le coffre, eut encore une hésitation, mais se décida à toucher les parchemins. De toute manière, il allait pénétrer dans les ruines, il serait confronté à pire, probablement.

[Voyageuse]

Bruno s'éclipsa, laissant Kmir seul dans la grange.
Celui-ci put tranquillement recopier les étranges écritures des parchemins, arabesques fluides tracées à l'encre noire, qui lui évoquaient, en y réfléchissant, une écriture plutôt drow qu'elfique. Il lui semblait souvent reconnaître des runes, déformées comme des versions antiques de runes actuelle qu'il connaissait, même si leur assemblage ne faisait pas sens. Peut-être, après tout, les mots avaient-ils été codés ? Ou alors, peut-être qu'on avait transcrit en alphabet drow une autre langue qu'il ne connaissait pas. Il reconnut toutefois un symbole dessiné sur l'un des parchemins, qui évoquait indéniablement le soleil.
Les trois premiers parchemins étaient couverts d'une écriture dense, évoquant, peut-être, un récit. Les recopier serait particulièrement long et fastidieux. Mais le dernier était beaucoup plus aéré, ne comportant que quelques lignes, et il ressentit un léger picotement en le prenant. Rient d'autre qu'un léger picotement. Il n'y avait sur celui-ci que quelques mots par ligne, qu'il ne pouvait pas plus déchiffrer que les autres. Et le symbole du soleil, à nouveau.

Bruno fut de retour avant qu'il n'ait décidé de ce qu'il voulait recopier.
" Je vais installer votre mule dans la grange d'à côté, si ça ne vous dérange pas que je m'en occupe. Si vous voulez tout copier, ça va être long... Il faut peut-être essayer de se limiter aux passages qui semblent se répéter, ou qui sont mis en valeur..."
Il n'y en avait pas dans les trois premiers, à part deux lignes au début de chacun d'eux, qui étaient identiques d'un parchemin à l'autre, et nettement séparées de la suite du texte.

[Kmir Tailleroc]

« Je constate, non sens satisfaction, votre sens pratique, Monsieur Desplaces. Vous pouvez vous occuper de ma mule. »
De son côté, Kmir allait recopier ces fameuses petites lignes présentes sur le supposé récit. Il recopierait également, et ce en intégralité, le dernier des parchemins, le plus aérés.
Les picotements l’avaient alertés, forcément. Il y avait une malédiction qui planait sur cette histoire. Venait-il à son tour d’être touché ? Peut-être. Raison de plus pour en trouver l’origine, la briser et dénicher des trésors dans la foulée.
La malédiction, quand il y songea, semblait toucher plus durement les humains, l’aubergiste en témoignait. À supposé que Bruno soit bien un sang mêlé, lui et le demi-elfe portaient des symptômes plus modérés. Le gnome pouvait donc espérer être encore moins affecté, si jamais il la subissait, maintenant ou plus tard. Une manière de se rassurer. Quel piteux voleur il ferait s’il perdait sa grande agilité.

[Voyageuse]

Lorsqu'il eut finit de recopier les deux parchemins, il aperçut Bruno près de la porte, qui l'attendait avec un sac sur l'épaule.
" J'ai du ravitaillement et de quoi camper, le tout pour une nuit ou deux, annonça-t-il. J'ai aussi un âne qui se fera un plaisir de nous transporter le tout. Votre mule pourrait aussi nous accompagner, si vous craignez de la laisser là trop longtemps. Elle me semble suffisamment agile pour passer dans les chemins escarpés qui nous attendent. Mais vous préférez peut-être qu'elle se repose de la fatigue de votre voyage... Je peux lui laisser du foin, de l'avoine et de l'eau en abondance, mais je ne sais pas si elle a l'habitude de rester seule si longtemps. Je peux aussi avertir un voisin de venir vérifier si tout va bien... C'est comme vous préférez.

[Kmir Tailleroc]

« Ho, cette mule a pas mal bourlingué. Un peu de repos ne lui fera pas de mal. Inutile d’appeler votre voisin, elle a l’habitude. »
Kmir rangea ses affaires, récupéra son sac et s’approcha de Bruno.
« C’est du drow, j’en suis à présent quasiment certain. Soit du vieux drow, soit un texte drow codé. Dans les deux cas, ce n’est pas spécialement une bonne nouvelle. J’ai également, à deux reprises, repéré le symbole du soleil. Il va de soi que les elfes noirs et le soleil, ce ne sont pas de grands amis. Voilà pour mes dernières constatations. Je vais vous aider pour la mule. Puis nous pouvons y aller. »

[Voyageuse]

Brunoa acquiesça.
" Maëvion aussi penchait pour du drow, mais ne parvenait pas à déchiffrer. Comme vous. Il a emmené l'essentiel des parchemins à Luménis, pour les faire examiner par des confrères. Mais ceux-ci étaient en plus mauvais état, il ne les pensait pas utiles. Et le dernier, je l'ai trouvé après son départ, dans un coin qui devait à mon avis servir de dépotoir, où il y avait surtout des débris... et le fameux médaillon y était aussi, coincé sous une pierre. C'est pour ça que Maëvion ne l'a pas vu, je pense... Faut dire qu'on ne s'attendait pas à trouver ce genre de bijou là, vu qu'il n'y avait que des déchets."
Tout en parlant, il précédait Kmir à l'extérieur, se dirigeant vers le bâtiment voisin. Il y avait déjà amené la mule, qui voisinait avec un âne d'allure placide. Kmir put constater qu'elle avait tout ce qu'il lui fallait, en abondance. Sa carriole, quant à elle, était toujours dans le petit chemin à l'entrée de la cour.

[Kmir Tailleroc]

La carriole... Il serait bon de la placer à un endroit moins visible. Mais à vrai dire, Kmir pensait en cet instant à tout autre chose.
« Monsieur Desplaces... » fit-il tout d’un coup.
Une fois n’était pas coutume, un rien d’excitation avait filtré dans sa voix. Il se tourna vers la première grange.
« Je vais récupérer ce fameux parchemin. Il nous le faut. Il est spécial. J’ai ressenti un léger picotement en le touchant. Il est peut-être imprégné de magie. Et maintenant que vous me dite que le médaillon était avec... Il nous faut aussi le médaillon. Faisons un crochet par l’auberge, récupérons-le. Peut-être que les symboles inscrits dans son dos peuvent servir à décoder le texte. Peut-être que l’objet lui-même peut servir de clef. Quoi qu’il en soit, je suis persuadé qu’il a une importance. »
Il s’était à priori trompé sur la malédiction, ou la maladie. Maëvion avait été affecté alors qu’il n’avait jamais touché le pendentif. Le mal s’était répandu par un autre moyen. Ensuite, et surtout, par chance, le demi-elfe n’avait pas emporté tout ce qui était intéressant. Le bijou et son parchemin étaient peut-être le début d’une piste très juteuse.

[Voyageuse]

" Vous avez sans doute raison, fit Bruno avec une légère hésitation. Mieux vaut avoir le médaillon... et le parchemin, si vous le dites. Par contre, est-ce que je peux vous demander de m'aider à fixer le bât sur l'âne, puisque vous êtes là ? J'y glisserai les provisions, ça, c'est à ma portée. Mais mes doigts m'obéissent moins bien que de coutume, depuis cette expédition, donc fixer les sangles m'est difficile. Je ne suis pas affecté comme l'est mon beau-frère, heureusement. J'ai la chance d'avoir une certaine résistance à la magie. Et je culpabilise un peu d'être responsable de son état.
Il grimaça.
Chez moi, les seuls symptômes sont au niveau de mon habileté manuelle. J'ai les doigts tout engourdis... alors que lui est aussi touché au niveau de ses autres membres, et se sent constamment épuisé, d'après ce que j'ai compris."

[Kmir Tailleroc]

Kmir fit ce que Bruno lui demandait.
« J’avoue ne plus savoir ce qui a transmis ce mal, dit-il en procédant. Au début, je suspectais le bijou, mais apparemment, Maëvion ne l’a pas touché. Et votre beau-frère ne s’est pas rendu dans les ruines. Si c’est une maladie, elle peut être contagieuse. Les malédictions, en revanche, ne se transmettent pas de la sorte, enfin pas que je sache. »
Il marqua une pause.
« Ne vous en faites pas trop. Tymora m’a mené à vous. Elles nous mènera à la solution de ce problème. Mais, puis-je me permettre une question ? Votre stature est remarquable. N’êtes-vous pas totalement humain ? »

[Voyageuse]

" J'ai un grand-père ogre, à ce qu'il parait, du côté de mon père, répondit Bruno avec un haussement d'épaules. Je ne l'ai jamais connu, mon père non plus. Si ça se trouve ce grand-père était déjà un sang-mêlé... Mais ma grand-mère n'en parlait jamais, c'était un sujet tabou. Je n'en sais pas plus. Je sais juste que je résiste mieux à la maladie ou à la magie que les humains pure souche. Mais pour vous, d'ailleurs, peut-être est-ce aussi le cas ? J'avoue que.... vous êtes mon premier snivfer... svifnerblin.... heu, enfin, gnome des tréfonds obscurs."

[Kmir Tailleroc]

« Tous les gnomes résistent bien à la magie, à certaines formes en tout cas », déclara Kmir.
Ce qu’il préféra garder sous silence, c’était que certains gnomes des profondeurs, dont lui, disposaient d’une surprenante insensibilité à la magie de divination. Cela participait à leur discrétion proverbiale. Et ce don était ô combien pratique pour un voleur ayant la folie des grandeurs.
« Voilà. Les sangles sont serrées. Un grand-père ogre, ce n’est pas banal. »
Il y avait probablement un viol dans cette histoire. Il préféra éviter le sujet.
« Notez-vous une évolution dans votre état ? »

HRP : puisque le sujet est abordé, je profite de ce message pour préciser un petit truc. Le don magie des svirfnebelins accorde plusieurs sorts à mon personnage. L’interprétation littéraire que je fais de ce don s’écarte légèrement des règles. En effet, pour moi, il s’agit bien non de sortilèges conventionnels, mais bien d’un don, de capacités innées. Ainsi, si mon gnome lance un de ces sorts, je ne vais pas le décrire en train de réciter une incantation accompagnée de gestes complexes, il va juste se concentrer. Ça me s’amble plus logique, plus élégant aussi vu ce qu’il est. Il n’a rien d’un mage.
De la même manière, il dispose en théorie du sort anti-détection lançable à volonté. Je préfère dire qu’il est constamment sous l’effet de ce sort, il n’a pas à le lancer (c’était d’ailleurs le cas dans D&D3.5). ça fait très artificiel selon moi de devoir lancer un sort toutes les 8 heures, sachant qu’il ne coûte de toute façon rien.
Est-ce que ça te va où tu préfères qu’on en reste à l’application stricte des règles ?

[Voyageuse]

HRP : ça me va, merci des infos

Bruno hésita.
" Oui. Une petite évolution. C'est-à-dire que quand je suis rentré chez moi, je n'avais pas de symptômes. Ils sont apparus peu à peu, et restent assez limités. Mais j'imagine qu'ils peuvent s'accentuer. Ceux de Martin sont apparus au bout de quelques heures après qu'il ait manipulé ces objets et se sont accentués depuis. Je ne sais pas jusqu'où ça peut s’aggraver... On a juste passé une ou deux heures à essayer d'assembler les morceaux de terre cuite cassés, pour savoir ce que c'était. Sans grand succès. Et ensuite je lui ai donné le médaillon à faire expertiser. Il a aussi été en contact avec les parchemins, mais rien d'autre de ma grange. Donc c'est forcément un de ces objets... ou bien, comme vous dites, ce n'est pas une malédiction, mais quel chose de contagieux. Quoiqu'il en soit, c'est sûrement lié à ces fouilles..."
Tout en parlant, il avait saisi un grand sac de jute déposé à l'entrée, et transférait son contenu dans les sacoches de l'âne. Il y avait là tout le matériel utile à un bivouac, usagé mais de qualité, ainsi que quelques provisions.