[Lieu] Une ruine perdue dans la forêt

[Voyageuse]

L'arche avait à nouveau disparu dans la pénombre, et plus rien ne la distinguait du reste de la paroi, sauf la forme des pierres que devinait l'oeil exercé de Kmir. Diverses pression sur les pierres ne donnèrent aucun résultat.
Bruno, de son côté, s'était naturellement approché de l'une des seules sources de lumière : la première cache. Il essayait d'en scruter l'intérieur, profitant de la faible lueur qui en irradiait.
" Tiens, il y a un truc lumineux, là... Une rune je pense, qui semble flotter dans l'air quand on la regarde de biais."
Sans doute le même phénomène que Kmir avait observé dans l'autre cachette.
" Puis on dirait qu'on peut lire un texte, derrière la paroi de marbre..."

[Kmir Tailleroc]

« Ho ? Vraiment ? »
Kmir s’approcha.
« Laissez-moi voir. Je vais essayer de traduire. »
Ils avançaient, mais vers quoi ? Un fabuleux trésor oublié ? Un moyen de briser la malédiction de Bruno et de son beau-frère ? Vers d’horribles périls ? Vers tout cela à la fois ? Le gnome avait l’impression d’être sur son plus gros coup. Ou le pire. L’âge des ruines, sans doute, qui lui faisait penser ça. Jamais il n’avait eu l’occasion d’aller dans un endroit aussi ancien.

[Voyageuse]

Il y avait bien un texte, à peine discernable derrière la pierre phosphorescente, éclairé imparfaitement par ses reflets rouges. Il était, à nouveau, formé de runes drow, d'une écriture serrée, assez élégante. On aurait dit qu'un parchemin se trouvait exactement derrière une fine couche de pierre marbrée translucide.
Mais il fut impossible à Kmir de le déchiffrer. Il lui rappelait pourtant quelque chose, et, en fouillant sa mémoire, il se souvint : c'était l'exacte réplique des premières lignes qui se trouvaient en tête de chacun des trois parchemins ordinaires qu'il avait tenté de déchiffrer chez Bruno. Et derrière le marbre de la seconde cachette se trouvait exactement le même texte, écrit de la même main. Il était certain qu'il n'y était pas lors de sa précédente étude du lieu. Comme s'il venait d'être révélé.

[Kmir Tailleroc]

Kmir fit à haute voix ses constatations, puis il ajouta :
« Puisqu’il y a une rune de chaque côté, on va essayer de les toucher en même temps. Si ça ne marche pas, je tenterai de déclamer le texte, c’est peut-être une formule. Si ça ne marche toujours pas, faudra sans doute se servir du bijou et de son parchemin. Les initiales communes entre ce pendentif et le morceau de sceptre, ajouté au comportement de la poussière d’or, prouve que tout est lié. Restez toujours sur vos gardes. On n’est jamais à l’abri d’une mauvaise surprise. »
Mais bon sans, qui avait-il derrière cette porte pour que cela nécessite un tel procédé ?

[Voyageuse]

Il ne fut pas nécessaire de recourir à toutes les stratégies imaginées par Kmir. La première tentative fut la bonne : en posant tous deux la paume de leur main sur l'une des runes, ils déclenchèrent immédiatement une réaction. D'abord ce fut un sourd grondement, une vibration dans la paroi rocheuse. Puis Kmir vit les joints entre les pierres de l'arche se mettre à briller, et subitement, toutes les pierres situées à l'intérieur de l'arche disparurent. Il n'y eut plus devant eux qu'une paroi de marbre clair veiné de rouge, qui s'ouvrit en son centre, comme les deux battants d'une porte.
Au-delà, on devinait une grande salle souterraine, brillant toujours de cette lueur rouge.

[Kmir Tailleroc]

« Alors, Monsieur Desplaces, vous pensez toujours que nous sommes venus pour rien ? » dit Kmir, un zeste de satisfaction dans la voix.
En vérité, il jubilait presque ! Il s’approcha de la porte à présent ouverte et ne réitéra plus ses mises en garde, il avait été assez clair. Désormais, chaque pas, chaque dalle, pouvait cacher la mort. Il allait progresser avec cette idée en tête, mais avec la volonté certes contradictoire de tout voir, tout trouver.
Qu’avaient-ils découvert au juste ?

[Voyageuse]

Il passa la porte sans que rien ne se produise, et Bruno le suivit. Le mur qu'ils venaient de franchir était fait de ce marbre aux reflets rouges phosphorescents qu'il ne connaissait pas, mais au-delà, la vaste salle dans laquelle ils pénétrèrent avait tout d'une grotte ordinaire. Les stalactites au plafond, et les draperies de calcite qui s'étaient formées le long de certaines parois, étaient d'une blancheur si étincelante qu'elle reflétait le mur phosphorescent.
Le sol, cependant, lui semblait trop régulier, comme s'il avait été aplani. Et il devinait le départ d'au moins quatre galeries, ou peut-être de simples alcoves -il ne pouvait pas en juger d'ici. Deux de chaque côté.
" Peut-on allumer une torche ?" questionna Bruno, pour qui la lueur rouge devait être trop faible pour distinguer nettement les choses.

[Kmir Tailleroc]

« Je pense, oui. »
Kmir se tourna pour que Bruno lui tende torche et briquet. Il alluma la torche, la lui redonna, avec le briquet. Ceci fait, il considéra de nouveau la caverne avec un regard brillant d’intérêt. Quatre voies, rien que cela. L’heure était à l’exploration. Et qui sait, pas que l’heure peut-être.
« Je propose de prendre la première à gauche. »
Quand il ne savait pas où aller, il prenait presque toujours la première à gauche. Un réflexe qui ordonnait ses errances et facilitait son sens de l’orientation. Bien sûr, s’il distinguait une inscription, un signe quelconque, cela pouvait le faire changer d’avis.

[Voyageuse]

" Il faut bien commencer quelque part", commenta Bruno.
Le sol ne révélait rien d'inquiétant, ni rien d'encourageant d'ailleurs. Aucune marque n'était visible, nulle part. Ils purent attendre l'entrée de la galerie sans encombre. Ce n'était d'ailleurs pas une galerie, juste une autre salle, plutôt basse de plafond, et qui semblait en partie creusée, ou agrandie, de main d'homme -ou d'une quelconque créature intelligente. Elle était toute en longueur, et sur les côtés se trouvaient des espèces de renfoncements à intervalles réguliers. Au fond, une étroiture communiquait avec une autre salle, probablement. La pièce paraissait, globalement, vide. Il y régnait une odeur de moisi et de décomposition, et des champignons aux formes et aux couleurs étranges avaient poussé à divers endroits. Certains étaient même luminescents.
L'oeil exercé de Kmir réussit à apercevoir, au fond d'une des alcoves, un petit coffre en métal rouillé à demi colonisé par les champignons. Dans une autre, il y avait quelque chose qui avait dû être un poignard mais qui avait perdu depuis longtemps tout tranchant. Et une troisième contenait les restes d'un bouclier et d'une épée courte. Le tout dans un métal parfaitement ordinaire.

[Kmir Tailleroc]

« Cette série de cavités me fait presque penser à une crypte. Mais où sont les tombes ? Et puis, une crypte, à la surface... »
Il jeta un regard au poignard, à l’épée, au bouclier, avant de s’arrêter devant le coffret. Il allait tenter de l’ouvrir avec les précautions d’usage. Se méfier par exemple des dards empoisonnés qui pouvaient jaillir de la serrure, ce genre de désagrément. Si le coffret résistait de trop, s’il était vide ou ne contenait rien d’intéressant, l’exploration ne tarderait pas à reprendre.
L’endroit semblait grand. Les ruines extérieurs devaient être en fin de compte assez peu de choses comparé à ce qui se trouvait dans la falaise.

[Voyageuse]

Le coffret était de métal rouillé, très ancien, et vu son état, il était peu probable qu'il y ait eu une quelconque protection magique. Kmir n'eut aucun effort à faire pour en soulever le couvercle, qui s'entrouvrit sans la moindre résistance... et une bestiole en jaillit aussitôt. Un scorpion. Qui le mordit au doigt avant de fuir.
Kmir sentit la douleur de la morsure, une étrange chaleur, aussi.
"Attendez, faites voir, c'est venimeux ces bestioles..., intervint Bruno. Je dois avoir un sortilège, si vous permettez. Sauf si vous êtes immunisé contre les poisons ?"

[Kmir Tailleroc]

« Saleté ! Heu, non, je suis pas insensible au poison. »
Kmir s’en voulait. Se faire avoir par si peu, non mais vraiment ! Quoi qu’il fallait bien reconnaître que jamais il ne se serait attendu à ce qu’une bestiole vivante jaillisse de cette boite. Il se tourna vers Bruno et une question s’imposa à son esprit.
« Attendez, un sortilège vous avez dit ? Vous êtes capable de magie ? » s’étonna-t-il en présentant son doigt.

[Voyageuse]

" Je suis rôdeur, répondit Bruno. C'est mon métier, de guider les gens dans les bois. Je n'ai pas beaucoup de sortilèges à ma disposition, je le crains, mais je sais soigner les petits bobos et autres mésaventures."
Il incanta ensuite.
Bruno --> protection contre le poison --> Kmir.
L'étrange chaleur qui irradiait de la morsure et commençait à engourdir son bras disparut aussitôt.
Bruno examina la morsure de son oeil d'expert, et parut rassuré.
" Un simple pansement devrait suffire. Et c'est plus prudent. On ne sait jamais ce qu'on peut attraper dans ce genre d'endroit, je suis bien placé pour le savoir. Il ne faudrait pas toucher un de ces champignons, par exemple, avec une blessure ouverte..."
Le coffre, quant à lui, gisait au sol. Il contenait une chaîne dorée, ainsi que quelques parchemins prêts à tomber en morceaux.

[Kmir Tailleroc]

« Je vais m’occuper du pansement, j’ai toujours de quoi me rafistoler un minimum, l’habitude des voyages. Merci pour le sortilège. »
Un rôdeur ? Intéressant. Bruno Desplaces n’était pas quelqu’un de banal. Kmir ouvrit son sac, sortit ce qu’il faut et eut tôt fait de penser cette petite blessure. Il n’était pas douillet, il s’en accommoderait.
Cela fait, et son sac de nouveau sur le dos. Il se pencha sur le coffret et, le plus délicatement possible, remit les parchemins en place. La chaînette en or, elle, finit par un curieux hasard dans sa poche. Il referma le coffret, le reposa.
« Les parchemins doivent renfermer de précieuses informations, mais ils sont trop détériorés pour qu’on puisse prendre le risque de les transporter comme ça. Poursuivons la visite. »

[Voyageuse]

Il était difficile de savoir si Bruno avait aperçu la chaînette en or disparaissant dans la poche du gnome. Il ne fit en tout cas aucun commentaire.
" M'étonnerait que vous en tiriez quelque chose, de ces parchemins, vu leur état. Allons plutôt voir un peu plus loin."
Ils avancèrent vers le fond de la pièce, dépassant quelques alcôves et renfoncements, peuplés de champignons étranges. Le plafond était plus bas, et l'odeur de moisissure assez désagréable. Kmir repéra, sous l'un des champignons, quelques piécettes d'argent, très anciennes apparemment, d'un genre inconnu.
Une étroiture, au fond, donnait sur une autre pièce, beaucoup plus petite, plus haute cependant, à l'atmosphère beaucoup moins humide.
" Il y a un peu d'air, remarqua Bruno. Il doit y avoir une communication vers l'extérieur. Peut-être un petit conduit là-haut..."
Rien n'était clairement visible, mais le plafond irrégulier pouvait fort bien dissimuler une petite cheminée.
Cette pièce ne contenait ni arme, ni bijoux, visibles. Mais il y avait sur le sol des débris de poterie, de céramique, et même quelques morceaux de ferraille rouillée de forme indéfinissable.

[Kmir Tailleroc]

Si Kmir avait été un svirfnebelin plus ordinaire, il aurait été incollable sur les champignons. Son peuple en mangeait beaucoup, en utilisaient beaucoup d’autres. Mais il avait oublié pas mal de ces choses. Il restait cependant plutôt callé pour le commun des mortels.
Si prendre les pièces d’argent semblaient sans danger, il le ferait, utilisant néanmoins sa dague pour écarter la monnaie sans avoir à toucher quoi que ce soit. Son geste n’était pas guidé que par la cupidité, il était curieux de voir les gravures qu’elles comportaient. Ce pouvait être instructif.
Ceci fait, il s’occuperait de l’autre pièce. Il ne toucherait surtout pas aux morceaux de poterie. Il les suspectait toujours d’être vecteur de l’étrange mal. Mais il chercherait à comprendre, en regardant, ce qui avait été brisé.

[Voyageuse]

Plusieurs morceaux de poterie étaient un peu incurvés, comme s'ils étaient issus d'objets aux formes arrondies. Peut-être des jarres. Il reconnut clairement quelque chose qui avait dû être la moitié d'un bol, également, ou d'une assiette très creuse. Les autres débris étaient trop petits pour présenter un intérêt. Et les morceaux de métal étaient peut-être les vestiges d'ustensiles de cuisine quelconques.
Quant au champignon qui cachait à demi les piécettes, il était inconnu de Kmir, mais ne semblait pas particulièrement dangereux. Il ressemblait à de nombreux champignons très ordinaires qu'il avait maintes fois rencontrés. Il n'était pas phosphorescent, et n'affichait aucun des motifs extravagants qu'on rencontre parfois sur les espèces vénéneuses. Il avait une couleur d'un gris terne tout à fait banal, et simplement une forme que Kmir n'avait jamais vue. Il semblait inoffensif. Bien sûr, il était difficile d'en être certain.

[Kmir Tailleroc]

« Monsieur Desplaces, ces champignons, là-bas, ils ne me disent rien. Leur forme est étrange. Vous en pensez quoi ? »
Autant demander, il y avait un rôdeur de disponible. Les pièces d’argent étant juste en-dessous, son intention était facilement devinable. Concernant la poterie, peut-être était-ce ce qu’elle avait contenu qui pouvait transmettre le mal. En tout cas, les morceaux de poterie ramenés chez lui par Bruno. Ça pouvait sembler plausible. Il se garderait quand même d’y toucher.
Et sitôt l’affaire des pièces réglées, il faudrait aller de l’avant.
Ha, décidément, explorer, c’était exaltant !

[Voyageuse]

Bruno grimaça.
" Je n'ai pas l'habitude des explorations souterraines. Je connais parfaitement les champignons des bois et des champs, mais uniquement ceux-ci. Toutes ces étranges plantations phosphorescentes me sont inconnues. Mais au pire, si vous voulez vraiment ces pièces mais que vous craignez une mauvaise surprise, vous pouvez tenter d'utiliser un bâton pour en écarter les pièces... Faites juste attention à ne pas blesser le champignon, certains sont explosifs quand on les malmène. Bien sûr, je pourrai utiliser un sortilège pour annuler les effets d'un éventuel poison, mais je pense que ce serait un gaspillage. Et puis, il n'y a pas que le poison, comme je disais..."

[Kmir Tailleroc]

Kmir lança un dernier regard aux pièces et il s’imagina à nouveau atteint de toxine, le champignon explosant ou se mettant à éjecter ses spores. Il passerait pour un imbécile. Bruno avait raison, ses précieux sortilèges pour contrer les effets du poison devaient être économisés. Et puis, ce n’était pas comme si les pièces allaient s’en aller.
« Poursuivons. »
Il se remit à avancer.
« Les poteries brisées semblent être des vases, des bols, des assiettes. Je pense que ce qui vous a filé cet étrange mal venait d’un vase brisé qui aurait contenu je ne sais quel substance nocive. C’est l’explication la plus logique que j’ai. Nous avons à faire à une vieille civilisation drow qui maniait très bien la magie, la porte qu’on a découvert l’a prouvé. Qu’on puisse tomber sur des poudres alchimiques ou sur des ingrédients pour sortilège me paraît probable. »

[Voyageuse]

" C'est possible, commenta sobrement Bruno. Je ne connais rien aux drows... à part le fait qu'ils vénèrent une déesse araignée et ont des esclaves. Et j'ai entendu dire que c'étaient les femmes qui dirigeaient tout, aussi. Drôle de société..."
Il n'y avait rien au-delà : la grande salle allongée au plafond bas se terminait par cette petite salle aux poteries, et, s'il y avait bien un passage communiquant avec l'extérieur, il devait s'agir d'un conduit étroit, praticable uniquement par des rats.
Il ne leur restait plus qu'à retourner dans la grande salle centrale et à choisir une autre direction.

[Kmir Tailleroc]

Kmir gardait dans un coin de son esprit la présence des pièces d’argent. Il y reviendrait probablement. Pour l’instant, cependant, il y avait trois autres ouvertures à explorer. Il fit selon ses habitudes. Ils avaient pris la première à gauche, ils allaient à présent prendre la deuxième à gauche, par rapport à l’entrée bien sûr.
« Oui, les drows sont dirigés par des matriarches. Lolth, leur ignoble déesse, préfère les femmes. Seules elles peuvent devenir prêtresses. »
Il espérait bien qu’il n’y avait plus d’elfe noir dans les parages.

[Voyageuse]

" Bizarre que les hommes se laissent faire, commenta Bruno. Ils n'ont jamais tenté de changer les choses ? Ou peut-être qu'ils sont totalement soumis à leur condition parce qu'ils acceptent les ordres de cette déesse et n'imaginent aucune autre issue possible... Mais pourtant j'ai entendu dire que parfois, des drows viennent vivre à la surface de façon pacifique..."
Ils s'engageaient, tout en parlant, dans le second couloir partant de la grande salle. Car il s'agissait bien cette fois-ci d'un tunnel et non d'une entrée menant à une autre salle. Un couloir étroit, sinueux, descendant en pente douce, où ils progresseraient de coude en coude sans avoir de visibilité sur ce qui les attendait au-delà. Le murs, le plafonds et les sols étaient irréguliers, semblant indiquer que ce tunnel était tout à fait naturel. Il n'y avait pas de champignons, mais ils dérangèrent une demi-douzaine de chauve-souris qui s'en furent en tout sens en poussant des cris stridents.

[Kmir Tailleroc]

« C’est comme pour tous les peuples, Monsieur Desplaces, il y a la norme et les marginaux. Moi-même, je peux être considéré comme une exception chez les gnomes des profondeurs. Mon peuple est connu pour... ne faire confiance à personne, ne se montrer à personne, les seuls contacts sont ceux nés de la nécessité. J’imagine donc qu’on peut croiser des elfes noirs tout à fait respectables. »
Il fit halte.
« Je crois que ce tunnel mène ailleurs. Nous devrions revenir en arrière et fouiller les autres passages avant de s’éloigner. »

[Voyageuse]

" Comme vous voulez, acquiesça Bruno. C'est vous le spécialiste des explorations souterraines..."
Ils firent donc demi-tour avant d'avoir parcouru une distance conséquente.
Il ne leur restait que deux tunnels à explorer, sur la droite. L'ouverture la plus à droite semblait donner directement sur une salle, l'autre évoquait plutôt, à nouveau, le début d'un tunnel.

[Kmir Tailleroc]

« On dirait qu’il y a de la symétrie dans la répartition de cet endroit. Fouillons la salle, puis allons dans ce nouveau couloir. »
Tant qu’il n’avait pas été hameçonné par quelque chose qui le captivait plus que tout le reste, Kmir était assez méthodique. Il faisait les choses dans l’ordre et avec grand soin.
En revanche, si son intérêt s’emballait, il fonçait, ignorait le reste. Dès fois, il s’en voulait d’être impulsif, chaotique, mais il était ainsi. Heureusement, pour l’heure, mis à part le faux pas avec le scorpion, il trouvait qu’il assurait.

[Voyageuse]

La salle était assez semblable à celle qu'ils venaient de visiter : toute en longueur, avec diverses petites alcôves, se prolongeant apparemment par une autre salle. Elle était cependant plus haute de plafond, et semblait moins humide. Il y avait d'ailleurs moins de champignons. Elle était, également, plus riche en trouvailles : ils trouvèrent, dans une alcove, deux épées longues en assez bon état, un bouclier et même une sorte d'armure à la forme étrange, dans un métal inhabituel et particulièrement léger, que Kmir reconnut immédiatement comme étant d'origine drow.

[Kmir Tailleroc]

Si Kmir n’aurait pas hésité un seul instant à faire main basse sur des bijoux et autres menus objets précieux, il en allait autrement pour les choses volumineuses. Il se contenta d’examiner et de faire quelques constatations à voix haute.
« Cette armure drow, il est possible qu’elle soit en mitral. Un métal très léger. C’est presque dommage que votre grande carrure vous empêche de l’essayer. Poursuivons, il n’y a ici rien d’essentiel. »
Nul doute que le compagnon demi-elfe de Bruno se serait bien amusé, ici. Le gnome, lui, savourait chaque instant. Combien de merveilles, encore, l’attendaient ?

[Voyageuse]

L'exploration de la grande salle où ils se trouvaient ne leur apporta pas grand-chose d'autre. Il y avait une épée supplémentaire, courte cette fois-ci, ainsi qu'un bouclier et un heaume. Des pièces d'armures également, peut-être en mitral.
Tout au fond se trouvait, à nouveau, une petite salle à l'usage inconnu, plus grande que la précédente. On y trouvait, encore une fois, des débris de poteries et de céramiques, en plus grand nombre -ou peut-être de meilleur qualité pour avoir résisté au passage du temps. Il y avait même deux bols intacts, gravés de divers symboles et runes. Et la roche, au fond, était assombrie, comme si elle avait été imprégéne de suie.
" Ces épées semblent vraiment très bien conservées, fit remarquer Bruno, se désintéressant des récipients pour revenir dans la grande salle. Pensez-vous qu'elles soient empreintes de magie ? Est-ce qu'on risque quelque chose à les toucher, dans ce cas ?"

[Kmir Tailleroc]

Avant de retourner dans la grande pièce, Kmir vérifia rapidement s’il pouvait déchiffrer les runes sur un des bols, sans le toucher. Qu’il y parvienne ou non, il alla ensuite rejoindre son compagnon.
« S’il y a bel et bien des pièces d’armures en mitral, qu’une ou deux armes soient enchantées ne me semble pas impossible. Après tout, nous ne nous trouvons pas n’importe où. Mais, il est également envisageable que certaines soient maudites. À priori, on ne devrait rien risquer à simplement les examiner. S’il y a une malédiction, elle piège le porteur au moment où l’arme est utilisée. Pour être totalement sûr, ne prenez pas la poignée si c’est juste pour vous faire une idée de la qualité de l’objet. »
Il s’intéressa à l’épée courte. Avait-elle des symboles, des runes ? Semblait-elle faite dans l’étrange métal des elfes noirs qui se désintégrait à la lumière du soleil ? Il irait jusqu’à toucher la lame et la garde. Les armes magiques, bien souvent, vibraient légèrement au contact ou, en tout cas, donnaient cette impression.