Vos dernières lectures

[Galathée]

J'ai terminé Masquarade, de notre ami Pratchett.
Je reste toujours sur ma faim avec le Disque-Monde, je ne suis pas sûre que je serai jamais complètement convaincue, mais j'ai plutôt bien accroché, mieux qu'au précédent (celui sur la Chine ? Ou le rock ?). Bon, je ne suis pas très fan des Sorcières de Lancre, j'avais deviné qui était le coupable depuis la page 3 (mais ce n'est sans doute pas vraiment un polar) et je regrette un peu la manière dont ça se termine (mais dans le même temps, c'est Pratchett, c'était clair que la malheureuse protagoniste n'allait pas pouvoir se dégager de sa situation pourrie), mais c'est quand même un titre bien accrocheur, et il y a toujours ces comparaisons inimitables, ces personnages complètement à la masse et la parodie de l'opéra est bien tapée
Bref, je le recommanderais davantage qu'un autre, pour quelqu'un qui ne voudrait pas les lire tous, même s'il y a sans doute trop de références aux titres précédents mettant en scène les sorcières pour qu'il soit vraiment lisible comme un one-shot.

[Galathée]

Alors, La Fille du Bourreau, d'Oliver Pötzsch, c'est un petit polar dans l'Allemagne de la Renaissance, une histoire de procès pour sorcellerie (ou pas)... Je dois dire que c'est assez prenant, les protagonistes principaux (le jeune médecin, le bourreau, la fille du bourreau) sont attachants, mais ça pêche quand même un peu ici et là, il y a un certain nombre de situations très fabriquées pour manipuler le lecteur et qui sont au final assez inutiles, les méchants sont vraiment très méchants, certaines justifications / motivations paraissent relativement absurdes et la bêtise des personnages, pour retarder les révélations, fait de la peine. Enfin, la résolution est décevante dans sa rapidité, on aurait aimé en savoir davantage...
Je me rends compte que ça fait très critique, mais en fait, ça reste une bonne lecture dans le genre polar historique, on est vite accroché, et je lirai sûrement le suivant quand il sortira en poche. Cela dit, sur la thématique des bourreaux de l'époque et pour les estomacs pas trop sensibles, je trouve Dieu et nous seuls pouvons, de Michel Folco, nettement supérieur (mais ce n'est pas un polar).

[Althéa]

Le grand Dieu Pan d'Arthur Machen. Apparemment, c'est un des livres qui auraient influencé Lovecraft. En gros, c'est un scientifique qui réussit à ouvrir l'esprit à une dimension parallèle à la nôtre, celle où vit le grand Dieu Pan. Quand on regarde bien, il se passe assez peu de choses dans le roman et tout est plus suggéré que montré. On n'en a pas moins une impression d'angoisse et d'oppression qui se dégage de chaque page.

[Voyageuse]

Les Dames du Lac, Marion Zimmer Bradley.
Le thème éternel et indémodable du roi Arthur et des Chevaliers de la Table Ronde, Merlin, Morgane...
C'est un thème que j'aime toujours retrouver, et l'intrigue est très bien, même si on sait du départ que ça va aller de mal en pis et mal finir.
Par contre j'ai eu beaucoup de mal à me plonger dedans. Je précise que quand je lis, je suis en général du genre à m'immerger totalement, au point de rire ou pleurer en lisant quand il s'agit de choses dramatiques (cela dit, je pleure aussi devant les disneys... oui, je suis une hypersensible irrécupérable).
Et là, je ne sais pas... Je n'étais pas autant dedans que d'habitude. Quelque chose me gênait dans le style, j'ai du mal à cerner exactement quoi. Peut-être trop lyrique dans les dialogues, je ne sais pas... Peut-être que c'est lié à la traduction... Bref, j'étais moins accro que d'habitude.
Malgré ce bémol, ça se laisse tout de même bien lire et l'histoire est vraiment bien (et triiiste... j'aurais dû en pleurer, et je n'ai essuyé qu'une minuscule larme à un moment).

[Galathée]

Hihi, je le relirais bien, moi... Un des grands textes fondateurs de mon adolescence que ces Dames du Lac... J'avais a-do-ré de bout en bout, Morgane, Arthur, les feux de Beltane, cette s... de Guenièvre et ce t... du c.. de Lancelot... Après j'ai lu au moins 167 autres versions du mythe, mais aucune ne m'a transcendé comme celle-là. Bon... J'avais sans doute treize ou quatorze ans quand je l'ai lu, c'est peut-être risqué de retenter le coup Et puis j'ai trop d'autres choses à lire !

Je viens d'ailleurs de terminer Arthur & George, un roman de l'anglais Julian Barnes, qui raconte, les destins de George Edalji et Arthur Conan Doyle, à cheval sur les XIX et XXème siècles. Le second est bien connu pour ses aventures de Sherlock Holmes, le premier était un jeune anglais à moitie indien, qui s'est retrouvé mêlé à une affaire criminelle (lettres anonymes et mutilations d'animaux) dans laquelle il a été condamné à tort (c'est du moins le point de vue de l'auteur, la page Wikipédia est moins catégorique, mais bon, c'est un roman !)... Le bouquin alterne entre le point de vue de l'un et le point de vue de l'autre, dès l'enfance, leur jeunesse, leurs études, leurs réussites, les amours de l'un et les ennuis de l'autre, et ils ne se rencontrent au final qu'à la page 325, aux deux tiers du roman. J'ai beaucoup aimé le point de vue de George, même si c'est un personnage un peu autistique, il est très touchant et certains passages sont vraiment déchirants, un tour de force de la part de l'auteur, ai-je trouvé. Le point de vue d'Arthur, en revanche... ne me l'a pas rendu très sympathique. Comme Dickens dans Drood, il est campé comme un gars avec de belles qualités mais aussi une arrogance stupéfiante. Ces auteurs victoriens, diable, ne se prenaient pas pour du caca (du moins leurs versions romancées)... mais c'est peut-être un travers classique de célébrité, finalement. Et puis sa fascination pour le spiritisme et ses affaires de coeur, ma foi...

Mais bon, une belle surprise. J'ai eu un peu de mal à entrer dedans, certains passages sont relativement dépourvus d'intérêt par rapport à l'intrigue générale (mais je sais bien que l'objectif était aussi, simplement, de faire des portraits des personnages), la fin est un peu longuette, mais je pense que je lirai tôt ou tard le roman du même auteur sur Chostakovitch...

[Galathée]

Et on rempile...

Je viens de terminer Puissions-nous être pardonnés, de A. M. Homes, un roman très new-yorkais sur une famille (très) dysfonctionnelle, assez farfelu, assez classique de ce type de littérature américaine. Cela raconte l'histoire d'Harold Silver, un historien spécialiste de Nixon, qui se retrouve à devoir élever ses neveux, après que son frère, un magna de l'audio-visuel franchement psychopathique, ait commis un meurtre... Il y a des côtés très naïfs (ou est-ce du second degré ?), des situations cocasses les unes derrière les autres, des personnages secondaires hauts en couleur... et une sorte de parcours rédempteur pour le héros...
C'est une lecture plaisante quand on aime ce genre de bouquins, mais à plus de 700 pages, il faut savoir dans quoi on s'embarque. Cela ne m'a pas déplu, mais pas transcendé non plus.

[Althéa]

Le village d'Emmanuel Chastellière. C'est un traducteur qui s'est mis tout récemment à écrire. Le village est son tout premier roman. C'est l'histoire d'une jeune femme qui se réveille dans un village presque vide dans lequel rôde des docteurs de peste. Elle rencontre d'autres gamins prisonniers du village comme elle et petit à petit apprend que le village est le jouet d'une malédiction. Le récit est coupé en deux : une partie dans le passé avec la nuit de la malédiction et le "présent". J'ai adoré les deux premiers tiers en gros jusqu'à ce que le "grand méchant" se dévoile. Et ensuite, ça a viré dans le cliché et le ridicule. Et j'en suis désolée. Donc pas un coup de coeur pour moi.

[Galathée]

Je viens de terminer Underground Railroad de Colson Whitehead et... Wouah, la claque.
En deux mots, c'est l'histoire de Cora, une jeune esclave noire de 16 ans, qui décide de s'enfuir de la plantation de coton où elle est exploitée. Et c'est rudement rude. A côté de ce bouquin, Game of Thrones, c'est du Bisounours. C'est évidemment le fait que c'est historique, plutôt que fantasy, qui rend la chose insoutenable (outre le fait que c'est objectivement insoutenable). J'ai mis un certain temps à le terminer, pas à cause de l'écriture ou de la narration, qui sont fluides et accessibles, mais juste à cause de cette terrible noirceur que je n'ai pas su m'infliger quotidiennement ou à fortes doses.
Mais c'est un très beau roman, au final, très nuancé et très dur.
Comme de coutume, je ne suis pas convaincue à 100% par la fin (je me rends compte que c'est le cas dans 80% de ce que je lis... Soit les auteurs ont un problème avec les fins, soit c'est moi qui ai un problème ) (je commence à penser que c'est moi, vu la fréquence) mais dans le même temps, tout ce qui devait être dit l'a été.

Je le conseille vivement.

Bon, j'édite, parce que j'ai aussi terminé Le Choeur des Femmes, de Martin Winckler. Ça raconte la première semaine d'une jeune interne en chirurgie dans une unité de "médecine des femmes" atypique, et son "adaptation" à ce contexte très différent de ce qu'elle avait imaginé.
Je ne sais pas trop ce que j'en ai pensé. C'est une sorte de pamphlet pour une médecine/gynécologie plus humaine, croisé avec une quête des origines un peu too much, dans un style trop français pour moi, et au final, je ne sais pas si c'est féministe ou paternaliste... Sans doute un peu des deux. Je n'ai pas accroché aux deux protagonistes principaux, que j'ai trouvés très stéréotypés, et le fil conducteur est relativement convenu. Après, c'est vraiment un plaidoyer, et j'imagine que c'est le reflet de la prépondérance d'une certaine médecine en France (je suppose... elle ne correspond pas vraiment à mon expérience personnelle du milieu médical...). Bof. Je voulais lire du Winckler, mais je ne suis pas sûre que je sois le groupe cible.

[Galathée]

Souffrance, en quatre semaines, je suis arrivée au bout de Deux hommes de bien, d'Arturo-Pérez Reverte.

Ça raconte l'histoire de deux académiciens espagnols, la soixantaine bien sonnée, qui, fin du XVIIIème siècle, se rendent à Paris pour acquérir les vingt-huit volumes de l'Encyclopédie, espérant ainsi apporter un peu de Lumières dans l'Espagne rétrograde...

Et misère, c'est chiant comme un article d'encyclopédie. Il ne s'y passe quasiment rien, chaque péripétie, chaque détail, absolument tout est prétexte à de longs dialogues ampoulés sur la science, la religion, la philosophie et la révolution prochaine. Pire, l'auteur intègre ses propres recherches bibliographiques et son parcours d'écrivain dans les chapitres, comme pour nous prouver que chaque scène, chaque lieu, chaque turpitude est documenté. Cela fait un peu l'effet d'un auteur stressé par la prolifération d'une fiction vraisemblable et qui veut souligner que la sienne est véridique. Soit. Ça reste incroyablement rasoir et absolument inutile : les autres se contentent d'une bibliographie en fin de bouquin, que diable !

Bref, je devrais arrêter de m'efforcer de lire des auteurs non anglophones, c'est chaque fois une déception. Et éviter les romans historiques super didactiques où on cherche à étaler son savoir plutôt que de l'intégrer dans la trame...

Pénible.

[Althéa]

Le guide du voyageur galactique de Douglas Adams. Pour l'instant, je n'ai lu que le premier tome mais je me suis beaucoup amusée. C'est totalement absurde et rocambolesque avec plein d'humour britannique. ça vaut vraiment le coup d'oeil.

[Galathée]

Excellent, le guide du routard intergalactique ! Elzen est un grand fan aussi, je pense
Personnellement, j'ai lu le second tome mais j'ai moins accroché... et je ne crois pas avoir lu la suite. Mais ça date... si ça se trouve j'ai lu la totale.
Reste que 42. Inimitable.

[Althéa]

Oh oui, le moment est assez savoureux Je te dirai quoi pour les autres tomes. C'est assez dingue comme romans, je trouve. Par certains cotés, ça m'a rappelé Pratchett.

[Thanok]

Bonjour !

J'ai terminé récemment Terre Natale de R.A. Salvatore, quasiment 20 ans après ma première lecture !

[Voyageuse]

Edwenn, le Monde des Faës
de Charline Rose, publié en 2016

Histoire d'une jeune humaine au fort caractère, Edwenn, qui se trouve catapultée dans le monde des Faes, interdit aux humains et peu accueillant, où vivent des êtres à la beauté parfaite et à la magie puissante, et qui se trouve mêlée à un conflit qui la dépasse entre les Faës et les Chimères (on pourrait croire les bons et les méchants... mais non, car les Faës ne sont pas tous bons, loin de là... plutôt la magie de la vie contre les ombres ?). Un amour impossible naît entre elle et le roi des Faës qui l'a prise sous sa protection, déclenchant rivalités, haines, passions, trahisons autour d'eux, mais aussi amitiés et sacrifices, clivant des familles. Et la guerre devient cataclysmique, risquant de détruire définitivement le royaume des Faës.
Vous me direz, l'histoire est banale. Mais l'univers est original, très riche, bien décrit, et on y trouve des personnages attachants (certains un peu caricaturaux, d'autres avec une vraie profondeur).
La fin est bien, le monde est en train de changer, le livre s'ouvre sur diverses pistes, espoirs et menaces, et laisse supposer une suite possible (mais il n'y a pas le suspense intenable des bouquins du Trone de Fer, on peut très bien s'arrêter là... ce qui prouve qu'on ne s'attache pas autant aux héros... ou alors que mes capacités d'addiction ont baissé). Je ne sais pas si l'auteur a prévu de l'écrire. Mais j'ai plutôt bien aimé ce premier bouquin, donc je lirai la suite avec curiosité.



l'Hayden, le secret d'Eli,
parJulie Muhler Volb. Littérature "ado et jeunes adultes".
Le résumé m'a plu : histoire en partie contemporaine, une jeune lycéenne de notre époque qui découvre que sa soeur a un étrange secret, lié à un passage vers un monde parallèle... mais sa soeur disparait et un groupe d'inconnus attaquent sa maison et tentent de l'enlever elle aussi. Elle franchit le passage pour sauver sa soeur, découvre l'amour avec un être de ce monde magique...
Bref, j'ai voulu lire, même si c'est pour ado, par curiosité pour le scénario. Et je n'ai pas pu accrocher : le livre est écrit à la première personne et je n'ai pas pu m'identifier à cette héroïne de 17 ans, prête à tout pour sauver sa soeur (ça, ça passe) et découvrant en même temps l'amour (franchement saoulant). Et puis, les "surprises" sont beaucoup trop prévisibles, on les devine plusieurs chapitres avant l'héroïne, c'est décevant...
Cela dit, le scénario est pas si mal, je pense qu'à 15-20 ans j'aurais aimé ce livre. Mais là... J'ai dû passer l'âge.
Edit : par contre, la fin oblige à attendre la suite, parce qu'au moins un personnage clé est encore en danger de mort...


Edit : Un recueil de nouvelles de Stephen King : Le bazar des Mauvais Rêves.
Disons que j'aime moyennement, à petite dose ça va, une ou deux nouvelles à la fois. Chaque nouvelle est très prenante et pleine de suspense, même si on se doute qu'elles vont mal finir. Mais ça reste sombre et angoissant, c'est le but. La dernière, sur la fin du monde, est carrément flippante (tellement vraisemblable que ça fait froid dans le dos)


Pour les vacances, j'ai commandé le guide du voyageur intergalactique, vous m'avez fait envie... et j'ai un vieux Pratchett que je n'ai pas pris le temps de lire, faut que je voie à quoi ça ressemble... Mais là, tout de suite, j'ai plutôt envie d'un bon polar. Une razzia à la bibliothèque s'impose.

[Althéa]

@Voya : le guide galactique est vraiment bien pour les vacances.


Pour ma part, j'ai dévoré les deux premiers tomes de Sauveur et fils de Marie-Aude Murail et je panique à l'idée de ne pas avoir le quatrième sous la main. Comme c'est parti, je vais manger le troisième en une journée. C'est donc le quotidien de Sauveur, psychologue-clinicien pas du tout atypique. Il vient de Martinique, mesure 1m90 pour 80 kilos de muscles, il est veuf et papa de Lazare. Dans son cabinet, il reçoit des gens en souffrance : Ella qui se sent plus fille que garçon, Cyrille qui n'arrête pas de faire pipi au lit, Margaux qui se scarifie ... Toute une galerie de personnages tous touchants les uns que les autres. Certaines thématiques sont dures mais c'est compensé par l'humour assez présent. J'ai adoré.

[Galathée]

Vous avez l'air d'être très branchées littérature jeunesse, mesdames...

Sauveur et fils, ma fille a dévoré les quatre tomes avec une félicité totale... et enchaîné sur la bibliographie bien fournie de Marie-Aude Murail, un bon filon quand ça prend, mais rien ne l'a autant accrochée que cette histoire de psy. C'est drôle de voir que ça fonctionne à des âges aussi différents que le sien et le tien, Althy, en tout cas...

[Althéa]

J'ai peut-être l'âge mental de ta fille
Plus sérieusement, il y a des thématiques assez adultes et assez sombres. Et même s'il y a pas mal d'ados, il y a pas mal d'adultes dans l'histoire, Sauveur en tête de fil avec des problématiques de parents.
Si tu ne l'as pas lu, je te le conseille Bon, et il faut que je me procure le tome 4 moi.

Ps : c'est une maman qui m'a prêté les deux premiers tomes.

[Galathée]

J'ai terminé Une vie comme les autres, d’Hanya Yanagihara. C’est l’histoire de deux amis, Jude et Willem, à New York, sur une quarantaine d’années… Willem est solaire, bienveillant, généreux, et apprenti acteur (au début) ; Jude est secret, très intelligent, toujours à l’écoute, physiquement fragile, et apprenti avocat (au début). On les suit sur toutes ces décennies, eux, leurs amis, la force et la complexité de leur amitié, qui se redéfinit au fil des événements, avec en filigrane le passé terrible de Jude, définitoire de toute son existence, et qui se révèle peu à peu.

C’est rude et douloureux, un peu lyrique, tendre, tragique, et extrême, et ça m’a beaucoup plu. Je n’avais plus autant pleuré sur un livre depuis longtemps (même si je suis une petite nature), et j’ai eu du mal à le terminer tant les cent dernières pages sont tristes (mal au point d'arriver à lire une demi-page avant de le refermer faire autre chose, puis une autre demi-page un peu plus tard et ainsi de suite̷) .
Alors bien sûr, ça a des défauts (tous ces gens hyper successful, hein… où sont les gens normaux ?), c’est parfois too much dans le pathos ou dans l’horreur, mais ce sont des détails. Enfin, il faut quand même aimer un poil de mélodrame pour apprécier, je suppose.

[Brutus]

Salut ici,Voila deux bouquins édités par fleuve noir,Collection Ravenloft rien que pour vous.* *

Numéro 1:Le vampire des brumes de Christie Golden

Synopsis: Faerun,Eau profonde,1072 DR...L'elfe solaire désormais vampirique Jander Etoile solaire âgé de sept siècles,Est devenu une créature des ténèbres il y a de cela 5 siècles...Il ne cesse de maudire sa misérable condition et demeure la plupart du temps hors de la cité...Vivant dans une grotte non loin de la cité des splendeurs...Pourtant et bien que cela le répugne au plus haut point...Jander doit se nourrir de sang humain ou demi humain...Et ce dernier a trouvé il y a environ plus de 50 ans la solution idéale: Se nourrir parmi les déments de l'asile de la cité...Et du bloc des femmes de préférence...Au cours d'une de ses visites nocturnes...Jander y découvre alors une étrange jeune femme humaine...Du nom d'Anna...D'une magnifique beauté...Et surtout plus alerte et moins ravagée psychiquement que ses consœurs...S'éprenant de la jeune femme...Jander va redécouvrir au bout d'environ 35 ans des émotions qu'il n'avait plus ressenti depuis des siècles...,Il apprendra malgré tout qu'une chose d'elle...Le nom d'un pays ou d'un royaume"Barovie."Mais hélas...Et bien qu'Anna ne semble étrangement ne pas vieillir...Elle sera rapidement emportée par la fièvre et qu'importe les efforts désespérés de Jander pour essayer de la sauver...même la solution la plus impie de toutes...

L'elfe vampirique terrassé par la peine et la colère se retrouvera bientôt conduit dans un royaume totalement inconnu...ou un brouillard étrange beigne continuellement les lieux...ou les animaux tels les loups semblent obéir a un étrange maitre...Jander ivre de chagrin et bouillant de vengeance entame alors une sombre quête pour savoir ou il se trouve...Et surtout qui a conduit sa douce Anna aux portes de la folie...

L'avis du Brutus: Premier bouquin de la collection Ravenloft,Le Vampire des brumes est un roman assez agréable a lire,Contant l'aventure d'un elfe solaire devenu vampire venant des royaumes oubliés qui se retrouve coincé dans le demi plan de l'éffroi,Ou il ne pourra compter que sur l'aide de peu d’ailiers sincères...Et devra composer avec de nombreux ennemis dont le plus redoutable d'entre eux n'est autre que le comte Strahd von zarovich en personne...C'est un livre doux amer sur un être qui au départ adorait la lumière et la vie et qui se morfond dans sa sinistre condition...Même si il percera de nombreux secrets et apprendra d'amers vérités...N'attendez pas de fin heureuse :P

numéro 2: Le chevalier de la rose noire.

Synopsis:Sur Krynn lors de la guerre de la dame bleue Kitiara Uth Matar et le siège de Palanthas...Le paladin déchu nécrotique Soth de Dragaard assouvie sa longue vengeance après trois siècles et demi d'attente sur les descendants de ceux qui l'ont dépouillés de son titre de chevalier somlamnique de l'ordre de la rose...Le paladin déchu marche vers la tour des mages de la cité...Condamné par un mage noir il y a plusieurs siècles...Le paladin nécrotique,épris de la guerrière humaine désire la tuer pour la soumettre et la réssusiter pour en faire sa troisième épouse...ayant adroitement comploter en ce but...Et bien que des chevaliers de la rose dirigé par Tanis demi elfe essaye de l'empêcher d'avancer...le seigneur Soth parvient au but,une fois dans la tour et récupère le corps sans vie de Kitiara tandis que son sénéchal fantomatique,Caradoc est aux neufs enfers sur les berges du fleuve Styx pour récupérer l'âme de la défunte....Malheureusement pour Soth...C'était sans compter la trahison perfide de son sénéchal Caradoc qui craint pire que tout que son maitre le trahisse dès qu'il lui remettra l'âme de la défune...

Découvrant la vilénie de Caradoc au retour de ce dernier...C'est un Soth ivre de colère et de rage qui est a deux doigts de détruire son sénéchal fantomatique...Quand un épais brouillard surgit et les emportent tous les deux...Dans le demi plan de l'éffroi...A Ravenloft...Si Caradoc fuit la fureur de son ancien maitre...Soth se fait la promesse de retrouver le Sénéchal Félon...Le punir,Récupérer l'âme de Kitiara et de retourner en Krynn...Mais tout n'est pas si simple...Perdu dans un plan de l'existance qu'il ne connait pas...Soth va vite découvrir que cette étrange contrée est habitée et que son seigneur et maitre est un être tout aussi puissant que lui....

L' avis du Brutus: Le Clash des titans entre deux des plus puissants méchants du multivers D&D,A ma droite le Dark Vador de Krynn...Le paladin nécrotique capable a lui seul de démastiquer une bonne douzaine de chevaliers solaminiques de l'ordre de la rose a lui tout seul et a la fois comme d'affronter un dragon chromatique comme métallique,J'ai nommé Soth de Dragaard le chevalier de la rose noire!A ma gauche,Son challenger...Le seigneur et maitre de la Barovie...Puissant vampire supérieur âgé de plus de cinq siècles...J'ai nommé Strand Von Zarovich!Même si il tient un rôle secondaire comparé a Soth,Strand montre bien qui est le patron des lieux...Alors non,Le bouquin n'est pas une ode au bourrinage comme les bouquins sur Elminster...C'est même assez mis en sourdine au vu des deux protagonistes...D'autant plus que pour les fans des deux univers on en apprend plus sur les circonstances qui ont fait que les deux bourrins surnaturels en sont venus sur la voie de la damnation...Bref comme pour le premier tome un très bon livre.

[Voyageuse]

" Le dévouement du suspect X", par Keigo Higashino.

Je fouillais distraitement la minuscule bibliothèque de mon village à la recherche d'un polar à emmener en vacances - je n'en ai pas lu depuis quelques années-, quand la bibliothécaire, une vieille dame bénévole passionnée de romans en tout genre, me voyant hésiter, s'est approché avec à la main un roman tout à fait original : un polar japonais.

C'est effectivement... inhabituel. Pas mal, même si on devine d'avance qu'il ne peut pas y avoir de fin satisfaisante. Première originalité : on baigne dans la mentalité japonaise avec leur fierté, leur honneur... on ne peut pas apprécier ce roman si on ne sait pas voir les choses à leur manière.
Deuxième originalité : on sait tout d'avance, ou presque. En tout cas, on connaît la coupable, son complice... ce qu'on ne sait pas, c'est s'ils réussiront à mystifier les enquêteurs (fort sympathiques eux aussi) et qui paiera pour ce crime.

Le début : Yasuko Hanaoka, divorcée qui élève seule sa fille, est harcelée par son ex-mari. Elle avait coupé les ponts mais il la retrouve, et la discussion tourne mal. Pour protéger sa fille, elle le tue. Son voisin, professeur et mathématicien de génie doté d'un raisonnement logique hors pair, et secrètement très amoureux d'elle, devine ce qui s'est passé et décide de l'aider à dissimuler son crime.
Deux ou trois jours plus tard, un corps est retrouvé. L'inspecteur chargé de l'enquête en parle à l'un de ses amis, physicien, qui l'a souvent aidé dans des cas difficiles. Or, ce physicien se trouve être un ancien camarade d'université du mathématicien. Il est stupéfait de découvrir que le voisin de la principale suspecte est un vieil ami avec qui il est heureux de renouer... puis il commence à avoir des doutes.

C'est assez bizarre, tout repose sur l'incapacité des enquêteurs à prouver que l'ancienne femme de la victime est bien coupable...
Une difficulté est de ne pas s'embrouiller dans tous ces noms japonais.
La fin... c'est spécial... il nous laisse des doutes jusqu'au dernier moment, et je crois que je préférais la "fausse fin" et que je n'aurais pas dû lire les deux dernières pages...

Je vous jure que la bibliothécaire ne savait pas que j'étais prof de maths (elle savait que j'enseignais, mais pas quelle matière). Mais je me suis demandé si on peut apprécier ce livre quand on n'est pas un peu matheux sur les bords (quoique, cette vieille bibliothécaire l'a beaucoup aimé, elle a accroché au côté "culture japonaise")

[Galathée]

C'est rigolo, en lisant ta critique, je me suis dit "voilà un bouquin comme pour mon homme", lui qui aime les polars japonais... alors je suis allée lui en parler et... il l'avait déjà lu, évidemment Du coup, si tu as envie d'en lire d'autres... Je peux avoir des tuyaux (moi je n'ai lu que Une carte pour l'enfer, de Miyuki Muyabe... J'avais plutôt bien accroché).

De mon côté, j'ai terminé Captive, de Margaret Atwood. C'est l'histoire, dans le Canada du XIXème siècle, d'une jeune fille qui a été condamnée pour meurtre et du médecin qui essaie de comprendre exactement ce qui s'est passé (en gros), afin d'aider les partisans d'une demande de grâce.
Le résultat est un mélange de Downton Abbey, avec un peu de Cendres d'Angela (pour l'enfance miséreuse en Irlande), et puis une partie plus "aliéniste", sur l'amnésie et l'inconscient. On passe du point de vue du médecin au point de vue de la prisonnière, il y a des lettres, des extraits de journaux de l'époque, mais ce n'est pas un polar, même si on cherche, au final, une certaine vérité... J'ai bien accroché. Atwood excelle dans la subtilité des interactions et la grisaille des personnages, sans complaisance. Ce n'est pas révolutionnaire quand on a une certaine habitude de ce type de contexte, mais c'est plaisant.

Bon, j'embarque Gagner la guerre, de Jaworski, j'espère que c'est aussi bien que ce que certains en ont dit sur le chat, parce que c'est le seul bouquin que j'emmène !

[Althéa]

Wilt 1 de Tom Sharpe : en gros, c'est l'histoire d'un professeur de culture général dans un collège technique en Angleterre. Il n'aime ni son métier, ni sa femme. Chaque fois qu'il promène leur chien, il réfléchit à la façon de s'en débarrasser. Puis il se retrouve aux prises avec une poupée gonflable et c'est le drame. C'est anglais et très mordant, tout plein d'humour absurde. Un peu too much, j'ai trouvé. Du coup, ça ne m'a pas plu plus que ça.

L'évangile cannibale de Fabien Clavel : un groupe de personnes âgées aux prises à une apocalypse zombie en plein Paris dévasté. Le coté hommage à Romero et aux films du genre m'a plu, de même qu'une critique acerbe de la société. Par contre, j'ai détesté être dans la tête du personnage qui est complètement illuminé et malsain. ça m'a mise trop mal à l'aise.

[Galathée]

Bon, et bien je n'ai pas lu Gagner la Guerre... Le premier chapitre m'a fait craindre le pire et j'ai... préféré regarder le paysage. J'y reviendrai sûrement, mais pas tout de suite. Ça m'a fait penser à la Compagnie Noire et j'ai détesté la Compagnie Noire.

Mais j'ai lu Pieds d'Argile de Pratchett (je progresse, je progresse...) et comme c'est un tome sur le Guet, c'était fatalement pas mal. Alambiqué, cela dit, mais j'ai quand même fini par comprendre plus ou moins le fin mot de l'histoire

[Galathée]

Bon, j'ai lu Annihilation, de Jeff Vandermeer, dont on n'a pas mal parlé dernièrement à cause de l'adaptation cinéma qui est finalement sortie sur Netflix après que les producteurs aient trouvé que c'était "trop intello pour les salles".

C'est un petit roman d'environ 250 pages, les notes de "la biologiste", envoyée avec trois autres scientifiques dans la Zone X, un morceau de nature étrange dissimulé par une "frontière", pour y faire des relevés. C'est la douzième expédition, et on ne sait pas exactement ce qui se trame dans cette zone, ni pourquoi, ni tout à fait comment se sont terminées les onze expéditions précédentes et ce qu'elles ont rapporté de leurs investigations.

Apparemment, certains trouvent que le récit est comparable à du Lovecraft, et que c'est "terrifiant" (Stephen King le dit sur la jaquette !), personnellement, ça m'a laissé complètement froide de ce point de vue, mais j'ai plutôt apprécié, cela se lit vite et c'est prenant, même si au final tout reste globalement incompréhensible. J'ai découvert par la suite que c'était le premier tome d'une trilogie, mais Annihilation se lit aisément comme un one-shot et je doute de lire la suite, je n'ai pas été suffisamment emballée pour ça... ni intriguée par les mystères esquissés (c'est le défaut de ce type de SF, à mon sens... il y a tellement de possibilités que les enjeux en deviennent un peu limités...).

[Voyageuse]

Je viens de finir "une histoire des loups", d'Emily Fridlund (pris au hasard à la bibliothèque).
C'est un roman très prenant, mais très bizarre, on ne sait pas vers quoi on se dirige, on sait qu'il y a un drame qui se joue, on ne comprend pas bien pourquoi...
Quand j'ai vu que l'héroïne était lycéenne et qu'il était à la première personne, j'ai failli fuir... mais c'est l'adulte qu'elle est devenue qui raconte divers moments de son passé, avec deux drames qui se nouent en parallèle, et je me suis laissée prendre sans problème.
L'histoire se passe dans la région des grands lacs. L'héroïne est d'un milieu très modeste, fille unique d'anciens hippies survivant dans une cabane au fond des bois, au bord d'un lac. Elle aime la forêt, la pêche à bord du canoë, elle est solitaire, sauvage, atypique, on devine une souffrance en elle. De l'autre côté du lac vit une jeune femme extrêmement aisée et son fils unique et adoré, un garçon 4 ans, que son père reviendra rejoindre plus tard. L'héroïne est fascinée par eux, elle les observe, le hasard leur fait faire connaissance et elle finit par devenir la baby-sitter officielle de l'enfant. On sait qu'un drame aura lieu, comment, pourquoi ? Tout est flou, et on passe sans cesse à des souvenirs plus anciens qui viennent troubler ou éclairer le récit. En parallèle, il y a cette drôle d'histoire avec l'un de ses prof accusé de pédophilie. Le tout mené... un peu comme une psychothérapie, en désordre, par association d'idées.
Je ne saurais pas dire ce qu'est ce roman... Une sorte de psychanalyse ? Une peinture de l’Amérique profonde ? Les personnages sont un peu bizarres, caricaturaux, peut-être parce qu'on les voit à travers les yeux d'une jeune fille qui est elle-même décalée, bizarre, trop mature ou blessée peut-être par son enfance. Il y a là-dedans, avant tout, une réflexion sur la place de la religion dans leur société (et une alerte sur les sectes, l'église de scientologie fait peur, brrrr), mais aussi sur les croyances, sur le rôle de chacun (là-bas, il faut appartenir à une catégorie), et aussi sur la culpabilité et le sentiment de culpabilité (qu'est-ce qui compte, ce qu'on fait ou ce qu'on rêve de faire ? le fantasme est-il culpabilisant ?), celui de l'héroïne, celui des autres protagonistes.

Franchement, ce roman est étrange, difficile à décrire sans tout dévoiler... mais j'ai bien accroché et je l'ai lu presque d'une traite.
Ah, ne cherchez pas trop le rôle des loups là-dedans... Vous seriez déçus. ils ont une place, toute petite, pas celle qu'on peut imaginer.


J'ai aussi lu pendant les vacances La Colline du dernier adieu (suite des Dames du Lac, Marion Zimmer Bradley). J'ai mieux aimé que le premier tome, je ne sais pas pourquoi...
Et bien sûr le Guide du Routard Intergalactique, depuis le temps que je devais le lire... J'ai bien aimé, c'est rafraichissant, un bon bouquin de vacances.


@Gal : je veux bien d'autres références de polars japonais, pour mieux connaître

[Galathée]

Moi j'ai lu Un cheval dans la baignoire, le premier tome de Dirk Gently, détective holistique, de Douglas Adams. Je m'attendais à une version polar de l'ambiance du Guide du Routard Intergalactique, et je suis restée un peu sur ma faim...
C'est l'histoire de Richard, un informaticien, qui se retrouve embarqué dans une aventure un peu folle, accompagné de son ancien camarade d'université, Dirk Gently, un détective qui base son travail sur une histoire de quantas et la notion de l'interconnexion nécessaire entre toutes choses... C'est décousu et alambiqué, absurde par moments, avec des personnages barrés, comme dans le Guide du Routard, mais ça m'a semblé plus inégal, avec des passages un peu plats ou inutilement compliqués, et des fils narratifs qui terminent un peu en eau de boudin, à côté de choses plus formidables. Apparemment, c'était à la base un scénario pour Doctor Who, ça devrait donc plaire à une certaine frange de la population couronnienne
Il y a un tome 2 mais il n'est pas dans mes priorités... Je n'ai toujours pas lu le nouveau Pullman, scandale !

[Althéa]

Oh, ça peut être sympa Je n'ai pas lu le dernier Pullman non plus par contre.

Par contre, je viens de finir La caverne des idées de Jose Carlos Samoza. On part d'une enquête qui se passe en Grèce à l'époque de Platon. Puis on s'aperçoit que cet enquête serait un texte datant de l'époque du Péloponèse et serait en train d'être traduit par un autre narrateur (le traducteur) qui expliquerait ce qu'il découvre. Mais ce n'est pas que ça. J'ai adoré même si à la fin, j'ai un peu eu la tête à l'envers et suis contente de m'être fait balader.

Et je viens de commencer Station Eleven d'Emily St John Mandel. Je n'en suis qu'au tout début donc chut

[Voyageuse]

L'Art de perdre, d'Alice Zeniter.
Il m'a fallu 10 jours pour en venir à bout, rentrée oblige. Mais j'ai adoré... et beaucoup pleuré aux moments d'émotion. A croire que l'un ne va pas sans l'autre chez moi. Mais faut dire que je suis une grande pleureuse-devant-roman (oui, oui, je sais, faudrait creuser ça, je suis sûre qu'un psy trouverai un truc là-dessous)

C'est l'histoire de Naïma, née mi-française, mi-kabyle, et surtout de sa famille. A l'approche de la trentaine, poussée par l'actualité, les attentats répétés, et le racisme ambiant qui lui renvoie sans arrêt ses origines, elle réalise qu'elle ne sait rien de l'Algérie où est né son père et dont il n'a jamais parlé. Et c'est difficile de se construire en étant coupée de la moitié de ses racines. Alors elle interroge son père, sa grand-mère qui ne parle pas français, enquête, dévore des articles, des bouquins.

Ce livre est le récit reconstitué de l'histoire de sa famille :
- l'histoire d'Ali, le grand-père, qui a construit sa fortune à la force de ses bras jusqu'à devenir l'un des notables de son petit village perché dans l'Atlas. Il se retrouve, dans les années 50, avec l'obligation affreuse de devoir choisir un camp. Vétéran de la seconde guerre mondiale, il sait ce qu'est la guerre, les représailles d'un camp comme de l'autre, mais est persuadé que le FLN ne peut rien contre l'Armée Française. Il veut épargner sa famille, son village, il croit choisir le camp des futurs vainqueurs en acceptant de répondre à quelques questions des militaires, pas grand-chose... mais les français quittent le pays et il est considéré par les siens comme un traitre. Craignant l'épuration, il se fera rapatrier avec sa famille comme harki, sans jamais en avoir vraiment été un. De notable, fier patriarche, il deviendra un simple ouvrier d'usine soumis et honteux.
- l'histoire d'Hamid, fils aîné d'Ali, arrivé en France à de 10 ans, qui a connu le camp de réfugiés entourés de barbelés, puis le camp de travail au milieu des bois (loin des français pure souche qui ne voulaient pas les voir), puis les HLM d'une banlieue normande, et qui se bat pour être comme les français, apprendre la langue, apprendre à lire, devenir le meilleur au collège, entrer au lycée, faire des études. Il quittera la banlieue, tirera un trait sur son passé, épousera une française pure souche à Paris et se tiendra le plus loin possible de tout ce qui peut ressembler à l'Algérie ou, pire, à l'islam. Il ne perd pas totalement le contact avec sa famille, cependant, à la fois fier et coupable d'être parti.
- le présent de Naïma, la petite-fille, totalement française dans sa tête, qui vit sa vie plus ou moins bien, redoutant la montée du racisme, redoutant aussi de découvrir un jour qu'un de ses cousins s'est radicalisé. Elle travaille pour une galerie d'art dont le patron veut l'envoyer en Algérie pour y récupérer des œuvres. La perspective de ce voyage la panique, et lui fait comprendre que sa vie est bâtie sur un silence familial énorme, oppressant, qu'elle a besoin de rompre. Le voyage tant redouté dans ce pays tabou, ce pays perdu, la bouleversera puis l'apaisera. Elle en sortira confortée dans sa liberté d'être elle-même, et non pas "la française", "l'arabe", "la kabyle" ou "la pute"...


En filigrane, il y a d'abord l'Algérie, vivante et chaleureuse, dans les mentalités et traditions des années 50, puis la France froide, le non-accueil de ces algériens français et leur souffrance, les années 70 et leurs idéaux, la difficulté des jeunes de seconde génération à se trouver une identité.

[Galathée]

J'ai lu Ada, d'Antoine Bello, un pseudo-polar sur l'intelligence artificielle.
Je n'ai pas du tout aimé. C'est un roman prétexte pour que l'auteur nous avertisse de ses inquiétudes face à cette révolution technologique, avec des tas de dialogues qui sont en fait des exposés de son point de vue (et de sa science), ce qui rend la trame narrative franchement absurde par moments et les personnages d'une fadeur sans limites (sans parler de leur bêtise et de la myriade de clichés associés...).
Evidemment, vu que c'est un roman sur les IA qui écrivent des romans, il y a une mise en abyme, mais c'est très convenu, à tous niveaux (y compris de la réflexion sur la question... un peu "les dangers de l'IA pour les Nuls"), et donc j'imagine que ça s'adresse à un public qui lit ce genre de choses pour la première fois (entendez : pas un lecteur de SF ou qui s'intéresse à ces questions).
Au final, j'ai trouvé ça très agaçant (ce qui est peut-être mieux que fade... Je ne sais pas). Les critiques sont largement positives, donc je suis à nouveau hors du coup, mais j'ai l'habitude

[Voyageuse]

Je viens de finir La jeune fille et la nuit, de Guillaume Musso, paru en 2017. Un thriller français, un auteur dont j'ai déjà entendu parler mais je ne sais plus si c'est en mal ou en bien.

J'ai bien aimé. Des personnages complexes, ni noirs ni blancs, des gentils capables du pire, des coupables qui sont des victimes... ou l'inverse. Le tout sur fond de passions amoureuses entrecroisées dans les classes prépas d'un lycée élitiste de la Côte d'Azur.
Le livre se lit d'une traite, chaque nouvelle révélation complexifiant la situation d'ensemble, entre secrets de famille, chantages et sacrifices, sans que jamais on parvienne à mettre le doigt sur la clé de l'engrenage, jusqu'aux révélations finales.


Résumé du début :
Le héros, Thomas, est un écrivain solitaire, qui a depuis longtemps quitté la France pour les Etats-Unis. Il apprend que son ancien lycée organise une grande fête pour les cinquante ans de l'établissement, lors de laquelle sera posée la première pierre d'un grand complexe sportif. Le gymnase actuel sera détruit. Mais ce gymnase cache un lourd secret, qu'il croit être seul à connaître avec son meilleur ami de l'époque (et le père de celui-ci). Il y a 25 ans, on y a emmuré un cadavre : celui d'un professeur de philo, que tous deux ont tué dans des circonstances dramatiques. Aucune enquête n'a eu lieu à l'époque : la thèse officielle reposait sur la liaison secrète entre ce professeur et la plus brillante de ses élèves, Vinca. Ils se seraient tous deux enfuis à Paris. Ni l'un ni l'autre n'a plus jamais donné signe de vie par la suite. Mais si le gymnase est détruit, le corps sera découvert...
Thomas et son ami Maxime reçoivent des lettres anonymes, qui réclament vengeance. Ils enquêtent, pour comprendre qui est derrière ces courriers, qui sait la vérité, pour essayer de savoir, aussi, ce qu'il est advenu de Vinca, disparue ce jour-là et que Thomas a toujours aimée d'une passion folle... mais qui était réellement cette fille à plusieurs visages, manipulatrice ou victime ? Il y a aussi ce sac plein de billets, découvert tout récemment, qui dormait au fond d'un casier depuis 25 ans. Et aussi le meurtre du père de Maxime, quelques mois plus tôt... y a-t-il un lien entre tous ces événements ?


Ce qui m'a perturbée : ça se passe en France, de nos jours, et ça me fait tout drôle de voir la politique française se mêler à tout ça, avec Maxime en futur député Macroniste, en guéguerre contre un de leurs anciens condisciples, journaliste trop curieux, ardent partisan de Mélenchon. Trop de références à la politique actuelle, qui, peut-être, feront que ce livre vieillira mal... J'ai du mal à juger, n'ayant jamais lu que des thrillers anglais ou américains. La vision enthousiaste qu'il donne des macronistes me gêne un peu... ça ne se fait pas, de faire de la pub comme ça.
Ce que j'ai moins aimé : des références incessantes à des marques (de fringues, chaussures, parfums,...)... Peut-être est-ce parce qu'un héros de la bourgeoisie actuelle est sensé ne jurer que par ça ? Mais ce héros-là ayant pile mon âge, je sais bien qu'à l'époque les marques n'étaient pas aussi présentes et que ma génération y est moins sensible (quoique, peut-être est-ce le cas, dans des milieux comme le sien). Un peu trop de références à des musiques, des films, des livres, trop d'étalage de culture... Mais c'est cohérent avec la personnalité du héros, très cultivé. Et pourquoi mettre là-dedans un couple homo qui a pu avoir deux petites filles par GPA aux USA ? Ça n'apporte rien à l'histoire, mais ça fait "dans l'air du temps" ?

Mais ce sont des détails, bien sûr... ça n'empêche pas que le scénario est très bien ficelé, et qu'il y a du suspense -et des morts- jusqu'au bout.