Les fiers cavaliers luméniens aiment à parcourir ces longues prairies parsemées de terres plus sablonnées et plus rocailleuses, prises en étau par les deux grands massifs de l'île. Moult légendes font état de licornes et autres destriers légendaires, tels les centaures parcourant au galop une fine vallée qui s'est creusée au fil du temps par le passage incessant des nobles montures sauvages. L'armée luménienne apprécie ce lieu servant aussi de centre d'entraînement à son équitation et ses griffons, mais qui dit créatures merveilleuses, implique d'étranges rencontres dans un sanctuaire qu'elles voudraient garder inviolé.
" Moi, ma suggestion, c'est de se tailler vite fait, dit Arthur avec un sourire. On s'est déjà fait avoir une fois, et je ne vois pas ce qui a changé dans la situation : on est les mêmes qu'avant, sans plus de pouvoir ou de compétences formidables... En gros, si on décide de repartir sur les traces de ce dément, on va de nouveau se faire capturer ou estourbir ou pire cette fois. Donc, filons. Une fois qu'on sera en sécurité, les autres pourront envoyer la cavalerie lourde. Genre Alurtil, dont c'est le boulot, d'attraper ce genre de gars."
Il était bien conscient que les deux demoiselles avaient sans doute espéré un discours tout à fait contraire. Mais on n'était pas dans un roman, on était dans la réalité, et la réalité c'était qu'il fallait être humble et rationnel, parfois.
" Je ne sais pas par quelle magie Ar-je-sais-plus-quoi arrive à protéger les lieux plus les faire vomir des fiélons, mais rien que ça, ça nous signale assez clairement que c'est un magicien assez costaud, non ? Parce qu'en général, ces sorts-là, avec un p'tit lanceur de sorts standard, ça dure pas des heures... Bref, faut juste espérer qu'on peut sortir... C'est sans doute l'affaire d'être un peu... imprévisible plutôt qu'obéissant et sage. Ça devrait marcher pour moi, vu mes états de service. Et la joie, c'est toujours un peu foldingue, non ?"
