[Lieu] Peyregorde - maison de Martha

[Voyageuse]

" Alors je lui en parlerai. Je sais qu'il était gêné à l'idée de venir vous trouver... Il n'osait pas vous demander de pouvoir emprunter votre cheval puisqu'il n'avait pas d'argent à offrir en échange. Mais ce genre d'arrangement lui conviendra très bien !"
Le ferronnier sourit.
" Pour en revenir à nos affaire, j'espère que votre épée... et les flèches... vous apporteront satisfaction. Je n'ai jamais eu à argenter un objet dans ce genre d'objectif... mais il n'y a pas de raison que ça ne fonctionne pas. Je vous donne cette petite fiole, pour l'entretien, si vous voulez lustrer l'épée pour garder son brillant. Ça marche aussi pour les bijoux, précisa-t-il à l'adresse de Sylvia. Et je vous souhaite bonne chance dans votre démarche..."

[Kasumi]

Kasumi récupéra la petite fiole qu'il préférait pour le moment garder avec lui pour son voyage. Mais il échangea un regard avec Sylvia pour lui signifier qu'il la laisserait ensuite à sa disposition. Il remercia une nouvelle fois le négociant puis ajouta avec conviction et sincérité :

- Vous ne devez vraiment pas hésiter à nous demander notre aide. Vous nous apportez déjà la vôtre de bien des façons et ce serait dommage qu'on ne puisse pas compter les uns sur les autres. Je ne doute pas que nous trouverons des services que nous pourrons nous rendre mutuellement.

[Voyageuse]

Michael, le ferronnier, sourit.
" C'est la vie de village, ça... s'entraider les uns les autres. On a l'habitude, vous savez, ici. Je crois que c'est un peu une nécessité quand on vit près de cette satanée forêt. Il y a une sorte de... culture de l'entraide, indispensable, qui s'installe. Et votre présence parmi nous est un réel atout, nous en sommes tous conscients. Ça l'est encore plus maintenant que vous êtes clerc !"
Il secoua la tête.
" Ça commence à se savoir, et vous ne tarderez pas à voir défiler toute une ribambelle de gens avec de petits bobos à soigner. Pour le moment, ils n'osent pas, vous venez juste de rentrer... donc en fait, vous faites peut-être bien de repartir tout de suite !"

[Kasumi]

Kasumi sourit à son tour, ravi que les villageois les trouvent utiles et qu'ils soient dans la disposition d'esprit d'entraide. Il répondit néanmoins avec une modestie non feinte :

- Je ne le dirai jamais assez mais votre accueil fait chaud au coeur ! Je suis encore novice en la matière mais il ne faudra pas hésiter à me solliciter pour les cas urgents : c'est une bonne chose que je puisse suppléer Aïdan quand il ne pourra pas passer s'occuper de nous.

[Voyageuse]

" Aidan n'est pas souvent là, vous savez. Il passe... une ou deux fois par mois, je dirais. Il en profite pour voir toutes les jeunes femmes enceintes, si j'ai bien compris... Vous l'avez croisé, je suppose ?
- Non, pas encore, répondit Sylvia. Martha a dit qu'il valait mieux attendre encore un mois au moins, que tout se passait bien et qu'elle n'avait pas besoin de ses conseils pour le moment.
- Ah, je n'y connais rien, c'est vrai. J'ai beau avoir eu quatre enfants, ma femme m'a toujours tenu en-dehors de ces choses-là... Mais vous êtes en de bonnes mains, avec Martha. C'est encore souvent elle qui s'occupe de ce genre de chose au quotidien, dans le village.

[Kasumi]

Kasumi n'était pas tout à fait à l'aise à cette idée. Soigner des animaux, les aider à mettre bas parfois, il en avait une bonne expérience. Mais s'occuper d'humaines lui était totalement étranger. Il songea qu'au delà des affaires de fois, il ferait bien de consulter la vieille Hortense et son ami Aïdan sur les devoirs et le rôle qui revenaient aux prêtres de village. Son silence en la matière devait en tous cas être assez éloquent mais il se contenta d'essayer de simuler un sourire confiant.

[Voyageuse]

Sylvia parut sensible à son malaise.
" Je crois que les prêtres de Lathandre ont une bonne expérience de ce genre de chose... Et les chauntéens aussi. Je ne sais pas ce qu'il en est des prêtres de Mielikki. En même temps... On n'est pas différents des autres mammifères, on appartient tous au règne de Dame Nature...
- De toute façon, on a Aïdan pour ce genre de chose, et Martha. Mais je parle, je parle, et je laisse mon petit Paul seul à se débrouiller là-bas derrière... Je vais retourner travailler. Je vous souhaite bonne chance pour la suite..."

[Kasumi]

Kasumi fut clairement rasséréné par cette conclusion et laissa le ferronier retourner à ses occupations pour reprendre le chemin du pré commun. Il n'y avait pas à douter qu'il y trouverait Ombrage et sans doute aussi Mylène furetant dans les parages. Toujours était-il qu'il avait pris soin de ranger son épée et ses flèèches modifiées : les arborer sans avoir eu une discussion sérieuse avec la jeune fille ne ferait qu'envenimer une situation déjà tendue et incertaine.

[Voyageuse]

Ombrage était au pré, paissant paisiblement. Il vit certainement le rôdeur arriver de loin, mais il choisit de l'ignorer ostensiblement, préférant s'éloigner d'un pas lent, vers un carré d'herbe certainement bien plus verte que là où il se trouvait.
Sylvia arbora un sourire en coin, et resta en arrière, laissant Kasumi se débrouiller avec son hongre au caractère si affirmé.
Mylène, quant à elle, n'était pas là. Mais la maison où elle vivait avec sa mère était toute proche. Ses fenêtres arrières donnaient sur le pré, et peut-être était-elle en train de guetter son passage.

[Kasumi]

Kasumi ne se formalisa pas de cet accueil glacial : il l'avait mérité et il y était accoutumé. Il se contenta donc de suivre le cheval jusqu'à ce nouveau carré d'herbe verte et le laissa brouter quelques instants avant de sortir une carotte et une pomme coupée en deux de sa poche. Il savait qu'OMbrage, tout boudeur qu'il soit, ne résisterait pas longtemps à l'appât. Le but était de faire amende honorable par ce présent et cela laisserait le temps à Mylène de venir le trouver si jamais elle guettait son arrivée depuis chez sa mère.

[Voyageuse]

Mais le hongre semblait lui en vouloir vraiment beaucoup. Il ne daigna pas tourner la tête vers lui, ignorant totalement l'offrande. Et Kasumi eut beau le contourner, pour se placer face à lui afin d'être sûr qu'il voyait bien son présent, il n'obtint aucune réaction.
" Tu vois, j't'avais dit, qu'il adorait les carottes ! Il lui en donne lui aussi..."
La voix enfantine appartenait à une petite fille d'environ six ou sept ans, accompagnée de son petit frère, qui l'observaient tous deux avec attention.

[Kasumi]

Kasumi adressa un sourire à la petite fille, pas du tout inquietà l'idée qu'elle puisse en apporter au hongre : malgré son mauvais caractère, celui-ci appréciait les enfants et ne s'en prenait qu'aux cavaliers voulant le monter contre son gré.

Conscient qu'Ombrage ne lui pardonnerait pas sa longue absence pour une simple carotte, il tenta une approche plus directe et chercha à entrer en communication directe avec lui pour qu'il puisse exprimer toute sa frustration et ainsi crever l'abcès :

Kasumi -> Communication animale -> Ombrage

[Voyageuse]

Il n'eut aucune difficulté à entrer en contact avec le hongre, et perçut immédiatement toute la frustration de l'animal. Il en avait assez de passer tout son temps seul dans ce pré à l'herbe jaunie, il voulait galoper, brouter de grandes herbes sauvages et boire l'eau des ruisseaux au lieu de l'eau tiède et fade du seau qu'on lui laissait.
Il lui en voulait terriblement de l'abandonner ainsi, et songeait avec nostalgie au temps où il avait deux autres chevaux qui lui tenaient compagnie, dans les montagnes... et également à l'époque, encore plus lointaine, où il partageait son écurie avec une dizaine d'autres hongres, et qu'on les soignait et les faisait galoper tous les jours.

[Kasumi]

Kasumi mesurait pleinement - sans doute pour la première fois - toute la détresse de l'animal envers ce nouveau mode de vie qu'il subissait par la faute des choix de son maître. Avec tous les chamboulements de sa vie, tous les objectifs qu'il s'était donné de courir ou qu'il n'avait eu d'autre choix que d'accepter, le demi-elfe en était le seul responsable. Il s'en sentait profondément coupableet craignait de ne pas savoir comment y remédier au-delà de quelques concessions et de succédannés temporaires. Etait-il encore sage de garder son fidèle Ombrage s'il pouvait être plus heureux ailleurs ? Pourrait-il mieux s'occuper de lui après les loups, après Yvan, après la naissance ? Pourrait-il l'accompagner dans ses pérégrinations sylvestres et au-delà de quelques aller-retours de la cabane au village ou de Peyregorde à Respelm ? Il n'avait définitivement pas toutes les réponses et n'était pas dans les dispositions pour les trouver mais il tenta de faire part de toute sa contrition pour cette situation et de sa volonté de trouver les solutions pour le bien-être de son ami.

[Voyageuse]

L'animal parut comprendre qu'il était sincèrement désolé. Il finit en tout cas par s'approcher de lui, d'un pas un peu hésitant, en soufflant par les naseaux. Son regard était encore plein de reproches, mais aussi d'une certaine affection. C'est certainement parce qu'il lui était sincèrement attaché qu'il ne comprenait pas pourquoi il se trouvait ainsi exclu de la nouvelle vie du rôdeur. Sa frustration tenait surtout au fait de ne plus voir Kasumi... et tout le reste, les souvenirs de temps meilleurs, n'étaient que l'expression de sa mauvaise humeur. Il avait envie de bouder. Mais en même temps, il ne voulait pas que son maître s'éloigne de lui tout de suite. C'était plutôt bon signe.

[Kasumi]

Kasumi en fut soulagé mais il savait que la partie était loin d'être gagnée et qu'il n'était pas au bout de ses peines. D'autant plus qu'il ne pourrait pas emmener sa monture pour cette nouvelle excursion dans la forêt. En signe de paix, il déposa la carotte à quelques pas de lui dans l'herbe pour laisser Ombrage l'attraper sans donner l'impression de renoncer à sa bouderie. Il évoqua aussi sa nostalgie et sa hâte de repartir de temps en temps sur les routes en sa compagnie et la possibilité pour d'autres cavaliers dignes de confiance de l'emmener galoper quand lui ne le pourrait pas.

[Voyageuse]

Le hongre n'avait pas très envie d'être monté par d'autres cavaliers, "dignes de confiance" ou pas. Il ne comprenait sans doute pas très bien ce que Kasumi essayait de lui dire par là. Il voulait galoper avec lui. Ou sans lui... mais c'était vraiment un pis-aller. Il voulait repartir sur les routes avec le clerc... Et manger quelque chose de plus varié que l'herbe tendre, aussi. C'est sans doute la raison pour laquelle il finit par accepter la carotte, sans grand enthousiasme. Kasumi devina qu'il n'avait pas faim du tout, en réalité. Il avait déjà mangé des carottes plus tôt dans la matinée.

[Kasumi]

Kasumi était soulagé que les villageois prennent soin de son fidèle cheval et ne l'oublient pas au moment de distribuer quelques friandises. Il profita de ce qu'Ombrage mangeait la carotte pour s'approcher et s'adresser à lui à voix basse :

- Tu as quelques admirateurs malgré ton mauvais caractère, mon ami.

Si le hongre ne se défiait pas de lui, il essaierait de s'approcher encore pour le caresser. Juste une manière de lui signifier qu'il ne comptait pas rompre le contact malgré ses trop longues absences.

[Voyageuse]

Le hongre, cette fois-ci, se laissa faire. Il avait pu "dire" ce qu'il avait sur le cœur... ou le faire comprendre en tout cas. Et il voulait bien terminer l'entretien sur une marque de réconciliation.
Kasumi put donc le caresser, un peu plus longuement que d'habitude même... mais pas trop : le hongre finit par reculer d'un pas, soufflant par les naseaux. Kasumi devina une certaine impatience, et probablement une forte envie de galoper -il l'avait ressentie avant de rompre le contact mental.

[Kasumi]

Ils iraient jusqu'à la cabane, jusqu'à Respelm aussi. C'était une promesse. Mais il ne pouvait pas la tenir immédiatement : Ombrage allait devoir se montrer encore un peu patient - ce qui n'était pas son fort - et le demi-elfe en était désolé. Mais il ne pouvait pas s'attarder davantage et là où il se rendait, le cheval serait plus un handicap qu'un atout et il s'ennuierait à devoir crapahuter dans la forêt.

[Voyageuse]

Le hongre se détourna de lui, s'éloignant paître un peu plus loin.
" Il est de mauvais poil, commenta Sylvia. Comme souvent, d'ailleurs. Mais il s'en remettra, ne t'en fais pas !"
Elle s'était approchée silencieusement de lui et l'enlaça avec tendresse, déposant un léger baiser sur ses lèvres.
" Et promis, moi non plus je ne t'en veux pas de tes longues absences... mais à une condition : je veux des milliers de baisers pour te faire pardonner !"
Elle souriait espiègle... il était certain qu'elle ne se contenterait pas d'une promesse.

[Kasumi]

Kasumi sourit, à la fois ravi et soulagé par les mots et le geste de sa compagne. Remarquant son attitude espiègle, il rétorqua d'un ton sérieux clairement exagéré et feint :

- Pour des milliers de baisers, il faudrait que je diffère mon voyage... Mais peut-être accepteras-tu de te contenter d'une petite avance en attendant ?

Il se pencha pour l'embrasser à nouveau - après tout, Mylène n'avait pas non plus montré le bout de son nez.

[Voyageuse]

" Je ne négocie rien à moins de... cinquante baisers d'acompte ! C'est à prendre ou à laisser", répliqua-t-elle, mutine, en lui rendant son baiser... en beaucoup plus ardent que le premier, sans se soucier du fait qu'ils étaient en vue de tout le village.
En vérité, il était impossible d'échanger une cinquantaine de baisers fougueux dans un lieu aussi fréquenté et à une heure d'affluence comme celle-ci. Ils entendirent des gosses glousser, une gamine s'écria d'une voix flûtée que c'était dégoûtant, ils devinèrent des murmures d'adultes, aussi... mais qui n'avaient peut-être absolument rien à voir avec les tendances exhibitionnistes de sa compagne.On circulait d'un pas rapide tout près d'eux, pour aller au puits tout proche ou en revenir, pour nourrir une vache ou un petit groupe de chèvres. L'endroit manquait sérieusement de tranquillité.
De Mylène, en revanche, il n'y avait nulle trace pour le moment. Peut-être, tout simplement, l'attendait-elle dans la maison de sa mère.

[Kasumi]

Kasumi n'avait cure de l'activité qui se déroulait autour de Sylvia et lui. Quand il était en sa présence, il avait la capacité innée d'ignorer le reste du monde. Cependant, il finit par revenir à la réalité du moment présent et à s'écarter doucement de sa compagne :

- Et si nous allions voir si ma jeune apprentie est levée...

Ainsi prolongeaient-ils utilement la balade en amoureux avant cette nécessaire séparation qu'il souhaitait la plus courte possible.

[Voyageuse]

Sylvia répondit par un dernier baiser passionné, avant de l'enlacer et de le suivre, calquant son pas sur le sien -en plus pesant. La matinée était déjà bien avancée, et les peyregourdins vaquaient à leurs occupations sans se préoccuper d'eux.
La maison où vivait Mylène se trouvait tout près, et, en la contournant, ils trouvèrent la mère de Mylène dans le jardin.
" Ma fille vous attend, je pense. Ainsi que notre jeune invitée. Elle est en train de... chasser des souris. Pour sa belette, apparemment. Juste dans ce hangar, là... Et Mylène doit être dans la cuisine, je vais vous l'appeler. Vous comptez... me l'emmener longtemps, cette fois-ci ? Juste... pour savoir quand m'inquiéter, ou pas."
Le ton était un peu anxieux.

[Kasumi]

Kasumi acquiesça et essaya de se montrer rassurant en affichant une confiance tranquille :

- Pas plus de quatre jours, c'est ce que j'ai promis à Sylvia. Nous allons devoir faire un aller-retour au bosquet puis retourner où nous nous sommes déjà rendu la dernière fois. Bref, nous partons en terrain connu cette fois et j'espère donc que nous ne serons pas retardés.

[Voyageuse]

" J'espère aussi", répondit la mère de Mylène.
L'intéressée avait dû les entendre, car elle sortit justement de la maison à ce moment-là, son sac sur les épaules et son arc à la main. Elle salua Kasumi et Sylvia et s'approcha d'eux avec un sourire joyeux. Puis elle son regard dévia un peu plus loin, arborant une expression de surprise teintée d'amusement : il se passait quelque chose derrière eux.

[Voyageuse]

La maison était vide, tout comme le villaged'ailleurs. Sa propriétaire étant occupée à ramasser des poires quelque part à l'ouest du village, d'après les dires de Sylvia. Celle-ci eut tôt fait de leur dégotter une bouteille de vin de pêche frais dont elle lui servit aussitôt un verre, elle-même se contentant de sirop.
Kasumi observa qu'elle se mouvait plus lentement que d'ordinaire, son ventre alourdi gênant ses déplacements.
" Alors, raconte... tu t'en es sorti ? L'argent sur tes armes a été efficace ? Il m'a semblé que Mylène avait l'air... perturbée."
Son ton, pour une fois, était plus inquiet que curieux.

[Kasumi]

Il insista tout d'abord pour obtenir des nouvelles d'elle : est-ce que les derniers jours n'avaient pas été trop éprouvants ? Demeurer au village sans possibilité de vraiment participer aux activités devait grandement lui peser. Quand elle l'eut un peu rassuré sur ce point, il accepta d'aborder la question qui la taraudait :

- Finalement, cela s'est révélé être une précaution inutile : nous ne nous sommes pas vraiment affronté. La présence de Mylène m'a permis de maîtriser Yvan sans que j'aie à le blesser. Puis, je suis parvenu à le convaincre de suivre mon ami druidique en Haute-Forêt où il pourrait recevoir de l'aide. Je crois que Mylène m'en veut beaucoup de ne pas lui avoir laissé toute sa liberté mais pas autant que si le sang avait été versé... Pour l'apaiser, j'ai dû lui promettre que nous rechercherions la trace de son ami l'année prochaine.

[Voyageuse]

Sylvia l'avait rassuré, bien sûr, sur le fait qu'elle n'avait pas trop pâti de son absence. Elle était habituée à le voir partir quelques jours de-ci, de-là, et avait un caractère plutôt indépendant. Ce qui lui manquait, clairement, c'était de ne pas avoir de "chez-eux" : Martha, toute bienveillante qu'elle soit, était une étrangère...
Elle approuva d'un hochement de tête la nouvelle concernant le loup-garou, mais la fin de son explication lui fit arracha une légère grimace qu'elle s'efforça de masquer aussitôt.
" Tu veux dire... que tu voudrais aller avec elle en Lorien l'année prochaine ? C'est un long voyage, non ? En temps ordinaire, ça m'aurait tentée, mais je crains d'être coincée pour quelques temps. Et toi... bah, le bébé va naître au début de l'année, et on parlait d'inviter ta famille pour fêter ça au printemps... ou à la fin de l'hiver. Donc il faut tout de même que tu sois là !"
Elle haussa les épaules et sourit.
" Mais en-dehors de ces dates, je me débrouillerai, ne t'inquiète pas, même si tu pars un mois ou plus.... A condition que tu me promettes qu'on vivra chez nous et pas ici !"