[Lieu] Route de Lumenis à Antelucas

[Kasumi]

Rufie se tapa le front comme s'il venait de se rappeler d'une évidence qui lui avait échappé jusqu'ici :

- Manger, bien sûr, j'oublie tout le temps quand je suis sur les routes ! Par contre, ce ne sera pas très utile de chasser. D4ailleurs, tu as raison : les animaux sont partis en vadrouille.

Il arrêta sa monture au bord du chemin et choisit un grand rocher plat sur lequel il s'assit en tailleur. Puis il claqua des doigts en désignant un point à ses côtés. Dans un panache de fumée apparut aussitôt un grand plateau en argent recouvert de petits pains, de fromages, de fruits frais et de deux coupes de vin.

[ZOLTAN]

Allons bon, de la magie, pensa Pabon. Il s'en doutait un peu mais là, plus de doute Rufie était un magicien ou quelque chose comme ça. Pabon s'approcha , s'assit en face de Rufie, et vérifia que ce n'était pas une illusion en prenant un petit abricot, il sentait bien l'abricot, il le fourra dans sa bouche goulûment. C'était un vrai délice. Il cracha le noyau sur le coté et la bouche encore pleine s'adressa à Rafie :

- ché un vrai déliche cha, ché pratique la magie, on n'a pas bejoin d'un gros chac pour tout tranchporter.

Il but un coup pour faire passer l'abricot mais ce n'était pas du simple jus de raisin. Pabon évitait l'alcool pour rester bien conscient et réactif, mais aussi parce que Mamou lui avait interdit. Le vin n'était pas très alcoolisé pour un humain mais pour un Halfelin de 16 kilos non habitué, c'était trop !
Heureusement pour Rafie, les poneys et les êtres vivants encore à proximité, Pabon ne poussa pas la "sanchonnette" après son repas, mais s'écroula pour piquer un petit roupillon.
Son court sommeil fut perturbé par un malotru qui le secouait pourtant gentiment. Pabon roula sur le coté et se redressa la dague à la main et fit face à un Rufie un peu surpris quand même. Pabon pas étonner cette fois de le voir, rangea sa dague, remis de l'ordre dans sa vêture et demanda sans plus de façon :

- Bon on repart ? Moi je suis prêt.

[Kasumi]

Rufie l'était aussi. Mais la luminosité n'était plus aussi forte. En fait, le ciel était franchement plus sombre que lors de leur halte. Son compagnon lui confirma ce que Pabon pouvait en déduire :

- Les contrecoups du voyage : ceux qui n'y sont pas habitués ont tendance à s'épuiser plus vite que mes poneys. Mais si on se remet en route, on atteindra la prochaine halte dans une heure ou deux. C'est un endroit charmant et pittoresque, etavec des vrais lits tu verras !

[ZOLTAN]

En route sur les poneys, il repensa aux inconvénients qu'il venait de constater, et de la magie en général. Il avait dans son sac le vieux grimoire de son Papou mais il avait eu beau le lire, rien ne se passait : récité, chanté, déclamé, chuchoté ou crié le sort ne fonctionnait pas.
Pabon se risqua à demander se que son Papou ne lui avait jamais révélé :

- Rufie, tu peux me montrer comment on lance un sort*? Je ne parle pas des tours de passe-passe, bien sur mais un vrai sort. Pas un qui fait mal, ou trop compliqué, non, mais juste un petit sort, parce que mon Papou était barde mais il est mort avant de me montrer on fait.

C'était un petit mensonge, Papou n'avait jamais voulut le faire, de peur qu'il fasse des bêtises.
Il faut avouer que Pabon était un spécialiste, un champion, une calamité, même pour un jeune halfelin. Sa Mamou disait qu'il pouvait en faire rien qu'en respirant. Bon, ça c'était quand il avait soufflé la bougie alors que son Papou grimpait à l'échelle, mais elle avait le chic pour faire prendre un côté dramatique à toutes les bêtises de Pabon, c'était sûrement parce qu'elle était conteuse.
Papou n'avait porté des atèles à son bras que quinze petits jours après tout. D'accord c'était un peu gênant pour un barde.
Papou était persuadé que Rufie n'était pas au courant de sa réputation injustifiée ou alors très très exagérée.
Une bonne moitié de Lumenis ne l'était pas, enfin disons un gros tiers.

[Kasumi]

Cette fois, Rufie parut franchement surpris par la requête du jeune halfelin. A moins qu'il ne se joue lui aussi plus ou moins subtilement des intentions de Pabon et ne cherche à préserver le monde de ses calamités. Toujours est-il qu'il parut sincère en lui rétorquant d'un air d'incompréhension :

- Des sorts ? Comme de la magie tu veux dire ? Mais voyons, quelle idée ! Rufie en est incapable !

[ZOLTAN]

Allons bon, Rufie bricole la vitesse ou le temps, fait apparaître un repas tout prêt, et affirme ne rien savoir de la magie ! Alors là c'était un peu trop gros pour Pabon, Rufie se payait sa bobine ou bien...
Rufie avit la tête près du bonnet mais pour une fois ne réagit pas immédiatement. Rufie lui était sympathique et il ne voulait pas le vexer. Si ce n'était pas de la magie comme Papou ou les magiciens savaient faire, c'était peut-être de la magie que les dieux savent faire. Là, ça posait un sacré problème à Pabon.
Il fit semblant de s'intéresser à harnachement de son poney pour pouvoir réfléchir un peu.

Pour lui ce n'était pas les dieux qui posaient problèmes mais les prêtres qui gravitaient autour. C'était des donneurs de leçons qui profitaient de la situation pour se faire mousser ou bien s'enrichir sans efforts. Les dieux pouvaient bien se faire la guerre entre eux, ça ne gênait pas Pabon, mais que les prêtres obligent les gens à la faire à la place des dieux, ça c'était pas bien.
Si on n'écoutait pas les prêtres ils seraient aussi importants que du pipi de colibri.
Pour lui les prêtres devraient se taper dessus dans un champs clôt, et on pourrait les regarder et prendre des paris, ça serait plus rigolo.
Le gagnant serait autorisé à faire un petit discours aux spectateurs et puis c'est tout. Bon il faudrait qu'il est encore suffisamment de dents pour qu'on puisse comprendre, mais au moins on se serait pas mort ou estropié pour les idées de ces fainéants opportunistes.
Et puis d'abord, pourquoi les dieux n'avaient pas crée les gens avec un même trou pour faire pipi et caca, hein !
Ils avaient bien bâclé le travail ceux là, alors ils feraient mieux de se taire et arrêter d'exciter les prêtres en les incitant à dire n'importe quoi en leur nom, et puis quoi encore.

Si encore il n'y avait qu'un seul dieu, les prêtres ne diraient pas n'importe quoi et il n'y aurait plus de guerre. A moins que les prêtres du dieu unique ne soient pas du tout d'accord ou bien honnêtes et provoquent des guerres quand même, ça serait le comble de la bêtise, même Pabon en doutait.

Pabon décida qu'il écouterait tout ce petit monde, bien poliment, mais qu'il ne ferait surtout rien d'idiot pour leur faire plaisir. Cause toujours, moi j'en fiche, et toc !
En y réfléchissant bien, il avait toujours fait ça et bien il continuerai, na !
Pabon était content d'avoir fait le tour ce problème: un seul dieu, sans prêtres et qui pourrai résoudre le problème du trou d'évacuation. Fallait y penser.

Vous l'aurez compris , on devrait être plus direct dans certaines de nos explications sur les fleurs et les abeilles. Mais après tout, Pabon n'aurait peut-être pas garder cette innocence qui fait son charme.

Un prêtre par contre n'utilisait pas la magie commune mais le pouvoir de leur dieu.
Pour être sûr de ne pas commettre de bêtise, et croyez le, ce n'était pas courant, il décida de poser LA question à Rufie d'une voix qu'il espérait ferme :

- Si tu n'es pas un mage, alors tu es un prêtre ?

[Kasumi]

Rufie cherchait à comprendre, c'était manifeste. Et il ne donnait pas non plus l'impression d'éviter les questions que lui posaient Pabon. Cette fois, il se hasarda même à une tentative d'hypothèse de début d'explication plus ou moins convaincante :

- Non m'sieur ! Je dois même dire que la plupart des prêtres me donnent des boutons, ne le répète pas ! Non non, je suis juste un voyageur en quête d'opportunité... Oh, mais j'y suis ! Tu penses que le repas était magique, c'est ça ? C'est pas de la magie ça, sinon il faudrait que je lance des sorts je suppose !

[ZOLTAN]

Alors là, Pabon n'y comprenait plus rien.
Il voulait maintenant une explication claire, après tout c'est Rufie qui lui a proposé de le suivre, Pabon dormait tranquillement, c'est Rufie qui accéléré le voyage et a fait apparaître le repas en un tour de main, Pabon n'y était pour rien. Pour une fois il se sentait TOTALEMENT innocent et c'était suffisamment rare pour qu'il ait une réponse honnête.

- Comment t'as fait pour le voyage plus rapide et le repas tout préparé ?

[Kasumi]

Rufie haussa les épaules et fournit à Pabon une réponse aussi évasive et incomplète que la question de ce dernier avait été précise :

- Bah, c'est facile. C'est incroyable ce que les jeunes peuventêtre curieux des choses les plus simples et les plus ordinaires. Pour les poneys et la nourriture il me suffit d'y penser, voilà tout. Tu ne sais pas faire des choses similaires, toi ? Peut-être parce que tes parents n'ont pas pu te l'apprendre ?

[ZOLTAN]

Pabon rumina la réponse de Rafie et décréta que seul un dieu pouvait faire ces choses par une simple pensée. Or des dieux mâles halfelins il n'y en avait pas beaucoup, il en avait dénombré que 3 lors de son court séjour à la grande bibliothèque de Lumenis : Arvoreen, Urogalan et BRANDOBARIS !
Il fut comme ébloui par cette déduction, et si Pabon n'avait pas tenu le pommeau de sa selle, il serait tombé. Si la chance était avec lui, le maître de la discrétion chevauchait devant lui, son avatar du moins.
Pabon tenta une approche directe mais peu protocolaire, Pabon était peu porté dessus et surtout n'avait pas eu le temps de préparer un petit discourt comme pour l'elfe de la bibliothèque :

- Excuse moi mais je ne savais pas que je m'adressais à Brandobaris en personne. T'es le premier dieu que rencontre.

Il incita le poney à se mettre au même niveau que son compagnon de voyage, se tourna vers lui avec un grand sourire.

- Enchanté, tu tombes bien j'ai des questions pour toi.

Si ce n'était pas une approche directe alors on en était pas loin. Le sourire superflu peut-être ?

[Kasumi]

Rufie esquissa cette fois un petit sourire entendu mais adopta une attitude bien moins directe que son jeune compagnon de route :

- Un mage, un prêtre et maintenant un des dieux les plus charmants qui soient ? Qu'est-ce qui te fait croire que tu voyages aux côté du grand et sublime Brandobaris ? Et pas à un simple imposteur, à un Rufian même ? Il aurait fait le déplacement parce que tu as des questions à lui poser ?

[ZOLTAN]

Pabon se mis à compter sur ses doigts :

- 1) Tu m'as rien fauché donc t'es pas un voleur
- 2) Tu connait la magie mais tu n'as qu'à penser pour que çà se réalise
- 3) Seul un dieu peut savoir ce qui se passe dans ma tête
- 4) T'est un halfelin et les autres comme Arvoreen ou Urogalan n'aurait pas ton apparence, enfin pas les même habits je pense
- 5) Les dieux ont des prêtres sauf Brandobaris qui a des mains de la mésaventure avec les 5 doigts comme ma main !
Il lui tendit fièrement sa main sur laquelle il avait compté.
- Tu vois que t'es Brandobaris !

Pabon avait un large sourire, tout fier de sa magistrale démonstration. Pabon était parfois maladroit en pensant bien faire mais ne manquait pas de jugeote pour autant.

[Kasumi]

Le Brandobaris supposé accepta la main tendue et la serra dans la sienne avec un sourire espiègle puis répondit d'un ton désinvolte tranchant avec la docte démonstration :

- Tu devrais vraiment m'appeler Rufie : j'aime bien ce nom et les autres te prendraient pour un illuminé si tu leur racontais que tu voyages avec Brandobaris !

Encore une fois, il n'avait pas reconnu formellement que Pabon était parvenu à la bonne conclusion.

[ZOLTAN]

Avoir une réputation d'illuminé ne gênait pas plus que ça Pabon, on lui en collait tellement d'autres que cela ne ferait que de grossir sa collection, mais il compris que le maître de la discrétion ait une sorte d'exigence sur ce point. Il déclencha néanmoins une première salve de question :

- Rufie, peux tu me dire ce que sont devenus mes parents halfelins ? L'un d'entre eux est-il une main de la mésaventure ? Est ce qu'un médaillon de la "main" en ambre représente une particularité spéciale ?

Papon avait décidé in petto de garder pour plus tard ses yeux gris, mais aussi la fameuse question sur le trou unique d'évacuation. Il ne manquait pas de suite dans les idées...
Dommage pour la bonne tenue de ce récit qui risque de tomber dans le trivial s'il persiste.

- Je sais que ça fait trois questions mais c'est en fait la même découpée en petit morceaux. Hein Rufie, réponds moi s'il te plaît.

Pabon était un bon garçon, jeune et naïf, maladroit mais toujours plein de bonnes intentions, et surtout, il n'y avait là aucune malice qui est le trait principal des halfelins, Pabon l'avait provisoirement écarté pour exprimer une réelle sincérité et cela toucha Rufie.

[Kasumi]

Rufie se gratta le menton, plongé dans ses réflexion et manifestement gêné par la question ou par l'opportunité d'y répondre.

- Je ne suis pas certain de pouvoir te répondre directement. Enfin, si je le peux mais ce serait un peu de la triche vis-à-vis de mes autres fidèles. Sans compter que les mains auraient beaucoup à en redire : le marché, c'est que ce sont eux qui me posent ce genre de questions, tu vois ? En plus, j'encourage les initiatives, à se débrouiller par soi-même : quelle valeur aurait une information s'il suffisait de l'adresser à son dieu pour qu'il y réponde à votre place ?

[ZOLTAN]

Pour Pabon, il y avait là matière à réflexion.
Mais sa décision avait déjà été prise lors d'une précédente délibération avec lui-même.

- Excuse moi Rufie mais je ne veux pas devenir prêtre ou «main» si tu préfères.

Pabon se racla le gosier et enchaîna sans attendre de réponse de Rufie.

- Déjà ça me dérangeais un peu de savoir que mon père ou ma mère pouvaient l'être mais il pour moi hors de question que je sois celui qui dicte les ordres d'un dieu aux autres, même s'il aussi sympathique que Brandobaris.
J'espérais seulement trouver mes parents, s'ils sont toujours en vie, pour qu'ils m'expliquent tout ça.
Je ne cherchais pas vraiment à te rencontrer mais si je suis ravi de l'avoir fait, il n'est pas dans mon intention de te faire une chose que tu ne veux pas faire pour des raisons religieuses.
Mon médaillon doit être magique car sinon mon Papou ne l'aurait pas recouvert d'or pour le cacher, mais il n'est peut-être pas le symbole religieux de la main de la mésaventure, il est joli mais pas au point de faire n'importe quoi, en tout cas je ne toucherai pas à la religion pour le savoir.
Je te remercie de m'avoir accompagner mais je chercherai mes réponses sans ton aide s'il le faut, la religion je la laisse pour les autres.

Si Rufie était bien Brandobaris, Pabon venait de renvoyer un dieu à ses chères études. Il avait une façon de négocier peu banale mais Pabon avait quelques principes et il y tenait.
Cela devait paraître rafraîchissant mais un tantinet contrariant pour un dieu, enfin on doit pouvoir expérimenter un peu tous siècles, l'éternité c'est long.
Brandobaris encourageait l'initiative, et bien en matière de négociation celle-ci était innovante et légèrement très provocatrice. Brandobaris qui n'avait pas fermé le jeu en refusant toute réponse pour tester la réaction de Pabon, dut se retenir de ne pas éclater de rire.
La jeunesse de Pabon n'expliquait pas tout, il n'était vraiment pas banal, Brandobaris était ravi de le constater, mais maintenant il se devait de répondre avec un peu plus de souplesse que ce jeune halfelin, divinement en fait.

[Kasumi]

Malgré ses efforts, Rufie finit par laisser libre court à son hilarité devant la réaction rafraichissante de Pabon.

- Allons, on s'est mal compris : je ne te demanderais jamais de me vouer un culte ou ce genre de choses : ce n'est pas du tout ce que je suggérais. Mon aide n'est pas à ce prix. Quel genre de prêtre ferait un fidèle soumis à ce genre de chantage ? Non, ce que je voulais dire c'est que je ne peux pas t'aider directement dans ta recherche. Mais je peux te guider un peu et te donner des conseils pour que mes agents acceptent de le faire.

[ZOLTAN]

Visiblement soulagé, Pabon lui répondit :

- Ouf, ça m'aurais embêté de te quitter tout de suite, les poneys sont bien pratiques tu comprends.

Rufie encaissa.

- Bon résumons, TES mains peuvent me renseigner pour mes parents, mais pour mon médaillon ? Ils n'ont pas le même, tu crois qu'ils sauront quelque chose là dessus ?
Ils pourraient vouloir me le piquer, on ne peut pas dire qu'ils ont une bonne réputation tu sais, à Lumenis du moins. J'ai pas quitter cet endroit pour rien ! Enfin pas uniquement pour ça, mais quand même.
Papou et Mamou faisaient tout pour que j'évite les halfelins, c'était pour une bonne raison et c'était des sages. Vieux, humains, mais qui m'aimaient beaucoup.

[Kasumi]

Avec une sagesse détachées, Rufie laissait le jeune halfelin parvenir à ses propres conclusions mais il rétorqua néanmoins aux hypothèses de Pabon :

- Je ne peux rien te garantir concernant les Mains. Ce sont pas des gens très recommandables c'est certain. Mais d'aucuns ont tout de même le sens de l'honneur. J'en connais au moins un. Et puis, s'il te dérobe le médaillon, il n'y aura qu'à le récupérer, pas vrai ?

[ZOLTAN]

- C'est d'accord, de toute façon j'ai des arguments piquants, personne ne va aussi vite que mes dagues. Un halfelin cloué à un arbre ou à une porte ne risque pas d'aller bien loin, main ou pas main.
On ne m'a jamais rien volé parce que je n'ai pas grand chose mais j'y tiens. Je crois qu'il faudra que je le prévienne avant, c'est plus poli tu crois pas ?
Dis donc, ça doit être chouette d'être un dieu, personne n'ose entourlouper un dieu pas vrai ?

[Kasumi]

Le halfelin s'esclaffa franchement une nouvelle fois :

- J'oublie parfois combien rencontrer des gens peut être rafraichissant ! Je devrais le faire bien plus souvent. Mais détrompes-toi : les dieux passent leur temps à se faire entourlouper - ou à le faire - que ce soit par leurs joyeux collègues ou même parfois par leurs fidèles. Professer l'entourloupe n'attire pas que des loyales personnes, vois-tu ? Oh, et si tu peux éviter d'en arriver à des moyens extrêmes avec les Mains, j'apprécierai le geste.

[ZOLTAN]

- J'ai dis cloué, pas mort, il faut bien qu'ils me répondent tout de même. C'est quand même malheureux qu'un dieu soit aussi la cible de ces vauriens, tu n'as pas essayé avec des dagues ?

La soirée était maintenant bien avancée et un gargouillis stomacal rappela à Pabon qu'il avait faim.

- Mais j'ai faim à présent, il te reste un peu de "pensée" pour mon estomac ou pas ?

Pabon avait pleins de conseils sur ce que devrait faire un dieu, heureusement que son estomac était pour l'instant un sujet primordial, Rufie restait une belle cible pour des sujets plus gênants dont "le trou d’évacuation unique" restait un phare dans la nuit approchante. Pabon pouvait devenir un redoutable casse-pied aux dires de nombreux Lumenisiens. Le chant n'était pas la corde à son luth, hélas.

[Kasumi]

En se tournant vers Rufie après avoir émis cette idée, Pabon constata qu'un petit banquet l'attendait sur une table dressée qui n'avait pas la moindre existence seulement un instant auparavant. L'apparition avait été si soudaine que le garçon pourrait s'en attribuer le mérite rien que pour y avoir pensé.

- Voilà qui devrait convenir, se contenta de commenter Rufie avant de prendre place sur une lourde mais confortable chaise en bois et de revenir sur le sujet des dagues :

- La force directe peut avoir son utilité mais c'est rarement la meilleure arme face à des colosses en armure de plate ou d'autres engeances de ce type. Non, les manigances les plus fines se passent le plus souvent de moyens physiques.

[ZOLTAN]

Pabon se rua sans façon sur les plats et commença à engloutir une quantité remarquable de denrées, peu en rapport avec sa petite taille. Il mélangeait les fruits et le poulet grillé sans plus de manière, un vrai petit cochon, cependant il écoutait en hochant la tête aux propos de Rufie :

- Mouai, ch'avais po qu'lé mains, gloups ! avaient des armures, à Lumenis ils étaient plus discret. De toute façon ceux qui ont des armures sont plus lents que des tortues, et ils ont pleins de lanières pour faire tenir leur truc, une fois j'ai coupé celle des jambières d'un paladin je crois, il s'est cassé la figure en voulant m'attraper, il avait l'air fin avec la tête dans le sable et le derrière en l'air.
Crois moi, il n'était pas état de négocier autre chose que l'arrêt des hostilités, j'aime bien ce mot "hostilité", je le trouve très élégant, en tout cas plus que "manigance".
Et puis tu sais ses copains n'étaient pas non plus très en forme, le sable dans les yeux c'est difficile à enlever. Les armures ça rend lent et maladroit, tu devrais le dire à tes mains, on peut en faire trois fois le tour avant que le bonhomme qui est dedans n'arrive à te porter un coup. Non, non et non une armure n'est pas une bonne idée et puis c'est trop lourd pour des halfelins, pas vrai ?

Il vida une chope pleine de jus de groseille, ce qui lui fit un large sourire rouge jusqu'aux oreilles. Rufie avait compris que l'alcool était à éviter pour ne pas subir de récital nocturne.

- Je ne dis pas qu'un peu de préparation n'est pas nécessaire quelques fois, mais dans l'action les réflexes sont essentiels ! J'aime bien aussi ce mot "essentiel", blurp ! Pardon.
Dit donc, il est bon ton jus rouge, tu devrais y goûter c'est du nectar pour halfelin ! Bref, ruse oui, manigance non, ça a un côté perchoratije , heu non, projoratif, non, perjoratif non, enfin pas bien quoi !

[Kasumi]

Pour sa part, Rufie ne gouttait pas vraiment aux victuailles - sans doute n'en avait-il pas besoin - mais il semblait très satisfait qu'elles plaisent tant à son invité. Il revint sur une précision qu'il jugeait bon d'apporter :

- Oh, je ne parlais pas des mains pour ce qui est de mes ennemis. Pour elles, je connais tous leurs petits secrets ce qui est plutôt pratique pour "négocier" quand cela s'avère nécessaire. tout le reste, la foi, les serments, ce sont juste des façons de présenter les choses, tu vois ? Parfois, un mot erroné permet de mieux faire passer la pilule.

[ZOLTAN]

- Un peu comme quand Mamou disait que j'avais fait une grosse bêtise alors que je trouvais que c'était une petite erreur ?
Une différence pour dire les choses avec un petit côté plus favorable pour faire plaisir ? Je suis d'accord, c'est mieux et moins vexant des fois.
Je cherche jamais la bagarre, tu sais, j'aimerai que les gens soient gentils avec moi mais c'est pas facile des fois.
Un jour un ami barde de mon Papou m'a offert un petit tambour pour que je fasse de la musique comme lui, et bien trois jours plus tard, on m'a voler mon tambour et je ne l'ai jamais retrouvé. J'ai cherché chez les voisins qui n'étaient pas content que j'ai ce tambour, par jalousie, et ils se sont plaint que je fouillais chez eux en mettant la pagaille. Papou m'a avoué alors que c'était lui qui avait pris mon tambour parce que je gênais les voisins en jouant avec.
Et bien tu vois Rufie, si Papou m'avait dit tout de suite que je jouais trop fort pour les voisins, j'aurais joué moins fort et n'aurais pas mis la pagaille chez eux.
Il n'a pas fait les choses honnêtement et du coup j'ai eu une mauvaise réputation. Dire les choses c'est important et si on les présentent avec diplomatie, c'est mieux.

Il s’essuya les main sur la nappe et se remis debout pour grattouiller les oreilles des poneys.

- Quand on ruse avec moi, ça termine toujours mal pour l'autre et je l'ai constaté à chaque fois. Je l'ai appelé "la loi de Pabon", j'aime pas trop les lois mais je trouvais que c'était mieux que de dire "la règle".

[Kasumi]

Pabon vit Rufie hausser franchement les sourcils et se dernier lui répondit d'un ton narquois :

- Euh, Pabon, juste pour être s^ur qu'il n'y ait pas de malentendu entre nous : tu n'étais pas en train de me menacer avec cette histoire de ruse et de conséquences ? Parce que menacer un dieu, c'est peut-être diplomatique mais ce n'est tout de même pas franchement prudent.

Tout en devisant ainsi et pour bien souligner que la question ne le tracassait pas plus que cela, Rufie invoqua une toile de tente et deux couchages d'aspect tout à fait confortables.

[ZOLTAN]

- Tu sais que t'est le premier dieu que je rencontre, alors si tu trouves que ce que je dis déplaisant, c'est bien dommage, je m’exprime peut-être mal.
Mais tous ceux qui m'ont agressé jusqu’à maintenant ne sont plus en très bon état. Il y a un mage qui m'a lancé des boules de feu et comme je les évitais toutes il m'a lancé de la foudre, et bien elle a rebondie sur lui et la dernière fois que je l'ai vu , il fumait de partout et faisait des bulles avec sa bouche.
Si c'est un gentil sort, tout va bien mais tout ceux qui m'ont lancé des mauvais sorts ça a été mauvais pour eux, prêtre ou sorcier.
Papou voulait me faire dormir avec un sort de sommeil, il n'a jamais réussi quand je n'était pas vraiment fatigué. Il a dit que c'était sûrement ce "fou.u médaillon de mer.e", il était malpoli des fois.
Pour ceux qui veulent me taper, ils ont affaire à mes dagues, s'ils arrivent à me coincer, mais c'est assez rare qu'il m’attrapent, et ils sont souvent plusieurs.
Une fois, quand j'étais avec les bateleurs, ils étaient 4 dans la petite salle du fond d'une auberge, des bandits très méchants, j'espère pour eux que leurs blessures sont guéries maintenant.
C'est pour ça que je l'appelle la "loi de Pabon" mais parce que je ne connais pas mon vrai nom.

Pabon regarda le couchage préparé par Rufie, s'étira et lui fit un grand sourire.

- Bonne nuit, Rufie, dort bien.

Evidemment, cela plaçait le rôle du médaillon sous un nouveau jour, et le fait qu'il représente son culte expliquait aussi la présence de Brandobaris.
Pabon n'était pas dans la disposition d'esprit pour devenir "une main de la mésaventure" mais Brandobaris y voyait autre chose, de moins banal, digne d'un récit épique, à sa gloire bien sûr. Ah les dieux !

[Kasumi]

Rufie avait souri et hoché la tête pour ponctuer le récit des exploits du jeune halfelin. A la mention de l'amulette, son sourire s'élargit maisil ne dit mot et se contenta d'observer Pabon avec une expression protectrice : lui n'aurait pas besoin de dormir, ni d'en donner l'illusion : les faux semblants n'étaient plus nécessaire en la matière.

- Bonne nuit, à demain !

[ZOLTAN]

Dans le brouillard de son rêve,Pabon revit le visage de son Papou penché sur le sien, il était moins ridé et ses cheveux n'était pas striés de blanc, une voix derrière lui disait :
"Il faut qu'il garde ce médaillon sur lui, il le protégera, mais il ne faut pas qu'il le montre." Une atmosphère de danger flottait autour d'eux.
Le visage de Mamou apparu, elle aussi était moins ridée, et il se retrouva entre ses bras, elle se tourna vers un halfelin qui ressemblait à Rufie "vous êtes sûr que ses parents seront plus en sécurité sans lui, c'est cruel de séparer une mère de son enfant" dit elle et l'halfelin lui répondit : "Ne craignez rien, ils seront bien cachés, et sa mère est d'accord même si la situation lui est très pénible. Ils recherchent un couple d'halfelin avec un bébé, même une hafeline seule avec son bébé leur serait suspect, c'est la solution la plus raisonnable, ils concentrent leurs recherches sur Dorrandin, j'y ai laissé des indices, Helonna est paradoxalement plus sûre, pour des Helonniens comme eux. Bien je vous laisse pour m'occuper de ses parents. Puis son rêve dériva vers une confusion chaotique habituelle.