[Lieu] La crique du croc

[Kasumi]

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Les cotes du sud d'Helonna sont riches en panoramas magnifiques et la crique du croc ne fait pas exception dans son style sauvage de nature préservée. Pour qui ose affronter les falaises escarpées qui enserrent le lieu, une magnifique plage de sable fin et une mer turquoise s'offre en récompense. Mais d'aucuns racontent que cette crique abrite aussi plusieurs grottes naturelles aux mystères inexplorés.
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***

Pabon, Charbon et Rufie avaient disparu sur un geste nonchalant de ce dernier. Le trio réapparut aussitôt sur un proéminence rocheuse dans une nappe de brouillard empêchant de voir à plus de cinq mètres. Le son des vagues, tout proche, renseigna toutefois Pabon sur la proximité immédiate de la mer.

[ZOLTAN]

- Ouaaah ! C'est beau ici, j'aimerai bien y vivre plus tard. Pabon inspecta prudemment les proches alentours comme un chien cherchant une truffe. J'aime bien la ville mais il y a plein de gens.
Sur ces paroles profondes, il se tourna vers Rufie.
- Bon, c'est où le repère secret ?
Vessie vide ou pleine, Pabon ne perdait pas son objectif, mission ou bosquet. C'était toujours un peu abrupt évidemment mais on mettra cela sur son jeune âge.

[Kasumi]

Rufie répondit à voix basse pour inciter le jeune halfelin à en faire de même :

- Le repaire se trouve dans cette crique. Plus précisément dans l'une de ses grottes. Je ne peux pas être plus précis mais pars du principe que toutes sont dangereuses et qu'il va falloir les explorer avec discretion pour trouver ce que nous cherchons. Je te contacterai quand tu auras fini.

Sur ce et sans autre avertissement, il disparut. La brume commença aussitôt à se dissiper lentement mais sûrement : rester exposé à la vue des regards n'était probablement ce que le dieu entendait par une approche discrète...

[ZOLTAN]

Pabon regarda avec attention la crique et les nombreuse failles dans la roches pouvant cacher une grotte. La tâche semblait immense et donc dangereuse si il voulait rester discret. Il enleva ses atours noir inutiles sous cette lumière.
Il repensa à ce que son Papou lui avait dit sur la manière d'envisager de visiter un lieu clôt: toujours prévoir une porte de sortie de secours si l'entrée devenait impraticable.
Il décida de grimper vers le haut de la falaise et d'explorer les environs pour découvrir cette fameuse sortie de secours indispensable à tout repère secret.
Au bout d'une heure de recherche, une petite dépression cachée par des buissons révéla une petite porte munie d'une serrure. Pabon inspecta les alentours de la porte pour vérifier si il n'y avait pas de piège, sortit ses outils rigolos et crocheta la serrure. Avec précaution il poussa la porte qui pivota sans un bruit. Les gonds récemment huilés prouvaient que le lieu était utilisé.
Il se remis sa cape et son masque et avança prudemment dans la faille rocheuse en pente qui comportait des marches en bois de temps en temps lorsque la pente devenait trop raide. Il arriva sur une partie bâtie en bois et un couloir desservant des portes closes sans serrures, après un détour un autre escalier donnait directement sur la caverne principale éclairée naturellement par une ouverture où on distinguait au loin la mer.
Une demie douzaine d'halfelins s'y trouvaient en plein conciliabule, Pabon remonta vers les portes découvertes plus haut.
Dans la première, il y avait une grande table entourée de chaise avec ce qui ressemblait à un autel.
Dans la seconde, il y avait des étagères pleines d'un bric à braque que l'on aurait pu voir chez un marchand en ville.
La troisième pièce était un petit bureau avec sa bibliothèque, Pabon décida que c'était l'endroit qu'il devait explorer plus à fond.
Il frotta la bague et Charbon le corbeau apparu, il lui expliqua la situation en chuchotant et rouvrit la porte pour que Charbon puisse aller voir si quelqu'un venait.
Il laissa la porte entrouverte et commença son exploration de la bibliothèque.

[Kasumi]

Charbon était allé se percher sur une petite anfractuosité près du plafond dont il pourrait aisément voir sans être vu.

Quant à la bibliothèque, elle comportait ce que l'on était en droit de s'attendre dans une repèrede contrebandiers et de voleurs : il y avait beaucoup de beaux livres de grand prix et sans doute relativement rares. Il y avait aussi des amoncellements de cartes, de parchemins comportant des notes codées et absconses. En outre, l'examen attentif de certains meubles qui ne restèrent pas longtemps verrouillés fit découvrir plusieurs carnets prometteurs. Sans doute des journaux ou des livres comportant certains relevés révélateurs des plans des Mains Rouges.

C'est à ce moment que Pabon entendit l'oiseau revenant en trombe à sa rencontre pour donner l'alerte...

[ZOLTAN]

Le corbeau n'était pas encore entré que Pabon entassait déjà les carnets qu'il avait repérés comme les plus intéressants dans sa sacoche à bretelles.

- Ils arrivent, filons !

Pabon referma les tiroirs et vérifia rapidement si tout paraissait en place comme à son arrivée, il tendit son bras pour que Charbon s'y perche et frotta son anneau pour qu'il disparaisse. Le volatile magique disparut mais les pas qui résonnant sur le plancher du couloir se rapprochaient dangereusement.
La porte s'ouvrit, Pabon caché sous le bureau compris qu'il ne pourrait pas rester invisible longtemps même sous sa cape, il frotta son second anneau et disparut pour se retrouver devant Rufie qui croquait dans une pomme, assis sur un tronc d'arbre mort non loin de la proéminence rocheuse de leur arrivée à la crique du croc.

- Ouf j'ai eu chaud ! dit Pabon légèrement chancelant, mais j'ai trois carnets qui pourrait bien nous éclairer. T'as une pomme pour moi, j'ai très faim tu sais.

[Kasumi]

En voyant l'ahelfelin revenir si vite, Rufie avait froncé les sourcils mais la mention des carnets le détendit visiblement. Cependant, malgré ce résultat prometteur, il exprima un net sentiment d'urgence :

- J'espère que ces documents contiendront ce dont nous avons besoin car nous n'aurons pas de seconde chance dans ce complexe : ma magie a été détectée et il serait suicidaire de l'employer à nouveau ici.

A peine avait-il fini sa phrase que Pabon se retrouvait attablé dans la salle commune d'une auberge en face de son interlocuteur. Le corbeau, quant à lui, était perché sur une des poutres en bois rustique soutenant le plafond. Pour tout indice sur leur nouvelle localisation, Pabon disposait seulement du décor au thème maritime et du fort accent des autres convives.

- Ne t'en fais pas pour les autres, ils se souviennent de notre entrée ici. Bon, voyons ces notes, reprit le dieu déguisé.

[ZOLTAN]

- Les voila, j'ai pu voir un peu ce qu'il y avait dedans, le carnet rouge parle de ton culte et des mains rouges, il devrait t'intéresser, le carnet noir sont des notes du chef écrites quotidiennement et le carnet marron est en fait des messages qu'ils ont reçus, reliés entre eux par deux agrafes amovibles.
Pabon les tendit à Rufie sans le moindre soucis de discrétion. Rufie resta dans le registre du naturel, mais bouillait intérieurement.
- Tu sais, il y avait plein de livres mais j'ai vérifié qu'ils n'avaient pas d’intérêt, ça m'a fait perdre du temps mais au moins je suis sûr de n'avoir rien oublié.
Il y a moyen de boire quelque chose ici, ça m'a donné drôlement soif toute cette aventure tu sais.

Pendant ce temps...

Deux arrêts furent nécessaires pour le ravitaillement en vivres car un certain ½ orque avait découvert le principe du circuit court pour la nourriture dès les premières vagues un peu fortes. Néanmoins le vent favorable leur permit d'atteindre leur destination en un temps record.
A Antelucas, Frago n'apprit rien auprès des autorités, mais alors qu'il se dirigeait vers les écuries afin d'acheter un cheval pour continuer, un halfelin vêtu de soie verte l'aborda. Aprés un rapide échange, il changea d'avis et repris la direction du port et décida de pousser jusqu'à Evendum.
Frago, grâce à l'halfelin en vert, savait pourquoi cette traque recommençait plus de 20 ans après les événements. Cet écart temporel l'avait troublé dès le début de sa traque, mais un nouveau fait s'était produit. Maintenant tous les renseignements indiquaient qu'Hellona était l'endroit où chercher. De plus la région d'Evendum semblait être l'endroit où le chance de retrouver le couple était la plus forte. Ce «Pabon» qui l'aurait mieux renseigné allait vers le sud, ce n'était peut-être pas une coïncidence après tout. Il lui faudrait donc garder ce Grunt avec lui pour l'instant, cette perspective peu réjouissante était sûrement la plus sage pour l'instant.
Malgré le vert soutenu du visage de Grunt et surtout les protestations du capitaine sur l'odeur et le nettoyage incessant qu'il était obligé de faire de son navire due aux diverses déjections orquales agaçait au plus haut point, Frago eut gain de cause, un tonneau de bière et un peu d'or furent ses meilleurs arguments.

[Kasumi]

Ce fut cette fois par des moyens beaucoup plus conventionnels que Pabon fut servi : Rufie avait en effet hélé l'aubergiste pour qu'il apporte deux pintes d'une bière blonde. Celui-ci s'était enquit de la qualité de leur nuit comme s'ils avaient dormi ici la veille au soir. Pour éviter toute bévue, Rufie décida de se montrer plus loquace pour expliquer la situation :

- Nous ne sommes plus très loin d'Evendum. Je soupçonnais que ces carnets nous y mèneraient alors j'ai réservé nos chambres ici. Il va nous falloir un peu de temps pour décoder les messages qu'ils contiennent mais au moins nous aurons gagné du temps. Et le temps et notre principal ennemi dans toute cette affaire, tu t'en rendras vite compte.

[ZOLTAN]

Pabon qui avait bu sa bière à une vitesse stupéfiante, regarda Rufie, l’œil brillant et le sourire en forme de banane.
Rufie tiqua, un fait important lui avait échappé: Pabon, s'il aimait la bière comme tout halfelin qui se respecte, avait aussi une propension à chanter après avoir ingéré de l'alcool.

- J'peu zenavoir une ôtt ?

Rufie secoua la tête négativement dans l'espoir que la fatigue d'une nuit blanche et l’excitation de sa récente aventure ait suffisamment épuisées Pabon.
Peine perdue, ce dernier frustré par cette réponse entonna un air rageur.

Savez-vous parler aux dieux,
A la mode, à la mode,
Savez-vous parler aux dieux,
A la mode de chez nous

On leur parle avec la bouche,
A la mode, à la mode,
On leur parle avec la bouche,
A la mode de chez nous.

Et on leur tire la langue bien fort,
A la mode, à la mode,
Et on leur tire la langue bien fort,
A la mode de chez nous.

Le chant n'était pas terminé que l'auberge s'était vidée, Charbon tenait encore à la poutre mais avec la tête en bas, le corps aussi d'ailleurs, oscillant au rythme du chant.
Rufie craignait une bévue de Pabon, pas en qu'il soit lui-même l'auteur.Désabusé il ouvrit le premier carnet laissant Pabon aller se resservir au tonneau laissé sans surveillance.
Le dieu de la discrétion avait perdu la main et pas que la rouge.

[Kasumi]

Il était heureux que la prestation atroce ait fait fuir le reste de la clientèle sans quoi quelque bigot aurait pu prendre la mouche et chercher à porter préjudice au jeune barde compte tenu de la teneur de sa ritournelle. Lorsque Pabon eut éclusé plusieurs chopes, il s'effondra enfin pour le plus grand soulagement de Rufie qui s'efforçait d'en faire abstraction afin d'étudier les carnets.

Pabon ne se souvint de rien du reste de la soirée - sans doute encore par la faute d'un sortilège de manipulation mentale de son compagnon - et se réveilla avec un beau mal de crâne dans un lit.

[ZOLTAN]

Pabon se tenait la tête, essayant de se rappeler ce qui était arrivé. Le souvenir du corbeau se balançant la tête en bas, Rufie levant les yeux au ciel, l'odeur de la bière... c'est bon, il se souvenait.
Il se leva pour s'habiller, remarqua qu'il n'avait plus beaucoup de vêtements propres, mais aussi la cape, les gants et le masque qui lui avaient servis lors de son exploration du repère secret et son carnet personnel qui lui servait à noter ses réflexions, ce qu'il fit immédiatement, laissant Rufie explorer le contenu des carnets des mains rouges. Il descendit enfin dans la salle commune et trouva Rufie une chope de bière à la main, l'air très satisfait malgré tout.

- Bonjour Rufie, Charbon va bien ? Il avait constaté que le corbeau avait disparu de la poutre, T'as trouvé quelque chose d'intéressant ?

L'aubergiste le regardait légèrement de travers. Il ne commanda pas de bière jugeant que la quantité ingurgitée la veille suffisait pour quelques temps, enfin jusqu'à ce qu'il ne rote plus de façon impromptue.

[Kasumi]

Rufie lui fit signe de s'asseoir avec un sourire discret. Immédiatement qu'il se fut exécuté, Pabon sentit le silence l'entourer comme si lui et son étrange compagnon avaient subitement été isolés du reste de la salle.

- Ne prends pas cet air surpris : nous serons plus à l'aise pour discuter ainsi... J'ai trouvé plusieurs choses intéressantes, oui. La plus urgente est une piste sur ce qu'est devenue ta famille. Il se pourrait qu'il y ait un témoin, ici même à Eredhun comme je le soupçonnais. Et si c'est le cas, il est en danger même après toutes ces années.

[ZOLTAN]

A la lecture des différentes notes, il ressortait clairement que les mains rouges étaient sur la piste des voleurs mais que Pabon n'était pas impliqué dans leur recherche. Le fait d'avoir modifié l'aspect du médaillon en le recouvrant d'or n'avait que relancé la traque mais pas désigné l'actuel possesseur de celui-ci.Cependant Pabon restait l'un des moyens supposé possible de retrouver les voleurs et le médaillon, cela restait inquiétant et Rufie avait besoin de lui pour découvrir les mains rouges déviantes, leur chef et le dieu qui le soutenait.
Il ne voulait pas d'autre victime dans cette histoire, il devait faire vite et de plus il répugnait à faire de Pabon l’appât d'un piège contre ces scélérats.

Il attendit patiemment la réaction de Pabon sur cette information lui permettant de retrouver sa famille.

- Il faut aller voir cette personne, je suis prêt à partir sitôt qu'on aura mangé ! L'estomac de Pabon avait aussi son mot à dire.

[Kasumi]

Rufie n'eut qu'à claquer des doigts pour que le temps reprenne son cours autour d'eux. Dès lors, il commanda conventionnellement un plat des plus roboratifs et généreux : dans cette affaire, ils auraient besoin de tous les alliés possibles y compris l'estomac capricieux de son nouvel espion. Le dieu laissa le mortel manger tout son saoul avant de l'entraîner au dehors de l'établissement. Les années de pratique en filouterie de Pabon lui firent prendre conscience que Rufie ne s'était pas attardé pour régler l'addition. Une fois dehors, Rufie changea de toute façon de sujet :

- Les portes d'Evendum sont à quelques minutes de marche mais je dois te prévenir : la personne que nous allons voir n'est abslument pas digne de confiance.

[ZOLTAN]

- J'ai compris, je te laisse faire et je ferme ma bouche.

Pabon a peut-être une âme d'enfant mais il est intelligent. Il a la fraîcheur de ses comptines qu'il chante inopinément mais il peut réfléchir comme lorsqu'il a trouvé la grotte en un temps record.
Rufie oubli parfois que ses sorts ne fonctionnent pas toujours bien sur Pabon, comme le sort d'oubli lancé la veille mais rapidement dissipé par Pabon et son médaillon, mais il ne désespère pas en faire un espion, tâche difficile il faut bien le dire. La dernière remarque de Pabon montrait qu'il était sur la bonne voie... ou bien qu'il y avait un rapport mystique entre son estomac et son cerveau...