[Lieu] Evendum

[ZOLTAN]

Pabon resta silencieux, le front légèrement plissé par la réflexion et après plusieurs mimiques marquant ses interrogations successives, il déclara enfin:

- On risque d'avoir du mal à savoir où ils sont actuellement, apparemment la milice à déjà fait chou blanc, ensuite même si on les retrouvent, cela risque d'être difficile à nous deux de les neutraliser et surtout de les ramener. C'est sacrément lourd les humains. Tout ça risque de prendre beaucoup de temps, qu'ils déplacent le contrat et notre carnet du coffre où ils sont, et de n'avoir plus rien à présenter à Jimmy Dent-creuse. Mon avis est de récupérer d'abord les documents dès ce soir, puis d'aviser sur le reste après, en attendant on peut toujours se renseigner sur les mercenaires et trouver des lavandières pour laver mon linge. Il reprit son souffle après cette longue tirade puis rajouta Je mangerai bien un petit en-cas avant, j'ai un peu faim là maintenant.

[Kasumi]

Rufie appela l'aubergiste pour commander une planche de saucisson, de fromage et de pain de belle taille pour sustenter son ami au petit ventre sans fond. Pendant que ce dernier mangeait, il prit le temps de soumettre ses réflexions :

- J'ai peut-être une idée mais elle implique effectivement que tu t'empares de la preuve. Je connais les criminels : ils accordent rarement leur confiance à des étrangers ni même à leurs partenaires. Dès lors, faire savoir à l'ami de Jimmy que nous sommes en possession du carnet pourrait le faire réagir. Et il se débrouillera pour le récupérer. Je l'espère en se servant des mêmes épées à louer.

[ZOLTAN]

Pabon s'arrêta de mâcher, déglutit puis dit d'un ton de conspirateur:

- je fais laver mes affaires, je récupère les documents, tu bricoles la preuve, tu préviens Jimmy et on les attends de pieds ferme. C"est un super plan, reste à déterminer l'endroit où on va les coincer.

On remarquera que l'éducation de sa Mamou restait vivace dans cette obsession d'avoir du linge propre mais hélas atténuée par sa manière de manger à l'élégance proche du goret.

Il reprit un bout de saucisson et le morceau de pain restant tout en attendant les commentaires de Rufie. Il mastiqua avec vigueur les yeux rivé sur son actuel mentor.
Ce dernier était ravi, il baignait enfin dans ce qu'il maîtrisait le mieux: coup fourré et intrigue tordue. Un vrai régal.

[Kasumi]

Rufie adressa un sourire de conspirateur à Pabon sans se formaliser des manières de ce dernier : étant donna la population de ses fidèles, il avait du en voir bien d'autres et lui-même ne semblait pas attaché à la moindre idée de protocole.

- On va bien s'amuser, tu verras : à filou, filou et demi !

Pabon put confier ses effets à l'aubergiste qui se chargerait de contacter les lavandières mais il faudrait attendre un peu qu'elles puissent récurer tout son paquetage. S'il désirait un bain en attendant - ce qui ne serait sans doute pas de trop - c'était là aussi chose possible. Il fallait bien occupêr ce qui restait d'après-midi de toutes façons !

HRP : tu peux résumer tes activités voire la récupération des documents si tu le souhaites.

[ZOLTAN]

Une fois lavé, Pabon conféra avec le corbeau Charbon qu'il fit apparaître de l'anneau de Rufie qu'il avait gardé. Après un accord sur la conduite à tenir ce soir avec le corbeau, il retourna dans la salle commune et se dirigea vers Rufie.

- Ce soir, Charbon va s'introduire dans la caserne par la porte principale pour attirer le planton placé devant et me permettre de rentrer à sa suite caché sous la cape. Je me cacherai sous la table dans l'entrée en attendant que Charbon ait entraîné les miliciens de garde dehors pour les éloigner. J'irai au bureau du chef pour ouvrir le coffre, je récupère les documents et j'aimerai que tu prêtes l'anneau pour me faire revenir vers toi comme pour la grotte. Rufie lui tendit l'anneau sans un mot. Pabon bondit du banc et quitta la taverne, bien qu'il n'était pas encore l'heure d'opérer.

La nuit venue, tout se passa comme prévu, la porte du bureau ne résista qu'un instant à l'outillage de Pabon qui fit de même pour le coffre, bien aidé par le masque à binocles qui lui permettait d'opérer dans le noir. Il entendait les 3 gardes inciter Charbon à s'éloigner de la porte d'entrée. Il lui avait été facile d'éviter leurs regards, le corbeau volait en hauteur et l'halfelin était petit et la cape l'avait bien aidé même si l'obscurité n'était pas suffisante pour le rendre totalement invisible.
Les économies de toutes les administrations faites sur le budget des torches avaient encore montrées le manque de vision des dirigeants: «les économies de bouts de chandelles» prenaient tout leurs sens.

Pabon réussi enfin à ouvrir le coffre et en triant le contenu, il entendit le portail d'entrée se refermer et deux des gardes se rapprocher de sa position. Ne sachant pas s'ils présentaient un danger ou pas, il paniqua pour la première fois car il avait oublié de refermer à clé la porte du bureau. Pris de court il fit un tas des papiers se trouvant dans la pièce et des documents du coffre qui ne correspondaient pas à sa recherche. Il alluma une bougie posée sur le bureau et la jeta sur le tas placé devant le coffre, le feu une fois prit, il entendit les gardes attirés par l'odeur, manœuvrer pour ouvrir la porte avec leur clé, évidement comme elle était déjà ouverte, la serrure paraissait bloquée . Pabon qui avait mis les documents non triés dans ses nombreuses poches, actionna son anneau de transport pour rejoindre Rufie.

Chancelant, il farfouilla ses poches pour ressortir les documents et les montra à un Rufie aux yeux qui brillaient de malice. Tiens, j'ai pas eu le temps de tout trier. J'ai mis le feu au reste pour brouiller les pistes dit-il essoufflé. Charbon mérite des félicitations, il a été excellent.

[Kasumi]

Le corbeau profita de ce moment pour se poser sur l'épaule de Pabon et se pavaner comme un paon : il était indéniable qu'il avait compris le compliment et qu'il correspondait tout à fait à son état d'esprit. Mais c'est bien le halfelin que Rufie félicita :

- Tu as pris de très bonnes initiatives et c'est là la plus grande qualité des voleurs : il ne suffit pas d'avoir les doigts et les pieds agiles quand l'esprit ne suit pas !

Il fouilla un instant les papiers avant d'en produire un qu'il présenta avec le sourire :

- Voilà, c'est celui-ci, il ne me faudra que quelques minutes pour en faire une copie satisfaisante. Sans doute est-ce aussi le temps qu'il faudra à Jimmy pour être averti par ses sbires de ta tentative. Tu vas devoir gérer ça pendant que je menacerai son client.

[ZOLTAN]

- Je vais me cacher pendant que tu opères, laisse moi Charbon comme ça je pourrai te prévenir s'il y a un problème, il pourra aussi te dire où je suis pour que tu me retrouves.
J'ai plein de trucs à écrire dans mon carnet personnel sur ce qui est arrivé depuis quelques jours, je préfère ne pas être vu ni dérangé.

Rufie resta de marbre mais fut un peu surpris que Pabon tienne un journal intime, ça pouvait être lu par tout le monde, ce n'était guère prudent. Il en fit la remarque à Pabon qui lui répondit:

- Oh non, il est magique, c'est mon Papou qui me l'a offert, il ressemble à un carnet de recette de cuisine mais si je l'actionne, seul ce que j'écris apparaît sur des pages vierges. Papou l'a fait enchanter par un grand mage pour que je sois le seul à pouvoir m'en servir. C'est vachement rigolo.

Evidemment si c'était vachement rigolo, Rufie pouvait partir tranquille, il leva les yeux au ciel une fois de plus et quitta la pièce.

[Kasumi]

Pabon se retrouva seul avec son journal qui attendait que les mots et les pensées qu'il avait à lui livrer sans broncher : il aurait été un parfait confident si seulement il ne se contentait d'écouter sans réponses...

Contrairement à Rufie qui refit son apparition quelques heures plus tard avant que Jimmy n'ait cherché à le contacter - soit au beau milieu de la nuit - en entrant en coup de vent dans la chambre qu'ils avaient pris soin de louer. Sans transition, il interpela le halfelin :

- Range tes affaires, ce n'est pas prudent de rester ici : j'ai réussi mais les mercenaires ne vont pas tarder à nous localiser et je ne veux pas impliquer d'innocents dans la bagarre si on peut l'éviter !

Il s'arrêta un instant dans son élan pour fouiller dans ses poches et en sortir une petite fiole d'aspect délicat.

- Tu vas avoir besoin d'un petit coup de pouce pour te battre sur ce coup : nous n'aurons sans doute pas les gardes de notre côté et je ne pourrai pas intervenir directement.

[ZOLTAN]

La période chance insolente de Pabon prenait fin, il en prenait confusément conscience.

Il avait toujours considéré qu'il faisait justement à ces innocents qui devaient être exclus de la bagarre !

Déjà il avait dû voler ce qui n'était pas dans ses habitudes, et même si c'était pour la bonne cause, il n'aimait pas cela pour autant, ensuite on lui avait fait rencontrer des individus qu'il évitait soigneusement en temps normal, et maintenant on lui demandait de se battre volontairement contre des mercenaires inconnus et apparemment spécialistes de cet exercice, décidément il commençait à penser que Rufie avait une très mauvaise influence sur sa vie.

Pabon, fiole à la main lui demanda:
- J'aimerai autant avoir toute ma tête si je dois me défendre, ça fait quoi ce machin ? Et je suis vraiment obligé de me battre ?

[Kasumi]

Rufie hocha gravement la tête tout en commençant à ranger soigneusement les documents - l'original comme la copie - dans une de ses poches.

- J'ai bien peur qu'ils ne se laissent pas neutraliser sans broncher. Mais je ne pensais pas à un affrontement direct, ne t'en fais pas ! Laisse-moi t'expliquer... Disons que je me suis débrouillé pour faire croire qu'un témoin avait vu le meurtre et qu'il se cachait toujours dans le logement de la victime. Les mercenaire viennent finir le travail et il s'agira que tu survives et les fassent parler... La potion t'aidera à prendre l'apparence que tu souhaites et te rendra assez rapide pour éviter de prendre des coups.

[ZOLTAN]

Le visage de Pabon passa par de multiple expression , Rufie savait qu'une flopée de questions allaient suivre, il ne fut pas déçu.

- C'est donc drôlement magique ton truc, je peux me changer en un 1/2 orque comme mon ami Grunt ? Il fait suffisamment peur pour que je soit pas obligé de les taper pour qu'ils avouent, et qu'est-ce qu'ils doivent avouer ? Un Grunt rapide, çà ce serai chouette, ils seraient coincé comme des rats devant une grosse belette qui sent le putois.
J'aimerais récupérer mes habits propre avant, tu comprends si on doit se sauver après tout ça, autant que je les ai avant. Une fois qu'ils auront avoué je ne sais pas quoi, qu'est-ce qu'on fera ?
j'aimerai manger quelque chose avant, on risque d'attendre longtemps leur venue, j'aimerais des saucisses au petit déjeuner avec de la sauce au miel pimentée c'est meilleur.
Je te retrouve où après les avoir interrogé ? C'est où au fait ? Tu sais le logement du mort. Faut pas traîner si on veut pas les louper, alors autant manger toute de suite, t'as pas faim ?

Rufie avait l'impression d'avoir reçu un coup de gourdin mais répondit calmement.

[Kasumi]

Il fallait toute la patience et la résilience d'un surhumain pour résister bien longtemps au harcèlement du jeune halfelin : Ruffie répondait - heureusement pour lui - à ces critères élevés et tâcha de donner plus de détails pour lever certains doutes :

- La maison est toutprêt d'ici, nous allons nous y rendre ensemble quand tu auras récupéré tes affaires.

Il sortit un petit cristal de sa poche et le tendit à Pabon avant de poursuivre :

- Garde ça sur toi : c'est une pierre de mémoire qui conservera l'image et le son de tout ce qui se produira dans la maison. Nous la produirons au procès comme nouvelle preuve accablante.

Il marqua une nouvelle pause pour laisser le temps à Pabon de récupérer et cacher la gemme avant d'aborder les autres questions bien plus fondamentales :

- Je t'apporterai à manger dès que j'aurai remis le faux document à Jimmy. Quant au déguisement, il n'a pour limite que ton imagination : soit une brute, un monstre ou ce que tu veux du moment que tu leur fais assez peur pour qu'ils t'avouent la vérité !

[ZOLTAN]

- Super, je t'attends ici.

Pabon farfouilla dans son sac à bretelles une fois Rufie dehors. Que cherchait il ? Mystère.

[Kasumi]

Rufie sembla revenir un instant plus tard - le temps n'avait pas la même signification pour lui que pour les mortels après tout - avec une petite sacoche remplie de victuailles propre à faire saliver un halfelin constamment affamé de sa connaissance. Après lui en avoir montré le contenu, il la referma et la conserva par devers lui comme s'il craignait que Pabon ne le suive pas pour se livrer à son festin.

- Bon, Jimmy n'y a vu que du feu et croit avoir récupéré ce qu'il voulait ! Ses hommes ne vont pas tarder à nous traquer jusqu'ici : je leur ai même laissé une piste évidente pour qu'ils ne se perdent pas en chemin. Filons donc et nous aurons le champ libre.

Rufie désigna la fenêtre de leur petite chambre et passa devant pour guider l'apprenti roublard au travers des rues de la ville jusqu'à une petite boutique fermée. Un rapide crochetage régla la question de la porte verrouillée et les deux compère purent souffler un peu.

- Alors, tu as déjà des idées de comment tu vas t'y prendre pour leur faire peur ?

[ZOLTAN]

- Oui, je vais rester sur mon idée du 1/2 orque. Tu sais, je ne tiens pas à me battre ni à être violent avec eux, comme je connais bien Grunt ce sera plus facile, il est vraiment costaud et il fait peur, la menace de leur casser tous les os devrai être suffisante. dit Pabon, puis il continua J'ai aussi retrouvé le sifflet que m'avais donné ma Mamou pour les fois où j'étais en légère difficulté, je sifflais et elle arrivait pour régler le problème. Si ça ce passe mal, je sifflerai et tu verra quoi faire.

Rufie réfléchit un instant, puis ne voyant pas d'obstacle au plan de Pabon, il l'invita à rejoindre le lieu où rencontrer les sbires de Jimmy.
Pabon fut un peu déçu de ne avoir eu le temps de déguster le contenu du sac de victuailles mais se dit que l'attente serai longue et qu'il en profitera à ce moment là.
Ils sortirent discrètement, l'un furtif, l'autre l'imitant . L'odeur délicieuse qui émanait du sac du premier faisant office de carotte pour l’âne qui la suivait, enfin plutôt l'halfelin qui tenait son chapeau trop grand pour ne pas qu'il tombe.

[Kasumi]

Rufie suggéra de barricader la porte de la boutique pour faire croire aux mercenaires que le "témoin" se cachait et pour entendre plus facilement leur approche afin d'éviter de se faire surprendre. Il évoqua une maxime selon laquelle l'incertitude et la surprise étaient respectivement le terreau et le déclencheur de la peur et qu'il ne fallaoit négliger aucun détail dans leur mise en scène pour maximiser leurs chances de réussite.

Ils montèrent ensuite à l'étage qui consistuait un petit appartement composé d'une chambre et d'une petite cuisine pour attendre l'arrivée de leurs victimes. A peine étaient-ils installés que Rufie tendit l'oreille et adressa un clin d'oeil au jeune halfelin :

- A toi de jouer !

Seul dans la pénombre, Pabon entendit que l'on tentait de forcer la porte dans la boutique du bas : celle-ci ne tiendrait certainement guère de temps...

[ZOLTAN]

Les bandits avaient enfin ouvert la porte du rez de chaussée et montaient l'escalier. Pabon constata que Rufie avait disparu et s*'empressa de boire la fiole pour se transformer en Grunt.

Cependant rien ne se passa comme prévu, les bandits découvrirent un ½ ogre qui se tenait le cou en couinant d'une voix aiguë. Ce n'était pas ses cordes vocales qui étaient restées à la taille d'un halfelin, mais la chaînette d'un certain médaillon qui l'étranglait. Les sbires approchèrent tout près du monstre pour le maîtriser mais c'est à ce moment là que la chaînette céda et projeta le médaillon en plein centre du front de celui qui paraissait être le chef. Celui-ci s'écroula d'un bloc vers l'arrière, la tête frappa rudement le sol, l’assommant sur le coup. Le deux autres furent rejetés vers l'arrière par les énormes bras qui s'agitaient dans un semblant de moulinet pour faciliter la respiration de notre héros au visage violacé.

Rufie qui tendait une oreille attentive eut les tympans durement malmenés lorsque Pabon utilisa enfin son sifflet, ce dernier avait été conçu pour qu'une vieille dame un peu sourde puisse l'entendre de loin, pas pour un dieu à l'oreille en parfait état de marche. Rufie cru qu'une explosion s'était produite dans son crane.
Après un moment, le temps de se remettre, il réapparu dans la pièce et vit un ½ orque au ton brique respirer bruyamment assit sur 2 hommes empilés l'un sur l'autre, le troisième gisait sur le dos le symbole du Brandobaris gravé sur le front. Aucun interrogatoire n'avait été fait et le signe rouge sur le front du chef, excluait un quelconque début de discrétion cher à Rufie.

Pabon hors d'état de faire quoique ce soit actuellement, Rufie devait agir et cela contrairement à la règle qu'il s'imposait depuis le début. Il avait pris l'apparence d'un humain distingué mais avait gardé ses habits pour que Pabon le reconnaisse, et il lui fallait toujours agir par l'intermédiaire de Pabon. Les bandits assommés, il réfléchi à la suite à donner à cette apparente impasse.

[Kasumi]

Rufie se demandait à quel point l'approche iconoclate et disruptive de son jeune acolyte pouvait être retournée à leur avantage. Nul doute que les mercenaire éprouvaient à présent une certaine crainte en présence de la montagne de muscles qui les avait dûment rossés : il ne devaient certainement pas s'être préparés à affronter un colosse et le dieu décida d'exploiter cet avantage. Il s'approcha du groupe pour dominer les deux mercenaires à terre et lança d'une voix froide et glaçante :

- Bon, le premier qui nous dira ce qu'on veut entendre aura droit de s'échapper. Les autres resteront avec mon ami colérique et endurant. Cela fait longtemps que je ne l'ai pas laissé se dégourdir et qu'il n'a pas mangé !

Les prisonniers qui avaient eux aussi du mal à respirer se bousculèrent pour coopérer :

- Je suis votre homme !
- Ne l'écoutez pas, il ne sait rien : que voulez-vous savoir ?
- Il ment ! Il n'était même pas là lors de la rixe, moi j'y étais !

Rufie les laissa s'exprimer quelques instants encore avant d'estimer qu'ils étaient mûrs pour les révélations qu'il attendait. Il obtint alors des aveux sincères et volontaires expliquant comment leur groupe avait été recuté pour mettre la pression sur le marchand quitte à l'envoyer ad patres : le fait que son commerce était trop florissant pour ne pas en tirer profit avait semblé être le seul mobile de l'opération.

Une fois qu'ils eurent tout avoué, Rufie reprit d'une voix toujours aussi inquiétante :

- Bien, j'ai ce que je voulais : je vous laisse entre de bonnes mains !

[ZOLTAN]

Dûment assommés pour la deuxième fois par le 1/2 orque encore rouge brique, Pabon les ligota avec des draps préalablement mouillés pour que les nœuds se resserrent en séchant. Il referma soigneusement la porte de la pièce et la bloqua pour qu'ils restent coincés là jusqu'à ce que la justice viennent les chercher.

Pabon se tourna enfin vers Rufie et d'une voix encore difficile, il expliqua ce qui c'était passé plus tôt.

- J'avais oublié que le médaillon était encore autour de mon cou quand je me suis transformé. La magie est généralement perturbée quand je le porte mais là, je pense que le contenu de la fiole était suffisante pour moi car je l'ai avalé, mais pas pour le médaillon et sa chaînette qui était à mon cou. Heureusement qu'elle a cassée sinon je serais mort étouffé. IL respira bruyamment en regardant ses mains énormes et continua, J'aimerai bien redevenir halfelin sinon il n'y aura pas assez à manger pour mon estomac actuel et j'ai ÉNORMÉMENT faim. Le regard implorant, il regarda Rufie, puis attendit sa réponse.

[Kasumi]

Rufie l'avait observé agir avec approbation : capturer les mercenaires et les livrer à la justice était la bonne chose à faire malgré leurs exactions. Il l'entraîna au rez-de-chaussée avant de lui répondre, de sorte à maintenir leur mise en scène au cas l'un des prisonniers ne se réveille.

- C'est très étrange, ce médaillon doit vraiment avoir quelque-chose de spécial : il aurait normalement dû se transformer comme tes autres vêtements.

Puis, et même s'il ne sembla que Rufie n'y ait rien fait, Pabon retrouva instantanément sa taille normale et ses sensations de jeune halfelin affamé. Rufie proposa de remonter lui chercher son sac de victuailles.

- En tous cas, nous ne devrions pas traîner ici : les autorités ne devraient plus trop tarder à venir voir ce qu'il se passe.

[ZOLTAN]

- Merci, Rufie de penser à mon estomac, tu sais je ne mange pas autant d'habitude, mais là je dois dire que le manque de sommeil y est pour quelque chose. Je suis pas comme toi, j'ai besoin de dormir de temps en temps, tu comprends. J'ai l'impression de n'avoir pas dormi ni chanté depuis longtemps.

Rufie compris qu'il en demandait beaucoup à Pabon, oubliant qu'il n'était pas un dieu comme lui, il espérait quand même être un meilleur chanteur que son petit compagnon.
La suite des événements pouvait être gérée sans que Pabon soit trop exposé, enfin pas plus d'une journée. Il regarda avec amusement Pabon se goinfrer durant leur progression. Un spectacle à lui tout seul.

[Kasumi]

Pabon ne conserva sans doute pas un souvenir impérissable de la suite de la soirée. En effet, après l'avoir laissé se régaler jusqu'à en avoir mal au ventre, Rufie mena Pabon jusqu'au bâtiment de la milice municipale. Il lui expliqua que ce serait le dernier endroit où les hommes de Jimmy viendraient les chercher et avec le procès prévu le lendemain, il convenait de ne prendre aucun risque. Pabon serait dispensé de témoigner à ce dernier grâce aux artifices mis en place par le dieu mais il allait passer une nuit en cellule.

Si tu veux faire carrière dans le domaine, ce ne sera pas ta dernière mais tu seras traité comme un invité cette fois : ta contribution à faire arrêter un criminel notoire te vaudra une bonne réputation auprès des autorités. Nous en tirerons parti demain pour l'affaire qui nous intéresse.

[ZOLTAN]

C'était dur à avaler pour Pabon, surtout qu'il avait l'estomac plein.
Il n'avait pas eu un bon souvenir à Lumenis de sa visite des geôles. Bon c'était une erreur judiciaire bien sûr, et son séjour fut court, mais les couches en bois n'ont jamais été le meilleur endroit pour dormir.

Il comprenais le souci de Rufie pour sa sécurité mais bon, il regrettait déjà la couche bien moelleuse de la dernière auberge.
Il suivi sans enthousiasme Rufie, trop fatigué pour pour faire le moindre commentaire.

[Kasumi]

Pabon fut mené jusqu'à une porte renforcée que rien ne distinguait des autres cellules mais il put être soulagé dès que le garde l'ouvrit pour le laisser entrer. En effet, les similitudes avec les sinistres cages destinées aux délinquants s'arrêtaient sur le seuil de la pièce dédiée au halfelin. Le garde expliqua que cette chambre était plus destinée aux prisonniers de marque voire aux visiteurs de la caserne : elle disposait d'un vrai lit et même d'une table et d'une chaise. Comble du luxe, une lucarne permettait de contempler le ciel au travers des barreaux.

Rufie resta avec lui le temps qu'il s'installe et le rassura sur le fait que la mesure temporaire n'aurait plus lieu d'être dès le lendemain si les choses se passaient comme il l'avait prévu.

[ZOLTAN]

Pabon tombait de sommeil mais avant de se coucher il avait une chose à faire: remettre un cordon à son médaillon pour le remettre à son cou.

Après avoir replacé son sifflet dans son sac à bretelles, il en tira une lanière de cuir qu'il avait en réserve, faite pour fermer le haut de ses bottes et éviter qu'elles se remplissent d'eau de pluie.
Ses bottes avaient une petite particularité, outre le fourreau pour y glisser une dague, elles étaient évasées en haut pour les enfiler plus facilement et donc plus rapidement.
Une fois le lacet de cuir passé dans l'anneau de son médaillon, ce dernier repris sa place autour de son cou encore endolori, puis il se coucha.

Il eut l'impression d'avoir dormi qu'un court instant quand il fut réveillé par le garde, Rufie était là aussi, l'air d'un chat ayant bu une jarre de lait pour faire passer la souris qu'il venait d'avaler.

[Kasumi]

- C'est le grand jour ! s'exclama-t-il avec enthousiasme alors que les paupières de Pabon refusaient de rester ouverte en raison de la lumière piquante du matin.

- Tu peux venir assister à notre triomphe au procès si tu n'as pas peur des risques. Oh, et j'ai une grande nouvelle : le capitaine de la garde m'a promis de nous déleguer l'aide de son mage investigateur pour nos recherches ! Allez, debout, un petit déjeuner t'attend !

[ZOLTAN]

Pabon bondit de sa couche en entendant ces dernières paroles, une longue journée en perspective nécessitait un bon repas, pas vrai ?

Récuré à la cuvette amenée à cet effet, habillé avec un soin particulier, il mis sont chapeau branlant pour plus de solennité pensait-il et suivit Rufie qui l'attendait hors de sa cellule.
Il eut un temps de pose pour savourer sa sortie de cette dernière sans anicroche. La journée commençais à la perfection et si tout ce passait bien, ils avanceraient enfin dans la recherche de Pabon.

Loin au large, deux navires approchaient du port d'Evendum, le premier arriverai dans la soirée si le vent restait favorable, le second surement le lendemain en fin de matinée.

Une course contre temps s'engageait pour nos deux halfelins sans qu'ils en soient conscients.

[Kasumi]

Rufie avait veillé à ce que le petit déjeuner réponde aux attentes gargantuesques de son jeune compagnon mais il dut le presser de finir après sa sixième tartine car le procès était prévue pour commencer le matin même et les bonnes places de la salle d'audience allaient sans doute se faire rapidement rares.

Ils pressèrent donc le pas jusqu'au bâtiment de justice tout proche et durent jouer de leur petite taille bien pratique pour se glisser jusqu'à la deuxième rangée de bancs. Pabon put repérer au moins un visage connu dans l'assistance en la personne de Jimmy. En croisant son regard, le maître voleur esquissa un sourire désinvolte, signe qu'il ne s'attendait peut-être pas au retournement de situation qu'avaient prépré les deux halfelins. Dans tous les cas, il faudrait sans doute quitter promptement le tribunal voire même les alentours après l'énoncé du verdict.

[ZOLTAN]

Pabon attendit sagement, sans trop se tortiller sur son banc.
Intérieurement, il avait hâte que le procès se termine pour connaître enfin les renseignements que Rufie lui avait promis, après tout, il avait fait toutes ces choses interdites par la loi pour ça.

En attendant, il pensa à ses parents humains tellement protecteurs qui auraient été surement horrifiés de le voir tremper dans ces affaires louches.
Son Papou n'était pas innocent de toutes choses interdites, loin de là, mais il le faisait avec classe pour le bien général, pas pour lui.
Décidément Rufie n'avait pas forcement une bonne influence sur lui, tout dieu qu'il est, il compliquait tout et appelait ça de la subtilité ! Ben tiens !

[Kasumi]

Pabon s'aperçut que les procès étaient bien loin d'offrir l'intérêt qu'il aurait pu imaginer : ils se composaient exclusivement de débats qui le dépassaient. Le phénomène était sans doute exacerbé par le fait qu'il ne se sentait pas impliqué directement et que la plupart des discussions abordaient des sujets qui ne lui évoquaient rien. Alors, malgré la dureté du banc et les coups de coude régulier de son voisin, le petit déjeuner copieux et l'ennui le faisaient régulièrement piquer du nez. Le jeune halfelin ne retint quasiment rien de ce qui se dit ce matin jusqu'à ce que l'agitation de la salle ne le ramène au présent. Apparemment, tout le monde se levait et commençait à quitter sa place. Etait-ce déjà l'heure du déjeuner ?