[Lieu] Aubépine

[Kasumi]

C'était là le meilleur arrangement qui soit et Kasumi réalisa que les pièces du puzzle de ses soucis dégnaient enfin commencer à s'emboîter correctement : ces dernières semaines, il avait eu l'impression de devoir courir après une foule de lièvres malicieux et fuyants sans jamais pouvoir espérer en attraper un seul sans abandonner les autres. Mais maintenant et au moins pour quelque temps, tout semblait vouloir rentrer dans l'ordre : il pourrait présenter un nouveau territoire viable et enviable aux loups, l'ami de Mylène allait avoir une chance d'être pris en charge, cette dernière acceptait de ne pas se précipiter à l'autre bout de l'île où il ne pourrait pas continuer son apprentissage. Et plus important que tout le reste, il allait enfin pouvoir ses engagements envers Sylvia.

- Cela me semble parfait. Je vais vous confier le message du sylvanien et j'attendrai avec plaisir de vos nouvelles. Ne serait-ce pour savoir ce que vous serez devenu.

[Voyageuse]

Mielwen sourit.
" Je vous enverrai un message lorsque j'aurai trouvé un endroit où me poser... Mais cela peut prendre du temps, vous vous en doutez. Je dois d'abord trouver votre sylvanien, puis votre groupe de lytharis. Donc ne vous inquiétez pas si vous n'avez pas de nouvelles de moi avant l'hiver."
Mylène et Yvan revenait vers eux, la première apparemment sereine, le second plus fuyant, boudeur peut-être. Il lança un coup d'oeil furtif à Kasumi mais évita son regard.
" Je vous laisse nous guider jusqu'au bosquet ?"

[Kasumi]

Kasumi entendait rester à bonne distance d'Yvan lors de leur trajet vers le bosquet : l'inimitié et la méfiance qui régnait entre eux n'aiderait pas le jeune homme à accepter son sort s'il se montrait trop pressent avec lui. C'était également une bonne chose de laisser Mylène profiter de ces instants. Suite à la proposition de Mielwen, le demi-elfe prit les devants et le laissa surveiller les jeunes gens. Il demanda aussi à Première Neige de les suivre. En pleine journée, les risques de mauvaise rencontre étaient faibles mais le rôdeur ne voulait pas prendre le risque de prolonger encore le trajet.

[Voyageuse]

La mi-journée était proche et ils avaient une longue distance à parcourir. Il faisait une chaleur lourde en cette fin d'été, l'air était moite, désagréable, sans la moindre brise pour l'alléger. Il leur faudrait faire plusieurs pauses pour remplir leurs gourdes, et Kasumi devinait que Première Neige souffrait de la chaleur, même si elle n'en montrait rien. Mais il leur fallait maintenir une bonne allure s'ils voulaient arriver avant la nuit.
En longeant les bois à distance raisonnable, ils rejoignirent bientôt une route, hélas très peu ombragée, qui allait dans la bonne direction et leur faciliterait le trajet. Kasumi reconnut alors les lieux : ils étaient tout proche du village de Respelm. Les troupeaux qu'ils apercevaient, de loin en loin, devait appartenir à l'un des éleveurs locaux, et ils rejoignaient les premières parcelles de champ cultivées. Au-delà du village se trouvait la maison d'Hortense, sa consoeur en religion.

[Kasumi]

Kasumi aurait trouvé agréable de rendre une visite à sa consoeur et de faire halte chez elle mais il répugnait à confronter Yvan à la civilisation : il y aurait forcément des questions et il y avait un risque qu'il soit reconnu. Non, le plus raisonnable était de se tenir à l'écart du village et de poursuivre dans la direction de Peyregorde puis du bosquet jusqu'à trouver un lieu de bivouac pour la nuit.

[Voyageuse]

La route passait en plein cœur du village, et ils prirent donc quelques chemins de traverse pour le contourner, s'attirant les regards suspicieux d'un berger et d'une vieille femme occupée à récolter des poires et dont le visage disait vaguement quelque chose à Kasumi. Elle dut le reconnaître, d'ailleurs, puisqu'elle lui adressa finalement un signe de tête poli et un sourire. Ils purent poursuivre leur route sans encombre.
Deux ou trois heures plus tard, Mylène insista pour qu'ils rentrent dans la forêt plutôt que de prendre le risque de croiser quiconque de Peyregorde : elle ne voulait pas que sa mère lui reproche de ne pas s'être arrêtée au village. Elle était silencieuse depuis le début du trajet, trop silencieuse par rapport à son tempérament habituel, et ruminait probablement sa frustration ou sa peine de devoir déjà quitter Yvan. Celui-ci ne parlait pas davantage, ce qui n'avait rien d'étonnant.

Ils arrivèrent à proximité du bosquet en fin d'après-midi, comme prévu, sans avoir croisé âme qui vive depuis Respelm. La sensation de noirceur et d'oppression qui les accompagnait depuis qu'ils étaient à couvert s'atténua presque d'un coup, et tous se sentirent le coeur plus léger. Tous, sauf Yvan.
" Je ne veux pas entrer là-dedans", marmonna-t-il en apercevant le rideau de buis qui entourait la clairière.

[Kasumi]

Kasumi aurait dû s'y attendre : les effets bénéfiques que le bosquet pouvait avoir sur eux devaient à l'inverse occasionné de la gêne sinon de la douleur à l'être corrompu. Mais il restait tout de même la possibilité qu'il s'agisse d'une ruse destinée à le laisser à l'écart pour tenter de fuir. Le demi-elfe répondit aussitôt à la remarque d'Yvan en affirmant qu'ils bivouaqueraient donc en dehors de la barrière. Si près de sa protection, il y avait de toutes façons peu de risques pour que leur sommeil soit dérangé par les morts-vivants. Il instaurerait tout de même un tour de garde cette nuit entre Première Neige, Mielwen et lui.

[Voyageuse]

Mielwen partageait son avis, mais suggéra que Mylène profite de la protection de la clairière pendant la nuit. Ce qu'elle refusa tout net, bien sûr. Il n'insista pas. Il se tourna ensuite vers Kasumi.
" Avez-vous des provisions cachées quelque part ? On n'a plus grand-chose. Je peux enchanter des baies pour nous nourrir, mais vous souhaitez peut-être une nourriture plus solide. Et si vous permettez, après le dîner, j'aimerais pouvoir vous laisser un moment la garde d'Yvan pour m'entretenir avec la dryade... et vous aussi sans doute."

[Kasumi]

Kasumi ne voyait aucune objection à ce que le druide puisse passer tout le temps qu'il voulait dans le bosquet. Après tout, ils étaient deux à pouvoir se partager la surveillance du campement - que ce soit contre les menaces de la forêt ou ses jeunes occupants. Le demi-elfe espérait lui aussi se recueillir au bosquet avant son retour à Peyregorde. Mais cela pourrait éventuellement attendre le lendemain si le druide préférait y passer tout ou partie de la nuit. Quant aux provisions, ces derniers jours avaient largement entamé leurs réserves et Kasumi n'avait eu que peu de temps pour les renflouer mais il leur restait de quoi improviser un repas frugal. Les baies fraîches du druide seraient toutefois un complément appréciable.

[Voyageuse]

Ils eurent un dîner très frugal, et Yvan parut se renfrogner davantage encore. Mielwen, qui l'observait attentivement, s'éloigna un peu avec lui pour lui parler. Ils revinrent quelques minutes plus tard, sans que l'humeur du jeune homme se soit allégée.
Mielwen, comme il l'avait annoncé, disparut derrière les rideaux de buis pour méditer un moment dans le bosquet, les laissant seuls.
Myl_ène se rapprocha à son tour d'Yvan.
" Moi, je vais te chasser quelque chose, murmura-t-elle à son oreille, pas assez doucement pour que ses paroles échappent à Kasumi dans le silence du soir. Il ne fait pas encore nuit, la rivière est toute proche... il y aura du petit gibier. Ou au pire du poisson".
Ce qui arracha une grimace à Yvan

[Kasumi]

Puisque que Mylène n'avait pas fait montre de discrétion, Kasumi intervint à son tour por lui conseiller de ne pas s'éloigner et aussi pour ne pas chasser les animaux qui auraient trouvé refuge dans la clairière. Il demanda aussi à Première Neige d'accompagner sa jeune apprentie. Pour sa part, son programme était tout déterminé : rester à leur campement pour garder Yvan sous sa surveillance. Sans forcément chercher à interagir avec lui s'il n'en prenait pas l'initiative.

[Voyageuse]

Yvan lui tourna ostensiblement le dos, signifiant clairement que toute tentative de dialogue semblait vouée à l'échec. Mais il ne chercha pas à s'enfuir.
Mielwen revint au bout d'une bonne heure, et Mylène les rejoignit peu après, alors que l'obscurité gagnait peu à peu. Elle n'avait attrapé qu'un volatile, une sorte de perdreau qui dégagea une odeur alléchante en cuisant sur le feu qu'elle avait ranimé. Yvan n'en fit qu'une bouchée, et elle n'en proposa d'ailleurs pas aux autres convives : ils étaient censés avoir déjà dîné.
Il faisait maintenant nuit noire, et la brume était apparue insidieusement, froide et humide, dangereuse. Il n'y avait cependant pas de bruit suspect. La proximité de la clairière était sensible. Il aurait été certainement plus sage de dormir de l'autre côté du buis, mais il était hors de question pour Mylène de s'éloigner de son ami. Elle s'installa non loin de lui et parut rapidement somnoler.
" Vous préférez que je dorme à quel moment ? J'ai besoin de quatre heures, mais je peux me contenter de moins et rattraper le manque à la sieste..."

[Kasumi]

Kasumi se sentait un peu épuisé par les excès des jours derniers mais il se sentait tout de même rasséréné par la proximité du bosquet. Il proposa donc que le druide se repose pendant le temps qui lui était nécessaire puis il irait lui-même dormir jusqu'au matin. Après tout, mieux valait que Mielwen soir rapidement en forme pour se mettre en route. Kasumi pourrait se recueillir et à nouveau se reposer quelques heures au Bosquet après son départ avant de rentrer sur Peyregorde pour rassurer une Sylvia qui devait d'ores et déjà se ronger les sangs de ne pas avoir de ses nouvelles.

[Voyageuse]

Le druide fit quelques pas, observant attentivement les arbres qui l'entouraient, et jeta son dévolu sur un vieux chêne proche des deux jeunes gens. Il s'y adossa, s'enveloppa dans une couverture, et plongea aussitôt en rêverie, non sans avoir rappelé à Kasumi qu'il pouvait le réveiller quand il le souhaiterait : c'était un état dont on sortait d'une simple pression sur l'épaule. Première Neige s'était couchée non loin, comme si elle estimait que la consigne de surveillance donnée par Kasumi était toujours d'actualité. Mais elle semblait somnoler.
La soirée était calme, malgré la brume inquiétante. Le silence qui régnait était plus profond que dans une forêt ordinaire, comme si les oiseaux et rongeurs nocturnes eux-mêmes cherchaient à se faire discrets. Ils étaient probablement moins nombreux ici qu'ailleurs.
Kasumi finit cependant par entendre un léger murmure, et réalisa que Mylène et Yvan étaient en train de parler, à voix extrêmement basse. Il lui était impossible d'entendre ce qu'ils échangeaient. C'était le seul son qui brisait le silence... ou presque. Il y avait également un glissement ténu, quelque part dans la brume, tout proche. Comme si un petit animal s'approchait de lui.

[Kasumi]

Après avoir rassuré Première Neige pour qu'elle prenne un peu de repos, le demi-elfe s'était installé de façon à garder le bosquet dans son dos et à disposer d'un angle de vue sur tout son groupe. Son ouïe était plus fine que celle d'un humain mais il ne chercha pas à s'approcher des jeunes gens : la conversation n'appartenait qu'à eux et il était normal qu'ils cherchent à échanger lors de cette dernière nuit passée ensemble avant bien longtemps. Tant qu'ils ne tenteraient rien de stupide, il les laisserait donc tranquilles, et tant pis s'ils tombaient de sommeil le lendemain.

[Voyageuse]

Les deux jeunes gens ne semblaient pas vouloir être raisonnables : leur discussion se prolongea longtemps dans la nuit, quasiment jusqu'à l'heure où Kasumi passa la relève au druide.
Il n'y eut pas d'alerte sérieuse cette nuit-là, ce qui était assez exceptionnel dans ces bois maudits. Une petite créature non identifiée tenta bien de mordre Kasumi à la cheville, sous le couvert de la brume, mais il avait entendu le léger frôlement annonçant son approche et avait pu la frapper avec son épée -ou du moins, tenter de la frapper, il n'était pas certain de l'avoir touchée. La dissuasion avait suffi. Mielwen, de son côté, lui rapporta l'approche peu discrète de deux goules qu'il avait éliminées avant qu'elles soient à proximité.
Il nota à son réveil la mine sombre de Mylène. Elle s'était réveillée avant lui -si toutefois elle avait dormi- et avait pris la peine de faire du thé, mais son manque d'enthousiasme était visible.

[Kasumi]

Kasumi ne pouvait pas attendre à ce que son apprentie soit ravie et enthousiaste : elle allait perdre de vue un ami qu'elle venait à peine de retrouver. Et même si elle avait donné l'impression de comprendre la situation, l'adolescente devait certainement broyer du noir. Il fallait maintenant attendre le départ du druide et du loup garou mais il tenterait de la distraire au cours des prochains jours. Quand elle aurait encaissé le premier choc de la séparation. Pour le moment, il se contenta de l'aider à préparer les maigres victuailles qui leur restait. Il était vraiment temps de s'en retourner à Peyregorde et ils y seraient dans l'après-midi si la journée ne leur réservait aucun imprévu.

[Voyageuse]

Mielwenn avait décidé de partir sitôt après le petit déjeuner, conscient qu'il ne fallait pas prolonger davantage les adieux.
Yvan n'adressa pas la parole à Kasumi, et salua Mylène d'un signe de tête, sans montrer la moindre émotion, probablement par fierté. Le druide avait promis de trouver le Sylvanien nommé Thyssis et de lui transmettre le message d'Akuburanar. Kasumi ne devait toutefois pas attendre de ses nouvelles avant deux ou trois veilles au moins.
Mylène les regarda partir sans un mot autre qu'un vague salut à l'adresse du druide. Elle entreprit de ranger ses affaires dans son sac, toujours sans prononcer une parole. Elle fut bientôt prête à partir, elle aussi, mais se contenta de s'asseoir et d'attendre les ordres.

[Kasumi]

Ce mutisme ne lui était pas coutumier mais les circonstances pouvaient aisément le justifier. Toutefois, Kasumi s'attendait à devoir gérer les émotions de sa jeune apprentie à un moment ou à un autre et il redoutait cet instant. Mylène avait montré qu'elle pouvait être aussi émotive que Sylvia et l'expérience lui avait appris à éviter de l'asticoter lorsqu'elle était dans cet état. En signe d'apaisement, il s'approcha d'elle pour lui demander calmement :

- J'ai besoin de parler à la dryade du bosquet avant de rentrer à Peyregorde. Veux-tu m'accompagner ?

[Voyageuse]

" Non."
La réponse avait fusé instantanément, sèche, d'une voix atone. Mylène n'avait même pas levé la tête vers lui. Il n'y avait pas d'agressivité dans son ton, cependant, juste une grande tristesse.
Elle resta assise, immobile, peut-être perdue dans ses pensées.

[Kasumi]

Kasumi n'y avait vu aucune duplicité mais juste la tristesse boudeuse d'une jeune fille contrariée dans ses projets d'avenir immédiats. Il ne chercha pa à la convaincre, estimant qu'il lui fallait sans doute passer un peu de temps seule à ruminer. Toutefois, il était bien décidé à ne pas relâcher sa garde ni à négliger ses devoirs de tuteur : il demanda donc à Première Neige ne rester à proximité d'elle avant d'affirmer qu'il n'en aurait pas pour longtemps. Si Mylène ne semblait rien vouloir ajouter - ce qui était probable - il se rendrait alors au bosquet pour contacter la dryade.

[Voyageuse]

Mylène ne fit aucun commentaire et il put traverser le rideau de buis pour retrouver la sérénité de la clairière sacrée.
La dryade apparut à son appel, belle et gracile, se détachant peu à peu du tronc pour devenir une silhouette féminine svelte et gracieuse. Sa chevelure évoquait les feuillages denses de la fin de l'été, et son teint avait la couleur brune du chêne qui l'abritait.
" Bonjour à toi, jeune Cerf de Printemps. J'ai senti ta présence toute proche durant la nuit..."

[Kasumi]

La tension qui habitait le rôdeur au cours des derniers jours s'évanouit dès qu'il eut pénétré dans le sanctuaire délimité par la barrière de buis. Il ressentit même une certaine félicité en apercevant la dryade venant à sa rencontre. Toutefois, il n'en oubliait pas les missions qui lui incombaient encore aussi expliqua-t-il qu'il n'avait pas pu rendre visite à son hôte aussi tôt qu'il l'aurait voulu.

- Je devais préserver ce sanctuaire contre une menace qui en aurait perturbé la sérénité bien qu'il m'ait coûté de ne pas y passer la nuit.

[Voyageuse]

La dryade le considéra d'un air un peu perplexe, peut-être interrogatif. Son expression était difficile à déchiffrer, en réalité. Elle paraissait presque aussi juvénile qu'au jour de sa naissance, même si l'été lui avait apporté une certaine maturité.
" Je n'ai pas ressenti de menace. La forêt était paisible cette nuit. Mais je ne ressens pas tout... Y a-t-il de choses dont tu dois m'avertir ? As-tu besoin de mon aide ?"

[Kasumi]

Le demi-elfe s'empressa de rassurer la dryade en précisant que la menace semblait écartée, qu'il avait escorté un être maudit dont la souillure aurait pu ternir l'ordre naturel des choses au sein du bosquet.

- Je vais avoir besoin de votre aide ici, pour veiller sur toute cette beauté pendant que j'accomplirai la fin de ma mission. Il me faut encore escorter une meute de prédateurs là où ils auront leur place. Mais je m'efforcerai de venir vous rendre visite aussi souvent que possible.

[Voyageuse]

" Tu sembles serein... J'en déduis que je peux l'être également. Veiller sur une forêt n'est pas une tâche aisée, mais je sais que tu la remplis au mieux de tes capacités. Les loups te suivront, puisque tu as l'une d'entre eux auprès de toi."
Elle tourna la tête en direction de l'entrée de la clairière, percevant peut-être la présence de Première Neige.
" Restera-t-elle avec toi, ou avec eux ?"

HRP : il me semble quand dans la spécialité de rôdeur que tu as choisie, en version D&D5, il n'y a plus de compagnon animal... Donc le lien entre Kasumi et sa louve doit être moins fort qu'il ne l'était auparavant, non ? Qu'en penses-tu ?

[Kasumi]

HRP : c'est en effet possible : le lien n'est en tous cas pas aussi privilégié qu'il le serait si j'avais choisi la voie du compagnon qui lui octroie des capacités en combat. Cependant, même sans lien vraiment surnaturel, Kasumi et Première Neige ont passé assez de temps en semble pour se comprendre et rester proches.

Kasumi regarda aussi dans cette direction. Depuis quelque temps, il percevait le dilemme chez sa compagne animale. Elle aussi avait à composer avec des priorités qui s'imposaient en partie à elle. Mais il restait confiant : leur lien demeurait particulier et privilégié et s'il devait s'estomper un jour, Première Neige trouverait des compagnons de meute de son espèce et un terrain de chasse adapté sinon idyllique.

[Voyageuse]

Lorsqu'il reporta son regard, à nouveau, vers le centre de la clairière, la dryade avait disparu. Le chêne qui l'abritait paraissait vieux de plusieurs siècles : nul n'aurait pensé qu'il avait été planté quelques mois plus tôt seulement. L'impression de puissance et de majesté qui s'en dégageait était palpable, plus encore que dans les souvenirs de Kasumi. La source, limpide, l'invitait à se désaltérer, et les pépiements d'oiseaux semblaient dix fois plus nombreux que dans une forêt ordinaire... et mille fois plus beaux que dans la noirceur de la forêt maudite.
A travers le rideau de buis, il entendit la voix de Mylène, un peu assourdie, mais aucune autre : Première Neige lui confirma qu'il n'y avait personne.

HRP : je me demandais comment le traduire : est-ce que brutalement, au moment d'un afflux de magie chaotique, ils auraient dû éprouver plus de mal à communiquer et ressentir une modification dans leur lien ?C'est un peu tard, maintenant, mais on peut rendre le lien provisoirement plus diffus, qu'elle se montre plus indépendante, moins obéissante, moins liée à lui, qu'il ressente moins nettement sa présence, surtout quand elle s'éloigne, qu'il ne puisse finalement communiquer que quand elle est face à lui... qu'en dis-tu ?

[Kasumi]

HRP : cela me convient tout à fait : Kasumi aura perdu un peu de contrôle et de perception de Première Neige mais ça ne l'aura pas inquiété plus que cela. En effet, ses longues absences passées ont certainement amené ce genre de situations et il attribuera cela à la plus grande proximité de sa louve avec la meute.

Il aurait été tentant de s'attarder plusieurs heures en ces lieux enchanteurs ne serait-ce que pour s'y ressourcer. Mais le demi-elfe se contenta de se désaltérer et de prier quelques minutes près de la source. Puis il prit congé à contre-coeur de la clairière pour s'en retourner à ses devoirs : ramener Mylène au village et retrouver Sylvia. Le cas des loups pourrait ensuite attendre un ou deux jours. Avec de la chance.

[Voyageuse]

Mylène l'attendait exactement là où il l'avait laissée, et il la surprit en train de parler à Première Neige, qui, empathique, feignait d'être à l'écoute. Il ne sut pas exactement ce qu'elle disait car elle se tut sitôt qu'il apparut. Elle avait l'air toujours aussi renfrognée, mais se leva se la souche sur laquelle elle était assise, attrapa son sac, et le suivit alors qu'il prenait le chemin du retour.
La trajet dans la forêt se déroula sans autre anicroche. Les bois lui parurent moins sombres, moins hostiles, que dans son souvenir, mais peut-être était-ce lié à la lumière du soleil ou tout simplement au fait qu'ils étaient juste en bordure de la forêt.
Quelques heures plus tard, ils débouchaient du bois.