[Lieu] Les collines Rouges

[ZOLTAN]

Les collines rouges ressemblaient à un moutonnement de terre quasi désertique, au bas des contreforts de la montagne de fer, elle formait une grosse tache rouge dans le vert des forêts environnantes. Du haut de la montagne cela ressemblait à une dune de sable ponctuée d'excroissances rocheuses.
Cette particularité géographique venait du vent marin du sud qui était renvoyé par la montagne en un ample tourbillon sur le sable teinté de fer des ruisseaux qui en descendaient vers ce petit territoire. La végétation s'était au fil du temps raréfiée, et n'était maintenant que de grosses touffes d'herbe et d' arbustes battus par le vent tourbillonnant qui ne semblait jamais cesser.
La vie n'était pas absente pour autant. Aux quelques animaux qui subsistaient dans cet environnement, s'ajoutait de des halfelins protégés dans leur tertres. Ils travaillaient le verre issu du sable environnant, en de petites sculptures graciles qui se vendaient très chère à la noblesse et aux temples.

Les rares convois de marchands faisaient halte non loin des collines, afin de compléter leur stock par ces petites sculptures souvent rouges faciles à cacher, pour éviter les taxes à l'entrée des citées marchandes. Évidemment le lieu d'approvisionnement restait secret pour que les plus-values juteuses le restent. En échanges les halfelins s'approvisionnaient en ustensiles et denrées comestibles qui ne pouvaient pas être produites dans la région. La manière de communiquer entre eux et avec les marchands restait secrète.

On raconte que le dieu de la discrétion présidait dans les prières des habitants des collines rouges. Il avait disparu et ne répondait plus à leurs suppliques, ce qui les inquiétaient.

Rufie et Pabon arrivèrent à proximité des collines rouges grâce à leurs poneys volants, la vue du ciel aidant beaucoup car les indications de l'aubergiste étaient assez flous.
La nuit ayant été mouvementé, Rufie fit apparaître une tente afin que Pabon s'y reposa un peu, il avait rattrapé deux fois son petit compagnon d'une chute mortelle alors qu'il piquait du nez.

Il ignorait que cinq minutes après leur départ, un 1/2 orque et son compagnon humain avaient déboulés à l'auberge pour les rencontrer.
Le petit sort d'oubli qu'il avait lancé à l'aubergiste avant de partir, n'avait pas été inutile.

[Kasumi]

Brandobaris n'était pas le dieu de la discrétion pour rien : une fois que Pabon fut réveillé et qu'il eut ingurgité un copieux petit déjeuner, il proposa de les rendre tous les deux invisibles.

- J'aimerais observer les habitants car je ne sais pas à quoi nous devons nous attendre ici. Je ne me souviens pas être revenu ici depuis au moins vingt ans, je ne sais pas si le culte qu'on me vouait peut encore nous protéger ou non. Bref, nous devrions nous mêler à la population et chercher la trace de mes anciens sanctuaires.

[ZOLTAN]

Pabon hocha la tête, la bouche encore pleine d'un biscuit sec qu'il avait gardé au cas où. Le "où" était venu rapidement. Il était impatient de devenir invisible, c'était le rêve de tous, et seulement les voleurs.

Une petite chose l'inquiétait, depuis peu il se fatiguait très vite. Sa vie avait pourtant été trépidante mais jamais il s'était trouvé en manque de repos comme maintenant. Il mangeait plus que d'habitude aussi, plus souvent aussi. Et surtout depuis que Rufie lui faisait utiliser la magie. Il était perplexe.

Son médaillon devait absorber la magie et celle-ci devait puiser l'énergie de son corps pour fonctionner, voilà c'est ça, il avait trouvé, il allait expliquer sa théorie à Rufie quand celui-ci disparu soudainement, il tendit la main vers l'endroit où se trouvait Rufie mais ne vit pas sa main.

- Rufiiie ! T'es où ?

[Kasumi]

- Chuuut ! lui répondit une partie de vide sur sa gauche. Puis, plus bas encore :
- Je crois que quelqu'un approche : il ne faut pas qu'on sache que nous sommes ici sinon les habitants vont se méfier.

Pabon sentit ensuite une pression sur son poignet alors que Rufie entreprenait de le guider vers la source du bruit : des cris inquiétants s'étaient brusquement fait entendre. Des cris d'enfants. Visiblement en train de jouer près de quelques buttes pourvues de portes et de volets. Les deux halfelins l'avaient échappé belle !

[ZOLTAN]

Pabon regarda les enfants jouer avec nostalgie. Il avait toujours eu d'excellent rapport avec eux, sa petite taille n'expliquait pas tout, son âme était celle d'un enfant.
Iil devait se confronter maintenant aux adultes sans la protection de son Papou et de sa Mamou. Il reteint un soupir de regret, l'heure n'était pas aux démonstrations bruyantes.

Pabon chuchota si bas que seule l'ouïe d'un dieu aurait pu l'entendre, ça tombait bien Rufie en était un.

- Comment as-tu trouvé cet endroit ? Tu le connaissais déjà pas vrai ?

[Kasumi]

Alors que Rufie menait Pabon de sorte à contourner la zone de jeu des enfants, il lui répondit directement par télépathie - on n'en remontrait pas à un dieu de la discrétion après tout ! - :

- C'est plus que probable que cet endroit m'ait été familier : je m'y dirige naturellement même si j'ai fait en sorte de bloquer l'accès à certains de mes souvenirs le concernant. En tous cas, je sais maintenant où les villageois se réunissent pour discuter. Ce sera un excellent point de départ : une sorte de taverne qui sert aussi de succursalle aux affaires municipales : le bourgmestre y passe tout son temps.

Rufie et Pabon se dirigeaient maintenant vers l'un des rares bâtiments qui semblaient avoir été bâtis plutôt que creusés dans le sol.

[ZOLTAN]

Enfin il allait rencontrer un groupe d'halfelins, Papon avait gardé un bon souvenir de la dernière rencontre à la butte aux cormorans, surtout de la soupe qu'on lui avait servi.

[Kasumi]

Pour le moment, il n'était pas encore question de révéler leur présence : le dieu des manigances avait préféré s'infiltrer jusque dans le bâtiment en attendant que la porte ne soit ouverte par un des clients de la taverne municipale pour se glisser dans son dos avec Pabon.

Ce dernier fut aussitôt assailli par une délicieuse odeur de ragoût qui faillit faire gargouiller son estomac. La salle dans laquelle ils venaient d'entrer tenait à la fois de la taverne coquette avec ses tables et son comptoir ciré et d'un salon chaleureux disposant de fauteuils confortables, d'une bonne flambée et de de belles tapisseries.

Alors qu'ils venaient d'entrer depuis quelques instants, l'hafelin situé derrière le comptoir éleva la voix pour interpeler les quelques clients qui relevèrent aussitôt le nez de leur chopine :

- Bon les gars, que proposez-vous de faire contre ces deux espions !?

[ZOLTAN]

Le cœur de Pabon se glaça mais ne paniqua pas. Il pensa à sortir sa dague en silence mais n'en fit rien, après tout ils étaient invisibles. Légèrement anxieux attendit la suite des événements.

Torshar Boisvert était terriblement frustré. Suivant le dernier rapport reçu ce matin, le mercenaire justicier Frago n'avait pas trouvé grand chose. Le moyen de découvrir ce médaillon se résumait à réinterroger un aubergiste bizarrement amnésique. Torshar en tant que second du chef des mains rouges de Melandis avait aussi la possibilité de se renseigner auprès d'un certain Jimmy Dent-creuse, chef des Mains de Brandobaris à Evendum. Il fricotait avec les mains rouges mais aussi avec tout ce qui n'était pas avouable de la contrée.
Comme il n'avait pas le temps de trouver un temple de sa maîtresse Shar pour plus de renseignements, ce Jimmy allait payer pour tout s'il ne se montrait pas plus utile à ses desseins.

[Kasumi]

Pabon se sentait seul : il n'avait pas la possibilité d'observer la réaction de Rufie qui était lui même invisible. Parler, même en chuchotant n'était pas non plus une option car elle révélerait immanquablement sa position. Mais heureusement pour les nerfs du jeune halfelin, le suspense fut de courte durée quand celui qui devait être le bourgmestre ajouta :

- On ne pas les laisser fureter autour du sanctuaire. Cela fait déjà des jours qu'ils le cherchent et les protections de Brandobaris ne sont plus ce qu'elles étaient...

[ZOLTAN]

En entendant le nom de Brandobaris, Pabon donna un coup de coude à Rufie, évidemment son coude ne rencontra que le vide.

Tout un tas de pensées lui vinrent mais il prit sur lui de rester silencieux sans trépigner. Il était certain que ses oreilles s'allongeaient dangereusement, il vérifia quand même si c'était la cas.
Rassuré, il attendit la suite.

[Kasumi]

Il y eu des voix pour protester que les protections de Brandobaris s'étaient étiolées y compris pour ce qui concernait le village : le dieu n'avait plus donné signe de sa présence depuis bien trop longtemps et il était donc inutile de se préoccuper de ses vieux sanctuaires. Ces remarques venaient d'une table occupée par de jeunes halfelin, guère plus vieux que Pabon lui-même. Mais un de leurs aînés leur rabattit rapidement le caquet :

- On ne peut pas se permettre de laisser ces trésors aux mains de la Main Rouge ! En plus, le retour de leurs espions signifie que quelque-chose d'important se prépare. Que ce soit le retour de Brandobaris ou une grosse opportunité, nous devons nous tenir prêts. Ces espions rôdent toujours à la tombée de la nuit près du vieux puits. Je propose que tous les gars courageux les y attendent cette nuit : nous leur tombons dessus, nous les capturons et nous les faisons parler !

[ZOLTAN]

Pabon redonna un coup de coude à Rufie, et... son coude ne rencontra encore que le vide.

Ces braves halfelins allaient faire tout le boulot, mais Pabon aurait voulu y participer. Tout dépendait de Rufie.
Il manqua de renverser une chope vide en brassant l'air pour le repérer et convenir de la stratégie à suivre, il se figea et pria que Rufie se manifeste.

[Kasumi]

Le jeune halfelin sentit une pression légère mais assurée sur son épaule et une légère traction qui le dirigeait vers la porte toute proche. Rufie estimait sans doute en avoir assez appris ou alors il craignait que leur présence ne finisse par être remarquée. Les jeunes halfelins qui avaient protesté plus tôt venaient de finir rapidement leur chopine et se levaient, apparemment décidés à vider les lieux. C'était une aubaine pour bénéficier de l'ouverture de la porte, voire de les suivre pour en apprendre davantage à leur sujet.

[ZOLTAN]

Pabon suivi le mouvement sans bruit et il ee retourna vers la place où il pensait que Rufie était, et chuchota malgré l'éloignement des jeunes halfelins:

- Bon, quel est le plan ?

[Kasumi]

Rufie le guida vers un coin isolé de ce qui tenait lieu de place du village. Cet endroit permettait de garder à l'oeil de groupe de trois jeunes adultes qu'ils avaient suivi hors de la taverne tout en restant hors de portée d'oreille - du moins tant qu'ils se contenteraient de parler à voix basse. Brandobaris sembla indécis :

- J'ai besoin de savoir à quel point les habitants me sont restés fidèles et aussi si ceux-là constituent une menace pour nos plans. Avant d'attendre les espions dont il était question, il serait plus prudent de savoir où nous mettons les pieds. Partant de là, je vois trois possibilités : soit tu te mêles au groupe de jeunes et cherches à gagner leur confiance, soit tu te présentes aux autorités du village comme un de mes fidèles pour en faire de même. Soit nous continuons à observer en cachette chacun un des groupes mais sans pouvoir les influencer.

[ZOLTAN]

Pour Pabon, rester invisible n'était pas une bonne chose, et se faire passer pour un adepte présentait trop de risque: sa connaissance des préceptes de Brandobaris était quasi nulle.
Il restait la solution du copinage, pour un halfelin sociable comme lui, c'était l'évidence.

- D'accord pour aller parler aux les jeunes halfelins mais ils vont me demander d'où j'arrive et pourquoi je suis là, enfin moi c'est d'abord ce que je demanderai en voyant un inconnu arriver !

[Kasumi]

Rufie acquiesça et entreprit de résoudre le problème soulevé par Pabon en les menant à nouveau à quelques toises du petit village. Là, il mit fin à son invisibilité mais pas à la sienne. Le jeune halfelin eut toutefois la certitude que le dieu ne l'avait pas abandonné car il lui souffla de nouvelles instructions :

- Tu n'as qu'à te présenter sous ton jour le plus naturel : les nôtres sont curieux de nature. Montre-toi au grand jour avec des récits de ton voyage - mais ne parle surtout jamais de moi, ils se méfieraient ! Si tu as un problème, je tâcherai de te sortir de là.

[ZOLTAN]

Pabon se dirigea donc droit vers les halfelins, le chapeau oscillant à son pas décontracté, un joyeux sourire aux lèvres. Avant même que l'un d'entre eux ne réagisse il clama:

- Salut à vous, je suis bien content d'être enfin arrivé aux collines rouges, il faut dire que de Lumenis, ça fait une sacrée trotte !

L'un d'entre eux, le plus curieux s'il est possible, lui demanda qui il était.

- Je suis Pabon, acrobate, lanceur de couteaux, conteur et apprenti barde, connu comme "le petit bateleur halfelin" pour votre plaisir.
Il fit une révérence extravagante quelque peu gâchée par la quasi cute de son chapeau qu'il rattrapa de justesse avant qu'il ne touche terre.
- On m'a dit que c'est un endroit tranquille ici, il faut dire qu'une bande de méchants recherchent les membres de ma famille qui sont surement ici pour leur échapper. J'aimerai leur parler.

Une sorte de soupir désespéré se fit entendre derrière lui, Rufie devra aussi apprendre la subtilité à un certain halfelin de sa connaissance.

[Kasumi]

Son apparition avait presque réussi à susciter plus de curiosité que de suspicion de la part des jeunes gens. La mention de Luménis notamment - symbole de légendes extravagantes pour des jeunes ne s'étant jamais éloigné de plus d'une journée de marche de leur village - avait fait forte impression. Mais Pabon avait sentit trois paires de regards le dévisager à sa dernière réplique. Le silence se fit, lourd et incertain avant que le plus âgé des trois jeunes halfelins ne prenne la parole :

- Soit tu es l'espion le moins subtil qu'on nous ait envoyé, soit tu es un affabulateur des plus malchanceux... Heureusement que tu es tombé sur nous cela dit : les autres t'auraient jeté au trou sans en écouter davantage !

[ZOLTAN]

- Hola, Je ne veux pas finir au fond d'un trou ! J'ai pas fais tout ce chemin et vécu autant d'aventures pour ça, si vous ne savez pas où se trouve Dor Brundherbe et Bree Nuagegris ou bien encore Tamara Feuillemorte, je m'en vais. Comme vous le voyez, j'ai les yeux gris des Nuage gris, et on espionne pas sa propre famille, c'est pas bien.
Je pensais vous raconter mes aventures extraordinaires en attendant de les rencontrer mais je les chercherai moi-même si c'est comme ça.

Il leur tourna le dos mélodramatiquement et l'air mécontent, mais un petit sourire malicieux aux lèvres, après tout il n'était pas conteur pour rien, et même si son public n'avait qu'une dizaine d'années au plus habituellement, il savait comment jouer avec. Il avait été à bonne école avec sa Mamou.

[Kasumi]

Sa menace eut tout à fait l'effet escompté : bien qu'il reconnaisse à contrecoeur ne pas connaître les noms que Pabon citait, le jeune halfelin fit une tentative précipitée pour le retenir :

- Mais je suis certain qu'on retrouvera la trace de tes parents : tu as besoin de notre aide ! On a juste besoin de plus d'informations... Oui c'est ça, il faut que tu nous racontes tes voyages !

[ZOLTAN]

Pabon ne se fit pas prier, ils s'assirent en rond et il leur raconta ses aventures, en exagérant certains effets dramatiques.
Il transforma le nom de Rafie en Sandro Bibra le grand magicien (anagramme de Brandobaris), Grunt devint Trung, mais Jimmy dent-creuse garda son nom.

Le résultat fut assez satisfaisant, les halfelins comprirent que les parents de Pabon étaient surement cachés dans les collines rouges depuis longtemps et commencèrent à proposer des noms.
Après un longue réflexion, ils tombèrent d'accord que seule la vieille "allumée" de Mim Rochegrise et son mari Poc Prévert correspondaient à Bree Nuagegris et Dor Brundherbe.
La vieille conteuse Jana Arbremort pouvait être Tamara Feuillemorte, seulement voilà, personne ne savait où les trouver depuis près d'un an.
Seuls les vieux grincheux qui dirigeaient ce village pourraient le savoir, et ils expliquèrent à Pabon qu'ils n'étaient pas très bavards sur ce genre de chose.

Pabon les remercia de leurs efforts pour l'aider et demanda où il pouvait dormir ce soir. Comme il n'y avait pas d'auberge, ils lui indiquèrent les bois proche du village où il pourrait camper tranquille et le terrier taverne pour s'y restaurer. La journée étant encore longue, il dû promettre de leur raconter la vie à Lumenis le lendemain pour se débarrasser d'eux et converser tranquillement avec Rufie.

[Kasumi]

Celui-ci fut positivement impressionné par les résultats obtenus grâce à l'approche directe de son jeune compagnon de route.

- Evidemment, je ne m'y serais pas pris ainsi, ces jeunes ont la langue bien pendue et toutes les informations que tu leur as livré auront tôt fait de faire le tour du village... Mais peut-être est-ce un mal pour un bien ? Peut-être que les "vieux grincheux" accepteront de te parler. Si tu apportes quelques preuves pour gagner leur confiance, ils pourraient se laisser persuader.

[ZOLTAN]

Pabon pensa qu'il était mieux d'expliquer son plan à Rufie, ses conseils seront essentiels pour que cela marche.

- J'espère justement qu'ils parleront aux "vieux grincheux", eux seuls sauront où se trouve ma famille, en plus j'ai toujours les lettres et autres babioles que j'ai montré au mage devin pour venir ici. Je saurais quoi leur répondre s'ils sont soupçonneux, c'est comme le ricocher d'un caillou, si on vise directement c'est agressif, si on tape un arbre avant, on peux prétexter la maladresse mais le résultat est là, ils ont le caillou en pleine poire. Il m'aurait pas laisser parler si j'avais été les voir directement.
Part contre, penses tu que de parler de mon médaillon est nécessaire ? Je peux leur montrer mais ils risquent de demander d'où il vient, et comme je n'ai pas d'explication claire... Il réfléchit un court instant et ajouta, D'ailleurs, il me fatigue lorsqu'on utilise la magie comme l'invisibilité et ne sert pas à grand chose quand j'absorbe un truc avec un effet magique comme la potion de transformation.

Il prit la pomme que Rufie lui tendait, croqua dedans et reprit avant que Rufie puisse lui répondre, Ce truc est magique c'est sûr mais je ne comprend pas comment il fonctionne, j'ai bien cru mourir à cause de lui, il est surement bénéfique mais il est dangereux parfois, j'aimerai que tu m'en dise plus, il est à ton effigie après tout, tu comprends hein.

[Kasumi]

Rufie était d'avis de ne pas risquer tous leurs atouts sur une première entrevue :

- Restons à l'écart du village pendant une heure ou deux pour laisser le temps à la rumeur de répandre ta présence et ce pour quoi tu es venu. Tu devrais ensuite pouvoir parler aux aînés en leur montrant tes documents quand ils se montreront soupçonneux. Le médaillon... Il vaudra mieux le garder par devers toi tant que ce ne sera pas nécessaire de faire autrement. il est trop précieux ettrop providentiel pour qu'on te fasse d'emblée confiance si tu le mets sur la table.

Le dieu marqua une longue pause avant de poursuivre par la question directe que lui avait posée Pabon :

- Ce médaillon est un symbole de ma présence spirituelle. En cela, il est autant bénéfique que dangereux : il t'aidera auprèsde mes fidèles serviteurs mais il ne m'en reste moins que d'ennemis. Tant que tu ne pourras pas absolument faire confiance à quelqu'un, il vaut mieux le garder caché. Je peux d'ailleurs le dissimuler aux yeux extérieurs...

Encore une fois, Rufie ne livrait pas tous les renseignements demandés mais il ne s'était jamais encore montré aussi dissert sur ce médaillon.

[ZOLTAN]

- Ah si mon Papou avait pu le rendre invisible !

Il tendit le médaillon à Rufie avec un soulagement visible. Rufie fit une passe de la main et lui repassa autour du cou.
Pabon sentait le médaillon mais ne voyait plus. Il prit le chemin du petit bois proche du village en espérant que Rufie le suive, puis s'assit sur la souche d'un arbre récemment coupé d'une petite clairière au centre du bois.

- On va être bien ici, hein ? Tu peux redevenir visible ?

[Kasumi]

Rufie répondit d'un air peiné à la demande du jeune halfelin :

- Je crois que ce ne serait guère souhaitable : il y a peu de risques, mais certains pourraient avoir des doutes quant à ma nature sinon me reconnaître. Je resterai à tes côtés pour te donner des conseils ou te tirer d'une mauvaise situation mais je préfère rester en retrait tant que je ne suis pas contraint de me révéler. Et puis ce sont mes fidèles après tout : un dieu se doit de soigner ses entrées !

[ZOLTAN]

Pabon soupira, puis entreprit de vider son sac à bretelles pour en répertorier son contenu. Il en ressortit la cape de dissimulation, réfléchi les yeux en l'air puis interrogea Rufie:

- J'aimerai savoir ce qu'ils se disent, tu crois que je dois jeter un coup d'œil là-bas, ou ton corbeau, à moins que tu t'en charges ?

[Kasumi]

Rufie réapparut temporairement - il pensait ne pas risquer d'être découvert s'il restait à l'écart du village. Il sourit à Pabon et répondit d'un ton inhabituellement protecteur :

- C'est mon tour de travailler : autant ne pas risquer de te faire repérer à espionner et gâcher tous tes efforts ! Et puis je suis tout aussi curieux que toi de savoir ce que ta tentative a donné. Tu devrais retourner au village et t'amuser avec tes congénères, tu l'as bien mérité.