[Quête] En pleine mer

[Althéa]

Ce n'était pas une baleine, mais pas du tout. Pire encore, c'étaient des naufragés qu'ils avaient devant eux. Sans attendre, elle alla en courant jusqu'au capitaine.

"Il y a un radeau avec trois ou quatre personnes dessus. Ils ont besoin d'aide."

Elle évita de se demander ce qui se serait passé s'ils n'avaient pas eu une longue vue à disposition et ne s'étaient pas rendu compte de quoi il s'agissait en réalité.

[Aigéan Valtameri]

Valtameri lui décocha un regard dubitatif, puis prit sa propre longue-vue et scanna un moment la mer.
" Je ne vois rien, dit-il. A mon avis, vous avez dû avoir une hallucination. Un mirage. Cela arrive parfois quand il fait très chaud et que la mer est étale. Nos sens nous jouent des tours."
Sur ces entrefaites, il rangea son instrument et reprit sa navigation.

[Althéa]

Amélie écarquilla les yeux avant de secouer la tête.

"Ce n'est pas possible. Je l'ai vu et Soren aussi les a vus, même s'il pensait qu'il s'agissait d'une baleine."

Elle se sentait inquiète à la fois pour les "naufragés" et sa santé mentale.

[Galathée]

Valtameri jeta un oeil vers le prêtre, qui lui fit signe et pointa dans la direction approximative du radeau. Le capitaine poussa un bref soupir.
" J'imagine que vous ne pouvez pas tous les deux avoir vu la même chose..."
Il héla Joshua et lui refila le gouvernail avant de rejoindre le Sunite. Il reprit ensuite sa longue-vue. Il observa quelque chose pendant quelques secondes, puis poussa un nouveau soupir.
" La côte est toute proche."
C'était vrai, on la voyait aisément puisqu'ils cabotaient.
" Ils la rejoindront aisément par leurs propres moyens."
L'affaire entendue, Valtameri retourna vers son gouvernail.

[Althéa]

Amélie soupira, rassurée. Les naufragés et sa santé mentale s'en tiraient en fin de compte très bien. Tranquillisée, elle put retrouver sa douce oisiveté entre ciel et mer. Elle alla chercher son carnet de croquis et installée sur le pont, elle reprit ses esquisses.

Angèle quant à elle apposa enfin le point final à sa lettre. Restait à savoir si elle oserait l'envoyer.

[Galathée]

Soren parut stupéfait qu'Amélie abandonne la partie si rapidement, mais n'en dit rien, et préféra accompagner Valtameri qui s'esquivait vers le gouvernail. Quand Amélie remonta avec son carnet de croquis, la conversation avait pris fin, cependant. Soren s'était réinstallé près de la proue et l'Ivresse n'infléchit pas sa trajectoire, poursuivant vers le nord.

Les quelques jours suivants n'apportèrent pas de grands changements : il n'y eut plus de tempête, il faisait beau, le vent soufflait dans la bonne direction, et le petit voilier progressait à vive allure, toujours à portée du rivage verdoyant. Ils dépassèrent des plages, des falaises, des criques, firent escale quelques heures dans un village pour se ravitailler, puis repartirent. Ils bifurquèrent ensuite vers l'est, dans une zone plus agitée : ils étaient arrivés en vue de l'embouchure de la Sereine, qu'ils remonteraient dans les prochains jours.
" C'est l'endroit où il est possible de descendre, si vous préférez continuer à pied, dit Joshua tandis qu'ils observaient la rive. Mais vous êtes évidemment les bienvenues jusqu'à Erhedun...."

[Althéa]

Hrp : Au temps pour moi, je ne savais pas qu'il y avait encore un dialogue possible sur les naufragés. Le capitaine avait l'air très sur de lui.

Le bateau avait affronté une tempête et voguait encore. A la longue, Angèle et Amélie s'était familiarisées avec l'équipage et le bâtiment sur lequel elles voyageaient. C'est à présent le voyage à pied qui entrait dans le domaine de l'inconnu. Alors si en plus, le bateau faisait voile directement vers leur destination finale ...

"Si cela ne vous pose pas de soucis, nous continuerons avec vous jusqu'à Erhedun.", dit Angèle.

Elle avait l'air totalement sereine, du moins pour le moment.

[Galathée]

Sereine comme la rivière qui s'écoulait sous le pont. Elle était tranquille, à cette hauteur, et une fois passés les remous de l'embouchure, ils purent la remonter à la voile, grâce à un vent tonique qui s'engouffrait dans leurs voiles, parfois par rafales, en les faisant claquer. A certains endroits, où la Sereine était plus nerveuse, des équipes de halage attendaient, boeufs ou mulets attelés, et l'Ivresse y trouvait le coup de pouce nécessaire pour poursuivre sa route. Les barges étaient plus nombreuses dans l'autre sens, se laissant porter par le courant tranquille. En plein été, le niveau de la rivière était bas et dans certaines zones, elle s'apparentait presque à un lac parsemé de roseaux, sans qu'on puisse déterminer, à sa surface, si elle coulait dans un sens ou l'autre.
La distance à franchir n'était pas énorme, mais il leur fallut trois jours pour atteindre Erhedun. Ils y parvinrent un peu avant midi, le troisième jour, dépassèrent un petit sanctuaire, situé sur la rive nord, en hauteur, puis se glissèrent entre les premières maisons et entrèrent dans la cité.