[Lieu] Les Rocheuses du Dragon

[Galathée]

" Comme tu veux. Mais je pense qu'Eyri fait mieux de rester avec Félicie. Il est manifestement gêné par le bruit et ce que nous entendons ici n'est rien par rapport à ce que ça sera là-bas. Finalement, l'écurie, c'est encore le plus proche du sous-bois.
— A mon avis, il voudra pas décrocher de son cerf, mais j'irai voir, si ça peut te rassurer." ajouta la halfeline.
Kalju monta néanmoins se délester de son sac puis ils regagnèrent la rue terreuse.
" Je vais aller tout de suite à la pierre. Je pourrais poser des questions mais ça ne me répondra pas aussi bien que d'évaluer directement les lieux."
Ils dépassèrent des maisons qui ressemblaient à des habitations, d'autres à des échoppes, des entrepôts et un certain nombre de vastes bâtiments qui étaient peut-être des dortoirs, ou des ateliers, ainsi qu'un vaste hangar qui était apparemment une cantine. Des blocs de pierre étaient charriés par des équipes d'hommes et d'animaux, depuis la muraille éventrée de la montagne.
" On extrait du grès, ici, remarqua Kalju. Si ton ami cherchait du marbre, il est fatalement à la seconde carrière."

[Voyageuse]

" Probablement. Je le retrouverai peut-être là-bas..."
Puisqu'il n'y avait qu'une seule route, ils le croiseraient fatalement s'il avait fini ses tractations avant qu'ils arrivent. Elle espérait qu'il lui en dirait davantage sur ce que voulaient les ithilliens, sur ce qu'il avait pu apprendre durant sa captivité, et sur la façon dont les choses s'étaient terminées... mais elle n'avait aucune garantie qu'il le ferait, au fond. Il savait mentir et garder les secrets qu'il souhaitait. Il valait mieux qu'elle n'en attende pas trop, et qu'elle se prépare à ce que sa curiosité demeure inassouvie. Mais d'un autre côté... pourquoi chercherait-il à lui mentir ?
" Tu penses que tu vas pouvoir comprendre ce qui se passe une fois devant la carrière ? Tu t'y connais en technique d'extraction ? " questionna-t-elle avec intérêt, chassant de son esprit ces spéculations oiseuses.

[Galathée]

" Pas à cette échelle, dit Kalju. Dans ma région, on prélève des pierres sur les affleurements, mais nos besoins sont modestes. On essaie de réutiliser ce qui a déjà servi en reprenant la pierre de vieux murs ou de vieilles maisons, dans une large mesure. Il n'y a pas de carrière à proprement parler, et aucune mine d'importance."
Il eut un léger haussement d'épaules.
" Mais je sens la pierre d'une manière indéfinissable. Donc je saurai si c'est le lieu des failles ou pas. Je poserai peut-être des questions, mais je pense que ce sera largement superflu."

[Voyageuse]

" C'est pratique, ce don", conclut Astrée.
Ils sauraient très vite si la carrière était la bonne ou non, s'ils devaient poursuivre leur route. Elle n'en oubliait pas pour autant qu'elle devait aussi s'enquérir de Réginald.
Elle observait avec curiosité le grouillement d'activité autour d'eux. Le bruit, la poussière, les humains déplaçant de lourdes charges... elle comprenait parfaitement le malaise d'Eyri et le partageait presque.

[Galathée]

" Une fois tous les dix ans, répondit Kalju, sans émotion particulière. Je le troquerais volontiers contre le droit d'être propre de temps en temps."
Ils étaient parvenus à une nouvelle barrière en travers de la route. Un homme les y précéda et leva la main.
" Halte-là, on ne passe pas. La carrière est interdite aux personnes qui n'y travaillent pas. Raisons de sécurité. Si vous voulez la voir de plus près, nous organisons des visites guidées. Il faut vous adresser à la boutique."
Il désigna une petite échoppe en retrait.
" J'aurais voulu parler au contremaître, est-ce possible ? demanda Kalju.
— Vous pouvez demander aux bureaux. Ils sont de ce côté.
— Merci."
Et le genasi fit demi-tour sans parlementer.

[Voyageuse]

Astrée n'insista pas davantage. Le contremaître était le meilleur interlocuteur pour s'enquérir de la présence de Réginald, de toute façon. Et il était apparemment la seule personne capable de leur ouvrir le chemin. Elle se tenait prête à appuyer la demande de Kalju, s'il était nécessaire d'argumenter, mais il connaissait son affaire bien mieux qu'elle.
Elle se contenta donc de suivre Kalju en direction des bureaux indiqués.

[Galathée]

Ils gravirent un petit escalier de pierre le long d'une façade aux sculptures ornementées, qui détonnait sur l'ensemble, et visait sans doute à impressionner le visiteur. Dans une pièce en surplomb, deux hommes travaillaient, chacun à une table, dans un océan de paperasse. Ils leur indiquèrent des chaises et ils durent patienter une dizaine de minutes avant que l'un d'eux leur fasse signe d'approcher.
" Désolé, c'est le rush automnal. On n'embauche plus, si c'est ça la question, mais je peux prendre vos coordonnées pour le printemps prochain. On n'a plus de maison familiale, cependant. Toutes les places restantes sont en dortoir."
Kalju secoua la tête.
" On n'est pas là pour ça. Je voudrais voir le contremaître.
— Il faut prendre rendez-vous. C'est pour affaires ?
— Pas vraiment. C'est pour visiter la carrière et connaître un peu les méthodes d'extraction et les événements récents.
— Ah... Et vous ne voulez pas faire la visite guidée ?
— Non.
— Je vais voir ce qui est possible."
Il se tourna vers Astrée.
" C'est pour la même chose, je suppose ?"

[Voyageuse]

Astrée acquiesça, tout en songeant que la visite guidée aurait pu suffire à Kalju pour en savoir davantage : il disait qu'il lui suffisait d'explorer les lieux pour se rendre compte si la faille venait d'ici... mais ils verraient bien ce que dirait le contremaître, après tout. Ils verraient également à quel genre d'homme ils avaient affaire. Il serait temps d'opter pour la visite guidée si le responsable refusait de coopérer... en espérant qu'on ne les en empêche pas. Mais il n'y avait pas de raison.
" Oui, je suis avec lui. Mais je cherche aussi un certain Réginald, je ne sais pas s'il travaille à cette carrière ou à l'autre. Vous le connaissez peut-être ?"

[Galathée]

" Reginald ? Vous voulez dire Reggie ? demanda l'homme. Si c'est lui, il travaille pour la carrière mais pas à la carrière. Ce n'est pas un ouvrier. Il est en charge de la sécurité des acheminements. Vous le trouverez soit à la caserne, soit sur la route entre ici et la carrière de marbre, soit à la carrière de marbre. Vous pouvez vous adresser à la caserne directement, ils pourront vous dire quoi. Nous n'en savons pas davantage, nous sous-traitons."

[Voyageuse]

" J'irai à la caserne, dans ce cas. Merci pour l'information."
S'il se trouvait sur la route, elle s'imaginait déjà devoir arrêter tous les convois pour interroger les convoyeurs. D'un autre côté, il ne devait pas y avoir tant de convois que ça...
Pour l'heure, elle allait se concentrer sur cette histoire de faille. Elle rejoindrait la caserne plus tard.

[Galathée]

L'homme avait quitté la pièce, les laissant sur leurs chaises, à attendre à nouveau.
" Tu peux tout de suite aller chercher ce Réginald, lui dit Kalju. A mon avis, je vais attendre un moment. Et je peux me débrouiller ensuite. Ce sera une perte de temps pour toi. Et l'atmosphère dans la carrière ne va pas te plaire."

[Voyageuse]

" J'ai le temps, tu sais... Et un passage à la caserne ne prend que quelques minutes. Mais tu as raison sur le fait que l'atmosphère de la carrière ne va pas vraiment me convenir..."
Elle hésitait.
" Tu es sûre que je ne peux t'être utile en rien ici ? Est-ce que le fait d'être deux aurait plus de poids ? Bon, tu me diras, c'est pas moi qui vais les impressionner... Et je n'y connais rien."
Elle se sentait simplement ennuyée de l'abandonner ici. Mais elle savait, au fond, qu'il n'avait pas besoin d'elle et qu'il se débrouillerait très bien tout seul.

[Galathée]

" Avec l'allure que j'ai, j'ai un certain pouvoir de persuasion en ces lieux, dit le génasi avec un sourire calme. Tu peux vraiment y aller. Je pense que ça vaut la peine d'aller jeter un oeil sur ce que bricole Félicie, aussi, si nous voulons être sûrs de pouvoir repartir demain matin."
Il se tut un instant.
" De ce que j'entends, leurs méthodes d'extraction sont assez conventionnelles. A moins d'une pénétration imprévue dans une faille souterraine, je ne crois pas qu'ils soient responsables pour mes problèmes et ceux d'Eyri. Je peux me tromper, et je vais vérifier, mais je pense que nous poursuivrons notre route demain."

[Voyageuse]

Astrée acquiesça sans insister davantage. Le génasi connaissait son affaire.
" Nous prendrons donc du ravitaillement en conséquence... Et de toute façon, il vous en faudrait également pour le retour. Je me demande même, vu la réaction d'Eyri, si nous ne devrions pas reprendre la route ce soir et camper plus loin. Je vais voir comment il se porte, après la caserne. J'espère qu'il a pu se détendre un peu... Et tu nous raconteras ce que tu as pu découvrir, à ton retour."
Il ne lui restait plus qu'à trouver la caserne en question. Peut-être près du bâtiment qui ressemblait à une cantine...

[Galathée]

Astrée dut interroger un local pour trouver la caserne. Elle se trouvait à la sortie du village, là où la route repartait vers l'est et la seconde carrière. Elle trouva sans mal quelqu'un pour la renseigner.
" Reggie est sur la route, à mon avis, dit l'homme. On a eu des soucis avec un ours. Comme il n'est pas encore rentré, il doit lui donner du fil à retordre. Ou alors il a amené la carcasse au Marbre. C'est possible, s'il était plus près."

[Voyageuse]

" Est-ce qu'il est possible qu'il rentre ce soir ? Évidemment, vous ne pouvez pas savoir... Bon, mais je repasserai en quittant le village, c'est plus sûr, au cas où il soit rentré entre-temps."
L'homme était donc une sorte de rôdeur, chargé de veiller à la sécurité de la route. C'était mieux qu'un simple chasseur, de son point de vue... Ils devraient pouvoir s'entendre sur bien des points, et elle éviterait les sujets de discorde.
A moins qu'il n'y ait d'autres informations utiles à glaner ici, elle comptait redescendre vers le gîte et le comptoir, à la recherche de Félicie, puis d'Eyri.

[Galathée]

" Aucune idée, dit l'homme. Il peut rentrer ce soir, demain, dans dix jours... La montagne n'est pas très portée sur les horaires fixes."
Astrée put donc rejoindre le gîte, où elle retrouva Félicie. Celle-ci bavardait avec deux hommes inconnus, à table, mais les salua et retrouva Astrée dès qu'elle parut.
" Ça va ? Tu as eu ta dose de rochers ?"

[Voyageuse]

" Kalju a préféré y aller seul, répondit Astrée avec un haussement d'épaules. Je n'ai pas insisté, je l'ai laissé en train d'attendre le contremaître pour obtenir le droit de visiter. Il nous racontera... mais a priori, il pense que le problème n'est probablement pas ici."
Elle s'assit à l'une des tables, jetant un regard intrigué aux deux inconnus avec qui Félicie avait discuté.
" Et toi, de ton côté ? Tu as fait le plein de victuailles ? Et des rencontres intéressantes ?"

[Galathée]

" Bah, j'ai bavardé avec les gens. C'est ma spécialité, de bavarder."
Elle sourit.
" Ils étaient venus chercher du travail mais la carrière n'embauche plus à cette période : les activités vont ralentir pendant l'hiver, le temps est trop maussade. Alors ils discutent de ce qu'ils vont faire..."
Elle baissa la voix.
" A mon avis, c'est comme ça que les prospecteurs apparaissent... Je ne crois pas qu'ils vont retourner de là où ils viennent avant qu'il fasse vraiment trop rude."
Elle haussa les épaules.
" Et oui, j'ai renfloué nos réserves. Il n'y a pas grand chose, au comptoir, mais assez pour se débrouiller pendant les quelques jours à venir, encore."

[Voyageuse]

" Tu as trouvé tout ce qu'il fallait en quantité suffisante, tu penses ? De toute façon, au pire, on pourra compléter avec un peu de chasse et de cueillette. On se débrouillera. Et si on doit poursuivre plus loin, j'espère que Kalju trouvera ce qu'il cherche à la seconde carrière. S'il faut faire le tour de tous les prospecteurs sauvages, ça deviendra compliqué..."
Elle haussa les épaules.
" Et tu as vu Eyri ?"

[Galathée]

" Il est resté un moment avec les animaux, puis il est parti. Ne fais pas cette tête : il est capable de rester discret, il va juste visiter, je pense. Il n'a pas aussi peur que tu le crois : c'est un ado, il est curieux. Il a bien l'intention de frimer quand il sera rentré, j'en suis sûre. Bref, il est en vadrouille dans le village. Mais il rentrera sûrement quand son estomac le lui conseillera."
Félicie sourit.
" Et je ne crois pas qu'on devra faire le tour des prospecteurs sauvages : ils cherchent de l'or dans les ruisseaux et des affleurements de pierres précieuses. Pas de quoi fendre la terre."

[Voyageuse]

" Peut-être que certains peuvent avoir l'idée d'aller jusqu'à l'ancienne mine. Je n'ai pas pensé à demander à la guilde pourquoi ils avaient déconseillé à Kalju d'y aller, d'ailleurs. Mais je suppose qu'ils ont rarement les moyens de causer de vrais dégâts, de toute façon, à moins de savoir manier la magie."
Si elle en avait l'occasion, elle demanderait à Kalju ce que lui avaient dit les montagnards sur cette fameuse mine. Quant à Eyri, puisqu'il avait réussi à se détacher de son cerf, c'était signe qu'il avait surmonté sa peur, et elle en était soulagée. Elle l'imaginait très bien espionner les activités diverses du village en se glissant de cachette en cachette. Il n'y avait aucune raison qu'il s'attire des ennuis, a priori.

[Galathée]

Astrée put constater que Félicie avait adéquatement renfloué leurs réserves, de légumes frais, notamment. Elle ne vit pas contre pas Eyri avant le retour de Kalju. Celui-ci s'installa à table, encore plus gris que d'ordinaire, tandis que Félicie se proposait de leur fristouiller un petit repas. Les autres occupants du gîte étaient discrets et ne tentèrent pas de s'imposer parmi eux. Ils avaient l'air d'hommes simples, un peu découragés sans doute d'avoir été éconduits par le contremaître, mais sans noyer un quelconque désespoir dans l'alcool ou la fureur.
Le génasi anticipa les questions de la druidesse, sans doute habitué, désormais, à ce qu'elle les pose d'emblée.
" Ce n'est pas ici. Et si le contremaître est honnête, ce ne sera sans doute pas à la carrière de marbre non plus, mais vu la nature de la roche, je vais quand même aller voir. Ils pourraient avoir touché quelque chose sans en avoir conscience. Je repartirai demain matin."

[Voyageuse]

" On va t'accompagner. Les réserves ont été renflouées, tout est prêt..."
Il ne manquait qu'Eyri, mais il les attendrait certainement, prêt à partir, avant l'aube.
" S'il s'avère qu'il n'y a rien d'anormal à la carrière de marbre, tu vas poursuivre ensuite jusqu'à la vieille mine ?"

[Galathée]

" Oui. Je ne peux pas rentrer chez moi avant d'avoir trouvé la source du mouvement. Mais nous avons le temps : cela fait à peine quelques jours que nous avons quitté la forêt. Je ne m'attendais pas à régler ça en deux coups de cuillère à pot."
Il eut un léger sourire dans son faciès gris.
" Je ne suis pas, comme Félicie ou toi, pressé. Il y a urgence, bien sûr, mais les urgences de la pierre ne sont pas les urgences du vivant."

[Voyageuse]

Astrée échangea un regard avec Félicie avant d'afficher une mine faussement outrée.
" Hey, qu'est-ce que tu es en train d'insinuer ? Tu trouves qu'on a l'air pressées ? Félicie avec son année entière à voyager tranquillement ? Ou moi... ? Bien sûr, je voudrais avoir quitté les montagnes avant les rigueurs de l'hiver, mais d'ici là j'ai tout mon temps !"
Elle secoua la tête en souriant.
" Bon, évidemment, si tu comptes passer deux ans à étudier le phénomène, on est hors concours !"

[Galathée]

" Vous avez tout le temps besoin que les choses avancent. Moi je pourrais rester deux mois ici sans trouver le temps long." se défendit Kalju.
Félicie n'écoutait que d'une oreille.
" Je suis tout à fait impatiente et absolument fière de l'être, dit-elle en venant leur apporter ce qu'elle avait concocté, une poêlée de lardons, tubercules et autres légumes de saison aux herbes aromatiques. Heureusement que je suis là pour t'obliger au mouvement. Cela dit, si tu décides de camper dans la montagne pendant deux ans, je m'en irai. J'ai vu des routes qui vont par ici et d'autres par là, j'en emprunterai une au petit bonheur la chance !""

[Voyageuse]

" Elles ne mènent pas à grand-chose, ces petites routes, observa Astrée. Tu risques de te retrouver juste dans l'antre d'un ours... La seule digne de ce nom, c'est celle où nous sommes. Et surtout, si tu prends la tangente, on ne pourra plus profiter de tes talents de cuisinière, ce serait dommage ! Ça sent rudement bon... Et c'est plus ravigotant que la cuisine des elfes !"
Les effluves lui aiguisaient l'appétit. Elle eut une pensée pour Eyri, se demandant s'il grignoterait dans son coin, caché dans l'écurie, ou s'il oserait se mêler à eux. Il n'y avait guère de monde au gîte : peut-être oserait-il....

[Galathée]

Et il osa, en fin de repas, se glisser près d'eux. Il fit comme s'ils étaient invisibles, mais Félicie, réprimant un rire, lui servit une assiette. L'elfe parut décontenancé par ce qu'on lui offrait, mais s'y essaya, furtivement, comme un animal chapardeur. Sans doute percevait-il la curiosité des autres voyageurs qui n'avaient sans doute jamais vu un elfe à cette distance de la Lorien, mais il fit comme si de rien n'était, rayonnant de nervosité tout en mangeant. Ni Kalju, ni Félicie ne lui prêtèrent ensuite attention, poursuivant leur conversation.
Il allait faire plus froid dès le lendemain et il risquait de pleuvoir. La route demeurait large et praticable, à l'exception d'un endroit où il fallait franchir un dénivelé important. Il y avait apparemment un système de grue pour convoyer la pierre, mais il leur faudrait emprunter un sentier étroit et accidenté. Il n'y avait pas de réel danger, mais s'il y avait un groupe en train de le franchir, ils perdraient sans doute un peu de temps.

[Voyageuse]

Perdre du temps le long d'un sentier accidenté n'inquiétait pas Astrée, ni, sans doute, ses compagnons de route : ils avaient le temps d'avancer à leur rythme, rien ne pressait. Elle observa Eyri du coin de l'oeil, se contentant de lui sourire sans chercher à communiquer davantage pour ne pas l'effaroucher. Le mieux à faire, pour le rassurer, était de se montrer calme et paisible et de ne pas trop prêter attention à lui.
Elle songea qu'il les suivrait probablement jusqu'à leur chambre pour dormir au chaud et à l'abri : après tout, il avait bien partagé leur tente la nuit précédente.

Se détournant de ses préoccupations au sujet de l'elfe, elle se souvint, à la fin du repas, qu'elle avait prévu de questionner Kalju sur la mine. Si la solution de leur problème ne se trouvait pas à la carrière, ils devraient en effet envisager de s'y rendre.
" Kalju ? A la guilde, ils m'ont dit qu'ils déconseillaient d'aller vers la vieille mine. Est-ce qu'ils t'ont dit pourquoi ? Je n'ai pas pensé à leur demander..."