[Lieu] Route d'Erhedun à Rohan

[Taliesin]

L'ambiance n'était pas spécialement agréable mais Taliesin décida d'en prendre son parti et d'ignorer tant les regards que les murmures. Ils allaient profiter - ou tenter de profiter - au mieux de la bonne cuisine de l'auberge puis se replieraient. De toute façon, cette situation n'était que transitoire : avec un peu de chance, ils ne tarderaient pas à avoir l'opportunité de déménager en des lieux où ils seraient plus tranquilles, plus à l'aise.

[Galathée]

L'opportunité vint en fin de repas car on leur porta un pli de la part du notaire. Un couple de locaux se proposait de les accueillir dans leur ferme, à deux lieues d'Athrey, en plaine, cette fois. Le chemin n'était pas très complexe et un petit plan sommaire accompagnait le courrier. Y aller à pied était possible, mais avec tout leur barda, peu pratique. Sans doute l'idéal était-il de demander une dernière fois à leur cocher de les y conduire, avant qu'il ne reparte vers Eredhun.

[Taliesin]

Taliesin ne tergiversa pas et, sitôt leurs assiettes vides, chargea Victor d'aller quérir Kolya. Il était quelque peu ennuyé pour celui-ci car, au final, les choses avaient pris un tour différent de ce qui avait été originellement annoncé. Mais il comptait lui verser davantage que la somme originellement convenue, afin de le dédommager pour l'incertitude des derniers jours et de le remercier pour sa patience. Il espérait donc que le cocher ne garderait pas un trop mauvais souvenir de cette expédition.
Pour le reste, ne restait plus qu'à boucler leurs bagages, à régler son dû au tenancier et à charger Victor d'une autre mission : informer les autorités de leur nouvelle adresse. Ces menus détails réglés, ils seraient prêts au départ !

[Galathée]

Les choses s'enchaînèrent rapidement. Victor fila au dehors, Baptiste s'occupa des bagages avec Taliesin, et ils furent parés en moins d'une heure. Kolya les attendait devant l'auberge et les accueillit avec un large sourire, bien qu'embarrassé.
" Ça me fait plaisir de vous retrouver entiers, leur annonça-t-il. C'est vraiment moche, ce qui se passe..."
Puis il s'empourpra et prit leurs valises, sans savoir quoi ajouter.

[Taliesin]

-C'est moche, en effet... Mais au moins sommes-nous tous les trois indemnes, répondit le barde.
Son expression s'éclaira d'un sourire.
-Et je suis également heureux de vous revoir, même si les circonstances ne sont guère joyeuses et même si je m'en veux de vous avoir embarqué dans pareille histoire. A ma décharge, je n'aurais jamais imaginé que cela se passerait ainsi...

[Galathée]

" Ne vous en faites pas, dit Kolya. Rien n'était réellement prévu, dans le fond."
Les deux garçons étaient montés à bord.
" Victor vous a dit... pour mon retour à Erhedun. Ça m'ennuie de vous laisser comme ça... Peut-être que je pourrais quand même rester. Ce serait plus simple. Mais je ne sais pas si les gens chez qui vous allez pourrons m'héberger aussi. Je peux revenir ici, notez... mais... hum... l'ambiance devient un peu lourde."

[Taliesin]

-Vous ne devez surtout pas être ennuyé. C'est moi qui le suis, pour vous avoir embarqué là-dedans, pour vous avoir demandé de rester dans pareil contexte... Alors honnêtement, à moins que vous ne tombiez amoureux de l'endroit où nous nous rendons et ne souhaitiez à tout prix vous y attarder, je vous encourage à quitter au plus vite cette région sinistre !
Il prit un ton de conspirateur.
-Et peut-être en profiterai-je pour vous confier une ou deux lettres, avec pour mission de les déposer au relai de poste d'Erhedun. Au moins serai-je certain que celles-ci arriveront à bon port...

[Galathée]

" Pas de soucis." dit Kolya.
Ils se mirent donc en route et, comme l'avait dit le notaire, atteignirent rapidement leur nouvelle étape, sans avoir à escalader de nouvelle colline escarpée. La demeure de leurs hôtes se situait à l'écart de la route principale, au bout d'un chemin de terre bien entretenu et bordé de joncs et de bruyères. Un ruisseau ventru traversait les prairies à autour de la route, passant en dessous à plus d'une occasion. Ils virent de nombreux moutons, quelques vaches, et des oiseaux qui s'envolaient à leur approche. La fermette finit par surgir derrière un rideau de saules, très bucolique dans son écrin de verdure, encerclée de murets gris, avec son étang aux nénuphars et quelques arbres tortueux. Le ciel chargé, traversé de rais lumineux, amplifiait les contrastes. Le tableau était saisissant, toujours un peu sinistre, mais non dépourvu de beauté.
Kolya rangea le coche dans la cour de terre et un chien hirsute, sans doute blanc à la base, mais désormais couleur terre, vint à leur rencontre en aboyant joyeusement. Peu après, deux personnes sortirent du corps de logis, un homme et une femme, dans la quarantaine probablement, et vinrent à leur rencontre.
Victor s'occupa instantanément du chien. Baptiste resta dissimulé derrière Taliesin.
L'homme avait une barbe fournie, un sourire tranquille, et les mains sales. Il les essuya sur son pantalon avant de serrer la main du barde.
" Bienvenue chez nous ! annonça-t-il. Je suis Declan et voici mon épouse Gilva."
La femme, les cheveux bruns attachés en queue de cheval, tendit la main à son tour.
" Nous espérons que vous avez fait bon voyage."

[Taliesin]

-Ça a été le cas, merci répondit Taliesin en leur serrant la main.
Et de procéder aux présentations, en incluant Kolya.
-Merci beaucoup d'avoir accepté de nous accueillir chez vous, reprit-il. Vous nous rendez un grand service : votre demeure sera un cadre autement plus agréable que le village pour la fin de notre séjour dans la région.

[Galathée]

Leurs hôtes ne se prononcèrent pas sur cette question et les invitèrent à contourner le bâtiment principal pour atteindre une petite dépendance aménagée. C'était plus modeste que le cottage d'Averlande — tout aurait lieu dans la même pièce — mais il y avait un âtre, trois lits, une table et trois chaises, ainsi qu'un petit nécessaire de cuisine.
" Je peux cuisiner pour vous, sans soucis, dit Gilva, mais si vous préférez faire votre propre tambouille, nous pouvons fournir les aliments de base et vous laisser entre vous. Pour le midi, de toute façon, nous sommes généralement occupés et je vous laisserai du pain et de quoi le garnir."
Victor s'était déjà adjugé un lit et regardait par la fenêtre, vers la prairie voisine. Baptiste demeurait dans l'ombre de Taliesin, aux aguets.

[Taliesin]

-Très bien. Et je pense que nous nous occuperons d'une partie des repas du soir.
Il adressa un clin d’œil à Baptiste, que cette nouvelle devrait plutôt satisfaire.
-Comme nous aurons d'ici peu envie de nous dégourdir les jambes, pouvez-vous nous dire s'il y a des endroits où vous préférez que nous nous abstenions d'aller ? Oh, et il faudra aussi que nous discutions de la manière dont je vous dédommagerai pour votre hospitalité.

[Galathée]

" Vous pouvez vous promener partout à l'extérieur, dit Gilva avec un haussement d'épaules. Il n'y a pas de zones hors limites... mais essayez de ne pas déranger les animaux ? Et la zone des ruches, vous la verrez aisément, n'est pas recommandée car les abeilles sont territoriales... Si vous partez vers le sud, attention aux marécages... Vous verrez les roseaux et les joncs. Il n'y a pas de danger de mort, mais on s'enfonce volontiers et vous pourriez y perdre une botte."
Elle se tourna vers son mari qui secoua la tête. Kolya posa les sacs sur le sol.

[Taliesin]

-Merci pour ces renseignements, fit un Taliesin qui, dans l'immédiat, ne voyait pas d'autre question à poser à ses nouveaux hôtes.
Lui resterait à discuter avec Kolya et à prendre quelques minutes pour écrire un mot supplémentaire à Galathée - même si le cadre n'était pas désagréable, loin s'en fallait, il doutait fort qu'il suffise à retenir le cocher qui, de toute façon, serait autrement mieux à Erhedun que dans cette bien étrange région.

[Galathée]

Effectivement, Kolya n'avait pas changé d'avis. Victor, de son côté, suivit leurs hôtes pour aller chercher un peu de ravitaillement. Baptiste, hésitant, préféra finalement rester dans leur nouvelle demeure plutôt que de suivre son frère, malgré l'appel ensorcelant de la cuisine.
" Mes chevaux ont besoin de bouger, dit Kolya avec une grimace. Mais je peux encore attendre une heure, si vous voulez me confier votre courrier. Ensuite, il faudra que je me mette en route, sans quoi je ne serai nulle part au coucher du soleil, et dans ce coin, les dieux seuls savent ce que le temps me réserve."

[Taliesin]

Le barde lui sourit.
-Un quart d'heure. C'est tout au plus ce que vous devrez attendre avant d'être libéré !
Et cela ne prendrait pas davantage, puisque sa lettre à Galathée serait une copie de la dernière en date, avec un simple ajout pour lui expliquer que ce doublon était une mesure de précaution sans doute un peu paranoïaque, au cas où certaines personnes surveilleraient le courrier en partance directe d'Athrey.

[Galathée]

Kolya attendit le temps imparti, prit la lettre et, une fois payé par les bons soins du barde, reprit le chemin de la route principale, non sans avoir, bien sûr, salué les deux enfants avant son départ.
Victor était revenu avec une tourte à la viande déjà préparée, qu'il leur suffirait de réchauffer, et une invitation à aller piocher au potager ce qui leur manquait en matière de verdure. C'était le signal qu'attendait Baptiste pour échapper à sa torpeur et il sauta du lit pour gagner l'extérieur. Le potager en question jouxtait le corps de logis et Taliesin n'eut qu'à sortir sur le seuil de la bâtisse pour le garder à l'oeil. Victor l'accompagna un temps, puis bifurqua vers la mare et le ruisseau, s'accroupissant dans les joncs pour surveiller quelque grenouille.
Le vent soufflait, un peu plus froid, et les nuages s'étaient dissipés, révélant un ciel bleu tirant sur le gris. A l'est, cependant, on devinait les contours noirs d'un orage. Passerait-il par chez eux, ou pas, c'était impossible de le savoir. Les gens du cru avaient sans doute renoncé à s'en soucier de longue date.

[Taliesin]

Taliesin ne s'en soucia pas non plus : si orage il devait y avoir, ils pourraient se mettre à l'abri en un rien de temps. Alors pourquoi s'inquiéter ?
Et d'ici là, il laisserait les garçons profiter tout leur saoul du dehors. Lui aussi en profiterait, d'ailleurs : après s'être offert un peu de tabac, il s'entraînerait à l'épée, ce qu'il n'avait pas vraiment pu faire ces derniers jours. Or, son maître d'armes spectral finirait par s'impatienter, s'il ne se montrait pas plus assidu !
Mais ces exercices ne l'empêcheraient pas de garder un œil sur les enfants. Sur Victor en particulier, dont les activités seraient plus risquées que la simple cueillette de légumes au potager.

[Galathée]

Les quelques jours suivants se déroulèrent sans heurts, au rythme paisible d'un automne capricieux mais champêtre. Ils se promenèrent dans la lande, furent trempés par une averse imprévue, pique-niquèrent au bord d'un ruisseau, explorèrent d'antiques ruines aux symboles étranges, Taliesin s'entraîna à l'épée, Victor escalada les pommiers, Baptiste s'introduisit, petit à petit, dans la cuisine de leurs hôtes. Ils ne reçurent aucune visite, aucune nouvelle d'Athrey, s'il s'y déroulait quoi que ce soit, personne ne les en informa. C'est seulement le troisième jour, en fin de journée, qu'un cavalier s'immobilisa dans la cour, sur un poney piaffant d'énergie. Sa selle portait le symbole du service de courrier d'Athrey, une abeille zigzaguant dans un ciel sans nuages.
Le pli qu'il apportait ne provenait pas de la petite cité, mais bien d'Elstephann Haran. L'écrivain, comme promis, leur proposait de venir dîner chez lui, le jour suivant, en tout bien tout honneur.

[Taliesin]

Le barde n'y voyait aucun inconvénient - au contraire -, d'autant que les autorités avaient dû, depuis longtemps, finir de poser des questions à l'écrivain.
Non, le seul point qui l'ennuyait, et qu'il mentionna dans sa réponse positive, c'était les transports : Kolya parti, ils devraient louer quelque chose, quelque part. Il allait commencer par se renseigner auprès de leurs hôtes ; sinon, il faudrait voir au village.
Rien d'insurmontable, à son avis.

[Galathée]

Leurs hôtes rassurèrent le barde : Haran avait au moins deux si pas trois chariots et il enverrait immanquablement quelqu'un les chercher si leur réponse était affirmative. Il était par contre plus prudent de prévoir de quoi loger sur place... Les dîners chez Haran prenaient parfois des détours imprévus. Ou en tout cas, c'était la rumeur : ni Declan, ni Gilva n'étaient jamais allés chez lui. On en connaissait juste l'imposant manoir lumineux qu'on voyait depuis la route, mais mille racontars circulaient. Des plus farfelus aux plus sinistres, d'ailleurs.
Victor fut ravi de la perspective, même s'il ne s'ennuyait pas une seconde dans leur nouvel environnement ; Baptiste moins, mais c'était davantage parce qu'il avait envie de rentrer chez eux, à la Ferme Desmoulins, que parce qu'il craignait leur visite.

[Taliesin]

Taliesin en était pleinement conscient et n'était pas sans espérer, lui aussi, que le retour dans leurs pénates soit proche. Mais d'ici là, mieux valait faire leur possible pour rendre leur séjour agréable et cette visite chez l'écrivain pouvait y contribuer. Ayant déjà envoyé à Haran une réponse positive, il ne lui restait plus qu'à préparer un sac léger, en prévision de la nuit qu'ils passeraient là-bas, et ils seraient parés, pouvant continuer à profiter du cadre qui leur était offert et qui, ma foi, lui plaisait assez.

[Galathée]

Le véhicule envoyé par Haran survint le lendemain en début d'après-midi. C'était un carrosse de taille moyenne de couleur sombre, et un cocher à la mine austère les invita à grimper. Avant qu'ils ne partent, Gilva confia une bouteille de pétillant de sureau à Taliesin, certaine que leur hôte apprécierait. Ensuite, ils partirent, à l'abri dans la cabine confortable, tout en velours et en boiseries lustrées.
L'excitation de Victor devint rapidement infernale, il bondissait d'un côté à l'autre de l'habitacle, pour tenter d'apercevoir leur destination. Le ciel s'était chargé et la mine de Baptiste s'allongea.
" Toi, tu crois qu'il va y avoir de la brume, et encore un meurtre !" s'exclama joyeusement Victor.
Baptiste lui retourna un regard noir.
" Et si c'était le cas, hein ?"

[Taliesin]

-Cela me paraît peu probable, intervint Taliesin, rassurant. Mais, au cas où, nous ferons preuve de prudence.
Ce afin de veiller non seulement à ce qu'aucun drame ne les frappe mais, de surcroit, à ce qu'ils n'en soient pas soupçonnés si cela venait à se produire sans qu'ils soient ciblés. Cela impliquerait, notamment, de bien expliquer à Victor qu'il étaot absolument, totalement et définitivement hors de question qu'il se livre à une nouvelle escapade nocturne.

[Galathée]

Baptiste ne s'était pas trompé, le temps était à la brume. Il demeura cependant plus ou moins détendu, tandis que Victor observait, nez à la vitre, le paysage qui disparaissait dans la blancheur. Le cocher ne ralentit nullement, comme s'il était habitué, et de toute façon, ils étaient encore sur la grand route, large et bien balisée. Ils bifurquèrent plus tard, vers la droite, empruntant un chemin bien entretenu qui entrait dans un bois de conifères sombres. Le terrain grimpa très légèrement, rien à voir avec la butte des Averlande, le chemin s'incurva, les conifères laissèrent place à la lande à nouveau, à peine visible, mais il faisait nettement plus clair. Le soleil perçait, ça et là, et le véhicule franchit des grilles, sans que les voyageurs ne puissent en distinguer grand chose. Il y avait un jardin, qu'on devinait, quelques fleurs tardives, et puis le coche s'immobilisa devant un grand escalier aux marches blanches, qui menait à un manoir dont la couleur tout aussi immaculée était avalé par le brouillard.
Leur hôte surgit pour les accueillir, avec un large sourire, tandis que le cocher leur ouvrait le portillon. Il était vêtu d'un pourpoint couleur prune, superbement coupé, et le peu qu'on pouvait deviner des lieux contrastait avec la décrépitude du manoir de Maurin.
" Bienvenue ! s'exclama Haran. Désolé pour le brouillard, mais on ne le commande pas, en ces lieux ! Entrez entrez ! Il fait bon à l'intérieur, j'espère que vous avez fait bon voyage !"

[Taliesin]

-Nous avons fait bon voyage, oui : votre carrosse est particulièrement confortable, répondit chaleureusement le barde. Et je suis très heureux de vous revoir.
C'était sincère : il avait apprécié la compagnie de l'écrivain et leurs conversations, quoique le thème n'en ait pas été très joyeux. Sans doute en irait-il autrement à présent : ils parleraient de Maurin, forcément, mais pas seulement. Et puis, il y aurait cette demeure à découvrir : il la pressentait aussi splendide que pleine de surprises.
Bref, son humeur était au beau fixe et il espérait qu'il en irait de même pour les garçons.

[Galathée]

" Moi de même. Venez."
Il les précéda en haut des marches et ouvrit la porte pour les laisser passer. Ils débouchèrent dans un petit hall carré et Haran leur ouvrit une porte à droite, qui donnait sur un vestiaire. Il n'y avait nulle trace de majordome.
" Vous pouvez laisser toutes vos affaires ici. Sauf ce dont vous ne voulez pas vous passer..."
Une fois que cela fut fait, il les entraîna vers le fond de la pièce, puis dans un corridor étroit, enfin dans un vaste salon, aux larges fenêtres, qui semblait donner une terrasse. On n'en voyait pas grand chose. Haran n'avait pas menti : il y faisait bon, une flambée agréable crépitait dans une cheminée de marbre, et des fauteuils profonds semblaient les attendre. Le plus frappant était la clarté des lieux, due à des globes manifestement magiques, suspendus en lustres au plafond, mais aussi au choix de couleurs pâles pour habiller les murs et les meubles.
" Il parait que vous êtes chez Gilva alors ? C'est un endroit agréable. Très... confortable. Souvent brumeux. Comment ont été ces derniers jours ? Ah mais pardonnez-moi, je vais vous apporter de quoi boire et manger."
Et il se leva aussitôt, les abandonnant dans la pièce. Les deux enfants regardèrent Taliesin, un peu interloqués.

[Taliesin]

-J'ai l'impression qu'il va être aux petits soins pour nous... leur souffla-t-il.
De fait, Haran semblait ravi de les recevoir et c'était plutôt agréable, même s'il faudrait malgré tout veiller à ce qu'il ne se donne pas trop de mal pour eux. Dans tous les cas, cela augurait d'un séjour agréable, entre la bonne compagnie, l'ambiance qui ne tarderait pas à être détendue, le cadre remarquable...

[Galathée]

Haran reparut un peu plus tard avec un plateau chargé de rafraichissements et de petits canapés. Puis il repartit pour en rapporter un deuxième. Puis ressortit encore, avant de revenir.
" Allez-y, lancez-vous, il y a plein de choses... Ne me demandez pas quoi, mais c'est sûrement bon."
Il s'assit dans un soupir.
" C'est la Fête des Murmures, ce soir, une tradition du coin, du coup je suis un peu en manque de personnel... Mais on va se débrouiller. Tout est prêt, de toute façon."

[Taliesin]

-Nous pouvons également vous donner un coup de main, au besoin, lui dit Taliesin.J'aimerais autant que vous puissiez, vous aussi, profiter de la soirée.
Il sourit.
[color=#FFFFF66]-Mais vous parliez de la Fête des Murmures... De quoi s'agit-il ?[/color]

[Galathée]

" A vrai dire, je n'en sais trop rien. C'est une fête traditionnelle du coin... et je ne suis pas du coin. Ils rendent grâce à un ancien dieu du Vent, je pense, qui colporte des secrets ou des mensonges ou des souvenirs... Sans doute les trois. Dans certains endroits on regarde les étoiles ou les nuages, et on y devine des formes. Eux, ils écoutent le vent."
Il haussa les épaules.
" Sans doute qu'avec la brume, c'est plus facile d'écouter que de contempler. En cette saison, il fait souvent assez tempétueux... donc je suppose que ça se tient."