[Commerce] Aux Joyeux Insurgés

[Voyageuse]

" C'est une bonne idée, acquiesça la jeune femme. Mais je ne connais pas vraiment de journaliste...
- Oh, ça, je sais comment trouver", sourit Marie en coulant un regard en biais vers la porte de l'arrière-salle où avaient disparu le groupe dont ils avaient partagé la table. Inaya avait suivi son regard et leva les yeux au ciel, mais elle ne fit aucun commentaire.
" Bon. Le témoin s'appelle Tomas Delcourt.
- C'est de la famille du marbrier près du cimetière ?
- C'est une autre branche de la famille. Son adresse est rue des Carrons, au sud du quartier est...
- Je vois où c'est.
- Ils se réunissent assez régulièrement dans l'arrière-salle d'un petit troquet, par là-bas, qui n'a pas très bonne réputation, il y a souvent des bagarres. Son nom est "Le Coin des Luméniens". Et aussi, parfois, dans des entrepôts, toujours dans le sud du quartier est, pas très loin des murailles. Je crois qu'il y avait des menuisiers là-bas... Là-bas, ils y sont l'avant-dernier soir de chaque veille.

[Vel Cheran]

Jordin nota mentalement ces informations. Il aurait préféré les coucher sur papier, mais il craignait de laisser derrière lui la moindre preuve d'implication de la garde, aussi estima-t-il préférable de rester prudent.

"Merci, ça devrait nous suffire", remercia-t-il Inaya. "On va essayer de la jouer fine à partir de là."

"Concernant notre journaliste," ajouta-t-il à l'adresse de Marie, "s'il doit enquêter dans un coin un peu... turbulent, il vaudrait mieux que ses habitudes dans des rades comme ici ne soient pas trop de notoriété publique."

[Voyageuse]

Marie secoua la tête.
" Elle, pas il. C'est une femme. Elle va partout où son métier la porte, ici ou ailleurs... et elle a de bons contacts avec quelques-uns de ceux à qui nous parlions tout à l'heure. Ils pourront nous mettre en relation. Ou avec un de ses collègues, je me souviens en avoir croisé un autre...
- Quoiqu'il en soit, si vous n'avez pas besoin de davantage d'informations... Je vais vous laisser, intervint Inaya. Je vais enquêter de mon côté, bien sûr, et si nous devions nous croiser, je vous saurais gré de... ne pas me reconnaître. Si, de votre côté, vous avez des informations intéressantes à me transmettre, le capitaine Le Page sera votre contact. Il saura à qui transmettre..."

[Vel Cheran]

"Pigé. Nous avons trouvé ces informations par nous-mêmes après avoir été éconduits poliment par le capitaine", répondit Jordin d'un hochement de tête.

[Voyageuse]

Inaya sourit.
" Ça me va ! Bonne soirée à vous ! Profitez bien de la musique, je sais qu'ils ont bonne réputation dans le choix de leurs musiciens..."
Sur ces derniers mots, leur interlocutrice s'éclipsa.
" Elle ne ressemble pas trop à l'idée que je me fait d'un soldat de la Garde Luménienne, fit Marie avec un sourire songeur. Et son insistance pour qu'on ne la reconnaisse pas... Mais donc... c'est quoi le plan, maintenant ? Tu veux qu'on aille repérer les lieux ? Qu'on fasse parler ce Tomas Delcourt ? Qu'on se cherche un ou une journaliste ?"

[Vel Cheran]

Jordin eut un haussement d'épaule pensif.

"Peut-être n'est-elle pas officiellement de la garde. Mais respectons son souhait et ne creusons pas davantage. Je pense qu'on peut en parler à quelqu'un qui pourra enquêter plus discrètement que nous et relayer l'info dans la presse. Ça ne nous empêchera pas de collaborer voire d'enquêter conjointement avec le ou la journaliste qu'on trouvera, mais à mon avis ça serait un bon début. Et c'est d'autant mieux si c'est quelqu'un que tu connais déjà !"

[Voyageuse]

" Je connais, je connais... c'est vite dit ! J'ai discuté avec une certaine Cécile Hanssieux, une fois ou deux, lors de débats animés dans la pièce d'à côté. Et je sais qu'elle travaille au Lumenien Libéré, et qu'elle est journaliste de terrain, si j'ai bien compris. Et une autre fois, il y avait un de ses collègues. Mais on va leur demander..."
Marie acheva son assiette en quelques bouchées et entraîna Jordin à sa suite vers la pièce voisine. Ils y retrouvèrent l'équipe avec qui ils avaient discuté un peu plus tôt, qui s'était enrichie de trois nouvelles personnes pendant qu'ils discutaient avec la jeune garde. L'ambiance était plus animée que plus tôt dans la soirée -et le tonnelet de bière qu'il apercevait au bout de la table n'était sans doute pas étranger aux exclamations qui fusaient. On parlait, apparemment, du décisions du général Maelwedd, décisions révoltantes, inacceptables... mais la discussion tourna court lorsqu'ils entrèrent, les participants reprenant un ton plus bas.
" Cécile... C'est la jeune dame, là-bas."
La jeune dame en question était l'une des rares femmes de la tablée. Blonde, les cheveux tirés en arrière, elle paraissait âgée d'une trentaine d'années, et évoquait d'emblée une intellectuelle, peut-être une enseignante. Sans doute cette impression était-elle liée aux lunettes cerclées de métal perchées sur son nez, qui lui donnait un air sérieux, presque sévère. Elle eut un sourire interrogatif en s'apercevant qu'elle était l'objet de leur attention.

HRP : désolée... boulot puis malade...

[Vel Cheran]

HRP : une enseignante ?? Pas en mathématiques, j'espère !


Leur entrée avait été remarquée : pas la peine de tourner autour du pot. Jordin s'avança vers la dénommée Cécile en tentant de se composer un visage avenant.

"Bonjour, désolé de vous déranger mais mon amie m'a confiée que vous étiez journaliste. On aimerait vous entretenir d'une affaire délicate, si possible."

[Voyageuse]

La jeune femme lui adressa un large sourire.
" Une affaire délicate ? Voilà qui éveille ma curiosité !
- C'est un peu... confidentiel," précisa Marie.
Cécile sourit plus largement, puis se redressa et lança à la cantonade.
" Désolée de vous fausser déjà compagnie mais... Je crois bien que le devoir m'appelle !
- Cécile, t'as rien mangé ?!, protesta Jules d'un ton scandalisé.
- Bah, c'est pas grave ! Je reviens tout à l'heure si je peux..."
Elle se tourna vers Jordin et Marie.
" Venez. je vais voir si l'aubergiste peut nous trouver un coin tranquille..."
L'aubergiste grimaça, mais il semblait bien connaître la journaliste, et quelques minutes plus tard, ils se retrouvaient autour d'une vieille table de bois dans ce qui devait être la cave de l'établissement.
" Alors... Quel genre d'affaire ?", lança aussitôt la journaliste, allant droit au but.


HRP : vraiment désolée du retard... c'est hyper tendu au boulot, on est en guerre ouverte...

[Vel Cheran]

HRP : t'inquiète pas pour moi et bon courage. J'ai un petit doute sur l'unité de temps, mais il me semble que tout s'est déroulé sur une seule journée.


En arrivant dans la cave, Jordin jeta un œil alentours, pensant que s'il avait quelques années de moins et l'insouciance d'alors il aurait tenté de repérer quelques bouteilles à subtiliser. Non seulement il n'était plus ce jeune homme insouciant, mais en plus ils n'étaient pas venus ici pour s'amuser. Il prit place autour de la table et, après avoir vérifié qu'ils étaient seuls, exposa leur affaire, tout en jetant des coups d’œil à Marie afin de vérifier qu'il n'omettait rien.

"Je vous conseille de prendre des notes, car on a peut-être mis le doigt sur une affaire importante. Ce matin, la mercerie où travaille Marie a été l'objet d'une attaque à main armée. L'agresseur était armé d'une épée courte de bonne facture, et un témoin opportun a affirmé qu'il avait un accent mélandien. Ce témoin n'avait auparavant jamais mis les pieds dans la boutique, et Marie étant persuadée que l'accent de son agresseur n'avait rien à voir avec Mélandis, nous avons mené notre enquête. Dans l'auberge en face de la mercerie, nous avons découvert qu'un jeune homme frayant avec les foulards blancs avait loué une chambre. En allant jeter un œil sur son lieu de travail - une forge non loin de là -, Marie y a reconnu son agresseur. C'est là qu'elle s'est souvenu où elle avait déjà entendu son accent : c'était le même que celui de la famille Acchard, dont l'un des fils, Tim, est connu pour son manque de sympathie envers les Mélandien. On a additionné deux et deux et ça a fait quatre : l'agresseur soi-disant Mélandien qui est en fait un sympathisant des foulards blancs, son ami qui loge dans l'auberge en face et a une chambre avec vue sur la mercerie, et le témoin qui passait par hasard et qui affirme sans hésitation que l'agresseur était Mélandien - alors que pas du tout..."

Jordin reprit son souffle, et regretta de n'avoir pas commandé à boire avant de descendre à la cave. Réflexion qu'il jugea aussitôt bien ironique, eût égard à sa pensée en y pénétrant un peu plus tôt.

[Voyageuse]

La journaliste avait commencé à prendre quelques notes. Mais très peu, préférant se concentrer sur ses paroles.
" Donc... si je résume.... -elle griffonna quelque chose- on a une agression commise par quelqu'un qu'on veut faire passer pour Mélandien. La désinformation à ce sujet, comme l'agression, seraient organisées en réalité par des personnes qui n'apprécient pas les Mélandiens. L'effet, je suppose, serait de décrédibiliser les mélandiens ? Mais quel est l'objectif ? Je veux dire... Les mélandiens ont déjà mauvaise réputation. La dégrader encore, pourquoi pas, mais dans quel but selon vous ?"

[Vel Cheran]

Jordin tourna ses paumes vers le plafond avec une moue indécise.

"À quel point ont-ils mauvaise réputation ? Au point d'élire un proche des foulards blancs aux élections qui arrivent ? Ce genre d'incidents pourrait faire pencher la balance du mauvais côté, à votre avis ? Du mauvais côté pour nous, je veux dire. Et pour les réfugiés mélandiens. Suivez mon regard."

[Voyageuse]

" Donc, l'objectif, d'après vous, ce serait d'agir sur le résultat des élections. Effectivement... ça peut se tenir. Il y a des luttes de pouvoir en ce moment, on sent bien que l'opinion publique peut aisément basculer. Il y a des enjeux importants... Y compris pour certaines grandes fortunes qui peuvent avoir intérêt à faire gagner untel ou untel... C'est à creuser..."
Les sourcils froncés, elle mordillait son crayon.
" Bon... C'est intéressant tout ça... Mais il faudrait des preuves un peu plus substancielles qu'un faisceau de présomption. Il va falloir des témoignages plus précis... et il me faut des noms, aussi, en plus de ce Acchard. Et... est-ce que vous avez prévenu les autorités de vos soupçons ?"


HRP : je pense que je vais enfin pouvoir reprendre plus régulièrement. Désolée pour les "trous", le boulot et mes obligations de déléguée ont monopolisé toute mon énergie... C'est pas fini mais ça va tourner à la lutte de longue haleine : il faut que je m'économise et que je prenne des distances...

[Vel Cheran]

Jordin lança un coup d’œil à Marie avant de répondre.

"Rien d'officiel, dirons-nous. Tant qu'on n'a pas de preuves tangibles, les autorités ne peuvent pas s'impliquer. Cependant, on a pu mettre la main sur quelques informations concernant le faux témoin : il s'appelle Tomas Delcourt et réside rue des Carrons. Il a apparemment l'habitude de retrouver ses amis dans un bouge nommé Le Coin des Luméniens, et aussi dans des entrepôts de menuiserie proches des murailles, l'avant-dernier soir de chaque veille, apparemment. C'est sans doute là qu'il faudrait creuser pour confirmer son accointance avec les foulards blancs, voire idéalement avec Acchard lui-même. Et si on les aperçoit en compagnie de leur maître à penser, alors là c'est le jackpot."

[Voyageuse]

La journaliste grimaça.
" Alors... "Le coin des Lumeniens"... Je vois le genre. J'y suis déjà passée un jour, histoire de voir si la réputation était méritée. Et donc, je confirme que c'est un lieu de rencontre de certains extrémistes. Cela dit, l'entrée est ouverte à tous, c'est un lieu public... Bref, c'est facile pour vous et moi d'y faire un tour, à condition que vous arriviez à masquer votre léger accent. Et l'avant-dernier soir de chaque veille, ça ferait demain soir...
- C'est quoi le souci avec l'accent ? s'étonna Marie.
- Rien de grave... sauf qu'on est mieux accueilli là-bas, de ce que j'en sais, quand on a l'air de braves lumeniens honnêtes. Les races exotiques sont priées de s'abstenir, et les immigrés sont considérés comme suspects. Après, vous ne souhaitez pas forcément venir ? Mais d'un autre côté, s'ils sont là-bas sous un faux nom, j'aurai peut-être du mal à repérer les gens qui vous intéressent. Qu'est-ce que vous en pensez ? Vous souhaitez venir ? "

[Vel Cheran]

"Est-ce que ça s'entend encore, là ?" répondit Jordin en tentant de s'adapter à la prononciation luménienne. Difficile quand on n'a débarqué que quelques jours plus tôt.

"Ça pourrait être une bonne idée que je vienne, si je reconnais des têtes. Au pire, si je suis trop repérable à l'oreille, je me tairai."

Il se massa le crâne, réfléchissant.

"Ou passer pour un muet. À moins que les handicaps soient aussi mal vus parmi ces gens-là ?"

[Voyageuse]

La journaliste grimaça.
" Le handicap... Je ne suis pas sûre. Mais il vaut mieux éviter. Hum... Soyez d'un naturel taiseux, à votre âge ça se conçoit bien..."
Marie pouffa.
" Vous pouvez aussi tousser, être un peu enroué, ça explique que vous parliez peu et ça masque l'accent.
- Et on fait quoi là-bas ?
- Ben... on boit un verre et on écoute, on repère, on bavarde ! Il faut y aller pour l'apéritif je suppose. Ils doivent y manger et y passer la veillée. Ça nous laisse le temps pour que vous me montriez ces entrepôts dont vous parlez. Je doute qu'on y aperçoive grand-chose mais je pourrai enquêter sur leur propriétaire et leurs usagers..."

[Vel Cheran]

Jordin sourit à la remarque sur son âge. Il n'était pas du genre à se vexer à ce sujet, bien au contraire : si l'Ordre de la Paume enseignait la connaissance complète de soi, cela incluait le fait d'être conscient de son âge et de ne pas chercher à le maquiller ni à en avoir honte. Bien au contraire, les moines plus âgés y étaient fréquemment perçus comme des sages ayant une multitude de connaissances à partager. Certes, Jordin n'était pas tout à fait de cette catégorie, ayant toujours eu un caractère plus aventureux que ses semblables, mais il était tout de même plus prudent, ou plutôt moins irréfléchi que dans sa prime jeunesse.

"Vous avez raison, le mieux est encore de faire au plus simple. Alors, je propose de ne pas perdre de temps et de nous mettre en route."

[Voyageuse]

La journaliste secoua la tête.
" Non, pour ce soir c'est trop tard, la soirée est très avancée... et on n'est pas sûrs de les trouver ce soir, si les habitudes que vous m'avez données sont exactes. Demain est préférable, en y allant en début de soirée. Et on visitera les entrepôts dans la journée... plutôt l'après-midi peut-être ? C'est dans le même coin ?
- Au sud du quartier est, si j'ai bien compris...
- Donc le même secteur.
- Ce sont des entrepôts de menuiserie à l'origine, si j'ai bien compris....
- Bon. Je me charge de trouver les propriétaires... et si possible une clé voire une autorisation de visiter les lieux. Il suffit d'un bon prétexte. Par exemple, vous pourriez être intéressé pour les acheter... Pour... je ne sais pas... faire du commerce ?

[Vel Cheran]

HRP : ah mince, je croyais que c'était encore la journée, désolé


Le moine sourit : le prétexte était tout trouvé.

"J'ai justement démarché récemment le propriétaire d'un entrepôt pour pouvoir y installer une école monastique. Utiliser cet alibi pour aller visiter ces bâtiments-ci sera donc le plus simple à improviser pour moi, puisque c'est la stricte vérité. Bon, j'aurai seulement à mentir un peu sur mes fonds disponibles, mais en soi cela importe peu."

[Voyageuse]

" Ça sera parfait ! On pourrait se retrouver... heu... soit ici, soit peut-être plus près des entrepôts, ou bien de chez vous...
- On habite plutôt côté est de la ville.
- Oui, je me doute. Et c'est très bien, on sera plus près des entrepôts. Je propose qu'on se retrouve en tout début d'après-midi à une taverne du coin... Hum... A l'auberge du Bon Barde, par exemple. D'ici là, j'aurai trouvé le nom et l'adresse des propriétaires. Marie, je n'aurai peut-être pas besoin que vous soyez avec nous pour démarcher le propriétaire, on se retrouvera plutôt en début de soirée...
- De toute façon, je travaille jusqu'en milieu d'après-midi, sourit Marie. Vous vous débrouillerez bien sans moi..."
- Effectivement. On ira juste à deux... Monsieur... dont je ne connais pas le nom d'ailleurs ? Et je ne me suis pas présentée moi non plus, mais Marie a dû le faire pour moi. Cécile Hanssieux. Journaliste. Mais vous le savez déjà."

[Vel Cheran]

"Enchanté. Jordin Tombétoile, moine. Comme vous avez pu le comprendre."

Il hocha la tête.

"Je loge justement au Bon Barde, donc c'est parfait."

[Voyageuse]

" Très bien, j'y serai en début d'après-midi. Avec les renseignements. Pour le moment, je suggère qu'on finisse tranquillement notre soirée... qui doit être déjà bien avancée."
Ils découvrirent en effet que la salle principale était très animée, avec un duo de musiciens dans un angle, des danseurs sur une piste improvisée, des fêtards déjà bien imbibés d'alcool. Même le petit groupe auquel ils s'étaient mêlés un moment avait quitté l'arrière-salle pour se joindre à la fête, oubliant un moment les discussions politiques. Les plus âgés avaient disparu, sans doute rentrés chez eux, et les plus jeunes tapaient des mains en cadence sur la musique endiablée, encourageant les danseurs.
" Hum... Pour ma part, je crois que je vais rentrer. Je dois aller au travail demain... Sans ça je resterais bien profiter un moment de la soirée !"

[Vel Cheran]

"De mon côté, je peux bien rester un peu, si ma présence ne fait pas trop tâche."

Il jeta un œil alentours : l'assistance semblait bien plus jeune que lui. Peut-être était-ce le signe qu'il devait regagner ses pénates pour être en forme le lendemain.

[Voyageuse]

(HRP : désolée du retard énorme... j'ai mené à terme mon premier mouvement social, avec grève médiatisée, j'ai pas eu une minute)

L'assistance était jeune, en effet : les clients plus âgés avaient préféré s'éclipser. Et la musique était sans doute plus rythmée et plus forte que ce à quoi il était habitué. Et surtout, il n'avait plus vingt ans et se remettrait plus difficilement d'une nuit écourtée. A moins que sa forme physique suffise à compenser en partie les petits ravages de l'âge... qui ne semblaient guère inquiéter Marie, par ailleurs :
" Je ne peux pas vous servir de cavalière, dommage, ça fait un bail que je n'ai pas dansé ! Mais je vais être raisonnable... Bonne nuit, et à demain ! Laissez-moi un message au Bon Barde si vous partez en chasse avant mon retour du travail..."
Et son acolyte de la soirée s'éclipsa sans autre forme de procès.

[Vel Cheran]

HRP : t'es passé à la télé ou dans le journal, du coup ?


Jordin resta un peu histoire de ne pas revenir trop vite sur sa décision, mais de toute évidence il ne se sentait pas vraiment à sa place parmi tous ces jeunes gens. Il finit son verre, prit congé de Cécile Hanssieux après lui avoir demandé son chemin et prit la direction des taudis.

[Voyageuse]

Cécile Hanssieux semblait parfaitement à son aise, et connaissait certains des danseurs : elle était clairement une habituée des lieux.
Et surtout, elle avait bien trente ans de moins que Jordin et pouvait faire la fête une bonne partie de la soirée sans risquer de gréver ses capacités à enquêter le lendemain...
Elle le salua avec un sourire -peut-être un brin taquin- et il put revenir paisiblement à l'auberge du Bon Barde.