[Lieu] Les villas des beaux quartiers

[Kmir Tailleroc]

Kmir ne s’émut guère de la remarque d’Emma sur le père découpé en morceau. Il resta concentré sur le fil de la conversation.
« Moi, je pourrais la reconnaître. J’ai assez examiné les pièces en notre possessions pour ça. Et je suppose que Maevion le pourrait également. Voir Bruno. Maevion, vous devriez vous en charger. Vous êtes un demi-elfe, vous avez meilleure allure qu’un gnome des profondeurs, fut-il tout doré. Or, nous avons à faire à des nobles, l’apparence seule peut ouvrir et fermer des portes. En outre, vous êtes tout à fait au courant de l’affaire et apte à l’exposer en des termes convainquant. Votre profession peut jouer en votre faveur. Qu’en pensez-vous ? »

[Voyageuse]

Maëvion acquiesça. Il paraissait fatigué, usé, mais déterminé.
" Je peux m'en charger, oui. Vous avez raison, c'est le plus logique. Et puis, en voyant ma couleur de peau, ils vont tout de suite comprendre qu'il y a un lien avec le Duc. Après... peut-être qu'il vaut mieux que vous m'accompagnez, damoiselle. Un couple éveille moins la méfiance..."
Emma gloussa
" Un couple, un couple... rien que ça ! Vous avez de drôles de façons de faire des avances à une dame, vous savez ?
- Oh, mais je n'ai jamais sous-entendu..."
Maëvion s'empourpra et Emma éclata d'un rire joyeux, avant de poursuivre, plus sérieuse.
" Bon, c'est entendu, nous y allons tous les deux après manger. Parce je voudrais pas dire, mais moi, là, tout de suite, je meurs de faim.
- A votre service, répondit Maëvion en attrapant une assiette sur une étagère.
- Et nous, pendant ce temps, nous allons à l'université, pour tenter de vous rendre une peau normale", lança le professeur Gargouille à Kmir.
Bruno, lui, n'avait rien dit. Le dos voûté, les traits tirés, le simple fait de se tenir debout semblait l'épuiser.

[Kmir Tailleroc]

Kmir observa un instant Bruno, puis il dit :
« Tout à fait, Professeur Gargouille. Mais peut-être que Bruno devrait nous accompagner. N’est-ce pas Bruno ? La malédiction est chez vous très avancée. Seriez-vous volontaire pour une expérimentation magique afin de voir si on ne peut pas arranger les choses ? Je subirai l’expérimentation en premier, je suis prêt à ce risque. Il me reste peu de temps et, à vous, encore moins. »

[Voyageuse]

" Ce n'est pas la même malédiction. Ce sera un autre sortilège, fit remarquer le professeur Gargouille. Indépendant du vôtre..."
Bruno semblait hésitant.
" Je n'aime pas trop la magie profane. Je n'ai pas confiance... alors servir de cible à un sortilège, vraiment, je ne sais pas si je pourrai. Je... je ne sais pas. Je préférerais éviter...
- Je vous promets que ça ne peut pas être pire que d'être pétrifié !, répliqua le mage.
- En même temps, si je suis pétrifié, il y a une chance de me dé-pétrifier si quelqu'un lève la malédiction.
- Peut-être. Mais il n'y a pas de certitude. Enfin, c'est vous qui voyez..."
Bruno se tut quelques instants.
" Bon, je vais vous accompagner. Je réfléchirai en route...
- Parfait ! Alors on se met en route tout de suite... enfin, une fois que vous aurez fini votre repas, bien sûr.
- De notre côté, nous irons voir ce nobliau. Je peux vous contacter magiquement en cas de nécessité. Profitez-en, peut-être, pour trouver quelqu'un susceptible de nous téléporter ? Parmi les collègues de l'université... Et où se retrouve-t-on ?"

[Kmir Tailleroc]

« Je suggère de nous retrouver ici-même, si vous êtes d’accord Maevion, bien sûr. »
Kmir estimait cet endroit plus pratique pour Bruno. Il ignorait en outre dans quel état lui-même et le rôdeur seraient après les tests. Il serait fixé d’ici peu… Trop peu à son goût maintenant que sa décision était prise. Mais s’il ne le faisait pas, il aurait l’impression de ne pas avoir saisi toutes les opportunités de s’en sortir. Il fallait croiser les doigts. De nouveau, il adressa une pensée à Tymora.

[Voyageuse]

" Alors rendez-vous ici... en fin d'après-midi? je suppose qu'il te faut un peu de temps pour ton expérience ?
- La fin d'après-midi sera parfaite", répondit le professeur Gargouille.
Bruno ne semblait pas en mener large, mais il était prêt à suivre le mouvement.

Une vingtaine de minutes plus tard, ils se trouvaient tous dans la rue, se séparant sur le perron de la petite villa. Bruno, Alphonse Gargouille et Kmir, comme convenu, prirent la direction du nord où se trouvait, de l'autre côté du Parc Verdoyant, l'université.
" Avant que je ne tente quoi que ce soit, j'aimerais en savoir plus sur vos affinités avec la magie... et surtout vos résistances naturelles à certaines formes de magie. Je connais mieux les humains que les gnomes des profondeurs. Et je ne voudrais rien négliger..."

[Kmir Tailleroc]

« Ho… Et bien, sans doute un mage gnome pourrait-il être plus précis que moi sur le sujet, mais je crois qu’il ne devrait pas y avoir de source d’inquiétude à ce niveau. Les miens sont certes résistants à la magie, surtout celle qui affecte l’esprit, et certains d’entre nous, dont moi, peuvent développer une sorte d’insensibilité aux sortilèges de divination, mais j’ai déjà fait l’objet de sorts et je sais pouvoir recevoir volontairement ceux que je veux. »
Kmir fouilla dans sa mémoire au cas où d’autres détails lui reviendraient, mais il ne trouvait rien. Ses pensées étaient tournées vers ce qui l’attendait. Il angoissait un peu. Décidément, il se sentirait mieux quand tout ceci serait terminé… en espérant alors qu’il ne soit pas devenu une statue d’or.

[Voyageuse]

" Tout ça ne devrait pas être contraire à un sortilège agissant sur la matière, commenta le professeur Gargouille. Donc je ne me fais pas trop de souci... Mais j'ai besoin de rassembler quelques ingrédients. Pour canaliser et... colorer la magie. Je dois tout avoir là-bas, ne vous en faites pas, en fouillant un peu..."
Bruno écoutait d'une oreille distraite, sans faire de commentaire. Malgré ses efforts, il avait nettement ralenti le pas, et réprimait visiblement une grimace de douleur à chaque fois qu'il prenait appui sur son genou gauche.

A ce rythme, il leur fallut une quinzaine de minutes pour atteindre l'université, qui était, comme la veille, fermée au public. L'accueil ouvrait le lendemain pour la rentrée, et les cours reprenaient dans la foulée. Les travaux qui encombraient la façade étaient, d'ailleurs, presque terminés.
Le professeur Gargouille les entraîna dans une petite rue, contournant l'imposant bâtiment, et s'arrêta face à une porte de service. Il chuchota quelques mots dans un jargon inconnu, presque chantonnés, etla porte s'ouvrit sans bruit.

[Voyageuse]

RP : crise politique

en provenance des taudis

La villa vers laquelle la journaliste entraîna Jordin était semblable à ses voisines. Peut-être un peu plus luxueuse, à bien y regarder : des colonnes de marbre encadraient le perron, et un escalier du même matériau conduisait à la porte d'entrée.
" Ma parole, ils sont presque aussi riches que le marbrier... Ou alors ils veulent le faire croire, vu la jalousie qui existe entre les deux branches de la famille..."
Un terrain de dimension respectable entourait la villa, avec une pelouse bien entretenue, des arbustes soigneusement taillés. Un chemin conduisait à une petite dépendance, à l'arrière. Mais une haute grille en barrait l'accès au domaine. Cécile Hanssieux désigna une cloche : il suffisait de l'actionner.
" Vous êtes au point sur votre petit discours ? souffla-t-elle. Si oui, allons-y..."

[Vel Cheran]

"Laissez-moi réfléchir... Je suis censé être un moine, c'est ça ?" répondit-il avec un clin d’œil.

Il tendit la main vers la cloche et la fit tinter.

[Voyageuse]

Il fallut attendre deux ou trois minutes avant qu'un homme apparaisse sur le perron et s'avance dans leur direction d'un pas rapide -aussi rapide que lui permettait son âge : Jordin réalisa en l'apercevant qu'il avait les rides d'un septagénaire.
" Bonjour Monsieur, Madame... Vous désirez ?
- Nous souhaitons voir Monsieur Mauguen pour parler affaire.
- Puis-je connaître vos noms ? Vous avez rendez-vous ?

[Vel Cheran]

"Jordin Tombétoile, pour vous servir. Nous n'avons pas pris rendez-vous, mais nous avons l'audace d'espérer que vous pourrez nous recevoir."

[Voyageuse]

" Céline Bardin. Je suis l'assistante de Monsieur Tombétoile.", improvisa la journaliste.
Leur interlocuteur les toisa des pieds à la tête, mais quand il reprit la parole, son ton était un peu moins rugueux.
" Monsieur Mauguen reçoit rarement sans rendez-vous, à moins que l'affaire soit urgente et importante. Je vous laisse entrer dans le jardin, mais il faut m'en dire un peu plus, que je puisse lui demander s'il accepte de vous recevoir. D'autant qu'il est très occupé... Il vous faudra sûrement patienter un peu."

[Vel Cheran]

"Nous comprenons tout à fait : je ne doute pas un seul instant que Monsieur Mauguen ait beaucoup de travail."

Jordin pénétra dans le jardin suite à l'invitation du majordome.

"Notre affaire est fort simple, en vérité : je recherche un entrepôt, à louer ou à vendre, dans le cadre de mes affaires, et on nous a laissé entendre que Monsieur Mauguen en possédait. Nous avons donc décidé de venir le voir en personne, afin d'en savoir davantage à ce sujet."

Tombétoile espéra qu'il ne forçait pas trop sur l'obséquiosité.


HRP : enfin de retour ! Désolé pour le retard.

[Voyageuse]

" Hum... Je vois. Lorsqu'il s'agit d'acheter ou de vendre, Messire Mauguen trouve généralement un peu de temps. Je vais me renseigner."
Il ne fut pas long : cinq petites minutes plus tard, il était de retour.
" Mon maître va vous recevoir dans vingt minutes. Je vais vous installer dans le petit salon et vous servir quelques rafraichissements."
Ce qu'il fit sans attendre, efficace et sobre, leur apportant une tasse de thé et quelques biscuits.

Le propriétaire des lieux, en revanche, fut plus long à apparaitre. Ils eurent le temps de se prélasser un long moment dans de vieux fauteuils de cuir avant d'entendre des pas dans le couloir. Et finalement, ce ne fut pas messire Mauguen, mais son épouse, dont il se rappelait que c'était une nièce de John Macchel, qui poussa la porte du petit salon.
" Sonia Mauguen, se présenta-t-elle brièvement en s'installant elle aussi dans un fauteuil. Mon mari est très occupé, je vous prie de l'excuser... mais de toute façon, nous gérons nos biens immobiliers ensemble. Vous dites que vous cherchez des entrepôts, si j'ai bien compris ?"

[Vel Cheran]

Jordin s'était levée à l'arrivée de leur hôtesse pour la saluer, avant de se rasseoir.

"Enchanté, je suis Jordin Tombétoile, enseignant monacal de mon état, et voici mon assistante, Céline Bardin. Nous sommes effectivement à la recherche d'entrepôts pour y accueillir une école monastique, et on m'a laissé entendre que vous possédiez des biens qui pourraient nous intéresser."

[Voyageuse]

" Des entrepôts... Oui, nous en avons. Notamment sur les quais. Et aussi dans les quartiers est. Mais... je crois qu'ils sont utilisés, pour la plupart. Sauf certains, sur les quais, mais ils sont sans doute trop petits pour en faire une école. Ou peut-être que je me fais des idées fausses sur la taille de ce que vous cherchez." "
Elle s'interrompit et secoua la tête.
" C'est par cela qu'il faut commencer. Quelle surface de locaux vous faudrait-il ? Et à quelle échéance ? Parce que, vous comprenez, nous ne laissons pas nos bâtiments inoccupés. Nous en utilisons une partie, nous en louons d'autres à des commerçants locaux. Certains baux peuvent arriver à terme prochainement, il faut que je vérifie. Si c'est pour l'immédiat, je doute de pouvoir satisfaire votre demande, sauf si c'est pour une petite surface d'une centaine de mètres carrés. Et puis, il vous faut sans doute un certain confort, aussi. Une école... ce n'est pas notre secteur habituel d'activité. Puis-je vous demander qui vous a donné notre nom ?"

[Vel Cheran]

HRP : one eternity later...


Jordin ne se laissa pas démonter et sortit les notes qu'il avait prises un peu plus tôt.

"Il me faudrait à peu près cette surface, au moins", répondit-il avec une estimation grossière, à la baisse, de la surface de l'entrepôt visé. "Il faut pouvoir loger sommairement les enseignants - ou plutôt l'enseignant, pour le moment - et avoir de l'espace pour pratiquer des exercices physiques et spirituels. Le confort n'est pas important : nous menons une vie d'ascète. Concernant le délai, ce n'est pas pressé : je préfère prendre mon temps pour trouver le meilleur local possible à un prix raisonnable."

Semblant se rappeler la dernière question posée par son interlocutrice, il ajouta :

"Oh, concernant votre nom, je vous avoue que je ne sais pas trop, c'est un passant qui m'a renseigné en me voyant faire du repérage près d'entrepôts - dont les vôtres, j'imagine."

[Voyageuse]

" Ah... Pouvez-vous m'expliquer de quels entrepôts il s'agissait ? Je verrai mieux ce que vous cherchez..."
Ce fut Cécile Hansieux qui prit la parole.
" Ils ne sont pas tellement loin d'ici. Tout au sud du quartier est. Pas très loin d'une herboristerie, je crois...
- Je vois ce dont vous parlez ! Les entrepôts de menuiserie. Ils sont utilisés actuellement, hélas. Et c'est un bail qui va courir pendant encore un an et demi au moins. Bref, ils ne sont pas disponibles. Mais si je réfléchis bien... j'en ai d'autres, à peu près de la même taille, dans le secteur portuaire, qui devraient se libérer sous peu. Certes, je ne les aurais jamais imaginé servir pour une école, ils sont très prisés des commerçants qui font venir des marchandises par bateau. Mais le plus éloigné du port pourrait vous convenir.