JRPG vs. WRPG

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vv221
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JRPG vs. WRPG

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Message par vv221 »

Je pense que vous avez tous ici déjà croisé l’acronyme « JRPG » pour « Japanese Role-Playing Games » (jeux de rôle japonais). Et certains d’entre vous ont peut-être aussi déjà lu l’acronyme, construit en miroir, « WRPG » pour « Western Role-Playing Games » (jeux de rôle occidentaux).

Si je lance cette discussion ce soir, c’est parce que je pense que ces acronymes sont très mal choisis. En effet, j’ai l’impression que le pays d’origine de développement des RPG est très loin d’être le critère principal, ni même un critère important, pour définir si un jeu est oui ou non un JRPG.

J’en veux pour preuve les jeux que je considère comme mes deux JRPG favoris. L’un des deux ne devrait choquer personne qui le connaisse, il s’agit d’Anachronox, un RPG déjanté développé par le studio Ion Storm (à qui on doit notamment le premier Deus Ex) et calquant beaucoup de ses mécaniques sur certains jeux de la série Final Fantasy tout en ayant un univers et des personnages qui font plutôt penser à ce qu’on croise habituellement dans les œuvres occidentales. L’autre jeu va faire grincer un peu plus des dents à pas mal de monde je pense : il s’agit de rien d’autre que Planescape: Torment.

Oui, je pense sincèrement que Planescape: Torment est un excellent exemple de JRPG.

Ce qui mérite peut-être que je m’explique un peu pendant que vous essuyez le café que vous venez de recracher sur votre clavier…

En fait je préfère définir les jeux par ce qu’ils proposent plutôt que selon le pays dans lequel ils ont été développés, et j’ai donc petit à petit accumulé une série de critères qui me servent à distinguer les "JRPG" des "WRPG", dont voici quelques uns de ceux qui me semblent assez centraux dans ces premiers :
  • Un héros imposé, dont on ne décide ni de l’apparence ni de l’histoire passée ;
  • Une histoire tournant autour de ce personnage principal, plutôt que quelque chose d’extérieur auquel celui-ci se retrouverait mêlé ;
  • Des compagnons ne jouant pas forcément avec les mêmes règles que le protagoniste, avec la plupart du temps des apparences uniques et marquantes ;
  • Ces compagnons, comme l’histoire plus globale, se définissent presque toujours par rapport au héros, avec lequel ils ont chacun une certaine forme de lien fort ;
  • Un côté très "cinématique" durant les combats, avec entre autres certaines attaques qui mettront le jeu en pause le temps de dérouler une parfois (très) longue animation épique.
Si on prend cette ébauche de liste comme caractères discriminants entre ces deux genres, il va être difficile de nier que Planescape: Torment est bel et bien un JRPG !

Maintenance je veux bien savoir comment vous distinguez ces deux genres, et à quel point votre approche se rapproche ou au contraire s’éloigne de la mienne. Et si votre distinguo est purement basé sur l’emplacement géographique du studio de développement, vous êtes une personne très ennuyeuse dont je me contenterai d’ignorer les interventions dans cette discussion :gign:
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Nobody
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Message par Nobody »

vv221 a écrit : jeu. 27 févr. 2025, 23:34 Un héros imposé, dont on ne décide ni de l’apparence ni de l’histoire passée ;
Une histoire tournant autour de ce personnage principal, plutôt que quelque chose d’extérieur auquel celui-ci se retrouverait mêlé ;
Des compagnons ne jouant pas forcément avec les mêmes règles que le protagoniste, avec la plupart du temps des apparences uniques et marquantes ;
Ces compagnons, comme l’histoire plus globale, se définissent presque toujours par rapport au héros, avec lequel ils ont chacun une certaine forme de lien fort ;
Un côté très "cinématique" durant les combats, avec entre autres certaines attaques qui mettront le jeu en pause le temps de dérouler une parfois (très) longue animation épique.

Si on prend cette ébauche de liste comme caractères discriminants entre ces deux genres, il va être difficile de nier que Planescape: Torment est bel et bien un JRPG !
Je note que, selon ces critères, Planescape torment est bel bien un JRPG, mais que Final Fantasy 1 et 3 n'en sont pas. (pas de héros imposés ou avec une histoire, pas d'histoire qui tourne autour des personnages principaux, pas de compagnons qui se définissent par rapport aux héros).

Et d'ailleurs, je me rends compte que, si on reprends ces critères, plusieurs s'appliquent aussi à Baldur's gate, où
1) on ne décide pas de l'histoire et du passé du personnage (on est forcément l'enfant adoptif de Gorion et fils de Baal)
2) L'histoire tourne autour de ce personnage principal (c'est lui qui est pourchassé, qui mène l'équipe et au fond, l'histoire tourne autour de ce qu'il fait pour affronter Sarevok ou Irenicius).
3) Ne s'applique pas vraiment, même si les compagnons ont des classes différentes (on pourrait également arguer que les portraits sont des apparences uniques et marquantes)
4) Nombre de ces compagnons ont des liens forts avec le héros (Jaheira et Khalid sont des amis de Gorion sensés accueillir le héros, Imoen est la soeur du héros, Minsc partage dans BG2 des aventures passées etc). Si je reprends la liste d'autres JRPG (re)connus, ça me semble plus de liens que ce qu'on peut trouver par exemple avec la majorité des compagnons de FF4.
5) Le côté cinématique... ok, ça marche au moins (même si c'est plus un résultat de la forme tour-par-tour que du J-rpg).

Je propose donc qu'on intègre Final Fantasy 1 et 3 dans la liste des jeux abordés sur le site, mais qu'on exclut les Baldur's Gate et Planescape qui sont des JRPG. :D
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vv221
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Message par vv221 »

Deux tatillonnages au sujet de BG1 :
Nobody a écrit : ven. 28 févr. 2025, 01:07 1) on ne décide pas de l'histoire et du passé du personnage (on est forcément l'enfant adoptif de Gorion et fils de Baal)
Sorti de son ascendance, on peut quand même décider beaucoup de choses au sujet de notre personnage. On a même un champ libre pour rédiger sa biographie (et de mémoire, une biographie par défaut différente en fonction du choix de classe ?).

Je trouve que dans BG1 on est, au niveau de la liberté du joueur de définir son personnage, beaucoup plus proche d’un The Elder Scrolls que du très rigide Planescape: Torment.

Nobody a écrit : ven. 28 févr. 2025, 01:07 2) L'histoire tourne autour de ce personnage principal (c'est lui qui est pourchassé, qui mène l'équipe et au fond, l'histoire tourne autour de ce qu'il fait pour affronter Sarevok ou Irenicius).
Dans BG2 oui, mais dans BG1 pas tant que ça. On y suit plutôt une histoire de la Côte des Épées (crise du fer, raids de bandits, élections ducales, etc.), dans laquelle notre personnage n’est finalement que quelqu’un de passage. Évidemment on se découvre finalement intimement lié à ces événements, mais je pense que le jeu n’aurait pas été bien différent si ça n’avait pas été le cas.

Cette distinction "histoire d’un lieu / d’une époque" vs. "histoire d’un personnage" fait partie des critères discriminants majeurs pour moi. Même si les schémas de narration qu’on utilise habituellement font souvent de notre personnage quelqu’un d’important (ce que je trouve d’ailleurs un peu dommage, et j’apprécie les jeux comme Morrowind qui réussissent à renverser ça), et qu’on est plus sur un gradient que sur deux formes imperméables l’une à l’autre.



Au sujet des Final Fantasy je laisserai plus calé que moi commenter, je n’ai joué à aucun opus de la série et même pour les plus populaires je ne connais pas grand chose. En tous cas @Mopi me disait encore ce soir que FF14 n’est pour sûr absolument pas un JRPG ;)
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Mornagest
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Message par Mornagest »

C'est une façon de classer les jeux qui est intéressante mais qui risque de se heurter à des "entre-deux" assez facilement, je dirais.

Dire que PsT est rigide par rapport à BG1 parce qu'on n'y choisit pas son personnage, je ne suis pas sûr d'être d'accord. Comme Nobody le souligne, on est un rejeton de Bhaal dans BG, qu'on le veuille ou non. Certes, on a des choix par la suite, mais dans PsT également (bien plus à mon sens d'ailleurs que dans BG mais bref).

Je pense que les autres paramètres que tu cites sont également assez flous, car avec le temps, il y a eu un décloisonnement évident entre les jeux dits JRPG et ceux dits WRPG. Dans les années 80-90, c'était très visible, mais désormais, que ce soit sur les mécanismes, le gameplay, l'esthétique ou l'univers, n'importe quel xRPG peut inclure des éléments J ou W...

L'avantage relatif d'un classement par pays d'origine, c'est que c'est assez objectif. Même si, dans le cas de studios ayant des équipes dans différents pays, ça complique déjà la donne.

Bref. Sinon, on peut décider de ne pas classer :D
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Message par SergioToutCourt »

Mornagest a écrit : ven. 28 févr. 2025, 10:35 C'est une façon de classer les jeux qui est intéressante mais qui risque de se heurter à des "entre-deux" assez facilement, je dirais.

Bref. Sinon, on peut décider de ne pas classer :D
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Message par vv221 »

Mornagest a écrit : ven. 28 févr. 2025, 10:35 Dire que PsT est rigide par rapport à BG1 parce qu'on n'y choisit pas son personnage, je ne suis pas sûr d'être d'accord.
Mon sort de Convocation de Mornagest a fonctionné admirablement :gign:

Le terme "rigide" était volontairement un peu provocateur pour susciter des réactions, ce que je signifie vraiment par là est que Sans-Nom a une longue histoire avant le début du jeu sur laquelle on n’a aucune influence. Là où pour le protégé de Gorion, c’est beaucoup plus sommaire et flou. On sait qu’il a grandi à Château-Suif, qu’il a étudié dans sa bibliothèque… et c’est à peu près tout. Le reste est laissé à l’imagination du joueur.

Ça ne concerne pas la partie jouable, où là en effet PS:T est incroyablement riche en possibilités, bien plus que BG1 à mon goût.

Mornagest a écrit : ven. 28 févr. 2025, 10:35 Je pense que les autres paramètres que tu cites sont également assez flous, car avec le temps, il y a eu un décloisonnement évident entre les jeux dits JRPG et ceux dits WRPG.
C’est vrai, les deux "formats" sont poreux et avec le temps ils se sont hybridés, ce qui à mon avis est une bonne chose. De la même manière qu’on parle d’aspects de RPG pour désigner des jeux dans d’autres genres ajoutant par exemple un système de progression de personnage, on pourrait parler d’aspects de JRPG pour des jeux comme PS:T issus d’un autre modèle.

Si j’ai choisi PS:T comme exemple c’est parce que j’ai l’impression qu’il a récupéré beaucoup de traits des JRPG, au point où je me demande si ça ne joue pas en partie sur l’impression de déconnexion qu’il y a parfois avec ses mécaniques de combat (souvent la partie la moins appréciée du jeu), qui elles sont en majorité typiques d’un RPG "occidental".

Mornagest a écrit : ven. 28 févr. 2025, 10:35 Bref. Sinon, on peut décider de ne pas classer :D
Ouais, mais ça fait tourner la conversation un peu court :p
(même si cette absence de classement est plutôt ce que je pratique en réalité)
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Message par lefreut »

Déjà que définir ce qu'est un RPG n'est pas évident alors la distinction JRPG et WRPG c'est encore pire.

Mais si je devais essayer, pour moi la différence la plus marquante serait le système de combat. Dans les JRPG de l'époque, quand le combat se déclenche, on passe sur un écran dédié et les personnages ne peuvent pas bouger. Alors que dans un Baldur's Gate ou autres, tu peux déplacer tes persos.
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Elzen
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Message par Elzen »

Nobody a écrit : ven. 28 févr. 2025, 01:07Je propose donc qu'on intègre Final Fantasy 1 et 3 dans la liste des jeux abordés sur le site, mais qu'on exclut les Baldur's Gate et Planescape qui sont des JRPG. :D
Alors, je suis un peu chatouilleux là-dessus à cause d'une autre discussion :gign: mais on n'exclut rien, merci. Les JRPG, comme n'importe quels autres jeux vidéos, sont les bienvenus ici, du moment qu'il y a des gens pour en parler, et s'il y a suffisamment d'activité autour de l'un d'entre eux, il finira avec sa section en page d'accueil comme les autres, non mais !


Mais sinon, à titre personnel, je fais une différence assez nette entre les jeux « à la Final Fantasy » et les jeux « à la Baldur's Gate » pour laquelle j'utilise ces histoires de J et de W faute de mieux vu que ça a l'air environ de recouper les usages que j'en croise, mais qui serait peut-être plus proprement qualifiables de « RPG sur consoles » VS. « RPG sur ordi », ou encore mieux, « RPG à la manette » VS « RPG à la souris ». Parce que pour moi, la différence tient principalement dans le gameplay.

Bon, je suis passé à côté d'énormément de jeux récents, donc ma classif' est peut-être un peu datée :gign:, mais quand j'imagine un « WRPG », j'imagine quelque chose qui a une continuité avec les jeux de stratégie : tu as d'abord la carte sous les yeux, et ton rôle est de sélectionner les unités pour les envoyer à tel ou tel endroit. Parfois, tu as une unité principale qu'il ne faut surtout pas perdre (l'Enfant de Bhaal dans BG, mais ça correspondrait aussi bien à un héros dans une campagne d'Age of Empires ou de Wesnoth), parfois tant que tu as une unité debout tu peux continuer, mais le truc est pensé pour une gestion d'armée ou une partie d'échecs. Juste, dans un RPG, tu as beaucoup moins de troupes que dans un jeu de stratégie, au profit de davantage de compétences dispos et donc de possibilités de personnalisation (encore que certains, comme Wesnoth justement, font un peu l'intermédiaire), mais fondamentalement, les deux styles de jeu me semblent particulièrement proches (il me semble d'ailleurs qu'il y a plusieurs exemples de jeux tentant de mélanger un peu les deux aspects).

De l'autre côté, quand j'imagine un « JRPG », j'imagine quelque chose qui a plutôt une continuité avec les jeux d'action-aventure où, même si évidemment tu as toute une équipe parce que c'est la gestion d'équipe et les interactions entre les persos qui font tout l'intérêt d'un bon RPG, tu as quand même à l'instant T surtout le contrôle des déplacements et actions d'un perso plutôt que d'une armée. Sans forcément que ce perso n'ait nécessairement une histoire spéciale, ni même que ce soit le perso principal de l'histoire (pas mal de JRPG permettent ou imposent de changer de perso contrôlé en cours de route), mais le maniement du jeu hors combat est plus centré sur un seul perso. Hors combat parce qu'une caractéristique importante du JRPG me semble être justement que l'interface des combats change par rapport à celle du jeu classique, passant d'un truc qui avance en temps réel à un système où tu vas choisir les actions dans un menu chaque fois que ce sera à ton perso de jouer. Pour moi, un JRPG, c'est un jeu « à la Zelda », mais où on a remplacé le fait d'aller poutrer les ennemis directement en comptant surtout sur l'adresse du joueur par un écran séparé pour y mettre des stats et des jets de dés (et là encore, il me semble qu'il y a quelques exemples de jeux qui font l'intermédiaire entre les deux).

(Bon, après, il y a probablement aussi des exemples de jeux qui font l'intermédiaire entre jeux de stratégie et JRPG, ou entre jeux d'action-aventure et WRPG, et que c'est juste que je n'ai aucun exemple en tête :gign:)


Il y a aussi une autre différence qui me semble aller facilement avec la distinction W/J, mais je ne sais pas à quel point c'est lié ou pas à ce dont je viens de parler, c'est le rapport donné à l'histoire et aux quêtes secondaires.

J'ai l'impression que les JRPG, comme d'ailleurs les jeux d'action-aventure, sont plus souvent là pour te raconter une histoire, que tu vas découvrir au fur et à mesure, et la partie « combat » est plus le truc qui est là pour s'assurer que t'es bien en train de jouer à un jeu et pas en train de lire un bouquin, il faut d'abord réussir à buter le boss pour avoir droit à la prochaine cinématique pour découvrir la suite, tout ça. Les quêtes secondaires sont des trucs que tu peux ignorer ou pas, ça t'apporte des bouts en plus donc c'est toujours sympa de les faire, mais ce n'est pas non plus fondamental si tu les loupes.

À l'inverse, dans les WRPG, comme d'ailleurs dans les jeux de stratégie, t'es plus ou moins censé lancer le jeu pour le plaisir de faire les bastons (un concept que je n'ai jamais vraiment compris :gign:) ; et l'histoire, tout en gardant un côté quand même très guidé parce que c'est un jeu vidéo et que donc ça ne peut pas être aussi réactif et improviser autant qu'un MJ sur table, est censée varier en fonction de tes choix et potentiellement partir dans des sens différents. Les quêtes secondaires vont plus y être en mode « bon, t'as besoin de récupérer tant de PO pour pouvoir aller jusqu'à Spellhold, t'as ça comme choix, prends-en deux ou trois maintenant et tu verras les autres dans ta prochaine partie ». Donc moins un petit ajout optionnel qu'un passage où t'as plusieurs choix mais t'es obligé d'en faire au moins un.

Je crois ? En tout cas là comme ça ce genre de distinctions a l'air de recouper à peu près les quelques exemples que je connais suffisamment. Mais vous aurez remarqué que ça n'inclut pas certains des exemples que vous prenez :gign:
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Message par vv221 »

Je trouve cette distinction assez pertinente, avec une forme prenant son origine dans les jeux pour PC (qui est la plateforme de prédilection pour les jeux de stratégie) et l’autre plutôt dans les jeux pour console. Et donc des mécaniques différentes venant en partie des différences de périphériques entre ces machines.

D’ailleurs, si je ne me plante pas, le moteur Infinity Engine était, au tout début de son développement, pensé pour un jeu de stratégie. Jeu qui n’a jamais vu le jour, mais le moteur a été recyclé pour nous donner le premier Baldur’s Gate.
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Message par Elzen »

Ça, je ne connais pas le détail de l'histoire derrière Infinity Engine, mais ça ne m'étonnerait pas outre mesure en effet :) C'est peut-être aussi cohérent avec l'histoire du jeu de rôle sur table, qui ce me semble à l'origine dérive un peu du jeu de figurines, donc d'une forme de jeu de stratégie ?

Et d'ailleurs, merci pour cette discussion parce que je n'avais jamais vraiment pris le temps de clarifier ça dans ma tête, mais maintenant que j'y repense, j'ai l'impression que j'ai toujours fait cette association sans vraiment la formaliser : de mémoire à vue de nez, les périodes où j'ai été plutôt versé dans les jeux de stratégies recoupent celles ou j'ai été plutôt branché WRPG, et celles où j'ai plutôt été branché JRPG recoupent celles où j'étais aussi bien versé dans les jeux d'action-aventure.
Et les quelques fois où je me suis mis en tête l'idée saugrenue de plancher sur un jeu vidéo, c'était souvent en mélangeant des aspects selon cette distinction, par exemple je me rappelle vaguement qu'à l'IUT, j'avais eu à préparer un questionnaire type « étude de marché » (qu'il me semble avoir posté ici à l'époque, d'ailleurs, mais à vue de nez je ne le retrouve plus dans les archives du forum) et j'avais choisi un jeu qui serait à la fois (W)RPG et jeu de stratégie. Plus tard avec quelques potes, on a envisagé la possibilité de se lancer dans quelque chose, et cette fois l'idée était de faire à la fois du Zelda-like et du FF-like. Donc vu que le lien semble avoir environ toujours été fait dans ma tête, c'est bien d'en être conscient :)

(Par contre, en cherchant dans les vieux trucs, je suis retombé sur ça qui montre que j'ai aussi fait des liens entre les WRPG et les JRPG, mais en l'occurrence c'est plus pour un kit en particulier ^^)
Elzen a écrit : ven. 28 févr. 2025, 14:04il faut d'abord réussir à buter le boss pour avoir droit à la prochaine cinématique pour découvrir la suite, tout ça.

(…)

t'es plus ou moins censé lancer le jeu pour le plaisir de faire les bastons (un concept que je n'ai jamais vraiment compris :gign:)
À ce sujet en particulier du rôle du combat dans l'affaire, je repense à un petit détail dont quelques exemples me semblent assez caractéristiques : celui de la possibilité de ne pas combattre, en particulier le boss de fin de jeu.

Les deux exemples qui me sont venus en tête juste après avoir rédigé ce message sont Hordes of the Underdark, la seconde extension de Neverwinter Nights, et donc a priori un bel exemple de WRPG, et Breath of Fire Ⅲ, un pur exemple de JRPG. Que je vais détailler sans spécialement spoiler, n'ayez pas peur :) (Même si bon, vu l'âge de ces jeux, spoiler serait-il encore si grave ? :gign:)

Dans le premier (qui est chronologiquement le second, d'ailleurs, mais bon), si tu avances l'histoire sans fouiller spécialement, tu arrives jusqu'au boss de fin, tu causes un peu avec, et ensuite tu dois te battre contre lui, normal. Puis une fois que tu l'as battu, t'as un nouveau dialogue qui te donne quelques options pour la fin du jeu.
Mais si tu prends le temps de faire dans la complétionite et de fouiller tout ce que le jeu te propose comme quêtes secondaires, tu peux réussir à obtenir une information qui peut te permettre d'éviter le combat. Ou pas. Parce que ce que ça fait, en fait, c'est de te ramener les options du second dialogue sus-mentionné dans le premier, donc tu peux choisir de terminer le jeu directement en zappant le combat final, mais tu peux aussi choisir de le combattre quand même (auquel cas à la fin il crève sans nouveau dialogue, ce que j'avais trouvé un peu dommage sur le moment, mais passons).

À l'inverse, dans l'autre, c'est directement le boss de fin qui, quand tu arrives jusqu'à lui, te donne le choix : combattre ou pas. Sauf que, comme de bien entendu, si tu choisis de ne pas combattre, tu débloques ce que la plupart des gens ayant joué au jeu vont considérer comme « la mauvaise fin », tandis que pour avoir « la bonne fin », il faut évidemment choisir l'affrontement et en sortir vainqueur.

Et en y repensant, je trouve ces deux exemples assez caractéristiques du rôle du combat selon le type de jeux : dans un JRPG, ça me semble être surtout pensé pour être le challenge que tu dois dépasser pour progresser dans l'histoire, ce qui peut peut-être être vu comme une sorte d'héritage du jeu d'arcade, tandis que dans un WRPG, c'est plutôt censé être une facette du jeu vers laquelle tu peux choisir de donner le focus ou au contraire que tu peux essayer d'éviter, de la même façon que dans pas mal de jeux de stratégies tu as le choix entre te tourner plutôt vers la gestion et la victoire diplomatique ou plutôt vers le fait de raser les ennemis de la carte.


Quelque part, je me demande si on ne pourrait pas dire que, plutôt qu'une grande famille « RPG » avec une déclinaison plutôt « à l'occidentale » et une autre « à la japonaise », on serait plutôt ici face à une sorte de convergence évolutive : deux familles de jeux vidéos à la base assez différentes, d'un côté celle des jeux de stratégie/gestion sur PC et de l'autre celle des jeux d'action-aventure sur consoles, dont certaines déclinaison auraient suffisamment intégré les concepts venus du jeu de rôle pour finir par se ressembler pas mal entre elles ?

(Sauf qu'évidemment, dans un monde comme le jeu vidéo où tout peut s'inspirer de tout, raisonner en terme de phylogénie a pas mal de limites :whistle:)
vv221 a écrit : jeu. 27 févr. 2025, 23:34Des compagnons ne jouant pas forcément avec les mêmes règles que le protagoniste, avec la plupart du temps des apparences uniques et marquantes
Nobody a écrit : ven. 28 févr. 2025, 01:073) Ne s'applique pas vraiment, même si les compagnons ont des classes différentes (on pourrait également arguer que les portraits sont des apparences uniques et marquantes)
Je mets de côté les apparences, mais je pense qu'on peut aussi indiquer ici que dans les Final Fantasy (contrairement à d'autres jeux du genre), la distinction sur les règles me semble assez discutable. En tout cas pour ceux auquels j'ai joué :
– Dans le Ⅴ, chaque perso a des stats un peu différentes de base, mais toutes les possibilités d'évolution sont dispo pour tout le monde (l'évolution se fait par « jobs », qui sont un peu l'équivalent des classes de D&D sauf que ça marche un peu plus comme un équipement que tu peux mettre ou retiré plus que comme un truc de background sur lequel tu ne reviens pas, en très gros),
– Dans les Ⅶ et Ⅷ, c'est un peu plus fixé dans la mesure où les persos ont des stats un peu différentes et manient chacun un type d'armes précis (et ont des attaques spéciales spécifiques en cas de trop de dégâts reçus), mais la plus grosse partie de la configuration (donner tel ou tel sort, telle ou telle protection, etc.) est commune à tout le monde.
– Dans le Ⅸ, chaque perso a son évolution prédéfinie, mais ça suit grosso-modo les « jobs » des anciens FF en en fixant juste un inchangeable à chaque perso, donc quelque part, c'est autant des règles différentes que dans un jeu D&D où tu aurais un seul perso recrutable par classe disponible,
– Dans le Ⅹ, à une exception près (le perso qui a une capacité spéciale liée à l'histoire, qui n'est pas le perso contrôlé par le joueur mais un membre de l'équipe parmi d'autres à part ça), tout le monde est situé sur la même « grille d'évolution », qui permet de faire avancer les stats et d'apprendre des compétences, la seule différence est que chaque perso démarre à un endroit différent de la grille, et donc va avoir une évolution privilégiée (mais pourra apprendre toutes les compétences si on le monte suffisamment en niveaux).
Je me souviens moins bien du système du Ⅵ auquel je n'ai pas rejoué depuis un bail, mais de mémoire, c'est quelque part entre le Ⅸ et les Ⅶ/Ⅷ, chaque perso a des compétences particulières liées à des jobs fixes, mais une grosse partie de l'apprentissage est libre et dispo pour tout le monde.

De l'autre côté, si pour BG tous les persos ont des classes dispos pour tout le monde, on peut quand même noter que certains ont droit à des petits contournements liés aux règles, grâce à des objets impossibles à enlever, par exemple l'amulette d'Edwin qui lui donne un emplacement de sorts supplémentaires ou Bouh qui donne à Minsc une rage de barbare alors qu'il est rôdeur. Donc selon le niveau de détails que tu envisages, « ne pas jouer avec les mêmes règles » s'applique, aux restrictions du moteur qui font que ça doit quand même passer par les mêmes règles près.
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Vous oubliez le plus important.

"Un JRPG c'est juste un groupe d'adolescents qui partent tuer Dieu grâce au pouvoir de l'amitié" pour sauver la planète
Alors qu'un WRPG, c'est toi le vieil héros avec tes larbins qui part défoncer l'antagoniste avec ton arme (épée ou flingue) pour la Justice.

:D
Modifié en dernier par Anios le ven. 28 févr. 2025, 17:42, modifié 1 fois.
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Le Marquis
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.

Message par Le Marquis »

Les jeux se sont tellement hybridés que la discussion n'a plus vraiment de sens.
Le seul truc qui fait encore un peu jrpg pour moi ce sont les graphismes, la plupart des jrpg ont des graphismes animé/manga et mettent en scène des ados ou des jeunes adultes alors que les wrpg tendent plutôt vers le photoréalisme. Ce qui ne veut pas dire qu'ils soient faits au Japon (Edge of Eternity, parmi des dizaines d'autres).
I believe in possibility
I believe someone's watching over me
And finally I have found a way to be
Happy, happy
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