La Couronne de Cuivre

Et bien, il s'était trompé et s'en réjouissait fort.
-Tu as bien raison de retourner en profiter. Pars l'esprit tranquille, nous veillerons au grain.
Et évidemment, ils s'occuperaient de tout le lendemain matin, depuis le lever jusqu'aux tâches agricoles qu'ils pouvaient effectuer sans sa supervision, en passant par le petit-déjeuner : le fermier avait bien mérité de faire la fête et, ensuite, de se reposer tout son saoul.

Guillhem repartit d'un pas alerte tandis que Guéric bâillait aux corneilles. Après un petit commentaire sur la résistance des gens de la campagne, le jeune halfelin se leva à son tour, manifestement prêt à aller se coucher. A moins que l'elfe n'ait de grands projets pour la fin de soirée...

Mais son seul et unique projet était... d'aller au lit. Il se faisait tard, ils n'avaient pas chômé ce jour-là et il faudrait être en forme dès l'aube... Bref, aller prendre un peu de repos était le mieux à faire. L'elfe souhaita donc la bonne nuit à son ami, s'en fut ranger les verres encore dehors puis gagna sa chambre où il ne fut pas long à se glisser entre les draps. Alors qu'il était déjà en train de sombrer, il se demanda si la marmaille ne serait pas trop difficile, le lendemain, à cause du manque de sommeil ; il songea, aussi, à ce que lui avait révélé Mathieu... Mais ses pensées se confondirent bientôt avant de s'étioler et de disparaître, comme il s'endormait profondément.

Le jour suivant fut consacré à la fin des moissons. Personne n'était très frais de grand matin, ni les noceurs, ni ceux qui étaient restés à la ferme, mais ils étaient de toute façon trop nombreux pour terminer le travail, aussi firent-ils plusieurs équipes. Antoine et Guillhem étaient apparemment rentrés à l'aube et ils émergèrent en milieu de matinée, insistant pour prendre leur part de labeur. Comme ils étaient grands et forts tous les deux, il n'était pas réellement possible de refuser leur aide, aussi se glissèrent-ils dans la dynamique générale. En fin de journée, l'intégralité du grain avait été séparé de la paille et du foin, les bottes étaient ficelées et les sacs prêts au transport chez le meunier.
Après le souper de quiches qu'avaient concoctées Baptiste et Mathilde, les adultes restèrent un moment autour de la table pour se congratuler de ce travail bien fait et pour décider des priorités suivantes. Galathée estimait que l'achat de deux vaches était nécessaire, et elle était partisane d'essayer de construire des ruches dans le fond du jardin, à la lisière des champs. Guéric était motivé pour essayer d'en bricoler une ou deux avant de repartir. Il restait du rangement à faire dans la grange, il fallait aller au moulin, le poulailler avait toujours besoin d'être entretenu... et avec l'approche de l'automne, le garde-manger serait bientôt mis à contribution. L'un dans l'autre, il y avait du travail pour tous, même si Guillhem comptait toujours sur Taliesin pour lancer l'école au plus vite.

Après quelques instants de réflexion, il expliqua que, dans les jours à venir, il passerait un peu de temps avec chacun des garçons pour évaluer leur niveau en lecture, écriture et calcul : cela lui permettrait ensuite de réfléchir à un programme adapté à chacun en ces domaines, sachant qu'il aborderait aussi d'autres matières, ce qui pourrait recourir l'achat de plusieurs livres. Mais, en attendant que l'"école" ne débute vraiment, il aurait beaucoup de temps libre et s'attèlerait à toute tâche qu'on voudrait bien lui confier : n'y connaissant absolument rien dans la gestion d'une ferme, il préférait s'en tenir au rôle de simple exécutant.

En réalité, il eut très peu de temps libre dans les jours qui suivirent car l'évaluation à laquelle il voulait s'astreindre lui prit plus de temps que prévu. Seuls Mathilde et Antoine n'y participèrent pas, arguant qu'ils avaient passé l'âge de ce genre de choses. De surcroît, ils avaient déjà l'un et l'autre un niveau acceptable pour des roturiers, avant que les circonstances ne bouleversent leur vie. Chez les plus jeunes, par contre, c'était la catastrophe. Mathieu ne savait pas distinguer une lettre d'une autre, ou un chiffre du suivant, et Jehan et Benoît décryptaient avec de grandes difficultés. Victor était un peu meilleur, avec le même niveau que Félix. Seuls Robin et Baptiste lisaient bien. Les connaissances générales étaient diverses, mais surtout appliquées à la vie de la ferme. Entre deux évaluations, Taliesin devait s'occuper de sa progéniture. On le mit également à contribution pour ranger la cave, plumer les canards, ramasser les oeufs, traire les chèvres à l'occasion et, bien sûr, s'occuper du couchage, en tandem avec Guéric, généralement.

A présent qu'il était au pied du mur, l'elfe se demandait comment il allait s'en tirer. Fallait-il faire plusieurs groupes de niveau pour le calcul, l'écriture et la lecture, et réserver la classe commune pour des enseignements autres, comme l'histoire ou la géographie ? Valait-il mieux, au contraire, les laisser tous ensemble en permanence, en encourageant l'entraide en leur sein ? Dans le premier cas, cela lui prendrait un temps fou, si bien qu'il ne pourrait plus guère aider ailleurs. Dans le second, il craignait d'être débordé... Enfin, il avait encore l'opportunité d'y réfléchir. Du moins, jusqu'à ce que Guéric ne les quitte... Et avant que cela n'arrive, il devrait discuter avec sa compagne du statut de parrain du halfelin : l'heure était venue d'officialiser les chose.

Il n'eut aucun mal à trouver Galathée. La rôdeuse sortait presque tous les matins à l'aube pour leur trouver du gibier dans la forêt voisine ou s'occupait des animaux de la ferme. Grâce au bouche à oreille, d'autres exploitants des environs avaient appris sa présence et de temps en temps, elle était sollicitée par un voisin. Tout cela était un peu compliqué à gérer avec deux bébés, mais Héloïse et Tristan étaient de bonne composition et la rôdeuse parvenait à s'organiser avec l'aide de Taliesin. C'était autour de leurs enfants et à la nuit noire, quand ils allaient se coucher, qu'ils avaient le plus de chance de pouvoir parler.

C'est donc un soir, alors qu'ils se mettaient au lit de concert, fatigués mais de bonne humeur, qu'il aborda le fameux sujet.
-Guéric va bientôt repartir et, si tu es toujours d'accord pour qu'il soit le parrain de l'un des jumeaux, il faudrait qu'on ne tarde plus trop à le lui proposer de manière formelle, murmura-t-il dans l'obscurité. Il faudrait aussi qu'on détermine s'il sera parrain de cœur, de corps ou d'esprit... D'ailleurs, cela pourrait valoir le coup qu'on se renseigne, pour savoir à quoi tout cela correspond exactement...

Galathée se glissa sous les draps.
" Tu crois qu'il y a beaucoup de mystères derrière ces appellations ? demanda la rôdeuse. J'aurais imaginé que c'était assez explicite... mais c'est vrai qu'en tant que barde, j'imagine que tu es plus soucieux du sens exact des termes..."
Elle sourit.
" Guéric est ton ami et je suis parfaitement d'accord pour qu'il soit le parrain de l'un des enfants. Celui que tu veux. Mais je pense que nous pourrions en profiter pour demander à Guillhem d'occuper la même place dans la vie de l'autre."

Il sourit.
-C'est une excellente idée. J'avais bien sûr songé à Guilhem, mais je me demandais si ce ne serait pas un peu maladroit, puisqu'il a déjà tant d'enfants sous sa responsabilité... Enfin, être parrain, ce n'est ps la même chose qu'être père, sans compter que cela tisserait encore d'autres liens entre nos deux familles... Bref, je vote pour.
Il se tut un instant, pensif.
-A quelle place les verrais-tu ? Et as-tu des idées... pour les autres ?

Galathée secoua la tête.
" Malheureusement, j'ai été nomade la majeure partie de ma vie... Je ne me suis pas liée à de nombreux endroits... Une possibilité serait de demander aux garçons, je suppose, mais je ne suis pas certaine que j'adore cette idée... Sinon, il y aurait bien Kerun, mais certainement pas avant ton procès... Pour le reste... Tu as connu plus d'aventures que moi, ces dernières années... et donc rencontré plus de gens..."

-Le problème, c'est que la majorité des gens que j'ai connus ces dernières années ne sont plus de ce monde, soupira-t-il. En fait, la plupart des survivants sont ici, à la ferme. En dehors, et bien... A Loth Imarhil, il y a ma soeur, mais on ne peut pas dire que je la connaisse vraiment ; il y a aussi Valaellyn, mais je ne suis pas sûr qu'elle ait envie de retisser des liens avec la société... non-elfique. A Luménis, hormis quelques membres de la Réunion, comme Constance Lamalice, la capitaine de la Liberté...
Il haussa les épaules.
-On peut aussi se laisser le temps, compter sur de nouvelles rencontres...

" Ou on peut aussi oublier ces histoires de parrains multiples et se contenter d'une personne pour chaque enfant... Ça simplifierait les choses... Ou attendre, tu as raison. Je n'en sais rien."
Elle haussa les épaules avec un sourire.
" Je ne crois pas que j'avais de parrain, quand j'étais enfant. Je ne m'en souviens pas, en tout cas. Ça n'a pas eu un grand impact pour la suite, finalement..."

Il faillit lui demander ce qu'avait été Almeron pour elle, avant de renoncer.
-Si j'ai eu un parrain ou une marraine à ma naissance, je n'en ai jamais rien su. Et je n'aurais jamais pensé à en chercher pour les jumeaux si Baptiste ne m'en avait pas parlé. Mais c'est une bonne idée, je trouve. C'est bien qu'ils aient des liens privilégiés avec des personnes autres que nous ou le reste de leur fratrie. C'est... rassurant, quelque part. Et puis, quitte à vivre près de Luménis, autant respecter les traditions.
Il sourit.
-Mais nous avons déjà un nom pour chacun d'entre eux : c'est bien. Restera à trancher entre parrain de cœur, de corps ou d'esprit.

Galathée opina du chef puis étouffa un bâillement.
" Peut-être peut-on simplement tirer au sort, qu'en penses-tu ?"
Elle gloussa pour elle-même, déjà dans un demi-sommeil.
" Ou alors on les nomme parrain des trois à la fois... ça me semble quand même difficile à trancher..."

Il rit doucement.
-Nous trouverons un Merlu pour nous en dire plus sur ces différents rôles. Et si nous n'arrivons toujours pas à trancher même avec ces informations, et bien, nous nommerons Guéric et Guilhem parrains universels.
Il observa un instant sa compagne puis reprit, espiègle :
-Et ne compte pas dormir tout de suite ! Ce point réglé, il nous faut à présent discuter des mesures que nous mettrons en place pour nous dégager des moments privilégiés avec nos grands.

Galathée s'appuya sur un coude.
" J'espère que tu as de grandes idées. Personnellement, j'ai déjà l'impression d'être au four et au moulin, et les activités juvéniles, ça a toujours été plutôt ton créneau. Je peux les embaucher pour changer les langes ou pour traquer la biche, mais je ne pense pas que je vais être très populaire, si je leur fais ce genre de propositions... Mais peut-être peux-tu commencer par te ménager du temps avec eux... moi, je serai là dans un second temps."

-En fait, je comptais sur toi, pour les idées... Enfin, en partie. Comme m'occuper des deux en même temps parait pour le moins prématuré, il faudrait que je me ménage des moments avec chacun d'entre eux, séparément. Pour Baptiste, qui aime à écrire, qui a même commencé un texte intéressant sur Dorrandin, j'aurais de quoi faire. Mais si je commence d'emblée à partager avec lui des activités qui paraissent avoir trait à mon propre métier, Victor risque d'être jaloux... Sans compter que, pour ce dernier, j'avoue un peu sécher...
Il soupira.
-Mais peut-être peut-on attendre en ce domaine aussi. Que les plus grands des Merlus soient partis, que l'école se soit bien mise en place... Mine de rien, je risque de ne plus avoir beaucoup de temps libre quand elle aura commencé, du moins jusqu'à ce que j'ai pris mes marques.

" Si tu comptes sur moi... Sans doute pouvons-nous attendre, oui... Le divertissement, c'est ton créneau. Le mien... c'est mettre les mains dans le ventre des vaches, pour reprendre la délicate expression de Victor... Cela dit, si je monte à Luménis, je les emmènerai avec moi, je suppose. Mais ce n'est pas encore pour demain : les petits restent très dépendants de moi. A mon avis, dans un premier temps, si tu veux passer du temps rien que toi avec eux... tu vas devoir choisir une activité agricole et les embaucher pour t'aider. Du genre aller couper du bois, réparer une clôture ou ramasser des champignons."

-Les champignons, j'aurais trop peur de me tromper et d'en choisir des toxiques. Mais pour le reste, tu as raison : dans un premier temps, ça se limitera à des tâches utiles...
Il soupira à nouveau.
[color=#FFFFF66]-C'est juste dommage qu'ils n'échangent rien : les embarquer tous les deux aurait été plus simple, plus facile à caser dans mon emploi du temps, et ça aurait permis d'envisager des activités plus ludiques. De surcroit, sans doute leurs relations s'amélioreraient-elles plus vite s'ils s'amusaient ensemble... Enfin, ça sera pour plus tard.[/color]
Du moins l'espérait-il.

" Mais embarque-les tous les deux... et terminez la journée par une activité de détente... Coupez du bois puis grimpez aux arbres, quelque chose comme ça... Et pour les champignons... Je peux les trier lorsque vous les aurez ramenés. Il y a quelques règles de base à respecter, mais ensuite, c'est assez simple... tant que vous ne les fristouillez pas en cours de promenade... tout devrait bien se passer."
Elle sourit et lui caressa le visage.
" Ne te mets pas martel en tête."

-Oh, je ne me mets pas martel en tête tant que ça, répondit-il, sincère. Simplement, le temps passe sans que la situation n'évolue, alors que j'aimerais qu'ils se sentent à l'aise, qu'ils aient confiance, que leurs relations se normalisent... tout en sachant qu'il ne sert à rien de brusquer les choses, d'où mon hésitation a m'occuper d'eux en même temps. Bon, d'un autre côté, je peux tenter l'expérience et aviser en fonction du résultat.
Il sourit à son tour.
-J'essaierai de mettre ça en place rapidement, peut-être même avant le début de l'école. Ce n'est pas comme si le travail manquait...

Galathée vint se nicher contre lui.
" Peut-être que finalement tu as raison, peut-être que ça vaut la peine d'essayer de les faire parler... Victor, surtout. Je crois que Baptiste est arrivé ici en retrait et sans doute beaucoup plus conscient des risques que toi et moi."
Elle soupira.
" Tu as en tout cas raison de vouloir prendre les choses à bras le corps. Ce serait dommage que Baptiste décide finalement de retourner à Luménis, parce qu'il a senti trop d'hostilité."

-Ce serait dommage, oui, murmura-t-il en l'entourant doucement d'un bras. Alors on va lui faire sentir qu'on l'aime, et j'essaierai de discuter avec Victor. Si je passe un peu plus de temps avec lui, si nous retissons des liens... Il y a des chances qu'il réalise que l'arrivée de Baptiste et des jumeaux n'a rien changé, que sa position n'est pas menacée, qu'il a une place que rien ne peut remettre en cause.
Il sourit aux ténèbres, se pencha pour embrasser la jeune femme.
-Même si ça n'ira pas sans difficultés, sans éclats... on va y arriver.

" Bien sûr." murmura-t-elle.
Elle bâilla et se pelotonna contre lui, puis sa respiration devint plus profonde et plus régulière, signe qu'elle glissait dans le sommeil. Taliesin eut la même facilité à s'endormir, la journée avait été bien remplie. La nuit fut tranquille et les bébés se réveillèrent à l'aube pour réclamer leur repas. Ensuite, la rôdeuse les abandonna à leur père et partit en quête de viande, comme chaque jour.

Après avoir déposé les bébés dans le berceau du rez-de-chaussée, il aida à la préparation et à la mise en place du petit-déjeuner. Puis, tout en mangeant, il réfléchit à sa discussion de la veille au soir, avec Galathée. D'une part, il fallait qu'il puisse parler à Mathilde ou à Antoine, à propos de ces différents rôles de parrains. D'autre part, il devait aborder Victor, pour lui proposer que, ce jour-là, ils travaillent de concert. Quant au travail en question.. Et bien, peut-être Guilhem avait-il prévu un programme. Sinon, il aurait bien une idée : les activités plus ou moins urgentes ne manquaient pas.

Coincer Mathilde ou Antoine ne serait pas compliqué. La première avait prévu de s'occuper du potager pendant toute la matinée, tandis qu'Antoine devait traire les chèvres et passer le restant de la journée dans la pièce qui leur servait de fromagerie — sans doute avec Félix. Guillhem, de son côté, n'avait pas de plan précis pour la journée : comme Taliesin le pressentait, il n'y avait que l'embarras du choix, en matière de choses à faire, selon qu'il voulait rester à la ferme ou aller dans les champs, les bois... C'était vraiment à sa convenance, et selon ses goûts. Le fermier lui suggéra néanmoins de ne pas oublier de préparer sa liste de livres, car il n'était pas impossible qu'un voyage sur Luménis s'organise dans les jours prochains.

Il promit de s'en occuper, lui demanda de lui faire la liste de toutes les tâches qu'il restait à accomplir dans les jours à venir - histoire d'avoir un large éventail à proposer à Victor - puis, l'ayant remercié, il opta pour le Merlu le plus proche, à savoir Mathilde, déjà au potager.
-Promis, je ne vais pas te déranger très longtemps, l'assura-t-il. Mais voilà : Baptiste m'a dit qu'il était de coutume, sur Hélonna, de choisir trois parrains aux enfants : un de cœur, un de corps et un d'esprit. Comme ni moi ni Galathée ne sommes originaires d'Helonna, nous ne sommes pas très au fait des traditions et si les noms de ces différents rôles paraissent assez explicites, j'aurais aimé savoir si tu pourrais me donner quelques précisions...

Mathilde parut décontenancée par la question, puis sourit, s'appuyant un moment sur sa bêche.
" Et bien... il n'y a pas grand chose de plus à en dire. Le parrain de corps, c'est souvent celui qui est le plus costaud, le parrain d'esprit, c'est le plus malin, et le parrain de coeur, c'est le plus gentil. Je ne sais pas très bien d'où vient la tradition. Sans doute de familles nombreuses où on ne voulait vexer aucune vieille tante."
Elle haussa les épaules.
" Nous n'avons pas de parrains, dans la famille Merlu. C'est surtout une tradition du sud."

La Couronne de Cuivre

[Lieu] La ferme Desmoulins