La Couronne de Cuivre

RP : Retour à l'abri

Les villageois avaient salué le rôdeur d'un signe de tête, sans guère parler. Il les sentait tendus, inquiets. Ils se remirent en route sans plus tarder, se dirigeant vers le grand arbre, tout proche du lac, où le sorcier devait les attendre.
Seul le silence les accueillit. Les villageois se consultèrent du regard, hésitants, puis Mac Cornic prit la parole.
- Nous vous avons amené quelques bêtes, une monture, et des provisions. Comme convenu. En guise de réparation pour n'avoir pas respecté notre part du contrat.
- Et... nous reconnaissons aussi... que nous avons eu tort de nous comporter de la sorte vis à vis de vous, ajouta Martha, d'une voix calme et douce.
Kasumi devina que Mac Cornic, près de lui, pinçait les lèvres. Visiblement, il n'avait toujours pas envie de s'excuser. Mais il se tut.
- Bien.... répondit la voix en haut de l'arbre.
Du bruit se fit entendre dans les branchages. Et une silhouette sombre en descendit, svelte et silencieuse, qui se réceptionna souplement. L'inconnu était vêtu de sombre, et une capuche ample masquait en grande partie son visage.
- Il n'y a que quatre chèvres, fit-il simplement remarquer.
Les rôdeurs virent le visage de Mac Cornic s'empourprer, il faillit parler... Mais Hugo le devança.
- Oui, mais ce sont de bonnes bêtes, jeunes et en bonne santé. Vous auriez préféré plus de bêtes, mais malades ?
- Jeunes... Celle-ci ne l'est pas, fit-il en posant la main sur la tête de l'une des chèvres. Mais il est vrai que les autres sont de bonnes bêtes.
Il se tourna à nouveau vers les trois villageois, scrutant leur regard.
- Vos excuses... Sont-elles au nom de tout le village ?
Il fixait particulièrement Mac Cornic. Celui-ci baissait les yeux, les lèvres pincées.
- Oui, finit-il par articuler.
L'homme le fixa encore quelques instants, certainement conscient qu'il disait ces mots à contre-coeur. Mais il ne releva pas.
Puis il saisit son pipeau, et le porta à ses lèvres. Un sifflement suraigu en sortit.
- Vous pouvez rentrer chez vous, fit-il simplement.

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Kasumi lui non plus ne releva pas la conduite cavalière et arrogante de l'ensorceleur. Plus que son attitude, l'homme évoquait en lui une impression de malaise. Si les circonstances avaient été différentes, s'il avait fini par capituler, peut être serait-il lui-même devenu ainsi. Gardant le silence, le rôdeur se détourna. Il fallait encore récupérer leurs affaires et peut être rendre des comptes auprès du village. Pour commencer, le demi-elfe avait besoin de se rassurer, de savoir que les enfants n'avaient pas souffert de sa bévue qui avait failli coûter tant aux villageois.

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Astrée avait serré fort la main de Kasumi, sentant son malaise. Le petit groupe se mit en marche silencieusement, chacun étant plongé dans ses pensées, ou peut-être les villageois n'osaient-ils pas parler à portée d'oreille du sorcier.
Les deux rôdeurs restèrent quelques pas en arrière, heureux de se retrouver, avides de marcher tranquillement enlacés. Astrée n'éprouvait pas le besoin de parler. Elle profitait simplement du bonheur de sentir tout contre elle celui qu'elle avait cru blessé, ou pire... Ombrage marchait à leurs côtés, broutant ça et là quelque touffes d'herbe tendre.

Instinctivement, elle se retourna au bout de quelques minutes, pour voir une dernière fois le lac et le bosquet qui le bordait. Et s'arrêta net, incitant son compagnon à regarder lui aussi.

Une centaine de mètres derrière eux, à l'orée du bois, se trouvait l'inconnu avec sa monture et ses chèvres. Il était en train d'ôter la selle, et tout le harnachement de la monture, y compris la longe et le mors. Puis ils le virent approcher ses mains de son oreille et incanter. Il fit de même avec trois des chèvres - ou plutôt deux chèvres et un bouc, d'après ce qu'avaient noté les rôdeurs.
- On dirait... qu'il soigne où ils ont été tatoués, souffla Astrée.

Puis l'homme se pencha à tour de rôle sur le hongre et chacune des trois chèvres, comme s'il leur parlait. Il finit par leur donner une tape qur la croupe. Et les bêtes s'en furent.
Il resta seul avec la dernière chèvre, qui boitait légèrement. Sans doute celle qu'il avait identifiée comme plus âgée. Et l'entraîna avec lui dans les bois.

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Le rôdeur n'en crut pas ses yeux : l'homme venait de libérer les animaux qu'il avait eu tant de mal à obtenir des villageois. Curieusement, ce geste désintéressé le fit remonter dans son estime. Ce n'était pas par cupidité qu'il s'en était pris aux villageois mais peut être simplement pour leur donner une leçon ou tout simplement par fierté. Il murmura à l'adresse d'Astrée pour ne pas être entendu par les villageois :

- Quel homme étrange. Tu crois qu'il est druide ? J'espère en tous cas qu'il n'aura plus d'ennui...

Puis il reprit sur un ton plus léger :

- Et toi, comment vas-tu ? Tu dois te sentir en pleine forme après avoir tant dormi, non ?

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Astrée sourit.
- J'ai dormi comme un loir, oui ! Et je me sens effectivement en pleine forme ! Je suis certainement mieux reposée que toi, tu as dû tellement angoisser...
Elle se blottit contre lui, heureuse. Simplement heureuse. Un écureuil vint les rejoindre, grimpant sur son épaule. Ombrage souffla par les naseaux.

Un faucon les survola. Peut-être était-ce le druide. Ou peut-être un autre. Comment savoir ?
Le petit groupe était arrivé au col, où se trouvait toujours le troupeau de chèvres. Leur berger, d'ailleurs, s'y trouvait également.
- Il a accepté mes chèvres, alors ? demanda-t-il.
- Oui. Mais ne t'inquiète pas, on en prélèvera trois sur d'autres troupeaux, on va partager les frais....
- L'essentiel... C'est qu'il soit parti.
- Oui, répondit simplement sa mère.
Puis elle se tourna vers les deux rôdeurs.
- Il se fait tard, nous serons chez nous après la tombée de la nuit. Il va sans dire que vous êtes nos hôtes, pour cette nuit encore, et que vous ne nous devrez pas un centime!
Effectivement, le soleil était sur le point de disparaître à l'horizon. Dans une heure, il ferait nuit. Et il leur en fallait bien deux pour rentrer...

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Kasumi aurait aimé se remettre en route au plus tôt et quitter ce village et la sensation de malaise qu'il lui évoquait. Il craignait un peu que la nuit apporte une autre mauvaise surprise. Mais il n'avait pas le choix avec la tombée de la nuit toute proche et la nécessité de récupérer leurs affaires. De plus, il aurait été vraiment très impoli de décliner l'offre des villageois. Le demi-elfe accepta donc de bonne grâce :

- C'est très généreux de votre part mais seulement si vous me promettez un aussi délicieux repas que celui d'avant hier soir. J'ai bien peur d'avoir l'estomac dans les talons.

Puis, tandis qu'ils progressaient sans véritable hâte vers le village, Kasumi glissa par simple plaisir quelques mots à l'oreille d'Astrée :

- Je t'ai préparé une petite surprise. Enfin, si tu es suffisamment en forme pour ne pas aller te coucher tout de suite. Sinon, ça devra attendre demain matin...

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Martha avait sourit, fière d'être l'objet de tels compliments. Et ils avaient poursuivi leur route.
Astrée sourit à Kasumi, le regard brillant de curiosité.
- Je suis certainement en meilleure forme que toi ! Et j'ai hâte de savoir ce que tu me réserves... Tu es sûr... que tu ne veux pas m'en dire un peu plus ? Un indice, par exemple ?
Devant eux, les villageois avaient allumé leurs lanternes et progressaient prudemment sur le sentier rocailleux et escarpé.
Première neige, quant à elle, comprenant qu'on n'vait plus besoin de ses services, était partie en chasse, quelque part dans les pâturages... et loin du troupeau.

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Kasumi regarda intensément Astrée et sourit de l'air énigmatique qu'il affectionnait tant quand il avait une idée saugrenue en tête. Il lui répondit d'un ton à l'avenant après avoir déposé un baiser sur sa joue :

- Voyons, tu ne voudrais pas que les villageois le sachent... C'est un secret, entre nous. Je ne peux rien te révéler avant que nous soyons seuls tous les deux...

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Pour toute réponse, Astrée se contenta de lui tirer la langue, et de rire. Elle était heureuse d'être en sa compagnie, et le reste importait peu.

La descente leur parut interminable. Mais les premières maisons furent enfin en vue. Personne n'était visible dehors, ce qui était normal vu l'heure tardive. Enfin, personne.... Un jeune garçon d'une douzaine d'années finit par faire son apparition, se levant du banc sur lequel il était allongé. Maigre, décharné, il n'était pas du village, à en juger par l'expression de surprise qu'arboraient leurs hôtes.
- Excusez-moi... Auriez-vous une place dans une grange où je pourrais dormir ? J'ai déjà demandé dans une maison mais ils ont refusé....
Les villageois se regardèrent, embarrassés, mais Martha reprit rapidement la parole.
- On doit pouvoir te trouver une chambre chez nous. Normalement, c'est payant, on fait office d'auberge... mais ce soir, c'est un peu spécial, je n'ai pas le coeur à te faire payer....

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Kasumi était intrigué qu'un jeune garçon aussi jeune voyage sans savoir où loger. Il s'approcha de lui après avoir échangé un regard avec Astrée. Manifestement les villageois avaient encore des efforts à faire en termes de générosité ou alors ils se méfiaient après les mésaventures provoquées par le dernier visiteur.

- Qu'est-ce qui amène quelqu'un d'aussi jeune à voyager, petit ?

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- Ca vous r'gard pas, répliqua le jeune garçon, l'air revêche. Et pis j'voyage depuis toujours ! Mais vous pouvez pas comprendre, vous restez toujours sur les mêmes morceaux de terre....
Astrée sourit, amusée. Elle avait déjà entendu ce genre de réflexion quelque part.... Dans la bouches d'autres gosses, à peine plus jeunes.
- Détrompe-toi, nous aussi sommes des voyageurs, fit-elle simplement. Mais pas de la même façon que toi... Nous ne sommes pas d'ici, et cela fait bien deux veilles que nous sommes sur les routes. Mais...Je vois que tu as le même tatouage au coin de l'oeil que certaines personnes que je connais. Tu ne serais pas de la famille de Barrack ?
- Nan, j'suis pas d'sa famille ! Mais je l'connais... Enfin, j'crois qu'c'est un cousin éloigné. Comment ça s'fait que vous le connaissez ?
- Oh, j'ai eu l'occasion de passer quelques jours avec lui et son clan.
- Ah bon....
le gamin avait d'un coup l'air nettement moins revêche. Il esquissa même quelque chose qui s'apparentait à un sourire. Mais il n'ajouta rien et se contenta de suivre silencieusement leurs hôtes.

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Kasumi se tenait un peu à l'écart de la conversation entre le jeune homme et Astrée. Il était toujours mal à l'aise lorsqu'il s'agissait des voyageurs et notamment du clan de Barrack. Un peu inquiet, il ne put s'empêcher de regarder aux alentours en s'attendant à moitié de voir des signes de l'approche du clan où avait séjourné Astrée. Se sentant un peu bête, il s'éloigna de quelques pas.

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Si elle fut surprise de la réaction de Kasumi, Astrée le cacha soigneusement. Elle se rapprocha de lui, l'enlaçant doucement, et l'entraîna à sa suite à l'intérieur de la maison.
- Hugo va te montrer ta chambre, bonhomme, fit Martha à l'adresse du garçon. Au fait, comment t'appelles-tu ?
- Matthieu.
- Alors suis-moi, Matthieu...

- Il me faut un peu de temps pour préparer le repas, ajouta Martha en se tournant vers les deux rôdeurs. Et si vous voulez vous laver.... je n'ai malheureusement pas eu le temps de faire chauffer de l'eau...
- On va s'occuper de vous chercher de l'eau au puits, annonça Astrée avec un sourire. Enfin, si ça ne te dérange pas, ajouta-t-elle en se tournant vers Kasumi.
Le sourire soulagé qui s'afficha sur le visage de leur hôte indiquait que leur aide serait appréciée.

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Kasumi sourit avec bienveillance à sa compagne, heureux d'avoir une occasion de passer un peu de temps seul avec elle. Enlaçant tendrement sa taille, le demi-elfe répondit avec enthousiasme :

- C'est une excellente idée. Peut être que nous pouvons vous être utile à autre chose Martha ? C'est le moins que nous pouvons faire pour vous remercier de votre accueil.

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- Vous avez déjà largement fait assez, et j'ai presque honte de vous demander des services après ça... Mais si vous pouviez apporter suffisamment d'eau dans la grande marmite de la pièce à côté et la faire chauffer... Je pense que le gosse ne serait pas contre un bon bain... Et peut-être que vous non plus !
- Nous allons nous en occuper, ne vous en faites pas, répondit Astrée avec un sourire. Mais nous vous laisserons faire la cuisine : nos talents sont sans commune mesure avec les vôtres. Nous pouvons tout juste vous aider à éplucher les légumes... Ce que la cuisinière refusa tout net.

Le puits se trouvait dans la petite cour derrière la maison. Une petite porte permettait d'y accéder sans avoir à faire tout le tour.
-Je te laisse remonter le seau, c'est toi le plus fort, lança Astrée. Et... cette surprise qui devait absolument attendre que nous soyons seuls, c'est quoi ? Tu ne penses quand même pas t'en tirer si facilement ?, ajouta-t-elle avec un éclat de rire.

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Kasumi se fendit d'un sourire extatique, heureux de voir qu'il était parvenu à éveiller la curiosité de sa compagne. Il décida de temporiser un peu, juste histoire d'attiser cette belle flamme. Afin de prévenir toute protestation, il se mit à la tâche avant de répondre d'un ton malicieux :

- Oh, je ne pensais pas m'en tirer facilement, non. Il va bien falloir que je négocie un peu pour que tu attendes. De toutes façons, je ne crois pas que je l'aie avec moi. Et je suis certain que tu te sentiras bien mieux après un bain.

Le rôdeur détacha calmement le seau en feignant une concentration exagérée sur sa tâche.

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Astrée sourit, les yeux brillant de curiosité.
- C'est donc... un objet. De petite taille, puisque tu me le dissimules. Et je vois pas comment ce serait possible que tu ne l'aies pas avec toi pluisque tu l'avais tout à l'heure et que je ne t'ai pas quitté d'une semelle... Il est si petit que ça ? Ou alors tu cherches juste à me rendre... encore plus impatiente ?
Elle ponctua cette question d'un léger baiser sur ses lèvres, puis d'un deuxième, certaine que ce genre d'argument pouvait l'emporter... Tout en surveillant du coin de l'oeil la fenêtre, à l'étage, d'où provenait la lueur d'une bougie : sans doute la chambre du jeune garçon. Malgré la pénombre, elle ne voulait pas prendre le risque de choquer quiconque.

Retour à l'abri

Kasumi posa le seau sur la margelle du puits et se tourna vers Astrée, les yeux brillants. Manifestement, les baisers lui faisaient toujours autant d'effet et il avait bien de la peine à se concentrer sur ce qu'il faisait.

- Tu es bien trop maligne pour que je te cache quoi que ce soit. Cela dit, si tu continues à m'embrasser ainsi, je ne suis pas certain de parvenir à faire chauffer l'eau pour ton bain. Enfin, cela dit, je veux bien faire un effort si tu me permets de venir te frotter le dos.

Le rôdeur n'était pas certain que sa diversion ait trompé Astrée mais cela valait toujours le coup d'être tenté histoire de faire monter un peu la pression.

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Astrée se mit à rire.
- Ne change donc pas de sujet si vite... Bien que je n'ai rien contre le fait que tu veilles me frotter le dos. Mais auparavant... Vais-je devoir te faire les poches pour avoir la clé du mystère ?
Et elle s'empressa de joindre le geste à la parole, glissant sa mains dans une des poches de son compagnon, amusée par ce qu'elle allait déclencher...

Retour à l'abri

Surpris par le geste si spontané de la jeune femme, le premier réflexe de Kasumi fut de sursauter et de se débattre. Afin d'éviter la fouille intempestive de ses chausses, il se rapprocha du puits et glissa légèrement en voulant s'y rattraper, faisant malheureusement tomber le seau toujours en équilibre précaire sur la margelle et s'aspergeant copieusement au passage ainsi qu'Astrée dans une moindre mesure. Se rendant compte du ridicule de la situation, il éclata de rire.

- J'espère que je n'ai pas douché ton bel enthousiasme ! Je t'assure que je ne l'ai pas sur moi. Tu ne le trouverais pas même en me déshabillant complètement. Maintenant, si tu ne me fais pas confiance et que tu veux vérifier... Mais nous ferions mieux de rentrer vite à l'intérieur avant de prendre froid.

Quelque chose dans l'expression de Kasumi laissait cependant suggérer que son apparente maladresse n'était pas tout à fait spontanée.

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Astrée éclata de rire en voyant son compagnon trempé des pieds à la tête.
- Alors tu préfères prendre le risque de prendre froid plutôt que de me révéler ta surprise ? C'est à se demander si elle existe... Ou peut-être que tu veux m'obliger à jouer les guérisseuses?
Elle sourit.
- Allez, rentre vite au chaud, je vais me charger d'apporter quelques seaux d'eau, je ne suis pas trop mouillée.

Retour à l'abri

Le demi-elfe protesta vertement, argumentant qu'ils iraient plus vite à deux, du moins si elle arrêtait de lui fouiller les poches. Pour changer à nouveau de sujet et couper court à la discussion, il ajouta d'un ton badin en s'arrangeant pour que sa formulation revête un double sens :

- J'ai toujours une surprise mais elle est trop grande pour tenir dans ma poche... J'ai eu le temps de la dissimuler dans mon sac et si tu me laisses rentrer pour t'occuper seule de l'eau, peut être que je vais en profiter pour la cacher. A moins que tu ne me la réclames gentiment tout à l'heure.

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Astrée répondit... en tirant la langue. Elle savait que le rôdeur faisait exprès de donner un double sens provoquant à ses affirmations. mais elle comptait bien ne pas se laisser démonter.
- Alors je vais te prendre au mot... et me dépêcher d'aller fouiller dans ton sac ! Je te laisse remonter le seau, ça te réchauffera !
Et elle se retourna, prête à courir voir à l'intérieur si le sac de son compagnon contenait vraiment... une surprise.

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Kasumi s'empressa de la ceinturer fermement mais avec délicatesse pour l'empêcher de se précipiter dans la maison. Puis il l'embrassa tendrement dans la nuque pour adoucir son geste.
- Tu ne voudrais tout de même pas fouiller dans mon sac ? Tu tomberais sur mes chaussettes et je te préviens que ça fait trois jours que je n'ai pas fait de lessive et j'ai pas mal crapahuté dans la montagne. Je ne pourrai pas rester ici en sachant que tu fouilles parmi mes vêtements. En plus, avec cette lumière, tu n'apprécierais pas ma surprise. Non, franchement, le mieux est d'attendre demain matin bien sagement. Et au moins, je suis certain que tu te lèveras de bonne heure, malgré le lit confortable.

Il fit un essai en relâchant son étreinte pour voir si sa compagne avait décidé de se montrer raisonnable, contrairement à ce qu'il pensait.

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Astrée ne fit pas un pas pour s'enfuir lorsque Kasumi relâcha son étreinte. Il fallait lui donner confiance... Elle répondit d'un ton outré :
- Attendre demain matin ? Tu n'y penses pas ! Bon, d'accord, ici, il fait un peu sombre, mais on a des lanternes dans la chambre, on y verra bien assez clair ce soir....
Tout en parlant, elle s'était approchée de la margelle, remontant le seau.
-Je vais le porter à l'intérieur. Tu peux commencer à en remplir un deuxième si tu veux, regarde, il y en a un autre...
Son ton était parfaitement innocent. Mais elle doutait qu'il la laisse filer ainsi...

Retour à l'abri

Kasumi sourit à nouveau de la ruse grotesque de sa compagne et prit un ton innocent qui aurait pu faire croire qu'il se laissait prendre au piège si ce n'était qu'il avait grand peine à contenir son hilarité.

- Non ce ne serait pas raisonnable, je vais suivre ton conseil et rentrer les seaux ! en plus ils sont lourds et donc plus difficiles à porter jusqu'à la salle de bain qu'à remonter du fond du puits. Tu devrais te charger de remonter l'eau et moi je l'apporterais jusqu'à la salle de bain pour la mettre à chauffer. Et comme ça tu en serais pas tentée d'aller jusqu'à mon sac pour y fouiller un peu sur le chemin.

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- Moi ? fit Astrée en ouvrant de grands yeux apparemment stupéfaits. Comment peux-tu imaginer qu'une chose pareille me vienne à l'esprit ? Voyons !
Elle sourit, et ajouta, avec un clin d'oeil.
- Et je savais bien que tu était frigorifié et qu'il valait mieux que tu rentres... Tu vois, même toi, tu le reconnais.
Tout en parlant, elle remontait le deuxième seau.
- Tiens, on va porter les deux à la fois. Je vais t'accompagner pour me rendre compte de la quantité qu'il manque, et pour t'aider...
Et pour ne pas lui laisser le loisir de cacher sa surprise ailleurs....

Retour à l'abri

Kasumi se laissa convaincre cette fois-ci, malgré tout conscient de s'être fait avoir. Il tint à passer devant pour ouvrir les portes et prévenir toute velléité de fuite pour aller fouiller dans le sac. Mais le trajet se déroula sans incident et les rôdeurs purent constater qu'il faudrait acheminer au moins deux autres seaux pour espérer prendre un bain.

- Nous y retournons ensemble ou tu préfères que je mette cette eau là à chauffer ?

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Astrée lui lança un regard furibond, le jaugeant. Si elle s'en tenait à sa version qu'il avait froid et devait rester au chaud, elle devrait le laisser seul... et donc lui laisser l'occasion d'aller ranger ailleurs sa surprise. Elle sourit intérieurement, consciente que leur petit jeu était inutile : elle verrait de toute façon la surprise un jour ou l'autre. Mais elle ne voulait pas s'avouer vaincue.
- Je vais avoir besoin d'aide pour porter les seaux, tu as raison, ils sont lourds. Mais il faut bien commencer à allumer le feu, sinon ce ne sera jamais chaud. Vas-y, je te laisse faire. Pendant ce temps, je vais récupérer mon manteau dans la salle commune, j'ai un peu froid... étrangement, je suis un peu mouillée...

Retour à l'abri

Kasumi lui jeta un clin d'œil entendu avant de se diriger vers la porte pour lui couper l'herbe sous le pied et prévenir toute protestation :

- Ne bouge pas d'ici, je vais te le chercher. Je sais exactement où tu l'as mis et tu pourras ainsi commencer à préparer le bois comme tu sais si bien le faire. Je finirai de m'en occuper à mon retour pendant que tu vas chercher le reste de l'eau.

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