[Haute-Forêt] Quête : Racines

[Voyageuse]

Le cocon bougea légèrement lorsqu'il parla en elfique. Un mouvement qui pouvait être un hochement de tête, peut-être. Et qui se répéta lorsqu'il répéta sa phrase en commun. Le prisonnier ne pouvait pas le voir, néanmoins : la soie lui obstruait les yeux, la bouche. Seul son nez était visible par un minuscule orifice.
En ôtant la soie, il découvrit un visage féminin, elfique, dont les yeux s'agrandirent de terreur en voyant son aspect. Mais l'elfe eût la présence d'esprit de ne pas crier. Elle se contenta de le fixer d'un oeil interrogateur.

[Kasumi]

Kasumi murmura d’un ton doux en découvrant l’elfe terrifiée qui lui faisait face.

- Mon apparence est une illusion. Restez calme, nous allons vous sortir de là dans un instant.

Sa présence renforçait son hypothèse qu’il s’agisse du groupe de son père et s’il était rassuré de la voir encore en vie et surtout consciente, il appréhendait maintenant ce qu’il découvrirait ou qu’il ne découvrirait pas dans le second cocon. Il s’approcha du second prisonnier avant de renouveler ses paroles rassurantes au cas où il n’est pas entendu. Serait-ce son père ? Il n’osait même pas y croire. Mais si ce n’était pas le cas, aurait-il la force de faire face au choc ? De conserver son sang froid ? Peut-être aurait-il dû confier cette tâche à Sylvia mais il s'en sentait tout simplement incapable.

[Voyageuse]

Le second prisonnier ne bougea pas d'un pouce. Manifestement, il ne l'entendait pas. Il pouvait être seulement inconscient. Dormir profondément. Ou être mort...
Kasumi eut heureusement le soulagement de constater, avant même de lui dégager le visage, qu'il respirait. Faiblement, très faiblement même. Mais il respirait.
Et comme il s'y attendait, l'espérant et le craignant à la fois, ce fut le visage de son père qu'il découvrit.
- Il faut se dépêcher, souffla alors Sylvia. Je crois que j'entends des pas...

[Kasumi]

Revoir son père dans cet état le paralysa un instant d’autant que, même s’il se concentrait sur l’instant présent, ils étaient passé à un cheveu de ne pas le retrouver du tout. Kasumi sentit une bonne part d’émotions qu’il pensait enfouies sur le point de le submerger. Il se raccrocha à toute force à la voix de Sylvia : ils étaient encore loin d’être tirés d’affaire. Il souffla dans sa direction en se détachant péniblement de la contemplation du visage pâle de son père, bien trop pâle :

- Sylvia, va faire du bruit à l’entrée de la cavité pendant que je surveille ici et que je les aide. Puis rejoins-moi, j’aurai besoin de ton aide.

Kasumi prit la place de la rôdeuse, prêt à en découdre avec le nouveau venu si jamais il donnait l’impression de vouloir examiner les cocons. Le plus simple serait sans doute de l’attirer dans la réserve puis de le frapper par surprise. Il serait facile de le décapiter pour qu’il ne puisse pas hurler. Si jamais il venait seul.

[Voyageuse]

Sylvia obtempéra et se dirigea vers l'entrée, sans chercher à masquer le bruit de ses pas qui résonnaient sur la roche, espérant intriguer le garde à l'entrée. En y réfléchissant, ils résonnaient étrangement. Comme des pieds humains, chaussés, et non comme les pattes nues des ettercaps.
- Vous en mettez du temps..., fit une voix rocailleuse et sifflante provenant de la galerie menant à la salle principale. L'intrus serait sans doute là dans une ou deux secondes. Kasumi entendait, à son tour, le crissement de ses pas sur le sol.
Sylvia, entre-temps, avait atteint le petit couloir menant à l'extérieur, et grattait la roche, un peu bruyamment, de ses chaussures.

[Kasumi]

Kasumi estima nécessaire d’attirer la créature dans la réserve car celle-ci finirait bien trop vite par venir vérifier ce qu’ils faisaient par elle-même et il n’avait pas envie que l’alerte ne soit donnée trop tôt. Il se dirigea lentement vers le couloir pour répondre à la créature :

- Ça vient ! Celui-là résiste au poison. Viens nous aider.

Croisant les doigts – ou plutôt les pinces – pour qu’il soit seul, il prépara son épée pour frapper l’ettercap sitôt qu’il serait entré. Heureusement, il y avait de bonnes chances pour qu’il lui faille quelques secondes pour découvrir l’absence du second ettercap et l’état des deux cocons.

[Voyageuse]

Comme il s'y attendait, l'ettercap entra dans la cavité sans la moindre once de méfiance.
- Fais voir...
Il chercha du regard, un instant, son interlocuteur, et n'eût pas vraiment le temps de s'apercevoir que le bipède qu'il prenait pour un ettercap tenait en main une épée. La lame le frappa à la gorge, lui arrachant une sorte de gargouillis étouffé tandis que le sang giclait. Il tomba à genoux, agonisant, portant les mains à sa gorge.

[Kasumi]

Kasumi ne laissa pas à son adversaire une seule chance de nuire et le frappa à nouveau en visant sa « nuque ». Aussitôt que l’ettercap s’effondrerait à terre, il se retournerait pour vérifier s’il était venu seul. Ensuite il serait plus que temps de déplacer les deux elfes, en commençant par celle qui devait être la compagne d’Elryndel. Il se renseignerait auprès d’elle sur sa capacité à se déplacer par elle-même puis s’occuperait de son père.

[Voyageuse]

L'ettercap s'effondra sans un bruit, définitivement mort cette fois-ci. Et Kasumi fut rapidement rassuré lorsqu'il tendit l'oreille vers la galerie : aucun autre bruit n'en provenait. L'ettercap était visiblement seul.
Sylvia, de son côté, était de retour.
- La voix est libre, souffla-t-elle. J'ai mis le nez dehors, Eärundra a éliminé le garde...

[Kasumi]

Les choses se présentaient bien. Un peu trop lui soufflait une petite voix incrédule et pessimiste. Elryndel ne bougeait toujours pas, vivant mais très affaibli et inconscient. Il fallait agir sans tarder avant que la chance ne tourne. Avant que n’importe lequel des occupants du nid ne se mettent en quête de l’un des deux ettercaps et ne constatent leur absence. Kasumi traîna le corps de sa victime dans un coin pour éviter qu’il ne reste par trop visible puis se dirigea vers la compagne d’Elryndel pour achever de la libérer.

- Je vais vous détacher avant de m’occuper d’Elryndel. Si vous ne pouvez pas marcher, ma compagne vous aidera à sortir.

Il se mit aussitôt à l’œuvre en tranchant les filins enserrant la poitrine et les bras de l’elfe.

[Voyageuse]

L'elfe, sitôt libérée, tenta de se redresser mais tituba sur ses jambes : il fallut que Sylvia la soutienne. Elryndel était toujours inconscient, et Kasumi devrait le porter au-dehors. cela dit, il était amaigri, léger, donc le rôdeur parviendrait sans mal à le transporter.
Malheureusement, au moment où ils s'engageaient dans le boyau menant au-dehors, la chance qui les avait accompagnés jusque-là parut les trahir. Une sorte de frôlement se fit entendre au-dehors. Puis des raclements contre la roche. Quelque chose approchait de l'entrée du garde-manger, par l'extérieur.

[Kasumi]

Kasumi posa une main sur l’emplacement où devait se trouver l’épaule de Sylvia pour lui faire signe de battre en retraite. Livrer un combat dans la réserve ne l’enchantait guère mais ils ne pourraient de toute façon pas atteindre l’extérieur avec leurs deux prisonniers alors autant chercher à profiter de l’avantage de la première attaque. S’ils se plaçaient de part et d’autres de la cavité, ils pourraient sans doute frapper ce qui approchait – sans doute une araignée – avant même que cela pénètre dans la pièce. Restait à espérer pouvoir s’en débarrasser en limitant les bruits du combat et en protégeant les deux elfes.

[Voyageuse]

Sylvia dut abandonner son soutien à l'elfe, qu'elle déposa au sol, s'attirant un regard plein d'incompréhension. Apparemment, guère entraînée à ce genre de chose, elle n'avait pas entendu le bruit qui approchait. Et les deux rôdeurs se mirent en faction de part et d'autre de l'entrée.
Le bruit se précisa. Un frôlement discret, sans doute une araignée. Et le crissement net de griffes sur le roc. Ce pouvait être un ettercap. Peut-être.
Mais ce qu'ils virent apparaître n'était ni l'un ni l'autre : c'était un cocon, poussé depuis l'extérieur sans doute. Un cocon qui gigotait encore, et qui avait une forme vaguement humanoïde.
Puis ils virent deux pinces au bout de deux bras maigres, poussant le fardeau.

[Kasumi]

Un ettercap, à nouveau. Mais la forme de son prisonnier évoquait immédiatement l’un des deux compagnons de Kasumi. Etait-ce Tilmandil qui se serait laissé surprendre ? Cette éventualité ne serait guère rassurant pour Léo qui était censé l’accompagner. Mais ce pouvait tout autant être Eärundra si elle s’était par trop exposée en abattant la sentinelle…

Dans un cas comme dans l’autre, il fallait agir au bon moment : il fit signe à Sylvia de lui laisser l’initiative de la première attaque qu’il comptait placer dès que le cocon serait de leur côté et que son porteur présenterait une zone vitale comme sa tête par exemple. Il ne fallait pas lui laisser le temps de prendre conscience de la menace qui le guettait sans pour autant agir trop tôt pour qu’il puisse battre en retraite à l’abri. Mieux valait légèrement trop tard que pas assez : une situation éprouvante pour les nerfs.

[Voyageuse]

Les deux bras furent, comme prévu, suivis d'une tête... et Kasumi abattit son épée au moment où celle-ci apparaissait. Malheureusement, avertit peut-être par son odorat, l'ettercap avait eu un bref instant d'hésitation, et l'épée, plutôt que de lui trancher la tête, s’aplatit sur le sommet du crâne. L'ettercap, sonné, s'effondra. Mais il n'était pas inconscient et commençait déjà à se redresser, ouvrant la bouche pour pousser un cri d'alerte, qui se transforma en gémissement de douleur lorsque Sylvia, à son tour, le frappa du tranchant de son épée, lui tranchant un bras à hauteur du coude. Le sang qui giclait augurait une fin proche.
Mais les rôdeurs n'en avaient pas fini. un autre frôlement se faisait entendre, derrière l'ettercap. Et une sorte de sifflement de colère. C'était très certainement une araignée qui venait à sa suite.

[Kasumi]

Kasumi acheva l’ettercap d’un coup circulaire au niveau de sa gorge et se dégagea aussitôt. Ils allaient devoir jouer très serré et compter sur une bonne part de chance car il était peu probable que le combat contre l’araignée ne finisse pas par attirer ses congénères. Le rôdeur réfléchit à la possibilité de fuir par l’autre côté mais ils seraient probablement interceptés avant d’atteindre l’entrée de la caverne. Et même s’ils parvenaient jusque-là, ils n’auraient aucun moyen de se mettre rapidement à l’abri. Leur seul espoir était donc d’en finir rapidement et discrètement et de retarder les poursuites.

- Sylvia, libère notre ami, je me charge de l’araignée.

Il désigna le cocon transporté par l’ettercap , espérant y trouver un renfort précieux.

[Voyageuse]

Sylvia obtempéra immédiatement, coupant net les fils de soie, libérant en quelques gestes précis le prisonnier. Celui-ci s'avéra être Tilmandil, pétrifié de terreur. Trop paniqué, sans doute, pour se révéler véritablement utile dans le combat. Il mit quelques instants à retrouver ses esprits, adressant un pâle sourire de reconnaissance à sa libératrice.
Entre-temps, les premières pattes de l'araignée apparaissaient. Mais le couloir était étroit, l'obligeant à se contorsionner. Et la pièce, basse de plafond, ne lui permettrait pas de se redresser vraiment.
Une voix se mit à incanter. mais ce n'était pas Tilmandil. C'était l'elfe qu'ils avaient libérée.

[Kasumi]

Loin de ses réflexions de tantôt, Kasumi se trouvait simplement soulagé de voir son demi-frère : il serait plus facile de veiller sur lui ainsi plutôt que dans la forêt manifestement infestée. Il ne pouvait pas s’interroger sur l’état de Léo et préférait s’en abstenir pour l’heure, se concentrant plutôt sur la situation présente. L’incantation de l’elfe lui rappela qu’ils avaient affaire à une mage. Un renfort de poids pour le combat à venir, et peut-être pas seulement.

- Pouvez-vous faire en sorte de bloquer le passage vers la caverne principale ? Ces sifflements vont en attirer d’autres.

Kasumi avait bien l’intention de profiter de la position précaire de son adversaire pour prendre l’avantage dans l’intervalle. Il porta des coups puissants à ses pattes, espérant les trancher et achever de déséquilibrer le monstre et de réduire considérablement sa mobilité. Il faudrait cependant la laisser sortir, d’une façon ou d’une autre, pour ne pas que son cadavre bloque leur seule voie de sortie plus ou moins viable.

[Voyageuse]

Kasumi parvint en quelques coups à trancher une patte, puis une deuxième, arrachant un sifflement strident à l'araignée. Sifflement qui n'allait pas manquer de donner l'alerte...
L'incantation prit fin et une succession de petits projectiles incandescents s'engagea dans le tunnel, frappant sans doute l'araignée à l'abdomen, lui arrachant un nouveau sifflement.
Pendant ce temps, Sylvia, aidée par Tilmandil, entassait des cocons à l'entrée de l'autre galerie. Mais c'était un barrage bien dérisoire. Peut-être, s'ils l'avaient mis en place avant le premier sifflement, aurait-il pu atténuer le son, mais c'était désormais trop tard. Et s'ils se trouvaient bloqués, les ettercaps auraient tôt fait de faire le tour par l'extérieur...
Un dernier sifflement de douleur, subitement, alors que ni la mage ni le rôdeur n'avaient porté de coup, pouvait signifier deux choses : soit les projectiles magiques étaient empoisonnés et continuaient à être douloureux, soit ils avaient du renfort à l'extérieur.

[Kasumi]

Kasumi ne s’attarda pas à tenter de résoudre ce mystère qui trouverait vite une réponse de lui-même et tenta immédiatement de dégager le corps de l’araignée. Il serait très certainement plus facile de la tirer que de la pousser aussi attrapa-t-il deux de ses pattes intactes pour tenter de trainer le corps squameux dans leur grotte.

- Libérez vite les animaux qui vous semblent conscients : nous leur donnerons une chance de s’en sortir et ils nous aiderons de même. Madame, si vous avez un sort à base de feu, je vous suggère de le lancer dans vers la caverne principale dès que nous serons prêts à sortir. Cela fera diversion : les créatures chercheront à défendre leurs petits et leur reine plutôt qu’à fuir. Tilmandil, penses-tu pouvoir porter notre père ?

C’était un peu brutal comme révélation peut-être mais ils n’avaient guère de temps à perdre en atermoiements.

[Voyageuse]

Obéissant à son injonction, Sylvia se précipita pour libérer une partie des animaux, de préférences de grande taille. En espérant que dans leur panique, ils ne se retourneraient pas contre eux...
La mage recommença à incanter. Et Tilmandil, quant à lui, se penchait sur leur père, inquiet. Il était un peu trop frêle pour le porter, mais vu la maigreur de leur père, peut-être réussirait-il, sur une courte distance.
L'araignée était lourde et résistait de toutes ses forces à la traction. Puis, brusquement, elle changea de tactique et se propulsa à l'intérieur, déséquilibrant le rôdeur qui bascula en arrière. Il n'eût pas le temps de reprendre pied : il sentit une violente douleur au bras, là où l'araignée venait de le mordre, et des étoiles envahirent son champ de vision; la tête lui tournait. Il devina que la morsure était empoisonnée.
L'un des animaux libérés, un lynx, bondit fort opportunément sur l'araignée à ce moment-là.

[Kasumi]

Kasumi s’était laissé prendre, pensant son ennemi inconscient ou même mort et faisait la douloureuse expérience de son erreur. Il sentit immédiatement la brûlure du venin se répandre dans ses veines pour saper toutes ses forces. Un tintement sonore signala que l’épée qu’il tenait heurtait le sol, quittant sa main déjà privée de force. Il sentit un serrement dans sa poitrine et son esprit ralentir comme le poison était déjà à l’œuvre pour engourdir tout son organisme de l’intérieur. Avant de n’en avoir plus ni la force mentale ni physique, il s’entendit parler d’une voix étouffée et qui lui parut distante à lui-même :

- Sylvia, le remède antipoison, vite…

Privé de force par ce dernier effort, il s’affala en position assise, contraint d’assister au reste du combat sans pouvoir agir de nouveau.

[Voyageuse]

Il n'eut pas vraiment le loisir de réaliser que l'araignée ne l'attaquait plus, ni de se demander pourquoi. Occupée, sans doute, avec un autre adversaire. Il vit une ombre floue se pencher sur lui.
- Bois. Vite.
C'était Tilmandil, qui, le voyant s'effondrer, semblait avoir retrouvé un semblant de maîtrise de lui-même. Il lui versa d'autorité le contenu de la fiole dans le gosier.
Il fallut quelques minutes pour qu'il reprenne ses esprits. Quelques minutes où, par miracle, l'araignée ne prêta aucune attention à lui. Il en découvrit la cause lorsque sa vue redevint nette : elle gisait au sol, morte. Terrassée par Sylvia, toujours sous son apparence d'ettercap.
- Filons vite, les renforts vont rappliquer..., fit la voix d'Eärundra, jaillissant de la caverne.

[Kasumi]

Kasumi avait encore la tête qui lui tournait et peinait à réaliser où il était et ce qui venait de se passer lors des dernières minutes. Il focalisa son attention sur les voix familières autour de lui pour reprendre pied dans l’urgence de la réalité. Il fallait filer d’ici et sans tarder aussi se redressa-t-il en se fendant d’un commentaire destiné à encourager ses compagnons :

- Ce truc est plus fort qu’une lampée de rose de Lorien ! On pourrait faire une fortune en s’associant à un tavernier ! Mais filons-vite d’ici. Tilmandil, tu devrais aider la compagne de notre père pendant que Sylvia le transporte. Je prendrai le relais dehors. Incendier ces toiles pourrait être une bonne idée. Cela devrait occuper une partie des ettercaps un bon moment et nous laisser le temps de filer. Qu’en pensez-vous Eärundra ?

[Voyageuse]

Eärundra hocha la tête, après une brève hésitation.
- Ça peut aussi les rendre fous de rage... Commencez à sortir votre père de là, on vous suit.
Sylvia avait saisi le cocon, et s'engageait dans la galerie, mais peinait à le traîner seule vers la sortie.
Sans hésiter davantage, la compagne de leur père, qui se tenait près de la galerie communiquant avec la salle principale, se mit à incanter, et au bout de quelques instants, une petite boule lumineuse jaillit de ses mains et alla exploser dans la pièce voisine.
- Viens, Galawen, filons, murmura Tilmandil en lui prenant le bras.
Les hurlements provenant de la grotte étaient éloquents : cris de douleur, de colère aussi. Les deux elfes se précipitèrent à la suite de leurs compagnons vers la galerie..

[Kasumi]

Kasumi aida Sylvia du mieux qu’il pouvait en se plaçant derrière le cocon emprisonnant toujours son père. Ils devaient progresser presque pliés en deux et il était probable qu’ils allaient devoir livrer une course contre une horde d’arachnides folles de rage une fois hors de la grotte alors autant s’y attarder le moins possible. Cet effort lui valut une nouvelle explosion d’étoiles dans les yeux et il chancela mais il se mordit les lèvres pour faire face et tenir bon. Une fois dehors, la lumière serait leur alliée, au moins en partie.

- Gagnons au plus vite le couvert des arbres : je me servirai de la végétation pour bloquer nos poursuivants.

Il n’avait pas le temps d’interroger Tilmandil et Eärundra sur l’emplacement de Léo et ne pouvait pour l’heure qu’espérer qu’il ne lui soit rien arrivé de fâcheux.

[Voyageuse]

- J'ai plus efficace, répliqua Eärundra qui pénétrait la dernière dans l'étroit conduit. Partez devant, je vous rejoins.
Et elle se mit à incanter, sans davantage se préoccuper de leur progression.
Sylvia était sortie du boyau, apparemment sans rencontrer d'obstacles, et tirait de toutes ses forces sur le cocon que Kasumi poussait. Ils finirent par se trouver à l'air libre, suivis par Tilmandil soutenant Galawen, clignant des yeux dans la lumière du jour déclinant.
Derrière eux, le bruit s'atténua subitement tandis que la druidesse les rejoignait... ainsi que plusieurs bestioles de tout acabit que Sylvia avait eu le temps de libérer.
- J'ai bloqué l'accès. Mais ils risquent de sortir par là, ajouta-t-elle en désignant l'entrée principale.

[Kasumi]

Kasumi avisa les abords rocheux de la grotte et rejeta l’idée de lancer un sort devant l’entrée : la végétation y était bien trop clairsemée pour faire la moindre différence. Il ne servait à rien d’attendre que les créatures sortent ou de chercher à les en dissuader mais le demi-elfe se sentait déjà un peu mieux maintenant que les effets du poison refluaient et que la lumière du jour le baignait.

- Il vaut mieux nous éloigner le plus possible avant la nuit. Eärundra, comment va Léo ? Je compte sur vous pour surveiller nos poursuivants !

Lui-même ne pouvait pas se retourner en portant le cocon enfermant son père sur cette pente raide. Si des arachnides tentaient de les attaquer, il serait toujours temps de le poser, se retourner et utiliser leurs arcs pour les dissuader. D’ici là, chaque mètre qui les éloignait du nid pouvait compter.

[Voyageuse]

- Léo nous rejoindra, ne vous en faites pas... Prenez de l'avance.
Elle contemplait l'entrée de la grotte, semblant hésiter. Puis elle se mit à incanter.
Pendant ce temps, Sylvia avait lâché sa charge.
- Le cocon est suffisamment raide pour faire comme un brancard, remarqua-t-elle. Il vaut mieux qu'on se mette l'un devant et l'autre derrière...
Les deux elfes les avaient rejoints. Galawen était pâle et semblait particulièrement affaiblie.

[Kasumi]

Les paroles d’Eärundra le rassérénèrent quant à Léo : elle était la mieux placée pour juger de son état aussi ne chercha-t-il pas à discuter. La remarque de Sylvia le fit réfléchir à la façon la plus efficace de progresser maintenant que le premier instant d’urgence était passé.

- Tu as raison : passe devant, je me calquerai sur ton allure. Nous le sortirons de là dès que nous nous serons éloigné de cet endroit.

Il se tourna vers l’elfe qu’ils venaient de sauver pour lui adresser quelques mots qu’il jugea lui-même mal assurés et maladroits :

- Enchanté de faire votre connaissance, dame. Même dans ces conditions. Désolé pour votre compagnon, nous sommes arrivés trop tard... Tilmandil, peut-on interrompre ce sort ? Je suis Kasumi, le deuxième fils d’Elryndel.