La Couronne de Cuivre

-Le blizzard soufflera sans doute une bonne partie de l'hiver et s'il devait souvent nous contraindre à suspendre les expéditions, nous risquerions d'avoir très peu avancé à ce niveau lorsque viendra le printemps, ce qui pourrait s'avérer dommageable... D'un autre côté, je crains que mobiliser Barthélemy chaque jour ne l'épuise : il est vaillant, certes, mais il a quand même un certain âge...
Le clerc avait le front plissé : comme quoi, il avait beau regimber, il était prompt à s'impliquer dans des discussions sérieuses lorsqu'elles se présentaient.
-Une solution serait peut-être d'établir des têtes de pont en ville : nous pourrions constituer de petits groupes qui s'installeraient dans des édifices et qui, depuis ceux-ci, pourraient mener des expéditions, quitte à raccourcir les sorties en cas de tempête. Quant aux informations, aux nouvelles, elles pourraient circuler via les tunnels qui semblent sûrs et qui, surtout, sont préservés du mauvais temps.

Hubert regarda subitement Thibault d'un autre oeil, tâchant cependant de garder une mine impassible. Jamais il n'aurait imaginé que le Sunite ait la moindre expérience dans l'organisation d'explorations en territoire hostile, ou même qu'il connaisse le sens de l'expression "tête de pont".
" C'est une idée, dit-il. Cependant, je pense que ça vaut la peine de se poser la question de l'utilité de l'exploration en tant que telle... Surtout si elle peut avancer trois fois plus vite au printemps. Nous avons suffisamment d'espace pour accueillir tout le monde en ce moment et hiverner ne serait peut-être pas une mauvaise idée, à moyen terme.
— D'autant que vu les événements passés, je ne suis pas très motivé à l'idée de scinder le groupe."

-Je te comprends très bien. Cependant... D'accord, la forteresse est assez vaste pour nous accueillir tous, y compris les renforts qui se trouvent pour l'heure à Grand-Estuaire. Mais quand ils seront là, les lieux seront presque bondés : il faudra peut-être renoncer aux appartements individuels, l'accès aux thermes ou aux lieux d'aisance deviendra plus problématique... Et puis, cet entassement prolongé est susceptible de jouer sur notre moral, de provoquer des tensions : je ne doute pas que les nouveaux venus soient bien intentionnés mais ce seront des étrangers que personne ne connaîtra, qui n'auront pas eu le temps de s'intégrer peu à peu dans le groupe... Enfin, il faut aussi tenir compte du fait que la nouvelle de notre découverte va se répandre très vite par tout Helonna, attisant les curiosités autant que les convoitises. A la fonte des neiges, la piste que nous avons suivie sera repérable par d'autres qui ne nous demanderont peut-être pas la permission avant de l'emprunter. Si, à leur arrivée, nous ne contrôlons pas l'ensemble de la ville, fût-ce de manière ténue, nous nous exposions à des vols, des appropriations, des installations sauvages...

" Ce n'est de toute façon pas à cinq cents, dont un quart d'enfants, que nous y arriverons, dit Albérich avec un haussement d'épaules. Ce ne sont pas des risques, c'est une vision réaliste du futur. A ce sujet, je ne me fais pas d'illusions : il faut que nous réfléchissions à la manière de la gérer, pas à la prévenir. Ce sera de toute façon impossible.
— Si la question est juste d'avoir un peu plus d'espace, nous pouvons rapidement annexer les maisons voisines de la forteresse... C'est le plus simple. On ferait mieux de les retaper et de les sécuriser plutôt que de se disperser en ville..."

-Ce n'est pas qu'une question d'espace... Que se produira-t-il si des visiteurs indésirables mettent avant nous la main sur des réserves d'armes, sur des dépôts d'engins de guerre comme ceux que vous avez découverts au fort ou, pire encore, sur des objets ou des textes leur permettant de déployer à leur profit la si puissante magie des anciens ? Sans aller jusqu'à imaginer des batailles, ils auraient alors suffisamment de moyens de pression pour refuser l'autorité de la Communauté ou pour obliger celle-ci à reconnaître la leur...

" Je ne te le fais pas dire, répondit simplement Albérich. Tu es sûr que tu ne veux pas entrer au conseil ? Un son de cloche comme le tien m'arrangerait diablement bien dans mes tractations avec Etienne."
Hubert préféra se montrer conciliant.
" Je pense que nous connaissons les risques."
Décidément, les Sunites aussi étaient capables d'imaginer le pire. C'était un soulagement.

Thibault parut gêné.
-Toutes mes excuses, Hubert : je me doute que vous connaissez les risques, je n'ai pas voulu sous-entendre le contraire... Ah, je parle décidément trop, à tort et à travers...
Il secoua la tête.
-Quant à rejoindre le Conseil... Albérich, tu sais très bien comment ça c'est terminé, la dernière... et unique fois où j'ai été aux responsabilités : un fiasco lamentable. Non, je n'ai pas les épaules pour ce genre de chose.

Albérich parut sur le point de protester, mais il se ravisa, et Hubert sentit que s'il n'avait pas été présent, sans doute le Luménien aurait-il dit ce qu'il avait à dire. Mais il demeurait un étranger au regard de leurs années de connivence. Il décida de changer de sujet.
" Nous devrons peser le pour et le contre de chaque possibilité. Bien emmitouflé, Barthélémy pourrait tout à fait supporter une promenade quotidienne... et peut-être devrons-nous revoir notre manière d'explorer pour aller plus rapidement au but, plutôt que de s'imaginer que nous avons le temps d'être exhaustifs..."
Il était en train de relancer cette conversation, mauvaise idée.
" Bref, c'est l'affaire du conseil. Mais merci pour vos observations, Thibault."

-Si elles ont pu vous être utiles, j'en suis heureux. Mais, en même temps, je ne me fais aucune illusion quant à leur pertinence : je n'ai jamais vécu quelque chose ne faisant ne serait-ce qu'approcher notre aventure actuelle et ce ne sont pas les petites excursions auxquelles j'ai participé en compagnie des explorateurs dont j'étais le mécène qui peuvent me servir d'expérience.
Il eut un sourire soudain.
-Ceci dit, si vous voulez renforcer nos forces armées pour échauder d'éventuels gêneurs, j'ai quelques candidats à vous proposer parmi les jeunes Paludiers. D'accord, ils sont petits, mais je vous assure qu'ils peuvent faire peur, quand ils s'y mettent.

" Je confirme, dit Albérich.
— Si ça ne vous ennuie pas, j'aimerais beaucoup sélectionner les futurs soldats de mon armée avec discernement. Il n'y a que des civils pour croire que la hargne est une qualité militaire !"
Il secoua la tête avec un désespoir feint.
" Parlez-moi plutôt de votre programme de l'après-midi."

-En ce qui me concerne, il sera identique à celui de la matinée. La seule différence, c'est que je n'aurai pas ce Lathandrite-ci comme comparse, mais un autre Lathandrite. Quant aux détails de nos activités... je préfère vous les épargner.
Il poussa un soupir désespéré qu'il était difficile de prendre au sérieux.
-Le côté positif, c'est que tout ça est tellement épuisant que je n'ai aucun mal à suivre votre rythme de vie : me coucher tôt, me lever encore plus tôt. Je suis certain que mes confrères m'excommunieront quand ils l'apprendront mais... tant pis.

Hubert se contenta de sourire. Il avait du mal à réconcilier ce qu'il savait des Sunites avec l'incroyable dévouement de Thibault auprès des enfants. Ceux-ci étaient sales et vulgaires, deux choses qui auraient dû faire fuir un adepte de la Beauté à l'autre bout du campement. Il aurait pu se contenter d'être près d'eux une demi-journée, voire une fois tous les deux jours... Mais non, il s'accrochait et en redemandait. C'était tellement curieux que le paladin ne pouvait s'empêcher de s'interroger sur ses véritables motivations. Peut-être cherchait-il à impressionner quelqu'un, tout bien réfléchi, à donner une image de lui-même généreuse et désintéressée...
" Je vais retourner à mes papiers, dit Albérich. Il y en a tellement que je ne saurais pas te dire lesquels."

-Et cette quantité astronomique fait ton bonheur, j'en suis sûr. Quoique tu en voudrais peut-être encore plus...
Il eut un sourire mutin puis reporta son attention sur Hubert.
-Tout à l'heure, vous nous demandiez des anecdotes sur notre jeunesse... Et bien, laissez-moi vous dire que, parfois, Albérich trouvait le moyen d'emporter des papiers ou des livres même quand nous faisions le mur.

" C'est un mensonge, dit Albérich. La seule fois où ça m'est arrivé, c'est parce que j'avais pris du retard sur quelque chose, je ne sais plus quoi, mais c'était à cause d'un de tes tours pendables. Ou d'Euryale."
Sa voix fléchit légèrement sur ce nom et pendant une demi-seconde, Hubert détecta un pli entre ses yeux, qui disparut aussitôt.
" Je n'étais pas un bûcheur. Vous mélangez nécessité et plaisir. Je n'ai simplement jamais eu de mal à faire des choses fastidieuses, quand c'est pour la bonne cause. Evidemment, toi, Thibault, te forcer, ça t'est impossible."

Il acquiesça, presque grave.
-C'est vrai. Et c'est un malheureux gâchis : si j'avais la moindre aptitude à me faire violence, sans doute saurais-je me rendre beaucoup plus utile.
Son expression légère ne tarda toutefois pas à revenir.
-Mais tu as également ce défaut. Les choses fastidieuses auxquelles tu t'attelles ne comptent pas, puisque tu aimes ça. En revanche, te forcer à ne pas travailler, à faire des activités de pur loisir, ou même à badiner... C'est hors de ta portée !

Misère, ces deux-là ne faisaient que s'envoyer des vannes. Hubert en était à moitié atterré, à moitié réjoui. Ce qui était certain, c'est qu'ils ne pourraient sans doute pas se fréquenter de manière permanente pendant encore très longtemps. Albérich était susceptible, le paladin ne l'ignorait pas, et leur joute verbale constante finirait par l'épuiser. Il se garda bien d'intervenir, cependant. S'ils se volaient dans les plumes et bien... c'était tout bénéfice pour lui.
" Crois-le tant que tu veux. Je vais d'ailleurs aller retrouver mes amis les parchemins." dit le Luménien, avec un léger sourire, avant de se lever.

Thibault fouilla la salle du regard, peut-être en quête de Gabriel.
-Et moi mes amis les petits monstres... dit-il finalement en se levant. Messieurs, j'ai été ravi de déjeuner en votre compagnie. A présent, je vous souhaite un excellent après-midi.
Il les salua puis s'en fut, emportant son plateau.

Hubert se leva dans le même mouvement.
" Dis ce que tu as à dire." fit Albérich.
Le paladin le dévisagea sans comprendre.
" Je vois à ton expression que tu n'en penses pas moins. Alors parle.
— Rien, vraiment. Je me dis juste... que je commence à entrevoir à quoi a ressemblé votre adolescence."
Le Lathandrite sourit.
" Oh, tu te trompes. Ça ne ressemblait pas du tout à ça. Je ne me défendais jamais, je me contentais de faire le gros dos. Simplement, je n'y arrive plus."
Son regard se fit distant.
" Ces dernières années m'ont radicalement changé sans que je puisse faire marche arrière." murmura-t-il, à moitié pour lui-même.
Son sourire revint.
" Tu viendras bien m'interrompre pour un petit entraînement en milieu d'après-midi ?
— Avec plaisir." répondit le paladin.
Et chacun partit vaquer à ses affaires.

Pour Albérich, l'après-midi débuta comme le précédent. S'il put, par phases assez longues, travailler bien tranquillement dans son bureau, il y eut, par moment, des colons pour venir le trouver, l'entretenir de la possible orientation de leurs rejetons ou se proposer pour prendre des apprentis. En revanche, de candidat au poste d'intendant, il n'y en eut toujours pas un seul.
De son côté, l'unique visite que reçut Hubert avant le moment où il se décida à aller trouver son ami fut celle d'Étienne qui lui remit les contrats dont ils avaient parlé avant de s'en retourner à ses occupations.

Albérich leva les yeux au moment où Hubert entrait. Ils échangèrent un léger sourire et le paladin chercha un second siège du regard : il n'y en avait pas. Il resta donc debout et eut la sensation — une seconde — de passer une entrevue avec un supérieur.
" Mais que vois-je !? s'exclama Albérich. Des parchemins ! Tu as donc été frappé par mon affliction ?"
Hubert rit.
" Ce sont les contrats. Veux-tu que nous les regardions ensemble avant d'aller nous entraîner ? Je pense que plus tôt nous les signons, mieux ce sera. Mais je sais que tu voudras d'abord bien les examiner.
— En cela, tu ne te trompes pas." dit le Luménien en tendant la main.

Comme l'on pouvait s'y attendre, les contrats ne contenait pas la moindre entourloupe. Étienne s'était contenté d'adapter l'un des modèles préexistants et s'ils les signaient, ils s'engageraient à aider la Communauté jusqu'au printemps, jusqu'à ce qu'il soit possible de rallier sans risques Grand-Estuaire.
Albérich venait de terminer sa lecture lorsqu'il y eut un léger bruit à l'entrée de son bureau. Relevant les yeux, il aperçut Ingrid, l'air manifestement embarrassée.
-Je tombe au mauvais moment... fit la couturière qui avait peut-être escompté s'éclipser avant que sa présence ne soit remarquée. Toutes mes excuses. Je repasserai plus tard dans la journée. Ou demain : il n'y a de toute façon rien d'urgent.

" Non, non, restez Ingrid, vous ne nous dérangez en rien, dit Albérich en reposant le document. Hubert peut sortir, si vous préférez. Ou alors si c'est lui que vous voulez voir... heu... Peut-être que vous pouvez discuter dans la pièce à côté ? Je crois qu'elle est vide."
Tout en parlant, le clerc avait rechargé sa plume avec la dextérité d'un homme habitué à le faire cent fois sur la journée, et, sans même baisser les yeux, il signa son contrat.

-En fait, c'est bien à vous que je voulais parler... La présence de messire Hubert ne me dérange nullement : je ne voulais juste pas vous déranger en plein travail. Enfin, puisque c'est déjà chose faite, autant ne pas vous faire perdre plus de temps...
Elle marqua une pause, prit une profonde inspiration.
-Voilà, je voulais vous demander si des conditions précises avaient été définies pour ceux qui souhaiteraient, disons, prendre sous leur aile l'un des enfants que la Communauté a récemment recueillis. J'aurais voulu savoir, par exemple, s'il était nécessaire d'être en couple, ce genre de choses...

" En couple ? Non. Ce n'est pas du tout une nécessité. L'important est surtout... de ne pas s'engager à la légère. Ces enfants ont été très éprouvés, comme vous le savez, et ils ont désormais besoin de stabilité... Dans le même temps, même les plus jeunes ne seront sans doute pas faciles... Mais au-delà de ça... Il n'y a pas de contraintes. Nous savons que toutes les personnes de la communauté sont de bonne volonté et unies par le même idéal. C'est bien assez."
Il sourit.
" Vous pensez à accueillir un enfant, Ingrid ?" demanda Hubert, beaucoup plus frontal.

Elle s'empourpra.
-Ce serait un peu prématuré de dire cela. Disons plutôt que j'étudie la possibilité d'y songer sérieusement. Depuis que vous avez pris ma fille en formation, ce dont je ne vous remercierai jamais assez, j'ai... plus de temps libre. Sans compter que... Je me sens un peu seule. Bien sûr, tout cela peut paraître terriblement égoïste et cependant il faut bien que certains d'entre nous s'occupe d'eux. Sans compter qu'avec le caractère bien trempé de Ruth, j'ai acquis... une certaine expérience.
Elle tenta d'esquisser un sourire.
-Mais, s'il vous plait, ne lui en dites rien : c'est juste une... réflexion préliminaire. J'en discuterai avec elle si cette réflexion devait se préciser.

Albérich songea qu'une jolie femme comme Ingrid aurait pu penser à se trouver un prétendant parmi les hommes célibataires, plutôt que de se ruer dans l'éducation d'un nouvel enfant difficile, surtout si la solitude était son réel problème. Il se garda cependant de le verbaliser.
" Prenez tout le temps qu'il vous faudra. Et je pense que vous avez raison de vouloir impliquer Ruth dans votre décision."
Il faillit ajouter que les arrangements actuels étaient temporaires et que Ruth restait sa fille même si elle était sous l'aile du paladin, mais se retint. C'était à Hubert d'être clair en ces matières, pas à lui.

Ingrid acquiesça.
-Faire le contraire serait irresponsable, dit-elle. Mais donc, merci pour vos réponses. Je ne vous dérange pas plus longtemps et vous souhaite une bonne fin de journée.
Elle les salua puis s'en fut, les laissant libres de boucler l'affaire des contrats puis d'aller s'entraîner, s'ils le souhaitaient toujours.

Ils s'entreregardèrent mais ne dirent rien.
" J'ai signé." annonça finalement Albérich en soulevant son parchemin.
Hubert se pencha sur la table.
" Si tu as signé, ça doit vouloir dire que je peux aussi, et sans danger."
Il prit la plume et apposa sa signature au bas du contrat.
" Les clauses étaient différentes sur le tien, en fait, remarqua le Luménien d'un air malicieux. Tu t'es engagé à prendre deux écuyers de plus parmi les petits cannibales.
— Bien sûr. Et toi, combien de novices ?
— Un novice invisible, comme Giovanni."
Il rangea ses documents, referma l'encrier.
" Bon, entraînement ?
— Après toi."
Albérich replia les contrats et les tendit au paladin, qui les rangea à sa ceinture. Ensuite, ils descendirent vers l'endroit où étaient entreposées les armes et les armures, pour aller se préparer. Le clerc se sentait un peu ankylosé et, curieusement, il était impatient de se dérouiller avec le chevalier.

Lorsqu'ils la rejoignirent, ils constatèrent que la salle dédiée aux entraînements était loin d'être vide. L'on trouvait là une bonne partie des gardes et des mercenaires qui n'étaient pas mobilisés pour quelque mission. Hubert put le constater en un regard, ils s'exerçaient avec le plus grand des sérieux, ce qui ne les empêcha pas de saluer cordialement les nouveaux venus. Plus loin, Edgar et quelques autres membres de son état-major supervisaient des civils : bref, on n'avait pas perdu les bonnes vieilles habitudes.

" Je déteste la violence." remarqua Albérich en contemplant la scène.
Hubert pinça les lèvres et soupira.
" Elle est un mal nécessaire.
— Ici, indéniablement. Mais pas partout."
Pendant un moment, ils ne dirent rien, puis le clerc prit une profonde inspiration et commença à s'équiper. Sans doute le paladin avait-il envie d'ajouter quelque chose, sur le fait que si certains ne se battaient pas, les autres ne pourraient pas vivre en paix, mais Hubert eut la bonté de se retenir. Quelques minutes plus tard, ils se trouvaient un coin peu exposé pour entamer leur séance. Albérich se garda. Son ami avait repris leurs anciennes habitudes, privilégiant la didactique à la joute pendant les trois quarts de leur travail, avant de le chercher dans les dernières minutes. Le clerc avait l'impression de progresser petit à petit, mine de rien, et Hubert était toujours encourageant.
Quand ils en eurent terminé, Albérich prit congé pour gagner les thermes, tandis qu'Hubert se mettait en quête de ses écuyers, pour continuer sur sa lancée.

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Une cité perdue