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Posté : jeu. 11 juin 2015, 19:53
par Galathée
" Mais c'est un peu bête qu'il ait embarqué le cheval." remarqua le gamin avec une once d'ironie.
Il haussa les épaules et se dirigea vers le village, saluant le barde de la main. Il ne restait plus à Taliesin qu'à poursuivre Victor et Minuit jusqu'en haut de la petite éminence. Le gosse s'était arrêté à l'ombre de l'arbre — un érable très ancien — et s'était assis sur un banc de pierre blanche. Le cheval broutait à quelques pas, tranquille. Victor fit la moue.

" Y'a rien ici. Pas de grotte, pas de trésor enfoui, pas de nid de goules... Juste un banc où il est écrit : silence."
Effectivement, sous les fesses de l'enfant, en lettres illuminées, on avait gravé cet unique mot, sur toute la longueur de l'assise.

Posté : jeu. 11 juin 2015, 20:25
par Taliesin
Il sourit.
-Tous les lieux auxquels sont attachés une légende ne sont pas spectaculaires : parfois, ils ont juste une atmosphère particulière. Par exemple, ici, peut-être que ce mot n'a pas été écrit pour rien sur le banc. Peut-être faut-il faire silence et écouter pour percevoir un bruit étrange rappelant, je ne sais pas... les soupirs d'une jeune femme qui attendit en vain son fiancé...

Posté : jeu. 11 juin 2015, 20:42
par Galathée
Victor grimaça, croisa les bras et se tut.
Le vent soufflait doucement dans les branches, les oiseaux chantaient dans les hauteurs de l'érable, de temps en temps Minuit s'ébrouait. A leurs pieds, le village paraissait tranquille, avec son unique rue principale, quelques personnes cheminant ça et là, des paysans au travail dans leurs champs, le fracas d'une forge dont ne voyait que la fumée, à l'autre bout du hameau.
De son particulier, aucun, si bien que Victor s'agita assez vite et sauta dans l'herbe.

" C'est nul. Mais bon. C'est pas la Vallée du Nirvana, ici... donc c'est pas surprenant."

Posté : jeu. 11 juin 2015, 20:48
par Taliesin
Il rit.
-Allons, peut-être verras-tu ce lieu d'une manière différente quand tu connaîtras sa légende...
Il se leva à son tour.
-Viens, Minuit a bien mérité de se reposer à l'écurie. Et nous, de nous installer à l'auberge. Je me demande si Baptiste nous aura déjà pris des chambres...

Posté : jeu. 11 juin 2015, 20:55
par Galathée
Ils rencontrèrent Baptiste dans la rue, qui revenait vers eux. Il avait l'air passablement dépité et expliqua à Taliesin que le tenancier de l'auberge, un établissement portant le nom d'Hostellerie de Montsilence, avait trouvé très étrange de voir débarquer un gosse d'à peine douze ans non accompagné. Ils repartirent donc tous trois jusqu'à l'auberge en question qui, malgré la taille modeste du bourg, était manifestement relativement fréquentée. C'était le lot de tous les logements le long de la route entre Luménis et Rohan, qui reliait le sud et le nord de l'île et était à ce titre empruntée par un nombre considérable de voyageurs.
L'aubergiste en question était un homme qui pouvait avoir n'importe quel âge entre cinquante et quatre-vingt ans, le visage buriné, le cheveu gris fer et une énergie sèche, fruit d'un exercice quotidien.
Il vit revenir Baptiste avec un sourcil levé et une expression neutre, avant de porter le regard sur Taliesin.

" Ah, il existe, l'adulte ! Ça m'apprendra à être incrédule ! Une chambre, alors ?"
Il avait dit ça d'un ton un peu pince sans rire qui sans être chaleureux, n'était pas non plus hostile.

Posté : jeu. 11 juin 2015, 21:11
par Taliesin
-Oui, s'il vous plait. Ainsi qu'une place à l'écurie pour notre cheval.
Le barde, pour sa part, avait choisi de lui sourire et de lui répondre amicalement.
-Et désolé si mon fils vous a causé du tracas : je comprends que vous ayez été surpris... Son frère et moi étions allés jeter un coup d’œil à la butte au sujet de laquelle, nous a-t-on dit, courre une légende...
Si le tenancier se posait des questions quant à ce qui pouvait pousser un elfe à voyager avec deux petits humains, il était désormais fixé : Taliesin avait tiré les leçons de son périple en compagnie de Victor, deux ans plus tôt.

Posté : jeu. 11 juin 2015, 21:17
par Galathée
Le tenancier ne parut pas tiquer, même s'il était manifeste qu'aucun des deux enfants n'était apparenté à leur "père".
" MARTHA !"
Une femme plus jeune surgit d'une porte latérale, échevelée et transpirante.
" Ces messieurs ont un cheval.
— J'ai vu, p'pa, j'm'en charge."
Elle disparut aussitôt.
" Oui, la légende de la butte. J'suis pas très calé pour raconter les histoires, alors si vous voulez pas que je vous la gâche, j'vous conseille d'attendre ce soir, et j'vous dirai qui la raconte bien. Mais y'a pas de trésor, alors j'espère que tu comptais pas sortir ta bêche, mon gaillard."
Victor lui retourna un sourire bravache.
" Vous dites ça pour pas que je le trouve !"
L'aubergiste éclata de rire et se retourna pour décrocher une clé à son tableau.
" C'est la 7. Deuxième étage, tout le premier est pris, mais vous êtes jeunes, vous allez savoir grimper jusque là. Faut prendre l'escalier là, monter les deux volées, le couloir à votre gauche, c'est la première à droite. Si le chat est d'dans, vous le virez. Il a l'habitude."

Posté : jeu. 11 juin 2015, 21:27
par Taliesin
-Deuxième étage, couloir de gauche, porte à droite : c'est bien noté. Merci beaucoup, monsieur : le temps de récupérer nos sacs et nous montons.
Il était plutôt content que Victor ait réussi à dérider le tenancier : souvent, la spontanéité et les bons mots venaient à bout de la méfiance... En tout cas, ainsi, lui-même se sentirait plus à son aise.

Posté : jeu. 11 juin 2015, 21:38
par Galathée
Il n'eut pas à sortir : Martha venait de déposer leurs affaires dans l'entrée. Chaque enfant attrapa son sac et Taliesin put ranger les choses dont ils n'auraient pas besoin le soir même dans un coffre prévu à cet effet, derrière le comptoir. Ensuite, il rejoignit les enfants qui s'étaient déjà installés dans la chambre. Elle comprenait un lit simple et un lit double, ainsi qu'une petite table. Modeste, propre, sentant l'été. Il y faisait un peu chaud et Victor ouvrit la fenêtre, tandis que Baptiste câlinait un gros matou roux qui avait élu domicile sur le couvre-lit.

Posté : jeu. 11 juin 2015, 21:42
par Taliesin
-A moins qu'il ne prenne vraiment trop de place, je ne suis pas certain qu'on va le mettre dehors, celui-là, dit-il en observant le matou.
Il avait toujours eu un faible pour les chats.

-Bon, pour les lits... Je vous laisse le plus grand ?

Posté : jeu. 11 juin 2015, 21:45
par Galathée
Les deux garçons se regardèrent froidement. En même temps, il était clair qu'aucun des deux n'allait déclarer forfait, aussi Victor hocha-t-il rapidement la tête tandis que Baptiste haussait les épaules. L'idée de dormir ensemble ne les réjouissait manifestement pas, mais ils étaient sans doute conscients que c'était ridicule.
" Qu'est-ce qu'on va faire jusqu'au souper ?
— Qu'est-ce qu'on mange, d'ailleurs ?"

Posté : jeu. 11 juin 2015, 21:48
par Taliesin
-Aucune idée : je n'ai pas vu si le menu était affiché... Nous n'aurons qu'à regarder en redescendant. Quant à ce que nous allons faire avant le repas...
Il réfléchit.
-Que diriez-vous de faire le tour du village ? J'aimerais bien vérifier s'il y a un relai de coche et s'il est encore ouvert, me renseigner sur les horaires...

Posté : jeu. 11 juin 2015, 21:55
par Galathée
Baptiste attrapa un petit carnet et une pointe de plomb et suivit Taliesin et Victor lequel avait, bien sûr, prit la tête du groupe. En sortant, ils délogèrent le chat qui risquait de trouver le temps si la porte était fermée. Il les accompagna au rez de chaussée.
" Il n'y a pas de relais de coche ici, j'en ai bien peur, dit l'aubergiste lorsque le barde lui posa la question. Il faudra aller jusqu'au Pont, si vous voulez pouvoir embarquer. Certains se risquent à le héler sur le bord de la route... mais il y a eu des accidents, donc je vous le conseille pas. Par contre, si vous voulez pas marcher jusqu'au Pont, je peux me renseigner auprès des habitués, ce soir. C'est pas impossible que certains y aillent demain. Je saurais pas dire comme ça."

Posté : jeu. 11 juin 2015, 22:01
par Taliesin
-Si cela ne vous cause pas trop de dérangement, j'accepte bien volontiers votre offre. Mais même si personne n'allait au pont demain, ce ne serait pas un problème : nous ne sommes pas pressés,
Il sourit au tenancier puis se tourna vers les enfants.
-Partants malgré tout pour un tour du village ?

Posté : jeu. 11 juin 2015, 22:09
par Galathée
" Ben on peut faire quoi d'autre ? demanda Victor.
— Peler des navets, par exemple, proposa l'aubergiste.
— On mange des navets ? fit Baptiste, intéressé.
— Je rêve ! s'exclama Victor. Allons nous promener !
— On ne mange pas de navets.
— Dommage."
Et ils sortirent de l'auberge en compagnie de Taliesin.
" Elle est bien, la butte ?
— Non. Mais on pourrait faire des roulades dans la pente.
— Ah oui !"
Et ils filèrent comme des lièvres vers l'éminence herbeuse.

Posté : jeu. 11 juin 2015, 22:24
par Taliesin
Des roulades dans la pente ?
Et Baptiste avait accepté... avec enthousiasme ?
Voilà qui était surprenant : à la ferme, on le voyait rarement s'amuser à ce genre de choses.
A bien y penser, il n'y avait vraiment qu'à Vallonsec où Taliesin l'avait vu jouer longtemps et sans retenue.
Il ne fit rien pour les dissuader, même s'il craignait qu'arès leurs aventures, un bain voire une lessive ne soient nécessaires. Il alla plutôt arpenter la rue du village, pour en avoir un aperçu, tout en ne s'éloignant pas trop de la butte, au cas où.

Posté : jeu. 11 juin 2015, 22:31
par Galathée
Les garçons jouèrent pendant un temps absolument stupéfiant à rouler dans l'herbe. Taliesin eut le temps de faire trois fois le tour du village sans rien découvrir d'intéressant : il y avait l'hostellerie, et c'était tout. Même la forge était minuscule et son occupant parut surpris de voir un promeneur. Quand il rejoignit les enfants, il réalisa qu'ils n'étaient pas lassés de leur jeu malgré le temps qu'ils y avaient déjà passé. C'était un de ces moments où l'adulte qui observe se demande pourquoi il n'a pas songé à emporter un bon livre. Cette interrogation critique fut cependant épargnée au barde, car un homme gravit la colline et s'arrêta non loin de lui.
" Et bien... ça fait longtemps que je n'avais pas contemplé un... bonheur aussi pur." remarqua-t-il.
Il avait sans doute quarante ans, peut-être un peu plus, et avait un accent étranger marqué. Il portait un pourpoint de bonne facture et ses cheveux noirs étaient étaient coupés court. Il n'était assurément pas un paysan du cru...

Posté : jeu. 11 juin 2015, 22:40
par Taliesin
-J'espère juste que les habitants ne leur en voudront pas de mettre en ces lieux une animation fort peu en accord avec leur nom et avec le mot inscrit sur le banc... répondit-il.
Il sourit à l'inconnu.

-Vous êtes de passage, vous aussi ?

Posté : ven. 12 juin 2015, 09:11
par Galathée
" On peut dire ça, dit-il avec un sourire. J'ai choisi ce village pour m'y poser un moment. C'est charmant, tranquille — généralement, je veux dire."
Il avait dit cela sans aucune critique, juste avec humour.
" Je ne crois pas que les villageois s'insurgeront des facéties de vos garçons. Ils ont des enfants, eux aussi, et je pense qu'ils doivent faire la même chose quand ils en ont l'opportunité... Je ne suis juste pas ici depuis assez longtemps pour en juger."

Posté : ven. 12 juin 2015, 09:22
par Taliesin
Soit l'homme était vraiment arrivé de fraîche date, soit les enfants du village ne s'intéressaient que très rarement à la butte : comment, sinon, ce faisait-il qu'li ne les y ai pas encore vu jouer ? Mais son interlocuteur n'ayant pas détaillé les raisons précises de sa présence ici, il préféra ne pas le questionner d'emblée à ce sujet.
-Mais vous a-t-on déjà réconté la légende attaché à cette éminence ? demanda-t-il plutôt.

Posté : ven. 12 juin 2015, 09:29
par Galathée
" Oh oui, dit l'homme en souriant. Mais seulement une version, pour l'instant. Il doit y en avoir plusieurs, il y en a toujours plusieurs."
Victor grimpa à nouveau la pente à vive allure, apparemment inépuisable. Baptiste, de son côté, était encore étendu en bas, reprenant son souffle en contemplant les nuages.
" Vous voulez que je vous la raconte ? Ou vous préférez l'entendre d'un des ancêtres qui prétend avoir connu les faits ?"

Posté : ven. 12 juin 2015, 09:39
par Taliesin
-Je pense que je demanderai aux anciens de me la raconter, ce soir. Mais je n'ai rien contre vous écouter également. Mieux vaut l'entendre plusieurs fois, si je veux en prendre note...
Cela faisait partie de son travail, après tout. Et puis, les histoires, c'était peut-être la chose la plus intéressante qu'il pourrait ramener aux Merlus, une fois de retour à la ferme.

Posté : ven. 12 juin 2015, 09:50
par Galathée
L'homme le regarda une seconde avec un sourire amusé, puis finit par hausser légèrement les épaules.
" Alors... On raconte qu'autrefois... il y a... un siècle, peut-être... vivait ici un maître chanteur. De la bonne espèce : un grand chanteur, renommé, mais vieillissant, qui avait perdu une jambe à la guerre. Il avait donc cessé de voyager sur les routes pour divertir les seigneurs et s'était établi dans une vaste demeure... où il avait ouvert une école de chant. Au début, les villageois avaient trouvé ça plutôt charmant, il y avait plus de passage, les produits s'écoulaient bien, l'auberge disposait d'animations gratuites, l'école employait de la main d'oeuvre locale aux cuisines, dans les chambres... mais l'homme — je n'ai pas son nom — accueillait en même temps une vingtaine de futurs rossignols. Et ils chantaient, chantaient, toute la journée, des complaintes, des balades, des ritournelles diverses... L'histoire ne dit pas qu'ils chantaient faux... mais qu'ils chantaient beaucoup. Si bien que les villageois en vinrent à ne plus supporter ce tapage incessant. Comme l'école rapportait beaucoup d'argent à tous, dans le hameau, le chef du village dissuada ses ouailles d'entrer en conflit avec le chanteur. Par contre, ils se cotisèrent pour aller chez un mage de la région et lui acheter un objet imbu d'une zone de silence permanente. Ils l'installèrent au sommet de cette butte, qui devint leur Montsilence. Chaque fois que quelqu'un n'en pouvait plus, il lui suffisait de gravir la butte, pour trouver parfaitement tranquille, à l'abri des chanteurs... et du reste, en fait. On dit que quand le chanteur est mort, son école a été fermée, les chanteurs sont partis, et le silence est revenu. L'artefact... Dans la version qu'on m'a racontée, ils l'ont enterré avec le chanteur. Mais c'est seulement une version !"

Posté : ven. 12 juin 2015, 10:02
par Taliesin
-C'est une histoire intéressante, dit-il, sincère. Intéressante et originale. Merci de me l'avoir narrée.
Elle n'intéresserait guère Victor, cependant : pas de monstres, pas de trésor... Quoique : quelques mois plus tôt, alors que les jumeaux donnaient la sérénade chaque nuit, il aurait été tenté de mettre la main sur ce fameux artefact... Très tenté, même.
-Le bâtiment ayant aceueilli l'école de chant existe-t-il toujours ?

Posté : ven. 12 juin 2015, 10:09
par Galathée
" Je n'en sais encore rien, à vrai dire. Comme je vous l'ai dit, c'est seulement une première version... et je pense qu'il sera nécessaire d'en récolter deux ou trois de plus avant de pouvoir en juger. Mais vu les bâtiments que nous avons dans le village... Je ne vois pas où ça pourrait se trouver à part à l'auberge. Or l'aubergiste, lui, prétend que sa baraque est une auberge depuis toujours. Il y a bien une grande ferme à l'ouest, qui ferait l'affaire, mais ça m'étonnerait qu'on entende qui que ce soit chanter jusqu'ici, sauf par jours de grand vent... soufflant justement dans la bonne direction."
Il commençait à faire un peu sombre.
" Les histoires vous intéressent, alors ? C'est rare. Les gens sont tellement terre à terre, généralement."

Posté : ven. 12 juin 2015, 10:25
par Taliesin
-Je suis barde, expliqua-t-il. Et même si la musique est mon registre principal, j'ai toujours beaucoup aimé les histoires, les contes, les légendes...
Il porta brièvement son attention sur les garçons. A son avis, il pouvait encore les laisser jouer un petit moment mais... Il ne faudrait plus trop tarder à les ramener à l'auberge : l'heure avançait, mine de rien.

Posté : ven. 12 juin 2015, 10:29
par Galathée
" Barde ! C'est formidable ! s'exclama l'homme en se tournant vers lui et lui tendant une main amicale. Je me nomme Sigismond de Floralie. Je suis écrivain."
Son regard se fit interessé.
" Vous n'êtes pas de la région, par hasard ? Je cherche des villages dont le nom est inspiré de légendes..."

Posté : ven. 12 juin 2015, 10:46
par Taliesin
-Enchanté de faire votre connaissance, dit-il en lui serrant la main. Je me nomme Taliesin et, malheureusement, je ne suis ni de la région, ni même d'Helonna. Je suis installé depuis quelques mois près de Pré-aux-Sources, un village au sud d'ici, et je commence tout juste à reprendre mes activités professionnelles... A mon grand regret, je suis donc dans l'impossibilité de vous donner des renseignements : vous devez déjà en savoir beaucoup plus que moi.

Posté : ven. 12 juin 2015, 10:58
par Galathée
" Ne vous excusez pas, dit l'écrivain. Le métier de barde est vaste... et l'art l'est tout autant... Evidemment, vu que vous êtes un elfe, vous avez un avantage : votre longévité vous permettra d'en apprendre bien davantage qu'un humain, et vous pourrez peut-être épuiser certains courants, certains artistes, certaines régions... Mais même vous, vous ne viendrez pas à bout de tout ce qui a été crée, inventé, relaté, chanté ou mis en musique... C'est à la fois formidable et frustrant... mais c'est comme ça. Et finalement... ça m'arrange presque, que vous ne soyez pas un spécialiste du terroir... Egocentrisme mal placé, je sais. Mais c'est un peu le travers classique de notre profession, au sens large, bien sûr. Je ne suis pas barde."

Posté : ven. 12 juin 2015, 11:05
par Taliesin
-Les bardes n'ont pas l'apanage de la créativité.
Il sourit.
-Et je comprends ce que vous voulez dire. J'éviterai donc de trop fouiller la légende de Montsilence et celles des environs. De toute façon, je ne fais que passer : c'est au nord que je me dirige pour un petit voyage. Et qui sait ? Comme nous ne résidons pas très loin l'un de l'autre, peut-être aurons-nous l'occasion, un jour, de partager nos découvertes respectives.