La Couronne de Cuivre

" La haute-Forêt... C'est un endroit où je ne suis jamais allé... Et pourtant j'ai beaucoup voyagé !
- Ça, c'est un trait de famille, le goût du voyage," remarqua Elryndel.

La conversation fut interrompue par le retour de Riniel, coïncidant avec l'arrivée d'une soupière au fumet appétissant. Tandis qu'ils reprenaient, d'instinct, leurs places habituelles, Sylvia glissa à Kasumi.
" Tu crois qu'on aura le temps d'aller voir Celd ?"

Le fumet de la soupe était exquis et Kasumi se fit la réflexion que la cuisine elfique de la maison paternelle allait très vite lui manquer. C'était néanmoins une raison supplémentaire pour y gouter sans bouder son plaisir et il s'apprêtait déjà à tendre son assiette quand la remarque murmurée par Sylvia lui fit suspendre son geste. Il tourna son regard vers elle, esquissa une moue un peu désolée puis répondit à voix basse :

- Je crois que ce serait un peu trop juste. Pour cette fois en tous cas... Surtout si personne ne peut nous ramener. Et puis tu dois avoir envie de passer quelques jours avec ta famille, non ?

" Oui, bien sûr. Mais si Galawen nous téléporte là-bas, elle pourrait accepter de nous emmener tout près du bosquet sacré... Il faudra faire l'aller-retour jusqu'à là-bas, il me semble que c'était à trois jours de marche, à peine. Et ensuite on pourrait rentrer à travers les marécages... Ça nous prendrait presque une veille au total, c'est faisable. Ou bien on pourrait demander à Galawen de nous accompagner, ou de revenir nous chercher, pour nous téléporter à nouveau au campement. Je pense que ça vaut le coup de lui poser la question, si tu voulais te rendre auprès du Sylvanien. Il me semble... qu'il avait dit que tu devais revenir."

Kasumi jeta un regard un peu nerveux autour d’eux pour bien vérifier que personne à table ne semblait s’intéresser à leur conversation à mi-voix. Redoutant la réaction de son père, il avait en effet décidé de ne pas parler des sacrifices qu’il avait dû consentir aux asabis pour accomplir sa mission. C’est en grande partie ce qui expliquait ses réticences et le fait qu’il oppose de nouvelles objections :

- Galawen pourrait en effet nous éviter le voyage d’aller mais il faudrait lui donner une bonne raison pour justifier que nous voulons à nouveau nous rendre au bosquet. Et pour le voyage de retour, il vaudrait bien mieux éviter de passer au cœur des marécages : nous aurions à remonter le courant et ce serait dangereux à deux seulement. Il y a la route aussi mais ce serait au moins aussi long. Et concernant Celd, je pense qu’il voulait me revoir au cas où l’on n’aurait pas trouvé de solution pour Elryndel. Comme il n’y a plus d’urgence et que les sylvaniens ne sont pas vraiment connus pour être impatients, je pense qu’on a tout le temps de retourner lui porter la nouvelle une autre fois, non ?

Sylvia haussa les épaules.
" C'est comme tu veux. Mais bon, si tu cherches un prétexte, tu peux toujours dire que tu t'étais promis de passer remercier Celd et que tu ne veux pas attendre ton prochain passage sur le continent, qui risque d'être dans des mois voire des années..."
Elle sourit.
" Et en plus c'est vrai... mais après tout, pour tout le reste, on peut aussi trouver un autre bosquet peut-être... Sauf que Celd nous connaît déjà et qu'il aurait peut-être pu te guider, je pense. Mais c'est à toi de décider !"

Visiblement, le sujet semblait tenir à cœur à Sylvia mais il profita de l'accalmie dans leur conversation pour repousser à plus tard les décisions problématiques en répondant dans une volonté d'apaisement :

- Nous aurons le temps d'en discuter plus tard ! Nous ne pourrons pas partir avant trois jours de toutes façons...

Il tendit ensuite son assiette pour être servi. La délicieuse odeur de soupe avait bien évidemment réveillé son appétit.

Personne ne semblait avoir prêté attention à leur conversation. Tilmandil et Dan discutaient magie, Elvilith parlait avec Elryndel de la situation dans le désert telle que l'avait rapportée Kasumi. Mais elle ne lui posa pas de question, le laissant avoir une conversation privée avec sa compagne. Riniel rêvassait, comme toujours.
Le repas se déroula dans un calme qui tranchait avec l'agitation des derniers jours. La maison paraissait presque vide.
Il y eût le traditionnel verre d'alcool fort pour aider à digérer, puis chacun monta se coucher. Sylvia ne relança pas la conversation sur Celd. Soit elle n'y pensait plus, soit elle considérait que tout avait été dit déjà. Elle se contenta d'ouvrir grands les bras pour y attirer son compagnon.

La conversation qu'ils avaient eue, l'opportunité ou non de retourner consulter le sylvanien, l'ombre ténue du procès qui les bloquait encore à Everaska pour quelques jours : tous ces soucis fondirent comme neige sous le soleil d'Anauroch quand Sylvia l'accueillit avec tendresse et affection.

Inutile de dire que le rôdeur ne se fit pas prier pour répondre avec amour à cette invitation.

- Je t'aime ! Je ne te le dis peut-être pas assez ! Et je me réjouis de tout ce temps que nous allons bientôt pouvoir passer seul à seule.

Ils firent l'amour avec tendresse, avec douceur, avec passion. Ils ne se lassaient pas du plaisir de l'étreinte partagée, de l'amour qu'ils lisaient dans les yeux l'un de l'autre.
La nuit les cueillit, tendrement enlacés, et le petit jour les découvrit dans la même position, à peine une couverture tirée sur leur nudité pour se protéger du froid. Sylvia avait ouvert les yeux la première, et c'est un léger baiser sur ses lèvres qui tira Kasumi du sommeil.
" Bonjour mon amour..."
En bas, comme chaque matin, on s'affairait dans les cuisines, et une bonne odeur leur chatouillait les narines. Les elfes de la maisonnée étaient certainement déjà tous levés.
Aujourd'hui, pour la première fois quasiment depuis leur retour, ils n'avaient rien de prévu, aucun rendez-vous programmé, nulle obligation à respecter.

Kasumi garda les yeux fermés durant un instant encore pour profiter pleinement de la douceur du baiser et du parfum envoûtant que dégageait sa compagne en permanence. Qu'il était agréable de n'avoir rien à faire pour une fois. A peine devait-il s'entretenir avec son frère pour qu'il puisse récupérer sa bague le soir même. Cette pensée élargit le sourire du demi-elfe qui ouvrit les yeux pour les poser sur Sylvia :

- Bonjour mon aimée ! Est-ce que tu as des envies particulières pour ce matin ?

" Hum... un câlin ? Quoiqu'on va encore nous taquiner pour notre propension à faire la grasse matinée..."
La jeune femme s'étira avec un sourire mutin, et l'embrassa tendrement.
" En fait, je n'ai pas d'envie particulière... Mais s'il faut trouver quelque chose... je crois que j'aimerais sortir un peu de la ville. A cheval, pour améliorer un peu mes techniques d'équitation. Profiter un peu de Vif-Argent aussi... On pourrait emmener un casse-croûte et ne rentrer que le soir... Ou même chasser ou pêcher quelque chose pour le repas de midi ? On peut aussi s'entraîner à l'épée... Avec toutes ces séances de pose, j'ai l'impression d'avoir rouillé !

Kasumi avait souri à la mention d'un câlin mais avait tout de suite su que la rôdeuse n'était pas totalement sérieuse. En revanche, sa seconde proposition le tentait bien lui aussi : à force de rester enfermé en ville, il n'allait bientôt plus savoir comment se débrouiller en milieu naturel. Le seul problème éventuel consistait à savoir si le commandant Uriol avait donné son signalement aux gardes des portes pour l'empêcher de quitter l'enceinte des murs.

- Je vais nous prendre de quoi aux cuisines après déjeuner ! Ton idée de programme est excellente et je l'approuve complètement ! Mais allons déjà voir ce que le petit-déjeuner nous réserve...

Et aussitôt de se lever sans se soucier le moins du monde de sa propre nudité.

Comme d'habitude, ils arrivèrent bon derniers dans la salle à manger. Elvilith et Elryndel avaient déjà fini de déjeuner et quitté la table. Il ne restait que Riniel et Tilmandil, qui avaient tous deux l'air passablement plus éveillés qu'eux.
On les salua avec un sourire, on leur tendit des bols, des toasts, un plateau garni de tout ce qu'ils pouvaient souhaiter. Riniel se leva peu après pour rejoindre son atelier. Tilmandil resta un moment avec eux, pour le plaisir de leur tenir compagnie.
" Vous avez des projets pour la journée ? Besoin d'un guide pour faire un tour quelque part en ville ?"

Et comme d'habitude, le petit-déjeuner fut en tous points succulents. Le seul petit regret de Kasumi fut d'avoir à nouveau quasiment manqué son père et l'essentiel de la maisonnée. Heureusement, Tilmandil semblait l'avoir compris en engageant un peu la conversation avec eux. Le rôdeur sourit à son frère quand il évoqua leurs plans pour la journée :

- En fait, Sylvia et moi comptions sortir un peu de la ville. Tu crois qu'on peut emprunter et quelques vivres et deux chevaux ?

Il se tourna vers sa compagne en arborant un air innocent, peut-être un tout petit peu trop :

- Sylvia, tu pourrais avertir le palefrenier pendant que Tilmandil m'aide à choisir une bouteille de vin et que je te prépare un panier surprise ?

Une façon comme une autre de trouver à s'entretenir quelques minutes en privé avec le barde...

" Oh... oui, bien sûr !", répondit la rôdeuse avec un sourire joyeux.
Et elle s'en fut sitôt avalé la dernière miette de son petit déjeûner.
" Alors maintenant, un panier surprise ?, le taquina le barde. Méfie-toi, si tu lui donnes l'habitude de sans cesse lui préparer des surprises, elle va y prendre goût et ça va être rude le jour où tu auras moins de temps ou d'imagination pour cela ! Mais bon, je veux bien aller te chercher une bonne bouteille," conclut-il en se levant à son tour.

Mais le rôdeur le retint d'un geste de la main puis vérifia que Sylvia n'était déjà plus à portée d'oreille avant d'accompagner son demi-frère en direction de la réserve.

- Je voudrais aussi te demander autre chose, tu t'en doutes ! Un grand service en fait : est-ce que tu pourrais aller chercher ma commande ce soir ? Je ne voudrais pas que Sylvia puisse se douter de quelque-chose...

Tilmandil sourit, mutin.
" Ah, la fameuse bague ? Hum... me fais-tu vraiment suffisamment confiance pour ça ? Imagine... Je pourrais prétendre qu'on m'a volée, et la garder pour l'offrir à... je ne sais pas... Eärundra par exemple ? Oui, je sais, c'est toi qu'elle préfère, excuse-moi, je ne vais pas te la piquer. Mais c'est la seule femme que je connaisse susceptible d'apprécier ce genre de bijou à sa juste valeur !"
Il secoua la tête.
" Mais bon, si vraiment tu n'as personne d'autre de plus fiable sous la main, je veux bien m'en charger. Tu pourras me donner l'argent pour ça ? questionna-t-il, plus sérieux. Je ne me balade pas avec une somme pareille en poche..."

Kasumi n'avait pas cru un seul instant que Tilmandil puisse être sérieux le moins du monde mais il avait tout de même souri de la tentative d'humour, évitant soigneusement de réagir à la mention de la druidesse : son frère ne cherchait une nouvelle fois qu'à prêcher le faux pour apprendre le vrai et il ne s'y laisserait plus prendre.

- J'ai la somme dans mon sac oui. Je vais de toute façon devoir le prendre avec moi pour transporter nos vivres alors je vais le chercher tout de suite ! Tu me rends vraiment un grand service, petit frère !

" Oh, je trouverai bien le moyen de réclamer un juste retour pour ça ! Rien n'est gratuit en ce bas monde, petit frère... Et je te rappelle que j'ai quelque chose comme quatre-vingts ans de plus que toi, tout de même ! Ça compte ! C'est pas parce que je suis elfe que les années n'ont pas la même durée..."
Il poussa la porte de la réserve.
" Mais va vite chercher ton sac, je me charge de te trouver une bouteille. Pour ce qui est du petit en-cas de midi, il doit y avoir des restes, il faut demander à la cuisinière..."

"Bien sûr !"

Le rôdeur ne s'était pas donné la peine de relever l'allusion à leurs âges respectifs, se plaisant à maintenir ce petit jeu en dépit du bon sens. Il fila aussitôt en direction de l'escalier avec la ferme intention de repasser par la réserve régler cette affaire secrète avant de suivre le conseil de Tilmandil en se rendant à la cuisine. L'air de rien, il avait bien l'intention d'agrémenter leur pique-nique de sorte à faire plaisir à sa compagne. Ce ne serait plus aussi facile au cours des semaines qui allaient suivre alors autant en profiter au maximum.

Tilmandil lui avait déniché une bouteille d'un vin à la robe sombre, qu'il présenta comme l'un des meilleurs crus locaux. La cuisinière, quant à elle, ne se fit pas prier pour lui donner des restes, le laissant fouiller à son gré, lui donnant la permission de prendre tout ce qu'il souhaitait dans la réserve pourvu qu'il lui montre ce qu'il avait choisi, pour une question de gestion des stocks.
Il put envelopper le tout dans un torchon, emmener également des couverts, et on lui tendit même l'incontournable panier de pique-nique en osier, au cas où il trouve ça plus présentable que son éternelle sacoche.

Lorsqu'il rejoignit Sylvia, le palefrenier l'aidait à seller les chevaux, lui montrant patiemment les gestes pour serrer les sangles. Elle n'était, clairement, pas encore au point... Elle avait pris leurs montures "habituelles", bien sûr, qui piaffaient d'impatience, heureuses de cette occasion de sortir.

Kasumi resta sur le seuil de la porte à observer silencieusement la jeune femme rousse qu'il trouvait encore plus irrésistible quand elle se concentrait ainsi avec son insatiable soif de découverte et de nouvelles expériences. Il aurait certainement pu rester à l'admirer sans se manifester pendant des heures si elle n'avait pas subitement tourné la tête dans sa direction, provoquant aussitôt un sourire tendre et doux.

Sylvia lui rendit son sourire et vint aussitôt à sa rencontre, jetant un regard plein de curiosité au panier.
Les deux montures la suivirent docilement sans qu'elle les y ait invitées, et le cheval de Kasumi salua son maître à sa façon, en soufflant par les naseaux. Le palefrenier leur confirma que tout était prêt et ils purent se mettre en route.
Contrairement à ce qu'avait craint Kasumi, on les laissa sortir de la ville sans encombre. Peut-être l'interdiction de sortie du territoire s'appliquait-elle à l'ensemble du pays, y compris les terres entourant la ville. Ou peut-être, finalement, que nulle interdiction d ce genre n'avait été posée. Toujours est-ils qu'ils purent quitter la ville et mettre leur cheval au trop, puis au petit galop. Sylvia avait nettement progressé, sans doute grâce aux leçons d'Elvilith, mais elle était encore loin d'être une cavalière émérite.

HRP : tu vas aussi loin que tu veux, tu papotes si tu as envie, tu résumes si tu as envie... comme ça t'inspire !

L'air frais du matin hivernal sur son visage était vivifiant tout comme la pensée euphorisante d'une journée en pleine nature sans aucun risque ni obligation. Le demi-elfe s'était porté à la hauteur de la monture de sa compagne et calqué l'allure de la sienne sur son rythme pour qu'ils puissent chevaucher côte à côté :

- Tu es drôlement douée pour l'équitation, Sylvia ! Je parie que d'ici une veille ou deux à peine, c'est toi qui me donnera des leçons comme autrefois. Et en parlant de ça, que dirais-tu d'un échange de bon procédé : tu me donnes un cours de tir à l'arc puis c'est moi qui enchaînerait à l'épée. J'ai certainement pris quelques mauvaises habitudes ces dernières années et revenir aux sources a souvent du bon !

Sa remarque était bien évidemment plus large que la seule technique de l'archerie et Sylvia ne pouvait manquer de saisir l'allusion.

" D'accord. Je veux bien corriger toutes les mauvaises habitudes que tu as pris, à l'épée comme dans tous les domaines, répliqua Sylvia avec un clin d'oeil. Mais moi, je préfère me tourner vers l'avenir que vers le passé... Et pour l'avenir, je compte sur toi !"
Le soleil, par chance, commençait à percer le brume matinale. La journée s'annonçait radieuse, et il ne leur restait qu'à trouver l'endroit idéal pour leur entraînement. Les bois qui entouraient la ville ne manquaient pas de clairières, mais il semblait que nombre de citadins aient décidé de profiter de cette belle journée pour flaner dans la nature à la recherche de champignons ou de châtaignes. Il leur faudrait s'enfoncer au plus profond de la forêt pour trouver un endroit tranquille.

Et c'est donc vers le cœur de la forêt que le rôdeur décida d'emmener Sylvia après avoir plaisanté sur le fait qu'il avait aussi pris de très bonnes habitudes depuis son retour.

A mesure qu'ils s'éloignaient de la ville, la présence de citadins susceptibles de les déranger décroissait à l'inverse de la sensation bienfaisante d'être de retour dans un environnement qui leur convenait bien mieux à tous les deux. Les bruits de la nature sauvage - quoique passablement endormie par le froid - supplantèrent progressivement ceux de la ville ou des activités elfiques et le demi-elfe s'en imprégnait totalement, une expression apaisée peinte sur le visage.

Se promener loin de la ville, en pleine forêt, leur donnait à tous deux une sensation enivrante de liberté propice à leur faire oublier tous leurs soucis. Ils avaient tout le temps devant eux pour profiter de la journée et renouer avec leurs habitudes de rôdeur. Les couleurs chatoyantes de l'automne donnaient une allure féérique à la forêt, et les multiples petits animaux qui y vivaient ne semblaient pas s'émouvoir outre mesure de leur présence. Un écureuil semblait même prêt à prendre le risque d'escalader leur sac pour y chercher quelques provisions, lorsqu'ils se décidèrent enfin à mettre pied à terre dans une petite clairière bordant un ruisseau.
" On commence par quoi ? Tir à l'arc ? J'aimerais bien, en échange, apprendre à passer les obstacles avec une monture... Enfin, à moins que tu aies d'autres projets !," ajouta-t-elle, mutine.

Kasumi lui retourna un sourire rayonnant tout en récupérant l'arc arrimé à l'arrière de sa selle.

- Tu me connais bien : j'ai bien d'autres projets ! Mais nous avons toute la journée pour toute sortes d'activités alors va pour une séance de tir à l'arc. Qu'est-ce que tu proposes ? Un petit concours, peut-être ? Et surtout veux-tu que nous définissions un enjeu ?

Il avait bien entendu ponctué sa remarque d'un clin d'œil à la fois mutin et complice.

Sylvia sourit joyeusement.
" S'il y a concours, il faut un enjeu... mais tu as toujours été plus doué que moi pour définir ce genre de chose ! Et comme je vais sûrement gagner, il vaut mieux que ce soit toi qui décide...", ajouta-t-elle, fanfaronne.
Elle avait saisi son arc et observait les alentours, à la recherche d'une cible naturelle sur laquelle s'entraîner. Avisant un gros chêne à l'écorce épaisse, elle y traça trois cercles concentriques avec une craie de couleur.

Le demi-elfe répondit selon le même mode, assuré que malgré ses propres talents, Sylvia le battrait à plate couture à cette discipline :

- Commençons par un enjeu qui ne soit pas trop élevé étant donné que le jeu est déséquilibré. Mmmh, Disons que le perdant devra un massage au vainqueur ! Et honneur aux dames pour le tir !

Kasumi s'était placé à vingt mètres de la cible, une belle distance qui promettait tout de même un peu de suspens.

La Couronne de Cuivre

[Everaska] Quête: Racines