La Couronne de Cuivre

Un lieu de promenade? Agrippa n'avait pas vraiment pensé à aller vagabonder dans les rues de Luménis alors que la nuit tombait, d'autant que sa chambre à la Bienveillance l'attendait. Mais après tout, il pouvait comprendre qu'avec ce qu'Althéa avait vécu et la déception d'avoir raté son navire elle ait besoin de sa changer les idées.

Pourquoi n'irions-nous pas vers la promenade marchande? C'est une des attractions principales de la ville. On dit qu'elle est encore plus animée à la tombée de la nuit que pendant le jour.

La bretteuse aurait peut-être préféré le parc de Luménis, mais elle se laissa entrainer vers l'esplanade de Waukyne.

[Quête : Voir Manost et mourir]

Un homme en habit de prêtre suivit d'un jeune garçon au regard particulièrement éveillé pour sa petite taille se présentèrent sur les pontons d'embarquement en fin de matinée. Ils avaient traversé la ville depuis le Quartier Nord, où ils venaient de conclure une alliance bien particulière.

Deux traversées pour le port d'Anarelis, s'il-vous-plaît, capitaine.
Le rude marin qui commandait le navire battant pavillon de la marine de commerce mélandienne esquissa une grimace. Il examina longuement des pieds à la tête l'étrange compagnie qui se présentait pour l'embarquement, et répondit d'un ton proche de l'aboiement.

Z'allez faire quoi, à Anarelis? Du tourisme? dit-il d'un ton goguenard.

Agrippa sourit lui aussi, et répondit sans hésiter, une nuance d'ironie dans la voix.
C'est à peu près ça, capitaine. On dit que le soleil y est éternel. Et j'ai un ami là-bas qui m'attends... même s'il ne le sait pas encore.

Le capitaine empocha les pièces d'or correspondant au prix du voyage, et Agrippa s'avança sur la passerelle. A mi-chemin, il se retourna pour appeler Djago :

Allons, tu vois bien que tu gênes, non?
Le kender se mit à courir à toute vitesse, rejoignant bien vite le clerc. Une fois à l'abri des regard, celui-ci interrogea des yeux le garçon.

Bah... c'était même pas drôle. Il était trop occupé à reluquer les dames du port pour s'en rendre compte... dit le kender en ouvrant la main, découvrant du même coup les pièces d'or payées par Agrippa, agrémentées d'une petite bague que le clerc aurait juré avoir vu au doigt du capitaine l'instant d'avant.

Ne soit pas trop ambitieux, quand même, Djago, dit-il avec un sourire en reprenant les pièces, il ne faut pas prendre de risques inutiles.
Le haussement d'épaules méprisant du kender lui fit comprendre qu'un tel raisonnement était tout à fait inacceptable pour son jeune compagnon. Il lui faudrait faire avec. En espérant que le capitaine ne découvre pas sa bague perdue dans les affaires du kender avant la fin de la traversée

Lathiriel avait avec toutes ses affaires, dont l'acte de propriété du bateau, sait-on jamais.

Le capitaine du navire sur lequel elle embarquait avait tenu à lui offrir une cabine bien confortable. Finalement, être une dignitaire de Luménis offrait quelques avantages en contrepartie des responsabilités induites par ce statut.

La cabine disposait d'un lit, un bureau et un coin de toilette. Dès le début du voyage, Lathiriel alla s'affaler dans la couchette. Elle n'avait pas ce qu'on pouvait appeller le pied marin.

Il avait tenté de garder une contenance sur le chemin depuis le sanctuaire, mais il avait progressivement accéléré le pas pour finalement se retrouver à courir à en perdre haleine. Et s'il arrivait en retard, pour ne voir que les voiles de son navire disparaître à l'horizon?

Penserait-elle qu'il l'avait déjà reniée? Qu'il saurait l'oublier, elle et son visage qu'il avait appris à chérir entre tous?
Fasse Dénéir et Lliira qu'elle ne soit pas sur le pont d'un navire ayant levé l'ancre...

Agrippa => Communication à distance ==> Althéa

Je suis au quai d'embarquement. Je t'attends. Je t'attendrai.

Une main qui lui tape sur l'épaule. Agrippa se retourna, Althéa lui faisait face. Il était venu alors qu'elle s'attendait à ce que leur histoire s'arrête sur cette porte claquée. Elle avait souri.

"Le bateau pour Manost appareille dans deux heures". Surtout, ne pas laisser les larmes affluer au bord des yeux. Il pourrait le voir. Elle leva la tête, observant les nuages et le sens du vent.

"Nous devrions rentrer avec le vent en poupe durant toute la traversée, peut être un peu de grain à l'arrivée mais ce n'est pas si sûr" dit elle sur un ton d'expert. Puis elle l'avait regardé sans trop savoir quoi faire. Elle avait toujours eu du mal pour les adieux. Mais surtout, surtout ne pas pleurer.

Il avait tellement eu peur de ne pas la voir avant son départ qu'il lui sauta au cou, la serrant dans ses bras. Il aurait voulu rester ainsi jusqu'à la nuit, l'empêcher de s'embarquer, mais à quoi bon?
Ils étaient indépendants l'un de l'autre, et ne s'appartenaient pas encore. Ils avaient besoin de rester eux-mêmes, sans chercher à se voiler la face quant à leurs différences et leurs ativités.

Agrippa sentait son coeur battre contre la poitrine d'Althéa, et l'idée de s'embarquer avec elle lui effleura l'esprit, l'espace d'un instant.

Althéa, je prendrai la mer d'ici une semaine, et nous nous retrouverons avant que nous ayons eu le temps de nous rendre compte de notre séparation. S'il advenait qu'un évènement imprévu augmente ce délai, je te tiendrai au courant par le moyen du message magique dont j'ai fait usage tout à l'heure.

Elle avait hoché la tête. Une semaine. Cela pourrait lui sembler long. Elle trouverait de quoi s’occuper entre les tournées au Loyal et les missions de la Vierge d’Argent ... S’occuper l’esprit ne serait pas du luxe. Le plus dur serait certainement d’embarquer. Allez, du courage ! Elle allait revenir à Manost, c’est ce qu’elle voulait.

« A dans une semaine alors, dit elle les yeux brillants, mais s’il te plait, pars maintenant, retourne au monastère. Dans une heure, ce sera trop difficile … J’ai besoin de rester seule et .. je n’aime pas les au revoir »

Elle avait menti. Elle voulait simplement qu’il ne la voie pas pleurer.

Il était temps. Rien ne servait de chercher à se masquer ses sentiments, il souffrirait même si leur séparation était aussi courte qu'il le pensait.
Le clerc fouilla dans ses poches, et Althéa ne vit pas tout de suite ce qu'il tenait dans son poing.

Tiens. J'aimerais que tu prennes ceci, mon amour. C'est une petite figurine à laquelle je tiens beaucoup. Elle appartenait à ma famille, et je n'ai pas voulu m'en séparer lorsque j'ai quitté Eauprofonde. Elle n'a pas de vertus spéciales... enfin, magiques.
Mais elle est très particulière pour moi, car elle me rappelle qui je suis, et d'où je viens. J'aimerais que tu la gardes, et si elle te fait penser à moi, je ne m'en plaindrai pas, dit-il en esquissant un sourire.

Althéa examina la petite figurine en terre cuite qu'Agrippa lui avait glissée dans la paume. Elle représentait une femme debout, un sceptre à la main. Soudain, elle comprit : c'était certainement une pièce d'un jeu d'échec qu'Agrippa avait soustraite. La reine. Pourquoi y attachait-il une telle importance? Cela restait à découvrir.

Elle avait regardé la reine minuscule dans sa paume. Toute une vie dans cette petite figurine. Et elle en avait la responsabilité. Elle la regarda plus avant. Une pièce ouvragée avec soin, déjà si hiératique. Vivante, elle aurait été une reine magnifique et terrible. Mais pourquoi donc lui donnait il la dame. Pas pour la robe dans tous les cas.

« Pourquoi ? » demanda-t-elle assez émue. Un cadeau, un vrai. Cela faisait si longtemps qu’on ne lui en avait pas offert un. Puis, sans attendre la réponse, elle se défit de son tricorne. Quelques mèches rebelles s’échappèrent de sa queue de cheval mais elle n’y prit pas garde, comme à son habitude. En se mettant sur la pointe des pieds pour atteindre le haut de son crâne, elle vissa le couvre chef sur la tête. Puis, l’observant d’un œil critique, elle lui dit :

« Pour le prêtre qui craint de traverser la mer. Il m’a porté chance de nombreuses fois. J’espère qu’il en ira de même pour toi. Il te va bien en tout cas … Alors, pourquoi cette reine tient elle toute ta vie en main ? »

Agrippa éluda la question de la Manostienne, et se plongea dans l'examination du chapeau qu'elle lui avait posé sur la tête.

Eh bien, si j'ai le mal de mer avec ça sur le sommet du crâne, c'est que je l'aurai fait exprès. Quoique je ne sois pas sûr qu'il m'aille aussi bien qu'à toi. Mais c'est sans importance... acheva-t-il bien vite par peur de vexer son amie.

Prends soin de toi, ma belle. J'imagine que tu auras bien des choses à faire avant mon arrivée. Peut-être pourras-tu me préparer une petite visite de la ville, à ta manière cette fois-ci? En évitant les cimetières, bien entendu.
Agrippa prit une dernière fois la bretteuse dans ses bras, avant de se détourner à regret. Lui non plus n'aimait pas les au revoir.

Deux cimetières, deux cryptes différentes. C'est étrange comme la roue pouvait tourner. Dans les cryptes de Manost, elle avait perdu l'homme qu'elle aimait, dans celles de Luménis elle l'avait trouvé. Et maintenant, c'était elle allait partir. Si elle avait crû en Tymora, elle aurait pu penser qu'elle ne l'avait pas assez priée et qu'elle ne lui était plus favorable.

Réprimant des larmes amères, elle examina le prêtre d'un œil critique. .

"Le chapeau ne va pas trop avec la robe de prêtre. Mais tu peux le garder tout de même." dit elle avec un sourire.
Les larmes lui montèrent aux yeux, menaçant de rompre la digue.

"Et maintenant va t'en. Tu as dit que tu allais partir alors pars. Après, ça sera trop difficile"

Il avait tourné le dos, et c'était maintenant à contre-coeur qu'il se frayait un chemin au travers de l'activité des docks. Il ne voyait personne autour de lui. Ses pensées étaient restées fixées sur le seul être humain qui existait pour lui en cet instant : la jeune étrangère qui s'apprêtait à rentrer chez elle après un bref passage à Luménis.

Il atteint les premiers bâtiments du port, et se retourna. La foule était telle qu'Althéa n'était déjà plus visible. Il resta plusieurs minutes sur place, immobile comme une statue alors qu'il luttait contre la tentation de courir la retrouver.
Le temps viendrait.

[Quête : l’invasion des ombres]

Il régnait sur les quais un désordre indescriptible. Les premiers insurgés avaient fait leur apparition près du port. La nouvelle de la rébellion les avaient précédé : nombre de capitaines marchands, craignant de voir leur cargaison pillée, étaient en train de lever l’ancre. Beaucoup avaient accueilli à bord, pour une somme rondelette, des personnes qui, craignant la vindicte populaire, étaient particulièrement pressées de quitter la ville.

Le petit groupes des réfugiés loyaux à Taliesin essayait de se frayer un chemin à travers la cohue, en tentant tant bien que mal de ne pas être séparés par la foule paniquée. La femme qui les dirigeait à présent s’était entretenue avec trois capitaines déjà : mais comme ni elle ni ses compagnons ne disposaient d’argent, ils avaient refusé de les prendre à leur bord. Même en ces temps troublés, certains ne faisaient preuve d’aucune once d'humanité, cherchant au contraire à tirer profit de la situation. Si tant de gens à Lumenis en étaient arrivés à ce point, songea la vielle femme, ce n’était guère étonnant que le soulèvement ait si rapidement pris de l’ampleur.

Les réfugiés parvinrent finalement à l’extrémité de l’un des embarcadères : un petit navire y était accosté. Des marins étaient en train d’effectuer les manœuvres d’appareillage, sous le regard de leur capitaine qui se tenait debout près du bastingage. La vieille femme l’interpella :

-Messire, un instant, je vous prie !

L’homme, peut-être sensible au ton pressant de sa voix, lança un ordre : l’équipage s’immobilisa aussitôt.

-Que voulez-vous ? demanda-t-il.
-Monter à votre bord, pardi ! Nous devons absolument fuir la ville. Si les insurgés nous rejoignent, nous serons massacrés.
-Vous ne m’avez pourtant pas l’air de riches bourgeois ! Ce sont visiblement les pauvres ères des bas quartiers qui se soulèvent : que craignez-vous donc ?
-Ce sont les pauvres qui se révoltent, oui. Mais celui qui les mène est un monstre avide de pouvoir ! Nous ne sommes pas ses alliés, et nous voulons au contraire le combattre. Nous savons où trouver de l’aide : si vous acceptez de nous transporter, nous aurons une chance de venir en secours à Lumenis. Nous n'avons pas de quoi vous payer : mais nul doute que si nous parvenons à bon pord, nos amis vous récompenseront généreusement !

Le capitaine observa un moment ce groupe de vieillards et d’enfants aux mines inquiètes, aux yeux pleins d’espoir levés vers lui. Fut-il attendri par ce spectacle ? La possibilité de venir en aide à sa cité fut-elle la plus forte ? Ou bien fut-ce l’appât du gain ? Aucun des réfugiés ne put le dire ; mais toujours est-il que l’homme lança un nouvel ordre.

-Très bien, montez !, dit-il alors que l’un de ses matelots descendait une échelle de coupée. Mais faites vite !

Quelques minutes plus tard, le bâtiment rejoignait la flottille qui s’éloignait de Lumenis, toutes voiles dehors. Ce fut l’un des derniers navires à pouvoir quitter le port : les insurgés avaient atteint les quais.

Vel’Cheran s’avança parmi les badauds occupant le quai. Il espérait trouver rapidement un navire pour Manost, ne désirant pas spécialement passer la nuit dans une ville pareille. Le ciel était dégagé, le soleil brillait bien plus que dans la région d’Iraebor, mais il avait déjà entamé sa descente vers l’horizon. Le soir approchait, Vel’Cheran n’avait donc pas de temps à perdre.

Quelques mouettes s’envolèrent sur son passage, alors qu’il marchait d’un pas vif vers le quai d’embarquement. Il voyait de loin plusieurs navires amarrés, mais impossible de savoir si l’un d’entre eux comptait lever l’ancre avant le lendemain. Le jeune barde ne connaissait pas bien les ports : après tout, ce n’était que le deuxième, après la Porte de Baldur, dans lequel il mettait les pieds. Il savait cependant de réputation que les marins avaient souvent tendance à passer la fin de l’après-midi et une bonne partie de la soirée à se saouler dans une taverne, pas suffisamment pour ne pas prendre la mer le lendemain, mais suffisamment tout de même pour devoir attendre quelques heures après l’aube pour lever l’ancre. Ainsi, il craignait, à cette heure de la journée, de ne plus trouver beaucoup de navires prêts à appareiller.

Vel’Cheran arriva enfin sur le quai et fouilla les mâts du regard. Il y avait là un navire en mauvais état qui ne lui inspirait pas plus confiance que la mine des matelots à bord, apparemment tous ivres morts. Le barde avisa également plusieurs navires déserts, dont l’équipage devait vraisemblablement étancher sa soif en ville. Il aperçut enfin le pont d’un navire où se tenait un marin à l’air austère. Coiffé d’un tricorne, une barde lui mangeant la moitié du visage, l’homme semblait aussi attaché à son bateau qu’un ménestrel à son instrument. Il devait s’agir sans doute du capitaine dudit navire. S’il était encore sur le pont à cette heure de la journée, peut-être pourrait-il répondre favorablement à la requête du barde.

Vel’Cheran jeta un coup d’œil à sa bourse : quelques pièces d’or, une vingtaine en tout ; le voyage jusqu’à Lumenis lui avait coûté très cher. Il doutait pouvoir payer la traversée avec une bourse aussi plate, mais il ne désespérait pas de pouvoir convaincre le capitaine d’un bâtiment de payer le voyage en offrant ses services de combattant. Après tout, les pirates écumaient la mer des Epées depuis toujours, et cela ne devait probablement pas différer ici. Vel’Cheran avait tout de même passé une année entière dans l’armée d’Estechi, et il ne se débrouillait pas si mal que ça avec son épée et sa dague : il saurait se rendre utile en cas d'attaque.

Le jeune homme s’avança donc vers le navire et héla le présumé capitaine.

Excusez-moi, j’aimerais me rendre à Manost. Pouvez-vous m’y emmener dès aujourd’hui ?

Le capitaine du navire sourit, montrant ses chicots carriés à son interlocuteur.

Tout dépend ed' contenu ed' vot' bourse... ricana-t-il. C'est 100 pièces d'or la traversée, et vous m' payez maintenant !

Vel'Cheran fit la moue. Il n'avait clairement pas de quoi payer, et il ne comptait pas s'éterniser à Lumenis pour y remplir sa bourse. Le jeune homme n'avait pas des talents d'orateur extraordinaires, mais, après tout, peut-être que le capitaine était maléable.

Je ne possède pas une telle somme. Cependant, je vous propose de mettre mes armes à votre service pendant le voyage. En cas d'attaque de flibustiers, je pense que vous ne refuserez pas l'aide d'un autre guerrier. De plus, j'ai passé un an dans une armée en guerre, donc je ne me débrouille pas trop mal avec une arme à la main. J'ajoute bien sûr à cela 20 pièces d'or, payées tout de suite.

Le sourire du capitaine se crispa. Apparemment, il n'était pas très convaincu par l'idée de ne pas être payé autant que d'habitude.

Qu'est-ce que c'est que cette histoire ed' flibustiers ? J'ai jamais été attaqué sur mon navire, j'ai pas besoin ed' soldats, et d'toutes manières je sais m' battre si besoin. Alors t'as intérêt à trouver aut' chose que ed' la parlotte si tu veux embarquer pour Manost avant ed'main.

Vel'Cheran soupira discrètement. Il était mal tombé : il fallait justement qu'ici, dans ces îles, il n'y ait aucun pirate ! Cela lui semblait incroyable : sur la Côte des Epées, les pirates étaient monnaie courante, ils étaient indubitablement liés à la notion de navigation. C'est d'ailleurs l'une des raisons qui lui avait valu de ne jamais trop s'approcher des côtes. Le barde sourit intérieurement : ce devait bien être la première fois qu'une personne se lamentait de l'absence de pirates...

Le jeune homme avait cependant prévu un tel cas de figure. Il ne lui restait plus qu'une option, si peu attractive soit-elle : il allait devoir faire de son mieux et exercer de nouveau son métier de barde. Après tout, il connaissait beaucoup de chansons classiques de la région d'Iraebor, et, si les chanter là-bas ne lui attirait que peu de succès, il en serait probablement autrement ici, le capitaine du navire ayant peu de chances de les connaître.

Vel'Cheran répondit au capitaine en tentant de sourire de manière avenante .

Alors que diriez-vous d'un barde à bord ? C'est mon métier depuis que j'ai appris à parler, et je connais quelques chansons de gestes bien rares par ici. Je pourrais par exemple vous entonner l'Epopée de Drizzt, ou encore la Chanson de l'Archiduc d'Iraebor. Je suis persuadé qu'elles vous plairont, à vous comme à votre équipage, et cela permettra de mettre tous vos marins de bonne humeur ! Et comme tout le monde le sait, rien de tel que des marins de bonne humeur pour que le travail soit bien fait. De plus, cela devrait compenser le fait qu'ils aient été tirés de leur taverne favorite. Qu'en dites-vous ?

Vel'Cheran avait dû faire un effort sur lui-même pour paraître le plus attrayant et le plus convaincant possible. Il n'avait plus pratiqué ce genre d'exercice depuis plus d'un an, et le caractère renfermé qu'il s'était forgé à la guerre ne l'aidait pas. Cependant, le jeune homme fut satisfait du résultat.

Le capitaine se gratta le menton, en pleine réflexion, avant de finalement sourire de nouveau.

Ca m'plaît, mon p'tit ! J'aime bien les histoires ed' ménestrel, et mes hommes aussi ! T'as l'air sympa comme bonhomme, et puis il faut ed'toutes manières que je lève l'ancre avant ce soir pour aller livrer ed' marchandises à Manost. Allez, installe-toi à bord pendant que j'vais chercher mes gars.

Tandis que le marin s'éloignait, Vel'Cheran poussa un grand soupir de soulagement. Heureusement pour lui, il était tombé sur un marin aimant les chansons. Par contre, il lui faudrait faire de son mieux pendant la traversée. Cependant, il savait de réputation que les marins étaient généralement peu exigeants sur ce point, car la plupart n'avait pas l'oreille musicale. Il suffisait de leur raconter une jolie histoire et le tour était joué. Vel'Cheran monta à bord du navire et s'accouda au bastingage, perdu dans ses pensées. Si tout allait bien, il serait à Manost le lendemain, et pourrait alors commencer sa nouvelle vie. Il ne savait cependant toujours pas ce qu'il ferait une fois là-bas...

Une heure plus tard, le navire faisait voile vers Manost.

[Quête : l’invasion des ombres

Le soleil cramoisi s’enfonçait rapidement sous l’horizon lorsque le trio atteignit enfin les quais. Taliesin, bon dernier, éprouva à cette vision un intense soulagement, malgré l’horreur que lui inspirait le port et les souvenirs qui y étaient attachés. Le trajet depuis le Parc Verdoyant avait été un véritable calvaire, ses plaies suturées le brûlaient comme au premier jour et la tête lui tournait de plus en plus.
En sueur, le souffle court, il s’immobilisa, affalé sur son bâton, au pied de la passerelle menant au navire qui allait les transporter loin de la ville. Galathée et Victor s’étaient portés à la hauteur du capitaine Robbin Sonkruso qui les informa qu’il n’attendait plus qu’eux pour lever l’ancre.
Trop épuisé pour monter à bord par ses propres moyens, Taliesin dut recourir à l’épaule de Galathée pour franchir la passerelle. Le capitaine lui proposa d’aller se reposer dans la cabine préparée à son attention, et l’elfe s’empressa d’accepter. Les derniers pas lui parurent interminables, et c’est au bord de l’inconscience qu’il se laissa choir sur l’étroite couchette.
Au dehors, les ordres résonnaient déjà : d’ici quelques minutes, l’on se dirigerait vers le grand large.

Quête: L'invasion des ombres / Tentatives

Le trajet s’était déroulé sans encombres et Galathée respira plus librement une fois à bord du Vie Sauvage, un nom de bon augure pour ce rafiot marchand. Les matelots étaient déjà à pied d’œuvre et la rôdeuse attendit que le quai s’éloigne avant de gagner le ventre du navire et la couche du blessé. Taliesin sombra dans l’inconscience alors qu’elle dénudait ses blessures et constatait avec soulagement que les sutures avaient tenu bon. Elle l'abandonna à son repos bien mérité, refoulant une émotion subite, et remonta sur le pont, où Victor contemplait l'océan, échangeant quelques mots enthousiastes avec un mousse à peine plus âgé que lui. Le petit marin fut cependant rappelé à l’ordre par son capitaine et s'esquiva. La rôdeuse rejoignit l’enfant alors qu’ils filaient vers le large, le soleil se couchant devant eux tandis que peu à peu, Luménis glissait dans l’ombre.

Contemplant la ville, Galathée ressentit une pointe de culpabilité. Le tyran n'était pas encore tombé. Morféa Nwalk, quelque part, ourdissait ses complots cruels. Mais lui avoir enlevé Taliesin était une forme de victoire, minime peut-être, mais une victoire quand même. Il avait cru pervertir l'elfe jusqu'à en faire une machine à tuer. Ce n'était pas vrai. Le Monstre était parti sans assouvir sa sinistre vengeance. Le Monstre était libre.

Quant à Luménis... Galathée savait que d'autres en prendraient soin. Ravestha, Kasumi, Althéa, les Luméniens eux-mêmes, surtout... Sa présence n'aurait rien changé.

Elle sourit. D'autres combats restaient à mener. Ailleurs.

Le trio arrivait de. Le nain menait les deux autres vers un voilier, léger et apparemment maniable.

"Comme je vous le disais, ce navire ne servira qu'à faire la liaison avec Anarelis. Le trajet ne sera pas trop long, je pense... deux semaines. J'espère que vous aimez le poisson", conclut-il avec un sourire. "Si vous êtes prêts... il ne nous reste qu'à embarquer."

Finrod s'avança vers le quai, les yeux rivés sur la mer. Il adorait la mer, comme tous les elfes.
J'ai regardé les cartes, dit-il. Je sais que la distance entre Anarelis et l'Eternelle Rencontre est environ deux fois supérieure à celle entre la Côte des Epées et l'île, qui vaut 2800 km. Il faudra donc en tout faire plus de 5600 km, ce qui devrait nous prendre, je suppose, avec tout les préparatifs, plus de deux mois de voyage, n'est-ce pas ?, dit-il en se tournant vers Morcar.
Je voudrais également savoir si vous connaissiez, plus ou moins, la vitesse du bateau qui nous amènera à Eternelle Rencontre. Et pour la destination finale, je suppose que c'est Leuthilspar, la capitale de l'île ?
Pour ce qui est de la nourriture, j'ai une provision de citrons, pour la citronnade, mais également pour assaisonner le poisson, fit-il avec un sourire.
Et bien, capitaine Morcar, je n'attends plus que vos ordres, bien que je n'aie guère de compétence dans le domaine maritime. Mon domaine est la magie, bien que je ne sois pas encore un magicien très doué. Et si tout est prêt, et bien, appareillons !

Ooho, c'est le vôtre maître nain? puis-je dès à présent y jeter un coup d'œil? ou deux
comment s'appelle-t-il?
et sans attendre il ne jeta pas un œil ni deux mais une jambe puis l'autre par dessus le bastingage, testant les voiles, tirant sur les nœuds.
Avez-vous des hommes pour vous seconder? je pourrais sans doute vous seconder mais je n'ai aucune orientation ou alors une orientation inversée dit-il en souriant derechef.
Les elfes aussi ont des qualités innées pour la mer, vue et dextérité, qu'attendons-nous? il est encore tôt nous pourrions partir à condition que vous ayez déjà embarqué toutes les fournitures nécessaires bien sûr...

hrp: autant pour moi j'écris trop lentement moi aussi je suis paré

"Effectivement, le voyage sera long, et peut-être retardé par quelque attaque de pirates... néanmoins, le navire qui nous attend à Anarelis sera bien plus costaud que celui-ci. L'équipage est composé de guerriers, essentiellement, et qui sont également des marins confirmés. Nous irons plus lentement qu'avec ce voilier, mais au moins, nous ne devrons redouter quiconque... vu l'importance de cette cargaison, c'est à mon sens un minimum. Nous accosterons à Siiluth. Comme vous le savez sans doute, c'est la seule baie capable d'accueillir un navire conséquent. Ensuite, le reste du trajet se fera en caravane... en espérant qu'on puisse en arriver là ! Mais soyons optimistes, mes amis. Et en route !"

Il invita ses nouveaux passagers à monter sur le pont, puis, après avoir donné l'ordre de larguer les amarres et de prendre la mer au plus vite, la marée n'allant guère tarder à descendre, poursuivit :

"Le voilier s'appelle le Fugace. Je sais, le nom est un peu idiot, mais ce n'est pas le mien, je ne fais que le louer... tu pourras me seconder si tu veux, mon cher Noumn'nin. Un homme de plus ne sera pas de trop, pour sûr !"

Cependant, le voilier se dégageait du quai, aidé des quelques rameurs qui laisseraient ensuite le relais à la grande-voile, une fois le port quitté.

Suite

Annonce : les Olympiades de Manost

C'était le milieu de la matinée. Sur les quais, les navires arrivés avec la marée déchargeaient leur cargaison. Plus loin, le marché battait son plein. Le vacarme était tonitruant, emplissant les oreilles des badauds de bourdonnements divers. Mais, bientôt, une voix de stentor se fit entendre, dominant le vacarme. Tous les regards se tournèrent dans la direction d'où elle provenait : monté sur un tonneau, un héraut se tenait droit comme un i, un parchemin déployé à la main.
-Oyez oyez, citoyens de Luménis ! Le conseil vous informe de la tenue prochaine des Olympiades de Manost ! Cet événement unique verra s'affronter les volontaires de tout Dorrandin et Hélonna, au cours d'épreuves sportives ! Afin que la cité de Lathandre soit dignement représentée, le Conseil a décidé d'affréter plusieurs navires qui partiront d'ici un mois pour le Golfe de l'Oubli ! Les personnes intéressées par le voyage sont priées de s'inscrire à la Capitainerie du Port ! Soyez nombreux à relever le défi et à porter bien haut les couleurs de notre ville ! N'hésitez pas : le trajet vous est gracieusement offert et un service de rapatriement d'urgence pour les blessés mis en place !
Le héraut relut une fois son message, à l'attention des distraits qui n'auraient pas tout entendu puis, sautant de son perchoir, il s'en fut plus loin délivrer la nouvelle, tandis que les habitants se mettaient à discuter avec animation, certains songeant déjà aux lauriers et à la gloire qu'ils iraient chercher aux Olympiades.

HRP : si vous le désirez, vous pourrez jouer ici l'embarquement de votre personnage pour les Olympiades, dès que celles-ci seront ouvertes. Mais il vous est également possible de le faire arriver directement là-bas, en précisant qu'il a embarqué sur les navires luméniens. A vous de voir selon que vous vouliez inclure ou non les Olympiades dans votre RP !

Pour tout renseignement complémentaire, vous pouvez consulter ce sujet*.

*ManosTel, 10 pièces d'or la minute. Par SMS : 15 PO + prix d'un SMS. 285 SMS Maxi.

Johan aimait regarder les bateaux. Parfois ils s'arrêtait et contemplait pendant un long moment les bateaux appareillant, déchargeant leur cargaison, partant au loin vers des zones de pêche ou transportant des passagers vers des contrées exotiques. En l'occurrence, c'était un navire marchand en provenance de la côte est de Dorrandin, navire qui acheminait quelques soies fines et des denrées de luxe pour les beaux quartiers. Mais qu'importaient les draperies et les dorures, il ne voulait que voyager. Sentir l'air du large autrement que dans ce mélange d'odeurs de ville. Le seul problème était qu'il avait le mal de mer, une forme insidieuse qui faisait que le simple fait de se tenir sur le pont d'un bateau amarré à quai lui donnait une irrépressible envie de vomir.
Le mouvement de ces dockers, déchargeant les sacs et les caisses, était presque hypnotique. C'est pourquoi il ne sentit pas l'imperceptible traction, il n'entendit pas le *shniff* léger d'un couteau aiguisé, et ne perçut pas la diminution de poids du côté de sa ceinture. C'est seulement quand il se tourna pour faire face à la boutique où il était simple assistant qu'il se rendit compte de la perte de sa bourse. Il regarda de toutes parts, furieux, mais ne vit aucune silhouette suspecte, coupable, ou quoi que ce soit.
Et pour cause, Garance était déjà à l'autre bout du port, stockant dans une cachette connue d'elle seule son petit butin du début d'après-midi. Elle avait plusieurs caches stratégiques à divers endroits de Lumenis afin de ne pas devoir transporter des sacs entiers, ce qui n'est en vérité pas très discret. Cela lui permettait de plus d'avoir un peu d'argent frais disponible un peu partout en ville en cas de besoin. La chasse avait été fructueuse, mais il valait mieux ne pas s'attarder dans le coin, ça faisait déjà deux bonnes heures qu'elle était sur les docks, cela pourrait finir par attirer l'attention.

Le soulagement n’était pas venu dans la chapelle d’Ilmater. Il n’avait rien demandé, en même temps, supplié personne, n’avait loué aucun nom, n’avait pas espéré de faveur ou de réponse. A quoi bon. Les hommes aident les hommes, rien de plus. Il n’y avait rien à attendre. Les cieux étaient sombres, la mer était noire dans le crépuscule. Les marchands avaient remballé leurs étals pour la nuit. Le froid avait chassé les promeneurs. Il restait quelques marins qui déchargeaient des embarcations, quelques négociants qui venaient vérifier les cargaisons, quelques errants avec chacun leur histoire. Albérich ne s’en souciait pas réellement, il regardait l’eau sale que charriait le mouvement perpétuel des vagues, le flux souillé par ces milliers de vies qui résidaient dans son dos, à Luménis, la cité qu’il avait promis de servir.
Marcus se trompait. Les clercs du Temple étaient Lathandrites. Ils vénéraient un dieu de la lumière et de l’énergie, un éternel boute-en-train, le soleil des petits matins, la promesse des renouveaux. S’ils avaient commencé à s’en remettre à lui, un homme austère et gris, trop sérieux, trop réfléchi, c’est que le culte lui-même était en train de se fourvoyer, d’adopter des manières étrangères à son essence. Pas étonnant que Lathandre se soit détourné, si ses serviteurs devenaient méconnaissables. Albérich réalisa qu’il avait été un chancre au cœur du sanctuaire avant même que les Sharites ne le prennent. Molwen d’Eredhùn avait eu raison. Il était un mauvais Lathandrite, et placer un mauvais Lathandrite à la tête du Temple était une terrible erreur. Il n’avait pas voulu le voir, mais désormais, l’évidence lui jaillissait au visage. Partir était une nécessité, une obligation, même, s’il avait encore le moindre respect pour ce que sa foi avait représenté autrefois. Il aurait pu s’en moquer, mais ça aurait été jouer le jeu de Shar. Se venger de Lathandre pour quelque chose dont il était finalement directement responsable : un vice de fond.
Je n’étais pas à ma place.
Il fallait faire condamner Noir Dessein, cependant, et cela le forçait à rester encore… A moins qu’on ne lui offre l’opportunité d’accuser par écrit, ou de revenir dans quelques mois. Il était à la merci de ce procès. Et il ne pouvait pas abréger son existence sans porter un coup fatal à ses confrères du Sanctuaire. Il fallait qu’il rentre et qu’il se soumette à la nécessité, en espérant pouvoir survivre, au passage.
En repartant vers le Temple, il songea avec amertume à la petite flamme qu’il pensait avoir retrouvée en lui-même, lors de sa dernière nuit d’escapade. Peut-être était-ce simplement la flamme de la résignation. Ou de la sagesse. Peut-être étaient-elles la même chose.

Quête : Tel est pris qui croyait prendreAprès avoir quitté le Palais présidentiel, la magicienne était rentrée directement à sa demeure pour informer son petit protéger de sa très prochaine absence et des dispositions qui avaient été prises pour lui. Elle avait bien choisi ses mots et la réaction de l’enfant la rassura immédiatement, ces yeux pétillèrent et elle sentit qu’il avait compris qu’elle ne l’abandonnait pas et que non seulement elle avait tenu compte qu’il fut accueilli dans d’excellentes conditions, mais de plus qu’on l’y avait aidé. Un brin de fierté de se sentir pour la première fois un centre d’intérêt avait brillé dans son regard. Après une nuit qui avait été laborieuse, en dehors d’une paire d’heure avant l’aube où elle se permit une transe régénératrice, l'elfe s’étant rendue à l’université de la magie chercher son grimoire qu’elle consulterait pendant le voyage, y prendre quelques ingrédients qui lui étaient indispensables pour la réalisation de ses sorts.
Alors qu’elle préparait le petit déjeuner, un coursier lui apporta la missive attendue. La famille de noble indiquée dans le document ne lui était pas directement connue, mais elle se souvenait en avoir entendu parler et que ce fut dans d’excellents termes.<o>

</o> Les bagages étant prêts, fin de matinée, après avoir informé le directeur de l’école de l’absence de Podrick, avec la promesse qu’il ne prendrait pas de retard, elle l’avait accompagné jusqu’à la demeure de ceux qui lui permettraient de se couler dans l’habit d’un petit page. Un peu intimidé, l’enfant fut rapidement mis à l’aise et il disparut sans aucun regret avec celui qui serait son maître les prochaines semaines. Cela laissa du temps à Arya pour discuter avec les maîtres de la maison, gens chaleureux et accueillants, qui lui promirent que tout serait entrepris pour que son court séjour soit instructif et agréable. Après les avoir chaleureusement remerciés, Arya s’en retourna à sa demeure, mis de l’ordre dans sa maison et lorsque le soleil se dirigea vers l’horizon, après avoir fermé sa maison avec la magie, s’en fut sur les quais.<o>

</o> Arrivée sur le quai alors que la nuit tombait, encombrée de ses bagages dans lequel elle avait mis le minimum, ce qui était déjà pas mal vu la durée de son absence, sa sacoche contenant son grimoire et les ingrédients qu’elle avait préparés, tenant fermement son bâton de mage, à son côté son épée elfique et dans sa bottine sa dague, qui ne lui seraient d’aucune utilité, mais qui étaient ses seuls bien venant de sa terre natale et dont la présence lui semblaient indispensables, elle chercha du regard un visage connu ou tout du moins déjà vu à la réunion de la veille.

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Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Arrivant sur les quais d'embarquement, Eomer habillé de pied en cape pour l'expédition, il avait l'air à la fois de quelqu'un d'expérimenté et d'une personne à l'aise financièrement. En apparence sa cape dissumulait bien sa personne (et ses armes) mais en faisant un peu plus attention on pouvait tout de suite remarquer la qualité elfique de sa cape, ses bottes et son arc. de tels équipements n'étant pas très communs chez un humain il se dégageait du rôdeur un certain mystère qu'il aimait bien cultiver car il était de sa fierté d'avoir de si bonnes relations avec les elfes, et même si ses origines modestes ne l'encourageaient pas à l'arrogance où à toute démonstration ostentatoire, il trouvait que même si cette apparence pouvait être "spéciale" pour des yeux exercés et connaisseurs, il n'y avait pourtant aucun doute que la qualité de l'artisanat elfe était meilleure et il n'y avait pas de raison de s'en défier, un bon matériel est une des choses les plus importantes. Il n'y avait donc pas de raison valable pour dissimuler ses liens et la qualité de son équipement par fausse modestie.

Quoi qu'il en soit c'est d'un pas assuré qu'il se dirigea vers le quai où aurait lieu l'embarquement. Apparemment il était parmis les premiers à arriver.

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Streen se dirigea d’un pas nonchalant en direction des quais et plus précisément vers le lieu de l’embarquement. Sa nuit s’était avérée agitée. Il avait rêvé qu’il se trouvait face à lui-même qui lui reprochait d’entraîner des innocents dans une aventure dont ils ne ressortiraient pas vivants. Il tenta de chasser ce maudit rêve de son esprit mais ce ne fut pas chose aisée. Entre temps, il s’était rendu à l’armurerie pour récupérer une épée à deux mains ainsi que des gants en cuit permettant de la tenir assez longtemps sans finir avec des ampoules aux mains. Son maniement lui paraissait bien pus aisé que tout ce que l’on prétendait sur celle-ci. Il arriva dans la matinée au lieu convenu et constata qu’il était un des premiers arrivés.

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La magicienne avait reconnu Eomer à son arrivée, certes son habillement n'était pas le même, mais dès qu'il apparut, elle ne put que reconnaître l'appartenance de ses vêtements et lorsqu'il s'approcha, elle eut un sourire avenant dans lequel brillait sa curiosité. Elle n'hésita pas à lui faire un signe de la main et lorsqu'il se fut approché, elle prit la parole laissant libre court à son accent elfique.

Bonjour, je ne sais si vous me reconnaissez, je suis Arya Du Varden, son regard brillait, vous êtes des plus élégants pour cette croisière, votre choix est excellent et me ravi. Pardonnez-moi, si je ne me souviens pas de votre nom.

A ce moment-là arriva Streen, son nom, elle ne l'avait pas oublié au vu des circonstances, mais elle n'y fit pas allusion et le salua d'air ton aimable.

Bonjour, je me présente, Arya Du Varden

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Kasumi et Astrée avaient quitté la Taverne de la bienveillance sans hâte. Le navire qui les transporterait jusqu’à l’île de l’Hospice devait appareiller au changement de marée et il leur restait largement le temps d’arriver avant de prendre le temps de s’installer. Les deux rôdeurs gardèrent le silence pendant une bonne partie du trajet, pensifs et soucieux au sujet des risques du voyage à venir et nostalgiques des journées paisibles qu’ils avaient passées ensemble.

L’un comme l’autre n’était plus remonté sur un bateau de pleine mer depuis bien longtemps. Kasumi brisa le silence comme cette pensée l’effleurait et révéla à sa compagne que le dernier bâtiment sur lequel il avait navigué était celui qui l’avait amené à Luménis, parmi les volontaires Manostiens venus renverser le dictateur Nwalk.

Première Neige trottait à côté d’eux et plus d’un passant se retourna sur la louve avant de presser le pas. Le rôdeur n’avait aucune intention de la laisser en arrière même si pour cela, il avait du la faire pénétrer en ville à grand renfort de diplomatie, envers l’animal comme envers les gardes présents aux portes.

En arrivant en vue des quais, Astrée et lui remarquèrent la présence de leurs premiers coéquipiers dont la magicienne qui les avaient déjà accompagnés lors de leur périple jusqu’à la tour des Sharites. Ils pressèrent le pas pour et vinrent la saluer poliment ainsi que les autres voyageurs présents. Tous semblaient désireux de rester à terre le plus longtemps possible. La traversée en mer serait bien assez longue pour vouloir profiter de quelques minutes sur un sol stable.

Lorsque Myrhela arriva à son quartier général après la réunion, elle n'alla pas tout de suite se coucher. Elle s'affaira plutôt à ses préparatifs pour le voyage. Après plusieurs minutes elle avait ainsi réunit sur la table de sa chambre les affaires qu'elle pensait emporter: des vêtements, ses armes, des tiges de métal pour crocheter les serrures. Elle dénicha aussi quelques bouts de tissus qui lui permettraient entre autres d'attacher les cheveux et ses armes.

Le lendemain, la demi-elfe partit en ville. Elle acheta avec une partie de sa solde des herbes dont elle avait appris les propriétés médicinales durant son enfance. Elle arriva donc au Fort avec un sac contenant de l'achillée, du souci ainsi que du thym et autres plantes qui pouvaient avoir une utilité pour la mission d'après elle. Elle savait que parmi les personnes participant à la quête il y aurait des rôdeurs; ceux-ci connaissaient certainement les propriétés des plantes, et surement mieux qu'elle. Néanmoins, la jeune fille préférait se fier d'abord à elle-même. Qui sait s'ils ne seraient pas séparés à un moment de la mission?
Au fort, elle vit quelques personnes rencontrées la veille, mais ne leur adressa qu'un léger hochement de tête accompagné d'un sourire. Elle n'avait pas en effet l'esprit à bavarder, toutes ses idées étaient tournées vers les préparatifs.
Elle dénicha des dagues de lancer, ainsi qu'une dague qu'on lui affirma enchantée. Elle hésita à demander si des armures étaient disponibles, ce qu'elle ne fit finalement pas. Elle se doutait en effet que porter une armure la gênerait plus qu'autre chose. Après avoir fait un dernier tour de l'armurerie du Fort, Myrhela retourna à son quartier général.
Elle s'arrangea pour camoufler ses armes sous ses vêtements tout en les laissant accessibles. Elle savait que le voyage durerait longtemps et que cela ne servait à rien de rendre accessibles ses armes dès l'instant puisqu'elle n'aurait pas à s'en servir avant plus d'une semaine. Néanmoins vu qu'elle avait encore du temps devant elle, elle essaya diverses façons d'attacher ses dagues de jet à ses poignets ainsi que son ninja-to et ses deux dagues. Elle préférait en effet s'y essayer dans sa chambre tranquillement que sur un bateau sans cesse en mouvement.

Voyant le soleil commencer à disparaitre, Myrhela enfila sa cape noire, ses bottes, vérifia n'avoir rien oublier, puis partit en direction du quai d'embarquement, en faisant un petit détour par le réfectoire où elle pris un morceau de pain et une pomme. En sortant du bâtiment, elle fut triste de ne pas avoir pu dire au revoir à son mentor.. Mais c'était surement mieux comme cela d'un coté, vu qu'elle n'aurait rien pu lui dire, et peut-etre même pas qu'elle allait partir pour plusieurs semaines..

Quand elle arriva au quai, elle vit qu'elle n'était pas la première arrivée. Déjà certains discutaient, mais la jeune fille ne se sentait pas de s'incruster parmi eux, elle s'adossa alors à un mur et commença à manger sa pomme tranquillement.

La Couronne de Cuivre

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