La Couronne de Cuivre

Depuis leur sortie de la Taverne, Arya et son petit protéger la neige était venue les obliger au silence tout comme le manteau qu’elle générait et qui assourdissait déjà les sons environnants. Pourtant, cela n’empêcha pas l’elfe de redouter une fois de plus cette séparation d’avec l’enfant, non pas qu’elle en fut attristée par son absence, mais elle connaissait l’écurie où il dormait et ne pouvait s’empêcher de penser aux odeurs pestilentielles qui flottaient dans l’air et aux puces qui courraient dans la paille.<o>

</o> Dès qu’ils furent aux abords des Bas-quartiers, bien avant l’endroit où d’habitude ils se séparaient, Podrick avait commencé à ralentir le pas, Arya le remarqua, mais elle ne pouvait définir si c’était les événements venir qui poussaient l’enfant à une prudence inutile ou s’il appréhendait ce soir encore un peu plus que les autres de retourner dans les taudis.<o>

</o> L’elfe fut à deux doigts de lui faire faire demi-tour pour l’emmener dormir à la Taverne de la Bienveillance, mais elle ne l’avait jamais fait pour que nul ne s’étonne de son absence dans l’écurie et ce n’était évidemment pas le moment … ni celui d’aller tenter de parler à sa mère, les clients devaient affluer en ce début nuit et quitte à se faire jeter, mieux valait choisir un moment plus propice.<o>

</o> Finalement, ils s’arrêtèrent et Arya posa un regard confiant et tendre dans celui de l’enfant. <o>

</o> A demain Podrick, fais de beaux rêves et croit qu’ils vont se réaliser.<o>

</o> Paroles probablement inutiles ... l’elfe ne bougea pas tant que l’enfant fut à portée de vue et ensuite d’un pas lent, laissant des traces légères dans la neige fraîche, elle prit la direction de l’université de la magiene se sentant pas pour l’instant laisser aller son esprit au lendemain et sachant qu’une fois le nez sur les copies de ses élèves à déchiffrer les entrelacs de leurs calculs, perspectives et déductions pour leurs futurs travaux, la tristesse d’avoir laissé son petit protéger dans les taudis s’estomperait et elle serait ensuite plus à même de penser de manière constructive.<o></o>

L’elfe ne voulait pas se laisser emporté par l’angoisse, mais elle ne pouvait rester sans savoir si son petit protéger était malade ou pas et, ne l’ayant pas trouvé sur le port, elle avait rejoint les taudis d’un pas rapide. Dès qu’elle fut près de la maison close, elle hésita un instant, mais à ce moment là, une fillette sortait de l’écurie et elle s’approcha d’elle souriante.<o>

</o> Salut, Podrick est-il déjà parti travailler ?<o>

</o> Le cœur battant, la magicienne attendait la réponse de l’enfant sans laisser voir son appréhension. <o></o>

La gamine, prise au dépourvu, dévisagea un instant Arya de ses yeux encore bouffis de sommeil
-Podrick ? Heu... Ah oui, Podrick. Ben je sais pas bien, madame, je suis désolée... Vous savez, on fait pas tous attention à ce que font les autres... Mais... Mais je me suis réveillée, cette nuit, pour... Enfin je me suis réveillée. Et je crois bien m'être dit "tiens, il est pas là". Il dort pas loin de moi, en fait, et j'aurais remarqué s'il était couché. Enfin, j'étais pas bien réveillée et... Mais je saurais pas ovus dire plus. Sauf que s'il est parti travailler, ben il a pris toutes ses affaires. Elles sont plus là.

Encaissant douloureusement la réponse, le sourire d'Arya pâlit sans pour autant disparaître. Il n'était pas nécessaire de poser plus de questions, Podrick était parti pour ne pas savoir. Il avait fuit la misère pour une autre misère de peur de voir son rêve disparaître, il avait préféré le garder au fond de son âme.

C'est le coeur serré que la magicienne remercia la petite fille avant de tourner le dos à l'écurie et à la maison close et de se diriger vers le coeur de la ville. Où avait bien pu se réfugier son petit protéger.

Tout en marchant, l'elfe tentait de comprendre le cheminemant de l'enfant, il n'était plus dans les taudis, mais pas sur le port. Quel refuge avait-il pu trouver car il devrait travailler pour survivre. Craignant qu'il n'eut quitté la Cité, elle se dirigea vers les portes afin de se renseigner auprès des gardes espérant, sans trop y croire, que ceux-ci pourraient lui affirmer avoir vu ou pas l'enfant.

Son pas était rapide et depuis la taverne son esprit n’avait cessé de tourner dans tous les sens ce qui avait pu se passer pour que Podrick disparaisse ainsi sans même l’avertir, sans laisser un message ou passer la voir. Lorsque les taudis apparurent face à elle, la magicienne était plus décidée que jamais à retrouver l’enfant et à tout faire pour qu’il n’ait plus jamais à avoir peur.<o>

</o> Tout en gardant au fond de son âme la hargne qu’elle ressentait face à ce gourbi, sa matrone et les prostituées, elle pénétra sans empressement dans la maison close qui était fort calme en ce milieu de matinée, seules quelques femmes étaient présentes et discutaient d’une manière que l’elfe jugea vulgaires, mais elle ne laissa rien paraître et se dirigea vers un petit bureau derrière lequel une femme d’un certain age semblait s’afférer supposant qu’il s’agissait de la propriétaire. Sa voix était polie sans trop de condescendance et elle dû faire moult effort pour ne pas laisser paraître cet air supérieur que sa race avait envers les non-elfes tant elle jugeait fort mal celle qui lui faisait face, mais ce n'était pas le moment de laisser sortir en pleine lumière son éducation.<o>

</o> Bonjour Madame, je souhaite rencontrer la maman d'un enfant prénommer Podrick, il m’a été dit qu’elle travaille ici.

La femme, autrefois, avait dû être très belle. Et si elle avait conservé une partie de ses attraits, le poids des ans commençait doucement à se faire sentir, par de petites rides au coin des yeux et, de-ci, de là, quelques fils d'argent dans sa chevelure auburn.
Elle dévisagea Arya, surprise tant par la présence en ces lieux d'une personne de sexe féminin - non attachée à son service - que par sa requête. Mais lorsqu'elle répondit, son ton était affable, quoi que marqué par l'étonnement.
-Podrick, vous dites ? Je ne connais aucun enfant de ce nom, je le crains... Notre Rose a bien un petit Aymeric, et le bambin qui va sur ses trois ans galope un peu partout dans la maison, mais... Je ne pense pas que ce puisse être lui dont vous parlez, d'autant que nous ne laissons pas les petits courir les rues... Êtes-vous sûre du nom, madame ? Et de l'établissement ? L'enfant vous a peut-être parlé d'une autre maison close, il y en a un certain nombre...

Un doute était né dans l’esprit d’Arya en entendant la réponse, le ton sonnait juste et son interlocutrice ne pouvait feindre une si grande surprise. Son petit protéger lui avait peut-être menti depuis le début, sa mère ne travaillait pas ici et lorsqu’elle lui avait parlé d’aller la voir … il avait compris que son mensonge allait être découvert et avait préféré prendre la fuite … cela expliquerait sa peur et sa disparition. <o>

</o> Pourtant l’elfe éluda cette possibilité tant elle faisait confiance à l’enfant et surtout, la femme pouvait avoir ce scénario bien rôdé pour ne pas avoir à prendre en charge les bêtises des enfants des prostituées, Podrick n’avait pas pu lui mentir si longtemps et c’était son interlocutrice qui se moquait d’elle, dans l’écurie juste à côté, elle entassait les « accidents » et n’avait même pas l’honnêteté de le reconnaître. <o>

</o> La magicienne se conforta dans ce qu’elle voulait qui soit et partant dans cette direction, elle savait devoir garder ses distances, ne pas laisser monter le moindre intérêt pour l’enfant, ni la moindre colère qui aurait pu faire penser qu’elle venait faire payer à sa mère un quelconque dégât qu’il aurait pu engendrer. Conservant un air détaché, tout en montrant qu’elle était surprise par la réponse et qu’elle n’était ici par hasard.<o></o>

Et bien, oui, j’en suis certaine, l’enfant m’a bien dit que sa mère travaillait ici. Il loge dans l’écurie juste à côté et ce matin j’ai rencontré une enfant qui m’a confirmé que Podrick habitait bien là.<o></o>

-Oh, alors c'est l'un de eux là... fit la femme, toujours aussi surprise. Et il vous a raconté...
Elle secoua la tête.
-Ces enfants ne sont pas ceux de mes hôtesses. Les leur, ils sont ici, dans nos murs. Elles ne voudraient pas en être séparées, et le leur imposer serait des plus inhumain. Imposer à des mères de ne pas vivre avec leurs enfants... Ceux qui logent à l'écurie, et bien... Ce sont des gamins des rues, des orphelins de la guerre. Il y en a beaucoup, vous savez, surtout dans ce quartier. Leurs parents ont souvent soutenu Nwalk, et sont tombés avec lui. Du coup, leurs mômes sont restés sur le carreau, seuls... Et il n'y a pas grand monde pour s'occuper d'eux. Alors, les filles et moi avons décidé de leur offrir un toit. Et de quoi manger, quand c'est possible. Je sais que ce n'est pas grand chose, que les conditions sont loin d'être idéales... Que ça n'a rien à voir avec un orphelinat comme celui du seigneur Artwin, dans les beaux quartiers. Mais nous ne pouvons pas faire plus. Nous ne roulons pas sur l'or, vous savez, et c'est parfois assez dur de nourrir tout le monde, ici. Mais nous faisons de notre mieux, et, au moins, ces enfants peuvent se protéger du froid. Et avoir un petit quelque chose à grignoter.
Elle soupira.
-Et ce gosse vous a dit qu'il était le fils... je ne vois pas pourquoi il a menti. En tout cas, j'imagine que cela vous a donné une image assez déplorable de notre établissement... L'écurie, pour nos petits... Quelle horreur.

L’elfe secoua la tête, elle aurait voulu continuer à croire que la femme lui mentait, mais c’était si facile à vérifier que cela ne se pouvait pas. La magicienne ne comprenait plus rien, elle ne savait plus si elle était dans la réalité ou vivait en plein cauchemar. Elle avait de la peine à comprendre ce monde, les humains, mais là tout se mêlait effroyablement, Arya s’était agrippée au bureau, son teint d’un naturel blanc était devenu translucide, son regard embué semblait perdu. Elle fut un instant incapable d’articuler un seul mot comme si elle fut en train de tomber dans un puits sans fond. Podrick avait menti, avait trahi la confiance totale qu'elle avait en lui. Mais pourquoi donc en avait-il senti le besoin. Quelle différence cela aurait-il fait ? Est-ce simplement parce que ses parents avaient soutenuNwalk qu’il avait craint qu’elle le rejette lorsqu’elle l’avait rencontré ? Qu’il n’avait ensuite jamais osé lui dire la vérité ?<o>

</o> Elle soupira de désespoir et posa un regard contrit sur son interlocutrice. <o>

</o> Une image déplorable, effroyable … , pauvre enfant … ! Mais, cela me rassure que pour les enfants de vos employées la vie ne soit pas telle qu’il me l’avait décrite, cela n’enlève rien à la tristesse de sa vie, mais au moins ceux qui vivent ici sont aimés. Et également que vous veniez en aide à ces petits orphelins abandonnés de tous ...<o>

</o> Désolée de vous avoir dérangée, Madame, mais il faut que je retrouve cet enfant .. peut-être connaissez-vous un autre endroit où ses petits délaissés se réfugient ?<o></o>

La femme s'était levée, la mine soucieuse.
-Vous n'allez pas partir comme cela, mademoiselle... dit-elle doucement. Vous m'avez l'air toute chamboulée...
Elle se tourna aussitôt vers l'une des filles assises dans le salon voisin.
-Lilly, tu veux bien apporter une chaise ? Et passer en cuisine prendre du thé bien chaud ? Merci...
Elle fit à nouveau face à Arya.
-Restez ici quelques minutes, le temps de vous remettre. Je ne sais pas pourquoi cet enfant vous a menti... Peur de l'opprobre lié à ses parents, peut-être... Mais le pourquoi, vous verrez ça avec lui. Je ne sais pas où il a pu aller... Ted, notre palefrenier, le saura peut-être, lui. Je vais aller lui demander... Attendez-moi, d'accord ? Je ne serai pas longue. On va vous le retrouver, votre galopin !
Et la tenancière, passant vivement un manteau fourré, quitta l'établissement à pas pressés.

Le regard perdu, Arya ne refusa pas la chaise qu’une des filles lui apporta. Pourtant, un pas de plus avait été franchi lorsque la matrone avait prononcé le nom d’une des filles … des noms de fleurs, lui avait dit l’enfant … mais pourquoi tant de mensonge, tant d’horreurs dites pour se protéger. Elle n’avait jamais mal jugé qui que ce soit face à l’enfant et il avait cru bon de devoir en rajouter à chaque fois qu’elle venait à parler de l’endroit où il vivait et de sa mère. De jeter le discrédit sur des femmes qui ne lui avaient jamais fait le moindre mal, voire qui l'aidaient.<o>

</o> Je vous remercie, je suis confuse du jugement que j’ai pu avoir …, je ne comprends pas …<o>

</o> Elle devait le retrouver, il faudrait qu’il lui explique, mais aurait-elle toujours confiance en lui, pourrait-elle demain croire que ses mots furent la vérité alors qu’hier tant de mensonges avaient été dits. C’était là la raison de sa fuite, ne pas faire face à la déception qu’elle ressentait. « Vous n’allez pas être contente » … et pour le moins elle ne l’était pas, en fait ne savait pas vraiment décrire le sentiment qu’elle ressentait et ce ne fut pas la tasse de thé chaud qui pouvait y changer quelque chose, mais elle y goûta simplement pour sentir le liquide brûlant couler dans sa gorge, revenir à cette triste réalité, moins dure d’un côté et bien plus traumatisante de l’autre.<o>

</o> Bien que ce ne fut pas un lieu qui recevait la bénédiction de l’elfe, elle se rendait compte que tout était le contraire de ce que son petit protéger lui avait dit. La matrone n’était pas une mégère et respectait les filles, les enfants n’étaient pas des « accidents » et toutes faisaient preuve de compassion. C’était bien mal remercier celles qui lui avaient tendu la main en lui offrant un abri si insalubre fut-il et de quoi se sustenter lorsqu'il n'avait rien à manger. Pourtant, elle ne jugeait pas mal l’enfant, elle lui laisserait la chance de s’expliquer, de dire qui il était et surtout pourquoi il ne lui avait pas fait confiance.

En l'instant, la magicienne n'espérait qu'une seule chose, retrouvé l'enfant et attendait avec impatience le retour de la matrone..

La patronne revint quelques minutes plus tard, refermant soigneusement la porte derrière elle pour y laisser le froid mordant de l'hiver. Elle retira son manteau et vint se rassoir à sa place, face à la magicienne.
-Effectivement, Ted n'a pas vu le garçon, ce matin. Et ses affaires ne sont plus là. Mais il discute souvent avec les gosses... Et il m'a dit que vous devriez aller jeter un coup d'œil au Fond de la Barrique. C'est une taverne, pas très loin d'ici... D'après Ted, Podrick faisait des petits boulots pour la patronne, de temps en temps. Alors peut-être est-il retournée vers elle, pour trouver à se loger... C'est une piste, en tout cas.
Elle dévisagea Arya, toujours aussi soucieuse.
-Le thé vous a pas fait beaucoup d'effet. M'est avis qu'un verre de quelque chose de plus corsé...
Elle tira une bouteille de sous son bureau, ainsi que deux petits verres à liqueur, et servit à l'elfe une généreuse rasade d'un liquide rouge sombre.
-C'est de la framboise, ça peut pas vous faire de mal... dit-elle en lui tendant un verre. Et vous faites pas tant de mouron. On le retrouvera, le petit. Ted a accepté de le retenir, s'il passait dans le secteur. Il suffit que vous me disiez où vous joindre, et j'enverrai quelqu'un vous informer si on a des nouvelles. Mais vous en aurez sans doute au Fond de la Barique. Vous inquiétes donc pas tant...

Ne pas s'inquiéter était vite dit, mais bien plus difficile à faire même pour Arya qui avait un caractère positif et confiant. Elle regarda la matrone d’un regard nouveau, certes elle maudissait le métier qu’elle faisait, mais devait convenir qu’elle offrait au moins aux filles qu’elle employait un lieu sûr et quelques attentions ce qui n’était probablement pas le cas partout.<o>

</o> Après avoir fait couler dans sa bouche une gorgée du liquide à la couleur chaude et au goût sucré offrant une boisson agréable à boire malgré qu’elle fut fortement alcoolisée, l’elfe laissa le liquide sucré adoucir un peu son âme avant de répondre un peu plus rassurée.<o>

</o> Je vous remercie pour ce que vous faites, c’est … vraiment très aimable à vous après les sous-entendus qui étaient dans mes paroles. Elle prit une deuxième gorgée et se sentit rapidement plus détendue et surtout elle avait maintenant confiance dans le fait de retrouver Podrick. <o></o>Je m’en vais voir à au Fond de la Barrique, j’espère qu’il n’aura pas médis sur mon compte de manière à ce que la patronne le protège. Hier soir lorsque je lui ai dit que je voulais aller voir sa mère ... je voulais lui proposer de prendre en charge son fils pour qu’il puisse aller à l’école, il semblait terrorisé … je comprends pourquoi maintenant …
Et bien, vous pouvez me joindre à la Taverne de la Bienveillance où je loge encore pour quelques jours, mais de toute façon je suis très souvent à l’Université de la magie où j’enseigne, d’un côté comme de l’autre, je passe régulièrement et je viendrais dès que j’aurai votre message. Dîtes-lui que je ne suis pas fâchée … enfin pas trop et que surtout, je n’ai pas changé d’avis. Tout en se levant, un sourire revenu, la magicienne s’apprêta à partir. Je ne vais pas vous importuner plus longtemps, merci pour votre bienveillance madame.
 <o>
</o> Puis, elle referma soigneusement son manteau avant de sortir et de se diriger vers le Fond de la Barrique.<o></o>

Quête : Traque et matraques

Effectivement la maison close était maintenant en vue, la clèche s'arrêta devant.
Mikael sortit le premier et aida Galariel à descendre du véhicule.

Après avoir tout deux jeté un oeil aux alentours, le jeune garçon se dirigea vers la porte du bâtiment.

Quête : Traque et matraques

Comme put s’en rendre compte Galariel, la maison close était en fait un complexe de plusieurs bâtiments et dépendance entourée par un mur de pierre rehaussé de grilles métalliques. Outre l’écurie à côté de laquelle la calèche s’était arrêtée, le regard de la jeune femme se tourna vers le bâtiment à trois étages en pierre de taille décorée de gargouilles qui tranchait nettement sur les constructions au mieux modestes de cette partie de la ville.

Plusieurs gardes fortement armés gardaient les grilles imposantes de la propriété et les portes du bâtiment principal. Mikael présenta son bras pour que Galariel l’accompagne à l’intérieur, dans un hall propret tapissé de rouge. Comme s’il était habitué, Mikael se dirigea vers la porte qui leur faisait face et l’ouvrit après avoir tendu la pièce au portier chargé de refouler les indésirables. La petite pièce laissa place à un vaste salon meublés de fauteuils confortables entourant des tables ou des alcôves plus discrètes comme autant d’îlots d’intimité pour les nombreux clients et hôtesses du lieu.

Quête : Traque et matraques

La jeune femme contempla à loisir la grande salle, celle-ci correspondait à ce que l'on attendait d'elle.

Faisant semblant d'embrasser son cavalier du soir dans le cou pour coller à leur couverture, elle lui murmura à l'oreille:

- Il est temps d'appliquer notre plan, vois tu nos deux quidams?

Quête : Traque et matraques

Tout en jouant le jeu du couple amoureux - Mikael avait passé un bras autour de sa compagne quand elle s'était approchée - le jeune homme observa la salle à la dérobée et répliqua tout aussi bas :

- Ils n'étaient pas là quand nous sommes entrés. Je surveille les escaliers et toi la porte. Quand ils se seront installés, tu pourras les rejoindre tandis que moi je ferai diversion.

Un sourire qui n'était peut être pas totalement du à la comédie ourlait les lèvres de Mikael qui trouvait visiblement la situation amusante et à son avantage.

Quête : Traque et matraques

Galariel tourna la tête vers lui affichant un petit air ironique:

- Et comment je saurai de qui il s'agit, je ne les ai encore jamais vu à ce que je sache

Quête : Traque et matraques

Sans changer de position, le jeune homme lui décrit les détails qu'il avait pu obtenir sur les deux hommes, argumentant qu'ils seraient probablement ensembles et que leur allure serait facilement reconnaissable. Avant qu'il ait l'occasion de prendre d'autres libertés, une expression déçue apparut furtivement sur le visage de Mikael. Il se dégagea et adressa un clin d'œil furtif à Galariel avant de parler à voix haute :

- Bon, il est temps de nous chercher de la compagnie pour ce soir. Si tu allais voir si ces gars là-bas sont intéressés pendant que je tâte le terrain...

En tournant la tête, la guerrière put apercevoir ceux que Mikael désignait. Deux hommes blonds dont un portait une barbe grossièrement taillée avaient pris place à une table dans un coin. Ils se fondaient aussi bien dans le décor qu'un éléphant.

Quête : Traque et matraques

La guerrière se dirigea nonchalament vers la table des deux hommes, espérant que son jeu les convaincrait facilement. Séduire un barde saoûl pour se faire engrosser était une chose, le faire avec deux soudards à l'esprit encore clair quand on est plus habituée à user de son épée que de son physique en était une autre.

Arborant un sourire engageant qu'elle espérait assez convaincant, elle posa les mains sur la table se penchant suffisament pour que les deux hommes puissent avoir une vue imparable sur son décoletté. Elle commença à minauder:

- Bonsoir messieurs, qu'est ce que deux gars aussi virils viennent faire ici?

Son sourire ne disparut pas mais ce fut dur, à l'odeur ils ne s'étaient pas lavé depuis au moins deux ou trois jours.

Quête : Traque et matraques

L'homme de droite, un peu plus jeune que son comparse, ne tenta pas de dissimuler le regard qu'il portait explicitement sur le décolleté de Galariel. Nettement plus méfiant et notant le manège de son collègue, le second homme répondit d'un ton bourru :

- Tu veux quoi ? T'es nouvelle on dirait. On a pas besoin de compagnie pour le moment. Reviens plus tard et on discutera.

De son côté, Mikael avait quitté leur table et il n'était nulle part en vue. Manifestement, la guerrière était livrée à elle même.

Quête : Traque et matraques

Elle se tourna vers celui-ci passant légèrement sa main sur son bras

- Allons mon chou, ne fais tant de manières, ici on prend du bon temps profites-en

En disant ça elle jeta un regard aguicheur au plus jeune pour le ferrer davantage. Si l'un des deux devait craquer ce serait celui-là.

Quête : Traque et matraques

Ses "arguments" ne laissaient pas le plus jeune indifférent. L'homme avait malgré tout quelques années de plus qu'elle d'après ce qu'elle pouvait en juger et ne détachait pas son regard de sa poitrine mise en évidence. Il parla d'un ton incertain, s'adressant clairement à son coéquipier :

- Inutile de l'attendre ici à deux. Il n'a pas donné d'heure précise de toute façon. On doit attendre ici alors autant en profiter un peu. Gundann ne sera pas...

Il fut brutalement interrompu par un coup de pied de son aîné qui fronça les sourcils pour le dissuader d'en révéler davantage.

- Tu peux pas la boucler un peu ? Si tu veux cette putain, pas question d'y passer deux heures. Va donc te soulager mais si tu n'es pas là pour le rendez-vous, la paie te passera sous le nez. Moi je reste ici.

Quête : Traque et matraques

Galariel avais compris dès le début de la conversation que ses charmes ne feraient pas bouger l'ainé, le dernier échange le confirmait pleinement. En revanche le plus jeunot était mur pour être ceuilli comme la pomme sur l'arbre, elle passa lentement la main dans les cheveux de l'homme:

- Si tu veux cela peut se faire rapidement et j'adapterai mon prix en conséquence

L'homme s'humecta les lèvres, l'offre était tentante mais si leur contact était en avance il risquait de perdre une belle somme d'argent, il hésitait tiraillé entre les deux possibilités.

- hrp: désolé pour le retard mais le boulot a recommencé et ça fait trois jours que je rentre passé 22h00 - 01h00, et le week-end est également chaud

Quête : Traque et matraques

L'homme était bien trop aguiché par les attraits de Galariel pour hésiter longtemps. Il se leva avec un rien de précipitation et suivit la guerrière qui s'éloignait en direction de l'escalier. Il la rattrapa avant les premières marches et se permit la liberté d'une main baladeuse passée sur ses fesses.

- Inutile de se presser. Nous n'avons pas rendez-vous avant près d'une heure. T'as de la chance, tu vas pouvoir vider ma bourse. Et elle est bien pleine ma mignonne.

Le goujat partit d'un rire gras, s'amusant lui même de sa blague salace.

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Malgré les attouchements de l'homme, Galariel se maitrisa suffisament pour conserver son sourire et ne rien faire pour l'empêcher de continuer.

- Mais aucun problème mon fougueux étalon, viens avec moi

Ils montèrent l'escalier, Galariel espérant que Mikael n'était pas loin parce que sa patience atteignait ses limites.

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Mikael arriva à cet instant en sens inverse et lui désigna discrètement une porte avant de continuer son chemin. L'homme qui l'accompagnait était bien trop obnubilé par sa "conquête" pour avoir remarquer le geste du jeune homme. Manifestement, il avait réussi à se débrouiller pour trouver une pièce vide pour Galariel. En tous cas il fallait l'espérer. La guerrière ne pouvait pas non plus savoir s'il comptait intervenir.

Quête : Traque et matraques

Entrainant l'homme par le bras Galariel ouvrit la porte et lui sussura à l'oreille

- Viens mon grand, entrons ici pour notre voyage vers le paradis de Sunie

Le rustre se précipita dans la pièce avec une telle célérité qu'il vola presque quand il fut déséquilibré par le croche-pied de la jeune femme. Le souffle coupé par la chute il n'eut même pas le temps de reprendre son souffle que Galariel était sur lui un genou entre les omoplates et une dague en travers de la gorge.
Elle lui murmura d'un ton froid comme la mort:

- Bouge un cil et ton sang se répandra sur le plancher

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L'expression de surprise laissa place à l'incrédulité et à la panique quand l'homme avisa le couteau sous sa gorge et le ton de sa compagne d'un soir qui ne laissait pas de doute possible quant à ses intentions hostiles. Ses rêves de luxure s'envolèrent en un instant mais il était déjà trop tard pour réagir. D'une voix étouffée par sa position désavantageuse, il s'indigna, sans doute vexé d'être ainsi maîtrisé par une femme :

- Qu'est-ce qui vous prend ? Vous voulez me piquer mon or, c'est ça. Vous ne sortirez jamais d'ici vivante même si vous me tuez.

On sentait bien l'hésitation et le manque de conviction dans ses menaces, sans doute de crainte de mourir...

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Galariel ricana aux menaces de son captif:

- Pauvre chou va, tu n'effraierais même pas un gobelin cul-de-jatte asmathique. Tu peux le garder ton or, je veux savoir qui est ce Gundann et pourquoi vous avez engagé l'autre femmelette pour m'espionner moi et mon ami?

Elle accentua la pression de la dague pour bien montrer qu'elle ne rigolait pas

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