La Couronne de Cuivre

Quête : le Festival de Cojum

Revenant de la boutique avec la besace remplie de potions de toute sortes, Calawen arriva au moment où Saiko dévorait un lapin.

- Hé ! Mais qu'est-ce que vous faites ? Pauvre bête.

Elle posa son sac au sol et se retourna pour ne pas voir le rôdeur se délecter de la chair du pauvre animal.
- Je nous ai apporté des potions, on ne sait jamais. Prenez celles que vous voulez, si vous pensez en avoir besoin. J'espère que Le Dúnadan ne tardera pas à revenir. Je m'impatiente vite.
Après quelques minutes de silence, l'elfe reprit son monologue.

- Est-il bon au moins ce lapin ?

Quête : Le Festival de Cojum

Le rôdeur sourit quand il vit la réaction de Calawen face au lapin grillé. Pour lui, la vision d'une bonne viande crépitant sur les flemmes ne suscitait que de la salive aux commissures des lèvres.

Il voulut d'abord refuser les potions, mais se dit que ce serait un signe d'amitié que de les accepter, même s'il n'avait aucune idée de ce qu'elles pouvaient contenir.

- Merci Calawen. Le lapin est succulent, je le sais, ce n'est pas le premier qui me remplit le ventre ! Allez, range ton dégout et assieds-toi pour y gouter. Tu veux une aile ?

Quête : le Festival de Cojum

Il lui proposait de manger de la viande, à elle, une elfe !

- Je te remercie Saiko, mais je vais me passer volontiers de ton lapin, aussi bon soit-il. Je ne mange pas de viande. Et un lapin n'a pas d'ailes, mais des cuisses !

Ils rirent un peu. Elle s'assit et tournant la tête en direction des portes, elle vit une silhouette venir au devant d'eux. Gimilkhad revenait, ils pourraient bientôt partir. Levant les yeux vers le ciel, elle vit que le soleil n'était plus, caché par de gros nuages. L'air qui les entouraient était chaud, annonçant un futur orage. Au loin le tonnerre grondait, il pleuvrait certainement avant la nuit.

- Voilà Gimilkhad qui revient.

Quête : Le Festival de Cojum

Le Dúnadan arriva à proximité du groupe. Il marqua un moment d'arrêt en entendant parler d'aile de lapin, puis se dit qu'il avait mal entendu ou qu'il s'agissait d'un langage codé entre ses deux compagnons. D'autant que le rôdeur arrachait avec un soupçon de férocité de bons morceaux de chair à ce qui, de toute évidence, était une patte...
Le libraire se rappela qu'il ne connaissait pas encore ce Saiko était qu'il n'était pas inutile d'être prudent encore quelques temps.

- Bon appétit ! Me voilà de retour avec tout ce qui sera nécessaire, dit-il en montrant le sac volumineux qu'il avait attaché à ses épaules.

Le rôdeur plissa les yeux avec une expression qui ne trompait pas.

- Ne dites rien ! Je ne demanderais à personne de porter mes affaires mais je suis bien sûr qu'elles seront appréciées de tous. Et en premier lieu voici une carte, que j'ai retrouvé dans mes affaires.

Il déroula devant leurs yeux un parchemin peint de vives couleurs.



- Ne me remerciez pas trop vite ! s'exclama-t-il, dans un rire, devant leur surprise muette.
Puis il leva les yeux vers le ciel.
- Préparons-nous à partir sans tarder, sous peine de devoir marcher sous des trombes d'eau... Pour ma part... Il trifouilla dans son sac et en tira une sorte de toile enduite noirâtre. Je ne voyage jamais sans cette protection contre la pluie que j'achetai, il y a longtemps déjà, à un marchand de Mélandis.
Il enfila sa cape couleur de goudron et remis son sac sur ses épaules.

- Venez-vous ?

Quête : le Festival de Cojum

Quand Gimilkhad déroula sa carte, Saïko et Calawen s’approchèrent de lui pour la regarder par-dessus son épaule. D’un œil perçant, l’homme panthère enregistra en quelques secondes tous les détails qui l’intéressaient et entreprit d’éteindre son feu avec de la terre puis d’enterrer les os de son déjeuner. Calawen, quant à elle, calcula les possibilités qui s’offraient à eux : la route vers la Tour de Vigie était hors de danger et facilement praticable.

En revanche, il était possible de gagner un ou deux jours en coupant par l’est après une demie journée de marche sur la route côtière afin de traverser la péninsule et d’emprunter la passe Est de la Cordillère, une route plus directe mais également plus périlleuse.

Quoiqu’il en soit, un choix ne s’imposerait pas vraiment avant la nuit mais il était toujours plus confortable de se mettre d’accord le plus tôt possible sur l’attitude à tenir. Il serait utile au groupe d'en discuter en chemin et de faire plus ample connaissance. La confiance liant une compagnie faisait souvent la différence entre les aventuriers qui revenaient des Terres Sauvages et ceux qui y restaient... définitivement.

Tout à leurs derniers préparatifs et discussions, les voyageurs purent tout de même entrevoir les masses de nuages noirs se former au large et avancer rapidement vers l’intérieur des terres et leur destination.

Lies, qui arrivait tout droit de Lumenis, fût surprise de la différence artistique dont Melandis, Lumenis et Manost étaient constituée. Aucune n'avait de point commun avec l'autre, si ce n'était les forteresses. Elle tenait Julian dans ses bras, celui-ci dormait profondément et elle ne le réveilla pas. A quoi bon ? Elle n'allait que s'identifier au près des hautes administrations.

Elle s'avança avec de l'assurance. Cette assurance qu'on souvent les femmes issues d'un rang assez aisé et qui savent se tenir devant la haute hiérarchie.

"Bonjour. Je me prénomme Lies, je suis originaire de Lumenis. J'aimerais visiter votre ville pendant un temps si cela ne vous gène pas. Je pense que vous devez connaître la situation politique, actuelle, de Lumenis mais je vous rassure par avance, je ne viens que pour faire divers achats et visiter la ville. Voyez-vous, j'ai un enfant en bas âge, il est dont curieux de tout. Et découvrir de nouveaux endroits, respirer un autre air ne lui fera que du bien. Surtout en cette période de troubles dans ma ville... Natale."

Elle espéra que personne ne remarque son petit temps d'arrêt. Pour éviter tout soupçon, elle avait fait mine de regarder que Julian ne se reveillait pas.

Le soldat nota rapidement les informations, sans prêter trop d'attention aux hésitations de la jeune femme. Les voyageurs en transit l'intéressaient beaucoup moins que les marchandises d'importation, surtout s'ils n'envisageaient qu'un bref séjour en ville. On ne voyait pas tous les jours arriver à Manost des réfugiés de Lumenis, cela dit. Trop loin...

"Vous pouvez circuler."

Suivie de ses deux compagnons, Auregann trouva sans trop se perdre les Portes de Manost. Tout en observant le flot continu de voyageurs qui les traversaient dans les deux sens, elle demanda à Marvin et Chandara :

"Bon, nous y voilà. Vous croyez qu'il aurait pu aller où, le bougre avec son gnome ?"

Quête : accords mineurs

Marvin fit preuve d'un sens commun peu habituel depuis le début de l'expédition :

- Voyons, peut être les gardes ont-ils vu passer notre gnome mais il faudrait leur donner une bonne raison pour qu'ils nous révèlent cette information. Renseignons-nous sur l'adresse des tavernes dans ce secteur !

[Quête : Accords Mineurs]

Hochant la tête en signe d'approbation, Auregann avisa un homme rougeaud et bien en chair qui, malgré l'heure matinale, ne tenait pas très droit. Il venait plus ou moins dans leur direction, et la jeune barde l'apostropha sans attendre :

"Bien le bonjour, monsieur ! Dites-moi, pourriez-vous m'indiquer où se trouvent les tavernes dans le quartier ?

Prenant garde de rester à distance raisonnable de l'haleine avinée de l'homme, Auregann attendit la réponse, tout en échangeant un regard amusé avec Chandara.

[HRP] Hey, j'ai même pas dit que c'était un garde, à la base, c'est toi qui l'a compris comme ça ! ça veut tout dire...


[Quête : Accords Mineurs]

La jeune barde eut tout le mal du monde à conserver une attitude digne et souriante alors que le poivrot se rapprochait d'elle et la prenait familièrement par l'épaule, malgré le fait que son corps tout entier lui criait de faire un bond sur le côté et d'attendre deux mètres plus loin.

"Merci beaucoup pour ces précieuses informations ! Je vous en sais infiniment gré, monsieur", dit-elle poliment tout en s'écartant légèrement de l'homme.

Comme il semblait vouloir continuer à bavarder, elle recula encore d'un pas en concluant :

"Je dois y aller maintenant, merci encore. Ah, si tous les gardes de Manost étaient sympathiques comme vous !"

Faisant volte-face, elle se retrouva nez à nez avec Chandara et Marvin, et devant leur figure hilare ne put s'empêcher d'étouffer un fou rire à son tour.

"Bon, je crois que la Taie Dorée me paraît être une bonne piste..."

Quête : accords mineurs

Les trois étrangers trouvèrent sans peine la Taie Dorée mais alors qu’ils s’apprêtaient à gravir les quelques marches sur le pas de la porte, celle-ci s’ouvrit à la volée pour laisser place à deux caricatures de muscles patibulaires. Les colosses jetèrent sans ménagement un gnome adulte qui s’écrasa sur les pavés trois mètres plus loin.

– Ne remets plus jamais les pieds ici où ça ira mal pour toi la prochaine fois !

Le gnome ne demanda pas son reste et s’enfuit en claudiquant légèrement. Chandara se baissa pour ramasser deux bijoux qui étaient tombées au sol avec le gnome. S’apprêtant à héler le malheureux pour lui restituerses biens, elle regarda les objets avec plus d’attention : deux colliers d’argent dont l’un était muni d’une petite plaquette représentant un loup. Deux bijoux figurant sur la liste des objets volés ! Le gnome tournait déjà au coin d’une ruelle quand Marvin et Auregann parvenaient au même constat avisant la paume ouverte de la jeune humaine.

Se lançant dans une course folle, les jeunes gens arrivèrent au coin de la rue par laquelle s’était échappé le suspect. Elle était déserte sur toute sa longueur. Trois portes se découpaient dans les façades décrépites de hauts bâtiments en pierre. Hormis ces accès, aucune fenêtre ne perçait à jour ces sinistres constructions.

[Quête : Accords Mineurs]

La rue était déserte, et le petit homme n'avait pas pu la parcourir sur toute sa longueur avant que ses trois poursuivants n'arrivent. Conclusion, soit il s'était volatilisé par magie, soit il était entré par l'une de ces portes.
Consultant ses amis du regard, Auregann proposa :

"On essaye la première ?"

Puis, sans attendre de réponse, elle s'avança vers la porte la plus proche et l'ouvrit sans ménagement.

Quête : accords mineurs

Rien ne se passa pendant une bonne dizaine de secondes mais alors qu’Auregann faisait ses premiers pas à l’intérieur de la bâtisse, suivie de près par ses acolytes, la porte se referma en claquant et une alarme vibrante retentit. Chandara et Marvin se précipitèrent vers la porte métallique mais la puissance combinée des deux humains ne suffit pas à faire réagir la clenche, irrémédiablement coincée par magie ou quelque mécanisme sophistiqué.

Les jeunes gens se trouvaient dans une vaste pièce mal éclairée par quelques lucarnes percées dans le mur en face d’eux. La salle résonnait de leurs pas et seuls une dizaine de caisses empilées luttaient pour combler le vide d’une salle prévue pour en accueillir des centaines.

Dehors, l’alarme sonnait toujours, certainement audible à deux rues à la ronde. Les lucarnes étaient bien trop hautes pour être atteintes mais une porte à double battant se dessinait sur un des côtés du bâtiment.

[Quête : Accords Mineurs]

Tentant de ne pas céder à la panique, Auregann parcourut la pièce du regard tandis que ses compagnons s'efforçaient sans résultat d'ouvrir la porte par laquelle ils étaient entrés.
Avisant l'autre sortie, elle s'écria :

"Filons par ici, et vite !"

Priant Helm pour que la porte ne soit pas fermée, elle actionna la poignée. L'alarme retentissait toujours, vrillant à leurs oreilles. La jeune demi-elfe sentit le battant de bois céder et s'engouffra par l'ouverture, suivie par le frère et la soeur.

Quête : accords mineurs

Marvin et Chandara franchirent la porte à leur tour, manifestement bien plus affolés que leur aînée à l’idée de se faire prendre. Ce fut Chandara qui reprit le plus vite un semblant de contenance :

- Comment peux-tu rester si calme Auregann ? Comment pourrons-nous expliquer aux gardes notre présence ici. Ils ne nous croirons jamais d’autant que j’ai toujours les bijoux dérobés au marchand.

Marvin détaillait pour l’heure les lieux, ne tenant pas en place. Ils se trouvaient dans un large couloir au sol inégal. Devant eux, une autre large porte de bois à double battant, suffisamment large pour laisser passer un chariot, laissait filtrer la lumière de la rue. Marvin se précipita vers cette promesse de liberté mais avisa immédiatement le lourd cadenas en acier condamnant cette issue.

Sur leur droite néanmoins, après une courte volée de trois marches, une petite pièce restait à explorer. Elle comportait un comptoir et un petit bureau très rustiques ainsi qu'une chaise. Des papiers étalés un peu partout et la couche de poussière révélaient que les lieux étaient inoccupés ou que ses occupants étaient fâchés avec l'ordre.

[Quête : Accords Mineurs]

"Je sais bien qu'on va avoir des ennuis avec les gardes, et c'est bien pour ça qu'il faut fuir au plus vite !" répondit la jeune femme à Chandara.

Avisant le cadenas solidement accroché, Auregann s'arrêta au milieu de la pièce et l'inspecta rapidement.

"Une chose est sûre, notre gnome farceur ne se trouve pas ici... Marvin, Chandara, venez, on va tenter de trouver la clé du cadenas... il doit bien y en avoir une quelque part."

Elle gravit les escaliers et se mit à inspecter le dessus du bureau et les tiroirs, imitée par les deux jeunes gens. Ce faisant, elle réfléchissait déjà à l'excuse qu'elle pourrait donner aux gardes, si jamais ils se faisaient piéger ici.

Quête : accords mineurs

Les deux humains suivirent les instructions de leur compagne, soulevant les piles de papiers tandis que cette dernière ouvraient un à un les tiroirs du bureau. Ils contenaient de vieilles factures sans intérêt à propos de denrées alimentaires.

La jeune barde dut mettre tout son poids pour parvenir à ouvrir le dernier qui n’avait, semblait-il, pas servi depuis des années. Celui-ci lâchant brusquement, elle ne put maintenir son équilibre et s’en alla percuter le pauvre Marvin qui se retrouva lui-même propulsé au sol par l’impact. Le contenu du tiroir s’étalait à présent sur le sol : une petite cassette en métal et un trousseau de trois clés, deux grandes et une petite qui semblait correspondre à la serrure du coffret.

[Quête : Accords Mineurs]

La curiosité aiguisée d'Auregann faillit bien la pousser à ouvrir le coffret pour voir ce qui se trouvait à l'intérieur, mais elle se ravisa. Le temps pressait, il fallait qu'ils tentent à tout prix de sortir d'ici.
Elle lança le trousseau de clés à Chandara, qui se hâta d'aller essayer les deux plus grosses sur le cadenas. Pourvu que l'une d'elles lui soit destinée...
Elle se releva, essuyant la poussière de ses vêtements, et tendit la main à Marvin, toujours étalé par terre.

Quête : accords mineurs

Marvin agrippa la main d’Auregann pour se relever. Chandara, de son côté attrapait avec habileté le trousseau et essaya frénétiquement les deux plus grosses clés. La deuxième permit d’ouvrir le cadenas au moment où un bruit de pas précipités se fit entendre à quelques pas de la porte. Il était trop tard pour s’échapper par la porte principale.
Bien que désormais debout, Marvin tenait toujours la main de la barde. Rougissant et n’osant croiser le regard d’Auregann, il l’entraîna vers la couloir :

- Vite, la seconde clé ouvre certainement la porte par laquelle nous sommes arrivés. Chandara, laisse la plus petite : cela nous disculpera peut être si on nous accuse d’être venus piller !

Sa sœur s’exécuta sans poser de question, jetant la petite clé en évidence sur le bureau. Les jeunes gens se précipitèrent ensuite dans l’entrepôt menant de l’autre côté du bâtiment. Hors d’haleine, Chandara atteignit la porte qu’elle ouvrit précipitamment, ne se souciant plus de prudence.

Quête : Accords mineurs

L’alarme ayant réveillé le voisinage à trois rues alentours, un chien galeux, un insomniaque et un coq en retraite, il aurait été bien surprenant qu’elle n’ait pas éveillé l’attention du guet qui effectuait sa ronde de nuit dans le secteur : aussi la garde rappliqua-t-elle rapidement, tout en pestant contre les particuliers qui installaient ce genre de système chez eux - c’était peut-être dissuasif envers les voleurs, mais cela représentait trois fois sur quatre un déplacement inutile.

L’escouade de la garde ne tarda guère à identifier l’entrepôt comme lieu d’origine de ce tapage nocturne, et à entrer aussitôt sur les lieux, avec force bruits de bottes et cliquetis d’armure.

Comme de coutume, ils trouvèrent un entrepôt vide de tout occupant, et même vide de toute cargaison, ce qui était fréquent aussi, quand on marchait sur la trace de voleurs. L’un des novices alla ouvrir les caisses et grimaça d’un air dégoûté :

« Légumes avariés. Ça pue », remarqua-t-il en guise de rapport d’enquête à son supérieur, qui, pour sa part, jetait un coup d’œil à travers un couloir, puis un large portail ouvert en grand.

« Bon, ils ont détalé par là, et on les rattrapera pas. »

« En tout cas ils n’ont pas dû avoir le temps de voler grand chose, commenta une voix étouffée, à l’étage. Ils ont laissé pour 50 pièces d’or de bijoux dans cette caissette. »

[Quête : la fin de la suprématie]

Chandara n’avait fait qu’une courte pause en début d’après-midi pour laisser son cheval brouter dans les herbes grasses des collines au sud de la Cordillère du faucon. Elle était impatiente de découvrir ce qui se cachait derrière l’affiche rapportée par son frère laveille au soir. Même si les chances qu’il s’agisse d’un canular ou de quelque manipulation de la part de ces fourbes Mélandiens, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir grisée par l’aventure. Se rendre seule à Manost pour la jeune humaine de 18 ans lui procurait un sentiment d’indépendance et d’importance un peu juvénile.

Prenant à peine un instant pour s’émerveiller devant la majesté du joyau helmite, elle talonna son cheval. Il se faisait tard et elle devait trouver une chambre avant la nuit. Mais avant de songer à se reposer, elle se rendrait sur la Place su Temple d’où était partie la rumeur.

Tout à ses plans, la jeune apprentie atteignit les portes, ordonnant à son cheval de se mettre au pas puis de s’arrêter quand un garde lui fit signe. Les formalités ne la gênait pas outre mesure et peut être une ou deux questions aux gardes de la porte se révéleraient fructueuses.

[Quête : la fin de la suprématie]

La jeune dame en question se pencha sur sa selle et rabattit sa capuche en arrière révélant des traits fins et une abondante chevelure d’un blond tirant sur le roux à la lumière déclinante de la soirée. Elle répondit d’un ton espiègle :

- Quand je suis partie, il n’était pas tard et je me suis dit qu’il valait mieux me hâter de rejoindre Manost plutôt que de passer la nuit seule dans un campement de gobelins de la Cordillère du Faucon.

Puisque vous ne l’avez pas demandé, je me prénomme Chandara et pour répondre à vos questions, je vous déclare cette simple masse d’armes pour me défendre contre les malandrins qui me voudraient du mal.

Quant à ce qui m’amène une nouvelle fois dans la Cité du Vigilant, il s'agit de ceci, dit-elle enfin en tendant l’affiche au garde.

[Quête : la fin de la suprématie]

Aux paroles du garde, les doutes assaillirent Chandara. Ses rêves d’aventure s’effondraient déjà comme château de carte. Elle avait été stupide et devrait rentrer pour subir les moqueries de ses frères, ou pire, leur sympathie après cet excès d’impulsivité. Cela remettrait en cause sa volonté d’agir pour chacune des décisions à venir. Elle réprima un sanglot, elle ne voulait pas donner à rire à cet inconnu qui la narguait, qui devait la trouver irrémédiablement ridicule. Non, il restait un espoir qu’il y ait une vérité cachée à découvrir derrière l’énigme de cette affiche. Pourquoi se serait-on donné tant de peine ? Pour une simple plaisanterie ? Duncan en était-il complice, cherchant à la ridiculiser ? Non, il avait était inquiet de la voir partir seule… Il lui fallait maintenant trouver l’origine de cette affiche à tout prix, bien plus pour justifier qu’elle eut parcouru la distance depuis Cojum, abandonnant ses frères sur un coup de tête que par réelle curiosité ou même par devoir. De la fierté ? Oui, peut être.

- Bien… dit-elle simplement au garde d’une voix blanche oppressée par le doute.

- Je vous souhaite la bonne nuit, ajouta-t-elle encore tout en talonnant sa monture lui signifiant ainsi de reprendre son chemin vers le Temple de Helm. Un prêtre ou même un paladin serait forcément au courant de ce qui s’était passé.

[Quête : la fin de la suprématie]

Après une nouvelle journée consacrée à visiter la capitale helmite et à s’équiper pour le long voyage vers les terres du chaos, Chandara franchit les portes de la Cité en début de matinée. Après avoir accompli les formalités d’usage, elle s’éloigna un peu des remparts pour laisser son cheval se dégourdir les jambes. Au bout de quelques minutes, elle remarqua un homme se tenant un peu à l’écart du chemin avec une monture de qualité.

Décidant qu’elle n’avait de toute manière rien d’autre à faire avant le rendez-vous, elle se dirigea vers le cavalier. Arrivé à sa hauteur, elle souleva le magnifique galurin à plume qu’elle avait dégoté au marché des docks pour saluer l’inconnu.

- Bonjour Messire ! Belle matinée pour chevaucher, ne trouvez-vous pas ?