La Couronne de Cuivre

Le chaos le plus complet régnait désormais sur la cérémonie. Mais la porte de sortie toujours indisponible, Morfea prit le parti de trouver un autre échappatoire. Après un court instant de réflexion, le bourreau avait trouvé plutôt bien pensée l'idée qu'il puisse y avoir d'autres porte à la grande salle....comme par exemple dans les cuisines. C'est pourquoi, boitillant légèrement après s'être fait déchiqueté le pied par le garou affamé, il décida de passer par dessus le bar afin de voir si les cuisines ne se trouveraient pas justement derrière...

Ouvrant la première porte qu'il trouva, il fut heureux de constater que son raisonnement l'avait mené où il souhaitait : dans la cuisine. Malheureusement, le cuistot, un colosse genre mi ours mi-orc et remi-ours derrière, qui faisait à vue de nez deux fois sa taille pour trois fois son poids, ne semblait pas aussi enchanté de le voir rentrer dans sa cuisine. Lançant un regard tout sauf amical au demi-elfe, le colosse grommela :

- Groumpf !

N'étant pas motivé pour faire des esclandres -assez de monde semblait vouloir sa peau dans le coin-, Morfea inclina légèrement la tête, passant l'obstacle au culot, il s'excusa.

- Ne vous en faites pas mon brave, je ne fais que passer, je cherche une sortie.

Alors qu'il passait à hauteur du colosse, le bourreau sentit une main ferme l'empoigner par le cou et le décoller du sol. La créature l'amena à sa hauteur, s'adressant à lui avec une intimité qui lui permettait de deviner tous les ingrédients des plats qu'il avait pu cuisiner visiblement ces 20 dernières années :

- Vous faites fausse route l'ami... la sortie, c'est de l'autre côté.

Morfe décolla alors dans les airs, puis traversa d'un puissant vol plané la porte par laquelle il venait d'entrer pour s'écraser sur un plat de petits fours, enchaîner avec un roulé-boulé et finir sa course juste au niveau des bottes du grand émissaire de Helm immitant un gorille en armure.

Finrod était resté abasourdi par ce qui s'était passé. Une paladine courant derrière un mioche, des militants écologistes, une manifestation anti-mj... Il se demanda s'il ne pouvait pas trouver ce satané Taliesin pour lui lancer un sort de projectiles magiques, mais celui-ci semblait avoir disparu. Il avisa alors le chancelier de Mélandis, qui allait être le mj de sa prochaine quête. Il vit alors qu'aucun des gardes du chancelier ne semblaient être autour (ils devaient être partis boire un coup). Il se précipita alors sur le chancelier en hurlant:
Baston !, et: A mort les mj !
Il arriva sur le chancelier, et lui donna un coup de son bâton d'Eternelle Rencontre sur le crâne. Bien qu'il n'ait pas beaucoup de force, il visa particulièrement bien, et le bâton était vraiment solide. Il lui lança également un sort de projectiles magiques, et disparut avant que le drow fou aux deux haches ait pu réagir.

Le chancelier reçut le coup sans même s'en apercevoir... l'espace d'un instant. Il se rendit compte que quelque chose ne tournait pas rond - il ne l'était lui-même pas - lorsqu'il vit que sa bouteille de bière était fracassée au sol, en mille morceaux, baignant dans un reste de liquide ambré déjà piétiné par plusieurs personnes autour de lui...

Rétorquant à l'inopportun avec un revers de main suffisant pour lui faire faire trois tour à sa tête de vilain elfe, Mornagest grogna et alla au bar pour demander de la binouze digne de ce nom.

"Désolé, messire, mais les nains ont volé notre réserve. Il reste seulement de la Kriek...
- Hein ? Vous me prenez pour une femme ou quoi ?
- Vu vos mœurs, j'aurais pensé que..."

Il ne put achever sa phrase qu'il se faisait lui aussi coller un poing dans la figure.

"Non mais... ?!?"

Elza monta l'animal jusqu'à hauteur de son visage et le regarda fixement dans les yeux.

"Oh, tu as envie d'aller quelque part, toi, on dirait..."

Avec un sourire mutin, la jeune femme approcha la créature d'un endroit au relief assez contrasté et où son habit s'ouvrait légèrement... Puis acheva son geste en la posant simplement sur son épaule et en lui fourrant une noisette sortie de nulle part entre les pattes. Puis elle se redressa, observant la situation.

Astrée ne perdait pas une miette de ce qui se passait devant elle.
Y'avait visiblement pas mal de types qui avaient quelques ennemis avec qui en découdre - elle se félicita de ne connaître et de n'être connue de personne : tous ses ennemis étaient restés à Athkathla, où son équipe devrait terminer le combat en cours sans elle... Son devoir lui dictait d'y retourner plutôt que de jouer les curieuses dans un lieu inconnu plein de gens potentiellement dangereux, mais comment?

Elle retourna voir le vieillard à l'entrée :
- Excusez-moi, vous ne connaitriez pas un magicien qui pourrait me téléporter près de chez moi?
- Des magiciens, c'est pas ce qui manque ici. Z'avez qu'à en accoster un! Par exemple le Grand Emissaire. Ou bien celle qui lui a jeté un sort tout à l'heure...
- C'est qui ?
- Le Grand Emissaire? celui qui a un tutu rose! répondit le vieillard en s'esclaffant

Décidément, elle était tombée dans un monde de fous. Et elle ne se voyait vraiment pas aller en accoster un. Surtout avec un tutu rose...
Elle réalisa soudain qu'à l'exception de l'homme au tutu, d'un type tout nu qui s'était jeté sous un fauteuil, et de quelques hurluberlus qui courraient dans tous les sens, tout le monde semblait s'être mis sur son trente et un. Avec sa tenue de rodeuse couleur terre, pleine d'accrocs, et taillée "maison", elle dépareillait complètement.
Elle se fit encore plus petite, au fond de la salle.

- Vous ne connaissez vraiment personne qui puisse m'aider? Je viens d'Athkathla.
- Vous n'êtes vraiment pas d'ici, alors. Ecoutez, je demanderai à mon petit-fils. Venez avec moi après le spectacle. Mais laissez-moi d'abord en profiter jusqu'au bout!

Avisant un groupe d'écolos en bataille rangée contre un groupe de PNJ, il se mit à chanter - ou plutôt hurler :
- Qui c'est les plus forts évidemment c'est les verts! On a un bon public et les meilleurs supporters! On va gagner, ça c'est juré! alleeeeez! Allez!
Comme un PNJ furieux délaissait la mêlée pour se précipiter vers l'origine du bruit, il trouva soudain plus avisé de disparaître sous un siège. Astrée avait déjà plongé derrière, pressentant le danger.

A tout hasard, elle tira son arc de son carquois et encocha une flèche. Quoique, tirer quand on est à plat ventre sous un siège, c'est vraiment pas pratique...
Heureusement, l'homme, passablement éméché, n'identifia pas la source de la chanson.

Arrivé au comptoir, cherchant à discerner le barman, Dedalus ne le voyait point. Il faut dire que vu le capharnaüm qui régnait dans la salle du théâtre, il était difficile de localiser qui que ce soit. Toutefois, quelques personnes affables étaient accoudées au zinc.

Le demi-elfe profita d’une relative accalmie de ce coté de la salle pour demander à un consommateur où se trouvait le barman. L’amène individu lui désigna d’un signe de la main un homme étendu à même le sol, derrière le comptoir.

Le serviteur, outre le faite d’être allongé de tout son long, présentait aussi un nez rougeaud et enflé. Dedalus le regarda et dit :

« Comment vais-je me faire servir si le barman est soûl comme un manostien ! »

-J'vais m'occuper d'vous d'ici une seconde ! clama un individu immense émergeant à cet instant d'une porte située derrière le bar.
Le cuisinier - car c'était lui - portait d'immenses plats supportant des montagnes de canapés, de petits four et autres joyeusetés. Il les déposa sur le comptoir, mis ses mains autour de sa bouche, en forme de porte voix, et hurla :
-LE BUFFET EST SERVIIII !
Sa voix porta par dessus le vacarme ambiant, et le mot "buffet" commença à circuler parmi les invités. Les responsables de la soirée espéraient bien que cette manœuvre ramènerai un peu de calme dans les esprits...
Une fois son cri répété à trois reprises, le barman se tourna vers Dedalus.
-Alors, ce s'ara quoi, pour vot' service, m'sire ?

HRP : la cérémonie sera close demain ! Alors donnez-vous en à cœur joie d'ici là !

Dorian comme tout le monde sur la scène fut copieusement trempé par le sort de pluie .Un instant surpris , il se recula instinctivement . A l'autre bout de la scène, Chandara la paladine refoulait sans pitié tous ceux qui voulaient profiter du spectacle.Dorian jugea donc plus sage de rester là où où il se trouvait:de plus il n'était pas dit que Chandara apprécierait forcément la présence d'un mort-vivant fut-il neutre bon et adepte d'une déesse bonne.


Dorian entendit le barman parler le barman annoncer l'ouverture du buffet . Il décida de s'y interesser de près avant qu'il ne soit pillé jusque à la dernière miette par les autres participants à la soirée.Le vampire quitta donc la scène et courut vers la table couverte de boissons et de petits fours.....

Finrod se ravisa avant de sortir. Il regarda la salle autour de lui. Il vit les écolos et les manifestants anti-mj qui se faisaient face. Il se demanda s'il pouvait les arrêter (car deux groupes de manifestants dans une soirée, ça peut devenir dangereux).

Finrod-->Flèche de feu-->Entre les deux groupes.

Malheureusement, Finrod rata son coup. La flèche partit au-dessus des groupes et s'écrasa contre les rideaux. Un instant plus tard, ils prirent feu, et ce dernier se propagea rapidement.

Oups,
fit Finrod. Il recula alors prudemment vers la sortie du théâtre, tout en ne perdant rien du spectacle, qui devenait vraiment intéressant.

Il semblait que le demi-elfe allait enfin pouvoir siroter son lait-fraise et manger un peu. Toutefois, un doute étreint l’esprit de Dedalus : Si le serveur venait de servir le buffet, cela voulait dire que la soirée touchait à sa fin ? Décidément, cette cérémonie ne ressemblait à aucune autre : Elle était un mélange d’amateurisme dans un lieu grandiose, servit par de bons présentateurs et desservît par une ribambelle d’intervenants plus soporifique les uns des autres. De plus, l’organisation était à revoir et le choix des invités n’était pas exempt de reproche …

Dedalus était une fois de plus perdu dans les méandres de son esprit à réfléchir sur un problème. Mais l’homme devant lui, lui avait posé une question et d’un raclement de la gorge rappela sa présence. L’immense individu paraissait attendre la commande du demi-elfe. Ne voulant le faire attendre plus que raison, Dedalus passa commande :

« Pourriez-vous me servir un lait-fraise, ainsi que quelques petits-fours ? »

Après que son interlocuteur eut exécuté la commande et servit Dedalus, l’immense individu retourna dans la cuisine. Le demi-elfe fît une moue. Le mélange du lait-fraise n’était pas homogène et un semblant de quelque chose indescriptible flottait à la surface. De plus, le grossier personnage l’avait servit avec ses mains toutes grasses, à même le bar. Dedalus chercha du regard une assiette et des couverts mais ne vit rien de tout cela.

Cela fût la péripétie de trop, Dedalus cria au scandale et demanda à voir immédiatement le directeur de l’établissement.

Laquelle apparut dans l'instant et dans sa totalité, soit cent quatre-vingt-dix-sept personnes environ - président, vice président, trésorier, membres du directoire et du conseil d'administration, actionnaires majoritaires et minoritaires, membres du conseil de surveillances, responsables de la communication interne et externe, de la sécurité, du personnel, de l'entretien, dus ressources humaines, j'en passe et des meilleures.
Dans un premier temps, tous se mirent à présenter de plates excuses à Dedalus, l'assurant que c'était un accident. Mais lorsqu'ils se rendirent comptent qu'un incendie dévastateur était en train de dévaster - assez classique, pour un incendie dévastateur - leur établissement chéri, ils se mirent à pousser de hauts cris. C'en était trop. Déjà qu'ils avaient hésité à recevoir un tel événement - des rpistes, pensez-vous ! - dans leurs murs, voilà que toutes leurs craintes se révélaient fondées : des gens intenables, saccageurs et bruyants, irrespectueux de leur environnement ! Il fallait mettre un terme à cette mascarade, et vite. La semaine prochaine, le théâtre accueillait un congrès de l'Académie Française, et il était hors de question que les Immortels siègent dans un tel foutoir !
Sur un ordre du directeur, une centaine d'ogres en armures firent leur apparition et, sans ménagement, se mirent à pousser les invités vers la sortie, tandis qu'une accorte damoiselle - la vice sous-secrétaire adjointe stagiaire remplaçante par intérim chargée de la communication - montait sur le bar et hurlait pour se faire entendre :
-La direction vous remercie pour votre participation et vous souhaite une agréable journée ! Merci à dame Elza pour avoir si brillamment mené la soirée ! Nous espérons que vous vous êtes autant amusés que nous nous sommes inquiétés pour notre mobilier, et nous vous disons à l'ann... à au sièc... au millénaire prochain !
Lorsque toute l'assistance fut poussée manu militari hors des murs, l'on claqua sauvagement les portes, avant de les barrer, de les barricader, de les clouer avec des planches, des plaques de métal et des rochers. Un instant plus tard, dans un plop sonore, le gigantesque théâtre disparaissait et, via les tunnels inter-plans, se dirigeait sous des cieux plus clément.
Ainsi se terminait la première cérémonie des RolePlay Awards...

HRP : Un grand merci à tous pour votre participation. Ce fut vraiment un chouette rp ! Bon, il fallait bien le conclure à un moment, mais. comme ça, on aura encore des ressources pour faire tout un tas d'autres rp délires !