[Lieu] L'étrange bosquet des docks

[Streen]

Streen faillit émettre un hoquet de surprise. Voilà à présent qu’on lui demandait de s’énerver, on lui aura tout fait faire dans cette cité. Pourtant il ne souhaitait pas décevoir sa compagne, moitié par gentillesse, moitié par amusement. Il fallait bien avouer que Sylveneige avait dû en avoir assez de l’attendre au temple (ou plutôt si c’était au temple de Lathandre, il ne savait plus trop). Et ce n’était pas prêt de terminer, une fois qu’Enzo serait parti, ils allaient devoir encore patienter tous les deux pour en rajouter une couche. Encore que là, il allait devoir s’efforcer de converser. Etant d’hupmeur taciturne, il allait devoir éviter une crise de nerf de l’elfe. Il essaya d’adopter une humeur grognon sans réellement l’être (mais bon, il n’y a que les c*** qui ne changent pas d’idée).
-C’est scandaleux de nous faire attendre, les gens sont vraiment impolis pour manquer à ce point de ponctualité.
Mais en son fort, intérieur, il avait envie de rire.

[Voyageuse]

Quête: Chercheurs de sens

Enzo arriva sur ces entrefaites, petite silhouette maigrichonne à la peau mate, nageant dans des vêtements trop grands trop lui.
- Ah, vous êtes déjà là... J'étais sur la plage, je... Venez, je vais vous montrer où c'est, ajouta-t-il en les entraînant à sa suite

Il leur fit traverser le bosquet en quelques minutes, à la grande frustration, sans doute, de la rôdeuse qui ne put apprécier pleinement cet étrange petit coin de nature blotti entre quelques entrepôts et le débarcadère. Tout au bout se trouvait une petite plage de sable blanc, face à une mer infinie où devaient se refléter de magnifiques couchers de soleil. Sur leur gauche -au sud-, un plus loin, quelques barques tirées sur le sable appartenaient vraisemblablement à des pêcheurs. D'autres barques, et même un petit chalutier, étaient visible au large, s'en revenant sans doute d'une journée de pêche.

[Streen]

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Un contraste se dessinait autour de deux jeunes aventuriers. Si Sylveneige semblait agacée, Streen lui en revanche était ravi. Tout compte fait, Sylveneige avait un caractère volcanique quand elle le souhaitait mais cela ne faisait que réjouir Streen. Au départ, il l’avait prise pour une jeune femme trop gentille et naïve mais voilà que l’elfe dévoilait au grand jour une des composantes latentes de son caractère. Streen était admiratif de son courage et de sa force de caractère néanmoins. Il émit un sourire discret. Il sentait qu’il allait finir par l’apprécier. Il en était certain. Pour autant, les reproches de Sylveneige le surprirent. En aucun cas, Streen n’avait voulu changer de plan. L’histoire du rocher tenait toujours. Et il n’avait absolument pas peur. Il avait probablement affronté pire. Mais parfois, les tensions sont telles qu’il vaut mieux les apaiser. Il préféra suivre Sylveneige sans ajouter un mot. Elle finira bien par se calmer toute seule. La perspective de monter aux arbres l’enchantait. Ce qu’elle ignorait, c’est qu’il l’avait déjà fait pour affronter un monstre géant de cinq mètres et qu’il s’était jeté dans les airs en lui infligeant le coup de grâce. Il se lança à sa suite et attendit patiemment ses explications.

[Féérune]

Sylveneige fut ravie de l'enthousiasme de Streen. Enfin du bon esprit !

Ils saluèrent de la main Enzo qui partait prestement et coururent tous deux vers le bois.

Le lieu était peu densément boisé, mais les arbres étaient fort beaux. Sylveneige en avisa deux très proches, aux troncs suffisamment rugueux pour permettre une bonne prise.

- Tenez, Streen, ces deux-là seront parfaits comme cachettes, au cas où nous serions découverts. Le tout est d'arriver rapidement aux branches les moins hautes, après ça grimpe tout seul. Avec de l'élan, vous serez suffisamment léger pour sauter puis saisir tout de suite la bonne branche. Le secret, c'est de vaincre votre poids ! sur votre lancée, sans relâcher l'énergie, vous vous hissez tout de suite sur la branche que vous visez.

Sylveneige joignit le geste à la parole : elle courut, parut s'envoler jusqu'à la branche la plus basse - située tout de même à quelques six pieds de haut - et s'y hissa avec grâce.

[Streen]

Streen observa avec admiration Sylveneige. Jamais il n’avait vu une femme se déplacer avec autant de grâce. Il fut comme hypnotisé face à cette vision jusqu’à ce qu’il réalise que lui aussi devait monter sur l’arbre. Mais pour rien au monde, il aurait échangé sa place avec quelqu’un d’autre. En attendant, il avait tant contemplé Sylveneige qu’il était capable de reproduire son geste. Mais elle ne lui apprenait rien de nouveau, il savait à l’origine grimper aux arbres. Mais autant laisser la surprise et laisser l’elfe s’imaginer devoir jouer les professeurs. Il se hissa sur la branche la plus basse. Pendant un moment, il se balança tentant de monter mais sans succès. Ce fut au moment où elle menaça de s’ébranler sous son poids qu’il choisit par la force des bras de monter sur celle au-dessus. Il prit appui sur l’arbre et grimpa. Cette fois, il était légèrement plus haut que Sylveneige. Mais restait à savoir comment elle se débrouillait pour aller vers le sommet.
-On continue ? fit il avec un sourire sur son visage.

[Féérune]

Sylveneige faillit crier de bonheur. C'était tellement son élément, sa vie, les arbres ! et Streen la ravissait par son agilité.

- On continue !

Poursuivre vers la cime de l'arbre était facile : les branches étaient nombreuses et permettaient presque de monter "à l'escalier". Peu d'élan était nécessaire, juste de la légèreté, l'insouciance du corps.

Elle grimpa sans hâte, mais avec la précision d'une rôdeuse. Faire attention aux animaux, écureuils et oiseaux, non sans jeter un oeil bienveillant aux nids et aux creux habités. Les bêtes, confiantes, accepteraient de partager leur logis avec elle.

Loin sur la fourche d'une branche, elle aperçut le nid de fauvettes et leur lança un fin sifflement.

- Streen, ça vous embêterait si nous restions un moment là-haut ?

Sylveneige accompagna sa question d'un long cillement engageant.

[Streen]

Streen avait rejoint Sylveneige en haut de l’arbre. Elle était tellement emballée par cette activité qu’il avait eu du mal à la suivre. Lorsqu’ils furent arrivés, il remarqua le ravissement de l’elfe. Visiblement, elle ne venait pas de Luménis, elle avait appris à vivre dans les bois. Il était soudain curieux de savoir d’où elle venait. Sa proposition de rester en haut ne fit que confirmer son hypothèse.
-D’accord dit il, restons en haut un moment, nous avons le temps de toute manière.
Tout le temps d’en savoir plus sur elle, tout le temps de la connaître davantage. Pour le moment, elle lui paraissait plutôt étrange : elle était capable de passer de la bonne humeur à l’énervement en un clin d’œil et vice versa. Il préféra laisser ce moment de silence où ils se retrouvaient à nouveau seuls d’autant plus qu’elle paraissait beaucoup plus à l’aise au fin fond des arbres. L’elfe avait cillé. Décidément c’était une habitude chez elle…où un tic nerveux. Il se retint de rire, ce tic loin de faire grimacer l’elfe la rendait davantage jolie. Il réalisa à nouveau que sa compagne ne manquait décidément pas de charme. Si ils étaient allés voir Renard, elle aurait réussi à le séduire sans le moindre effort. Il chassa cette vision de cette pensée. Cela lui rappelait une dispute grotesque. Il sourit pour répondre à ces cillements et demanda :
-Sylveneige, vous ne semblez pas provenir de Luménis, d’où venez vous ? parlez moi de votre région natale. Qu’est ce qui vous a conduit à l’aventure ?
Voyant que ces questions pouvaient être trop directes voire accusatrices, il rajouta :
-Enfin, si vous souhaitez me le dire.

[Féérune]

Sylveneige soupira, sourit, soupesa son envie de se raconter et se lança.

- Je viens d'Evereska, Streen. La ville des elfes de lune. Je suis née en forêt, au cours de l'hiver, d'où mon nom. J'adore la forêt, ses odeurs, la délicatesse des couleurs au fil des saisons, les animaux diurnes et nocturnes... J'ai fait des grandes balades en forêt, parfois plusieurs jours d'affilée. J'ai appris à me dissimuler aux regards, à défaire les pièges pour épargner les bêtes des bois.

Elle rit.

- Si vous vous demandez ce que je fais ici à Lumenis, c'est simplement parce que cette ville est un rêve ! j'ai toujours rêvé de voir une ville brillante et belle, avec ses monuments magnifiques, la civilisation dont la forêt ne bénéficie pas. Bien qu'Evereska soit une cité de gens cultivés, elle reste assez sauvage, ainsi ceinte de forêts sombres et denses.

Elle regarda son nouvel ami dans les yeux.

- Et vous Streen, quelle a été votre vie ? Si vous-même souhaitez m'en parler, bien sûr.

[Streen]

Streen redoutait la question qui lui retournait dessus comme un boomerang. Il aurait dû se douter qu’elle lui aurait demandé avant qu’elle ne lui retourne la question. Mais il n’avait pu s’empêcher de lui poser la question. Il voulait la connaître davantage. Il n’avait jamais entendu parler d’Evereska mais avait repéré ce lieu sur la carte de Toril. Mais les elfes de lune devaient être un peuple passionnant. Il aurait aimé connaitre leur coutume. Peut être ira-t-il les voir un jour ?
-Evereska souffla t’il, c’est un endroit qui doit être si magnifique. J’aimerais y aller peut être un jour si votre peuple accepte les étrangers.
Il adressa un nouveau sourire avant de reprendre :
-Je suis ravi que Luménis vous plaise. A vrai dire, je ne suis pas ici depuis très longtemps et même si je n’ai pas eu le temps de faire du tourisme, je dois avouer que la population est sympathique.
Il réfléchit à ce qu’il allait dire. Comment lui dire sa vie et lui cacher par la même occasion sans qu’il ne l’offense ? Il eut une idée, il allait pour le moment en lui dire très peu. Mais si elle lui promettait de garder ce secret pour elle, il lui révèlerait tout. Mais sa vie était si tumultueuse et si dérangeante qu’il valait mieux l’avertir.
-Parler de ma vie est très dérangeant. Je ne sais pas si une fois que je vous la raconterai, vous ne regretterez pas l’avoir entendu. J’espère que vous ne m’en voudrez pas mais j’ai le don pour m’attirer les ennuis. Sachez que vous êtes la première personne à qui je la raconterai mais avant cela j’aimerais que vous me promettiez de ne la raconter à personne d’autre. Si tel est le cas, je vous révèlerai tout, je vous le promets. Comme vous m'avez raconté la votre, je ferai de même avec la mienne. J'aimerais seulement avoir votre parole.

[Féérune]

Un très long moment passa avant que Sylveneige ne réponde.

La réserve de Streen l'embarrassait. Elle avait tellement peur de trahir sa confiance, bêtement, sans s'en rendre compte. Il était si simple de trop en dire, sans même le faire exprès !

- Streen, je ne sais pas si j'ai vraiment envie de vous entendre raconter votre vie avec de telles réserves. Je suis étourdie, vous l'avez constaté, je ne suis pas sûre d'être capable de tenir ma langue... Si votre vie est trop secrète, peut-être est-ce mieux pour moi de ne pas la connaître.

Elle cilla longuement.

Brusquement elle tourna la tête, sûre d'avoir entendu le bruit caractéristique de voix sur la plage.

[Streen]

Streen se sentait lui aussi embarrassé. Embarrassé d’avoir osé demander à sa nouvelle co-équipière de lui avoir demandé quelque chose sans rien attendre en retour. Néanmoins si on faisait le comparatif de leurs vies respectives, Sylveneige avait dix fois plus de raisons de raconter la sienne que lui.
-Merci de respecter ma décision et merci de votre honnêteté. Peut être qu’un jour, je serai plus disposé à vous en raconter un peu plus mais pour l’instant, restons en là.
Voyant que Sylveneige dressait l’oreille, il écarquilla les yeux.
-Vous avez entendu quelque chose ?

[Voyageuse]

Quête : chercheurs de sens

Le bruit entendu n'avait rien d'inquiétant : c'était les pas de deux promeneurs revenant de la plage. Un jeune couple tendrement enlacé, qui s'arrêtajuste au-dessous de l'arbre pour échanger un long baiser passionné, sans avoir la moindre notion d'une présence au-dessus de leur tête. Ils échangeaient des paroles à voix basses, des mots doux et tendres sans doute. Et il ne semblaient pas décider à s'éloigner tout de suite.

Derrière le couple, au-delà de la plage, le soleil descendait lentement à l'horizon, nimbant l'atmosphère d'une douce lueur dorée qui virerait bientôt à l'orange. L'après-midi touchait à sa fin et les quelques promeneurs encore présents sur la plage paraissaient sur le point de rentrer. Des odeurs de cuisine parvenait jusqu'à eux, venant de la ville derrière eux, poussées par le vent d'est.
De là où ils se trouvaient, ils ne pouvaient pas vraiment apercevoir le point de rendez-vous de la bande qu'ils souhaitaient espionner. Mais ils voyaient nettement deux ou trois petites barques de pêche, et même un chalutier, qui s'en approchaient : c'était l'heure pour les pêcheurs de rentrer au port.

[Streen]

Streen pouffa en voyant le couple qui croyait probablement échapper à la vue de toutes les personnes. Les pauvres, s’ils savaient que deux autres jeunes personnes les espionnaient. Et d’ailleurs, cela n’allait pas tarder à se produire car il fallait redescendre de l’arbre. Il aurait préféré rester davantage mais le temps avait passé drôlement vite. Ils n’avaient plus qu’à se diriger vers le port et attendre la bande en question.
-Viens Sylveneige dit il, c’est l’heure de nous rendre à l’endroit convenu si on veut éviter de nous faire surprendre.
Il fit un brusque sursaut réalisant la maladresse de ses propos.
-Hum…heu…désolé mais je pense que l’on peut se tutoyer maintenant n’est ce pas ?
A regret il descendit de branches en branches puis atterrit sur le sol suivi de Sylveneige. Le couple les aperçut à ce moment là l’air ahuri.
-Oh dit il avec une pointe désolée mélangée d’ironie, je suis navré mais nous étions là les premiers. Mais rassurez vous nous vous laissons. Je vous recommande même de grimper dans l’arbre, c’est très intéressant.
Ils partirent vers le port tandis que Streen se retenait de s’esclaffer.

[Féérune]

Sylveneige se sentit rougir jusqu'aux oreilles :vraiment Streen ne manquait pas de culot ! enfin, ce qui était dit ne pouvait être retiré. Elle toussa légèrement pour masquer son embarras, la toux légère se transforma en une quinte de toux bruyante qui eut pour effet de la faire rougir encore plus.

Elle envisagea de partir en courant, en plantant là son compagnon, mais se rappela à temps qu'une mission leur avait été confiée. De plus, Lumi s'était mis à roucouler doucement dans le but évident de la tranquilliser, et elle ne pouvait décemment contrarier un ami si tendre.

- Oh euh, bonsoir ! lança t-elle assez stupidement au couple qui s'éloignait.

Intérieurement elle maudit - oh, très petitement - Streen, qui quant à lui était tout à fait à l'aise. Avec de telles bêtises, Sylveneige pensa qu'elle ne saurait plus où se cacher.

Elle tenta une diversion, afin de faire disparaître son malaise.

- Regarde, ç'aurait été tout de même pas mal, de se dissimuler sous une barque !

Etait-ce vraiment une bonne idée de relancer un truc pareil ? Sylveneige eut l'intuition qu'elle aurait mieux fait de se taire.

[Streen]

Streen émit un sourire en écoutant Sylveneige. Décidément, elle y tenait à sa barque. Mais à présent, Streen n’était plus très certain d’envisager cette option. Il craignait qu’en agissant ainsi, ils seraient soit trop loin pour pouvoir écouter, soit qu’ils n’obtiendraient aucune information utile, soit les deux. Au moins en choisissant le rocher, ils entendraient quelque chose même si ce n’était pas d’une grande utilité. Et surtout ils pourraient fuir. Si on les surprenait sous la barque, on leur poserait des questions et difficile de savoir si c’était possible de fuir. Il conserva son sourire en répliquant :
-Non je suis désolé mais finalement je préfère que l’on garde notre idée de rocher. Nous avons mis en place notre plan en cas de fuite alors restons en à cette idée.
Lorsqu’il tourna la tête, il vit la jeune femme troublée, embarrassée. Qu’est ce qui avait bien pu la mettre dans cet état ? Il lui adressa un sourire encouragea espérant la mettre plus à l’aise

[Féérune]

Ouf.
Ouf ouf ouf. C'était tellement bien, les compagnons qui ne relevaient pas les idioties !

- Streen, oui, bien sûr ; nous avions décidé du rocher, meilleur endroit pour éviter... Enfin, bref, c'est le mieux.

Sylveneige regarda Streen par en-dessous. Elle ne savait plus quoi trop penser du jeune homme. Il était déroutant, capable de retenue et de finesse, mais aussi capable de faire rentrer sous terre un malheureux couple qui ne demandait que la tranquillité et la discrétion... De quoi rester perplexe, vraiment.

- Bon, si l'on peut être sérieux deux minutes, je propose que nous commencions à bien surveiller les alentours. Les pêcheurs rentrent, qui sait si sur ces bateaux il n'y aura pas quelques-unes des personnes louches que nous cherchons ?

Elle regarda au plus loin qu'elle put en direction du chalutier, tâchant de voir si d'autres bateaux le suivaient.

- Le soir s'annonce, ils vont arriver d'un moment à l'autre. Je ne suis pas sûre que nous devons attendre que tous les bateaux soient amarrés avant de courir nous dissimuler derrière le rocher. Pense donc, s'il y avait parmi les marins et les pêcheurs les malfaisants que nous attendons ! nous serions proprement fichus, ou plutôt notre cachette serait fichue.

Sylveneige eut un grand geste qui faillit bien gâcher la nécessaire discrétion : il provoqua une récrimination outrée - et très sonore - de Lumi.

[Streen]

Streen resta figé quelques instants l’air indécis. Certes en restant planté ici, ils pourraient découvrir quelque chose d’intéressant. Néanmoins les propos de Sylveneige le rendit sceptique. Comment déterminer si les marins qui revenaient étaient louches ou non ? Si on se fiait à l’apparence, c’était une notion très subjective. A moins qu’elle ne fasse mention à des personnes aux comportements suspects. Mais dans ce cas, il y aurait peu de chance qu’il s’agisse du groupe en question. Sans cela, ils monteraient plus de discrétion. Ils n’adopteraient pas un comportement louche que l’on verrait à cent mètres. Et puis qui prétendait qu’une personne louche ferait obligatoirement partie du groupe. Il prit donc sa décision en disant :
-Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de rester ici. Nous ne savons pas qui nous devons rechercher et nous n’avons aucune garantie qu’une personne louche fasse partie du groupe. Je propose que l’on se dirige de suite vers le rocher. Au moins, nous serons assurés d’avoir notre cachette à disposition.
Il se dirigea vers le rocher et tendit le bras invitant sa nouvelle amie à l’accompagner.
-Viens…

[Féérune]

- Chhht Lumi ! et toi, Streen, si tu écoutais un peu ce que je te dis, tu n'aurais pas besoin de répéter ce que je viens juste de dire ! le dernier au rocher a perdu !

Sylveneige fila comme une flèche en direction du grand rocher. Malheureusement Lumi n'était pas de cet avis et se mit à voleter vers le petit bois.

L'elfe pila, fort contrariée. Pas sûr que Streen n'en profite pas pour gagner la course ! heureusement elle n'avait pas parié - comme elle avait eu idée de le faire.

Ronchonnant et pestant, elle revint sur ses pas pour retrouver le harfang récalcitrant.

[Streen]

Streen fut ravi du dynamisme de sa compagne. Décidément, cette aventure allait être très prometteuse. Voyant que l’elfe avait pris de l’avance, il accéléra. Il s’apprêta à revenir à sa hauteur quand soudain, elle bifurqua. Il pila net évitant de justesse un choc qui les aurait sonné tous les deux. La course fut stoppée. Streen en comprit la raison. Lumi s’était échappé de l’épaule de sa maîtresse. Et celle-ci ronchonnant s’était mis à sa poursuite du harfang. Connaissant son attachement pour son animal de compagnie, il la suivit. Tant pis pour la course et le rocher, tout cela allait attendre. D’autant plus que personne ne semblait encore présent. Autant attendre encore un peu. Il suivit l’elfe à distance respectable tout en essayant de détecter Lumi au loin, sans succès.

[Féérune]

Sylveneige avait filé comme le vent vers le petit bois, avisa un arbre, vola plus qu'elle ne monta en haut, siffla artistement - avec des modulations qui faillirent bien faire crever d'envie les merles à l'entour - à l'attention de Lumi et finit par redescendre prestement, un Lumi quelque peu renfrogné sur l'épaule.

- Désolée Streen, mais Lumi n'apprécie guère qu'on lui coupe ses moments de bonheur en haut d'un arbre... Il n'a pas le sens du devoir... C'est absolument scandaleux, je sais bien... Mais d'un autre côté, c'est un oiseau, hein.

Elle regarda son compagnon avec reconnaissance.

- Streen, tu es vraiment un chou. N'importe quel type aurait couru d'une traite jusqu'au rocher, juste histoire de gagner... C'est repartiiiiiii !

Et Sylveneige planta là Streen, courant prestement vers le rocher.

[Féérune]

En provenance de : http://www.baldursgateworld.fr/lacouron ... post317525

Sans rien dire, Sylveneige prit la dague puis tira de sa besace une longue mesure de tissu et un pochon contenant des herbes. Elle remonta délicatement la manche de Streen, découvrant la blessure, puis posa les herbes qu'elle maintint avec le tissu. Elle attacha le tissu (de manière beaucoup moins artistique que sa performance à l'épée) de manière à peu près efficace.

- Ces herbes ont un effet désinfectant et apaisant. Elles ne suffisent pas à soigner, mais éviteront à la plaie de te faire souffrir pour quelques heures.

Ils étaient dans le petit bois. Quelques chouettes ululaient doucement, donnant un effet berceur qui invitait au repos.

- Streen, attendons quelques minutes que les herbes fassent effet, puis nous rentrerons à l'auberge.

Un gargouillis incongru se fit entendre.

- J'ai faim ! et Sylveneige éclata d'un rire silencieux.

[Streen]

Streen se mêla à la bonne humeur de sa compagne et éclata de rire lui aussi.
-Tu as encore du réglisse je crois non ?
Streen réalisa en un instant qu’ils se mettaient à rire comme des enfants alors qu’ils venaient de frôler la mort il y a quelques minutes. Pas de doute, il n’y avait qu’eux pour agir ainsi. Lorsque Streen fut calmé, il reprit :
-D’accord attendons un peu ici. De toute manière, je ne pense pas qu’Eldrina et Florin aient terminé.
Puis il plongea ses yeux dans ceux de Sylveneige s’approchant davantage d’elle.
-Merci d’avoir enveloppé ma blessure avec ces herbes. Lorsque nous irons à Evereska, tu m’apprendras les propriétés des herbes curatives ?

[Voyageuse]

Quête : Chercheurs de sens

Une petite silhouette, toute menue, bougea entre les arbres, quelque part entre la plage et eux. Elle paraissait hésiter. Le ciel était voilé et la maigre clarté lunaire ne suffisait pas à éclairer suffisamment les bois. Ils la virent tituber, se rattraper à une branche basse, avancer encore, à tâtons. L'air un perdue, peut-être affolée.
Ils reconnurent finalement la chevelure blond-roux d'Asna, qui ne devait y voir goutte dans l'obscurité du petit bois.

[Féérune]

- Asna ! ça va ? Tu n'as pas été blessée ? Nous sommes là, sur ta gauche.

Sylveneige espérait avoir un ton suffisamment rassurant pour la tranquilliser. Comment Asna s'était-elle mise dans cette situation ? Sylveneige sentait qu'il ne fallait pas poser maintenant la question : l'heure était à retrouver le calme, pas à questionner les gens à bâtons rompus.

Elle reprit, aussi pour la guider par la voix :

- Streen a été assez gravement blessé, mais il peut marcher. Nous faisons une halte pour reprendre des forces. Veux-tu un peu de réglisse ? Ca te redonnera un peu d'énergie.

[Voyageuse]

Quête : chercheurs de sens

Asna, toujours titubant maladroitement, finit par arriver près d'eux, après avoir failli trébucher deux ou trois fois sur des racines invisibles. Elle se guidait à la voix de Sylveneige, et y voyait tellement peu qu'elle avançait parfois les mains tendues devant elle, comme une aveugle. Mais elle parvint finalement à bon port.
Elle resta un instant silencieuse, intimidée peut-être. Elle regardait le réglisse sans oser se servir.
- Vous avez dit... que vous connaissez Enzo ? questionna-t-elle, partagée entre espoir et méfiance.

[Féérune]

- Oui, je connais Enzo. Il était inquiet de ne pas pouvoir être à votre rendez-vous parce qu'on lui a confié une mission. Il doit être actuellement à l'auberge où nous devons tous nous retrouver par la suite. Il nous a demandé de te dire que tu ne t'inquiète pas, qu'il était malheureusement obligé de remplir sa mission sans pouvoir te voir avant. Il tient beaucoup à toi, il était très ému en nous demandant cela.

Voyant le regard encore méfiant de la jeune fille, Sylveneige fut elle-même émue. Elle prit Asna par les épaules et l'embrassa comme une petite soeur.

- Mange un peu de réglisse, ça te fera du bien.

[Streen]

Streen hocha gravement la tête en entendant les propos de Sylveneige. Il prit la parole doucement pour ne pas effrayer la jeune fille.
-Bonsoir Asna, je m’appelle Streen et ma compagne Sylveneige. Nous étions à l’origine venu pour une autre affaire mais Enzo nous avait parlé de toi et demandé de t’informer qu’il se trouvait à l’auberge de l’Ombre de l’arbre. J’ignore comment ces brutes t’ont attrapé mais nous parlerons de cela plus tard. Pour le moment tu es en sécurité avec nous et nous allons t’escorter à l’auberge. Enzo devrait s’y trouver d’ailleurs.

[Voyageuse]

Quête : Chercheurs de sens

Asna accepta le réglisse avec reconnaissance, et mâcha quelques instants en silence..
- Ils m'ont juste dit qu'ils connaissaient bien Enzo, que parfois il les rejoignait dans la soirée... Je leur ai fait confiance. Je ne me suis pas méfiée.
Elle soupira.
- Je crois que je vais vous suivre à l'auberge... Si vraiment vous pensez qu'il s'y trouve. Mais je n'ai pas assez d'argent pour payer une chambre... Peut-être pour une nuit, à la rigueur, mais guère plus.

[Féérune]

Sylveneige contempla la jeune fille. Elle était vraiment très jeune, et sa candeur juvénile pouvait encore lui attirer des ennuis. Il valait mieux qu'elle vienne avec eux, histoire de ne pas tomber encore sur des types dangereux. Bon sang, les parents de cette jeune Asna étaient-ils à ce point inconscients, pour laisser leur fille sans conseils de base sur le vaste sujet de la Vie ?

- Asna, une chose est sûre, tu ne resteras pas seule. Viens avec nous. Cependant, n'importe qui pourrait te dire la même chose et t'attirer dans un véritable guet-apens ! nous t'avons défendue, donc tu peux nous faire confiance, mais tu dois apprendre à te méfier.

Elle l'embrassa de nouveau.

- Tu es comme une petite soeur pour moi, ne te formalise pas si je te fais une telle remarque. Quant au prix d'une chambre à l'auberge, nous nous arrangerons.

L'elfe se tourna ensuite vers son blessé préféré :

- Streen, si tu te sens mieux, nous devrions retourner à l'auberge.

[Streen]

Streen hocha la tête.
-Je pense qu’Enzo saura quoi faire une fois là bas pour payer une chambre à moins que Marvin s’en charge. Ne t’inquiète pas pour moi Sylveneige, il m’est déjà arrivé bien pire. Partons de suite pour l'auberge http://www.baldursgateworld.fr/lacouron ... bre-8.html