La Couronne de Cuivre

RP : Retour à l’abri

Kasumi adressa un sourire à la jeune femme, sincèrement intéressé par la suggestion. Il n’avait jamais été un grimpeur émérite mais son habileté et son expérience des grands arbres lui avaient depuis longtemps ôté ses appréhensions à vue du vide. En plus, il soupçonnait que l’activité pouvait se révéler fort distrayante et motivante, surtout s’il s’agissait de relever un défi de la rôdeuse.

- Je ne suis pas très doué, tu devras donc m’apprendre toutes tes techniques. Mais je ne me fais aucun souci. Je suis certain de parvenir à progresser sans trop de problème. Je n’ai jamais eu à me plaindre de la qualité de tes leçons.

Il adressa un clin d’œil à la fois complice et suggestif à la rôdeuse avant de poursuivre, plus sérieux :

- J’ai déjà escaladé des arbres mais ce n’est pas pareil je suppose. J’imagine que l’escalade en montagne est plutôt risquée sans matériel adéquat mais la vue doit en valoir la peine. Je te suivrais mais il ne faudra pas aller trop vite.

RP : Retour à l'abri

Astrée était heureuse de l’intérêt de son compagnon, et sa passion pour la montagne transparaissait dans sa voix alors qu’elle répondait.
- Ne t’inquiète pas, je t’attendrai, on ira doucement. Et je te montrerai comment te servir du matériel. On ne peut pas évoluer à une altitude pareille, au-dessus du vide, sans prendre un minimum de précaution. Il faut s’encorder, parfois fixer des pitons dans la riche pour pouvoir y accrocher la corde. Il y a plusieurs nœuds à connaître, un peu comme chez les marins, mais je te les apprendrai. Et je suis sûre que tu seras vite bien meilleur que moi : tu as plus de force dans les bras, ça aide beaucoup pour grimper.

Son regard s’était fait rêveur alors qu’elle les imaginait déjà escaladant ensemble quelques-unes des belles parois qui environnaient son abri.
- Et tu verras, une fois au sommet, on a une vue exceptionnelle. On a l’impression d’être seuls au monde, et on se sent en même temps tellement petits et insignifiants… Et la descente peut être très impressionnante, si on décide de se laisser pendre en rappel au bout d'une corde. Heureusement, je sais que tu n'as pas le vertige.... Mais je prendrai tpoutes les précautions pour qu'on ne courre aucun risque, je te promets.

RP : Retour à l’abri

Kasumi nota le regard brillant et passionné de sa compagne et s’en réjouit. Elle semblait prendre plaisir à la perspective de l’emmener avec elle à l’assaut des plus hauts sommets. Il était persuadé que l’expérience serait des plus agréables ne serait-ce que parce qu’elle rendrait Astrée heureuse. Il s’approcha d’elle pour chuchoter malicieusement à son oreille :

- Je te promets d’être attentif et prudent. J’ai hâte de goûter à cette expérience. Même si depuis que je te connais, j’ai déjà appris à profiter d’une vue exceptionnelle et à me sentir seul au monde avec toi dès que tu me sers dans tes bras. Quant à atteindre les plus hauts sommets et à éprouver la sensation de vertige, je pense que tu m’as déjà montré bien des façons d’y parvenir.

Les yeux de Kasumi brillaient maintenant d’une joie presqu’enfantine. Il avait hâte d’atteindre l’abri même si le voyage à travers les montagnes était une expérience très enrichissante. Il ne faisait plus aussi chaud que la veille, sans doute un effet secondaire des précipitations de la nuit et de l’altitude qui s’élevait peu à peu, les rapprochant de leur but.

RP : Retour à l'abri

Astrée se mit à rire, puis répliqua d'un ton faussement sérieux.
- Tu es incorrigible ! Je me demande si je vais t'emmener en expédition en montagne, finalement, puisque tu n'apprécies plus rien d'autre que nos ébats amoureux... A t'entendre, tu serais prêt à passer toute ta vie enfermé avec moi sans rien faire d'autre que s'aimer. Mais je pense que tu finirais par te lasser, non ? Et puis, il y a d'autres façons plus.... orthodoxes de dépenser ton surplus d'énergie il me semble. N'empêche, il va falloir que je fasse attention à ce que je vais te faire à manger, si je m'amuse à te donner des aliments aux vertus aphrodisiaques tu ne me laisseras plus sortir une seule seconde de chez nous.... C'est vraiment incroyable, je n'ai jamais connu quelqu'un comme toi. Peut-être à cause de tes origines elfiques....

Elle éclata de rire à nouveau devant l'expression décontenancée du rôdeur.
- Je plaisante, mon amour. Je ne voudrais pas te vexer. C'est juste que.... tu sais tellement bien me faire perdre tous mes moyens... Et j'ai encore du mal à croire que c'est moi qui te fait autant d'effet, j'ai l'impression que tu me vois plus belle que je suis, que tu m'idéalises, que tu vas être déçu un jour de me trouver plus ordinaire que tu ne crois... Mais j'espère que tu continueras longtemps à m'aimer comme tu le fais, parce que moi, je ne m'en lasse pas...

RP : Retour à l’abri

Kasumi partit lui aussi d’un rire de bon cœur après une première minute passée à se demander si la jeune femme cherchait à se moquer de lui. Ses dernières paroles l’avaient laissé un peu rêveur et, redevenu sérieux, il répliqua d’une voix empreinte de sincérité après avoir pris les mains de la rôdeuse dans les siennes pour lui faire face :

- Tu n’as pas à t’inquiéter de ça. Je ne te trouverais jamais ordinaire et mon amour pour toi ne cesse de s’accroître à chaque minute que tu m’accordes. Tu es belle, peut être davantage que tu ne crois. Tu es quelqu’un de modeste et de pondéré et j’aime aussi cela en toi. Tu as plus que des qualités physiques et c’est ton humour, ta volonté de vivre que j’ai appris à apprécier. Peut être existe-t-il des femmes plus jolies mais certainement pas à mes yeux. Tu es complète et tu m’acceptes tel que je suis, malgré mes défauts. Tu me fais me sentit bien, plus sûr de moi. Comment pourrais-je ne plus t’aimer comme aujourd’hui ? Nous avons devant nous de magnifiques années, des décennies si la chance nous sourit, mais j’entends profiter de chaque minute. C’est moi qui espère que tu ne t’en lasseras jamais.

RP : Retour à l'abri

Astrée était devenue plus rouge qu’une pivoine, et tous ces compliments la laissèrent sans voix. Elle se contenta de fixer son compagnon dans les yeux, noyée dans son regard qui exprimait un amour si sincère. Boukleversée, elle lui caressa doucement la joue, écartant une mèche rebelle. Elle n’avait pas la répartie de son compagnon pour tenter de détourner la conversation à la plaisanterie, ni son talent pour exprimer des compliments. Elle ne trouva qu’une seule réponse : entremêlant ses doigts aux siens, elle se dressa sur la pointe des pieds pour l’embrasser tendrement. Passionnément.
- Je t’aime, finit-elle par murmurer une fois qu’ils se furent, à regret, séparés. J’ai tellement de chance de t’avoir….

Ombrage, sans doute lassé d’attendre les deux amoureux, choisit ce moment pour souffler par les naseaux sur la nuque de Kasumi. Il s’ébroua, piaffa d’impatience, puis se remit en route, la tête fièrement relevée, feignant d’ignorer complètement son maître.
La rivière se transformait petit à petit, au fur et à mesure de leur progression, en un torrent plus rapide. Midi approchait. Non, corrigea mentalement Astrée, midi était déjà là… Il était grand temps de faire une pause déjeuner.
- Veux-tu qu’on fouille dans nos fontes pour trouver de quoi faire un pique-nique rapide ? Ou préfères-tu quelques poissons frais ? Pour la chasse, malheureusement, c’est un peu tard, cela nous demanderait trop de temps de chasser et cuisiner ensuite. A moins que tu n’aies pas encore faim… Je parle de faim d’aliments, bien sûr, ne va pas encore t’imaginer n’importe quoi !, précisa-t-elle en riant.

RP : Retour à l’abri

L’estomac du rôdeur se rappela bruyamment à son bon souvenir et il partit d’un rire joyeux. Oui, il était plus que temps de faire une pause et il ne tarda pas à repérer le lieu idéal pour une partie de pêche. Le torrent, à la faveur d’une courbe dans son cours, formait un trou d’eau plus profond dans lequel semblaient s’être donné rendez-vous les poissons. Un amoncellement de longues pierres plates formaient des étages inégaux mais stables entre la surface de l’eau et le petit chemin que les rôdeurs empruntaient. Kasumi posa son sac à l’ombre avant de récupérer son arc que transportait Ombrage. Le rôdeur n’hésita qu’un instant avant de le tendre à sa compagne, reconnaissant qu’elle était bien plus douée que lui à cet exercice.

- Je te laisse nous trouver un saumon, un gros ! Je vais m’occuper du feu et de préparer un bon accompagnement.

Le rôdeur se mit aussitôt à l’ouvrage, disposant des pierres en cercle pour circonscrire son foyer avant de faire partir un petit feu de cuisson. Pour l’accompagnement, le rôdeur improvisa avec les aliments qu’ils leur restaient, principalement des pommes de terre et quelques champignons qu’ils avaient cueillis plus bas dans la vallée.

RP : Retour à l'abri

Astrée sourit, amusée.
- Un saumon ? Rien que ça ? Il faut que je prenne le temps de l'identifier avant de tirer, si je comprends bien ? Mon chéri, tu as des goûts de luxe !

Haussant les épaules, elle s'approcha du torrent, et s'installa silencieusement tout au bord, une flèche encochée. Elle s'efforçait de rester immobile, ses habits couleur roche se fondant dans le décor, attendant qu'un poisson plus hardi ou plux curieux reprenne confiance et s'approche de la surface. Et pas n'importe quel poisson : un saumon, avait-il dit...

Elle finit par en dénicher un, après avoir laissé filer trois truites et une perche-soleil. Elle fit mouche du premier coup, et rapporta fièrement sa prise à son compagnon. Il était d'un poids largement suffisant pour deux, voire pour trois si Première Neige s'avisait de réclamer sa part.
- Tiens, voilà ton saumon ! Et regarde, il y a même quelques épinards sauvages qui poussent par ici ! On va se régaler....

RP : Retour à l'abri

Kasumi ne s’était pas vraiment attendu à ce que la rôdeuse leur attrape un saumon et il tourna vers elle un visage reflétant à la fois l’étonnement et le ravissement lorsqu’elle vint lui porter. Il la gratifia d’un sourire d’admiration avant de s’emparer de la prise. Les rôdeurs se partagèrent alors les tâches, le demi-elfe apprêtant le poisson après en avoir cédé une part à la louve. Première Neige s’était approchée plus par curiosité que réelle gourmandise mais elle apprécia la chair tendre de sa part de saumon dont elle ne fit que deux bouchée.

Pendant ce temps, Astrée s’était mise à cueillir les épinards et les mêla à la préparation initiée par son compagnon. Le plus dur fut d’attendre que le poisson prenne une jolie teinte dorée tellement l’odeur était alléchante. Une fois le tout cuit à point, le couple fit un sort à leur repas, n’en laissant pas la moindre miette avant de pousser un soupir d’aise.

Rester à prendre la difficile décision de poursuivre leur route ou de s’attarder en une pause digestive. Le rôdeur regarda le ciel qui, sans être menaçant, devenait un peu plus nuageux que dans la matinée. Finalement, la sagesse l’emporta et, après avoir effacé les traces de leur passage, les deux rôdeurs reprirent lentement leur périple vers les sommets.

RP : Retour à l'abri

Le chemin devenait plus étroit, plus escarpé aussi, ralentissant leur allure et leur progression. Le temps devenait menaçant mais il ne pleuvait pas, pour l'instant du moins, et c'était l'essentiel.
La végétation déployait ses plus beaux atours, et de nombreuses fleurs s'offraient à leur regard en ce mois de Tarsakh. Leur périple avait tout d'une agréable promenade.

Ils progressaient lentement, mais sûrement, s'élevant insensiblement en altitude au fur et à mesure qu'ils remontaient vers la source de la Ravissante. Celle-ci était encore probablement à deux ou trois jours de marche à en juger par le débit du cours d'eau, grossi par la fonte des neiges. Le sentier, qui longeait à cet endroit le torrent de très près, était parfois en partie submergé, et les deux voyageurs durent à plus d'une reprise choisir entre quitter le sentier ou quitter leurs chaussures... Choix qui se réduisait parfois à la seconde possibilité au vu du relief. L'eau était glaciale.
Vers le milieu de l'après-midi, Astrée tendit le doigt vers le ciel pour montrer à son compagnon un rapace qui semblait leur tourner autour, assez haut dans le ciel. Elle aurait jugé qu'il les observait. Il finit même par se poser tout près d'eux, et pencha la tête de côté. Ce n'était pas un aigle, comme Astrée l'avait un instant iméginé. C'était un faucon, magnifique avec son plumage blanc marbré de brun. Son regard jaune était fixé sur Kasumi.
- Tu le connais ? demanda Astrée, intriguée.

RP : Retour à l’abri

Les regards du demi-elfe et de l’oiseau se croisèrent un instant, incertains, indécis. Kasumi éprouvait un étrange sentiment de familiarité mais il n’arrivait pas à remettre l’endroit où il aurait déjà rencontré l’oiseau. Alors, il ouvrit se perceptions aux souvenirs de l’animal, fouillant en même temps dans les siens en un numéro d’équilibriste mental. Puis, la lumière de la reconnaissance éclaira son esprit. Cela ne fit que renforcer sa surprise. Qu’était venu faire si loin de chez lui le faucon ? Et pourquoi cherchait-il maintenant à entrer en contact avec lui. Tout en ouvrant son esprit à la communication subliminale avec le familier, le demi-elfe prit la parole à l’attention d’Astrée :

- Il s’agit de l’oiseau du père de Lili, je me demande ce qu’il fait ici…

L'attention du rôdeur fut alors attirée par un morceu de velin qui pendait à la patte de l'animal. Visiblement le familier était détenteur d'un message à son intention. Le rôdeur s'approcha sans gestes brusques pour ne pas l'effrayer et entreprit de dénouer le ruban noué délicatement.

RP : Retour à l'abri

L'oiseau se laissa faire, sans quitter des yeux le rôdeur, sans doute un peu méfiant. Kasumi ne doutait pas que le druide l'observait à travers les yeux de l'oiseau, ne pardant aucun de ses gestes.
Lorsqu'il déroula le morceau de velin, quelque chose tomba au sol. Une minuscule pierre vert d'eau, ornée en son sommet d'un petit crochet métallique permettant de la porter en boucle d'oreille.

Le message qui l'accompagnait était assez concis, par manque de place certainement.

Lili m'a raconté qu'elle vous avait rencontré, sans guère m'en dire plus. Je charge donc Flamme de vous transmettre tous mes voeux de bonheur, à vous et à votre promise.
Cette pierre aurait, parait-il, un pouvoir sur la fécondité des couples... Offrez-la à votre fiancée quand vous jugerez le moment venu.

- Que dit-il ? demanda Astrée qui tentait de lire par-dessus son épaule, sans succès. Elle n'avait pas vu la pierre tomber, cachée involontairement pas son compagnon.

RP : Retour à l’abri

Aussitôt le premier instant de surprise incrédule passé, le rôdeur vira au rouge pivoine en comprenant les implications du message. Rien qu’à l’idée de songer à offrir la pierre à Astrée, il se sentait infiniment gêné. Alors, lorsqu’elle tenta de décrypter le message par-dessus son épaule, il se sentit pris en faute. Il avait en effet laissé son esprit dériver à l’idée d’avoir un jour des enfants avec la jeune femme. Il se rendit compte qu’il en avait envie mais aussi que c’était une décision qu’ils devraient prendre à deux. Et que leur relation était encore bien trop récente pour aborder pareille question, malgré tous les instants intensément magiques qu’ils avaient déjà vécus ensemble. Kasumi roula le morceau de vélin en boule et le mit dans sa poche. Puis il se pencha l’air de rien pour ramasser furtivement la pierre, simulant un geste d’esquive pour masquer son geste.

- Oh, ce n’est rien de grave. Lili est rentrée saine et sauve chez elle et son père nous souhaite bonne chance.

Le rôdeur mentait mal surtout alors qu’il savait que la rôdeuse se montrerait bien trop curieuse pour qu’il puisse s’en tirer aussi facilement.

RP : Retour à l'abri

Astrée haussa un sourcil. Son compagnon avait l'air étrangement mal à l'aise, pourtant. Le message contenait-il autre chose ? Une déclaration d'amour de Lili ?
Elle prit la tête de son compagnon entre ses mains pour le forcer à la regarder droit dans les yeux.
- Tu es sûr ? Tu m'as l'air bien perturbé pour un message aussi simple... Son ton était plus espiègle que sérieux, et sa curiosité en éveil.

Elle hésitait... Le taquiner, tenter de détourner son attention par des chatouilles et lui piquer le message ? Ou respecter son désir de ne pas le lui montrer ?
C'est à lui que le message est adressé, tu n'as pas le droit de le lire.
Oui, mais... Pourquoi donc tenait-il tant à le cacher ?

Elle finit par soupirer.
- J'imagine que cela ne me regarde pas... Mais j'aurais bien voulu savoir... J'espère juste que tu ne me caches rien d'important.
Elle fixa encore quelques instants son compagnon droit dans les yeux. Il semblait tout gêné. Ce n'était probablement rien de grave... Il fallait qu'elle lui fasse confiance. Mais elle découvrit soudain qu'elle avait du mal à accepter qu'il lui cache quelque chose. Se traitant mentalement d'égoïste, elle finit par le lâcher.

RP : Retour à l’abri

Kasumi perdit le peu de contenance qu’il était parvenu à réunir en voyant la mine soucieuse de sa compagne. Astrée n’avait pas été dupe un seul instant et les paroles qu’elle prononça firent mouche. Il se fit immédiatement l’impression d’être égoïste, de cacher à sa compagne un message qui la concernait aussi au premier chef. Il s’approcha d’elle pour lui saisir tendrement les poignets et la regarder droit dans les yeux. Comment réagirait-elle à la vérité ? Ils venaient à peine de se connaître et le deuil qui l’avait frappé devait être encore cuisant dans son esprit. Mais il percevait aussi de la confiance et de l’amour dans le regard que lui rendit la jeune femme. Il n’avait rien à lui cacher, même s’il était anxieux de la réaction de sa compagne. Il lui adressa un pauvre sourire en fouillant dans sa poche pour en retirer le message. Il gardait pour le moment la pierre qui l’accompagnait, indécis sur la conduite à adopter. Tout en lui tendant, il murmura, contrit :

- C’était une erreur. Tu as autant le droit de lire ce message que moi puisqu’il te concerne.

Il détourna les yeux alors que la jeune femme, sa curiosité décuplée, s’emparait du morceau de vélin pour lire le message qu’avait envoyé le druide. Kasumi ne savait plus où se mettre mais il ne lâcha pas la main de la rôdeuse.

RP : Retour à l'abri

Astrée prit le velin avec une curiosité teintée d’un peu d’inquiétude. Elle lut le message, les yeux agrandis de stupéfaction. Son teint vira immédiatement au rouge cramoisi. Elle relut à nouveau le message, pour être certaine d’avoir bien compris.
- Oh… fit-elle simplement, à court de mots.
Un étrange maelström d’émotion s’emparait d’elle. Tout tournoyait tellement dans son esprit qu’elle avait du mal à savoir elle-même ce qu’elle ressentait. Apparemment, le père de Lili la considérait comme la fiancée de Kasumi, et semblait croire que leur relation durait depuis longtemps. Elle se sentait flattée d’avoir été présentée comme telle, touchée à l’idée que son compagnon l’aime au point d’envisager de s’engager ainsi. Mais en même temps elle avait peur. Cela allait trop vite, elle n’était pas sûre d’être prête à s’engager, déjà…

Et puis, avoir un bébé… Etrangement, l'idée ne lui avait pas traversé l'esprit, malgré leur relation naissante. L’image d’Aurore, malade, mourante, traversa son esprit, mélangée à d’autres souvenirs plus gais. Elle ne voulait plus revivre ça. Si elle avait à nouveau un enfant, elle aurait constamment peur de le perdre, elle ne pouvait pas vivre ainsi… Et puis, elle aurait l’impression d’avoir remplacé Aurore…
Machinalement, elle serra la main de son compagnon pour y puiser un peu de force, de confiance. Elle avait pâli et une boule se formait dans sa gorge. Elle inspira profondément, deux ou trois fois. Elle leva les yeux vers lui, cherchant à croiser son regard. Il avait l’air inquiet, mal à l’aise.

- C’est trop tôt, je crois, finit-elle par dire d'une toute petite voix. Pour elle en tout cas. Et peut-être aussi pour lui, ce qui pourrait expliquer qu’il ait voulu garder le message pour lui.
Elle ne chercha pas à voir la pierre dont parlait le message. Elle n’en avait pas envie. Elle n’avait pas la force d’y penser. Elle eut la pensée fugace que pourtant, cela pouvait très bien arriver, avec ou sans pierre. Bon, c’était peu probable, avec Gwendall ils avaient attendu 5 ans un deuxième enfant en vain. Mais cela pouvait arriver. Il fallait qu’elle fasse attention, elle connaissait des herbes qui pouvaient empêcher ça. Même si l'efficacité n'était pas garantie. Ou alors…. Faire confiance au hasard et assumer, au cas où ? Non. C’était trop tôt…

RP : Retour à l’abri

Kasumi resta figé, son teint avait pâli en même temps que celui de la rôdeuse dont il percevait la tristesse et l’angoisse. Il s’en voulait d’avoir laissé la jeune femme prendre connaissance du message. Il aurait certainement été mieux inspiré de le brûler, de laisser la pierre à l’endroit où elle était tombée ou alors de la cacher. Il s’en voulait de remémorer à Astrée son deuil récent et il craignait qu’elle pense qu’il attendait d’elle quelque chose qu’elle ne se sentait pas prête à lui donner.

Il serra la main de la jeune femme mais toute force semblait l’avoir quitté alors que l’angoisse transparaissait dans sa voix :

- Bien sûr. Je n’aurais pas du te montrer ce message mais je ne veux rien te cacher. Malgré tout je m’en veux, c’était maladroit de ma part. Ne vas pas croire que c’était une façon de demander… Je sais que tu n’y es pas prête, pas encore peut être.

Puis, il détourna le regard, incapable se trouver quoi dire ou quoi faire. Il avait bien vu la réaction d'Astrée à l'idée d'avoir des enfants. Ce devait être une décision naturelle et l'intervention du père de Lili n'avait fait qu'embrouiller son esprit. Kasumi n'y avait pas pensé jusque là mais maintenant, il sentait confusément que l'idée d'avoir un jour des enfants ne le quitterait plus.

RP : Retour à l'abri

Astrée secoua négativement la tête, lentement, et leva vers lui un regard un peu triste.
- Pas encore, non…
Elle prit ses deux mains dans les siennes, et chercha à croiser son regard.
- Cela n’a rien à voir avec toi, ni avec l’amour que j’éprouve pour toi. C’est juste que…. J’ai l’impression que si j’ai un enfant je verrai sans cesse Aurore en lui, ce n’est pas bon pour lui…. Et j’aurai constamment peur de le perdre, ça me rendrait malade. C’est trop tôt tu comprends ? Je comprendrais très bien que toi, tu puisses vouloir un enfant mais… Je sais qu’il faut que j’attende, que je n’y suis pas prête encore.

Le serais-je un jour ? Mais elle préféra taire cette question qui la rongeait insidieusement. De peur, peut-être, que son compagnon ne s’éloigne d’elle. C’était certainement important pour lui. Et puis, il était trop tôt pour avoir une quelconque certitude. Elle avait simplement besoin de temps…
- Mais tu as bien fait de me montrer quand même le message, sinon j’aurais imaginé n’importe quoi… Par exemple une demande en mariage de Lili, ajouta-t-elle d’un ton taquin pour tenter d’alléger ma conversation.

RP : Retour à l’abri

Le rôdeur s’efforça de sourire de la plaisanterie mais le cœur n’y était pas vraiment et ses yeux gardèrent leur mine triste, une expression de mélancolie qui était étrangère à Astrée jusqu’ici. Le demi-elfe se secoua et caressa la main de sa compagne avant de lui sourire plus franchement :

- Je comprends tout à fait, ne t’inquiète pas de ça. Nous n’en reparlerons plus avant que tu le souhaites. Quant à Lili, tu n'as pas de crainte à avoir : il me semble qu’elle a bel et bien renoncé. Elle a du ouvrir les yeux à mon sujet en me voyant porter les mêmes vêtements depuis des jours et en faisant moi-même ma lessive ou alors elle s’est inclinée devant la concurrence.

Le rôdeur avait adopté un ton plus léger même si une ombre continuait d’assombrir son humeur. Il savait que ça lui passerait rapidement et que rien ne pouvait l’attrister durablement en présence d’Astrée. Il offrit sa main à cette dernière pour l’inciter à reprendre la route en marchant à ses côtés.

RP : Retour à l'abri.

Astrée sourit de la boutade de son compagnon. Un sourire encore un peu triste. Elle s'en voulait d'avoir assombri l'humeur de son compagnon et se demandait comment rattraper cela.
Au lieu de saisir sa main, elle l'enlaça, spontanément, et déposa un léger baiser à la commissure de ses lèvres.
- Je t'aime, fit-elle, tendrement. Et auprès de toi j'ai confiance, je me sens capable d'affronter beaucoup de choses. Il me faut simplement un peu de temps, mais avec toi à mes côtés, je sais que mes blessures cicatriseront un jour. Parce que tu m'as fait retrouver le chemin du bonheur.
Elle lui sourit, d'un sourire sincère, sans arrière-pensée. Puis elle passa son bras autour de la taille du rôdeur, se lovant contre lui et se mit en marche à ses côtés.

RP : Retour à l’abri

Kasumi fut instantanément rasséréné au contact de la jeune femme qui se lova contre lui. Ses yeux retrouvèrent leur aspect joyeux et il partit d’un bon pas sans prononcer un mot pendant un long moment. Le couple avait beaucoup à réfléchir et profitait du silence que leur offrait la nature ambiante. Le demi-elfe avait le sentiment qu’avec cette nouvelle épreuve, Astrée et lui avaient franchi un autre pas. Un autre pas dans leur nouvelle relation mais surtout sur la voie de la guérison des blessures avec lesquelles Astrée devait vivre.

Au bout de quelques minutes, le rôdeur pencha la tête pour humer le parfum des cheveux de sa compagne et lui souffla à l’oreille des paroles à la fois encourageantes et pleines de sincérité :

- Je suis chanceux de te guider comme tu me guides toi aussi sur le chemin du bonheur. Et je sais aussi que si tu décides un jour de me donner des enfants, je serais extrêmement fier de leur mère et que tu sauras les rendre aussi heureux que moi.

Le temps se mit à fraîchir et Kasumi se défit galamment de sa cape pour la passer par-dessus les épaules de la rôdeuse. Le chemin se faisait aussi un peu plus escarpé et il était probable que les voyageurs dussent bientôt chercher un abri pour se protéger à la fois des éléments et de la nature traître du terrain. Cependant, ils pouvaient espérer progresser encore deux ou trois heures ce qui leur donnerait l’embarras du choix de leur lieu de bivouac.

RP : Retour à l'abri

Astrée resta silencieuse tout au long du chemin. Perdue dans ses pensées. Elle n’avait jamais jusqu’ici imaginé qu’un jour se reposerait la question d’avoir un enfant. Et pourtant… Un jour il faudrait sans doute l’envisager. Plus tard. Oh, et puis, ils se connaissaient encore à peine, c’était vraiment trop tôt…

Elle ne vit pas le ciel s’obscurcir petit à petit. Jusqu’à ce qu’un vent frais se mette à souffler, et que son compagnon la couvre galament de sa cape. Elle lui sourit en retour, se serrant un peu plus fort contre lui. Il était temps de commencer à chercher un abri. Mais le relief ne s’y prêtait pas vraiment. Pas de grotte en vue. Heureusement, la végétation se faisait de plus en plus dense, et ils pourraient compter sur un abri relatif.
Quelques gouttes de pluie se mirent à tomber. Pour l’heure, l’abri des arbres était suffisant, mais si cela s’accentuait….

Ils s’arrêtèrent sous un petit bouquet de sapins. Astrée leva vers le ciel un regard soucieux.
- Je pense qu’on ferait mieux de construire un petit abri de branchages, avant que le temps ne se gâte trop. Qu’en dis-tu ?

RP : Retour à l’abri

Kasumi et Astrée se mirent aussitôt à réunir les plus grosses branches qu’ils purent trouver, gagné par un sentiment d’urgence et une course contre les intempéries qui menaçaient de plus en plus de s’aggraver. Malgré leurs efforts communs, l’averse amplifia avant qu’ils soient parvenus à construire un abri assez grand pour les accueillir tous les deux, même en se tenant serrés. Ils poursuivirent leurs efforts pour consolider le tout sous le vent dont le bosquet de conifère ne les protégeait que partiellement. Kasumi qui continuait à imperméabiliser le « toit » avec une seconde couche de branchages laissa la rôdeuse s’occuper de confectionner un lit aussi confortable que possible avec les débris de végétaux restants. L’averse se transforma bien vite en tempête de montagne et le demi-elfe dut renoncer à chercher davantage de bois pour allumer un feu et se réfugia sous l’abri avec la rôdeuse. De toute façon, sous les trombes d’eau qui se déversaient maintenant du ciel à travers la canopée, il serait bien difficile de faire partir un feu. Kasumi se blottit contre la jeune femme qu’il attira contre lui. Il était trempé mais affichait une mine réjouie, gagné par l’excitation du gros temps qui les isolait à l’intérieur.

RP : Retour à l'abri

Astrée se blottit contre son compagnon sans mot dire. Une ombre avait voilé son regard durant toute la fin de l’étape. L’ombre de cet enfant qu’elle avait peur d’avoir un jour…
Heureusement, l’orage était venu à point nommé pour la distraire de sa mélancolie. Leur course pour parvenir à construire un abri avant qu’il ne pleuve trop avait chassé tout autre souci de son esprit, et ses joues avaient pris une teinte plus colorée qu’à l’habitude.
Ils restèrent silencieux un moment, goûtant le plaisir d’être au sec, se réchauffant l’un l’autre. Ils avaient pris le temps de déseller Ombrage, et les fontes s’entassaient dans un coin de leur abri de fortune, vraiment minuscule. Astrée sentit son estomac gronder. Heureusement qu’ils avaient des provisions, elle n’avait vraiment aucune envie de chasser par un temps pareil.

Elle réalisa au bout d’un moment que son compagnon, dont les vêtements avaient été copieusement arrosés alors qu’il achevait de construire leur abri, peinait à se réchauffer.
- Tu es trempé, murmura-t-elle. Tu ferais mieux de quitter tes vêtements… Et non, ce n’est pas une invitation déguisée !, précisa-t-elle en riant. C’est juste pour préserver ta santé et ton énergie pour les jours à venir.
Elle ponctua cette dernière phrase d’un clin d’oeil équivoque.
- Attends, je vais t'attraper une tunique de rechange, et de quoi manger…
Elle se redressa, se cognant immédiatement la tête contre le toit sommaire – apparemment il était solide, songea-t-elle en se massant le crâne avec une grimace.

RP : Retour à l’abri

Leur petit abri de fortune était trop exigu pour pouvoir s’y mouvoir librement et Astrée dut enjamber à moitié son compagnon pour atteindre leurs fontes qui obstruaient l’un des deux entrées. La construction sommaire prenait appui le long d’un gros tronc déraciné. A l’endroit le plus haut, Kasumi pourrait se tenir accroupi au mieux. Le seul point positif était que les rôdeurs pourraient aisément se tenir chaud même si la pluie interdisait d’allumer un feu. Le demi-elfe était d’humeur pensive mais il redressa la tête lorsqu’il entendit se cogner :

- Tu ne t’es pas fais mal ma douce ? Il va falloir me montrer ça.

Pendant ce temps, plutôt que de relever la remarque équivoque, il retira sa tunique et se mit à l’essorer, se rangeant à l’avis de sa compagne que porter un vêtement mouillé était le plus sûr moyen de tomber à nouveau malade. Il n’était guère d’humeur à taquiner la jeune femme et, lorsqu’elle revint il s’empressa de revêtir le vêtement sec qu’elle était allé lui chercher.

- Heureusement, mes chausses n’ont pas trop souffert. Merci de prendre soin de ma santé et de mon énergie. Quel est le menu ce soir ? Je gage que le choix s’avère limité sans feu pour cuisiner. Surprends-moi !

Le rôdeur masquait au mieux son humeur un peu triste derrière un ton léger mais il devait être évident pour Astrée qu'il n'était pas tout à fait aussi détendu qu'à son habitude.

RP : Retour à l'abri

Astrée sentait bien que son compagnon n’était pas au mieux de sa forme, même s’il tentait de le cacher de son mieux. Elle se sentait coupable…
Elle s’accroupit dans son dos, l’enlaça, et posa la tête sur son épaule.
- Je t’aime… Et je n’aime pas te voir triste comme ça… C’est de ma faute…

Elle soupira, et le serra un peu plus fort contre elle.
- Je t’aime, mon amour… Mais tu es gelé ! Laisse-moi te réchauffer un peu.
Doucement, elle se mit à le masser, avec des gestes doux et tendre, non pas pour détendre ses muscles, mais pour lui apporter chaleur et réconfort.
- On a le temps avant de manger… Bien sûr, le menu ne sera pas exceptionnel, jambon au miel, viande à la confiture et pommes.. heu… salées aux fines herbes ! Non, ça ne te convient pas ? Décidément, je suis une bien mauvaise cuisinière...

RP : Retour à l’abri

Kasumi ne chercha pas à protester pour nier que la situation lui avait fait de la peine. Il était bien trop honnête pour mentir sur un tel sujet à Astrée. Mais les paroles attentionnées et le massage qu’elle entreprit eurent tôt fait de le détendre et le rôdeur se cala en arrière, entre les cuisses de la jeune femme après qu’elle se fut installée un peu plus confortablement. Il soupira d’aise lorsqu’elle massa fermement ses épaules puis le haut de son dos. Pour en profiter davantage et laisser les mains courir sur sa peau, il ôta lestement sa tunique avant de se pencher à nouveau en arrière. Astrée n’interrompit ses caresses que lorsqu’il se contorsionna légèrement pour l’embrasser à la commissure des lèvres. Puis, alors qu’elle reprenait plus lentement, il parla d’une voix parfaitement détendue :

- Tu as les mains incroyablement douces. Ça me fait un bien fou, vraiment. Mais après, nous inverserons les rôles, toi aussi tu dois être gelée. Si la nourriture ne se charge pas de te réchauffer, je crois pouvoir t’y aider. Et, oh, il vaut peut être mieux que je me charge du repas.

Le ton était à peine taquin mais pas dénué de sous-entendu. Il leva une mine souriante vers la rôdeuse puis se laissa glisser jusqu’à faire reposer sa nuque contre la poitrine de la jeune femme. Il était si bien ainsi qu’il aurait presque pu s’endormir, presque…

RP : Retour à l'abri

Astrée sourit à sa dernière boutade.
- Pour la cuisine, j'y compte bien, fit-elle, amusée. C'est uniquement dans ce but que je t'ai proposé des plats aussi farfelus, juste pour avoir le plaisir de me faire servir.... Mais tu n'auras rien à cuisiner, juste à piocher dans le sac, ça ne devrait pas être trop dur.
Elle poursuivit encore un moment le massage, heureuse de le sentir se détendre sous ses mains, caressant avec tendresse sa peau nue, si douce. Il semblait aller déjà mieux... Avec tendresse, elle déposa un léger baiser dans son cou. Puis un autre. Et le serra fort, très fort... Un besoin immense de tendresse explosait en elle.

Un grondement de son estomac de fit entendre inopinément.
- Heu... Je crois que mon estomac n'aura pas la patience d'attendre que tu me masses... On devrait manger avant, je pense.... non ?

RP : Retour à l’abri

Kasumi poussa un soupir d’aise et s’amusa du grondement sonore de l’estomac de sa compagne. Il se retourna pour l’enlacer en tenant son visage à quelques pouces du sien et éclata d’un rire franc en remarquant sa mine surprise puis la rougeur qui la gagnait sous son regard insistant. Il n’aurait pas hésité à la taquiner un peu plus si la faim n’avait pas semblé être une maladie contagieuse.

Il s’approcha de leur sac pour en tirer quelques tranches de jambon soigneusement emballées ainsi qu’une demi-miche de pain encore relativement frais. Ils ne disposaient plus de beurre mais le rôdeur improvisa un accompagnement à base de fromage qu’il se mit à couper en fines lamelles qu’il disposa au fond d’une de leurs gamelles. Il sortit aussi deux belles pommes pour le dessert. Tout en s’affairant, le rôdeur affecta un ton obséquieux :

- Votre repas est servi Belle Dame. A peine de quoi apaiser les appels au secours de votre estomac, je le crains. Et si après ce festin quelques doux massages vous agréaient, votre serviteur s’en fera un plaisir.

Il apporta le plateau et le déposa sur les genoux de la jeune femme avant de s’asseoir tout à côté d’elle, même plus près que ce que l’espace restreint de leur abri lui permettait.

RP : Retour à l'abri.

Astrée sourit de la galanterie de son compagnon, et prit l'assiette pleine qu'il lui tendait.
- Merci, mon amour. Je meurs de faim.
Elle dévora de bon appétit le petit en-cas, un peu frugal, certes, mais plutôt bon. Il faut dire qu'elle avait tellement faim qu'elle aurait trouvé délicieuse n'importe quel nourriture...

Elle s'installa ensuite le plus confortablement possible pour le massage promis. Elle ôta sa tunique pour mieux sentir les douces caresses de son compagnon contre sa peau. La chaleur de ses mains se communiquait à tout son corps, et elle se détendit progressivement. Au-dehors, la pluie tombait drue, mais leur abri, pour l'instant, les protégeait. La température fraichissait, cependant, d'autant plus qu'ils s'étaient insensiblement élevés en altitude. Astrée finit par attraper une couverture et en couvrit ses jambes, jusqu'à la taille, tandis que Kasumi, derrière elle, poursuivait ses savants massages.
Elle ferma les yeux. Parfaitement détendue. Son corps s'était petit à petit laissé glisser en arrière et elle reposait maintenant contre le torse de Kasumi, tandis qu'il lui massait les épaules, les bras.
Elle n'eut aucune réaction lorsqu'il s'arrêta. La fatigue, conjuguée à la détente de tous ses muscles, était venue à bout de sa résistance : elle avait fini par s'endormir...

La Couronne de Cuivre

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