La Couronne de Cuivre

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Si se faire hisser jusqu'à la plateforme ne fut sans doute pas une expérience très agréable pour Première Neige, la chose se passa au moins sans incidents. Ridculle était venu prêter main forte à Astrée, prenant soin de fixer, ostensiblement, la louve et non pas autre chose. Lorsque celle-ci les eut enfin rejoints, il s'éloigna, laissant à la rôdeuse le soin de défaire le harnais, puis de renfiler ses chausses.
Sitôt que la corde fut à nouveau disponible, Léo, de mauvaise grâce, glissa son sabre dans sa ceinture et accepta d'y grimper à son tour. Il le fit sans s'aider en rien des rochers, comme s'il grimpait dans la mature de la Nébuleuse en utilisant quelque cordage adéquat. Leste, agile et rapide, il ne tarda guère à prendre pied sur la plateforme.
-Faites comme moi ! lança-t-il à Zaiu. C'est l'plus simple, pas besoin de se casser la tête avec ces foutus cailloux !

On monte déjà ?!

Lança Zaiu un brin narquois. Il est vrai que fracasser du squelettes devenait machinal et qu'il n'avait, pour ainsi dire, plus besoin de trop y réfléchir. Mais enfin, un espoir de repos s'offrait à lui, et à son groupe. Il y aurait peut-être même des cailloux sur cette corniche ! Des cailloux pour dégommer des squelettes d'en haut ! ... Bon, ça servirait à rien mais ça ferait passer le temps

Encore un, puis deux squelettes ! Puis un troisième tiens ! Dans un acte totalement gratuit et incontrôlé. Il s'agissait maintenant de combler rapidement l'espace qui le séparait de la corde, coinçant d'un côté du pantalon sa masse rouillée, de l'autre, une clavicule pour Première Neige qui l'avait bien mérité !

Suivant les conseil de Léo, il se lança ensuite dans l'ascension !

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Astrée avait récupéré ses chausses avec un soulagement visible. Elle avait spontanément envoyé le vêtement pour la louve, sans vraiment réfléchir au fait que le vent pouvait l'emporter trop loin, au milieu des squelettes ou vers le mur de flammes. Et elle avait réalisé, un peu tardivement, qu'elle serait bien incapable de poursuivre son escalade sans un vêtement pour la protéger des regards... Ca aurait été au-dessus de ses forces, trop de souvenirs auraient afflué, et elle aurait été incapable de grimper. Rien que d'y penser... elle en tremblait de terreur.

La louve s'était légèrement éloignée, faisant clairement sentir sa colère d'avoir été trimballée telle un sac de pommes de terre... La pauvre ne se doutait peut-être pas qu'ils n'étaient qu'à mi-chemin de la falaise, et Astrée commençait à réfléchir à un moyen de la transporter autre que le harnais. Sans succès. La fatigue lui ôtait toute imagination.

Elle avait tendu une main secourable à Léo pour la fin de la montée, mais celui-ci l'avait superbement dédaignée. Il avait grimpé sans difficulté, comme elle s'y attendait, souple et leste comme un chat.
Et maintenant, elle observait la progression de l'elfe, un peu inquiète. Mais puisque Ridculle y était arrivé... il n'y avait pas de raison qu'il ne fasse pas aussi bien.
- Est-ce qu'il vous faut de l'aide, lança-t-elle à tout hasard à Zaïu ? Si vous n'avez pas l'habitude de grimper à la corde, vous pouvez vous aider des prises sur la paroi. Je peux descendre vous guider s'il le faut...
Oh, il refuserait certainement, avec la fierté propre aux mâles de toutes races, elfes ou humains. Mais elle se devait de le proposer, au cas où il se trouve réellement en difficulté. Elle se sentait responsable du groupe, étant la plus expérimentée en montagne.
Plus bas, Kasumi se battait seul contre les quelques squelettes qui ne s'agglutinaient pas autour du feu. Il était grand temps qu'il monte, il paraissait épuisé, lui aussi...

Ha oui je veux bien !

Zaiu attrapa donc la main secourable d'Astrée. Enfin hissé à l'abri des combats ! Il poussa un soupir d'aise avant d'offrir à la louve la clavicule qu'il avait monté. Un regard aux alentours, histoire de prendre quelques repères, il rencontra celui de ses autres compagnons. Rassurant. Il ne manquait plus que kasumi qui devait batailler ferme.

Camarades !

On ne laisse personne derrière !
Faites pleuvoir la roche sur ces crânes creux !
On couvre kasumi et on compte les points !

Tatonnant le sol des mains, il recherchait quelques cailloux afin de continuer ce qu'il avait commencé quand il était en bas. Il s'agissait aussi d'un défi débile lancé aux trois autres.

Astrée ! Ne lance pas tes habits !

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Dès que Zaïu l’avait quitté pour entamer son ascension, Kasumi avait du reporter toute son attention sur les squelettes restants, ne pouvant plus compter sur l’appui de ses compagnons d’arme pour les repousser. Peu à peu il perdait du terrain et devait se rapprocher de la corde. Il ne pouvait cependant pas grimper à sa suite, de peur de déséquilibrer l’elfe ou de faire subir un trop grand poids à la corde.

Sur la corniche, la louve ignora superbement l’os tendu par le guerrier, se sentant profondément vexée d’être prise pour un animal domestique. Première Neige toujours stressée et en colère d’avoir été hissée comme un bagage lui montra même les dents.

Sur la plage, le rôdeur commençait à être en grande difficulté. Deux squelettes plus intelligents que leurs homologues commencèrent à contourner les monstres que Kasumi parvenait tout juste à maintenir à distance. Si l’un deux lui barrait le chemin vers la corde, il serait en grande difficulté. Dès qu’il entendit Zaïu sur la corniche, le rôdeur fixa rapidement le bâton d’Astrée au bout de la corde avant de passer son arc et son carquois dans son dos. Il dut repousser violemment l’assaut d’un squelette qui en avait profité pour approcher dans son dos et bondit vers la corde, espérant avoir assez de temps pour se hisser hors d’atteinte et que les squelettes ne chercheraient pas à le faire tomber une fois qu'il serait en hauteur.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Astrée fut soulagée de voir le guerrier terminer son ascension sans souci. Elle l’aida simplement à franchir le dévers final. Ne restait plus que Kasumi, et elle le savait parfaitement capable de grimper.
Elle sourit à l’enthousiasme de Zaïu et se dit qu’il n’avait pas tout à fait tort, il fallait couvrir Kasumi le temps qu’il démarre son ascension.
Elle saisit une pierre… Et s’arrêta net en entendant le commentaire de Zaïu.

Elle se tourna machinalement vers lui, rougit, et se mit à bafouiller quelque chose qui ressemblait à « Mais heu mais non mais je… » et rougit encore davantage devant son sourire moqueur. Elle détourna les yeux, furibonde, et inspira un grand coup pour tenter de retrouver son calme. Elle tenta de passer ses nerfs sur les squelettes d’en bas, lançant quelques pierres bien ajustées.
- Certainement pas ! Pas question que je fasse don de mes frusques à ces espèces de… de sacs d’os stupides ! finit-elle par répondre.
Puis, enfin, elle réussit à sourire de la plaisanterie du guerrier. Il ne pouvait pas savoir à quel point le sujet était sensible pour elle…

Prince des Frelons avait déjà commencé à explorer la paroi au-dessus d'eux, sans même qu'on lui ait demandé.
En bas, Kasumi démarrait enfin son ascension, chargé de son arc et de son carquois en plus de ses armes à lui. Elle se demanda un instant s'il avait pensé à attacher le bâton à la corde... Oh, certainement. Mais après tout ce n'était pas grave.
Elle s’appliqua à viser de son mieux les squelettes qui s’approchaient, espérant qu’ils ne le déséquilibreraient pas…

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Si Ridculle était resté tranquillement assis, un peu à l'écart - peut-être se remettait-il de ses récentes débauches d'énergie -, Léo, lui, avait répondu avec enthousiasme au défi de Zaiu. Sa plaisanterie adressée à Astrée l'avait fait glousser, et la réponse embarrassée de la rôdeuse, franchement éclater de rire. Et c'est donc avec une bonne humeur goguenarde que le gamin entreprit de canarder les non-morts...
Les efforts communs des trois rescapés s'avérèrent salutaires : de défi, ils devinrent même nécessité, car Kasumi était littéralement entouré de créatures alors qu'il entamait son ascension. Elles tentaient de le retenir, de lui agripper les jambes, puis les chevilles, les pieds... Certaines y parvinrent, le griffant douloureusement de leurs doigts osseux, et le rôdeur aurait été brutalement ramené au sol si ses adroits compagnons n'avaient pas réduit plus d'un dangereux trépassé en tas d'ossements figés.
Bientôt, cependant, Kasumi fut définitivement hors de leur portée et, malgré la fatigue, le froid qui engourdissaient ses membres, il parvint sans davantage d'encombres à se hisser sur la plateforme.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre.

Astrée jeta un coup d’œil furibond à Léo qui se moquait ouvertement d’elle. Mais elle ne trouva rien à répliquer, et cacha de son mieux sa vexation. En tout cas, elle se promettait bien de ne plus leur donner la moindre occasion de se moquer, ni à lui, ni à Zaïu. Ils pourraient toujours attendre qu'elle ôte à nouveau ses vêtements devant eux...

Elle vit avec soulagement Kasumi parvenir enfin à les rejoindre. Elle lui tendit la main pour l’aider à se hisser sur la plate-forme, et le laissa se redresser avant de le serrer dans ses bras, sans un mot. Ils étaient sains et saufs, et hors de danger. Tout allait bien…
Elle se hâta de hisser ensuite la corde, récupérant son bâton. Et prit enfin le temps d’examiner la corniche où ils se trouvaient. Au-dessus, la paroi semblait difficile d’accès, mais peut-être un peu moins. Peut-être leur serait-il possible d’avancer tous encordés ? Elle hésitait à proposer cette solution, connaissant les risques qu’ils prendraient alors. Il était certainement moins dangereux pour ses compagnons d’attendre à nouveau qu’elle leur lance la corde. Mais pour cela, il fallait qu’elle parte à nouveau en éclaireur… Et elle se demandait si elle en aurait la force.

- Je ne sais pas ce que vous en pensez mais… On ferait sans doute bien de souffler quelques minutes avant de poursuivre. Sauf si vous avez trop froid…
Car s’ils pouvaient sans problème s’asseoir et se reposer, il leur était impossible de faire un feu, faute de combustible… Et maintenant que tout danger était passé, elle commençait déjà à frissonner.
- Je commence à envoyer Prince des Frelons en éclaireur pour la suite…
L'écureuil ne l'avait pas attendue et avait déjà commencé son ascension...

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Lorsque Kasumi se hissa sur la plate forme avec l’aide d’Astrée, il était en sueur et il saignait de plusieurs griffures plus ou moins profondes aux mollets et aux cuisses. Avant même de recouvrer totalement son souffle, il s’abandonna à l’étreinte d’Astrée, profitant de la chaleur de son corps sur son corps frissonnant malgré l’effort. En temps normal, l’ascension de la falaise ne lui aurait posé aucun problème mais le combat, le froid et la fatigue rendaient l’épreuve presqu’insurmontable. Il savait que se reposer était dangereux car certains n’auraient pas la force de repartir mais il s’appuya un moment contre la paroi, observant d’un regard absent les quelques squelettes qui n’avaient pas encore renoncé. Sensible à l’humeur de ses compagnons, il posa les affaires d’Astrée et laissa libre court à son soulagement de voir tout le monde sain et sauf après cette première étape.

- Nous devrions souffler quelques minutes avant de poursuivre mais ne vous allongez pas. Nous ne pouvons pas passer la nuit ici, le froid est trop dangereux. Astrée, ma chérie, tu as l’air en colère. L’un de nos compagnons aurait-il été discourtois ?

Il adressa un clin d’œil complice à Léo qui avait bien besoin de ce genre de diversions pour mettre de côté la tragédie qui le frappait et se permit un sourire discret à Zaïu dont il commençait à apprécier l’humour décalé. Mais, cette bravade réalisée, il porta son regard vers Astrée, s’efforçant de paraître sincèrement outragé :

- Si tu es trop fatiguée, je peux te relayer pour la seconde partie. Elle m’a l’air moins difficile que celle que tu as réussi à nous faire franchir.

Quête : tel est pris qui croyait prendre.

Astrée fusilla du regard son compagnon qui lui faisait remarquer sa mauvaise humeur. Cela se voyait donc tant que cela ? Décidemment, elle avait bien du mal à cacher ses sentiments. Et dire que son défunt mari avait tout fait pour lui apprendre à jouer la comédie, sans succès...
Mais Kasumi n'était guère plus doué qu'elle à ce jeu-là, et elle sut immédiatement qu'il n'était pas le moins du monde outragé. Elle le connaissait trop bien. Elle haussa les épaules, et lui tourna le dos, drapée dans sa fierté.

- Ca ira bien, ne 'en fais pas pour moi. Et tu es en bien plus mauvais état que moi, donc il est hors de question que je te laisse prendre un tel risque. Et en plus, Première Neige a besoin que tu restes un peu avec elle, elle a failli mordre Zaïu...
A court d'argument, elle détacha la corde du piton rocheux et se mit à l'enrouler soigneusement, avant de la jeter sur son épaule.
- Et puis je commence à avoir froid, ça me fera du bien de bouger un peu. Je vous lancerai la corde de là-haut !

Son regard tomba sur Léo, qui affichait clairement son hilarité. Bon, finalement... au moins avait-il oublié ses idées noires. Elle finit par lui sourire à son tour, amusée de voir la complicité naissante entre lui et Zaïu.
- Et désolée de vous décevoir... Mais je garde mes chausses pour monter !
Et sur ces derniers mots, elle s'approcha de la paroi, et se mit à l'examiner attentivement, cherchant le meilleur passage. Elle sentait la présence de son écureuil, tout proche.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

La partie supérieure de la falaise, pour raide et périlleuse qu'elle fût, n'en offrait pas moins davantage de prises que la partie inférieure dont ils avaient déjà triomphé. Et, point non négligeable, elle était dépourvue de tout dévers.
Malgré sa fatigue, malgré le froid qui l'envahissait peu à peu, impitoyable, la rôdeuse parvint donc sans trop de mal au sommet, découvrant devant elle un paysage désolé de landes rocailleuses et, au-delà, une ligne sombre : l'orée d'une forêt touffue, à peine visible dans les ténèbres.
Chose réjouissante : pas de squelettes, ici.
Enfin, pas pour le moment...

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Astrée était à bout de souffle et de forces en arrivant au sommet de la falaise. Elle resta un moment à genoux sur les rochers, sans avoir le courage de se relever, contemplant l'étendue sauvage et désertique qui s'offrait à son regard. Sa première réaction fut qu'il leur faudrait trouver de l'eau douce à tout prix. Première Neige et Prince pourraient certainement les y aider... Il leur faudrait aussi du combustible pour le feu. Il y avait bien quelques buissons épars, assez pour un feu, mais le mieux serait sans doute de se rapprocher de la forêt... Mais bon, il n'y avait pas urgence, cela pourrait certainement attendre qu'ils se soient un peu réchauffés et reposés.

Elle se pencha au-dessus du vide, découvrant les regards de ses compagnons fixés sur elle.
- Tout va bien ici, pas de squelettes ! Mais il fait toujours aussi froid... Je vous envoie la corde.
Joignant le geste à la parole, elle en accrocha l'extrémité le plus solidement possible à un piton rocheux, et lança le rouleau de corde dans le vide en direction de ses compagnons. Puis se souvint d'un "détail".
- Kasumi ? Est-ce que tu as encore besoin de mes chausses pour ta louve, ou bien est-ce que vous pouvez vous débrouiller sans moi ?
S'il le fallait, elle les accrocherait à la corde avec sa ceinture, et les laisserait glisser, ou bien elle remonterait la corde pour les y fixer... Mais vu le froid qui régnait sur ces landes venteuses, elle préférait les garder sur elle, elle devait bien l'avouer.
Derrière elle, elle entendit un doux hennissement. Prince des Frelons avait retrouvé sa forme d'étalon, et son soulagement d'être enfin redevenu lui-même était nettement perceptible.

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Kasumi fut soulagé de voir Astrée arriver à destination et annoncer qu’aucun ennui ne les attendait en haut. Il était épuisé et la perspective d’avoir à grimper les mètres restants suffisait sans parler d’avoir à se battre encore. Il s’autorisa cependant un sourire amusé en entendant la question de la jeune femme sentant qu’elle lui ferait payer cher s’il décidait de profiter à nouveau de l’occasion. Il se tourna vers Zaïu, Ridculle et Léo, tentant sincèrement de trouver une autre solution :

- L’un d’entre vous peut-il me prêter ses vêtements. Je pourrais me débrouiller sans mais ma louve serait mal à l’aise. Qui grimpe en premier ? L’ordre n’a pas d’importance mais je monterai ma louve juste après celui qui me prêtera ses chausses pour éviter qu’il prenne froid.

Il éleva ensuite la voix pour être entendu d’Astrée :

- Ne t’en fais pas, nous allons monter rapidement. As-tu de quoi nous préparer un feu discret en haut ?

Zaiu a froid ><

Il est vrai qu'il était toujours torse nu ... Mais au moins, il était sec. Il eut une pensée émue pour Kasumi tout en sueur : s'il ne se séchait de suite, il risquait la grippe carabiné ! Mais qui avait une serviette ?! Ces quelques désagréments rangés dans un coin de son esprit, il demanda à Ridcull, si pour la nuit prochaine, il pourra se mettre dans son chapeau qui avait l'air de contenir pas mal de chose.

Est-ce que ca fait peut faire sac de couchage ? On peut peut-être mettre Première neige dedans ?

La dessus, il avait empoigné la corde et commença à se hisser selon les préceptes de Léo :

Léo, corrige-moi !
Zaiu veut être fort comme un marin !

Kasumi, dit à ta louve de regarder aussi !
On peut pas l'assister tout le temps !

HRP : désolé Kasumi, j'avais pas vu ton post. Je t'ai pas snobé

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Léo, qui avait superbement ignoré la demande de Kasumi, se concentrait tout entier sur l'ascension de Zaiu ; il se fendit de quelques conseils mais, globalement, ne trouva rien à redire à sa technique et l'encouragea joyeusement.
Lorsque l'elfe eut à son tour atteint le sommet des falaises, Léo et Ridculle échangèrent un regard.
-Je vais aussi avoir besoin de tes conseils et de tes encouragements, jeune homme... fit le mage.
Et, avant que l'enfant n'ait pu esquisser le moindre mouvement, il s'accrochait à la corde, ereprenait d'y grimper avec une vigueur des plus impressionnantes.
-Dis-moi si je fais ce qu'il faut ! s'exclama-t-il alors qu'il était déjà à plusieurs mètres du sol.
Le mousse, beau joueur, salua sans réserve sa performance et quand, moins d'une minute plus tard, Ridculle rejoignit Astrée et Zaiu, il s'avança sans tarder, bien décidé à monter dans l'instant.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Astrée vit ainsi successivement débarquer Zaïu, à qui elle tendit une main secourable en fin de parcours, puis Ridculle, qui grimpait avec la dextérité d'un jeune chat.
Entendant Prince piaffer derrière elle, elle fit obligeamment les présentations.
- Zaïu, Ridculle... Je vous présente Prince des Frelons, mon étalon aux pouvoirs un peu spéciaux...
Elle faillit ajouter une remarque à l'adresse du mage, craignant qu'il ne soit intéressé par l'étude d'un animal aussi extraordinaire... Mais il risquait de ne guère apprécier ses soupçons.

Elle réalisa alors qu'aucun des deux hommes n'avait prêté de vêtements à Kasumi. Et elle se doutait que celui-ci refuserait de demander ce service au jeune Léo. Elle jeta un coup d'oeil en bas et vit le jeune mousse qui s'apprêtait à monter, confirmant ses craintes. Ainsi... elle était vraiment la seule personne de cette équipe à avoir les c****, heu pardon, le courage de se déshabiller par un temps aussi froid ? Ou bien était-ce un complot ?

- Dites-moi...., lança-t-elle assez fort pour être entendue de tous, y compris de Léo. Vous êtes tous trop frileux pour accepter de prêter vos chausses pendant un quart d'heure à une pauvre louve qui se fait hisser comme un vulgaire sac de marchandises ? Ou peut-être avez-vous peur qu'elle vous les déchire ? Ou... laissez-moi deviner... vous le faites exprès pour m'obliger à montrer mes fesses ?
Elle avait croisé les bras sur sa poitrine, feignant la colère.

- Et bien, puisque vous êtes si frileux, allez donc nous chercher un peu de bois pour le feu... Ca vous évitera d'être tentés de poser vos yeux n'importe où...
Elle savait très bien qu'ils ne chercheraient pas à abuser de la situation, qu'ils sauraient détourner le regard, et leur fit savoir par un sourire taquin qu'elle plaisantait.
Mais tout de même... se déshabiller sous les regards de deux hommes la mettait un peu mal à l'aise. Même avec une tunique suffisamment longue pour cacher l'essentiel....

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Resté seul sur la corniche avec Première Neige, Kasumi entreprit d’accrocher les armes d’Astrée à la corde en attendant que l’un de ses compagnons se décide à lui prêter de quoi parfaire le harnais de la louve. Cette dernière se méfiait d’autant plus qu’elle savait maintenant parfaitement ce qui l’attendait. Kasumi dut faire montre de toute la patience et la diplomatie dont il était encore capable pour la convaincre de se laisser faire. Il n’y avait plus qu’une cinquantaine de pieds avant le sommet et le calvaire de la louve toucherait à sa fin. Ne voyant rien arriver, le rôdeur fit de son mieux pour réduire l’inconfort de la louve à l’aide de ses seules chausses. La corde frotterait un peu contre ses côtés mais son ventre était bien protégé tout de même.

Le demi-elfe s’amusa à penser à la réaction d’Astrée lorsqu’elle constaterait que ses vêtements n’avaient pas vraiment été nécessaires pour la première partie du parcours. Il appela pour que l’on hisse la louve convenablement harnachée.

HRP : Tiens, c'est curieux, notre groupe de pourfendeurs de squelettes en goguette est composé par un Zombi, Une Goule Supérieure et un Vampire.

Trop d'informations d'un coup pour le pauvre Zaiu : non seulement l'écureuil qui se faisait appeler roi frelons, était en fait un cheval ! Mais en plus, ce n'était peut-être pas un frelon ! Coi face à cette présentation peu commune de l'animalomorphisme, il jeta un coup d'œil vers la ciel afin d'y discerner la pleine lune ! Parce que dormir à côté d'un écureuil cheval garou, ça a de quoi impressionner ! Vint ensuite le moment où Astrée faisait la fausse effarouchée. Mais qu'est ce que ces jambes avaient de si spéciales pour qu'elles les sortent aussi souvent ?! Un lien avec son animal ?

L'oeil expert de l'elfe remarqua bien vite le pourquoi du comment de la chose !

Mais Astrée ! En tant que rodeuse, comment fais-tu pour garder une épilation aussi parfaite !
Quelle sorte de magie est-ce là ?!

Peu conscient du danger qu'il venait de provoquer pour lui même, Zaiu, absorber dans ses pensées et hypothèses plus ou moins tortueuses, s'en alla quérir du bois en attrapant Léo par l'épaule. Quitte à sauver quelqu'un du courroux d'Astrée, autant que ce soit le plus jeune.
En plus, Zaiu n'avait que des braies ! Il pouvait pas finir tout nu !

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Autant les rescapés avaient paru réticents à livrer leurs vêtements, autant se mettre en quête de bois semblait les enthousiasmer au-delà de toute mesure. Déjà, Zaiu et un Léo hilare filaient dans la lande ; déjà, Ridculle s'apprêtait à les suivre... Il hésita cependant en voyant Astrée commencer à hisser la louve, se mordit la langue... puis finit par venir lui prêter main forte. Il s'esquiva toutefois sitôt Première-Neige parvenue au sommet des falaises, prenant une direction différente de celle empruntée par ses prédécesseurs. Pour couvrir plus de terrain et favoriser une meilleure récolte, sans doute. Les réserves de combustible étaient en effet rares : des buissons, de ci-de là ; des brindilles ; quelques branches mortes arrachées à la forêt voisine...

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Astrée fut outrée par l'attitude de l'elfe. Non seulement il ne détournait pas le regard alors qu'elle enlevait ses chausses, mais en plus il osait faire allusion à... à sa pilosité ! Lui, un elfe parfaitement imberbe, qui osait faire mine de la complimenter sur l'état de ses jambes ?
D'instinct, elle baissa les yeux, vérifiant qu'on ne voyait pas trop ces petits poils disgracieux auxquels elle ne prêtait habituellement aucune attention. Furieuse contre elle-même de cet accès de coquetterie involontaire, encore plus furieuse contre le guerrier qui s'éloignait déjà avec Léo, elle ne trouva rien à répliquer. Et, pour passer ses nerfs, tira de toutes ses forces sur la corde pour y attacher ses chausses et les faire parvenir au rôdeur...

Surprise de trouver tant de résistance, elle se pencha... pour découvrir Kasumi qui lui faisait signe de hisser la louve. Elle se rendit compte après quelques instants qu'elle avait ouvert la bouche d'étonnement, ce qui lui donnait l'air parfaitement stupide. Elle jeta un coup d'oeil aux chausses qu'elle tenait à la main, puis à la louve inconfortablement harnachée...

- J'allais te les envoyer, tu sais..., lança-t-elle à Kasumi sur un ton un peu déconfit.
Il ne lui restait plus qu'une chose à faire... Se rhabiller, ce qu'elle fit en un instant. Et hisser la louve... ce qui, décidément, était au-dessus de ses forces. Mais il était hors de question qu'elle s'abaisse à demander de l'aide, elle y arriverait seule.... Elle serra les dents, réussit à soulever un peu l'animal, enroula la corde autour de l'éperon, puis recommença... Non, elle n'avait aucune chance...
Elle fut presque surprise de voir Ridculle s'approcher et l'aider. Mais reconnaissante, quelque part. Elle n'aurait jamais eu la force.

Lorsqu'enfin la louve furibonde arriva au sommet, elle défit patiemment le harnais, libérant l'animal, qui, sans un regard pour sa sauveuse, prit la poudre d'escampette. Puis elle détacha ses armes, et lança la corde à Kasumi.
- A ton tour !

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Kasumi n’avait pas remarqué l’expression incrédule et furibonde de sa compagne et se contenta d’accueillir avec joie la corde qui redescendait à son intention. Il regarda la paroi en se demandant s’il aurait la force de s’y hisser après avoir passé la soirée à manier son épée. Après quelques étirements pour dégourdir ses muscles ankylosés, il se lança à l’assaut de la paroi, ressentant d’autant plus la morsure du vent et des pierres froides sous ses pieds nus alors qu’il ne pouvait rien faire pour s’en protéger. Au bout de plusieurs minutes qui lui parurent une éternité, il parvint enfin au sommet, à bout de force et les bras en feu.

Il enfila à la hâte les chausses que lui tendit obligeamment Astrée. Le soulagement se mêlait à un semblant de colère dans le regard qu’elle lui dédia. Le rôdeur s’approcha prudemment d’elle tout en regardant alentours pour découvrir qu’ils étaient seuls. Un brin taquin, le demi-elfe lui adressa un sourire innocent :

- Puisqu’on nous a laissé seuls en tête à tête, est-ce que ça te dérange si je viens me réchauffer contre toi. Je suis frigorifié. Je demanderai bien à Première Neige mais elle risquerait de me mordre ce soir.

Quelle île bizarre !
Les morts-vivants poussent plus vite que les plantes !
Foie de Zaiu, je rapporterai aucun souvenir d'ici !

Et toi Léo ! Parle moi de toi !
Tu es de Luménis ?! Zaiu ne connait pas la ville ! Comment on y vie ?!

Parce qu'il est bien connue que le ramassage de branches est une activité ludique et propice aux dialogues. Voila la fine fleur pubère de l'équipe en train de converser de choses et d'autres. Le lecteur murs, averti et observateur remarquera bien vite que le sujet de conversation est ici volontairement consensuel ... De quoi aurait parler deux jeunes mâles en proie à des offensives hormonales ?
Toujours est-il que la cueillette se faisait bon train et que le chemin du retour fut rapidement parcourru, l'appel d'un feu étant irrésistible en cette situation. En arrivant, Zaiu fit une remarque quant au fait de cacher le feu, histoire de ne pas être repéré ou de couler un vrai navire pour le coup...

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Astrée eut un instant l'air encore plus outrée. Puis elle se ressaisit, devinant la taquinerie dans le ton de son compagnon. Il plaisantait, comme d'habitude. Décidément, la fatigue ne lui valait rien... Elle en deviendrait presque susceptible.
- Je te rappelle qu'on n'est pas seuls, mon amour, souffla-t-elle. Et qu'il y a même un enfant dans les parages... Tu vas donc être obligé de rester sage, contrairement à tes habitudes... ajouta-t-elle avec un clin d'oeil taquin.

Puis comme pour se faire pardonner sa mauvaise humeur de la soirée, elle jeta un rapide coup d'oeil à leurs compagnons, fort occupés à ramasser le peu de bois qu'ils trouvaient... et profita du fait qu'ils tournaient tous le dos pour voler un baiser à Kasumi. Elle le serra un instant contre elle- notant au passage qu'il était véritablement frigorifié, avant de noter du coin de l'oeil que Zaïu et Léo étaient sur le point de s'en retourner vers eux. Elle s'écarta donc précipitamment du rôdeur, rougissant à l'avance des commentaires qu'ils risquaient d'essuyer si on les voyait ainsi.
- On ferait peut-être bien de ramasser un peu de bois et de commencer à allumer un feu, nous aussi...
Elle se mit à l'oeuvre, récupérant les branches sèches d'un petit buisson d'épîneux, et sourit à Zaïu qui s'approchait. Elle acquiesça à sa remarque.
- Oui, il faut qu'on s'éloigne du bord de la falaise. Et l'idéal serait de s'abriter du vent, mais tout a l'air désespérément plat... Et encore mieux, de trouver une source d'eau douce, mais cela peut attendre demain... Ta louve pourrait sans doute nous aider, Kasumi ?

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

La brève étreinte n’avait fait que rappeler à Kasumi combien il avait froid et aussi combien les moments d’intimité se faisaient rares et précieux depuis qu’ils s’étaient embarqués dans cette périlleuse mission. Pour s’occuper l’esprit comme pour combattre la langueur due au froid, le rôdeur s’activa lui aussi à réunir de gros cailloux qu’il disposa en cercle après avoir creusé un trou peu profond avec ses mains dans un endroit suffisamment meuble. Il s’était contenté d’adresser un clin d’œil discret à Astrée avant de répondre à Zaïu un peu précipitamment, comme si leur attitude avait été répréhensible :

- Ce ne sont pas les bateaux qui m’inquiètent, au contraire. Nous ignorons tout de l’endroit où nous sommes. La lumière pourrait attirer nos amis mais dans le noir, nous ne pouvons pas être sûrs de qui s’approchera de notre campement. Nous allons devoir instaurer un tour de garde même si nous sommes tous épuisés.

Tout en discutant, il cherchait à contacter Première Neige partie à l’aventure. Si la louve pouvait localiser une source d’eau douce ou du gibier, cela ferait autnat de soucis en moins pour le groupe de naufragés démuni sur une terre stérile et dangereuse.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

HRP : Je me suis connecté pour une affaire administrative, j'en profite donc pour poster...

Léo, qui ne cachait pas la sympathie grandissante que lui inspirait Zaiu, se fit un plaisir de lui décrire sa cité natale, parlant des imposants édifices qui s'y dressaient - surtout sur le port, avec la Capitainerie, les quais, les chantiers navals -, de l'activité incessante qu'il y régnait - surtout sur le port, avec les navires arrivant de tous horizons, débarquant des marchandises exotiques qu'une foule de badauds venaient examiner, qu'une foule de marchands venaient négotier avant d'essayer de vendre leurs propres produits -, de la puissance, enfin, qui émanait des lieux - surtout du port, où mouillaient d'imposants navire de guerre... Bref, le gamin lui présenta Luménis sous des dehors flatteurs et enthousiastes... surtout son port. C'était un vrai marin dans l'âme, il n'y avait pas à s'y tromper !
Il s'interrompit seulement alors qu'ils revinrent vers les autres, les bras chargés de leur petite récolte. Il s'était tu, brusquement, son regard attiré par un mouvement caractéristique... Mais, déjà, les deux rôdeurs se séparaient, et Léo se contenta d'afficher un sourire goguenard alors qu'il versait son petit bois dans le trou creusé par Kasumi. IL ne fit pas de remarques... mais on sentait qu'il en mourrait d'envie.
Quant à Ridculle, il revint sur ses entrefaites, joignit ses trouvailles à celles des autres, puis s'assit et se mit en devoir de bourrer sa pipe de tabac - le tout tiré de son chapeau. Lui aussi souriait, amusé.

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Astrée n'eut pas à chercher longtemps ce qui semblait provoquer une telle hilarité chez ses compagnons. Ce ne pouvait pas être le climat enchanteur de leur île paradisiaque, encore moins le confort qui les attendait pour la nuit. Elle espérait que ce n'était pas encore une quelconque allusion à sa pilosité ... Mais elle penchait plutôt, au vu du regard de Léo qui allait de son compagnon à elle, pour un coup d'oeil indiscret au mauvais moment...

Elle préféra ignorer superbement le jeune mousse hilare, et se mit en devoir d'allumer le feu. Le bois serait à peine suffisant pour tenir la nuit, il leur fallait résister à l'envie de faire une flambée trop importante. Et il leur faudrait rapidement repartir en quête de bois sec.

Bientôt, une joyeuse flambée crépitait devant eux, leur faisant presque oublier la lande désolée sur laquelle ils se trouvaient.
- Je crois qu'on a bien fait de boire un peu de thé tout à l'heure, soupira-t-elle. Parce qu'on risque d'en être privés un certain temps. Du moins tant que ces espèces de tas d'os sans cervelle monteront la garde devant nos affaires. Et Kasumi a raison, on va devoir faire le guet cette nuit, ajouta-t-elle avec une grimace. Et demain... demain on y verra plus clair, on pourra sans doute récupérer nos sacs, et décider de la suite des événements...

Elle n'ajouta rien au sujet de leur situation quasi désespérée, ne parla pas de leurs compagnons disparus, ne se demanda pas à voix haute comment ils allaient faire pour quitter cette île et rentrer chez eux. Elle se doutait que tous se posaient les mêmes questions sans réponses... Et que tous étaient trop épuisés pour en débattre tout de suite. Après tout l'essentiel était d'être tous sains et saufs...
- Si l'un d'entre vous a besoin de soins... J'ai une petite trousse d'urgence dans ma poche, et je peux soigner des blessures pas trop grave par simple contact, donc n'hésitez pas, si l'un d'entre vous a été un peu trop amoché pendant le combat...

Prince des Frelons, quant à lui, s'était éloigné, broutant les rares touffes d'herbes de la lande rocailleuse. Elle ressentait sans peine sa satisfaction d'être à nouveau lui-même, et sa joie de pouvoir à nouveau brouter - même s'il aurait nettement préféré un vert pâturage.

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Kasumi avait un peu de mal à partager l’hilarité générale, d’autant qu’il pressentait qu’elle avait été provoquée par le léger baiser qu’il avait furtivement échangé avec sa compagne. Mais ce qui l’inquiétait davantage était leur situation plus que précaire. Même en abordant l’île dans les meilleures conditions, en chasser les mages n’auraient pas été sans grandes difficultés. Alors que l’essentiel de leur matériel était pour l’heure irrécupérable et que tous leurs autres compagnons étaient peut être noyés ou perdus, la tâche relevait de l’impossible. Le rôdeur n’était pas loin de s’enfoncer dans une attitude maussade en regardant les membres survivants de la Nébuleuse. Chacun avait déjà prouvé sa valeur mais ces maigres troupes ne feraient pas le poids face à une horde de mages sanguinaires. Se battre dans ces conditions pourrait passer pour de la folie, combien d’entre eux pourraient y survivre ? Le rôdeur ne se sentait pas près à ce sacrifice, pas maintenant qu’il avait trouvé le bonheur avec Astrée. Il avait tout simplement trop à perdre.

La question d’Astrée le détourna un instant de ses réflexions moroses et il répondit presque distraitement :

- A part quelques griffures sans réelles gravités aux jambes et aux cuisses, je m’en tire bien. Il vaut mieux réserver tes soins pour un cas plus grave.

Il se pencha pour chuchoter à l’oreille de la rôdeuse d’un ton un peu plus léger :

- Bien que je serais tenté de profiter de l’excuse…

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Léo, malgré sa vareuse et sa chemise lacérées, en charpie, dont les lambeaux pitoyables ne tenaient entre eux que par miracle et soulignaient plus qu'ils ne cachaient les multiples griffures qu'il avait reçues, n'avait pas répondu à Astrée lorsqu'elle avait proposé des soins à ses compagnons. En revanche, quand Kasumi murmura à l'oreille de sa compagne, le gamin leva les yeux au ciel et se ne put réprimer un éclat de rire moqueur. Il avait entendu, évidemment, et le contraire aurait été surprenant, tant le petit groupe se serrait autour du feu.
-On devrait p't'être faire deux feux... fit-il, une moue réprobatrice aux lèvres. Un pour les gens normaux, et un pour les rôdeurs. J'en connaissais pas beaucoup jusqu'ici, des rôdeurs, mais si je les juge tous à l'aune de ces deux là, ce sont des êtres qui adorent se mettre à poil et se faire des mamours en toute occasion. Alors, on devrait p't'être les laisser entre eux, vous croyez pas ?
Ridculle fronça les sourcils et lui adressa un regard sévère. Faussement sévère : il n'y avait qu'à voir son sourire pour comprendre qu'il était tout aussi amusé que lui.

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Astrée sentit la rougeur lui monter aux joues, bien malgré elle. Elle lança un regard furibond à Léo, et retint à grand-peine la réplique acerbe qui lui venait aux lèvres concernant l'impertinence de l'enfant. Elle jeta un coup d'oeil presque aussi furieux à Kasumi, se demandant s'il allait réagir, et lui faisant clairement comprendre qu'il ferait mieux de se montrer un peu plus discret devant un préadolescent...

- On pourrait plutôt faire un feu pour les adultes et un feu pour les enfants, dans ce cas, fit-elle ensuite calmement remarquer. Quoique.... les enfant doivent normalement dormir depuis belle lurette à une heure pareille, et ne pas être en train d'espionner les conversations d'adultes qui ne les regardent pas, il me semble...
Elle lança ouvertement un regard interrogateur à Kasumi, exactement le genre de regard que jette généralement une mère à son mari lorsqu'il s'agit de se concerter pour mettre un enfant au lit.

Elle guettait du coin de l'oeil la réction du jeune mousse. Elle se doutait qu'il détesterait qu'on lui rappelle son statut d'enfant. Et au fond, elle regrettait déjà ses paroles. Après tout, il avait bien le droit de tenter de plaisanter. Compte tenu de ce qu'il avait vécu, c'était plutôt bon signe.
Oui mais.... il fallait bien qu'elle réagisse à la provocation. Et sur le même ton...

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Kasumi était plus vaguement amusé par la tournure de la conversation que véritablement gêné que l’enfant évoque ainsi sa vie privée. Il était tenté d’entrer dans le jeu de Léo ne serait-ce que pour forger des liens avec lui, des liens qui pourraient s’avérer primordiaux lorsqu’il faudrait qu’il obéisse sans tarder. Mais le risque d’embarrasser davantage Astrée était bien trop grand et il choisit une approche plus subtile :

- Je crois que tu as raison Astrée. J’allais proposer à Léo de m’assister pendant mon tour de garde mais il me semble bien trop distrait par les évènements extérieurs.

La Couronne de Cuivre

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