La Couronne de Cuivre

" Heu... Je sais pas beaucoup. C'est le Prince elfe de la Lorien qui a demandé à ses mages d'ouvrir un passage vers Féérie pour que les créatures qui ne voulaient pas rester chez vous à cause de tous les humains qui arrivaient puissent se réfugier ici. Le passage est resté ouvert sept jours et sept nuits, et les créatures ont pu passer par familles, pour pas que les ennemis proverbiaux se mélangent. Il y avait une trêve, mais bon, il y en a certains qui n'arrivent jamais à respecter les trêves."
Elle haussa les épaules.
" Et après, il est resté avec son peuple dans ton Plan, parce que les elfes ne sont pas d'ici. Et les humains l'ont attrapé et il est mort. C'était il y a très longtemps, je crois, même si le temps, ma foi... C'est quelque chose d'incertain, surtout ici."

-J'ai cru comprendre, oui...
Il fallait d'ailleurs espérer que leur séjour ici ne se tradurait pas par des semaines, sinon des mois d'absence dans leur monde...
-Cependant, si le prince est mort il y a si longtemps, cela va surprendre les fées que j'aie pu le connaître : elles verront que je suis encore jeune, pour mon peuple... Par ailleurs, s'il s'agissait d'un elfe de lune ou sylvestre, je ne peux pas vraiment dire que je suis de sa parentée... Enfin, peut-être que cela suffira si je dis que je suis un ami des elfes de la Lorien.

Lola parut ennuyée.
" Ça ne va pas marcher, ça. Il faut que tu prétendes. Tu es si jeune ? Ça ne se voit pas. Tu as l'air d'un adulte. Après... Je ne sais pas quelle sorte d'elfe c'était. C'est vrai que c'est ennuyeux. Tu ne peux pas dire... que tu es le fils de son lieutenant ? Ou quelque chose comme ça ? Après... Tu peux essayer de séduire les fées, mais c'est risqué, parce qu'après, elles ne vont plus te lâcher. Et tu vas pas t'en sortir avec une chanson, ça non."

-Je vais soigneusement éviter de faire cela...
Il réfléchit, à nouveau.
-Sais-tu de quelle ville venait se prince ? Si par chance c'était Loth Imarhil, je pourrais, sans mentir, dire que je suis en bonnes relations avec l'actuel dirigeant. Mais peut-être les fées connaissent-elles d'autres elfes de la Lorien... Le nom de Wilmarin te dit-il quelque chose ?
Il se frotta le menton.
-Sinon, tant pis, je dirai que je suis le descendant d'un membre de son proche entourage. En croisant les doigts pour que ça passe.

" C'est d'être sûr qui compte !" répondit Lola avec enthousiasme.
Baptiste paraissait peu convaincu.
" Qu'est-ce qu'on risque, si on est découverts ?
— D'être transformés en crapauds ou jetés dans une marmite, quelque chose comme ça." répondit Lola en riant gaiement.
Marius paraissait subitement moins motivé, lui aussi.
" Je plaisante. Juste quelque chose comme... de devoir travailler pour les fées pendant un an et un jour."

Il soupira
-Ton idée est bonne, Lola, mais je crains de ne pouvoir l'appliquer comme il le faudrait. En partie parce que je préfère être honnête, en partie parce que je ne connais pas assez l'histoire du prince : les fées pourraient très facilement me prendre à défaut. Cependant, conduis-nous quand même à la grotte : je verrai s'il y a moyen de s'entendre avec elle. Dans le cas contraire, peut-être trouverons-nous un autre endroit...

La petite fille haussa les épaules avec une grimace puis, sans lâcher Baptiste, désigna une allée qui s'éloignait de la base du Tronc Ecarlate.
" C'est par là."
Il y avait moins de monde, mais le chemin n'était pas pour autant désert. Des échoppes et des tentes jalonnaient le parcours, comme partout autour d'eux. Victor se leva et suivit le tracé d'une racine vers le sol, à la manière d'un équilibriste, bientôt suivi par Baptiste et Lola. Marius se remit debout avec précaution et grimaça une seconde. Titus, lui, ne semblait pas avoir l'intention de se décrocher du barde.

Le barde lui souffla de se cramponner à lui, car il allait avoir besoin de ses mains.
En effet, puisque tout le monde avait le dos tourné, c'était le bon moment pour lancer un sortilège.

Taliesin --> Soins légers --> Marius

Puis, à moins qu'une deuxième incantation ne soit nécessaire pour permettre au gosse de marcher sans trop de mal, il se mettrait en route.

Mais ce ne fut pas nécessaire... Ou plutôt, cela le serait... s'il osait le tenter.
Taliesin lança son sortilège, il y eut une petite brise crépitante, infime, puis Victor éclata de rire tandis que Marius regardait le barde avec stupéfaction. L'elfe réalisa qu'il n'avait pas soigné Marius. Par contre ses mains, et —*pour autant qu'il put en juger sans miroir à disposition*— le reste de sa personne, avaient pris une intéressante couleur verte.
" Ben voilà ! Il suffisait de faire ça ! Pourquoi vous l'avez pas dit plus tôt ?" dit Lola, très sérieuse.

-Tu veux dire, me rendre compte que mes sortilèges ne fonctionnent pas comme ils le devraient et produisent des effets totalement innatendus ? dit-il d'un ton qui se voulait tranquille.
En réalité, tranquille, il ne l'était pas vraiment. S'il ne pouvait même plus compter sur sa magie en cas de problème, la dangerosité de leur séjour ici venait de croître sensiblement... Cela, sans compter qu'avec pareille touche, il serait difficile pour quiconque de le prendre au sérieux.

" Mais tu as l'air d'un leshy, maintenant, c'est parfait. Il faudrait juste que tu mettes un peu de mousse dans tes cheveux... et que tu te grattes parfois un peu. Et les fées te laisseront entrer. Les leshys sont les hôtes naturels de ces bois."
Elle sourit.
" On s'en fiche si ta magie ne fonctionne pas. C'est sans doute à cause des lumières bizarres dans le ciel. Et puis tu n'es pas d'ici."

Un leshy ? Il n'avait jamais entendu parler de ce genre d'êtres...
Enfin, si ça pouvait les aider, tant mieux. Même s'il était bon pour être copieusement moqué par les gosses.
-Bon, en route pour la grotte ! dit-il, souriant.
Il ne s'appesantit pas sur la question des sortilèges. Laquelle était déjà problématique, puisqu'il s'avérait incapable de soigner Marius.

Ils regagnèrent donc le sol et suivirent Lola dans la travée qui menait à la Grotte. Cette fois, ils parvinrent à rester tous ensemble. La petite fille menait Baptiste qui avait fini par se résigner, Marius était remonté sur le dos de Victor, et Titus n'entendait pas descendre des bras de Taliesin. Ils passèrent devant des échoppes qui vendaient des chapeaux, des coquilles d'escargot, des plantules, des poudres en sachet, des bocaux de gelée, des oiseaux en cage, des os, des étoffes sur des rouleaux, des flèches, des cailloux multicolores, des flûtes de toutes les tailles, des parchemins roulés, des peaux de lapin. Ils virent des acrobates, des danseurs, quelques musiciens, un ours avec un homme sur les épaules qui déclamait de la poésie, des tentes dont s'échappait de la musique, des cris, de la lumière, de la fumée. Les enfants paraissaient curieux mais aussi un peu inquiets. Lola les mena à droite, puis à gauche, se pencha pour ramasser de la mousse qu'elle tendit à Taliesin, puis leur désigna la Grotte.
Elle se trouvait au bout d'une allée, entre deux tentes vertes et bleues, sous les racines d'un arbre fortement penché, une sorte de saule couvert de papillons. On n'en voyait que l'entrée, vaste mais pourtant obscure, dont rayonnait une lumière bleue. Il n'y avait personne pour la garder, juste des lichens sur la roche. Une femme d'une grande beauté, mais beaucoup trop mince et beaucoup trop grande en sortit, puis se métamorphosa en libellule et s'envola, filant au-dessus de leurs têtes dans un léger vrombissement.
" Voilà !"

-Eh bien, allons-y, entrons !
Il ne savait pas s'il tenterait de se faire passer pour un leshy. Il en doutait, en réalité : le subterfuge, quoique malin, risquait d'être aussi facilement mis à mal que le mensonge à propos du prince, d'autant que les effets qu'il subissait pouvaient cesser à tout instant.
Enfin, il aviserait en fonction de l'accueil qui leur serait fait...

L'entrée de la grotte donnait sur un escalier de pierre régulier qui descendait d'une dizaine de marche avant de déboucher dans une vaste salle souterraine. Au centre trônait un lac d'eau bleue, responsable de la lumière ambiante. Les racines de l'arbre qui surplombait la grotte traversaient la pièce de part en part, émergeant du plafond pour aller s'enfoncer dans le sol qui paraissait pourtant de pierre. Ces racines servaient de points d'appui à des tables et des niches semblaient creusées dans les parois de pierre, plus d'une centaine sans doute, tout autour. Il y avait peu d'êtres vivants dans la salle, moins d'une dizaine sans doute, et toutes paraissaient, de loin, humanoïdes. Taliesin ne put cependant s'interroger très longtemps car une femme apparut subitement devant lui, levant sans doute un sortilège d'invisibilité. Elle était parfaitement nue, la peau orangée, légèrement translucide. Ses longs cheveux masquaient imparfaitement son anatomie et le barde perçut un frémissement autour de lui, comme les enfants étaient à la fois stupéfaits, choqués et fascinés.
" Bienvenue, elfe, dit la créature.
— C'est pas un elfe, c'est un leshy ! s'insurgea Lola.
— La dernière fois, tu es venue avec un minotaure, si je me souviens bien, remarqua la fée en arquant un sourcil parfait. Il n'avait même pas de sabots."
La petite fille se renfrogna.

Il lui tapota amicalement sur l'épaule.
-Ne lui en veuillez pas trop : elle cherchait uniquement à nous rendre service, dit-il à la fée.
Puis il s'inclina respectueusement.
-Mes respects, madame. Je suis Taliesin. Les enfants et moi-même avons été transportés accidentellement en Féérie, puis conduits ici suite somme toute à un hasard bienvenu. Nous cherchons un endroit où nous installer, le temps de pouvoir visiter le Festival et, surtout, de trouver un moyen de rentrer chez nous. Malheureusement, n'ayant pu me préparer à cette expédition imprévue, je n'ai aucun bien matériel susceptible de payer notre hébergement. Mais peut-être ma qualité de barde me permettrait-elle de pallier à ce dénuement...
Il avait préféré opter pour la franchise et donc oublier le mensonge lié au prince : à son avis, il aurait été très vite éventé.

Mais Lola ne l'entendait pas de cette oreille.
" C'est le cousin du Prince Urthemiel !"
La fée baissa les yeux.
" Urthemiel était un elfe de lune. Celui-ci, je peux dire que, malgré la couleur, c'est un elfe du soleil.
— Mais il est vert !
— Les elfes de lune ne sont pas verts.
— C'est parce que c'est un leshy !
— Non.
— Pfff !"
La fée sourit doucement.
" Je suis désolée, Maître Barde, mais en ces temps de festival, nous n'avons pas besoin des services d'un musicien. Cependant, vous pourrez sans doute trouver des personnes intéressées par des nouvelles de votre Plan. Et à l'extérieur, il y a plusieurs endroits où les conteurs et autres troubadours peuvent se produire. Le répertoire qui concerne les mésaventures et les tares des humains a toujours du succès, surtout s'il est riche en péripéties. Mais vos compagnons pourraient en prendre ombrage."

-Oh, ils ont le sens de l'humour, répondit-il, souriant.
Puis il fronça les sourcils, concentré.
-Admettons que je puisse me produire en certains endroits du festival et qu'on accepte de me rémunérer : que demanderiez-vous, pour accepter de nous loger ? Dans l'immédiat, nous n'aurions guère à vous offrir qu'une coupe et de la confiture. Ce qui, je gage, ne vous conviendrait guère...

" Nous on aime la confiture.
— C'est de la confiture de quoi ?
— Quelle taille fait le pot ?
— Est-ce qu'elle est périmée ?
— Quel pourcentage de sucre par rapport aux fruits ?
— Que vaut son odeur ? Alléchante ? Piquante ? Ensorcelante ?
— Provenance, messire ?"
Autour des pieds de la fée venait de surgir une bande de petits bonshommes, hauts comme deux pommes empilées, vêtus de tuniques, de gros ceinturons et de bonnets multicolores. Ils étaient bien une trentaine, certains jeunes, d'autres vieux, et avaient tous levé leurs yeux vers Taliesin.

-Elle provient de la vallée Fertile, sur Toril. Pour le reste, je ne saurais trop vous dire. Mais je puis vous la montrer...
Il se tourna vers Marius, espérant que celui-ci accepterait de la sortir de son sac.
Si cette confiture pouvait servir de monnaie, ma foi, il n'allait pas s'en plaindre !

Marius descendit prudemment du dos de Victor et s'accroupit près de son sac. Il l'ouvrit et chercha le bocal de confiture orange. Au moment où il sortit le récipient du sac, il en sortit par mégarde quelques cartes à jouer et un morceau de la couverture rouge.
" Oh, mais vous aviez dit ne rien avoir ! s'exclama la fée.
— On veut la confiture ! La confiture !" s'écrièrent les lutins.
Marius jeta un regard incertain vers Taliesin.
" Combien de cartes as-tu ? demanda la fée.
— Sept, je crois.
— C'est bien suffisant pour vous offrir le gîte pendant toute la durée du festival. As-tu des figures ? Un valet ? Un cavalier ?
— J'ai une dame de coupes... et un chevalier d'épées ?"
La fée sourit.
" On vous en donne six piastres rouilles, deux os de griffon et six poils de kelpie ! La confiture !"

-Etant étranger à ce monde, je n'ai aucune idée de la valeur de ces objets ici. Mais je vous fais confiance. dit-il aux petits êtres.
Il releva les yeux, sourit à la fée, puis jeta un regard en direction de Lola : peut-être donnerait-elle son avis quant à ce qu'on leur proposait...
Quoi qu'il en soit, la question du logis semblait réglée ; et il y avait fort à parier que le reste leur permette de se sustenter.
Ne restait plus pour lui qu'à retrouver sa couleur habituelle, et il n'aurait plus aucun souci en tête !

" Ça vaut bien un crâne de cravan en plus !" s'exclama Lola, comme si elle avait deviné ce que le barde avait en tête.
Les lutins tinrent un conciliabule pendant quelques secondes.
" Deux fioles de bave de basilic, pas plus ! dit finalement un lutin au bonnet jaune.
— C'est vendu !
— Où serez-vous ?" demanda le lutin.
La fée parut pensive.
" Allez-vous partager une alcôve ou bien en voulez-vous plusieurs ?"

-Eh bien, s'il était possible d'un obtenir une pouvant tous nous accueillir, ce serait l'idéal...
Il préférait rester avec les enfants : cela les rassurerait. Cela le rassurerait, aussi. Non qu'il craigne pour leur vie mais... Ce plan était étrange et il n'oubliait pas le conseil de dame Mahaut.

" Ils seront dans la Chambre des Agathes, alors, dit la fée aux lutins.
— Nous y viendrons !" rétorquèrent les petites créatures avant de retourner en courant vers l'intérieur de la salle.
La fée revint à Taliesin et aux enfants.
" L'alcôve est au premier niveau. Plus haut serait dangereux pour des êtres dépourvus d'ailes."
Elle se pencha vers Marius.
" Je vais prendre le cavalier d'épées pour deux nuits. Si vous restez davantage, nous verrons. Si vous repartez avant, nous verrons également. Cela te convient-il ?
— D'accord." dit Marius en lui tendant la carte.
L'étrange femme la prit et la fit disparaître quelque part...
" Votre alcôve est sur la dextre, la sixième dans la longueur, deuxième en hauteur. Frappez du poing trois fois sur la paroi pour faire apparaître l'échelle."

-Très bien. Merci.
Il ne partit pas aussitôt, toutefois : puisque la fée pouvait passer pour une manière d'aubergiste et que les aubergistes étaient les bonnes personnes à questionner si l'on cherchait des renseignements, autant en profiter.
-Y a-t-il des règles particulières à respecter, en votre domaine ? Nous ne voudrions pas commettre d'impair par méconnaissance... Par ailleurs, pourriez-vous me dire qui pourrait soigner le pied de Marius, qui a des difficultés à marcher malgré sa grande résistance à la douleur ? Oh, et éventuellement... Qui pourrait me rendre ma couleur ordinaire ?

La fée le dévisagea.
" Votre couleur va s'estomper tôt ou tard. Quant au pied de cet enfant... Un cataplasme est sans doute la meilleure solution. La magie des êtres qui vivent ici n'a pas toujours les effets escomptés sur les gens d'autres races... C'est plus lent mais plus sûr. Je peux vous trouver ça dans mes réserves."
Elle jeta un regard circulaire la salle.
" Quant aux règles... Chaque fée, chaque lutin a ses propres règles... Vous n'arriverez jamais à toutes les retenir. Ce qui vexe l'un peut ravir l'autre et inversement. Soyez poli, c'est suffisant."

-Merci d'avance pour le cataplasme. Et merci aussi pour vos conseils.
Ne voulant pas se montrer trop insistant, il n'allait pas poser davantage de questions et, plutôt, prendre congé.
L'étape suivante consisterait à aller découvrir l'alcôve qui leur avait été attribuée.

Ils atteignirent rapidement l'alcôve qui leur était dévolue et grimpèrent le long de l'échelle de racines qui émergea de la paroi lorsqu'ils la frappèrent trois fois. Il s'agissait d'une sorte de petite grotte, juste assez haute pour qu'ils s'y tiennent debout, éclairées par deux globes de lumière bleutée, dont le sol était recouvert d'une paille fine, en couche épaisse, étonnamment douce et terriblement confortable. Plusieurs niches étaient creusées dans une des parois, et l'une d'entre elles contenait des verres ainsi qu'un cruchon rempli d'un liquide vert transparent. Dans une autre, ils trouvèrent des couvertures. Dans le fond de l'alcôve, un drap tissé dans une étoffe inconnue dissimulait une fosse d'aisance. Les enfants se laissèrent tous tomber dans la paille avec des sourires ravis.

Le barde ne fut pas long à s'assoir, plutôt content de pouvoir se poser un peu.
Depuis l'incident qui les avait propulsés en Féérie, il n'en avait pas vraiment eu l'occasion. Mais ça n'était pas plus mal : car se poser, c'était s'offrir l'occasion de réfléchir, et mieux valait le faire à présent, alors qu'ils avaient commencé à prendre leurs marques et que la situation s'avérait moins périlleuse qu'on n'aurait pu le craindre de prime abord.
-Marius ? A notre retour à Champsdor, rappelle-moi de t'offrir un jeu de cartes, dit-il d'un ton léger.

La Couronne de Cuivre

[Quête] Escapade en Féérie