[Lieu] Le Domaine d'Averlande

[Galathée]

" Il y a quelques maîtres, oui. Un travail toujours éphémère, dit Maurin avec le sourire.
— On les parfume à toutes sortes de choses... Certaines ont, parait-il, des vertus guérisseuses ou aphrodisiaques... ou même... comment dit-on, déjà... hallucinogènes !
— Au départ, tout vient des prêtres. Avec Erhedun, et les différents cultes, il en fallait pour toutes les fonctions, de toutes sortes de formes, de couleurs... C'est seulement ensuite qu'une tradition plus laïque s'est développée... Nous avons quelques grosses fabriques et à côté de ça, des artisans plus modestes, qui font uniquement des produits sur commande... Mais certains temples ont leur fournisseur officiel, qui ne produit que pour eux. Malgré l'avènement des lampes à huile, et la possibilité pour les clercs de créer des torches magiques, leur besoin en bougies n'a jamais décru... Si vous avez le temps, ça vaut le coup d'aller visiter un atelier. Vous pourriez ramener des souvenirs... quand vous rentrez chez vous. C'est plus original qu'un pot de miel."

[Taliesin]

Mais c'est moins bon à manger, songea-t-il sans oser le verbaliser, ne sachant comment son interlocuteur prendrait la plaisanterie.
-Si j'en ai l'occasion, je ne manquerai pas de suivre votre conseil, répondit-il plutôt. Lorsque je découvre un lieu, j'aime bien m'intéresser à ses spécificités. Certes, déformation professionnelle oblige, c'est sur le folklore et les sites remarquables que j'ai naturellement tendance à me pencher en premier. Mais je ne me limite pa sà cela : ce serait un peu dommage.

[Galathée]

" Rien qu'avec le folklore et les sites remarquables, vous en avez pour des années, dit Elsa avec un calme sourire. Nous avons quelques érudits locaux, généralement financés par le Temple de Milil ou celui d'Oghma, qui y travaillent depuis des lustres... Georgina pourrait vous en présenter l'un ou l'autre, si vous êtes intéressé.
— Si vous aimez les récits effrayants, mais sans virer dans le sanguinolent comme notre ami Elstephann, il y a effectivement une série de légendes du crû qui pourraient renforcer votre répertoire.
— Toutes les histoires sur le Gurthal, déjà.
— Le Gurthal ? intervint Baptiste.
— C'est la personnification de la mort, dans le folklore de la région."

[Taliesin]

Ah, voilà : il le savait bien, que la région devait être riche en légendes effrayantes !
-Je serais intéressé d'entendre quelques-unes de ces histoires. Néanmoins, je ne voudrais pas que l'atmosphère en pâtisse, ni vous obliger à raconter ou à écouter des choses que vous connaissez par cœur...
Sans compter que les occasions ne manqueraient sans doute pas de satisfaire sa curiosité à ce sujet.

[Galathée]

" Ce n'est jamais une bonne idée de raconter des histoires du Gurthal le soir, par temps d'orage, dit Elsa avec un sourire entendu. Cela attire son attention.
— Superstition ! s'exclama Elstephann Haran en s'asseyant à nouveau parmi eux.
— Vous n'avez de respect pour rien, dit Ancolie Saugeverte, qui le suivait.
— Ce n'est pas vrai. Mais le Gurthal... C'est un conte de bonne femme.
— Elstephann, je vous en prie...
— D'accord, d'accord, je ne dis rien. Nous parlerons donc du Gurthal sous le soleil, histoire de nous en prémunir."
Son expression ironique indiquait toute la foi qu'il prêtait à la légende.

[Taliesin]

-Cela me va très bien, fit-il, conciliant.
Taliesin n'était pas du genre superstitieux. Mais il n'était pas du genre, non plus, à provoquer ou à rire ouvertement des croyances d'autrui. D'autant qu'il savait que nombre de légendes contenaient une part de vérité. Etait-ce si étonnant, en ce bas-monde où rien n'était vraiment impossible ? Alors un peu de prudence, cela ne pouvait pas faire de mal.

[Galathée]

La soirée se poursuivit sans événements notables. Compte tenu du temps au dehors et du parcours que chacun devait effectuer pour rentrer chez lui, tous les invités restaient dormir au manoir — dans l'aile qui le permettait, l'autre étant condamnée depuis plusieurs années. Au dehors, on entendait le tonnerre rouler et de temps en temps, un éclair se dessinait au travers des rideaux pourtant épais. Les quelques fois où Taliesin jeta un oeil à l'extérieur, il vit un rideau de pluie serré et, plus loin, les ténèbres. Personne, parmi les locaux, ne semblait s'en émouvoir. Ancolie lui signala d'ailleurs que tout serait sec dès qu'il y aurait deux doigts de soleil : le sol absorbait l'eau comme une éponge, et la recrachait dans les nombreuses rivières qui truffaient la région. Haran refusa de dire sur quoi il travaillait en ce moment, Elsa n'avait pas envie de jouer et personne n'insista. La poétesse semblait plus désireuse de déclamer quelques vers, mais on ne lui proposa pas (une garantie de plomber l'ambiance, d'après la halfeline). Ils bavardèrent par contre un moment des élections prochaines dans le bourg et Taliesin apprit que le beau-père de Maurin, un notable du coin, était plus ou moins garanti d'être élu au conseil. Le jeune seigneur des lieux n'en parut pas particulièrement ravi mais ne fit absolument aucune critique à son égard.
La nuit s'allongeait, les enfants paraissaient bien réveillés, trop, en fait, signe qu'ils étaient en réalité épuisés. Victor commençait à raconter n'importe quoi et à parler de plus en plus fort. Baptiste avait les yeux écarquillés et un sourire un peu dément, comme s'il avait été ensorcelé.
" Si vous le désirez, Ginevra peut raccompagner les enfants." proposa Maurin à Taliesin.

[Taliesin]

L'elfe acquiesça.
-Je crois en effet qu'il est grand temps qu'ils aillent au lit. Mais je vais leur demander s'ils préfèrent que je les accompagne : je doute qu'ils le jugent nécessaire mais sait-on jamais...
Après tout, il s'agissait d'un endroit totalement nouveau, pour eux. Et inquiétant, par certain aspects, surtout avec ce temps...
En tout cas, la perspective d'emprunter à nouveau le souterrain ferait probablement assez plaisir à Victor pour qu'il ne râle pas trop.

[Galathée]

Baptiste était fatigué mais Victor protesta lorsqu'on lui signala qu'il était l'heure d'aller se coucher. Ce n'est que lorsqu'il réalisa que son début d'esclandre était observé par tous les adultes présents qu'il céda en maugréant. Ils acceptèrent d'aller se coucher sans Taliesin, mais Baptiste força Victor à promettre qu'il serait sage et Taliesin qu'il ne rentrerait pas trop tard. Ils saluèrent ensuite la petite assemblée, Miranda en profita pour prendre la poudre d'escampette, elle aussi, et Ginevra escorta les deux enfants vers le souterrain. Vu le temps au dehors, il aurait été assez audacieux de tenter une sortie. Dès que la porte se fut refermée, Haran se tourna vers Maurin.
" Enfin ! C'est l'heure de l'alcool et du tabac !"
Le seigneur des lieux eut une grimace mais fit signe à son majordome et quelques minutes plus tard, celui-ci apportait le nécessaire.
" Vous qui êtes un voyageur, Taliesin, est-ce que vous avez déjà goûté du Moxicotoacoatl ? Ou un truc du genre ?
— Moxacotacoatl.
— C'est ce que j'ai dit ! Un tord boyaux maztican. Ils y mettent une petite araignée confite. C'est absolument... détestablement bon."

[Taliesin]

-Je vous crois sur parole, car je dois avouer n'avoir jamais goûté cette boisson.
Il sourit.
-Mais j'avoue également ne rien avoir contre l'idée de la découvrir, au contraire.
Le coup de l'araigné... Disons qu'il y avait plus ragoûtant. Toutefois, il avait entendu parler de pratiques de ce genre et avait même bu une ou deux liqueurs fabriquées avec des procédés approchants - et dont le goût, ma foi, ne lui avait pas déplu.

[Galathée]

Maurin se leva lui-même pour aller chercher le breuvage en question dans un buffet voisin. C'était une bouteille en verre dépoli, et on voyait clairement, à travers, la silhouette minuscule et sombre d'une petite araignée. Les halfelins déclinèrent et se contentèrent d'une eau-de-vie plus classique, mais les autres en prirent tous. Pendant le service, l'araignée glissa dans l'une des coupes.
" Haha ! s'exclama joyeusement Haran. Qui veut l'araignée ?"
Elsa eut une grimace.
" Ce n'est pas censé porter malheur, de la boire ? demanda-t-elle.
— Je crois que c'est une rumeur qui est liée à un décès, dit Maurin. Il faut la mâcher et quelqu'un a essayé de l'avaler toute ronde. Il s'est étouffé dessus.
— Qui osera relever le défi ! Ou alors on tire à la courte-paille ?"

[Taliesin]

-Je...
Il se racla la gorge.
-Je n'ai rien contre les expériences culinaires nouvelles, vraiment. Mais voilà, comme vous devez le savoir, les elfes sont strictement végétariens : nous ne mangeons que de la salade, des feuilles, ce genre de choses. Par conséquent, je ne puis participer à ce défi sous peine d'enfreindre un interdit, un tabou ancestral.
Bien sûr, tout le monde l'ayant vu manger de la viande au cours du repas, le sérieux de sa déclaration était d'emblée démenti. Mais justement, c'était plus drôle ainsi.

[Galathée]

" Les elfes sont pompettes au premier verre, aussi, non ? Vous avez bu combien de vin, jusqu'ici, exactement ? demanda Haran avec un sourire retors.
— Est-ce que c'est prudent ? Il a peut-être l'alcool triste... dit Elsa.
— Mais est-ce que vous êtes majeur, en fait ? Parce qu'on n'est jamais vraiment sûr, avec les elfes, non plus. Peut-être qu'on devrait arrêter de vous faire boire tout court... Juste de l'eau. Et puis, il est passé la minuit, déjà... Est-ce bien sérieux ?"

[Taliesin]

Il sourit.
-Bah, qu'importe : comme il n'y a pas d'elfes adultes aux environs, et comme je sais pouvoir compter sur vous pour ne pas aller en chercher afin de tout leur raconter, je crois pouvoir en profite...
Au moins pourraient-ils constater que, contrairement à nombre de ses congénères, il n'était pas du genre à se prendre trop au sérieux.

[Galathée]

" Vous sous-estimez le sens moral des gens d'ici, dit Haran. Nous ne pourrions jamais cautionner d'avoir enivré un jeune invité de passage. Ce serait absolument... abject de notre part."
Elsa croisa les bras.
" Avec ça, l'araignée refroidit, remarqua Elsa.
— Je vais le faire, intervint Maurin. J'ai l'habitude."
Il examina un moment les coupes et choisit celle où se trouvait la bestiole.
" Je vous déconseille de faire cul sec, ça arrache."

[Taliesin]

Il hocha la tête.
-Ne vous en faites pas, je vais être raisonnable. En tout cas, j'essaierai.
Pareille boisson se buvait par petites gorgées, non par grandes lampées. A moins d'être téméraire et de n'avoir aucune envie d'en percevoir le goût subtil, au-delà de la brûlure de l'alcool...
Sa coupe en main, il jeta un regard au sieur d'Averlande. Il espérait qu'ingurgiter l'araignée n'était pas chose trop désagréable et qu'il ne le faisait pas par pur respect de la tradition...

[Galathée]

Mais Maurin avait avalé la créature sans montrer de signes d'inconfort, alors qu'Elsa et Georgina l'observaient, l'une goguenarde, l'autre d'un air pénétré. L'alcool au nom imprononçable était effectivement très corsé, avec une touche exotique et un peu salée en fin de gorgée. Haran l'apprécia en silence — pour une fois — tandis que la conversation repartit sur une histoire de maraudeurs qu'on avait aperçus autour d'Athrey récemment, et qui étaient, selon l'opinion en vogue, des espions du hameau voisin de Dyfed, qui cherchait à lancer une industrie de cire concurrentielle.
" Ils ont des abeilles géantes qu'ils ont importé de je ne sais où, disait Bernard.
— Elles produisent beaucoup plus que les nôtres, mais le miel est infect, ajouta sa femme.
— J'ai entendu dire qu'elles ne supportaient pas la température." intervint Elsa.

[Taliesin]

Voilà qui ne lui semblait guère étonnant : les insectes géants vivant sous des climats particulièrement chauds, celui de cette région ne devait pas exactement leur convenir. Et ce n'était pas une mauvaise chose car, pour autant qu'il sache, l'introduction d'espèces étrangères pouvait amener des déséquilibres parmi la faune et la flore. Du moins était-ce ce dont il se souvenait d'anciennes conversations avec des druides et des rôdeurs. Il lui semblait même que Galathée lui en avait déjà parlé...

[Galathée]

" Des attaques d'insectes géants, voilà qui ferait un bon sujet pour un roman d'épouvante, remarqua Haran en aparté, tandis que les autres continuaient à bavarder. Grosses abeilles, gros dards, immanquablement. Appétits féroces. Cela dit, je dois dire que je suis davantage intéressé par des sujets plus... locaux."
Il jeta un regard en coin à Taliesin.
" Comme la dictature luménienne, par exemple. Il y a là matière aussi."

[Taliesin]

Forcément, cette période devait l'intriguer...
-Sans doute acquiesça-t-il. Vous devriez faire un voyage à la capitale : je suis certain que vous trouverez des gens prêts à vous raconter ce qui s'est passé. Moi... En toute honnêteté, j'en serais bien incapable, j'ayant pratiquement rien vu.
Et pour cause : il avait passé l'essentiel de la dictature à croupir au fond d'une geôle.

[Galathée]

" J'ai déjà lu un bouquin ou l'autre, je dois dire. Des récits intéressants. Pleins de promesse. Mais c'est vrai que je devrais me déplacer jusqu'à la capitale. Je suis censé le faire, au printemps prochain, pour une tournée promotionnelle. Mais je n'adore pas voyager. Et puis avec l'automne et l'hiver qui se profilent, j'ai bien l'intention d'écrire, d'écrire et d'écrire encore."
Il dévisagea Taliesin.
" Vous avez connu Morféa, non ? Il parait qu'il avait l'air... plutôt normal, au départ. Avant... avant qu'il ne révèle son vrai visage."

[Taliesin]

Décidément, Haran avait le chic pour mettre les pieds dans le plat, pour aborder les sujets douloureux. Heureusement, de l'eau avait coulé sous les ponts, si bien qu'il pouvait en parler avec un peu plus de détachement qu'auparavant. Et même si cela l'ennuyait d'évoquer pareils sujets en présence du père de Baptiste, car ils n'étaient pas à son avantage, loin s'en fallait, il devait être réaliste : l'écrivain l'avait plus que probablement informé de tout ce qu'il y avait à savoir.
-Nwalk cachait bien son jeu, c'est certain. Mais de là à le trouver normal... Il était charismatique, doué et savait se rendre utile : les insurgés lui doivent certaines de leurs victoires, que ce soit à Melandis ou lors de leur périple à travers Dorrandin. Ses qualités et son dévouement lui ont permis de dissimuler sa vraie nature tout en servant ses plans.

[Galathée]

Mais Taliesin ne devait pas se soucier de Maurin dans l'immédiat : son aparté avec Haran n'était suivi par personne. Le reste du groupe discutait toujours de Dyfed et de ses prétendues abeilles géantes.
" Vous n'avez jamais songé à coucher tout ça par écrit ? Je devine que ce n'est pas un épisode des plus agréables, mais vous devez être un des rares témoins de l'époque qui a précédé le coup d'état capable d'en rendre toutes les subtilités... Pour la postérité, ce serait quelque chose d'utile. Pas seulement pour les écrivains de fiction qui se cherchent à se documenter."

[Taliesin]

-J'imagine que cela pourrait être utile, oui. Mais les événements sont encore si récents, les blessures encore si douloureuses que mes écrits pourraient ne pas être très bien accueillis... Il me semble donc préférable pour tout le monde d'attendre que du temps ait passé avant d'envisager une telle démarche.
Il n'avait pas envie de s'attirer les foudres des autorités luméniennes : sa famille et lui avaient bien mérité un peu de tranquillité.

[Galathée]

" Je comprends." dit Haran, avec sans doute une légère déception.
Il reprit un peu de son alcool.
" De toute façon, ce n'est pas comme si on manquait de matière, dans ces îles. Il y a toujours bien quelque chose pour mal tourner. Et puis quand il n'y a rien ici, il y a Mélandis, et comme personne n'y est jamais allé — à part vous, bien sûr — la licence artistique est totale !"
Il rit à moitié pour lui-même.
" Je plaisante. J'ai des référents, évidemment, quand je place une intrigue à Mélandis. Mais comme je le disais plus tôt, c'est moins efficace. Ça devient du roman exotique... C'est moins percutant."

[Taliesin]

Il acquiesça.
-Oui : rien n'est plus marquant que l'horreur surgissant au milieu du quotidien, dans des lieux proches sinon familiers.
Taliesin parlait d'expérience.
Cet enlèvement sur la route reliant la ferme Desmoulins à Luménis... Un des pires moments de sa vie.

[Galathée]

" Mais donc, Luménis est devenue incontournable. Après, les gens des campagnes ont déjà une vision de la capitale complètement déformée... et la partie de mes lecteurs qui en vient risquerait de me reprocher des inexactitudes..."
Il haussa les épaules.
" Antelucas est un endroit intéressant, aussi, pour y placer une intrigue."
Il plissa les yeux.
" Et vous ? Est-ce que vous écrivez ? Composez ? Ou bien vous êtes davantage un... interprète ? Je dois dire que je connais un peu votre chapeau... politique et aventurier, mais pas du tout l'artiste."

[Taliesin]

-Honnêtement, il n'y a guère eu de place pour l'artiste, ces dernières années : ma vie a malheureusement été par trop mouvementée et je ne me suis pas encore relancé, à ce niveau. Mais auparavant, j'étais un barde à part entière, jouant un peu partout sur Féérune. Des interprétations, la plupart du temps, quitte à y apporter quelques petites touches personnelles. Mais je composais aussi, malgré tout, et il m'arrivait de proposer le résultat au public. Çà a été le cas, notamment, lors du festival qui s'est tenu à Luménis un an peut-être avant l'arrivée de Nwalk.

[Galathée]

Haran acquiesça.
" Vous avez le temps, de toute façon, en tant qu'elfe. Même si vous vous y remettez dans cent ans, vous aurez encore largement le temps de laisser votre empreinte dans la culture hélonnien ou même de Toril."
Il pinça les lèvres.
" Même si, connaissant cette île, et votre parcours personnel, je vous conseillerais d'exploiter chaque petite respiration. On ne sait jamais ce qui va arriver demain."

[Taliesin]

Il acquiesça.
-Vous avez raison et, dans l'absolu, il faudrait que je le fasse. Mais pour l'heure, je mets à profit ces moments d'une autre manière : ce sont des occasions de respirer, de profiter de la présence de mes proches...
Il sourit.
-Mais bon, j'ai récemment accepté des tâches qui ne sont pas totalement hors de la sphère bardique, comme l'étude de ruines ou la traduction de textes anciens. J'imagine donc que, d'ici peu, je relancerai également les aspects plus artistiques.