La Couronne de Cuivre

- Oui, les hérauts sont là pour ça. On fera passer une missive à la guildes des gardiens des arcanes, ils sont les premiers intéressés. De plus la guilde étant en perte de vitesse, ce genre de manifestation pourrait aider à la redresser. La garde pourra sans doute prêter un de ses vaisseaux pour le transport. Pour le reste, les marchands vont se bousculer pour avoir le droit de gérer le transport des citoyens désireux de faire le voyage, cet aspect là ne sera donc pas un problème, il devrait y avoir du monde, même si le trajet est assez long.

Décidément, tout se présentait pour le mieux. Il ne lui restait qu'à envoyer un rapport à Lumenis pour en informer les dirigeants.

Fort bien, il me semble que l'essentiel des questions sont réglées. Je me charge de mon côté d'organiser votre accueil ainsi que celui de votre délégation sur Hélonna. Je suis certaine que les Haut-Conseillers seront ravis de l'accueil que vous avez réservé à leur proposition. En attendant, je vous propose de boire aux bonnes relations de nos deux villes et au succès du festival.

On pouvait difficilement proposer à des manostiens de lever le coude sans éveiller un écho franchement positif. La réunion s'acheva donc dans la bonne humeur, rendez-vous étant pris pour le jour du départ.

HRP: je me suis chargée de l'annonce au port.

En provenance des quais:
http://www.baldursgateworld.fr/lacouron ... post188360

La traversée de Manost s'était faite sans encombre, si l'on excepte les badauds et curieux qui avaient eu une singulière propension à occuper la chaussée. En règle générale, ils avaient le bon goût de s'écarter devant le cortège, en citadins habitués à voir déambuler les patrouilles, escortes, délégations: les dirigeants manostiens n'étaient pas du genre à demeurer cloîtrés dans leurs palais.

Il avait fallu emprunter quelques rues larges, dont la principale remontait directement du port au grand Temple de Helm. Sans s'arrêter sur la place du temple, ils avaient alors pris une venelle plus étroite qui, sur leur gauche, menait à la citadelle fortifiée dite de la Lame d'Argent. Quand on en avait franchi les remparts, on pouvait circuler dans un espace à accès restreint, partant beaucoup plus calme. Le fort – prison et garnison – dominait la citadelle, mais les murs de celle-ci abritaient aussi le quartier des ambassades, fait de rues larges et ombragées. L'ambassade de Lumenis se voyait de loin, même si elle avait manifestement souffert d'un manque d'entretien.

Lothringen laissa là le nouvel ambassadeur de Lumenis, en lui proposant de passer au Palais des murmures une fois qu'il se serait reposé.

Sur le perron de l'Ambassade, se tenait une poignée d'individus. Normalement, un personnel fourni y demeurait en permanence, mais les troubles récents à Luménis avaient empêché l'acheminement de la paye, et certains avaient pris le large. Ne demeuraient plus que les plus loyaux, ou ceux trouvant déjà pas mal d'avoir un toit sur leur tête et peu désireux d'en chercher un autre. Douze personnes, en tout : un portier nain, une cuisinière et son mitron de fils, le maître des écuries (son époux) et un palefrenier - son petit neveu par alliance -, une chambrière, cinq gardes et le chapelain lathandrite. Sans parler d'un vieux chat paresseux et d'un hamster dont plus personne ne savait à qui il appartenait.
Grégoire salua chaleureusement la petite assemblée et se laissa embarquer pour une visite des lieux. Les derniers habitants présents avaient fait leur possible pour les entretenir, mais nombre de pièces étaient inutilisées et recouvertes d'une imposante couche de poussière. Qu'importe : cet endroit allait revivre sous peu.
Les appartements de l'ambassadeur, eux, étaient soigneusement nettoyés. Les draps du lit étaient frais, les pièces aérées, et un grand feu ronflait dans la cheminée. Grégoire se fit monter de l'eau chaude, se rafraichit, puis, après un petit en-cas, redescendit accueillir le reste de son monde.
Il fallut toute la journée pour remettre en état le bâtiment, trouver une place à chacun et déballer les bagages. Mais, au soir, tout était en place, et Grégoire put se coucher serein. Le lendemain, en milieu de matinée, il irait au Palais des Murmures rendre visite au Conseiller Lothringen. Ce serait la première véritable prise de contact. S'il savait ce qu'il devait dire, il n'avait aucun moyen de présumer des réactions du semi-drow... Bah, il ne s'en faisait pas trop : s'il avait appris quelque chose au cours de l'année écoulée, c'était à profiter du sommeil quand il en avait l'occasion,...

De retour du Palais des Murmures où il s'était entretenu avec le Conseiller Lothringen, Grégoire d'Estremont trouva le festin auquel il s'attendait; Il n'avait rien contre un bon repas, et, de plus, ce moment était extrêmement important. Leur ambassade était une cellule isolée, un petit bout de Luménis perdu au milieu de la Cité Bénie. En plus de la solidarité qui se nouait naturellement entre les exilés, Il savait devoir compter sur la loyauté et le soutien de chaque membre du personnel, sous peine de voir des informations filtrer sur ce qu'il s'y déroulait, s'y disait. Il ne se sentait pas vraiment en milieu hostile, à Manost. Mais il connaissait trop bien l'importance de préserver ses secrets...
Ce petit banquet improvisé était donc l'occasion de tisser des liens, de se faire connaître, reconnaître.
A la surprise de l'assistance, il exigea que tous, serviteurs y compris, prennent place à la grande table. On apporterait même de belles parts aux hommes de faction. L'ambassadeur n'était pas amateur du décorum, ni des hiérarchies horriblement figées et formelles : il n'oubliait pas d'où il venait et ne se voyait pas jouer les petits seigneurs festoyant seul sous le regards d'un personnel intimidé. Il voulait que leur petit groupe forme une véritable maisonnée, solidaire... et désirait remercier ceux qui étaient restés ici malgré la vacance du pouvoir. Que ce soit par manque d'autres possibilité ou par pure loyauté, ils étaient demeurés à l'ambassade sans recevoir la moindre paye. Ni la moindre information sur ce qui se passait dans leur cité. Ce n'était pas rien.
Le festin se prolongea près de deux heures, joyeux, chaleureux. Puis chacun s'en fut vaquer à ses occupations; Il y avait encore beaucoup à faire pour redonner au lieu son lustre d'antan. Grégoire, lui, consulterait les registres, les documents qui étaient demeurés dans l'appartement de ses prédécesseurs. Ouvrirait le coffre secret dont Théobald Longuehune lui avait appris l'existence. Il en aurait pour deux ou trois bon jours de lecture. Après, il pourrait songer à ses premières expédition en ville. Au marché, notamment, histoire d'y rencontrer quelques marchands.

De retour du marché, Grégoire s'accorda un solide repas puis s'enferma dans son bureau pour prendre des notes et consulter quelques registres. Il rédigea son premier rapport pour les autorités luméniennes, puis établit un mémorandum destiné à lui servir lors des négociations qu'il entreprendrait bientôt avec Lothringen. D'autres tâches administratives l'occupèrent jusqu'à tard dans la soirée, et il gagna sa chambre avec l'impression d'avoir un peu avancé.
Le lendemain, en milieu de matinée, il quitta à nouveau les locaux de l'ambassade pour rejoindre le très proche Palais des Murmures, espérant que le conseiller à la diplomatie serait disponible pour le recevoir et discuter avec lui.

Un prêtre de Helm, reconnaissable au Gantelet et à l'Oeil sans sommeil qui ornaient ostensiblement son tabard, se présenta de bon matin devant les sentinelles du bâtiment, porteur d'un message, disait-il, destiné au nouvel ambassadeur. Comme il lui était répondu que le commandant ne pouvait encore recevoir compte tenu de l'heure matinale, il déposa un pli cacheté aux bons soins des soldats luméniens.

Le sceau représentait le symbole de Helm, mais il ne correspondait pas tout à fait à celui de Manost, qui comportait de plus une représentation de la cité en arrière-plan. Celui qui ouvrirait la lettre pourrait y lire les mots suivants, calligraphiés avec soin :

"Messire,

je vous convie par cette missive à assister à la cérémonie d'élection du nouveau grand-prêtre de Helm de Manost, qui commencera demain au temple au coucher du soleil. L'invitation pourra vous sembler étrange et un peu tardive, compte tenu de la volonté d'indépendance si souvent affirmée par notre culte, mais je vous prierai de bien vouloir d'abord me lire jusqu'au bout.

Comme vous le savez peut-être, l'Eglise helmite se trouve privée de grand-prêtre depuis le tragique assassinat d'Alréac Poingvaillant. En temps ordinaire, l'élection de son successeur se fait à huis clos, par une assemblée comprenant l'ensemble des clercs helmites de la ville. Pour diverses raisons, nous nous voyons contraints de nous organiser différemment : dès lors, il devient nécessaire à nos yeux que plusieurs témoins soient à même de garantir la légitimité du nouveau grand prêtre au lendemain de son investiture. Vous avez été choisi en raison de la présence d'un important culte helmite sur l'île d'Helonna : nous comptons sur vous pour rapporter fidèlement à nos coreligionnaires comment nous avons procédé.

Si vous souhaitez en savoir davantage, ce que je pourrais comprendre au vu des détours que je viens de prendre, je me ferai un plaisir et un devoir de vous recevoir au siège de l'Ordre afin de vous expliquer le reste de vive voix.

Au nom du Vigilant,

Guiguemar d'Aulfray, Haut-prélat de l'Ordre du Cœur Radieux."

Grégoire, perplexe, relut la lettre à deux reprises.
On lui avait porté le pli alors qu'il achevait de consulter les missives reçues le matin même de Luménis, via un bateau de commerce. Il avait terminé de prendre connaissances des informations qu'on lui transmettait, de prendre des notes, avant d'enfin briser le cachet de cire.
Et il ne savait que penser, à présent.
Bien sûr, il était informé que le culte helmite était décapité. Qu'un conclave devrait se tenir, tôt ou tard. Mais il n'avait jamais imaginé y être convié. Ni devoir jouer le rôle de garant... Il y avait effectivement une importante communauté helmite à Luménis. Mais c'était le cas de bien des cités de Dorrandin ou d'Hélonna. Il pouvait aussi comprendre que son statut de diplomate étranger puisse lui conférer, aux yeux des Manostiens, une certaine objectivité, une certaine impartialité, puisqu'il n'avait pas d'intérêt personnel dans les affaires internes de leur cité...
Mais pourquoi ce soudain besoin d'ouvrir le conclave aux regards extérieurs ? Pourquoi devait-il absolument y avoir des témoins à l'élection du grand-prêtre ? Cela fleurait bon les intrigues, les complots, les dissensions. Et Grégoire avait rien moins qu'envie d'être utilisé comme un pion dans des manigances dont il ne savait rien.
Une chose était certaine : il devait se montrer prudent, réfléchir, peser le pour et le contre. Il irait rencontrer son correspondant au Siège de l'Ordre, oui, pour en savoir plus. Puis, il irait en toucher un mot au conseiller Lothringen. Toujours par souci de transparence, d'honnêteté, pour qu'on ne puisse pas l'accuser de se mêler des affaires de Manost. Il représentait les intérêts luméniens, ce qui lui importait, c'était que de bonnes relations se rétablissent entre les deux états. il ne devait rien faire qui puisse entraver la marche des accords qui, epu à peu, se dessinaient.

Le gouverneur Guiguemar d'Aulfray avait certainement de nombreuses qualités pour avoir été désigné par le conseiller manostien. Cependant, au cours des derniers mois et malgré de nombreuses tentatives d'approche, l'ambassadeur luménien à Manost avait bien du mal à mener des négociations constructives avec le principal représentant de l'autorité manostienne resté à la capitale pendant le conflit.

Certes les choses avaient bien progressé depuis son arrivée quelques mois plus tôt, notamment grâce à quelques accords commerciaux dans le domaine des tissus de qualité - plutôt officieux mais mutuellement profitables. Un premier pas... Mais la guerre était passée par là : si Grégoire avait un temps espéré que la participation de renforts luméniens d'importance puisse contribuer à renforcer les liens entre les deux états il avait été plutôt déçu. La tension ambiante était palpable et il ne fallait pas être grand sage pour comprendre que d'aucuns voyaient d'un mauvais œil cette arrivée massive de soldats étrangers. Qu'ils le vivent comme un affront à leur fierté ou un danger bien plus concret de voir s'immiscer de nouveaux intrigants, à tort ou à raison.

Les dernières semaines avaient donc été particulièrement mornes et l'annonce d'une arrivée inattendue avait un temps rendu le sourire à Grégoire d'Estremont. Il avait aussitôt rédigé une missive à l'intention du capitaine Lachance, de la caraque La Surprise pour annoncer sa visite si l'état du navire le permettait.

La Couronne de Cuivre

[Bâtiment] Ambassade de Lumenis

Rp: Un sac de noeuds

RP : Un sac de noeuds

RP : Un sac de noeuds

RP : Un sac de noeuds

Rp: Un sac de noeuds

RP : Un sac de noeuds