[Commerce] La constellation des arcanes

[Kasumi]

Quête : le Festival de Cojum

Calawen avait pu toucher le vieillard mais, ce faisant, une image fugitive s’était imposée à elle : l’intérieur d’une pièce en pierres de tailles. Elle était meublée par un petit lit recouvert d’une couverture en laine blanche.

L’espace de cet instant, presqu’un souffle, elle avait entendu le chant d’oiseaux rieurs mêlé aux toussotements du vieil homme sur lequel elle était penchée dans sa vision comme elle l’était aussi dans sa boutique.

Sentant le pouls faible et irrégulier du vieillard ainsi que sa respiration pendant cet instant, elle se rendit compte, quand elle revint à la réalité présente, que tout signe de vie avait disparu du corps du vieillard et que le sang qui s’écoulait ne tâchait ni le sol ni sa propre main.

La couverture qu’elle avait obligeamment posée sur le corps frêle du vieillard s’effondra soudain sur le sol passant à travers lui. Seul restait son corps recroquevillé mais visiblement apaisé s’il l’on pouvait en croire l’expression plus sereine de son visage. Le vieillard souffla d’une voix encore enrouée :

– Mon remède, ma petite, trouve le guérisseur… Puis il sembla s’endormir paisiblement.

[Kasumi]

Quête : le Festival de Cojum

A peine quelques minutes plus tard, Calawen franchissait la porte de sa boutique en compagnie du prêtre de Helm. Le vieillard avait pris une position fœtale mais se releva à l’approche de Calawen. Il ne sembla pas la remarquer cependant :

– Où sont passés Clara et Albert ? Je parie qu’ils se sont encore arrêtés en chemin à discuter avec le guérisseur et ce charlatan de diseuse de bonne aventure !

Le prêtre s’avança dans la pièce dépassant l’ensorceleuse qui était restée sur le pas de la porte, étonnée de voir le moribond debout sans plus aucun signe apparent de sa crise :

– Très bien, ne restez pas là, menez-moi à lui ! Se retournant, il nota de l’incompréhension sur le visage de la tenancière et, peut être, un brin de colère et d‘agacement :

– C’est cet homme devant vous mais il était allongé quand je suis partie…

– De quel homme parlez-vous ? Est-ce une plaisanterie ou bien ?

Avant que Calawen n’ait pu répondre au prêtre, le vieillard se dirigea vers la porte et la franchit sans un bruit la laissant ouverte… Mais au lieu de s’en aller, il se retourna vers l’elfe, un regard implorant figé sur son visage. Il resta là sans bouger, le vent qui soufflait dans la rue n’ayant aucun effet sur lui ou ses vêtements.

[Calawen]

Quête : le Festival de Cojum

L'homme se relevait comme si de rien n'était ! Comment pouvait-il sortir d'une crise si violente sans avoir au moins le tournis ? Etait-il vraiment humain ? Une chose était sûre, il était toujours aussi tocqué que lorsqu'elle l'avait quitté. Et maintenant il l'attendait dehors, prostré au milieu de la chaussée.

- Je suis navrée de vous avoir dérangé pour rien. Tenez prenez ceci en dédomagement..
Elle lui versa quelques pièces.
- Ce n'est rien, vous ne pouviez pas prévoir ce qui c'est produit. Je vous laisse, j'ai affaire.
- Un instant. Connaissez-vous la prêtresse Samirah ? C'est une helmite, tout comme vous.
- Oh oui oui, parfaitement. Pourquoi cette question ?
- Parce que j'aimerai qu'elle vienne ici. Elle me remplacera si je dois m'absenter. Faites vite, j'ai le sentiment que quelque chose se trame sous mon nez. Maintenant je me sauve.

L'elfe rejoignit le vieillard. Elle était sérieusement agacée par tout ce remue ménage qui n'avait aucun sens.
- Et maintenant ? Allez-vous me dire qui vous êtes ? Comment avez-vous fait pour vous remettre si vite de votre crise ?

[Kasumi]

Quête : le Festival de Cojum

L’étrange vieil homme adressa à Calawen un sourire radieux, presque rieur. Il la surprit en répondant quelque chose de presque cohérent à son interrogation :

– Tu es si bonne avec moi ma petite, merci d’être allée voir ton ami guérisseur, le remède me fait du bien. Je t’avais bien dit de ne pas t’inquiéter. Une fois la fête venue, nous n’y penserons même plus.

Maintenant que l’ensorceleuse l’avait rejoint dans la rue, le vieillard s’éloigna de la boutique, Calawen marchant à ses côtés. Une fois arrivée au bout de la rue, cette dernière hésita cependant. Peut être valait-il mieux attendre l’arrivée de Samirah. Cette dernière pourrait l’aider à éclaircir le mystère ou tout du moins tenir la boutique le temps que l’inconnu se fasse plus éloquent. Mais ce dernier avait déjà pris quelques mètres d’avance.

– Hé attendez-moi !! C’est la moindre des choses si vous n’êtes pas capable de répondre à mes questions !

Comme s’il ressentait l’hésitation de l’elfe, le vieillard se campa au milieu de la rue quand une charrette lancée à vive allure déboula sans que son conducteur ne semble l’avoir remarqué…

[Calawen]

Quête : le Festival de Cojum

Toujours des énigmes, encore des énigmes. Résolue à attendre l'arrivée de Samirah, Calawen resta sur le pas de porte de sa boutique. Une charrue fonça à vive allure en direction du vieil homme.

- Attention !

Ce qui se passa ensuite lui permit de lever un voile sur la vérité. «C'est un esprit !» En effet le conducteur de la charrette ne l'avait pas vu, elle seule pouvait donc déceler sa présence. Son attelage tout en entier traversa le corps du vieillard, qui disparu un moment sous la violence du choc pour réapparaître en regardant l’ensorceleuse du même air qu’auparavant.

[Kasumi]

Quête : le Festival de Cojum

Le conducteur tourna un regard étonné vers l’elfe quand elle cria mais il poursuivit sa route n’ayant rien perçu de la scène surnaturelle qui se déroulait à son insu. C’est ce moment que choisit Samirah pour faire son apparition. Ironiquement, elle aussi passa au travers du vieillard qui restait prostré, dans l’expectative. Le sourire qui avait accompagné la sortie de Calawen s’était effacé de son visage.

Samirah parcourut les derniers mètres la séparant de la boutique et, avisant Calawen, s’adressa à elle : – Calawen ! J’ai appris que vous me cherchiez ce matin mais que vous êtes repartie du Temple en compagnie d’un prêtre, tout va bien ? Je suis venu aussi vite que j’ai su…

HRP : Samirah ne sait encore rien de l’affaire puisque le prêtre ne l’a pas rencontrée.

[Calawen]

Quête : le Festival de Cojum

Oui personne ne pouvait le voir, sauf elle. Peu de temps après Samirah arriva. Elle, au moins était réelle.

- Samirah ! Dieu merci vous voilà. Oui je vous cherche. Je vais devoir m'absenter et je ne sais pas pour combien de temps. Vous prenez la gérance de la boutique pendant mon absence. Ce ne sera pas difficile, vous l'avez déjà fait. Et puis en ce moment il n'y a pas foule ici. Pendant que j'y pense, puis ce que mon affaire peut bien attendre cinq minutes, que diriez-vous de gérer l'établissement sur une longue période ? Je pense que d'ici quelques temps je vais sillonner les routes, peut être même dès aujourd'hui.
- Oh et bien... Oui, si vous avez besoin de moi je le ferais volontiers.
- Je vous remercie. Voici les clefs. Si je dois m'absenter plus d'une semaine, je vous enverrais une missive. Au revoir Samirah.

Elle s'éloigna pour rejoindre le vieil homme.

[Kasumi]

Quête : le Festival de Cojum

Calawen, poussée par son instinct, la curiosité et la soif d’un peu d’action venait donc de quitter sa boutique sans plus de cérémonie pour suivre l’apparition à travers le dédale des rues de la Cité qu’elle connaissait si bien.

Il fut rapidement évident que l’intention du vieillard était de quitter le quartier du port, la « promenade » était partie pour durer. La silhouette qui déambulait à ses côtés s’était réfugiée dans une sorte de mutisme se contentant de s’assurer que Calawen ne fasse pas mine de rebrousser chemin.

Souhaitant malgré tout en apprendre davantage, l’elfe tenta à nouveau de faire parler le vieillard :

– Très bien, je ne connais ni votre nom, ni vos objectifs ni même pourquoi vous avez jeté votre dévolu sur moi. La Cité grouille de prêtres et autres servants des dieux qui seraient ravis de vous apporter le repos éternel si c’est cela que vous cherchez. Le fantôme l’agaçait un peu, et si l’admonester ne le rendait pas plus loquace, au moins cela soulageait un peu ses nerfs.

Le vieillard, continuait au même rythme et dans la même direction, sans se soucier d’éviter les obstacles de la rue. Il sembla cependant réagir à quelque stimulus :

– D’où me vient mon nom ? Tu es bien curieuse Clara ! C’est une longue histoire et je sais que tu vas encore m’accuser d’être un vieux radoteur si je t’ennuie avec ça. Mais je vais faire court pour toi : plus jeune, je n’avais même pas besoin de mes illusions magiques pour passer inaperçu, j’étais un des plus grands roublards du continent, accompagnant les groupes d’aventuriers dans leur chasse au trésor ! Comme j’avais la faculté de me faufiler partout sans y être invité, on m’a vite surnommé Courant d’air. C’était un terme affectif à l’époque vois-tu mais je sais que certains murmurent que mon surnom vient du fait que je sois gâteux !! Si j’en prends un sur le fait, crois-moi, il se réveillera avec des furoncles qui ne seront pas que des illusions, j’ai plus d’un tour dans mon sac…

Calawen fut surprise par ce flot de parole. Le vieillard réagissait-il à certains mots ou s’était-il tout simplement décidé à collaborer étant donné que Calawen avait accepté son invitation… Quoiqu’il en soit, à la fin de sa tirade, l’esprit ne desserra plus les « lèvres » malgré les nouvelles tentatives de l’ensorceleuse. Après une marche longue et ennuyeuse, ils arrivèrent enfin aux portes de la ville où l’elfe put apercevoir une de ses connaissances s’apprêtant à franchir les portes.

Elle détourna la tête une seconde pour regarder dans sa direction avant de s’apercevoir que l’apparition fantomatique avait disparue.