La Couronne de Cuivre

Quête : une si belle nuit

Yaël était encore dans le brouillard de son sommeil forcé. Il essaya de remettre ses souvenirs et ses idées en place. Il revoyait son camarade lui lancer le sort de sommeil, il se souvenait avoir glissé dans le sommeil. Il s'étonna que sa résistance magique ne l'ait pas protégé, mais après tout, on ne pouvait pas toujours compter dessus. Il secoua vigoureusement la tête pour finir d'émerger. Il ne manquerait pas de jouer un sale tour au groupe pour se venger...
Il regarda l'homme à la besantine, se demandant quel était son importance dans la société. Dans le doute, mieux valait le considérer comme un supérieur.

- Non, merci, tout va bien. Un sort de sommeil, rien de bien méchant, je n'ai jamais été très doué pour résister aux enchantements de toute façon.

Il se releva difficilement, fut pris d'un violent étourdissement et se raccrocha à l'épaule du vieil homme, tout en maudissant sa faible constitution.

- Quel heure est-il, j'ai dormi longtemps?

Il fouilla son sac pour voir si rien ne manquait, et maugréa en voyant que sa bourse avait disparut. Mais heureusement son livre de sort était bien présent, ce qui le rassura grandement. Même s'il était plutôt vide, il y tenait beaucoup, comme tout les mages.

Quête : Une si belle nuit

L'homme à la besantine soutint un instant le jeune mage, l'aidant à retrouver son équilibre.
- Je ne sais pas combien de temps vous avez dormi, mais il n'est pas très tard. Peut-être dix heures et demie.
En réalité, l'évanouissement du jeune homme n'avait apparemment duré que quelques minutes.

- Mon nom est Emeric, ajouta-t-il en lui tendant la main. Mais ne restons pas en pleine rue, suivez-moi, je vais vous offrir un verre, cela vous aidera à vous remettre. Et vous pourrez me raconter comment on vous a mis dans cet état. Un sort de sommeil, vous dites ? Vous avez des ennemis ?

Quête : Une si belle nuit

Yaël rentra à la suite d'Emeric dans la taverne.
Il fut tout d'abord assommé par le bruit, mais au bout de quelques minutes, il s'y habitua. La salle était bien remplie malgré l'heure tardive. Il repéra du coin de l'œil un vieux guerriers couvert de cicatrices accoudé au comptoir. Il balaya ensuite la salle d'un regard. Un groupe d'aventuriers se tenait dans un coin de la salle, parlant à voix basses d'un sujet qui apparemment ne plaisait pas à tout le groupe, et un vieux barbu presque assoupi était assis à une table, devant une chope aux deux-tiers pleine. Il y avait aussi deux types louches, des gnomes sans aucuns doutes qui ricanait en descendant joyeusement ce qui semblait être un énième chope.

- Excusez moi, Emeric? Euh, on m'a volé ma bourse, je n'ai pas d'argent pour payer.

Il fit une mine gêné, il ne voulait rien devoir à personne, mais la bienséance l'obligerait à boire si cet homme le lui demandait.

HRP : Tu sais, dans un bar, on peux facilement te trouver une occasion faire ce que tu avais prévu au départ. L'animation est en générale propice au vol.
(on se fait jamais autant piqué de truc que dans une discothèque par exemple ...)

HRP : en fait, ça m’arrangeait que ce soit les étudiants en magie qui aient piqué le bouquin de sorts, c’est tout… ça aurait fait paraître la suite plus plausible, moins dépendante du hasard, mais ça pose aucun pb en fait.

Emeric sourit largement.
- Oh, mais je ne comptais pas vous laisser payer un seul centime… J’ai été jeune, je sais ce que c’est, on n’a jamais un sou en poche. Mais si on vous a volé votre bourse, c’est ennuyeux… Il faudra sans doute aller déposer une plainte.

Le bruit d’une discussion enfla, puis reflua. C’était le groupe d’aventuriers. Heureusement, la table où ils s’étaient installés était un peu à l’écart. Emeric héla un serveur qui passait non loin.
- Mais prend d’abord le temps de te requinquer un peu… Ils ont de la bonne bière mais aussi un excellent cuistot. Enfin… excusez-moi pour le tutoiement, c’est juste que vous avez l’âge de mon garçon…. Je ne voulais pas vous vexer.

Le serveur se tenait à présent devant eux.
- Vous désirez ?

Quête : Une si belle nuit

Yaël réfléchit quelques instants à ce qu'il pourrait prendre. Il avait goutté du cidre un jour, et il avait apprécié. Il se décida donc d'en prendre un peu.

- Je vais prendre du cidre.

Puis il regarda Emeric, Il lui inspirait confiance. Il repassa, comme un réflexe les sorts qu'il avait en mémoire, sans vraiment sans rendre compte. Projection acide, lecture de la magie, convocation de monstre... Il s'interrompit dans sa réflexion. On lui avait souvent dit que les goûts des gens pouvaient en apprendre autant sur eux que leurs paroles. Il écouta donc la commande du guerrier.

Quête : Une si belle nuit

Emeric commanda une bière, puis, après réflexion, y ajouta une omelette accompagnée d'une salade campagnarde.
- Excusez-moi, je n'ai pas mangé encore... Je rentrais à l'instant. Cela ne vous dérange pas que je mange pendant que vous buvez votre cidre ? Je viens de passer une veille sur les routes, ça creuse... Tout ça pour une mission qui n'en valait pas la peine... Enfin, c'est le boulot !

Il jjeta un coup d'oeil inquiet au jeune mage.
- Ca ira ? Je ne sais pas trop ce que c'est, un sort de sommeil, je n'en ai jamais reçu... Mais ça doit secouer un peu l'organisme j'imagine ? Qui vous a fait ça ? Enfin, si ce n'est pas trop indiscret bien sûr...

Edit HRP : une veille, c'est 10 jours... parait qu'il n'y a pas de "semaine" dans ce monde-là

Quête : Une si belle nuit

Yaël réfléchit, mais ne voyait vraiment pas en quoi ce que la personne buvait ou mangeait pouvait renseigner sur elle-même, outre ses goûts...
Enfin, ce n'était pas vraiment important. Il jugeait cet homme digne de confiance.

- Ce n'est rien d'important, juste un conflit entre étudiants de l'Art. Ne vous inquiétez pas, un sort de sommeil, comme son nom l'indique, ne cause que le sommeil. En soit, ce n'est pas vraiment dérangeant, mais c'est ce qui se passe pendant qu'on dort qui l'est. Je dois avouer être soulagé de n'avoir perdu que ma bourse dans l'affaire, si mon livre de sort avait été volé, je n'aurais plus valu grand chose.

Il fit une pause et sirota son cidre quelques instants en regardant l'homme manger, puis repris.

- Et dire qu'au départ, je ne voulait que changer d'air.

Quête : une si belle nuit.

Emeric mangeait de bon appétit, peut-être de façon un peu rustique, mais... de bon coeur. Et il eut rapidement avalé sa choppe de mousse, qui fut tout aussi rapidement remplacée par une nouvelle.
Il sourit à la remarque de jeune mage.
- Changer d'air... Ma foi, c'est de votre âge. Je me souviens avoir quitté mon village sur Dorrandin pour découvrir le monde, j'ai même eu la folie de pousser jusqu'à Mélandis.

Ses yeux se perdirent un moment dans le vague, puis il sourit.
- Excusez-moi, je me laisse aller à des vieux souvenirs. J'imagine que vous n'en êtes pas encore là. Vous habitez Luménis ? Ou bien êtes-vous un visiteur de passage, qui aurait voulu "changer d'air" ?

Quête : une si belle nuit.

Yaël se demanda jusqu'où il pourrait aller dans ses révélations. Allait-il lui raconter toute son histoire? Cet homme lui inspirait confiance, mais était-ce bien raisonnable de se confier aussi facilement? Il trancha pour une autre option, la vérité tronquée.

- Si vous voulez vraiment le savoir, cela fait onze ans que je vis à Luménis. Onze années que j'ai passé derrière les murs de l'académie.

Il but de nouveau son cidre, instaurant un bref silence entre eux. Le liquide à l'arrière goût bien particulier lui chatouilla la gorge. Puis Yaël posa les coudes sur la table et appuya la tête sur ses mains. Il plongea alors ses yeux dans celui du guerrier en attendant qu'il reprenne la parole, tout en songeant que dans sa jeunesse, il avait dû être très séduisant.

Quête : Une si belle nuit

Emeric sirotait tranquillement sa deuxième chope de bière. Il hocha la tête, compréhensif.
- Onze ans sans quitter l'université de magie ! Je comprends que vous ayez envie de changer d'air, maintenant ! Et quels sont vos projets ? Vous voulez partir à l'aventure, découvrir le monde, voyager ? Ou bien vous trouver un boulot tranquille, une maison, une petite femme ? Vous êtes encore jeune, c'est le moment où jamais de profiter de la vie... Mais tout ça dépend des goûts, des caractères...

Il fut interrompu par le retour du serveur.
- Désirez-vous un dessert ? Nous avons ce soir une tarte à la rhubarbe meringuée, nouvelle recette du chef, que je vous conseille. Ou sinon, une tarte aux pommes.
- N'hésitez pas à prendre quelque chose, jeune homme, c'est moi qui régale ! Je viens de toucher ma solde...

Quête : Une si belle nuit

- Très bien, une tarte aux pommes alors !

Puis Yaël réfléchit à la question de son hôte. C'est vrai, que voulait-il vraiment ? Partir à l'aventure ou juste se poser tranquillement?

- Eh bien, je ne sais pas vraiment, voir du pays ne serait pas pour me déplaire... mais acquerir du pouvoir ou de l'influence, en restant à Luménis, me semble tout aussi intéressant. Peut-être qu'il existe un moyen de concilier les deux?

Il but de nouveau son cidre et repris.

- A vrai dire, je veux devenir quelqu'un, le rêve de tout à chacun je pense.

Il s'arrêta de nouveau de parler, rêvant éveillé.

Quête : une si belle nuit

Emeric eut un sourire rêveur.
- Devenir quelqu'un... Oui, c'était sans doute ce que je voulais, quand je suis parti de chez moi. Je m'imaginais en héros, sauvant les demoiselles en détresse, explorant des territoires inconnus ou découvrant de fabuleux trésors, je rêvais d'exploits dignes d'être chantés par les bardes....

Il haussa les épaules.
- Apparemment, je ne suis pas né sous la bonne étoile. Mes maigres exploits intéresseront peut-être mes petits-enfants, et encore. Mais comme vous le dites, il y a d'autres façons de devenir quelqu'un. Autrefois, il y avait une vieille noblesse luménienne, et ceux de la bourgeoisie intriguaient pour s'élever dans la hiérarchie sociale, à coup d'alliances, de mariages... Maintenant qu'on a un système démocratique, certains se lancent dans la politique... J'ai entendu dire qu'ils songent déjà aux prochaines élections, dans quatre ans. Il y a des manoeuvres politiques qui s'ébauchent. Mais j'imagine que vous êtes bien loin de tout cela, à l'université.

Il sourit.
- Excusez-moi, je radote, je vous parle de sujets qui ne vous passionnent sans doute guère. Mais quoi qu'il en soit, pour devenir riche et influent, c'est toujours plus facile quand on est issu d'une grande famille. Même s'il y a des exceptions. Mais j'imagine que vous ne descendez pas de la riche bourgeoisie luménienne ? ajouta-t-il avec un bref coup d'oeil à la robe de mage passablement usée du jeune homme.

Yaël suivit son regard sur sa robe. On la lui avait donné à l'université, c'était une vieille robe qui avait été oublié, ou abandonnée. Rien que de la voir lui rappelait sa condition.

- A vrai dire, je n'en sais rien. Je ne me souviens pas de mes parents. J'ai grandi sans eux. Depuis longtemps, cracha-t-il avec dégout.

Il pesa ses mots et leurs possibles conséquences en ajoutant.

- Je viens de Mélandis, j'y ai vécu pendant longtemps, dans les rues. C'est un aventurier de passage qui m'en a enlevé et qui m'a placé à l'université. Il doit être mort, puisque je ne l'ai plus jamais revu depuis.

Il sourit à son tour, chassant quelques mauvais souvenirs.

- Une vieille noblesse Luménienne? Elle doit être plutôt avide de reprendre le pouvoir? Enfin je suppose. Perdre le pouvoir n'est jamais très agréable, et l'orgueil et la fierté du sang se transmettent de génération en génération.

Il réfléchit.

- C'est le genre de personne qui doit pouvoir se manipuler facilement. Ou qui se mets dans des intrigues souvent bien trop complexes pour elles mêmes...

Quête : Une si belle nuit

- Vous avez l’air très au courant des pratiques de la noblesse, sourit Emeric. Ou, si ce ne sont que des suppositions, alors vous avez une bonne intuition. Qui sait, peut-être vos parents étaient-ils de la noblesse mélandienne ? Et ils vous auraient transmis le goût du pouvoir. Puisque vous semblez penser que c’est dans le sang… En tout cas, en ce qui concerne la noblesse luménienne, il y a suffisamment longtemps qu’on est une démocratie pour qu’ils n’aient guère d’espoir de reprendre le pouvoir. Sauf en se lançant dans la politique…

Puis une lueur de compassion passa fugacement dans son regard.
- Cela ne doit pas être facile de grandir sans parents. Mais c’est hélas plus fréquent qu’on ne croit, surtout à Mélandis. J’y ai vécu quelques années, il y a bien longtemps… Pour les beaux yeux d’une dame qui a préféré épouser un aristocrate local. Je me suis toujours demandée ce qu’elle était devenue. Je suis parti sans laisser de trace, sans prendre de nouvelles. Je sais, c’est sans doute lâche. Ne pas assumer, comme ça. Et si elle s’était retrouvée enceinte ? Enfin, je suppose qu’elle prenait ses précautions.

Il sourit, avalant sa dernière bouchée de tarte à la rhubarbe.
- Je discute, je discute, et je vais finir par t’endormir avec mon bavardage incessant. Après tout, ma vie ne t’intéresse guère. Ca doit être la bière, l’alcool me rend toujours trop bavard. Si tu as envie de parler de Mélandis, d’en savoir plus, tu peux me poser toutes les questions que tu veux, mais j’imagine que tu en as des souvenirs.

Il bailla, s’étira. Il ne semblait pas s’être rendu compte qu’il avait fini par tutoyer le jeune mage.
- Je commence à fatiguer, les veillées tardives ne me réussissent guère… Et je rentre d’une mission assez longue. Comptes-tu rester encore un peu dans cette taverne ? Le barde vient d’arriver, l’ambiance va chauffer un peu. Ou bien veux-tu déposer une plainte pour ta bourse ? Je peux t’accompagner au fort, c’est là que je vais. Ou te raccompagner à l’université si tu veux éviter les mauvaises rencontres… Vraiment, c’est comme tu veux.

Quête : Une si belle nuit

- Moi, un aristo de Mélandis? pourquoi pas ! Mais je dois avouer ne pas m'en soucier, ma vie est à Luménis et plus là-bas. Et j ne veux pas m'en souvenir. Je crois que porter plainte pour ma bourse ne servira pas à grand chose, mais on ne sait jamais... Allons au fort !

Il se leva, et remit son sac sur son épaule. Il retrouva sa place habituel immédiatement, comme si à force d'être coincé sur son épaule il y avait creusé sa marque.

Il se demanda s'il pouvait vraiment être de la bourgeoisie Mélandienne. Peut-être que sa famille s'était faites éliminée par la concurrence. Après tout, il s'en moquait un peu, le passé n'avait plus d'importance, ce qui comptait maintenant c'était de se faire une place en Luménis.

Quête : une si belle nuit.

Le guerrier se leva lui aussi, le pas un peu moins bien assuré qu'en arrivant. Il avait bu deux chopes de bière, peut-être même trois...
Il se dirigea vers le bar, donna quelques pièces au serveur en paiement de leurs consommations, et entraîna le jeune mage avec lui vers la sortie.
- Le fort n’est pas très loin de ton université, mais un peu plus au nord. Une bonne demi-heure de marche, et ça grimpe. Mais cela nous fera digérer. Enfin, surtout moi d’ailleurs !

Le vétéran continua à bavarder tout au long du chemin qui les menait au fort. Yaël apprit ainsi qu’il travaillait depuis une dizaine d’année pour l’armée luménienne, mais de façon plus ou moins indépendante. En général, il servait d’éclaireur pour aller vérifier les bruits et rumeurs émanant de villages reculés dans la campagne. Mi-rôdeur, mi-soldat, il était plutôt satisfait de son poste qui lui conférait une certaine indépendance.

Tout en parlant, ils avaient rejoint le parc verdoyant et le longeaient vers le nord, suivant le chemin inverse de celui que Yaël avait suivi un peu plus tôt. Il était tard, le repas avait duré plus longtemps qu’ils ne l’avaient cru. Sans doute minuit était-il proche. Voire dépassé.
L’alcool rendait Emeric bavard, expansif. Et aussi curieux.
- Je n’ai guère eu l’occasion de bavarder avec des mages par le passé. Je me suis toujours demandé ce que c’est, la magie, et comment ça marche. Mais je suppose que vous ne pouvez pas m’expliquer ça en quelques mots, si ?

HRP encore un post ici, e ensuite je nous amène au fort

Quête : une si belle nuit.

Yaël rit.

- Non effectivement, ça risque d'être dur. Surtout que la magie, c'est quelque chose de vaste.

Puis il s'arrêta cherchant tout de même quelques mots pour lui expliquer le plus simplement possible.

- Bon, je vais essayer de vous expliquer. Je ne sais pas si vous y comprendrez grand chose, mais je peux toujours essayer.

Il s'interrompit, réfléchit encore quelques secondes.

- Bien déjà, il existe deux types de magies. La magie divine, celle des prêtres, qui est conférée par les dieux. Le dieux vénéré offre un infime fragment de son pouvoir à son suivant. Ma magie, la magie profane... eh bien elle est un peu plus complexe.

De nouveau, il réfléchit à ses mots. Il aurait été capable de faire un exposé sur quelques détails magiques, mais expliquer simplement ce qui pour lui était les bases était plutôt difficile.

- La magie profane, celle de la toile, est utilisée par les bardes, les mages et les sorciers. On façonne la magie pour obtenir ce que l'on souhaite. Voilà en gros.

Ils continuèrent de marcher.

HRP : Emeric tient pas l'alcool, deux ou trois bière c'est pas beaucoup pour ne plus marcher droit ...

HRP c'est des chopes d'un litre, comme en espagne ou en belgique !

nan mais !

Quête : une si belle nuit

Le guerrier hocha la tête sans répondre. Sans que Yaël puisse savoir s'il avait bien compris l'explication. Mais était-ce réellement important?
Ils poursuivirent silencieusement leur route, longeant toujours le parc, en direction du quartier nord de la ville, celui où se trouvaient les principales instances luméniennes.
Le guerrier avait expliqué à son compagnon que d’ordinaire, les plaintes se déposaient au palais de justice, en journée, mais qu’il y avait, la nuit, une délégation au fort. Si sa bourse avait été par miracle retrouvée, elle y serait…
Ils quittèrent la bordure du parc et la montée s’accentua alors qu’ils approchaient lentement du fort.

Quête : Une si belle nuit

La Taverne de la Bienveillance n'était guère éloignée des petits commerces de l'esplanade, et Emeric se fit une joie de guider Yaël à travers les ruelles du quartier portuaire, lui indiquant au passage un troquet agréable ou une pâtisserie réputée.
A l'heure à laquelle ils arrivaient, en milieu d'après-midi, la taverne était plutôt calme. Quelques vieux jouaient aux cartes dans un coin, un homme ronflait sur une chaise sans que personne ne songe à le réveiller.

Le tenancier était apparemment très occupé à faire un brin de vaisselle derrière son bar, et il ne leva la tête qu'au dernier moment vers les nouveaux arrivants.
- Bonjour à vous ! Que puis-je pour votre service ? fit-il machinalement, avec un petit signe de tête à l'adresse d'Emeric qui semblait un client régulier. Puis il haussa un sourcil en apercevant Yaël.
- Tiens, mais vous êtes le jeune mage qu'on a trouvé assommé devant ma porte l'autre jour ? Oh, vous savez, les bruits vont vite....

HRP : je ne suis pas là avant dimanche soir, donc tu as tout ton temps pour répondre.... pense à faire un lien sur ton post à l'esplanade !

Yaël grimaça à la remarque. Ce n'est jamais très agréable de se faire rappeler de mauvais souvenirs.

- C'est moi en effet, mais je reviens pour tout autre chose, je recherche un barde... Euh je ne sais plus son nom, j'ai un trou... euh... c'est comment déjà?

Il lança un regard désespéré vers Emeric.

- C'est stupide, mais je n''arrive plus à m'en souvenir ! Je hais ces moments où la mémoire me fais défaut...

Quête : Une si belle nuit

Emeric fouilla un instant dans sa mémoire.
- Elvendil. Le barde s'appelle Elvendil. On nous a dit qu'on pouvait le trouver ici...

Le visage du tavernier s'éclaira d'un sourire.
- Oui, bien sûr... Je le connais bien en effet. Il travaille assez régulièrement pour nous, un ou deux soirs par semaine. Et je sais qu'il se fait régulièrement embaucher en-dehors, pour animer des soirées dans les demeures huppées de notre ville. Il commence à être un peu connu, à force, c'est un bon musicien et un excellent conteur, en prime... J'imagine que ses services vous intéressent?

Yaël hocha la tête en essayant de se graver le nom du barde dans le crâne.

- Nous somme effectivement intéressés par les services d'Elvendil. Nous aimerions lui parler en tête-à-tête, c'est pour un ami. Mais il faut que cela reste discret, c'est pour une surprise... Nous nous sommesdit que c'était ici qu'on aurait le plus de chance de le rencontrer, ou au pire de savoir où il se trouve. Je suppose que vous pouvez nous renseigner ?

Le jeune mage jeta un coup d'oeil à Emeric guettant sa réaction face à son mensonge, il ne savait pas s'il avait choisit la meilleure option et cherchait à se rassurer. Puis il planta son regard dans celui du tenancier en attendant la réponse.

Quête: une si belle nuit.

Emeric répondit d'un hochement de tête discret à la question qui brillait dans le regard du jeune mage. Mieux valait ne pas attirer l'attention sur la raison exacte pour laquelle ils recherchaient le barde. Surtout s'il était innocent...

Mais déjà l'aubergiste répondait.
- Bien sûr... En fait il est sorti peu après midi, faire quelques courses sans doute, donc je ne sais pas où il se trouve actuellement. Mais il loge ici, il y a donc de fortes chances que vous le trouviez dans la salle commune au moment du repas du soir. Il n'a pas de représentation à donner ce soir, pas ici en tout cas... Et il est peu probable qu'il soir attendu en ville pour une représentation, il vient de travailler déjà deux soirs de suite très tard. Revenez donc vers 19h, et il sera là...

Yaël hocha la tête en signe de remerciement et s'éloigna distraitement en compagnie d'Emeric.

- Très bien, nous savons où le trouver, nous n'aurons donc pas besoin de crapahuter partout à sa recherche c'est un bon point. Bien vers 19h, mmmh, il est qu'elle heure exactement? Je me demande si on aurait le temps d'aller faire quelques petites autres choses ou pas.

Le mage posa un regard interrogateur sur son interlocuteur.

Quête : Une si belle nuit.

Emeric hésita.
- On est à peu près en milieu d'après-midi. Il doit nous rester trois heures devant nous avant de venir rencontrer ce barde au dîner. Que veux-tu faire ? Retourner au manoir ? Interroger un autre suspect ? Retourner voir notre jeune espion ? Ou peut-être as-tu des choses à faire à ton université, je ne sais pas... des cours, peut-être... Il ne faudrait pas que tu t'attires des ennuis en manquant trop de cours....

Ils avaient atteint la porte de sortie de l'établissement, et Emeric s'apprêtait à l'ouvrir.
- Mais j'y pense, tu veux peut-être boire une bière avant de sortir ? Après tout on a le temps...
Etait-ce un aveu de sa propre envie de bière ou une offre polie destinée à son jeune compagnon, nul n'aurait su le dire. En tout cas, Emeric attendait la réponse du jeune mage, la main sur la poignée.

Quête : Les squelettes du placard. Chapitre 6, suite

HRP : Juste un passage éclair

Cette scène n'a pas lieu au même moment que celle précédemment décrite.

Leur trajet depuis la ferme s'était déroulé sans encombre, comme se déroula sans encombre le passage des portes de la ville : Taliesin avait donné un faux nom, Valaellyn décliné sa véritable identité, et les gardes ne leur avaient guère posé de questions avant de les laisser entrer.
Le barde avait alors mené sa monture dans les rues encombrées malgré le temps exécrable, jusqu'aux abords de la Taverne de la Bienveillance où il avait jadis travaillé. La revoir fit naître en lui un vent de nostalgie, celle d'une époque où Galathée, Victor et lui étaient réunis, ne craignaient plus de dangers... Ce temps était à peine vieux de quelques mois, mais lui semblait remonter à une éternité.
Avant même de pénétrer dans la cour de l'établissement, il démonta.
-Je t'attends ici... dit-il à la prêtresse quand elle l'eut imitée.
Son capuchon rabattu, il ne craignait guère d'être reconnu par un passant. Mais se retrouver face à l'aubergiste... il n'en aurait pas pris le risque, aussi bienveillant celui-ci soit-il.

Valaellyn fila vers la porte de l'auberge et s'y engouffra.
Puis il fallut l'attendre. Son absence sembla durer une éternité. Le flot des passants était soutenu malgré l'averse, mais personne ne prêtait attention au barde et à sa monture paisible. Puis la prêtresse ressortit et courut vers lui. Elle lui décocha un sourire qui le renseigna sur le succès de son entrevue : elle avait trouvé quelque chose.
" Nous devons nous rendre à la Chapelle d'Ilmater et demander un certain Florestan. L'aubergiste a dit qu'il pourrait nous aider."
Elle tapota la selle mouillée du cheval.
" Dépêchons-nous."

Le barde lui rendit son sourire.
-Je savais qu'il serait de bon conseil...
Ils remontèrent surs leur coursier, puis Taliesin mit le cap au sud-est. Il savait que le sanctuaire se trouvait dans les quartiers pauvres et, pour s'y rendre, il préférait longer le Parc Verdoyant plutôt que traverser le quartier gouvernemental - autant ne pas prendre de risques inutiles. Mais une fois arrivés dans la bonne zone... Il connaissait les Taudis : c'était là qu'avait été installé le principal camp de réfugiers mélandiens, avant la guerre. Mais si les prêtres d'Ilmater étaient venus les aider, s'il en avait croisé un ou deux, à l'occasion, il n'était jamais allé dans leur chapelle. Ils devraient donc demander leur chemin.

Yaël secoua la tête négativement.

- Non, tu as raison, il vaut mieux que je retourne en cours.

Il parut songeur un moment, se rendant compte de la somme de travail qu'il aurait à fournir pour rattraper le retard qu'il avait accumulé en quelques jours, puis sa mine s'assombrit encore en pensant qu'il aurait à tout expliquer.

-Si on se dépêche je pourrais être à l'heure pour mon dernier cours de la journée, après on pourra revenir ici discuter un peu avec le barde.

Il jeta un dernier coup d'oeil sur la salle de la taverne avant de franchir les quelques mètres le séparant de la porte.

Quête : Une si belle nuit

Emeric hocha la tête, compréhensif, et ouvrit la porte, entraînant son jeune compagnon au-dehors.
- Je vais t'accompagner jusque là-bas... Puis je serai obligé de rester dans les parages jusqu'à ce que tu en ressortes, c'est mon boulot. Heureusement que le parc est tout proche... On reviendra ensuite voir le barde, et peut-être, si on a le temps, passer faire un tour sur l'esplanade voir notre jeune espion, on ne sait jamais. Mais j'espère que tu n'auras pas trop d'ennui pour avoir séché les cours, j'imagine que tu ne peux pas leur dire que tu t'es fait soupçonner de meurtre...

Il leur suffisait de rejoindre le parc, à l'est, et de le longer un moment pour se retrouver juste devant l'université. Il faisait beau, et l'air printanier invitait à la flânerie. Surtout le long du mur d'enceinte du parc, d'où leur parvenaient des chants d'oiseaux à faire pâlir d'envie un barde. Mais le temps pressait si Yaël voulait arriver à temps pour son dernier cours de la journée à l'université de la magie.

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Quête : Les Squelettes du Placard, chapitre 6.

Quête : Les Squelettes du Placard

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Quête : Une si belle nuit.

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