La Couronne de Cuivre

RP : Retour à l'abri

La douleur reflua, petit à petit. L'animal avait compris qu'il ne devait absolument pas bouger pour ne pas avoir mal, et restait parfaitement immobile, n'osant même pas tendre le cou pour grignoter un morceau de branchages ou lécher un peu de glace, alors qu'il devait en mourir d'envie.
Le contact du rôdeur, cependant, le rassurait un peu, et il levait vers lui un regard larmoyant et inquiet.

Au-dehors, le soir tombait, petit à petit. La lumière déclinait. Le froid s'accentuait. Quelques flocons se mirent même à tomber, épars et légers. Kasumi devina l'ombre de sa monture, qui s'était rapprochée du feu pour trouver un peu de chaleur. Quelques brandons enflammés continuaient de voler. L'un d'eux tomba sur son manteau, dans son dos, où il acheva de se consumer dans un dernier chuintement, en y creusant hélas un petit trou... et brûlant légèrement la tunique et la peau en-dessous.

RP : Retour à l'abri

Kasumi s'éloigna du cheval et grimpa hors de la paroi pour couvrir Ombrage d'une couverture et réalimenter le feu. Première Neige, un peu inquiète mais affamée, s'était éloignée en quête d'une proie. La rigueur du climat ne l'affectait pas autant que les chevaux et que Kasumi qui resta un peu près du feu autant pour se réchauffer que pour surveiller la fonte de la glace. Il mit à cuire sa pitance sans grand enthousiasme. Préparer à manger pour lui seul n'avait rien d'enthousiasmant et ses pensées s'envolèrent vers sa compagne. Il espérait qu'elle avait pu trouver un abri.

RP : Retour à l'abri

La glace fondait doucement, tout doucement. La chaleur monte, c'est bien connu, et le feu ne chauffait guère en-dessous, mais suffisamment pour creuser peu à peu la glace.
Cependant, le système avait un défaut : la glace fondait, certes, mais l'eau ainsi produite s'accumulait dans le trou, menaçant de noyer le foyer. Un chuintement, de temps en temps, indiquait qu'une branche enflammée venait d'être recouverte par l'eau. pour l'instant, il y avait des branches suffisamment haut pour rester sèches. Mais au fur et à mesure qu'elles se consumaient, elles retombaient... et le niveau d'eau, lui, montait....

RP : Retour à l'abri

Kasumi utilisa son épée pour entailler grossièrement la glace jusqu'au bord du trou afin que l'eau s'écoule. Fort heureusement, il avait choisi un endroit éloigné du cheval en contrebas et espérait ainsi éviter que l'eau glacée ne lui tombe dessus. Le système était loin d'être parfait mais il ne pouvait renoncer aussi facilement.

Ses préparatifs terminés, il retourna à son repas, légèrement trop cuit. Il examina Ombrage pour vérifier s'il n'était pas trop exposé avant de retourner au bord de la fosse. Il lui fallait maintenant trouver un moyen de nourrir le cheval blessé pour qu'il ne perde pas trop vite ses forces.

RP : Retour à l'abri

Le système imaginé par Kasumi se révéla efficace, et le niveau de l'eau dans le trou décrut aussitôt. Bien sûr, il lui faudrait régulièrement approfondir son entaille, au fur et à mesure que le trou deviendrait plus profond. Pour l'instant, il devenait aussi plus large, formant une espèce d'entonnoir qui s'enfonçait, lentement, mais sûrement... de quelques petits millimètres par minute.

Ombrage avait moins froid, maintenant que la couverture l'isolait. La neige continuait de tomber, à flocons légers. Et le vent se levait. Le cheval, en bas, avait fini par lécher un peu de glace. Mais il avait faim...

RP : Retour à l'abri

Kasumi se rappela qu'Astrée lui avait laissé quelques carottes, sans doute à destination de l'animal. Cela ne suffirait guère mais le ferait au moins patienter le temps qu'il aille arracher un peu d'herbe. L'opération promettait d'être longue et pénible étant donné la nuit qui tombait et l'air qui fraîchissait de minute en minute mais au moins le demi-elfe y verrait suffisamment pour l'accomplir, à moins que la pénombre ne dissimule une autre faille sur sa route. Il commença par rejoindre le cheval blessé pour lui présenter les carottes, soutenant sa tête et le faisant manger par petites bouchées. Après la troisième, il le fit un peu boire avant de le laisser sur quelques paroles apaisantes.

La nuit promettait d'être longue avant qu'il ne puisse songer à se reposer et il se mit aussitôt en quête de fourrage là où Ombrage avait brouté plus tôt. Avant de s'éloigner, il demanda à ce dernier de ne pas bouger, craignant que le hongre ne se fasse piéger sur le glacier fragile et irrégulier.

RP : Retour à l'abri

Le cheval blessé eut un regard empli de reconnaissance pour son sauveteur qui venait le nourrir. Il le regarda repartir avec moins d'anxiété:après tout, il était toujours revenu.
Ombrage était peu enclin à prendre le risque de se risquer seul sur la glace instable, et obéit donc sans rechigner à l'ordre du rôdeur de rester sur place.

Le rôdeur mit un bon moment à rassembler suffisamment d'herbe dans un sac : les touffes étaient plutôt éparses. Lorsqu'il eut terminé, et qu'il reprit la direction de son feu, il faisait nuit. Le vent s'était encore accentué, et le froid également. Mais il parvint sans encombre à destination.

Première Neige, qui chassait au loin, lui envoya brusquement une sensation de peur. Il y avait un animal dans la zone, un grand animal, qu'elle ne parvenait pas à identifier. Mais elle sentait son odeur.

RP : Retour à l'abri

Inquiet, Kasumi demanda à la louve d'abandonner sa chasse et de revenir immédiatement près du feu où elle serait en sécurité. Rares étaient les prédateurs qui se risqueraient sur la glace et encore moins avec la flambée qu'il y maintenait. Il songea une nouvelle fois à Astrée, craignant contre toute logique que l'animal puisse s'en prendre à elle. a l'heure qu'il était, elle devait être beaucoup plus loin dans la vallée et s'était arrêtée pour la nuit, du moins l'espérait-il de tous ses vœux

RP : Retour à l'abri

Première Neige mit une dizaine de minutes pour revenir près du feu. Elle avait eu le temps de se sustenter un peu, attrapant une chèvre sauvage famélique, mais aurait volontiers chassé davantage. Elle avait immédiatement rassuré Kasumi sur la localisation de la trace qu'elle avait trouvée : elle se trouvait très loin de la route, dans un secteur dont Astrée n'avait pas la moindre raison de s'approcher.
L'essentiel était qu'elle n'avait pas trouvé de traces suspectes dans les environs immédiats. A priori, l'animal vivait à une certaine distance....

RP : Retiour à l'abri

Kasumi pensa immédiatement à un ours, probablement loin d'être le seul dans ces montagnes. Les plantigrades étaient particulièrement dangereux au printemps, affamés par leurs longs mois d'hibernation. C'était une raison de plus pour se montrer vigilant avec deux chevaux dont l'odeur pouvait attirer un grand prédateur. Le rôdeur se réjouissait donc du retour de sa louve qui pourrait détecter toute présence hostile bien avant lui. Il lui demanda de prendre la relève tandis qu'il redescendait retrouver le cheval du voyageur avec son sac d'herbe fraichement coupée. Le faire manger n'était pas chose aisée bien que l'animal manifeste un bel appétit malgré sa douleur et sa position inconfortable.

RP : retour à l'abri

Il fallut un certain temps à Kasumi pour faire manger l'animal. Dehors, le vent avait encore forci, et le feu brûlait toujours, lumière vive qui se reflétait sur les parois de glace.
Puis, soudain, alors qu'il avait presque terminé, il y eut comme un grondement. Première neige et Ombrage avaient hérissé le poil. De terreur. ce n'était pas un animal qui les effrayait, non. c'était la neige... une avalanche.... Qui déferla avec violence sur son campement de fortune. Il devina que première neige et ombrage avaient, par réflexe, bondit au loin.
Mais tout ce qu'il en vit, lui, c'est une vague blanche qui le submergea brutalement, lui et le cheval. La sensation de froid dans le cou, sur le visage. Mais il ne perdit pas conscience.

RP : Retour à l'abri

Kasumi n'eut pas le temps de laisser libre cours à son accablement devant cette nouvelle catastrophe. Il se secoua et émergea dans une gerbe de neige molle. Son premier réflexe fut d'examiner l'ampleur des dégâts et notamment si la corde, sa seule échappatoire, avait été emportée. Puis il songea au cheval et creusa autour de lui jusqu'à le repérer. Il entreprit frénétiquement de lui dégager la tête, faute de mieux. Tous ses efforts pour le réchauffer étaient probablement réduits à néant, tout comme le matériel et les réserves de bois qu'il avait laissé en haut.

RP : Retour à l'abri

La corde était toujours là, comme il put s'en rendre compte une fois que la nuée blanche se dissipa. Mais il n'en aurait guère besoin pour remonter. De la neige était en effet tombée en abondance dans la faille, et le poids de l'avanlanche en avait déstabilisé les parois, causant un éboulement de glace. Devant lui s'élevait maintenant une sorte de rampe d'accès, celle-là même qu'il s'était efforcé de créer avec son feu. Certes, elle était raide, beaucoup trop pour que le cheval à la patte cassé ait la moindre chance de l'escalader. Mais lui le pouvait sans problème.

Le cheval, quant à lui, surpris par la brusque vague de neige glacée, avait le regard empli de panique et s'efforçait désespérément de se redresser, oublieux de la douleur qu'il ressentait chaque fois qu'il tentait de prendre appui sur sa cheville fracturée. S'il continuait ainsi, tous les efforts de Kasumi pour le soigner allaient être réduits à néant.

RP : Retour à l'abri

Avant de songer à évaluer ses pertes et notamment son épée longue, son arc , les couvertures et les vivres qu'il avait laissé en haut, l'urgence était de calmer l'animal que ce nouveau mauvais tour de la montagne avait complètement paniqué. Il pataugea dans la poudreuse jusqu'à lui et lui posa une main apaisante sur le coup avant de commencer à dégager la neige autour de son corps. S'il parvenait à le dégager, peut être parviendrait-il à le faire tenir tranquille. C'était la seule chance pour l'animal de s'en sortir bien que le nouvel afflux d'humidité et de froid ait toutes les chances de l'achever. Il travailla grossièrement, conscient qu'il lui fallait chercher du bois sans tarder. Il tâtonna à son côté pour rechercher son épée courte. Sans elle, il aurait beaucoup plus de mal à tailler suffisamment de branches avant de geler.

RP : Retour à l'abri

Le cheval se calma un peu au contact de la main du rôdeur. Il tourna vers lui une tête anxieuse, l'implorant sans doute de ne pas l'abandonner.
Petit à petit, il parvint à dégager l'animal. celui-ci avait froid, certes, mais la neige fondait au contact de son corps, et la couverture que le rôdeur avait placée sous lui semblait s'imprégner de la chaleur de son corps. Bientôt, elle jouerait à nouveau son rôle d'isolant.
Le rôdeur avait toujours son épés courte, mais il était probable que l'avalanche ait emporté avec elle tout ce qu'il avait laissé au-dehors de la faille :arc, épée longue, couvertures, nourriture, bois, matériel....
Un contact ténu dans son esprit vint perturber ses pensées. Première Neige s'approchait à nouveau de la faille, les oreilles rabattues en arière, surveillant avec inquiétude la neige au-dessus, mais son inquiétude pour son maître était plus forte que sa peur de l'avalanche.

RP : Retour à l'abri

Kasumi ne bénéficiait pas de la même protection que le cheval et charrier la neige à mains nues le glaçait. Il savait qu'il ne pourrait pas continuer ainsi longtemps mais il voulait tout d'abord terminer de dégager l'animal blessé. Au bout d'un moment qui lui parut durer une éternité, il rejoignit enfin la déclivité pour grimper maladroitement hors du trou. Comme il s'y attendait, il ne trouva qu'un amas de neige là où s'était trouvé son camp. La majorité de son équipement avait probablement dégringolé des centaines de mètres plus bas. Autant dire qu'il était inaccessible, au moins jusqu'au lendemain matin. Le demi-elfe tenta de rassurer Première Neige et de repérer Ombrage. Plus tard, il devrait se diriger vers le petit bosquet qui lui fournirait assez de combustible pour ne pas mourir de froid, avec de la chance...

RP : Retour à l'abri

Première Neige l'accueillit avec une joie et un soulagement visibles, et lui fit savoir qu'Ombrage s'était enfuie hors du glacier lorsque le grondement de l'avalanche s'était fait entendre. Elle se trouvait simplement à l'endroit oùle rôdeur l'avait fait brouter quelques heures plus tôt, non loin du bosquet. Dans l'obscurité, elle n'osait certainement pas s'éloigner davantage.
La lune dans son dernier quartier éclairait faiblement la masse blanche du glacier, et Kasumi crut voir, en contrebas, des morceaux de bois qui émergeaient, deci-delà, en grande partie recouvert de neige. Il aurait bien du mal à rassembler tout son équipement et devrait se concentrer sur l'essentiel.

RP : Retour à l'abri

Kasumi fut lui aussi rassuré de savoir ses compagnons sains et saufs. Il descendit péniblement et prudemment le glacier en lutant contre la poudreuse qui s'y était accumulée. Il était peu désireux de créer une nouvelle coulée. Sa priorité était de réunir un peu de bois pour allumer un feu voire une couverture ou deux avec beaucoup de chance. Il en aurait maintenant bien besoin pour ne serait-ce que survivre jusqu'au matin et espérer récupérer le reste. Il se dirigea vers le bout de bois le plus proche, espérant que le tas de bois ne serait pas totalement dispersé et enseveli.

RP : Retour à l'abri

Le morceau de bois le plus proche se trouvait à au moins une centaine de mètres plus bas. Il parvint à dégager un premier morceau de bois, puis un deuxième. Il devinait leur forme recouverte par la neige. Mais pour l'instant, il ne distinguait pas de couverture, encore moins son épée.
Alors qu'il dégageait seulement le septième morceau, Première Neige donna soudain l'alarme. Elle captait une odeur. La même que précédemment, lorsqu'elle avait pressenti la présence d'un animal de très grande taille. L'animal était quelque part... sur la gauche de Kasumi. Elle ne savait pas trop à quelle distance.

RP : Retour à l'abri

Kasumi s'empressa de faire demi tour pour revenir à côté de la faille. Sa meilleure chance d'échapper à une attaque armé de sa seule épée courte était de parvenir à allumer un feu. Vu que le bois était maintenant mouillé et le peu de quantité qu'il avait réussi à réunir, le temps ne jouait pas du tout pour lui. Le demi-elfe jetait des regards nerveux dans la direction indiquée par la louve. Il n'osait même pas siffler pour rappeler Ombrage, pas avant d'avoir allumé une flambée dissuasive.

RP : Retour à l'abri

Kasumi ne vit rien dans la direction indiquée par la louve. Celle-ci, inquiète, avait rien moins qu'envie d'aller voir de plus près ce qui se tramait, et restait près de la crevasse. Le rôdeur l'avait rarement vue aussi anxieuse.
Il entendit son cheval hennir, et crut y distinguer de la peur, alors qu'il s'efforçait désespérément d'allumer un feu avec le bois humide. Il parvenait à obtenir de la fumée, une lueur rougeâtre parfois, mais aucune flamme ou presque. A force de persévérance, il finit enflammer les branches les plus petites, qui brûlèrent en dégageant beaucoup plus de fumée que de chaleur. Les plus grosses peinaient à prendre feu.
Première Neige, qui était restée en alerte, oreilles dressées, les yeux fixés vers l'ouest, finit par s'apaiser et se coucher, signalant que tout danger était écarté.

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Kasumi était loin d'être rassuré et s'efforçait de faire au mieux barrage de son corps au vent dominant. Il devait aussi économiser le petit bois si rare et pourtant indispensable pour enflammer les branches les plus grosses. Alors qu'il parvenait enfin à arracher quelques braises rougeoyantes, il appela Ombrage, épiant ensuite le moindre son annonciateur d'une nouvelle déstabilisation du manteau neigeux ou du retour du prédateur qui avait tant effrayé Première Neige.

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Au bout d'un moment, il entendit la neige crisser, et Première Neige, plus à l'aise que lui dans l'obscurité, l'informa que c'était Ombrage. Sain et sauf. L'animal était à la fois furieux d'avoir été arraché à l'abri précaire du bosquet et grandement soulagé d'échapper à la peur qu'il avait ressenti lorsque la... la bête étrange s'était approché. Il ne l'avait pas vu, il avait simplement senti son odeur et avait eu très peu. C'est tout ce que Kasumi put en tirer. Mais la bête était parti, même la louve ne la sentait plus. Ou peut-être que le vent avait simplement tourné....
Le feu avait fini par prendre, mais sa provision de bois était trop maigre. Dans une heure ou deux, le feu s'éteindrait.

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Kasumi entassa un peu de neige en une barrière protectrice, à défaut de mieux, du côté d'où venait le vent le plus fort. Malheureusement, cette protection dérisoire n'offrait aucune barrière face aux bourrasques et fondrait sous peu. Il lui fallait absolument réunir plus de bois. Et pour cela, il jugeait plus prudent d'éviter le bosquet pour le moment, l'endroit le plus probable où se retrouverait la bête, si elle n'avait pas encore senti l'odeur des proies faciles que constituaient les deux chevaux, le rôdeur et la louve. Le demi-elfe commençait à sentir la lassitude du froid, de l'inquiétude et des efforts se liguer pour rendre chacun de ses pas plus lourd et difficile que le précédent alors qu'il déambulait péniblement sur la neige glissante.

RP : Retour à l'abri

Le vent était glacial. La lune disparaissait derrière un nuage, et seule une lumière fantômatique éclairait encore le paysage, se reflétant sur la neige.
Autour de lui, tout était noir, excepté le sol. Tout... sauf une lumière. Une lumière qui bougeait. Comme une lanterne. Elle n'était pas très loin, il devinait son reflet sur la neige. Au même moment, il se mit à entendre des bruits étranges. Des soupirs portés par le vent. Des gémissements. Un hurlement, même. A vous glacer le sang dans les veines. Il avait l'impression de connaître ces voix, sans parvenir à les identifier.

RP : Retour à l'abri

Kasumi peinait à se concentrer sur les formes mouvantes et incertaine de la couverture neigeuse. Plus d'une fois il se baissa en pensant apercevoir un renflement dans la neige pour ne trouver que du vide sous ses doigts ankylosés. Les murmures du vent s'alliaient à ses appréhensions et sa fatigue mentale et physique pour lui jouer d'autres illusions. Il se retourna plus d'une fois en ayant l'impression d'entendre un bruit ou de détecter un mouvement toujours à la limite de ses perceptions. Malgré tout, il persévérait dans sa recherche de matériel avec le risque grandissant de s'effondrer de fatigue, loin du feu.

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Il avait l'impression nette d'être observé. il lui sembla, encore une fois, voir la lueur d'une lanterne se refléter sur la neige.
Des volutes de brumes apparaissaient sur la neige. D'un gris blanchâtre sur la blancheur immaculée de la neige. Elles bougeaient, s'entortillaient autour de lui. Toujours des gémissements, des soupirs. Et même... une voix de femme. On aurait dit la voix de sa mère.
La brume se faisait plus épaisse, et prenait une forme très étrange, montant comme pour prendre une forme... humaine ? A quelques pas de lui seulement....

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Kasumi se demandait ce qui était la pire des hypothèses : que ses hallucinations soient le reflet de son esprit défaillant ou qu'elles se révèlent réelles alors qu'il se sentait si las et impuissant à lutter pour se défendre. Blême et raide, il poursuivit inlassablement son chemin, sans espoir de trouver quoique ce soit d'utile dans la neige qui engloutissait ses pas et ses forces. Je ne vous vois pas. Vous n'êtes pas réelles, se répétait-il en s'efforçant de se convaincre lui-même et de chasser les ombres menaçantes. Pourtant, son regard était de plus en plus souvent attiré par la lueur de la lanterne qui semblait renforcer l'obscurité plutôt que de la percer.

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Etait-ce la fatigue, ou l'angoisse sourde qui faisait battre trop vite son coeur, toujours est-il que lorsqu'il vit l'empreinte, il sursauta, recula... et tomba. L'empreinte... du moins était-ce ainsi qu'il l'identifia, était plus large que celle d'un ours, plus larde que celle de trois hommes. Elle aurait fait peur à n'importe qui. Il ne fit qu'un pas en arrière, pourtant. Mais la neige fraîche laissée par l'avalanche se déroba sous ses pieds, le faisant basculer dans une faille qu'il n'avait pas vue.
Il tomba en arrière, tenta de se redresser, se réceptionna deux ou trois mètres plus bas sur une jambe... et sentit un claquement dans sa cheville. Une douleur fulgurante parcourut son corps alors qu'il tombait lourdement assis dans la neige.

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Kasumi ne put retenir un cri à la fois de souffrance et de surprise. Il ne parvenait plus à se relever, la douleur irradiant dans toute sa jambe et lui vrillant le crâne. Ses yeux crispés et brulant de fatigue ne se fixaient même pas assez longtemps pour lui faire savoir où il était tombé. Cela n'avait plus guère d'importance du reste. Seul et blessé, loin du feu qui allait de toute façon bientôt s'éteindre, il sentait sa fin venir. La seule incertitude était le temps que cela prendrait, si le froid assourdirait bientôt la douleur pour lui apporter un semblant de réconfort. Ses pensées accablées et hantées se portèrent un instant sur Astrée et le regret l'assommait encore davantage. Il sentait des larmes couler et geler immédiatement sur ses joues en imaginant sa peine quand elle le découvrirait, si la bête ne le faisait pas avant elle.

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