[Lieu] Une cité perdue

[Taliesin]

Même si le conseil avait duré un peu plus longtemps que de coutume, même s'ils s'étaient entretenus un moment à l'écart, ce n'était encore que le milieu de soirée. Il y avait donc de l'animation dans les couloirs, des gamins qui cavalaient, des adultes qui devisaient, et la salle commune était loin d'être déserte : des petits groupes étaient installés autour des tables à tréteaux, bavardant, jouant aux dés ou aux cartes, partageant une infusion fumante dont les effluves laissaient entendre que d'autres avaient eu envie de grogs. Dans un coin, Agathe et Rebecca parlaient avec Ingrid et d'autres femmes de la Communauté. De quoi ? Mystère.

[Galathée]

Albérich conseilla à Hubert de s'installer à une table tandis qu'il allait leur dénicher une boisson chaude. Il avait fait rudement froid dans la chapelle, mais il avait aussi besoin d'un moment à l'écart pour remettre de l'ordre dans ses pensées. Il était stupéfait et... curieusement vexé... de n'avoir pas réalisé qu'Hubert était épris de quelqu'un. Autrefois, c'était le genre de choses qui ne lui aurait pas échappé, du moins le pensait-il. En plus, il y avait un second protagoniste — qui, il n'en savait rien*— qui était dans la confidence. Le fameux rival.
Le fait qu'Hubert refuse de lui en dire davantage le rendait vaguement triste. A Solarcis, quant il courtisait Mahaut, il ne lui en avait rien caché. Le paladin ne voulait même pas lui livrer son nom ! Qu'est-ce que ça voulait dire ? Qu'il était inquiet de sa réaction ? Ou qu'il ne lui faisait pas confiance ?
En passant non loin de la table des femmes, il ne put s'empêcher d'essayer de deviner. Rebecca et Hubert avaient eu une relation explosive depuis leur rencontre, c'était peut-être elle... Agathe, cela paraissait peu probable. Ou Ingrid ? Hubert était un garçon de la campagne, plus simple qu'on ne le croyait peut-être de prime abord, peut-être s'était-il épris de la vaillante couturière... Ou Frida, qui était loin. Cela aurait expliqué que rien ne se soit concrétisé. Ezéchiel était peut-être le troisième homme.
Il sourit de sa propre frivolité. Il ne devait pas se formaliser. Hubert était secret, il le savait bien, et il pouvait le respecter. Peut-être était-ce une question de vulnérabilité... Peu importait. Les choses viendraient à leur heure.
Quand il revint vers Hubert, celui-ci s'était trouvé des camarades pour jouer aux cartes. Albérich lui déposa une tasse fumante puis prit la main qu'on lui avait distribuée. Jouer à la Frivole paraissait effectivement une bonne manière de terminer la soirée.

Néanmoins, deux heures plus tard, alors qu'il était étendu dans son lit, et qu'il entendait son voisin peiner à trouver le sommeil, Albérich ne put s'empêcher de se demander ce que les aveux du paladin signifiaient pour leur association. Il se retourna pendant un moment, en proie à une inquiétude grandissante, puis trouva le sérénité en invoquant Lathandre. Tout irait bien. Immanquablement. Ce qui animait Hubert était beau, admirable, il ne fallait pas en faire un obstacle ou un danger. Quoi qu'il advienne, il y aurait une solution...

[Taliesin]

Malgré les pensées qui rendaient leur endormissement difficile, l'un comme l'autre finirent par sombrer dans le sommeil et si celui-ci fut peuplé de songes, ils n'en gardèrent pas le moindre souvenir.
L'aube finit par poindre. Moins radieuse que la précédente, moins neigeuse que celle d'avant : le ciel était nuageux mais, selon toute vraissemblance, Barthélemy n'aurait pas besoin d'incanter pour que l'expédition à laquelle il participerait en compagnie de Gabriel puisse travailler.

[Galathée]

Albérich avait en prévision une matinée auprès des petits cannibales, tandis qu'Hubert sortait avec l'équipe d'exploration, plus Giovanni. Ils n'avaient pas pu parler mais le Luménien avait l'impression que le paladin avait encore moins bien dormi que lui. Il se prépara ensuite pour aller affronter les fauves, dont il avait l'intention de contrôler le poids et la dentition, pour les moins récalcitrants, du moins. Il caressa un moment l'idée de parler d'Hubert avec Thibault mais se ravisa. Le paladin avait déjà eu du mal à lui parler de sa situation, ce n'était certainement pas pour qu'il aille la raconter au Sunite, même s'il aurait sans doute eu des conseils précieux à lui donner.

[Taliesin]

Tandis qu'Albérich et un Thibault à la mine chiffonnée se démenaient avec les "invités" de la Communauté, Hubert et ses compagnons s'activaient dans le froid glacial, contrôlant maison après maison ou surveillant les alentours. La place était de l'histoire ancienne : désormais, c'était à nouveau vers les portes nord que l'on progressait et il semblait bien qu'on finirait par les atteindre, d'ici deux jours peut-être. Les opérations n'aboutirent ni à la découverte de trésors, ni à la mise au jour de signes inquiétants. En fin de matinée, comme d'habitude, l'on repartit pour la forteresse où Giovanni fit son rapport au paladin : selon lui, l'édifice qu'il avait visité était un ancien commerce et la fameuse porte semblait bloquée de l'intérieur. Pour le reste, il n'avait rien noté de spécial.

[Hubert de Maleval]

Le paladin avait repris pied grâce à l'aube, après une nuit épouvantable à se retourner en tous sens en regrettant de ne pas pouvoir effacer son initiative de la veille, et la conversation de l'avant-veille au passage. Il lui semblait avoir mis le pied dans un piège dont il ne se dépêtrerait qu'en s'arrachant une jambe. Mais pour l'heure, la blessure était vive, et il ne savait pas exactement quoi faire sinon ne plus y penser et aller de l'avant.
Il supervisa la matinée sans grandes difficultés, et lorsque Giovanni lui fit son rapport, il convint avec lui d'en présenter les résultats à Etienne dès qu'ils seraient rentrés. Il était possible que l'habitant de cette maison ait décidé de se barricader à l'intérieur sur le passage de la menace, plutôt que de la fuir, et ouvrir la porte leur apporterait des informations peut-être cruciales sur ce qu'il s'était produit. En même temps, on ne pouvait écarter la possibilité qu'il en sorte quelque chose de dangereux, aussi faudrait-il se prémunir. Une petite escouade composée d'un barde, un clerc, un paladin et quelques soldats serait sans doute la plus indiquée pour faire face... Mais il fallait en discuter. C'est donc avec cette idée qu'il remonta vers la forteresse, l'esprit légèrement détourné de ses autres tracas.

[Taliesin]

Le plus sûr moyen de trouver celui qu'il cherchait était de se rendre à la salle commune. Et, de fait, le jeune chevalier y était attablé en compagnie de Gaspard, se hâtant de terminer son repas afin de ne pas être en retard pour l'expédition qui partirait dès le début d'après-midi. Néanmoins, il prit le temps d'écouter ce que le paladin avait à lui transmettre.
-Le mieux est d'en débattre en conseil, non ? dit-il finalement. Je doute que ce qui a chassé les habitants de la vielle soit tapi derrière cette porte mais... C'est probablement le genre de décision qu'il est préférable de prendre collégialement et à tête reposée.

[Hubert de Maleval]

" Oui, j'imagine qu'on n'est pas à un jour près." dit le paladin, conciliant, même s'il n'avait aucun doute de la décision qui serait prise.
Albérich voulait absolument savoir ce qui avait chassé les gens de la cité, il n'hésiterait pas à faire sauter cette porte, après l'avoir bardée de sortilèges de protection.
" D'autant que ça permettra à nos lanceurs de sorts de préparer la chose."
Après avoir souhaité une bonne expédition à Etienne, il se mit en quête d'un repas, qu'il irait déguster auprès du premier membre de son état-major qu'il repérerait. Ensuite il fixerait rendez-vous à un bon adversaire en fin d'après-midi, après quoi il irait voir Ulrich. Il avait un besoin criant d'une armure et s'il fallait la forger de rien... Autant ne plus traîner à se mettre au travail.

[Taliesin]

Avant qu'il ne s'éloigne, Étienne lui avait jeté un regard appuyé et quelque peu soucieux. Exactement le même regard que lui jeta Edgar lorsqu'il s'installa en sa compagnie. Mais ni l'un ni l'autre ne posèrent de question.
Lorsqu'il eut gagné la forge et fait sa demande à son propriétaire, ce dernier arbora un air embarrassé.
-Hum, j'imagine qu'en pareilles affaires, c'est le pragmatisme qui doit primer... dit-il après un moment d'hésitation. Bon, votre écuyer m'a demandé de remettre en état l'armure de Robert que nous avons récupérée au fort, sur le corps du cannibale que vous avez terrassé. C'est un excellent harnois et, sachant que nous n'en avons pas d'autre à disposition, sachant que vous en êtes dépourvu, il comptait vous l'offrir.

[Hubert de Maleval]

" Oh, fit Hubert, pris au dépourvu. C'est... généreux de sa part, je suppose."
Il secoua la tête.
" Mais je ne sais pas si je pourrais jamais faire une chose pareille... Porter son armure, je veux dire. J'ai déjà l'impression... d'être à la place qui lui revenait..."
Il se tut, conscient que le forgeron ne comprendrait peut-être pas cette brusque bouffée de sentimentalisme. En même temps, de par son métier, il devait connaître le rapport particulier que les guerriers entretenaient avec leur matériel. L'armure du Loup Blanc. Il ne s'en sentait absolument pas digne. D'autant qu'elle devait revenir à Alban quand il serait lui-même chevalier.
Il passa une main sur son visage. Le pragmatisme avant tout.
" Nous verrons. Je la porterai si nécessaire. Mais de manière temporaire, en attendant d'en avoir une autre. Si nous n'avons pas de quoi en forger une à partir de rien, j'irai m'en procurer une à Grand Estuaire au printemps."

[Taliesin]

-Je pourrais toujours fondre les divers morceaux de plates que nous avons récupérés pour essayer de vous forger quelque chose mais... Faire du neuf avec du vieux, surtout avec du vieux disparate, ça donne rarement un résultat probant. Cependant, je peux aussi demander à messire Albérich d'inclure du métal dans la liste que nous transmettrons à messire Louis et à dame Frida pour qu'ils nous en rapportent de Grand-Estuaire... Quoi qu'il en soit, ne vous mettez pas martel en tête concernant l'armure de Robert : votre écuyer s'attend plus ou moins à ce que vous refusiez.

[Hubert de Maleval]

" Il commence à me connaître." dit le paladin avec un sourire.
Il soupira.
" Bon, a priori, je n'en ai pas besoin pour l'instant... Je verrai avec Albérich, mais je ne veux pas charger l'expédition inutilement... d'autant que vous avez sûrement mieux à faire en ce moment et..."
Il hésita.
" J'aurais aimé la forger moi-même. Avec votre concours et votre guidance, évidemment... Mais comme je n'ai fait que de l'entretien, ces dernières années, mes bases sont... rouillées. Du coup, cela risque de vous prendre beaucoup de temps, d'énergie et de sueur... Et ce ne sera possible, éventuellement, si vous acceptez, que lorsque vous serez moins occupé."
Il haussa les épaules.
" D'ici là, je porterai une cotte de mailles, et je songerai à l'armure de Robert en cas d'alerte. Ça vaut toujours la peine de la retaper."

[Taliesin]

Ulrich acquiesça.
-Oh, j'en ai presque terminé. Dans notre situation, un bon harnois n'est jamais de trop. Pour le reste, ma forge et ma personne sont à votre disposition : je comprends fotre désir de forger votre propre armure et je trouverai toujours le moyen de vous libérer de l'espace et de vous consacrer du temps, soyez-en assuré.

[Hubert de Maleval]

Hubert sourit.
" Merci. J'espère que vous ne le regretterez pas. Nous trouverons peut-être du métal approprié à fondre dans la cité avant le printemps... et j'aviserai avec l'équipe de Grand Estuaire, de toute façon. L'un dans l'autre, vous aurez de mes nouvelles..."
Le paladin prit ensuite congé du forgeron et se mit en quête de Giovanni. Il savait que le barde passait ses après-midis à arpenter la forteresse en compagnie de Ruth, en règle générale, mais vu sa sortie du matin, peut-être son programme avait-il été bouleversé...

[Taliesin]

Et bien non : Hubert ne tarda pas à apprendre que le barde et la petite fille arpentaient les caves de la forteresse. Cela aurait pu lui valoir de longues recherches, tant elles étaient vastes et complexes. Il n'en fut rien, cependant, car il perçut bientôt les échos de leur conversation animée, lesquels lui servirent de guide.
-Ruth, pour la millionième fois : non. Alors inutile d'insister.
-Si tu cédais, je n'aurais plus à insister !
-C'est vrai que vu sous cet angle, ça me donne presque envie de dire oui.
-Ah ah ! Tu vas finir par craquer ! Et de toute façon, tu seras forcé de dire oui si tu trouves un passage secret tout seul : c'est le pari.
-Sauf qu'il n'y a absolument aucune chance pour que je trouve seul quoi que ce soit de caché et donc, pour que je dise oui.
Ils s'interrompirent en apercevant le paladin.
-S'il n'était pas aussi tôt, je dirais que tu viens chercher Ruth pour l'entraînement, fit GIovanni, souriant. Mais puisqu'il est aussi tôt, la raison doit être autre...

[Hubert de Maleval]

" Je voulais te demander un service... ou plutôt te faire... une commande, je suppose... mais en fait, je réalise que le moment est mal choisi, dit Hubert avec un sourire embarrassé. J'ai un peu tendance à suivre mon idée sans vraiment faire attention à l'instant... par peur d'oublier ensuite. Mais je peux peut-être juste vous accompagner un moment. Qu'est-ce que Ruth essaie de te faire accepter ?"

[Taliesin]

-Oh, des bêtises... Elle veut figurer sur la fresque avec une hache à deux mains et un casque à cornes.
-Mais quel menteur ! Je veux juste qu'il prenne à l'essai deux merveilleux apprentis !
-Deux monstres, tu veux dire...
Il poussa un soupir spectaculaire, s'apprêta à reprendre - sans doute dans le même registre - mais, au lieu de cela, il fixa Hubert avec intensité avant d'acquiescer pour lui-même.
-Ecoute, je vais laisser Ruth continuer seule un moment : de toute façon, c'est elle qui trouve tout. Ruth ?
-Je sais : si je trouve quelque chose, je viens te chercher aussitôt.
-Parfait !
L'instant suivant, il entraînait Hubert à l'écart.
-Parle-moi donc de cette commande.

[Hubert de Maleval]

" Honnêtement... C'est assez indigne de toi, tout bien réfléchi... Mais comme j'y pensais... Hum."
Il haussa les épaules.
" Je me demandais si à l'occasion... quand tu t'ennuies... tu pourrais peindre mon bouclier à mes couleurs. L'ancien a été réduit en miettes après nos déboires dans les Landes et... Je sais que c'est un peu vain mais... Si les animaux ne te rebutent pas trop... Alban m'avait dit, autrefois, que c'était le genre de choses que tu pouvais faire."

[Taliesin]

-Moi qui m'attendais à ce que tu me demandes...
Il s'interrompit subitement.
-Hum, passons. Il n'y a vraiment pas de problème, Hubert : c'est avec plaisir que je m'occuperai de cette tâche qui n'a absolument rien d'indigne. Je me souviens de ton blason et je préparerai un dessin préliminaire pour te le montrer quand tu m'apporteras ton bouclier : si c'est bon, je te ferai ça dans la foulée. Ce ne sera pas long.

[Hubert de Maleval]

Le paladin eut un petit sourire désolé, conscient qu'il manquait à ses engagements.
" Mais je veux bien poser pour toi, aussi, quand tu voudras... Je me rends compte que j'avais dit que je serais parmi les premiers mais... Je suppose que tu ne manques pas de travail... Je suis libre le soir, en général... C'est quand tu veux, dès que tu as un trou dans ton programme... Et merci pour le blason. Si de mon côté, je peux te rendre service... Tu ne dois pas hésiter."

[Taliesin]

-Je te demanderais bien d'essayer de convaincre Ruth d'arrêter de me persécuter avec cette histoire d'apprentis mais... Je crains que pareil exploit soit hors de portée, même pour toi.
Il soupira derechef avant de sourire.
-Et pour ce qui est de jouer les modèles, honnêtement, ce n'est pas à ça que je pensais. On a tout notre temps, Hubrt, je comprends très bien que tu aies autre chose en tête en ce moment...
Son regard se fit à nouveau scrutateur.
-D'ailleurs, puisqu'on est entre nous... Est-ce que tout va bien ? Je ne voudrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas mais... Je te trouve une petite mine, ces derniers temps.

[Hubert de Maleval]

Le paladin se toucha les joues des deux mains, puis se frotta les yeux du bout des doigts.
" Mauvaise nuit. Ce genre de choses arrive. Mais je ne me sens pas mal, non. J'imagine que c'est pour ça que les gens me regardent bizarrement... Je rattraperai ça ce soir."
Il n'avait certainement pas envie d'entraîner Giovanni dans ce qui le contrariait : le barde était l'ami de Thibault et c'était quelque chose qu'il respectait immensément. Il avait déjà franchi une ligne dangereuse en lui révélant que le Sunite était sur le point d'arriver et la teneur de ses intentions. Il ne voulait pas qu'il risque de le trahir davantage.
" Enfin, sauf si tu veux que je pose pour toi. Mais j'ai entendu dire que tu étais très rapide."

[Taliesin]

-Oh, Albérich commence à faire ma publicité ? J'en suis ravi, ça veut dire qu'il ne garde pas un trop mauvais souvenir de l'expérience ! Et pour ce soir...
Il croisa les bras, sourcils froncés, ne quittant pas le paladin des yeux.
-J'étais censé avoir deux modèles. Cependant, ils ont déjà laissé entendre qu'ils auraient peut-être un empêchement, et comme je perçois là-dessous les signes d'un complot dont je connais parfaitement les auteurs, j'ai tout lieu de croire que cet empêchement se concrétisera. Bref, je risque fort de me retrouver bredouille, d'être sans défense contre mes tourmenteurs et... Je crois donc plus prudent de te réquisitionner.

[Hubert de Maleval]

" D'accord... Il faudra juste que tu me donnes une expression moins crevée... Le soir, je suis généralement fatigué, alors si j'ai déjà l'air dans les vapes maintenant..."
Il se tapota les joues pour se donner de l'énergie.
" Bon. Je vais aller rejoindre les soldats, d'ailleurs. Rendez-vous est pris pour ce soir, sauf si tu as des ennuis avec... avec tes apprentis qui n'en sont pas..."
La fin de la journée lui semblait plus claire : superviser un peu d'exercices et en faire lui-même, avec ses partenaires habituels, puis avec quelqu'un de son niveau pour clôturer la journée, avant de passer aux thermes.

[Taliesin]

-Avec ces psychopathes qui sont prêts à tout pour devenir mes apprentis, tu veux dire. Et bien, ils ne me causeront pas d'ennuis ce soir, puisque tu seras là pour me protéger : ils n'oseront pas approcher.
Cette perspective semblait grandement le soulager.
-Veux-tu que je t'envoie Ruth en fin d'après-midi ou préfères-tu que je la garde ? Dis-moi ce que tu préfères sans la moindre hésitation.

[Hubert de Maleval]

" Elle ne peut pas déroger à ses devoirs d'écuyer, même pour chasser des trésors, j'en ai peur. Mais je vous ferai prévenir quand il est l'heure, ne t'embarrasse pas de ça."
Puis, sur un salut, il laissa le barde et la gamine à leurs investigations et repartit vers les hauteurs et la cour où s'exerçaient les militaires.

[Taliesin]

L'après-midi se déroula sans anicroches et si Hubert n'eut guère de moyens pour apaiser les pensées qui le tourmentaient, au moins put-il extérioriser sa tension en livrant des duels acharnés face à des adversaires choisis avec soin. S'ensuivirent un passage par les thermes, délassant, puis le repas, roboratif et agréable. Enfin, ce fut l'heure du conseil et Étienne, fidèle à ses habitudes, commença par leur faire part des dernières nouvelles : s'il n'y avait rien de neuf du côté des ambassades, l'exploration des mines progressait à grands pas, on avait trouvé des signes indiquant la présence de diamants dans les niveaux inférieurs et il semblait que des passages descendaient encore plus bas, quoiqu'ils soient pour l'instant partiellement obstrués.

[Hubert de Maleval]

Hubert, de son côté, leur expliqua ce que Giovanni avait pu déterminer de la porte close qu'ils avaient découverte la veille.
" Si elle est fermée de l'intérieur, il me semble plausible que quelqu'un ait choisi de se barricader plutôt que de fuir quand la décision a été prise de fuir la ville, continua ensuite le paladin. On ne peut pas en être sûr... mais je me dis que c'est une opportunité d'en apprendre davantage sur ce qui s'est produit ici... Avec de bons sortilèges de protection..."
Il chercha le regard d'Albérich et celui-ci acquiesça, concentré.
" ... nous pourrions la forcer sans prendre trop de risques."

[Taliesin]

Ézéchiel manifesta son accord d'un hochement de tête.
-Très bien, fit Étienne. Je pense qu'à terme, il sera nécessaire de visiter à nouveau toutes ces maisons, car nous sommes sans doute passés à côté de beaucoup de choses. Néanmoins, puisqu'ici nous avons... une piste évidente, disons, inutile de remettre son examen à plus tard.
Il se tourna vers Hubert.
-Es-tu d'accord pour dresser la liste de ceux qui participeront à l'opération ?

[Hubert de Maleval]

" Heu... Oui, je dois pouvoir voir ça avec Gabriel : il m'avait fait une liste des lanceurs de sorts et de leurs capacités, ça devrait me permettre de sélectionner ceux qui pourront sécuriser la zone au moment de l'ouverture de la porte.
— Tu peux me rajouter sur sa liste, dit Albérich.
— Bon, je vais essayer de faire ça dès que nous en avons terminé. Et on peut imaginer l'ouvrir demain en début d'après-midi, quelque chose comme ça."