[Lieu] La campagne luménienne

[Cendres]

Gabriel pensa aussitôt à Anita poursuivie par les deux ravisseurs.
« Avez-vous vu ces trois personnes ? Pourriez-vous décrire la première ? Avez-elle beaucoup d’avance sur les deux autres ? Quelle direction ont-ils pris ? S’il vous plaît…c’est peut-être mon amie…une jeune femme…elle est en danger… »

[Voyageuse]

La réponse fusa, catégorique.
" Ça peut pas être votre amie, c'était une sale drow ! Elle se faufilait en croyant qu'on la voyait pas, mais moi, j'l'ai vue, j'lui ai même lancé le chien aux trousses. Pas longtemps, juste pour qu'elle fiche le camp et ne vienne pas vers la maison. Les autres, chais pas, ils avaient l'air d'âtre un peu des soldats ou des mercenaires, j'veux dire qu'ils avaient des épées et un gilet de cuir clouté, c'était pas des péquenots du coin. Peut-être que c'étaient des gardes à sa poursuite... mais ils avaient pas l'uniforme luménien. J'sais pas s'ils peuvent la rattraper, elle courait vite."

[Cendres]

Gabriel fut frappé par le ton haineux de l’halfeline, mais il l’écouta avec espoir.
« Et…Quelle direction ont-ils pris…le nord ?…il y a combien de temps qu’ils sont passés ? »

[Voyageuse]

La jeune halfeline parut réfléchir de l'autre côté de la porte.
" Bah... J'dirais... plus d'une heure. Moins de deux heures. Y sont plutôt partis vers l'ouest. J'aurais cru qu'ils viseraient Luménis, ou alors qu'ils fuyaient Luménis. Mais en fait ils sont partis vers la côte. Ils doivent déjà y être à l'heure qu'il est.
- Si elle fuit, elle va être coincée par la mer, remarqua Augustin, pensif. Enfin, si on ne se trompe pas d'interprétation..."

[Cendres]

« Nous avons aucun temps à perdre…allons sur la côte…nous prendrons ses poursuivants à revers». «Madame, je vous remercie ! » Lança Gabriel à la porte, tout en courant.

[Voyageuse]

Il courait plus vite que ses compagnons, aidé par ses grandes jambes et son entraînement, et il dut ralentir pour ne pas les distancer. Augustin, en particulier, manquait clairement de pratique dans ce domaine.
" Si vous voulez les gagner de vitesse, moi je ne peux pas suivre, verbalisa-t-il, peinant à reprendre son souffle. Partez devant tous les deux...
- Oui mais on fera quoi si on les rejoint ? Ils ont des pouvoirs..."

[Cendres]

Gabriel continua à courir tout en répondant.
« Swan, ils ne nous attendent pas, nous les aurons pas surprise…ceux qui ont des pouvoirs magiques n’auront pas le temps de prononcer des incantations… Ils sont seulement trois, et nous aussi avec Anita. Vous frapperez avec un lancer de pierre, le premier qui sera à votre distance d’attaque , sans réfléchir ! Je m’occuperai des deux autres avec mon épée…Anita sait se battre aussi, elle profitera de leur surprise pour en tirer parti… »

[Voyageuse]

Swan ne paraissait pas totalement convaincu par le plan simplissime qu'on lui présentait, mais il n'osa pas regimber et s'efforça de se maintenir à hauteur de Gabriel. Augustin avait abandonné la course.
Le terrain était accidenté, pierreux, et ne gardait pas trace du passage de quiconque : il aurait été illusoire de suivre une piste à moins d'être un pisteur expérimenté. Il était tout aussi illusoire de progresser en ligne droite, mais leurs prédécesseurs n'avaient certainement pas fait mieux. Ils n'avaient de toute façon aucune certitude quant à la direction exacte.
La mer se présenta soudain sous leurs yeux, majestueuse, le bleu des flots reflétant celui du ciel. Ils la surplombaient depuis une petite élévation de terrain. Ils devinaient la présence d'un petit hameau en bord de mer, légèrement sur leur droite, mais ils étaient trop loin pour distinguer les détails. Devant eux, en contrebas, le sol devenait sablonneux, peut-être marécageux, mais on n'y distinguait aucune trace de pas : il aurait fallu un gros coup de pouce de Tymora pour arriver exactement sur les traces de ceux qu'ils suivaient, et Tymora était rarement d'humeur à accorder de gros coups de pouce. Et, bien sûr, personne n'était visible entre là où ils se trouvaient et la mer, ni sur les bords de mer qu'ils apercevaient -mais une partie était caché par les irrégularités du terrain.

[Cendres]

Aucun ravisseur, aucune trace d’Anita, Gabriel sentit le vide de la déception.
Il se tourna vers Swan. « Swan, je me suis emballé trop vite, sans réfléchir….mais avez-vous remarqué quelque chose qui indiquerait le passage d’humanoïdes ? J’ai aussi besoin de votre avis pour choisir la prochaine direction.»

[Voyageuse]

" Je... n'ai rien vu...", haleta le jeune homme, penché en avant, les mains sur les genoux, pour reprendre son souffle.
Le cri d'une mouette leur répondit, narquois.
" Le terrain est trop balayé par les vents ici, y'a pas grand-chose qui marque le sol, et en courant je ne peux rien voir, expliqua-t-il d'un ton désolé. On devrait attendre Augustin, il va arriver tôt ou tard, il aura peut-être une idée..."
Augustin n'était pas encore visible, cependant. Personne ne l'était. Le rivage en contrebas semblait désert, mais ils ne le voyaient pas en totalité : des replis de terrain leur cachaient une partie de la plage. Ils n'entendaient rien, hormis le ressac, hypnotique : s'il y avait des bruits de pas ou de voix, celui de la mer les couvraient. Quelques barques de pêche dansaient sur les flots, non loin du rivage, trop loin néanmoins pour qu'ils en distinguent les occupants.
" Le seul endroit où il doit y avoir du monde, c'est dans ce hameau à droite...", conclut Swan.

[Cendres]

« Swan, si c’est le seul endroit possible, prenons cette direction. Mais attendez Augustin, vous me rejoindrez. Je cours vite s’en m’essouffler, je peux les rattraper…et au moins les surprendre. Je sais que je peux compter sur vous en renfort…je tiendrai jusqu’à votre arrivée. »
Sur ces paroles, Gabriel courut vers le hameau.

[Voyageuse]

Au fur et à mesure qu'il avançait, le paysage s'élargissait sous ses yeux. La plage était déserte, d'aussi loin qu'il pouvait le voir. Au bout se trouvait un ponton, tout près du hameau, auquel était amarrée une barque. Deux hommes étaient en train d'embarquer, sous les yeux d'une femme âgée qui semblait leur donner des consignes. Quelques dizaines de mètres plus loin se trouvaient quelques petites cabanes de pêcheur, ainsi que d'immenses séchoirs à poisson. A l'autre extrémité du hameau se trouvait une autre plage, sur laquelle deux barques étaient échouées.
Comme Swan l'avait anticipé, il y avait un peu de vie dans le hameau : une femme en train de plier le linge qui venait de sécher, deux enfants qui jouaient sur les galets -ou plutôt ramassaient des crustacés, un vieil homme assis sur un banc.

[Cendres]

Anita et ses trois poursuivants n’avaient pas pu disparaître comme par enchantement. Gabriel connaissait les compétences de son amie, son endurance avait dû les distancer. Il fixa son regard sur les deux hommes et se dirigea vers eux avant qu’ils finissent d’embarquer. Sans prendre le temps de reprendre son souffle, le jeune homme courut à nouveau en criant.
. « Attendez…attendez… ».

[Voyageuse]

Il y eut un instant de flottement. Les deux hommes étaient déjà à bord de la barque, prêts à larguer les amarres. Ils l' observerent avec une certaine perplexité tandis qu'il s'approchait.
"Vous êtes avec eux? s'enquit la vieille femme.
-Pas du tout ", répliqua l'un des hommes.
Ils portaient tous deux une tenue identique et un gilet de cuir clouté, évoquant des gardes ou des soldats.
"Vous voulez quoi?"

[Cendres]

« Vous êtes apparemment des gardes du Comptoir sur la Sombre…mais dites-moi, vous êtes bien loin de votre garnison… ? »
Tout en parlant, Gabriel s’avança plus près de la barque. Les deux hommes correspondaient à la description de l’halfeline. Il était prêt à bondir sur eux.

[Voyageuse]

Les deux hommes échangèrent un regard interloqué.
" Je crois que vous vous trompez de personne, fit l'un d'eux.Je suis désolé mais nous sommes un peu pressés...
- De quel comptoir parlez-vous?", intervint la vieille femme, interloquée.
Les deux hommes correspondaient en effet à la description très sommaire de la Halfeline. L'un d'eux poussa du pied le ponton pour en écarter l'embarcation sans se préoccuper davantage de Gabriel.

[Cendres]

Gabriel s’adressa à la vieille femme tout en gardant son regard fixé sur les deux hommes.
« Madame, s’ils ne sont pas des gardes, ce sont des imposteurs. Ils correspondent exactement à la description de la bergère… ces deux individus en veulent à mon amie, ils la poursuivent… Une jeune femme mince… peut-être l’avez-vous vue ?… »
Le jeune homme fit deux pas vers l’embarcation.

[Voyageuse]

La vieille femme fronça les sourcils.
"Une amie à vous ? Je n'ai vu qu'une drow... et ces hommes la poursuivent parce qu'elle a volé un objet magique. Ce sont bien des gardes... je ne sais plus d'où".
L'embarcation était maintenant à plus de 1m du ponton et un grand coup de rame la propulsa de presque 2m supplémentaires.

[Cendres]

L’embarcation était trop éloignée du ponton pour que Gabriel puisse sauter dessus. Le seul moyen pour les rejoindre était de trouver une autre barque. Les seules qu’il avait remarquées se situaient à l’autre extrémité du hameau.
Il s’adressa à la veille femme.
. «*Quelle direction a pris la jeune femme ? Quel est le village le plus proche qui longe la côte ?
Vous vous trompez, ces deux hommes sont les voleurs…et certainement des ithilliens. Ils vous ont dupée par l’origine de la jeune femme. Nous sommes à leur poursuite, ils font partie d’un groupe armé qui a enlevé la jeune femme…mon amie et deux autres personnes, les enfants d’un ami qui ne va pas tarder à arriver.
Nous devons les rattraper. Est-il possible d’emprunter l’une de vos barques ?*»

[Voyageuse]

La vieille femme écouta ses explications d'un air dubitatif, un peu perdue. Elle réagit lorsqu'il mentionna des enfants.
"Ils ont enlevé des enfants? Vous êtes sûr? C'est grave ça..."
Elle jeta un œil à la barque qui s'éloignait.
"Les autres barques ne sont pas à moi... Mais vous pouvez prendre celle qui est tout au bout, elle est à mon petit-neveu. Simplement, il faut me promettre de la ramener... et me laisser une garantie. De l'argent. "

[Cendres]

Gabriel ne s’attendit pas à l’exigence de la vieille femme. Il avait pratiquement donné tout l’argent à Anita pour leurs achats. Il lui restait quelques pièces d’argent gagnées sur les docks.
« Combien voulez-vous pour la barque ? »

[Voyageuse]

La vieille femme se gratta la tête, hésitante. Elle n'avait visiblement pas réfléchi à la question.
"Heu... disons deux pièces d'or si vous me jurez de la ramener. C'est son gagne-pain, vous comprenez... Moi je viens de louer la mienne à ces hommes... et on n'aura plus rien si vous ne revenez pas. Si vous voulez l'acheter définitivement c'est plus cher. "
Les deux hommes s'éloignaient vers le sud aussi vite que leur permettaient les rames. Au loin, on devinait une autre barque .
Côté terre, Swan était visible mais il lui fallait encore quelques minutes pour le rejoindre.

HRP : Je pense que Gabriel a quelques pièces d'or, encore

[Cendres]

Gabriel fouilla dans la poche intérieur de sa veste matelassée. Il fut surpris de découvrir 8 pièces d’or en ouvrant la main.
« Je n’ai certainement pas assez de pièces pour vous l’acheter, mais je vous donne les 2 pièces pour la location, en vous promettant de vous la ramener. »
Le jeune homme regarda derrière lui et vit Swan. Il paya la veille femme en disant :
« Dites à mes amis de me rejoindre vers l’autre plage, je les attendrai pour embarquer. Je vous remercie. »

[Voyageuse]

" C'est la barque la plus éloignée, ne vous trompez pas..."
La plage n'était pas éloignée, juste de l'autre côté du hameau. Il lui fallut deux ou trois minutes seulement pour la rejoindre, et autant pour défaire le noeud solide qui accrochait la barque à un anneau dans le sol. Swan le rejoignit alors qu'il poussait la barque dans l'eau. Augustin n'était pas encore visible, en revanche. Il avait été complètement semé lors de leur course échevelée.

[Cendres]

Gabriel tourna la tête vers Swan tout en enjambant le rebord de la barque.
« Swan, montez ! Nous poursuivons bien les deux ravisseurs qui sont à la poursuite d’Anita. Ils ont dupé la vieille dame en se faisant passer pour de bons soldats poursuivant une draw voleuse. Nous pouvons encore les rattraper, ils ont pris la direction sud de la côte… Mais…avez-vous vu Augustin ?»

[Voyageuse]

Swan semblait passablement essoufflé.
" Il est assez loin derrière, je l'ai aperçu. Il avait dit de ne pas l'attendre... Il suffit qu'on laisse un message à cette dame, elle pourra sans doute transmettre ?"
La vieille dame avançait d'une démarche nettement plus lente, une main sur les reins. Swan revint vers elle, d'un pas rapide, et il échangea quelques mots avec elle, dont Gabriel ne perçut que des bribes, suffisantes pour en comprendre la teneur : il lui demandait d'expliquer à Augustin qu'ils partaient en bateau vers le sud.
ela prit deux ou trois minutes supplémentaires, avant qu'il rejoigne Gabriel et grimpe dans la barque du pêcheur.

[Cendres]

. Gabriel tenait déjà les rames, prêt à manœuvrer.
. « Swan, regardez vers le sud… repérez la barque et ordonnez moi la direction…nous irons plus vite si je rame ».
Le jeune guerrier tira sur les rames avec force et fit avancer la barque rapidement.

[Cendres]

. Gabriel empoignait déjà les rames, prêt à manœuvrer.
. « Swan, regardez vers le sud… repérez la barque et ordonnez moi la direction…nous irons plus vite si je rame ».
Le jeune guerrier tira sur les rames avec force et fit avancer la barque rapidement.

[Voyageuse]

Swan regardait vers le sud, comme on le lui avait ordonné.
" Il y a plusieurs barques... Je suppose que c'est la plus proche de nous qu'on suit ? Celle avec... ces deux types à bord ?"
Il fronça les sourcils.
" Ils ressemblent... Mais je ne suis pas sûr... Ils ressemblent à ceux qui nous ont fait prisonniers. Pourquoi vous voulez les rattraper ? Ils sont dangereux ! Je ne fais pas le poids face à leur magie !"

HRP : peux-tu lancer un dé20 ?

[Cendres]

. « Pourquoi ?… Ils poursuivent mon amie, ils ont enlevé les vôtres… Et ne vous sous-estimez pas, vous pourrez leur lancer des pierres à distance…vous êtes un jongleur, donc habile de vos mains et attentif de votre œil. De mon côté, je compte bien sauter dans leur embarcation et au pire la renverser… »
Sur ces paroles, Gabriel accéléra la cadence.

Lancer de dés : 13