[Lieu] Les Rocheuses du Dragon

[Galathée]

Elle escalada sans mal la façade du bâtiment, dépassa un premier étage, puis un second. A l'intérieur, les pièces étaient vides et obscures, exhalant un vague parfum de pourriture humide. A l'échelle de la petite araignée, tout paraissait gigantesque et déformé, mais la pression qu'avait ressentie Astrée s'était relâchée, réduite désormais à une vibration à la limite de la perception. Malheureusement, depuis son perchoir, la vue n'était pas aussi dégagée qu'espéré : la cité drow était constituée de bâtiments enchevêtrés et à plus d'un endroit, la perspective était bouchée par une autre construction. Il y avait bien une sorte de temple sur la droite, plus haut que les autres, mais se déplacer jusque là prendrait un certain temps, sans parler de l'ascension ensuite, et Astrée risquait d'y gaspiller plus de la moitié de sa métamorphose.
Elle repéra le couloir où elle avait chassé les insectes, le froufroutement de la cascade entre deux façades. A la disposition des artères au sein de la petite ville, il y avait probablement d'autres couloirs qui quittaient la caverne, un qui partait derrière elle, un autre au-delà des véhicules, sur la droite, mais il était impossible de savoir où ils menaient.

[Voyageuse]

Astrée redescendit lentement, un peu dépitée.
Il fallait qu'elle choisisse une direction au hasard... et elle ne pourrait certainement en explorer qu'une seule à la vitesse où elle allait. Deux peut-être. Et rien ne prouvait qu'elle aboutisse...
Et si ce n'était pas la bonne direction ? Que deviendrait-elle à l'issue de sa transformation ? Elle pourrait se retransformer pour une heure... en un animal plus rapide ? Ou en une autre araignée ? Devait-elle anticiper la nécessité de redescendre dans sa cellule pour retenter l'expérience une autre nuit ? Ou était-ce trop dangereux ? Percevraient-ils ce qu'elle avait fait ? D'un autre côté, se cacher au fin fond des grottes sous forme humaine n'était guère mieux : ils percevraient sa présence et la trouveraient certainement...

Elle décida... qu'elle déciderait plus tard.
Dans l'immédiat, elle devait s'éloigner au maximum, chercher une issue. Elle choisit le couloir qui partait derrière elle, car il était proche et ne nécessitait pas de s'approcher à nouveau des véhicules. Il fallait bien commencer quelque part...

[Galathée]

Elle redescendit ainsi de son perchoir et emprunta le couloir. Il lui était impossible de savoir dans quelle direction elle partait, sa taille minuscule l'empêchait d'avoir une vision d'ensemble des lieux, même en circulant sur les murs ou le plafond plutôt que le sol. Il faisait sombre, bien que certains éléments de la végétation — mousses et lichens — diffusent un semblant de phosphorescence, parfois verdâtre, parfois orangé. Les odeurs étaient fortes et parfois inquiétantes, mais Astrée avait choisi une araignée qu'elle connaissait et celle-ci n'avait manifestement pas d'instinct clair quant à la flore souterraine, aussi lui fallait-il s'en remettre à son propre jugement avant de traverser telle ou telle zone. De même, il existait une faune étrange dans ces replis rocheux, et elle n'était probablement pas toujours inoffensive...
La seule certitude qu'Astrée eut, au bout de quelques dizaines de mètres, fut que le couloir montait.

[Voyageuse]

Puisque le couloir montait, il devait mener à la sortie...
Astrée était consciente que c'était davantage un voeu pieux qu'une évidence. Après tout, elle avait pris une direction complètement au hasard. Le couloir pouvait redescendre plus loin, ou mener à une impasse. Ou à un labyrinthe. Et elle n'avait aucune idée de la distance à parcourir avant de se retrouver à la surface. De surcroît, l'elfe noir avait dit que rejoindre la surface était compliqué, ce n'était donc probablement pas un simple couloir à suivre. Mais de toute façon, il ne pouvait pas lui en dire davantage...
Quoiqu'il en soit, elle était décidée à continuer tout droit, du moins un certain temps. Tant qu'elle n'avait pas de signe indiquant qu'elle se fourvoyait.
Elle évitait les mousses, se souvenant qu'elles étaient un peu toxiques -peut-être pas pour une araignée, mais elle n'en savait rien-, et s'efforçait de rester discrète et de ne pas déranger la faune des cavernes.

[Galathée]

Il y eut soudain un sifflement aigu, et Astrée devina — sans savoir très bien comment — qu'un danger était proche. Par réflexe plus que par décision, elle s'aplatit contre la paroi et demeura immobile. Quelques secondes plus tard, une nuée de chauve-souris déboula dans le couloir, frôlant les parois pour y saisir les petits insectes qui y rampaient, sans avoir besoin de les voir ni même de les entendre, guidées par leurs sens mystérieux. Puis la nuée s'évanouit, aussi vite qu'elle était apparue, laissant les murs de pierre dépeuplés.

HRP : un d20

[Voyageuse]

HRP : 6

Astrée frissonna -ou plutôt, elle songea frissonner, mais ce n'était apparemment pas du tout un geste naturel pour une araignée. Elle se contenta donc de rester pétrifiée encore quelques instants, le coeur battant trop fort. Elle songea que les chauve-souris devaient détecter les mouvements... Mais elles étaient parties, et elle pouvait reprendre son chemin.
Elle continua donc à avancer, plus anxieuse que quelques minutes plus tôt, cherchant un juste équilibre entre le désir d'explorer les lieux au plus vite et la nécessité d'être prudente. Elle était attentive, autant qu'elle le pouvait, à ce qui l'entourait, et cheminait au plafond davantage que sur le sol, espérant éviter ainsi une partie des prédateurs potentiels. Les chauve-souris en avaient heureusement éliminé une partie.

[Galathée]

Mais quelques secondes plus tard, elle entendit à nouveau le bruissement, puis le vacarme, de l'essaim de chauves-souris, qui repassèrent dans le sens opposé. Certaines s'arrêtèrent à nouveau pour chasser, mais moins longtemps, et Astrée eut à nouveau la chance de ne pas être choisie, signe que Tymora, après tout, avait quelque pitié. Un gros scolopendre orange qui crapahutait à moins d'un pouce de l'araignée fut emporté. Astrée percevait la panique autour d'elle, une panique instinctive, qui se répandait en phéromones de stress tout autour d'elle et engorgeait ses sens d'arachnide, la poussant à fuir, elle aussi, à se terrer, en dépit de ce que son esprit humain pouvait désirer.
Mais elle conserva quand même le contrôle sur son corps malingre. Le vol de chauves-souris s'éloigna, mais quelque chose se modifia dans le son que perçut la druidesse... La direction. A la place de s'éloigner en ligne droite, les prédateurs avaient bifurqué... vers le haut. Il devait y avoir un tunnel en forme de cheminée, non loin.

[Voyageuse]

Astrée songea que Tymora était doublement avec elle. D'abord pour l'avoir maintenue en vie, et ensuite pour lui laisser entrevoir une issue. Si toutefois ç'en était une... Mais après tout, les chauve-souris sortaient peut-être se nourrir à l'extérieur ? Elle était incapable de dire si celles-ci étaient entièrement cavernicoles ou non. Cependant, on était aux portes de l'hiver, et leurs congénères de l'extérieur hibernaient, ou hiberneraient bientôt. Mieux valait ne pas trop rêver...
Malgré tout, elle était d'un naturel optimiste, et elle se remit en marche avec un regain d'espoir. Elle songea un instant à reprendre forme humaine, pour être moins vulnérable. Mais elle estima que c'était imprudent : elle n'était sans doute pas assez loin des créatures pour échapper à leur détection. Et puis, il faudrait probablement grimper d'ici peu, à en juger par les sons qu'elle avait cru percevoir.

[Galathée]

Elle arriva au bas du puits que les chauves-souris avaient emprunté. Il était large mais il était impossible d'en deviner la hauteur. De surcroît, elle avait certainement déjà largement dépassé la moitié de l'heure que durait sa métamorphose. Il lui semblait percevoir un courant d'air froid, émanant des hauteurs, mais c'était peut-être une impression. Quoi qu'il en soit, elle ne pouvait pas hésiter trop longtemps, sans quoi elle redeviendrait humaine à mi-ascension et se briserait immanquablement les reins dans la chute.

[Voyageuse]

Elle n'hésita pas : le temps était compté. Elle s'élança dans l'ascension du puits, un peu inquiète de ne rien deviner au-dessus d'elle qui ressemble à un ciel nocturne -ou diurne, d'ailleurs, elle n'avait aucune idée de l'heure qu'il était. Le puits donnait peut-être sur d'autres galerie. Certainement, même. Mais l'essentiel, pour le moment, était de s'éloigner au maximum de ces étranges créatures et de leur fichue magie. Peut-être, si elle se transformait suffisamment loin, échapperait-elle à leur détection.
Elle restait attentive aux signaux émanant de son propre organisme : à la moindre sensation indiquant la fin proche de sa métamorphose, elle redescendrait aussi vite que possible, sauf si une cornique solide était à sa portée.

[Galathée]

L'araignée grimpa donc dans le conduit emprunté par les chauves-souris. Il s'y trouvait moins de végétation, moins d'insectes, et de manière générale, si les chasseresses ailées redescendaient, il lui serait beaucoup plus difficile de passer inaperçue. Mais pour l'heure, le conduit était désert, obscur, et sa métamorphose semblait tenir le coup. Difficile de savoir si elle aurait le temps de prévoir quoi que ce soit au moment où elle s'interromprait cependant : c'était un processus assez rapide. Elle chemina, chemina encore et soudain, comme elle l'avait anticipé, un nouveau conduit s'ouvrit sur sa gauche, tandis que la galerie continuait vers le haut. Le nouveau couloir était plus étroit : un humain n'y tiendrait guère debout, mais il semblait se poursuivre dans la roche. Elle ne perçut pas de réel changement d'atmosphère, aucun moyen de savoir s'il fallait s'y arrêter ou s'il valait mieux poursuivre.

HRP : un nouveau d20

[Voyageuse]

HRP : 11

Astrée hésita. Devait-elle s'arrêter à ce niveau-là ? Elle ignorait si la galerie serait praticable pour une humaine. Et puis, son objectif était de monter jusqu'à la surface, donc le plus logique était de continuer. Elle avait cependant beaucoup de mal à estimer le temps qu'il lui restait à passer sous forme d'araignée. Avait-elle vraiment une chance de parvenir au bout de ce puits interminable avant de redevenir humaine ? Ou valait-il mieux profiter de ce tunnel pour s'y transformer en sécurité ?
Elle choisit la prudence : explorer l'étroite galerie n'aboutirait sans doute à rien, mais c'était un endroit moins dangereux pour une transformation inopportune.
Elle bifurqua donc dans le tunnel, en gardant sa forme d'araignée, plus adaptée à l'étroitesse des lieux.

[Galathée]

Elle chemina un moment encore, dans ce tunnel obscur, et au bout d'un moment, il lui sembla à nouveau entendre comme un souffle. Les sens de l'araignée étaient difficiles à transformer en perceptions humaines, cependant, et Astrée poursuivit un moment avant que le boyau ne s'évase brusquement et ne débouche sur une salle plus vaste. A cet instant, elle devina comme un tremblement dans ses pattes, puis dans son thorax velu. La métamorphose allait prendre fin.

[Voyageuse]

Elle s'immobilisa pour attendre la métamorphose, soulagée de se trouver dans un lieu adapté et relativement confortable. Et, en même temps, inquiète de ce qu'elle allait ressentir. Si les créatures étaient encore trop proches, percevraient-elles sa présence une fois qu'elle serait redevenue humaine ? Et de son côté, aurait-elle conscience d'avoir attiré leur attention ?
Elle se tenait prête à se retransformer si le danger semblait trop proche. Mais dans le cas contraire, elle continuerait d'explorer les lieux sous forme humaine.

[Galathée]

Elle se retransforma donc, retrouvant ses vêtements abimés, sans manteau, sans bottes. Il lui fallut faire de la lumière car il n'y en avait pas la moindre goutte dans la caverne. Les lieux étaient de taille moyenne, comme une grande pièce dans une maison, le plafond à hauteur raisonnable, et la bonne nouvelle était que la salle avait été habitée, autrefois. Astrée y trouva des vestiges depuis longtemps oubliés, des tessons de poterie, surtout, une vieille lame émoussée de hache, mais sans son manche, et on avait creusé un semblant de banc dans la pierre. Il ne restait bien sûr ni bois, ni textile, emportés par le temps de longue date. La pièce présentait deux issues : une plus large, mieux aménagée, qui débouchait rapidement sur un escalier ascendant, l'autre plus grossière, moussue, et qui s'enfonçait dans le sol.

[Voyageuse]

Elle prit la lame de hache pour l'observer. Elle n'en aurait certainement pas l'utilité : si elle parvenait à rejoindre la surface, elle trouverait mieux dans les ruines. Si elle n'y parvenait pas... et bien, une lame émoussée de hache ne lui servirait à rien face à ses poursuivants.
Mais, à tout hasard, elle la glissa dans la poche de son pantalon.
Puis elle se dirigea vers l'escalier ascendant. Elle se demandait si l'autre issue rejoignait les ruines souterraines, si elle communiquait d'une façon ou d'une autre avec l'endroit où les archéologues étaient captifs. Peut-être était-ce l'accès emprunté par leurs geôliers pour les capturer. Mais elle n'avait pas l'intention d'aller voir de plus près. L'urgence était de remonter en surface, de s'équiper, de trouver Dimitri.
Encore fallait-il que cet escalier mène à la surface, et, vu l'obscurité qui régnait, elle en doutait. Mais il s'en rapprochait certainement, et elle n'avait guère d'autre choix.

[Galathée]

La flamme à la main, petit fanal dans l'obscurité totale, Astrée poursuivit donc l'ascension dans l'escalier de roche. Il grimpait assez sèchement et, elle put le constater à ses dépends, était très glissant, si bien qu'il lui fallut progresser avec prudence, une main contre le mur, pour éviter de se casser la figure. Au bout d'une centaine de marches, et de deux coudes, elle parvint à un nouveau couloir plat, qui s'évasa rapidement, et elle y détecta à nouveau des signes d'une ancienne occupation. Il faisait de plus en plus froid et, sans son manteau, elle commençait à frissonner. Ses pieds nus, sur la pierre, lui semblaient presque insensibles. Quand elle y jeta un oeil, elle vit qu'elle s'était blessée, petites écorchures ici et là, sans même s'en rendre compte. Mais ce genre de considération dut attendre. Un bruit résonnait plus loin dans le couloir, un frottement, un couinement peut-être, encore hors de vue, mais de plus en plus proche.

[Voyageuse]

Elle resta un instant immobile, trop surprise pour réagir, incapable d'associer une image à ce bruit étrange et inquiétant. Puis elle sentit la peur l'envahir. Elle avait froid, elle n'avait pas d'arme, elle se sentait incroyablement vulnérable.
Elle chercha un renfoncement dans lequel se dissimuler, ou au moins un mur un peu en retrait contre lequel se plaquer, dans cette espèce de pièce vaguement arrondie où elle se trouvait. Sa flamme trahissait sa présence, et, dans un geste réflexe, elle l'éteignit. L'obscurité oppressante lui fit aussitôt regretter son geste. Il, ou ils, venait par là et y voyaient clair, lui. Ou eux. Quels qu'ils soient. Se dissimuler là était stupide.
Elle hésita, écouta encore. Si ce qui approchait semblait de petite taille, elle allumerait sa flamme et s'en servirait, au besoin, comme arme. Si c'était gros, il valait mieux se transformer, se faire toute petite et fuir.

[Galathée]

Le mouvement et le son vinrent dans sa direction, elle entendit le frottement contre les murs, perçut la vibration du sol, et le cri aigu qui retentit brusquement lui fit mal aux oreilles. La créature (ou les créatures, elle ne pouvait le savoir) s'approchait et il s'agissait manifestement de quelque chose de grande taille, à moins que ce ne soit le jeu de l'écho, mais cela semblait peu probable. Très peu probable.

[Voyageuse]

Elle n'hésita pas davantage. Il lui fallait se transformer en quelque chose de petit qui n'attire pas l'attention de la créature. Une araignée, à nouveau ? Ou un rat, plus rapide, moins vulnérable, peut-être moins sensible au froid... mais potentiellement plus appétissant, en fonction du régime alimentaire de la créature inconnue.
Elle opta pour la prudence, et, à nouveau, se fit araignée. Un peu plus grosse, cette fois-ci, espérant pouvoir courir plus vite sur les parois.
Astrée --> transformation en araignée.
Elle comptait poursuivre sa route en se faufilant tout en haut des parois rocheuses, et trouver un interstice où se glisser à l'approche de la créature.

[Galathée]

HRP : c'est vraiment instantané, cette métamorphose ?

Astrée eut tout juste le temps de devenir araignée, d'un modèle plus gros. Une créature gigantesque déboula dans le couloir, toutes tentacules dehors, et s'immobilisa. Avec sa taille minuscule, Astrée eut du mal à en obtenir une image complète : il lui aurait fallu se déplacer pour pouvoir l'appréhender. De là où elle se trouvait, cela ressemblait à un insecte géant, avec des tentacules et/ou des pattes, un corps massif couvert de poils, d'énormes yeux vitreux. L'animal s'était immobilisé dans le couloir, ses antennes cherchant quelque chose : la proie qui venait de disparaître, assurément. Mais puisqu'il n'y avait rien, le prédateur s'éloigna en reculant, couvrant au passage le sol et les parois d'une matière visqueuse, qu'Astrée devina dangereuse, et qui allait rendre sa progression plus que compliquée...

[Voyageuse]

HRP : Franchement je ne sais pas précisément. C'est "une action", d'après les règles. Donc plus ou moins instantané, non ?

Tétanisée, elle regarda la créature s'éloigner. Elle l'avait échappé belle...
Puis, lentement, prudemment, elle décida de rejoindre le plafond, là où le liquide visqueux adhérerait peut-être moins. Il lui fallait avancer avec précaution, et éviter de toucher cette substance, quitte à revenir d'abord en arrière pour atteindre une zone où les parois n'étaient pas souillées. Elle progresserait ensuite avec toutes les précautions et détours nécessaires.
Elle avait conscience qu'elle devait absolument quitter la tanière de cette horrible créature avant de redevenir humaine. Et elle ignorait à quelle distance elle trouverait une sortie. Le froid qui régnait, cependant, la rendait optimiste : elle était certainement dans la bonne direction. Mais si la progression devenait impossible ? Ou s'il n'y avait pas d'issue, juste la tanière du monstre ? Alors elle devrait faire demi-tour, revenir au puits précédent... qui était diablement loin. Mais elle commença par essayer d'avancer un peu plus loin.

[Galathée]

HRP : je déteste cette magie absurde

Il n'était pas impossible d'avancer en évitant les flaques de mucus. Mais à l'échelle d'une araignée, il n'était pas toujours évident d'anticiper, car si elle voyait dans l'ombre, tout était démesuré, en ce compris les replis de la roche, qui dissimulaient souvent ce qui se trouvait de l'autre côté. Une difficulté supplémentaire était que la créature n'était pas loin et se mouvait dans le tunnel de manière imprévisible. Astrée chemina donc, pas à pas, tantôt sur une paroi, tantôt au plafond, en direction de ce qu'elle imaginait être une sortie. Elle parvint à trouver un nouvel embranchement, qui paraissait artificiel plutôt qu'un hasard géologique, trop étroit pour que le monstre s'y glisse, mais elle avait déjà perdu de précieuses minutes et il devenait de moins en moins probable qu'elle puisse atteindre la surface — si telle était la direction empruntée — sous forme animale. Elle s'éloigna cependant de l'insecte gigantesque, toujours plus au froid. Ce qui, petit à petit, engourdissait l'araignée peu adaptée à cette température, ralentissant sa vitesse de déplacement.

[Voyageuse]

Astrée continua à progresser encore quelques minutes. Au moins était-elle à l'abri du monstre. Mais il faisait froid et elle devrait certainement se retransformer rapidement si elle voulait poursuivre sa route. Elle enrageait de gaspiller ainsi sa dernière transformation, sur un itinéraire qui peut-être n'aboutirait pas. Une fois redevenue humaine, elle ne pourrait plus faire demi-tour et pouvait très bien rester coincée ici si le couloir s'avérait une impasse. Et elle n'était pas suffisamment habillée pour envisager sereinement d'y dormir le temps de régénérer ses capacités de transformation...
L'autre option était de faire demi-tour, retraverser la tanière du monstre, l'escalier interminable, et dormir au chaud dans la pièce où elle avait trouvé le débris de hache. Mais il y avait un accès menant vers les profondeurs et c'était donc un accès potentiel pour les créatures qui l'avaient capturées. C'était trop dangereux.

Elle se résigna donc à reprendre sa forme pour poursuivre son cheminement, espérant moins souffrir du froid : l'effort physique la réchaufferait. Et elle pourrait soigner ses engelures une fois arrivée à destination.
Astrée --> transformation en humaine.

[Galathée]

Elle redevint donc humaine, pieds nus, dans le froid des profondeurs. A chaque pas, il faisait d'ailleurs un peu plus glacial, un signe qu'elle se rapprochait de la surface, sans doute, mais aussi un obstacle à sa progression. Plus loin, elle devina une lueur dans les hauteurs, une craquelure dans le plafond d'une nouvelle grotte, une ouverture sur la montagne, parfaitement inaccessible. A vue de nez, il y avait là... peut-être vingt mètres entre le sol et l'air libre, mais vu le relief accidenté au dehors, il pouvait y avoir cent mètres de roche quelques pas plus loin. Impossible de le savoir et impossible de savoir, aussi, où elle déboucherait si, au final, elle parvenait à trouver une issue. Elle marcha donc, encore et encore, jusqu'à avoir les pieds complètement engourdis, au point d'en trébucher. Puis la faim s'ajouta au froid et à la souffrance diffuse qui grippait son organisme. Or, elle en était consciente, elle n'avait pas assez dormi pour pouvoir relancer ses sortilèges et donc apaiser le cri de son estomac. Il lui faudrait prendre le risque de dormir... ou continuer le ventre vide, avec l'épuisement comme un corbeau de mauvaise augure, posé sur son épaule...

[Voyageuse]

HRP : j'ai complètement perdu le compte des sortilèges (il me semblait qu'il lui en restait trois ou quatre mais j'ai pu oublier)... Elle en a lancé tant que ça ? Quand elle a dit à l'elfe noir qu'elle devait dormir pour refabriquer des baies, dans mon esprit, c'était juste pour avoir la paix, pas la vérité... Mais c'est vrai que la journée a été particulièrement interminable, si on compte qu'elle n'a pas rechargé sa magie quand elle était inconsciente, ni pendant son trop court repos...(même si D&D5 a allégé les règles en ce domaine)
Bon, mais on va faire comme tu dis


Elle ne continua pas indéfiniment. Le souvenir de la maigre lueur au-dessus de sa tête l'obsédait : une araignée aurait pu s'y faufiler -à moins de geler avant. Ou alors une souris, peut-être? Si elle dormait, elle pourrait tenter sa chance. Et elle pourrait même soigner ses pieds et se nourrir. Elle avait faim, et ignorait à quelle distance des ruines elle déboucherait... si elle débouchait.
Elle songeait cependant que dormir par un froid pareil n'était pas très sage. Bien sûr, elle était certainement davantage en sécurité ici qu'au-dehors, que ce soit du point de vue de la température ou de la présence de prédateurs, mais elle craignait de sombrer dans une forme d'inconscience mortelle. Peut-être, en se recroquevillant en boule... De toute façon, c'était la décision qui semblait s'imposer, vu les circonstances.
Elle essaya de se remémorer où se trouvait l'endroit le moins glacial du couloir, prête à revenir un peu en arrière si nécessaire.

[Galathée]

HRP : au temps pour moi, je ne savais pas que le druide pouvait utiliser ses sortilèges comme un ensorceleur et lancer plusieurs fois le même... Oublie donc ce que j'ai écrit et si Astrée veut relancer baies trucmuche, qu'elle le fasse
Et je m'en fiche de D&D 5 Elle a eu zéro repos depuis au moins son retour d'inconscience. Mais tu devrais songer à transférer ses points de sagesse en constitution

Il faisait glacial partout : le seul moyen de retrouver un peu de chaleur était de redescendre nettement plus bas et elle n'en avait plus l'énergie. Elle pouvait essayer de chercher quelque chose d'inflammable pour faire un véritable feu, mais c'était très incertain : à part de la roche, il n'y avait rien dans ces couloirs abandonnés et les seuls vestiges qui avaient survécu au passage du temps étaient de pierre, de métal ou de terre cuite. Elle pouvait aussi prendre le risque de persévérer.

[Voyageuse]

Hey, elle a dormi un peu dans sa cellule, une durée indéterminée, et s'est réveillée un peu reposée, c'est toi qui l'as dit (si elle avait eu des signes de fatigue plus tôt, l'aurais fait pioncer quand elle était encore en zone tempérée... j'évalue mal le temps qui passe, elle aussi d'ailleurs ; mais bon, c'est ma faute, j'aurais dû écrire qu'elle se posait la question de se reposer tant qu'elle était en relative sécurité)
Et sinon, ce sont les règles D&D5 qui permettent de lancer chaque sort autant de fois qu'on veut, pour toutes les classes

Elle décida de faire une pause. Une petite pause. Le temps d'avaler une baie magique, de soulager la lassitude de ses jambes, de réchauffer ses pieds en les glissant contre ses cuisses. D'examiner ses engelures, aussi : peut-être un sort de soin était-il urgent, peut-être pas.
Bien sûr, ça ne suffirait pas. Elle avait besoin de dormir. Mais il faisait décidément trop froid. Elle n'avait aucun combustible autre que ses vêtements, qu'il serait stupide de brûler. Peut-être, plus loin, trouverait-elle de la mousse sur les parois. C'était le seul combustible à espérer en ces lieux. Bien sûr, la fumée pourrait attirer les prédateurs, mais elle devrait prendre le risque. A moins évidemment de trouver une sortie, et que celle-ci soit proche des ruines...
Mais l'urgence était de reprendre quelques forces. Avec une pause et une baie magique dans l'estomac, elle pourrait certainement repartir d'un meilleur pied.

[Galathée]

HRP : c'est la power nap : 15 minutes, et on croit qu'on a bien dormi
Et sinon, j'aime pas D&D5.
D'ailleurs, les règles... Oh, je l'ai déjà dit ?

Ce qu'elle fit. Et plus loin, elle trouva des mousses, oranges et vertes, et très humides, qui ne lui disaient rien qui vaille. Elles risquaient de dégager une fumée pestilentielle, peut-être toxique, qui envahirait les tunnels. Elle pouvait prendre le risque, mais quelque chose lui soufflait que c'était dangereux, peut-être plus que le froid. Même si celui-ci lui saisissait de plus en plus le corps, transperçant ses vêtements comme si elle n'en portait pas, traversant sa peau, allant se nicher dans ses os. Elle claquait désormais des dents sans pouvoir s'en empêcher. La fatigue jouait, bien sûr, et la nourriture ne pouvait pas remplacer le repos.

[Voyageuse]

HRP :

Astrée sentit le découragement la gagner. Elle avait vraiment trop froid. Et de moins en moins d'énergie. Il fallait bouger pour se réchauffer, et elle n'en avait plus la force. Elle essaya de se chauffer à la maigre flamme qu'elle transportait, mais c'était aussi inefficace qu'un souffle d'air. Et ces mousses étaient certainement aussi toxiques que celles qu'elle avait manipulées lorsqu'elle récoltait des insectes, plus bas.
Elle songea que c'était vraiment stupide de finir ainsi, à crever de froid, à quelques dizaines toises peut-être d'une sortie. Ou quelques milliers peut-être : qu'en savait-elle, après tout ? Il n'y avait pas un souffle d'air, rien qui indique une sortie proche, à part la température. Elle avait toujours cru que les cavernes étaient relativement tempérées. Pourquoi fallait-il qu'elle tombe sur la seule caverne glaciale de Toril ?

Et si elle s'arrêtait pour se reposer ? En se recroquevillant, garderait-elle un peu de chaleur dans son organisme, suffisamment pour se réveiller ? Ou fallait-il continuer à avancer pour résister tant bien que mal à l'étreinte mortelle du froid ? Combien de temps pourrait-elle marcher encore avant de tomber d'épuisement ? Elle n'avait plus vraiment la force d'y réfléchir, et continuait à avancer par automatisme plutôt que par réelle volonté.
Elle songea que mourir libre était préférable à l'esclavage... Mais elle aurait voulu prévenir Dimitri. Revoir Prince, aussi. Pouvait-elle le contacter, ressentir sa présence, maintenant qu'elle était loin des étranges créatures ? A tour hasard, elle essaya, tout en continuant obstinément à mettre un pied devant l'autre. Elle ne l'avait pas fait jusqu'alors de crainte d'attirer l'attention de ses geôliers, même à distance. Mais elle devait être à des kilomètres, maintenant...