La Couronne de Cuivre

Sylvia lui prit la main, et la pressa doucement, devinant sa nostalgie.
" Comme toi, je te rappelle, fit-elle doucement. Et toi aussi tu es parti, tu nous a abandonnés là pour courir le monde... Et tu es revenu, mais sans rester finalement. Et tu m'emmènes avec toi... Je ne suis pas sûr, à la réflexion, qu'ils accepteraient de nous confier leurs jeunes : on n'est pas exactement un exemple de fidélité au cercle... On risquerait de leur donner des envies de voyage et d'aventure ! Mais des partenariats avec d'autres communautés, s'il en existe et si elles acceptent, seraient une bonne chose."

Sylvia savait vraiment trouver les mots pour le rasséréner et il se pencha pour lui planter spontanément un bisou sur la joue.

- Oui, ce serait une très bonne chose. Nous en trouverons peut-être au cours de nos voyages. Mais... Tu n'as jamais envisagé de passer les épreuves pour intégrer le premier cercle ? D'après ce que j'ai vu ces derniers jours, tu en as largement les capacités. Mais cela dit... Puisque que tu ne vas pas rester au campement, la question se pose différemment. Peut-être qu'un jour, nous pourrons fonder notre propre petite communauté qui sait... C'est peut-être ambitieux mais rien ne me parait insurmontable avec toi à mes côtés.

" En fait, je crois que j'attendais une occasion de partir. Je ne me voyais pas passer toute ma vie là-bas, et pourtant je ne voyais aucune raison valable de quitter la communauté, donc je restais par habitude, mais la vie me semblait un peu trop terne. Et elle ne l'est plus ! conclut-elle joyeusement en lui volant un baiser. Et avec toi je veux voyager, découvrir des tas de choses, voir d'autres paysages que la forêt perpétuelle, vivre plein d'aventures... Bon, si tu veux fonder une communauté un jour, pourquoi pas, mais ça n'est pas vraiment ma priorité je dois dire..."
Elle parut songeuse, soudain.
" Enfin... peut-être que ça changera le jour où on aura des enfants, j'aurai sûrement envie de stabilité pour eux... mais tant qu'ils ne sont pas là, je veux profiter égoïstement de la vie avec toi ! Sans me charger d'obligations ou de responsabilités quelconque !"

Kasumi attira doucement la jeune femme contre lui avant de répondre avec enthousiasme, touché par ce que venait de lui confier Sylvia :

- C'est déjà un magnifique programme et je ne peux qu'y adhérer ! Il est trop tôt pour se fixer quelque part mais on pourra envisager de se fabriquer un petit pied à terre pour l'hiver si un endroit nous plait particulièrement. J'adore les voyages et les aventures mais j'ai toujours trouvé agréable de savoir que j'ai un endroit où rentrer après un voyage. Un endroit où poser mes affaires... Mais bon, il y a ta cabane au campement...

La rôdeuse haussa un sourcil, et s'écarta légèrement de lui pour le fixer avec incrédulité.
" Parce que toi, tu n'as pas de pied à terre ? Je veux dire... Tu as passé quelques années là-bas, quand même ! Ne me dis pas que tu étais toujours sur les routes, avec ton petit sac sur le dos, sans jamais te poser nulle part ? Pourtant, tu m'as parlé de la ville où tu vivais, Luménis... Tu logeais où ?"

Le rôdeur se mit à rougir sous le regard de la jeune femme et répliqua d'un ton un peu penaud :

- A dire vrai, je ne me suis jamais vraiment fixé quelque part. J'étais souvent en voyage ou en mission. Les nuits que je passais à Luménis, je suis demeuré au fort de l'armée ou dans une auberge de ma connaissance. Le petit bosquet que j'entretenais en ville était trop petit pour y établir quelque chose. Donc voilà, j'aurais bien aimé me construire une jolie maison quelque part... J'espère que ça ne te déçois pas trop en tous cas...

" Hey, ne fais pas cette tête, il n'y a rien de honteux !"
Elle sourit et l'embrassa avec légèreté.
" Je me demandais juste où tu comptais m'emmener, là-bas, où on allait loger... mais une auberge fera très bien l'affaire ! Tu dois être riche pour pouvoir y loger aussi souvent !"
Rougissant légèrement, elle ajouta.
" En fait... tu sais que je n'ai quasiment jamais passé une nuit dans une auberge ? Ça doit remonter à mon enfance... Je vais être toute intimidée là-bas ! Je ne sais même pas comment on fait pour... pour aller au petit coin, ou pour se laver... y'a des sanitaires communs en bas, j'imagine ?"

La gravité s'effaça aussitôt du visage du rôdeur et il répliqua d'un ton à la fois amusé et attendri :

- Cela dépend des auberges : les bons établissements permettent de prendre son bain dans sa chambre. Mais sinon il peut y avoir des salle de bains communes. Pour le reste, il faut la plupart du temps se contenter d'un pot de chambre. Mais ne t'en fais pas : tu auras largement l'occasion de te familiariser avec tout ça sur la route ! En tous cas, ce que je préfère dans les bons établissements, ce sont les occasions de danser avec sa belle. Ce sera l'occasion de me montrer tout ce que mon frère t'a enseigné !

La rôdeuse, pour le coup, devint pivoine.
" Ah... Heu... Il a un peu exagéré tu sais. Je me débrouille plutôt mal... Il m'a juste emmené danser un soir dans une taverne, on a bu un peu, dansé un peu... mais j'étais la seule humaine et tout le monde me regardait, ça me fichait encore plus le trac ! Je me sentais toute pataude par rappport à eux, en plus... Alors, par provocation, il s'est transformé en humain et mis à dire des blagues stupides sur les elfes. Y'en a qui ont pas aimé ce genre d'humour, ça aurait pu mal tourner... et ensuite j'ai plus osé du tout aller sur la piste, j'ai préféré l'entraîner dehors. Alors... hum... il en plaisante, mais en fait ça n'est pas forcément un bon souvenir. Et j'ai décliné toutes ses autres invitations à aller danser, depuis, mais il a juré de parvenir à me convaincre !

Sentant sa gêne, Kasumi lui caressa la main avec tendresse et approcha son visage pour lui offrir un sourire rayonnant et plein de confiance :

- Je suis certain que j'apprécierai de danser avec toi et c'est bien tout ce qui m'importe. Enfin, si je parviens à te convaincre d'accepter une de mes invitations bien entendu. Mais on peut très bien éviter les tavernes d'Everaska : les elfes ne me regardent pas avec moins de curiosité que toi, au contraire même, sans doute.

Il marqua une pause puis son regard pétilla de malice alors qu'une idée lui traversait l'esprit :

- Peut-être que tu accepteras une petite danse avec moi, ce soir ? Il n'y aura personne pour nous observer !

La rôdeuse le regarda, interloquée.
" Mais... Il n'y a pas de musique... Comment tu veux qu'on trouve le rythme ? Tu veux chanter ? Parce que déjà, avec la musique, j'ai parfois du mal à entendre le rythme, sans musique je ne sais pas si je vais y arriver..."
Elle finit par sourire timidement, puis ses yeux pétillèrent de malice.
" Mais si c'est juste un prétexte pour me serrer dans tes bras et me faire tourner, me donner le tournis pour que je tombe allongée sur les couvertures... je ne dis pas non !"

Kasumi éclata de rire mais ne renonça pas pour autant à son projet. Malgré quelques tâtonnements et hésitations au début, le rôdeur finit par faire tournoyer doucement sa compagne puis avec davantage d'assurance. La séance donna également lieu à de nombreux fous-rires complices qui les mirent tous deux de très bonne humeur. Et la jeune femme se révéla en outre visionnaire quand le demi-elfe la pencha dans ses bras jusqu'à la faire chuter délibérément mais doucement et en l'accompagnant vers leur couchage. Kasumi s'excusa de sa "maladresse" de façon fort peu convaincante avant de l'embrasser sur la bouche, au comble de l'amusement.

Bien sûr, l'amusement soi-disant innocent se mua aussitôt en désir, en passion, en étreinte. La nuit était tombée, ils ne savaient trop depuis quand, et un long voyage attendait Kasumi le lendemain... mais pour l'heure, ils avaient toute la nuit devant eux, et Sylvia, insatiable, semblait bien décidée à profiter de la moindre seconde du temps qu'il leur restait à partager, sans vraiment se soucier du risque d'épuisement de son compagnon. Heureusement que celui-ci avait une certaine endurance, une certaine habitude des nuits raccourcies, car celle-ci était bien partie pour être l'une des plus courtes de son existence.

Sans doute une des plus courtes mais certainement pas la moins agréable de son existence. Dans les circonstances présentes, Kasumi était à des lieues de penser au "lendemain" qui se profilait dans quelques heures à peine. Après tout, il avait tenu bon à la veille de leur départ en Haute-Forêt à la recherche de son père alors il n'allait certainement pas compter ses efforts alors que c'était sa dernière nuit en compagnie de Sylvia avant une bonne demi veille. Le rôdeur redoubla d'attentions et d'imagination pour rendre ce moment inoubliable, motivé autant par son propre plaisir que par le désir insatiable qu'il lisait chez son amante. Le sommeil ne les rattrapa que bien plus tard après qu'ils eurent partagé de longs moment d'extase. C'est le souffle coupé par la dépense physique, les baisers passionnés et les mots doux murmurés avec ravissement que Kasumi rendit finalement les armes.

Une sensation d'humidité tiède sur le visage, une odeur désagréable, un contact un peu râpeux sur la joue... Complètement vaseux, il mit quelques instants à ouvrir les yeux pour identifier la cause de ses sensations désagréables.
Il se trouva nez à nez avec Léo, en train de lui lécher consciencieusement le visage. Sylvia, à ses côtés, dormait profondément. Le soleil venait tout juste de se lever, la luminosité annonçait une belle journée après la neige de la veille, et il faisait un froid de canard. Il devinait des voix féminines, à l'extérieur de la grotte : probablement Eärundra et Elvilith.

Il y avait bien des façons plus agréables de se réveiller et le rôdeur plus qu'encore à moitié endormi tenta de repousser la grosse tête du lion, lui faisant comprendre qu'il n'était plus du tout nécessaire d'entreprendre de lui faire une toilette complète. Quand elle eut réussi à se faire comprendre de Léo, il s'essuya rapidement le visage et entreprit de s'habiller en hâte pour échapper au froid glacial et ne pas faire attendre sa grand-mère et la druidesse. Il secoua doucement l'épaule de Sylvia et lui déposa un baiser sur le front pour la réveiller en douceur et qu'elle puisse les rejoindre quand elle serait prête.

Sylvia ouvrit des yeux embrumés, lui sourit et l'attira à elle pour l'embrasser, avant d'apercevoir Léo et de réaliser que Kasumi était déjà habillé.
" Oh... J'arrive tout de suite...", fit-elle avec une légère grimace avant de le laisser filer au-dehors.
Comme prévu, Eärundra et Elvilith étaient là, en train de deviser paisiblement autour du feu qu'elles avaient ranimé.
" Bonjour, la marmotte, lança gaiement l'aïeule.
- J'ai dit à Léo de te réveiller avec douceur... Est-ce qu'il a bien suivi les consignes ?" compléta la druidesse d'un ton taquin.

Kasumi avait de tous petits yeux et cela devait se voir, surtout par deux aussi fines observatrices qu'Elvilith et Eärundra. Le demi-elfe grommela une réponse incompréhensible en se massant les tempes sans grand effet avant de se passer une brassée de neige sur la figure pour se réveiller pour de bon :

- Bonjour aussi. C'était une gentille attention ! Léo est doux comme un agneau.

Au-delà de la plaisanterie, il appréciait tout de même que les deux elfes aient respecté leur intimité en procédant de la sorte. Nul doute que son frère n'aurait pas pris autant de précautions dans la même situation.

Une boule de neige l'atteignit en plein visage.
" Ne me dis pas que tu viens de passer deux jours et deux nuits sans dormir ? Parce que vu ta tête... et bien c'est un peu l'impression que ça donne ! D'où la nécessité de la neige...
- Pas très prudent quand on doit voler toute la journée sur un aigle... c'est un coup à s'endormir en vol et à tomber, à mon avis !
- Les aigles de la volerie sont dressés à ne pas perdre leur cavalier en route, mais je ne garantis pas qu'ils y arrivent si tu t'endors... Mais prends donc un bon petit déjeuner. J'ai fait un thé bien corsé. Ça devrait aider... un peu. Et je peux te bombarder de neige aussi, tant qu'on en a à disposition...

Kasumi se sentait parfaitement démuni pour faire face à la furie de la druidesse combinée au soutien tacite de sa grand-mère. Il protesta plutôt mollement en regardant vers la grotte, espérant que du renfort viendrait vite le tirer de ce mauvais pas :

- Bien sûr que j'ai dormi : la neige ne sera pas nécessaire. Pour le thé, je ne dis pas non par contre... C'est vrai que j'ai eu pas mal de sommeil en retard dernièrement...

Et voilà en plus qu'il se contredisait, fournissant des armes dont ses tourmenteuses n'avaient certainement pas besoin.

" Tu t'enfonces..., lança la druidesse, confirmant son intuition.
- On sait bien que vous avez fait tout autre chose que dormir ! Et vous avez bien raison..."
Il perçut du mouvement dans la grotte. Mais Sylvia ne semblait pas très pressée de sortir. Peut-être entendait-elle la conversation...
" Mais ne compte pas sur moi pour te rattraper en vol si tu tombes ! Ni pour te dispenser de quart de veille cette nuit !"
Ses yeux s'habituant à la luminosité plutôt éblouissante, il aperçut les deux aigles, non loin, en train de dévorer quelque chose. Un gibier, probablement. Ils n'avaient pas assez de croquettes pour les gaspiller.
les deux elfes semblèrent décider, d'un commun accord, de l'épargner enfin, et sa grand-mère lui tendit une tasse bien fumante. Sylvia sortit quelques minutes plus tard, peut-être attirée par l'odeur du thé, les yeux encore ensommeillés.

Le thé lui fit le plus grand bien tout comme le soutien moral de sa compagne qu'il invita à côté de lui -pour qu'ils puissent se tenir chaud évidemment ! - pendant qu'ils déjeunaient. Le rôdeur n'avait pas très faim mais il se força tout de même à avaler autre chose que du thé chaud, sachant qu'il aurait besoin d'énergie là haut avant d'atteindre des contrées au climat plus clément. Finalement, c'est Sylvia et Elvilith qui auraient la partie la moins facile à devoir se frayer un chemin dans la neige des cols. Il s'ouvrit d'ailleurs de ses inquiétudes :

- Promettez-moi de faire bien attention sur la route : elle peut être très glissante en cette saison...

" Je connais la montagne comme ma poche, par ici, rétorqua Elvilith d'un ton sans réplique, et je n'en suis pas à ma première sortie par temps de neige !
- Ne t'inquiète pas, ajouta avec douceur Sylvia. Nous serons prudentes...
- Et puis la route va descendre rapidement en altitude, vous devriez vite rejoindre la limite pluie-neige. En-dessous, ça sera dégagé, d'après ce qu'on a vu pendant ces deux jours. La neige est vraiment localisée sur les hauteurs...
- Si tu veux être rassuré, je peux demander à Galawen de te contacter quand nous serons rentrés ? Et on aura des nouvelles par la même occasion...
- Pffff... ne lui donne pas ce genre d'habitude ! Il doit apprendre à avoir confiance, tu es parfaitement capable de rentrer à bon port sans son aide ! Et toi, tu dois aussi avoir confiance...

Le demi-elfe se mit à rougir et baissa les yeux en se disant que - décidément - son frère était bien plus armé pour affronter ce genre de situation. Au moins Sylvia n'avait pas mal pris son inquiétude et il lui dédia un sourire timide avant de répondre :

- Si ça ne dérange pas Galawen... Je crois que nous ferions mieux de garder le contact pour que je puisse vous signaler si nous rencontrons des difficultés de notre côté. Enfin, ça ne devrait pas être le cas. Pas plus que pour vous bien entendu !

Elvilith secoua la tête.
" Elle vous donnera peut-être des nouvelles ce soir, mais ensuite, elle ne vous recontactera que dans cinq jours pour savoir quand vous devez être de retour, au cas où vous ayez pris du retard ou de l'avance. On ne gaspille pas la magie pour rien, il peut y avoir d'autres urgences, répliqua-t-elle d'un ton péremptoire. D'autant que ça n'est pas un voyage qui devrait présenter du danger, si j'ai bien compris. Et vous êtes deux...
Eärundra haussa les épaules avec un sourire vaguement amusé, mais ne rétorqua rien. Sylvia, elle, était probablement d'un autre avis, mais elle ne semblait pas vouloir contredire la grand-mère.

Kasumi chercha à se faire plus petit encore devant l'autorité de sa grand-mère. Elle avait raison, bien sûr... En tous cas, il n'allait certainement pas prendre le risque de la contredire au risque de se faire copieusement rouler dans la farine :

- Bien, nous ferons ainsi ! Tenez-nous tout de même au courant pour Rubis. Je voudrais savoir si nous devrons atterrir ici aussi au retour ou si nous pourrons approcher davantage de la cité.

" Ah, oui, il y a aussi ce petit problème à régler... Rubis..., fit la grand-mère, songeuse.
- Il n'y a que deux options, entre lesquelles tu dois choisir avant toutes choses : soit tu veux le rendre à ses maîtres, avec une veille de retard, soit tu décides de lui rendre sa liberté. Dans les deux cas il y avait sûrement des pénalités de retard, une indemnisation quelconque, je ne sais pas à combien elles se montent...
- Cher. Mais on peut sûrement négocier un peu les questions financièrest. Par contre, effectivement, il faut déjà que tu décides clairement ce que tu veux en faire !"

Kasumi prit le temps d'échanger un regard avec Sylvia et Eärundra avant de se tourner vers sa grand-mère, sa décision étant déjà prise.

- Je souhaite lui rendre sa liberté : sans lui, nous n'aurions jamais pu trouver ce Huassasth. Et il ne mérite pas de finir ses jours en cage alors qu'il a trouvé une compagne... Je peux participer aux frais d'indemnité même si ce que j'ai ne sera sans doute pas suffisant...

Cet argent, il l'avait économisé pour acheter un terrain voire se construire un pied-à-terre mais il pourrait certainement en gagner à nouveau en travaillant. La liberté de Rubis lui semblait plus importante dans l'immédiat.

Sa décision lui valut un sourire lumineux de la druidesse, et un hochement de tête approbateur de sa grand-mère.
Sylvia, elle, parut légèrement surprise, mais ne dit rien, et finit par sourire à son tour.
" Si je me souviens bien, il y avait une caution de cinq mille pièces d'or. Remarque, le seul faut de l'avoir emprunté deux veilles aurait coûté mille pièces d'or, voire davantage avec les pénalités de retard. Ça ne fait que quatre mille de plus... Mais effectivement, c'est une somme importante, donc si tu as de quoi aider un peu, ce serait bienvenu je pense. Peut-être qu'Elryndel parviendra à obtenir une ristourne, en échange de menus services, d'appuis diplomatiques dans certaines sphères... Mais ça n'est pas évident : ces longs mois loin de ses contacts habituels lui ont fait perdre, certainement, une bonne part de son influence. Enfin, je dis ça... Je n'y connais rien, au fond, la diplomatie ça n'est absolument pas mon domaine ! Je le laisserai faire... Mais à tout hasard, tu pourrais aider... à concurrence de combien ? Je suis quasiment certaine que ton père refusera que tu t'engages financièrement, remarque, mais c'est juste pour lui transmettre la proposition... à moins que tu préfères lui dire toi-même, si ça te semble plus correct ?

Les sommes évoquées par sa grand-mère lui paraissaient effectivement astronomiques et le rôdeur fut bien obligé de reconnaître que sa "fortune" personnelle était loin d'être équivalente. Il répondit donc d'une voix un peu penaude :

- Non non, mais j'ai bien peur de n'avoir que cinq cent pièces d'or en numéraire. Davantage si je vends certains de mes biens et mon cheval en fait. Je sais que ça ne représente qu'une toute petite partie de la somme qui sera demandée mais je peux travailler moi aussi si c'est nécessaire.

La Couronne de Cuivre

[Désert d'Anauroch] Quête : Racines