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Posté : mer. 28 mars 2018, 12:39
par Voyageuse
" Il y a une bestiole. Je ne sais pas quoi. Je l'ai perdue de vue, les reflets me gênent..."
Si c'était un crocodile, il remonterait respirer... tôt ou tard. Elle ignorait combien de temps ce genre de bête pouvait tenir sous l'eau. Sûrement trop longtemps.
" Il faudrait s'approcher un peu des nageurs. C'est plus prudent."
L'espace entre les barges était beaucoup plus calme. Elle verrait fatalement la créature approcher. Mais est-ce que les crocodiles s'enfonçaient profondément sous la surface ? Sans doute que oui. Elle n'y connaissait pas grand-chose...

Posté : mer. 28 mars 2018, 15:21
par Galathée
" Couvrez-les le temps qu'ils montent sur la Libellule..." dit Palen.
Voronwë s'était rapproché et scrutait l'eau. Une bulle, unique, creva la surface.

" C'est un cathlingwe, dit-il. Il va rester au fond et tenter d'attraper un pied qui passe à proximité.
— On va aborder, c'est plus prudent."
Mathieu et Feno étaient désormais sur le pont dangereusement incliné et manifestement très glissant de la Libellule. Palen manoeuvra pour venir se ranger contre sa coque.

Posté : mer. 28 mars 2018, 15:31
par Voyageuse
Astrée songea que les elfes avaient décidément bien meilleure vue que les humains. Et Voronwë connaissait parfaitement la rivière.
Elle resta concentrée, son arc bandé à la main, prête à tirer. Elle vit, du coin de l'oeil, qu'ils approchaient de la libellule. Le pont était glissant et le prédateur devait guetter le premier qui tomberait à l'eau. Elle était conscience que si quelqu'un tombait de l'autre côté de la Libellule, elle ne pourrait rien faire. Mais c'était de ce côté-ci que guettait l'animal. Elle tenta de l'apercevoir, quelque part au fond de l'eau, tout en guettant également tout début de glissade de ses coéquipiers.

Posté : mer. 28 mars 2018, 15:41
par Galathée
Mathieu et Feno se dirigeaient à présent vers l'entrée de la cale. Ils avaient de bons points d'appuis et ils disparurent l'un après l'autre sous le pont. La Libellule parut s'enfoncer légèrement dans l'eau, mais les cordes qui la reliaient à la berge et au Martin Pêcheur la soutenaient et elle demeura d'aplomb. A travers l'eau marbrée de lumière, Astrée ne voyait rien. A quelques mètres, Voronwë ne semblait pas non plus savoir où porter son regard.
Puis soudain, il y eut un grand choc et la barge tout entière eut un sursaut. Un cri de stupeur retentit sous le pont, puis la barge s'immobilisa. Les cris s'étaient tus mais on entendit un juron.

" Il essaie de percer la coque... Il doit être à la proue..." dit Voronwë.

Posté : mer. 28 mars 2018, 16:00
par Voyageuse
" Ça peut percer une coque ?", s'étonna Astrée, plus pour elle-même qu'en espérant une réponse.
Ça devait être gros, comme créature. Et elle était à la proue... Elle scruta de tous ses yeux, mais s'il avait contourné la proue, elle ne verrait rien et ne pourrait pas l'atteindre. Sauf en montant sur la Libellule à son tour...
Cela dit, tant qu'il n'avait pas réussi à percer la coque, Mathieu et Feno étaient en relative sécurité. Il fallait juste qu'ils ne traînent pas. Et le mieux serait de parvenir à apercevoir l'animal, maintenant qu'elle savait à peu près où il se trouvait.

Posté : mer. 28 mars 2018, 20:08
par Galathée
La barge fut à nouveau secouée.
" La proue est déjà éventrée... il n'y a plus de trou à percer, seulement quelques planches à arracher... c'est faisable... mais il est trop gros pour entrer dans la barge... Le risque est qu'ils coulent brusquement.
— Est-ce qu'ils ne sont pas effrayés par quelque chose ? Les grenouilles ?
— Ça c'est une légende typiquement boisée. Myopes comme ils sont, ils ne font pas la différence entre une grenouille et un gosse."

Posté : mer. 28 mars 2018, 20:20
par Voyageuse
Astrée grimaça.
" Je ne peux pas tirer tant que je ne le vois pas... Je vais essayer de passer sur la Libellule, pour voir de l'autre côté. J'espère que toutes les cordes amarrées suffiront à la stabiliser encore un peu... Ou alors, il faut qu'ils sortent, vite."
Le pont était glissant, mais il restait praticable, à en juger par la performance de Mathieu et Feno. Il valait mieux, toutefois, qu'elle ôte ses bottes pour y monter, pour gagner en adhérence.

Posté : jeu. 29 mars 2018, 19:29
par Galathée
Voronwë eut un geste.
" Restez ici. Ça fera une personne de moins à devoir repêcher s'il arrive à ses fins."
Feno, le jeune elfe, avait reparut sur le pont. Il jeta deux sacs alourdis par l'eau hors de la cale puis s'adressa à Palen en elfique. Celui-ci lui répondit et l'elfe repartit sous le pont. Un juron sonore, en commun, retentit ensuite, puis Mathieu reparut à son tour.
" Il y a un cadavre dans un état épouvantable, là-dessous. Je ne saurais pas le sortir sans une bâche... ou une couverture... Je ne touche pas ça avec mes mains."

Posté : jeu. 29 mars 2018, 19:40
par Voyageuse
Astrée obéit à l'ordre de Voronwë sans la moindre discussion. Il connaissait certainement mieux qu'elle ce genre de situation.
Un peu frustrée de ne pouvoir agir, elle continua de scruter l'eau à la recherche du crocodile -ou quoi que ce soit qui devait y ressembler. Sans succès...
La demande de Mathieu la poussa à quitter du regard la surface de l'eau, juste un instant, cherchant du regard une bâche ou une couverture. Mais elle se remit aussitôt à guetter du côté de la poupe, espérant que Voronwë voudrait bien se charger d'y répondre. Elle ne devait pas lâcher l'eau des yeux... Et elle s'interdit de se demander dans quel état pouvait être ce cadavre.

Posté : jeu. 29 mars 2018, 19:55
par Galathée
Les elfes discutèrent un moment en elfique, puis se tournèrent à nouveau vers Mathieu.
" C'est un elfe ou un humain ?" demanda Voronwë.
Mathieu eut un sourire narquois.

" Un pourri. Elfe ou humain, je ne saurais dire. Mais vous croyez que vos copains transportent des humains pourris dans leurs cales ? Ça porte bonheur ?"
Palen poussa un bref soupir.
" Vous devriez trouver de la toile dans la pièce tout à l'arrière."
La barge fut à nouveau ébranlée, et sembla s'incliner vers la proue.
" Qu'est-ce que c'est ?
— Dépêchez-vous et vous n'aurez pas à le savoir."

Posté : jeu. 29 mars 2018, 20:02
par Voyageuse
Astrée s'efforça de se concentrer, de faire abstraction de la discussion. Son rôle à elle, c'était de guetter le crocodile. Et il était vital qu'elle parvienne à lui ficher une flèche dans le cuir.
Mais tout de même, qu'est-ce qu'un cadavre en état de décomposition avancé pouvait bien faire dans cette cale ?
Le soubresaut de la barge la fit grimacer. Il fallait qu'ils sortent de là, rapidement. Elle redoubla d'attention, guettant la surface de l'eau près de la poupe. Mais il devait nager trop profondément...

Posté : jeu. 29 mars 2018, 20:11
par Galathée
La barge fut à nouveau ébranlée.
" On devrait lui jeter un morceau de naurruin. Des os suffiront. Cela va lui brûler le gosier et il nous fichera la paix." grommela Palen.
Voronwë acquiesça et descendit sous la cale.
" Ce sont de gros poissons chats. Des silures, je crois que les humains appellent ça. Ils atteignent parfois la longueur d'une barge. Celui-ci est un enquiquineur de première. S'il n'obtient pas quelque chose, il finira..."
Cette fois, ce fut le Martin Pêcheur qui fut ébranlé.
" Par cogner dans n'importe quoi."

Posté : jeu. 29 mars 2018, 20:19
par Voyageuse
Astrée tressaillit sous le choc. Cet animal était fou... Mais c'était donc une sorte de silure, pas un crocodile. Elle savait que ce genre de poisson pouvait être énorme et dangereux, mais tout de même pas à ce point. La Lorien avait de drôle de bestioles...
" Jamais vu un silure de cette taille, maugréa-t-elle. Mais je suppose que c'est presque aussi coriace qu'un crocodile, et qu'il faut les mêmes flèches ?"
Naurruin ou pas, elle comptait bien éliminer l'animal de façon radicale. Il était capable de ne pas se contenter de ce qu'on lui donnerait.
Mais puisque ce n'était pas un crocodile, elle élargit quelque peu son périmètre de surveillance : les vrais crocodiles pouvaient apparaître à leur tour.

Posté : jeu. 29 mars 2018, 20:36
par Galathée
" Il n'est pas nécessaire de le tuer, dit Palen. C'est un prédateur important dans l'équilibre de ce coin : il empêche notamment les crocodiles de proliférer. Celui-ci est un vieux mâle... Si vous le tuez, cela créera une sorte de guerre de succession qui rendra les lieux beaucoup moins fréquentables... Voyez-le comme une sorte de vieille divinité de la rivière... Nous lui versons une obole..."
Voronwë était revenu avec les déchets de leur repas.
" Une fois que nous aurons franchi les rapides, il ne nous suivra plus. Ce bassin est bien plus adapté à sa taille et à son régime. C'est ici, comme vous avez pu le constater, que la rivière décharge ce qu'elle charrie..."

Posté : jeu. 29 mars 2018, 20:46
par Voyageuse
" J'ai vu ça..."
Bon, mais ils auraient pu le lui dire plus tôt, qu'il ne fallait pas trop se préoccuper de cette bête-là. Ah, ces elfes, et leur fichue manie de donner le nom elfique des bêtes sans préciser davantage...
" Du coup, tant qu'il est dans le coin, les crocodiles se tiennent à l'écart, j'imagine ?"
Ce qui ne la dispensait pas de continuer à guetter, bien sûr. Et puis, une fois que le silure aurait sa viande, il était possible qu'il s'éloigne et laisse la place à ses concurrents.

Posté : jeu. 29 mars 2018, 20:56
par Galathée
" Ça dépend si ce sont de jeunes imbéciles ou de vieux briscards." dit Voronwë en lançant un premier os loin dans le bassin.
Il grimaça, signe que même en utilisant le bras droit, il souffrait de l'épaule gauche.

" Le silure a l'air mal protégé contre les crocs des crocodiles, mais en réalité, son cuir est dur comme de la pierre."
Il tendit les déchets à Astrée.
" Vous allez faire ça mieux que moi."

Posté : jeu. 29 mars 2018, 21:03
par Voyageuse
Astrée acquiesça. Il valait mieux qu'il évite les gestes amples encore quelques temps.
Elle glissa la flèche dans son carquois, passa son arc sur son épaule, saisit les déchets et jeta un os dans la même direction que lui. Puis un autre, un peu plus loin au-delà des proues. Elle essaya de guetter une réaction sous l'eau. Si le silure s'intéressait à ces os de naurruins, elle comptait les lancer de plus en plus loin des deux barges, pour essayer de l'éloigner.
Bien sûr, elle continuait à surveiller d'éventuelles anomalies proches de la surface, qui pourraient évoquer des crocodiles. Mais Voronwë les verrait sûrement avant elle.

Posté : jeu. 29 mars 2018, 21:12
par Galathée
Il y eut du mouvement dans l'eau, et Astrée vit, à la surface, quelque chose de gris et de luisant émerger une seconde, avant de disparaître. Les os coulaient aussi était-il difficile de deviner exactement où était le poisson géant, mais il s'était plus que probablement éloigné.
" Envoyez-le vers l'Ecureuil. Il trouvera sûrement les réserves de nourriture que nous avions à bord et ça l'occupera."
Feno était ressorti de la Libellule et Palen l'aida à transférer quelques sacs, un coffret et de grands vases scellés à bord du Martin Pêcheur.
" Il allait vers l'amont, remarqua Palen.
— Deux jours d'avance sur nous." dit Vonronwë.
Le capitaine du Martin Pêcheur pinça les lèvres. Mathieu reparut à son tour, transportant son fardeau. Il peinait sous la charge, manifestement peu taillé pour ce genre d'exercices, puis poussa le corps vers le Martin Pêcheur, le laissant glisser sur le pont humide. Même à travers la toile qui l'entourait, on devinait les fluides répugnants de la mort.

Posté : jeu. 29 mars 2018, 21:22
par Voyageuse
Deux jours d'avance ? Comment le savait-il ? Astrée hésitait à poser la question, craignant à demi de se faire rembarrer -après tout, le fait d'avoir une conversation "ordinaire" de plus de trois minutes avec le capitaine Voronwë était en soi un miracle, et elle ne voulait pas faire la moindre gaffe.
Elle songea que cela semblait confirmer sa théorie du piège. Une coïncidence lui semblait exclue. Mais ça ne les éclairait pas sur ce qui avait pu se passer durant ces deux jours.
L'arrivée de Mathieu lui évita de céder à la tentation de les questionner. Le corps qu'il transportait aurait-il un début de piste à leur proposer ? Elle lança les derniers os en direction de l’Écureuil, puis, surmontant sa répugnance, elle s'approcha pour aider à hâler le corps. Elle détestait avoir à regarder de trop près des cadavres, cela lui rappelait immanquablement ses propres pertes... Mais ces souffrances étaient désormais anciennes, et puis ils n'avaient pas le choix, il fallait le faire.

Posté : ven. 30 mars 2018, 07:25
par Galathée
" Non non non ! s'exclama Palen en les voyant haler le corps. Non, on le regarde sur la Libellule. Je suis désolé, mais il est dans un état trop épouvantable pour monter sur le Martin Pêcheur. Il va falloir en disposer ici, qui que ce soit... Son degré de pourriture est trop avancé et, j'en suis navré, nous n'avons aucun moyen, à ma connaissance, de le conserver... Avec la température qu'il fait, en plus, c'est une source potentielle de complication."
Mathieu acquiesça.
" Si vous permettez, vu que je n'y connais rien, je vais juste aller vomir quelque part. Vous me direz ce que ça a donné."
L'odeur était vraiment épouvantable et le jeune homme fit exactement ce qu'il avait planifié : il alla jusqu'au bord du pont, dos au Martin Pêcheur, et soulagea son estomac.

Posté : ven. 30 mars 2018, 11:51
par Voyageuse
Astrée sentait son propre estomac se nouer de façon fort désagréable, mais elle se reprit. Elle avait vu de nombreuses charognes, les avait parfois examinées, et ce n'était finalement guère différent. L'odeur, en tout cas, était la même. Atroce. Mais elle devait pouvoir en faire abstraction. Elle devait faire également abstraction du fait que ce corps avait été autrefois un elfe, probablement. C'était juste un cadavre, peu importe ce qu'il avait été avant, bête, elfe ou humain.

Elle serra les dents et se blinda, mentalement, contre l'odeur, contre les émotions. Et puis, il n'était pas question de flancher devant Voronwë. Mais elle comptait bien ne pas examiner le corps plus longtemps que nécessaire.
Elle se détourna pour inspirer une dernière goulée d'air frais, grimpa sur le pont de la Libellule, et souleva la toile avec détermination.

Posté : ven. 30 mars 2018, 13:58
par Galathée
Palen était resté sur le pont du Martin Pêcheur, pour stabiliser sa barge, qui vibrait curieusement, comme de mauvaise humeur. Feno et Mathieu avaient regagné la sécurité de l'embarcation magique, eux aussi. Par contre, Voronwë suivit Astrée et un elfe felandarien, resté sur la rive, en fin de même. Les autres gardaient leurs distances.
Le corps puait atrocement et les gaz qui s'en dégageaient menèrent immédiatement les larmes aux yeux des trois personnes penchées dessus. A travers l'eau qui lui embuait le regard, Astrée vit qu'effectivement, le cadavre était bien pourri, vert et noir, boursouflé, comme s'il avait traîné trop longtemps dans une eau stagnante. Il ne restait rien de son visage, mais il avait eu les cheveux bruns, qui pendaient en quelques filaments sales, et vu sa taille, vu sa stature, c'était effectivement un elfe. Il ne semblait pas porter de vêtements.
Voronwë et le Felandarien échangèrent quelques mots.

" Vous n'en apprendrez rien. Il est beaucoup trop abimé, dit le capitaine de l'Ecureuil en se redressant. Nous ferions mieux de le donner au silure."

Posté : ven. 30 mars 2018, 14:28
par Voyageuse
Astrée acquiesça en silence -elle avait vaguement la sensation que si elle ouvrait la bouche, ce serait pour vomir et non pour parler. Voronwë avait raison, autant le donner au Silure. Elle n'était pas experte en cadavre, et en-dehors du fait que celui-ci était resté longtemps dans l'eau, elle ne pourrait certainement rien en dire. Elle se demandait s'il avait passé plus de deux jours dans l'eau, mais ça serait étonnant vu les circonstances.
Elle songea subitement à la remarque de Mathieu sur le fait que certaines parties des corps des elfes pouvaient être recherchées, et, aussi répugnante que soit cette idée, elle essaya, en un coup d'oeil, de voir si elle apercevait quoi que ce soit allant dans ce sens, regrettant de n'avoir pas demandé à Mathieu à quel genre d'organe il faisait allusion. De toute façon, vu l'état du corps, il lui serait sûrement impossible de voir si on lui avait prélevé quoi que ce soit...

Posté : ven. 30 mars 2018, 14:35
par Galathée
Effectivement, Astrée ne vit rien de spécifique : bien qu'il soit pourri, le corps semblait avoir ses jambes et ses bras, des doigts et des orteils, une tête... pas d'oreilles ni d'yeux, mais l'explication était assez naturelle, vu son état, et sans doute aurait-il fallu palper son corps pour en savoir davantage sur ses organes internes. Aucun d'entre eux ne semblait avoir particulièrement envie de le faire.
Le Felandarien échangea quelques mots avec Palen mais celui-ci secoua la tête et ils laissèrent le corps sur la Libellule avant de remonter sur le Martin Pêcheur. La barge s'écarta alors pour se rapprocher de la rive et venir chercher les Felandariens qui s'y trouvaient.
" Nous allons laisser la Libellule couler à nouveau. Le corps sera submergé et les charognards de la rivière s'en occuperont, expliqua Palen. Ce n'est pas digne, mais parfois, nécessité fait loi. Nous prierons pour les morts ce soir."

Posté : ven. 30 mars 2018, 14:44
par Voyageuse
Astrée se contenta d'acquiescer en silence, encore un peu trop remuée par leur sinistre découverte. Pourquoi un cadavre, mort depuis un certain temps, se trouvait-il à bord de la barge ? Il était quasiment certain que ceux qu'ils poursuivaient étaient les auteurs de ce crime... mais pourquoi avoir tant attendu pour s'en débarrasser ? Ça n'avait pas de sens... Mais les hypothèses horribles de Mathieu lui traversèrent l'esprit, à nouveau.
Il était de toute façon impossible d'identifier la victime, de savoir depuis quand elle avait disparu. Impossible de tirer aucune information de tout cela. Il n'y avait que des questions supplémentaires.

" A propos de morts... Je me demandais... L'équipage de la Libellule était-il au complet ? Ou bien ont-ils fait des prisonniers supplémentaires ?"

Posté : ven. 30 mars 2018, 16:09
par Galathée
" L'équipage est complet, dit Palen. Enfin, je crois. Je n'ai pas croisé Saeroth depuis le dégel, je ne sais pas s'il avait renforcé son groupe.
— Non. Ils sont tous là, confirma Voronwë. Nous avons parlé à la Porte avant qu'il ne commence sa remontée.
Tout le monde était remonté à bord du Martin Pêcheur et il se déporta vers le centre du bassin, abandonnant la Libellule là où elle était amarrée.

Posté : ven. 30 mars 2018, 16:32
par Voyageuse
Astrée songeuse, regarda la Libellule qui ne tarderait guère à couler. Avec à bord ce cadavre dont ils ignoraient tout...
Était-il possible que les ravisseurs n'aient besoin que d'elfes morts, que de certaines parties de leurs corps, comme suggéré par Mathieu ? Quelle autre explication pouvait-on imaginer au fait qu'ils aient gardé un cadavre aussi longtemps ? Elle n'en voyait aucune... Mais, s'ils voulaient des organes, il était sûrement préférable de garder leurs prisonniers en vie le plus longtemps possible, donc ils ne trimballeraient pas des cadavres, non ? Et puis, s'ils voulaient des corps, pourquoi n'avoir pas gardé ceux de l'équipage de la Libellule ? Étaient-ils trop âgés ? Ou alors ne voulaient-ils que des elfes sylvestres ?
Non, elle se perdait en hypothèses stériles, tout ça à cause d'une idée formulée par Mathieu... Il devait y avoir une autre explication. Elle l'espérait de tout cœur. Quelque chose d'autre, moins macabre, moins inimaginable. Mais tout de même... elle devait aussi envisager le pire.

Posté : sam. 31 mars 2018, 09:01
par Galathée
Mathieu s'était assis sur un des bancs qui longeait le bastingage, Palen et Voronwë discutaient à mi-voix tandis que le premier barrait vers l'embouchure de la rivière, cherchant Jill des yeux. Les quatre Felandariens du Martin Pêcheur avaient été rejoints par le premier qui était revenu des rapides avec Jill et qui n'avait au final souffert que de quelques plaies et bosses. Ils échangeaient également entre eux, nerveux.
Jill reparut peu après, emportée par le courant. Elle avait trouvé une zone dégagée en amont où les adeptes du canoë pourraient attendre l'arrivée du Martin Pêcheur et un des Felandariens emprunta le second canoë pour la rejoindre et entreprendre la remontée.
Sur le Martin Pêcheur il ne restait plus qu'à attendre qu'il soit suffisamment allégé pour repartir.

Posté : sam. 31 mars 2018, 12:01
par Voyageuse
Astrée avait fini par s'asseoir près de Mathieu, l'esprit préoccupé par de trop pessimistes pensées. Elle observait, du coin de l’œil, les Félandariens qui lui semblaient nerveux. Avaient-ils en tête, eux aussi, que peut-être les leurs n'étaient déjà plus de ce monde ? Ça devait être une idée encore plus insoutenable pour eux que pour elle. Comment réagiraient-ils, si tel était le cas ?
Elle réprima un soupir. Ils attendaient, encore une fois. Et pendant ce temps, leurs adversaires filaient au loin. Il lui semblait qu'il aurait fallu foncer à leur poursuite immédiatement, en laissant les morts et les blessés sur la berge... Mais qui, parmi eux, serait resté également ? Mathieu et elle ? Elle n'en avait aucune envie. Si cela avait été nécessaire pour que les frères Voronwë restent à bord, elle aurait accepté sans hésiter, mais ça ne lui semblait plus le cas. Voronwë ne lui faisait pas l'effet de quelqu'un qui s'apprête à abandonner sa mission, et leurs rapports étaient redevenus apaisés. Il restait à espérer que son épaule se remette... et Nremyn également. Peut-être, dans un moment, irait-elle aux nouvelles le concernant, si l'inactivité se prolongeait trop.

Posté : sam. 31 mars 2018, 12:08
par Galathée
Mathieu, à côté d'elle, paraissait également songeur... à moins qu'il ne soit en train d'écouter les conversations en elfique en tentant de les décrypter de sa connaissance médiocre de cette langue. En tout cas, il ne chercha pas à lui parler. Une petite demi-heure plus tard, les deux canoës reparurent, descendant les rapides de manière désordonnée, sans passager. Mais ils étaient bien équilibrés, la pagaïe était bien fixée, et aucun ne versa. Deux Felandariens y grimpèrent et entreprirent à leur tour la remontée, histoire de rejoindre leurs compagnons en contrehaut. Il faudrait encore attendre une demi-heure supplémentaire, sans doute, pour effectuer le troisième transfert, après quoi le Martin Pêcheur pourrait à son tour entamer son parcours.