[Lieu] La ferme Desmoulins

[Taliesin]

Il réprima une grimace.
-Baptiste, tu ne devrais plus raisonner de la sorte, te demander ce que tu dois faire, ce qui serait le plus simple pour les autres. Il vaudrait beaucoup mieux, et de loin, que tu te concentres sur ce dont tu as envie, toi. Sur ce que tu veux.
Il chercha son regard.
-Si tu désires partir, nous respecterons ta décision. Mais si tu souhaites rester parmi nous, alors tu resteras. Tu es libre de tes choix.

[Galathée]

" Je ne sais pas, dit alors le petit garçon. Je ne sais pas ce que je veux. Alors... faire ce que les autres veulent, c'est plus facile, dans un sens. Et puis..."
Il s'éclaircit la gorge.
" Victor me déteste. S'il exige que je parte, vous lui donnerez raison, et c'est normal, c'est votre fils. Moi je ne pourrai jamais être votre fils comme lui, je le sais. Alors il faut que je reste prudent. Et puis ce sera moins difficile de partir si c'est moi qui le décide, tu ne crois pas ?"

[Taliesin]

-Certes. Mais ne serait-il pas dommage de prendre une décision hâtive ? Tu dis toi-même que tu ne sais pas vraiment ce que tu veux, que tu préfères t'en remettre à ce que veulent les autres. Or, je ne trouve pas que ce soit une bonne solution. Tu dois prendre le temps de réfléchir, de faire le point et, surtout, faire au final un choix qui soit entièrement tien.
Il se tut un instant, pensif.
-Concernant Victor, je ne suis pas sûr qu'il te déteste. Simplement, comme je te l'ai déjà dit, la situation est difficile pour lui. Il sait que nous l'aimons, il sait que ce n'est pas pour rien que Galathée l'a adopté mais... il a encore besoin d'être rassuré sur la place qu'il occupe auprès de nous. Or, voilà qu'arrivent les jumeaux, voilà que tu arrives... Il a donc l'impression que sa situation est précaire, il se sent menacé. Quant il aura compris que ce n'est pas le cas - et c'est à Galathée et à moi de le lui faire comprendre -, tout ira beaucoup mieux et vos relations s'amélioreront grandement.
Il adressa à Baptiste un sourire réconfortant.
-Nous savions tous que ton installation parmi nous n'irait pas sans difficultés. Et peut-être celles-ci se révèlent-elles plus nombreuses que nous ne l'avions imaginé. Mais est-ce une raison pour baisser les bras, alors que tu es ici depuis à peine plus d'une veille ? Galathée ne le pense pas. Je ne le pense pas non plus. Nous estimons au contraire qu'il faut persévérer, faire preuve de patience, surmonter les problèmes... Nous estimons que le jeu en vaut la chandelle.
Il se vit plus grave encore.
-Nous avons bon espoir de réussir et je voudrais te dire que si nous réussissions bel et bien... Tu seras notre fils à part entière, Baptiste. Nous ne ferons jamais aucune différence entre Victor, les jumeaux et toi. Vous serez tous nos enfants : la manière dont vous nous avez rejoints n'a aucune importance.

[Galathée]

Baptiste pinça les lèvres et demeura silencieux une seconde, puis soupira.
" Je ne pense pas que je pourrai jamais être votre fils à part entière. Ce n'est pas que je n'ai pas confiance en vous... pas du tout... Mais je ne crois pas que moi... que moi je puisse... je serai toujours l'enfant de ma mère... même si je vous aime, même si vous m'aimez... ce ne sera jamais la même chose. Et... je ne crois pas que je le veuille... Je suis trop âgé pour effacer ma véritable famille et prétendre être quelqu'un d'autre... Victor ne sera jamais vraiment mon frère, je ne serai jamais vraiment votre fils... Peut-être que c'est vous mentir que d'affirmer qu'on pourrait faire comme si..."

[Taliesin]

-Mais nous ne te demanderons jamais de faire comme si... répondit-il doucement. Nous ne te demanderons jamais d'oublier ta mère et nous ne prétendrons jamais l'avoir remplacée... Agir pareillement serait stupide et, pire encore, inhumain.
Il chercha ses mots.
-Tu parlais de Victor... Et bien, il reste le fils de ses parents, il ne les a pas oubliés... Nous essayons d'être non pas leurs remplaçants mais leurs successeurs, en veillant sur lui, en l'aimant... Nous essaierons de faire la même chose si tu décides de rester avec nous.

[Galathée]

Baptiste parut un peu déstabilisé par les paroles du barde, puis le trouble se peignit sur son visage.
" Parfois..." murmura-t-il finalement.
Son regard se perdit sur le potager enténébré.
" Parfois je rêve que mon vrai père vient me chercher. Quand je dors, je veux dire. Pourtant... pourtant je suis bien avec vous. Enfin... J'étais bien, avant. Et je sais que ça peut redevenir bien, il suffit d'attendre, je crois, j'espère... Mais c'est comme si... quelque chose sous la surface... travaillait à mon insu... me soufflait des possibles... Je sais que c'est parce que les choses sont difficiles, pour l'instant."
Il soupira.
" Je devrais m'estimer heureux. Plein d'enfants sont morts, plein d'autres sont encore prisonniers à Mélandis. Je devrais juste prendre les choses comme elles viennent, chaque jour."

[Taliesin]

-Même si c'est pour des raisons très différentes, je me dis la même chose. Et sans doute le devrions-nous, oui. Mais c'est malheureusement plus compliqué que ça.
Son regard se perdit un instant dans le vague avant de revenir se poser sur l'enfant.
-Tu ne dois pas avoir honte de ce que tu ressens, de tes pensées, de tes rêves. Surtout pas. Et s'ils viennent à trop t'inquiéter, à trop te préoccuper, tu peux nous en parler : tu sais que nous ne te jugerons pas. Pour le reste, tu ne dois pas craindre que l'affection que nous te portons constitue au final une prison. Nous n'attendons rien en retour : ton bonheur est la seule chose qui nous importe et, comme tu as choisi de te placer sous notre responsabilité, notre devoir est de tout mettre en œuvre pour que tu sois heureux. En résumé, tu es libre, Baptiste : libre de nous considérer comme tu le souhaites, libre de nous dire ce que tu veux, libre de prendre tes propres décisions.

[Galathée]

Baptiste acquiesça.
" Je dois prendre une décision, de toute façon, dit-il. Je ne peux pas laisser traîner, comme ça. Ce n'est juste pour personne."
Il passa les mains sur son visage.
" Parfois, j'ai l'impression d'être si vieux, déjà. C'est un sentiment bizarre. Comme si j'avais déjà trop vécu. Que j'étais fatigué. Et lutter, encore, chaque jour..."
Sa voix se cassa mais il esquissa un sourire.
" Je suis fatigué. Je ferais mieux de retourner dormir."

[Taliesin]

Entendre un gosse de dix ans dire qu'il avait l'impression d'avoir trop vécu, sous-entendre qu'il n'avait plus la force de lutter, il y avait de quoi en avoir le cœur serré. D'autant qu'il disait vrai, en un sens : il avait vécu trop d'horreurs. Beaucoup trop.
-De toute façon, la nuit n'est jamais un bon moment pour réfléchir à des questions si importantes. Tout paraît plus ardu, plus sombre, plus désespéré...
Il secoua la tête.
-Je peux comprendre ce que tu éprouves, Baptiste. En moins de deux ans, tu as traversé plus d'épreuves que bien des hommes dans toutes leur vie. Alors il y a de quoi être fatigué, être découragé... Mais essaie de ne pas baisser les bras : beaucoup de choses sont encore possibles...Alors réfléchis posément à la question, prends ton temps pour décider et surtout, pour ce faire, ne prends en compte que ce que tu veux toi. C'est le plus important.
Il lui sourit.
-Et quelle que soit ta décision, saches que tu peux compter sur notre compréhension et notre soutien. Vraiment.

[Galathée]

Le gosse acquiesça, les lèvres pincées.
" Un jour, j'irai à la commanderie. J'irai leur parler. Armand, je le connais. Il n'était pas à Luménis, au moment où Morféa a pris le pouvoir. Mais la plupart des autres... Il ne reste sans doute pas grand monde de mon époque, en fait. Peut-être que le mieux... "
Il leva les yeux vers le barde.
" Est-ce que moi aussi je pourrais écrire à Sire Armand ? Dans ta lettre ?"

[Taliesin]

-Bien sûr, répondit-il. On mettra deux parchemins distincts dans une même enveloppe, ce sera le plus simple. Notamment si tu préfères que je ne lise pas ce que tu lui écris.
Il espérait qu'ainsi, Baptiste se sentirait plus lire de coucher sur le papier ce qu'il ressentait vraiment. Sans doute souhaitait-il obtenir des informations pour prendre sa décision finale...

[Galathée]

Baptiste acquiesça.
" D'accord. Je lui écrirai de mon côté. Je préfère comme ça."
Il soupira.
" J'aimerais que la vie devienne moins compliquée. Ce serait... reposant."

[Taliesin]

-Je comprends, dit-il doucement. Et elle finira par devenir moins compliquée, n'en doute pas. Bien sûr, je crains que ça ne prenne du temps : tu es revenu sur Helonna depuis moins de quinze jours, beaucoup de choses doivent encore être réglées, se mettre en place... Mais, vraiment, je suis convaincu qu'à terme, tu pourras enfin souffler.
Il posa une main légère sur son épaule.
-D'ici là, ne baisse pas les bras. Et souviens-toi que tu n'es pas obligé de tout porter à toi tout seul : tu peux t'appuyer sur nous.

[Galathée]

" Ne t'en fais pas, je n'ai pas l'intention de baisser les bras. C'est le propre des survivants, non ? La vie vaut la peine d'être vécue, quoi qu'il advienne."
Il sourit.
" Mais je dois faire mon chemin seul. Une partie, du moins. Savoir que vous veillez est déjà suffisant."
Il se leva.
" Je vais retourner me coucher, sinon je vais être comme un zombie demain..."

[Taliesin]

Que Baptiste estime devoir faire le chemin seul l'attristait mais ne l'étonnait nullement : il n'avait pas oublié les paroles de Tim concernant son incapacité presque totale à pouvoir se fier aux adultes... Mais sans doute le gosse avait-il plutôt parlé de cheminement intérieur. Et le concernant, oui, il devait le mener en solitaire... et décider de ce qu'il voulait, quoi que ce soit.
-Tu as raison, dit-il en se levant à son tour et en renonçant à revenir sur la conversation. Je vais y retourner aussi, d'ailleurs...
Il espérait qu'il parviendrait à vite s'endormir, ce qui n'était pas gagné d'autant que, même à son insu, il réfléchirait à la manière dont, le lendemain, il rapporterait la discussion à sa compagne. Car, évidemment, il était impératif de la mettre au courant.

[Galathée]

Ils regagnèrent donc la ferme, marchant côte à côte dans l'herbe rase. Baptiste semblait hésiter à lui prendre la main, mais il ne le fit finalement pas. Ils gravirent l'escalier pas à pas, puis se séparèrent devant la chambre que le petit garçon partageait avec Félix et Robin.
" Merci pour la conversation, bonne nuit." souffla-t-il, avant d'y disparaître.

[Taliesin]

-De rien, vraiment. Et bonne nuit à toi aussi, lui souffla Taliesin avant qu'il ne soit hors de portée de voix.
Il regagna ensuite sa propre chambre, multipliant les précautions pour ne réveiller ni Galathée, ni les jumeaux. Bien sûr, son échange avec Baptiste occupait toutes ses pensées. C'était une bonne chose qu'ils l'aient eu, une bonne chose, aussi, que le petit garçon lui ait dit le fond de sa pensée, même si, à présent, il avait plus que jamais conscience de l'ampleur de son malaise. De son malêtre. Restait à savoir quel choix il ferait... Cependant, l'elfe ne lui avait pas menti : quoi que l'enfant décide, il le soutiendrait. Même s'il décidait de partir.

[Galathée]

Galathée se retourna dans son sommeil mais ne s'éveilla pas, pas plus que les jumeaux. Au dehors, il sembla à l'elfe que le ciel s'éclaircissait déjà, mais c'était peut-être une illusion inspirée par la fatigue. Les nuits étaient courtes, bien sûr, même si l'automne étendait peu à peu son emprise sur la campagne. Une chouette ulula, peut-être Plume en maraude, et, beaucoup plus loin, un renard glapit, son cri hanté résonnant un moment dans l'obscurité. Sans doute la rôdeuse ne tarderait-elle plus à émerger pour partir en chasse, comme chaque jour...

[Taliesin]

Comme il avait vraiment besoin de sommeil, il s'efforça de chasser les pensées qui le préoccupaient au profit d'autres, plus pragmatiques, plus immédiates : le programme du lendemain. Comme chaque jour, le travail ne manquerait pas, et il y aurait fort à faire au verger, pour cueillir les poires, ainsi qu'à la réserve, pour les entreposer. Le tout sans compter les habituelles tâches quotidiennes... Oui, il y aurait de quoi s'occuper et ce serait bienvenu.
Peut-être fatigué d'avance par cette perspective, peut-être un peu apaisé, il sombra sans en avoir conscience, plongeant dans un sommeil lourd, dénué de rêves...

[Galathée]

Il s'éveilla plus tard que d'habitude, alors que le soleil était déjà haut dans le ciel. Personne n'avait cru bon de le déranger et il perçut les cris et les rires des enfants qui s'amusaient au dehors. Contrairement à ce qu'il avait pensé, il n'y avait plus de poires à cueillir, par contre il fut intégré à l'équipe qui devait les trier et décider qu'en faire. Certaines, déjà abimées, devraient être consommées rapidement ou transformées en confitures, compotes, jus ou poiré. Les plus belles seraient par contre entreposées dans les caves pour être conservées jusqu'en hiver. Robin, Victor, Guillhem et Benoît s'attelèrent donc à cette tâche en compagnie du barde. Ils en avaient aisément jusqu'à la fin de la matinée et l'après-midi consisterait probablement à la préparation des conserves.

[Taliesin]

Ce programme lui convenait tout à fait : ce n'était pas des tâches désagréables et, surtout, il officiait en compagnie de Victor, ce qui était d'autant mieux qu'ils n'en avaient pas si souvent l'occasion - et qu'ils ne s'étaient guère reparlé depuis l'incident du poulailler. Il travailla donc avec entrain, gardant éloignées toutes inquiétudes mais guettant l'occasion de faire son rapport à Galathée. Cependant, cela pourrait très bien attendre le moment où ils iraient au lit.

[Galathée]

Il eut l'opportunité de parler avec la jeune femme plus tôt dans la journée, après le repas de midi. Elle lui sourit et le rejoignit, devinant sans douter qu'il avait quelque chose à lui confier. Entrelaçant ses doigts dans les siens, elle l'entraîna vers le pré aux chèvres et moutons.
" Tu as la mine de quelqu'un qui a passé la moitié de sa nuit au dehors... Bon, je t'ai vu, évidemment. Mais quand même ! J'aurais pu le deviner ! Enfin, je crois. Baptiste avait des insomnies ?"

[Taliesin]

-Oui... Je suis resté un bon moment à l'observer sans révéler ma présence, parce que je sais qu'il préfère généralement être seul quand ça ne va pas. Mais j'ai fini par ne plus y ternir, je suis allé le trouver et nous avons eu une petite conversation...
Il entreprit alors de la lui la rapporter, aussi précisément qu'il le put. Il voulait que la rôdeuse puisse bien mesurer l'état d'esprit de l'enfant et qu'elle sache précisément ce que lui-même lui avait dit - sans doute parce qu'il n'était pas très assuré quant à ses capacités à dire ce qu'il fallait.
-Je pense qu'il attendra la réponse de sire Armand avant de prendre sa décision, conclut-il. Quelle qu'elle soit, elle sera sans doute beaucoup plus rationnelle et réfléchie que la précédente, que celle qui l'a amené à nous accompagner. Et ce sera une bonne chose.

[Galathée]

Galathée acquiesça.
" Je ne pense pas qu'il soit vraiment en train de prendre une décision, dit-elle. Il a manifestement envie de rester, malgré toutes ses hésitations. Mais si Victor lui rend vraiment la vie impossible... Alors il partira. Nous devrions vraiment réfléchir à un moyen de les rapprocher. Ce serait vraiment triste que ce gosse se replie sur un endroit qu'il n'a manifestement pas envie de réintégrer parce qu'il se sent rejeté."

[Taliesin]

-Ce serait triste, oui. Ce serait même un terrible gâchis. Malheureusement, je n'ai pas la moindre idée de ce qui pourrait les rapprocher... J'ai l'impression que c'est tellement mal engagé que seul un drame pourrait avoir cet effet, et on ne peut évidemment pas souhaiter que ça se passe comme ça...
Il soupira.
-L'alternative à laquelle j'avais d'emblée pensé était de rassurer Victor, de lui faire comprendre que l'arrivée des jumeaux et de Baptiste ne le menacent en rien. Mais jusqu'ici, tout ce que j'ai pu dire ou faire n'a servi à rien.

[Galathée]

" Je pense qu'effectivement, en la matière, les mots ne servent à rien. C'est dans les actes et les échanges qu'il percevra la vérité de tes paroles. Et ça peut prendre du temps, je le crains. Il faut juste parvenir à ce qu'il n'exprime pas cette angoisse de manière trop destructrice..."
Elle soupira.
" Dans le même temps, c'est peut-être mieux qu'ils s'ignorent, tant que nous n'avons pas trouvé de solution. Mais je ne crois pas que cela doive forcément passer par un drame. Un but commun pourrait suffire."

[Taliesin]

-Je suis d'accord, mais il y a un souci de taille : quel but leur trouver ? Ils n'ont pas grand chose en commun, pas même en matière de goûts : leur passé commun empire encore la situation et, au final, la seule et unique chose qui les rapproche, quoi que le mot ne soit guère approprié, c'est... nous.
Il eut un geste d'impuissance.
-Quant au fait qu'ils continuent à s'ignorer... C'est le moins pire, effectivement. Mais au total, Victor ne lui a joué un mauvais tour qu'une seule fois : le reste du temps, il a fait comme s'il n'était pas là. C'est une manifestation assez claire de son hostilité et c'est ce qui fait que Baptiste se sent si mal.

[Galathée]

" Peut-être que nous négligeons nos meilleurs alliés, tu sais... Les petits Merlus... et peut-être qu'ils ont plus de points communs qu'on ne le croit, aussi. Peut-être qu'on pourrait les rapprocher sur un objectif qui nous concerne, justement... Imagine... imagine que les jumeaux soient malades, qu'ils aient besoin d'un remède, et que seule leur association leur permette de le dénicher ? Tu es barde, non ? Tu n'as pas une idée tordue de subterfuge ? Toi qui manies l'illusion et le faux semblant ?"

[Taliesin]

-Je ne crois pas connaître de sortilège pouvant simuler une maladie. Mais bon, admettons : on n'est pas obligés d'en passer par la magie, il existe d'autres solutions pour parvenir au même résultat. Et, bien sûr, je peux tout à fait inventer une histoire voulant que nos garçons soient les seuls à pouvoir les aider, parce qu'ils font, peu ou proue, partie de la même fratrie. Mais ne crains-tu pas que ce soit trop gros ? Je veux dire, Victor et baptiste ne sont plus tout petits, ils risquent de voir d'emblée que c'est un traquenard...

[Galathée]

Galathée rit joyeusement.
" Taliesin, c'était un exemple ! Nous pouvons prétendre qu'il y a un louveteau blessé dans le bosquet voisin ou mettre le feu au poulailler, ou... que sais-je ! Parfois, les choses les plus énormes sont les plus crédibles, cependant... Ils peuvent entendre parler d'une harpe extraordinaire et vouloir te l'offrir pour ton anniversaire ou poursuivre le brochet géant qui écume la rivière... Il faut juste faire preuve d'inventivité. C'est ton créneau, pourtant !"