La Couronne de Cuivre

Quête : Traque et matraques 2

Thémis approuva puis se dirigea vers la sortie ; la guerrière lui emboita le pas. Elles débouchèrent sur la rue bruyante et animée. Les odeurs de nourriture du marché se mélangeaient avec celle qui se dégageait de l’auberge. La bretteuse eu juste le temps de se retourner pour apercevoir Mikael qui se faufilait à travers la foule. Elle sourit puis les deux femmes se mirent elles aussi en route en direction du Fort.

Arrivée de l’embarcadère, Soraes demeura cependant à distance de la porte du célèbre établissement. En effet, un groupe d’une vingtaine de jeunes gens en occupaient l’entrée, les uns vociférant, les autres chantant à tue-tête, les derniers contemplant la rue encombrée d’un regard flou. Il était impossible de se frayer un passage au travers de ce troupeau, comme l’avaient constaté d’autres convives, demeurant en retrait, agacés ou philosophes, espérant qu’un dégagement s’opérerait tôt ou tard. Campé dans l’embrasure de la porte se trouvait un homme bien bâti, la moustache ébouriffée et les bras croisés. Il semblait défier quiconque de franchir le passage. Ce que n’appréciaient pas la bande d’éméchés en robe sombre. Car ils portaient des robes marquées de signes cabalistiques et colorés. Soraes l’apprit au détour d’une conversation murmurée non loin d’elle : c’étaient des étudiants de l’Université de la Magie.

Par chance, après avoir flâné un long moment, ses pas l'avaient conduite devant une taverne. C'était inquiétant de réaliser qu'elle avait une sorte d'intuition pour ces choses là. Elle sourit à cette idée.
Son ventre grognait et elle rêvait d'un simple morceau de miche de pain et d'une bonne chope de bière rafraîchissante. Elle chanterait quelques chansons en échange de ce repas, et elle espérait ramasser quelques pièces supplémentaires pour aller passer la nuit dans une auberge.
Et voilà que des étudiants de l'école de magie n'arrangeaient pas vraiment ses affaires en encombrant l'entrée de la taverne. Elle avisa rapidement le moustachu campé devant l'entrée. Soraes se demandait s'il se déciderait à chasser le groupe ou à finir par le laisser entrer.
Elle se fraya un chemin tant bien que mal parmi les badauds ronflants et rouspétants qui attendaient que l'entrée soit dégagée. Son regard passa rapidement d'un visage à un autre, recherchant une personne à l'allure amicale, ce qui n'était pas évident dans une clientèle de taverne. Elle jeta son dévolu sur une femme, non loin d'elle. En s'approchant, elle replaça derrière son oreille une mèche blonde qui était parvenue à se défaire du carcan de sa natte de guerrier très serrée. Elle n'avait pas l'intention de se mêler de ce qui ne la regardait pas, elle n'aimait pas s'attirer des ennuis, surtout dans une ville qu'elle ne connaissait pas, où elle était simple voyageuse. Et pourtant sa curiosité la poussait toujours à vouloir comprendre. Et c'était souvent là que les ennuis arrivaient par paquets et qu'elle se retrouvait avec quantité de matière première à transformer en chanson malgré elle. Elle se décida alors à interroger la femme :
Que se passe-t-il par ici ? Pourquoi interdit-on l'entrée à ces mages ?

La femme contemplait le remue-ménage, bras croisés sur un tablier encore propre, les yeux rétrécis et la moue contrainte. Elle baissa les yeux sur Soraes, la toisa une seconde, puis s'autorisa un sourire.
" Vous n'êtes pas d'ici, ça se voit, mon p'tit gars." fit-elle. " Ce sont des étudiants de l'Université de la Magie qui fêtent la fin de leurs examens. Ils sont ronds comme des queues d'pelle... Ils boivent depuis hier soir, et je crois que notre bon vieux aubergiste en a sa claque de les voir occuper sa salle... Ils empêchent sûrement les clients de manger tranquillement... Sans compter ceux qui essaient de dormir... Puis ces jeunots, tout excités d'avoir leur brevet, ils lancent des sorts à qui mieux mieux... Non, une véritable nuisance, en ce jour particulier. Ce qui fait la richesse de Luménis mais parfois sa ruine."

Soraes concéda :
En effet… J'ai débarqué aujourd'hui à Luménis…
Elle écouta la femme lui expliquer la situation, tout en dissimulant son étonnement. D'où elle venait, le statut des mages était très controversé et ceux-ci avaient plutôt tendance à se faire discret. Etre témoin de cet étalage de magie et de pouvoir procurait une sensation étrange à la jeune fille. Bien sûr, elle était au courant de cette différence culturelle, mais elle ne pouvait nier que c'était pour elle, très inhabituel.
En son fort intérieur, ça lui faisait chaud au cœur. C'était la cité idéale pour retrouver ce qu'elle cherchait.
Son regard s'attarda sur les jeunes mages, puis, revint vers la femme. Elle lui adressa un sourire éclatant :
Si c'est inhabituel, ne peut-on pas être cléments ? Il faut les comprendre, c'est un grand jour pour eux.
Elle se rendait bien compte que c'était l'aubergiste qu'il aurait fallu tenter d'amadouer, la femme ne paraissait en rien décisionnaire.
Elle décida de tenter de se frayer un passage jusqu'à la porte, en contournant le groupe de mages.

Mais sa tentative de contournement ne se déroula pas exactement comme elle l'avait escompté. Sa petite taille et son adresse lui permirent d'abord de se glisser entre les badauds, puis d'entamer son demi-cercle autour des fêtards. Confirmant les propos de son interlocutrice, ils sentaient l'alcool et de près, la lueur avinée de leur regard était encore plus étincelante. Ils étaient garçons et filles mélangés, de divers âges, de diverses races. La bonne humeur de certains tempérait tout juste la colère de ceux qui parlementaient avec l'aubergiste inflexible.
Accaparés par l'alcool, leurs conversations obscures et leur conflit, les étudiants ne prêtèrent donc pas attention à la petite silhouette qui les frôlait, jusqu'au moment où elle joua de malchance. Dans un mouvement imprévisible, un des convives recula, se retourna et posa son bras sur son épaule, l'entraînant d'un geste dans le cercle. Il baissa sur elle un regard brumeux puis lui sourit. C'était un jeune humain d'une vingtaine d'années, rouquin, à la joue balafrée d'une cicatrice d'origine probablement magique (elle était bleue).
" Et toi, Machinchose, t'en penses quoi, hein ?" demanda-t-il à Soraes, comme si elle eut été l'une des leurs et qu'elle avait suivi le début de leur conversation.

Une fois au cœur du problème, la situation était pire que ce qu'elle en avait l'air de loin. Soraes se retrouva entraînée malgré elle dans le groupe des mages. Ceux-ci semblaient complètement cuits, et pour fréquenter les tavernes, elle savait très bien que certaines personnes pouvaient s'avérer totalement imprévisibles une fois alcoolisées. Et ça pouvait être le cas de ce jeune homme roux à la balafre bleuté qui s'approcha d'elle, l'air apparemment amical au premier abord.
Mais qu'en pensait-elle, elle, au juste ? Il fallait réfléchir rapidement à une réponse, même si elle n'avait pas suivi l'affaire. Si elle prenait le parti des mages, l'aubergiste l'empêcherait sûrement d'entrer elle aussi. Mais les ignorer reviendrait à peut être s'attirer leurs foudres - et qui aurait envie de se retrouver face à un mage aviné en colère ? - sans toutefois avoir davantage la possibilité d'entrer.
Et il était trop tard pour reculer. Ses pensées se bousculaient à toute vitesse. Elle essayait de les organiser, pesant soigneusement le pour et le contre, et finalement, elle les balaya d'un coup de pied pour se laisser aller à la spontanéité :
Ce que j'en pense ?
J'pense que c'est honteux et qu'on devrait pouvoir entrer boire une chope !!
Après tout, s'ils parvenaient à entrer, peut être que les mages paieraient leur tournée ?
Elle se tourna tant bien que mal vers l'aubergiste, mais étant de petite taille, il était difficile d'être perçue parmi la foule. Elle tenta tout de même de lui lancer :
Eh ! Aubergiste ! Tu peux pas refuser des clients ? J'suis barde et je mettrai une bonne animation dans ta taverne si tu nous laisses tous entrer !

L'aubergiste se tourna vers elle, fulminant, mais se radoucit en croisant son regard. Cela n'empêcha cependant pas les étudiants de rebondir sur sa déclaration.
" Ouaaaaaais ! Nous on a un barde, d'abord !"
" On peut faire notre fête où s'qu'on veut !"
" Même ici, ouais ! Dans la rue !"
" Ou bien au Crabe, d'abord !"
" Ou à la Barrique !"
" Oh, non pas la Barrique, t'es fou ?"
" Ou aux Lueurs d'l'Aube ! Les gars ! On va aux Lueurs d'l'Aube avec le barde !"
" Ouais, avec le barde !"
" Viens le barde !"
" Tu connais Les Demoiselles d'Eauprofonde ?"
" Moi j'aimerais bien que tu fasses Sur l'Pré des trente-sept Gnolls, j'espère que tu la connais."
" Allez, aux Lueurs de l'Aube !"
Et déjà le petit cortège d'étudiants se mettait en branle, avec la ferme intention d'embarquer Soraes vers leur nouvelle destination.

En percevant l'expression de l'aubergiste, elle s'imagina que peut être, il accepterait de les laisser entrer. Elle rêvait de poser ses fesses sur une chaise, de manger un morceau et de passer la soirée à chanter et jouer, pour ensuite s'échouer dans les profondeurs d'un vrai lit moelleux.
Mais les mages ne l'entendaient pas de cette oreille, apparemment. Devant leur fougue et leur enthousiasme, elle se sentit complètement dépassée. Elle se laissa entraîner malgré elle en balbutiant d'une petite voix :
Jconnais pas très bien les Demoiselles dEauprofonde, et encore moins le pré des trente-sept trucs…
Allez, ce n'était pas le moment de se laisser envahir par une stupide gêne, ça ne lui ressemblait pas. Après tout, elle était un peu l'instigatrice de ce nouveau mouvement de foule latent. Elle se racla la gorge :
Bah… tant pis j'improviserai
Elle reprit d'une voix audible pour tous :
Tous aux Lueurs de l'Aube !!
Elle suivit le cortège plus de gré que de force. Elle prendrait son envie de repos en patience, après tout, la soirée qui s'annonçait paraissait comme une bonne occasion de faire ses premiers pas de barde à Lumenis.

Le troupeau des mages l'entraîna donc dans une promenade qui aurait pu lui sembler longue si elle n'avait pas été le prétexte à des chants locaux et plus universels que les magiciens entonnèrent avec entrain (à défaut de talent). La foule dense du quartier portuaire s'ouvrait pour laisser passer leur cortège joyeux et tonitruant, et les expressions sur les visages variaient du sourire entendu à la grimace méprisante. Personne ne semblait vraiment surpris : après tout, il y avait une nouvelle promotion chaque année.
Et chemin faisant, les anciens étudiants (puisqu'ils venaient d'obtenir leur diplôme) emportèrent Soraes, leur nouvelle mascotte, jusqu'aux Lueurs de l'Aube.

En provenance du marché des quais.

Maligorn poussa la porte de la taverne et entra. Il se dirigea vers le comptoir, pour aller parler au tavernier occupé à astiquer des verres. De partout on entendait les voix des nombreux clients de la taverne, et le cliquetis des couverts. La taverne était remplie car c'était l'heure de manger pour les ouvriers et autres travailleurs de Lumenis.
- Excusez moi, mais un garde, que j'ai rencontré sur les pavés de l'esplanade, m'a affirmé que vous pourriez me fournir des conseils pour trouver un travail moyennement payé , et je voulais savoir quel genre de travail est-ce ?

Le tavernier fronça les sourcils en détaillant Maligorn en essayant de se remémorer son visage pour éviter de commettre un impair. Au bout d'un instant, il sembla parvenir à la conclusion qu'il ne l'avait jamais vu précédemment. Il avait pourtant une très bonne mémoire visuelle de ses clients, en particulier des non humains qui se faisaient plus rares.

- Bonjour, cela dépend avant tout de vos talents. Je ne cherche pas de serveur supplémentaire en ce moment mais peut être êtes-vous artiste. Il y a toujours un peu de place pour un artiste. Mais pas en représentation quotidienne : les clients se lassent vite.

HRP : j'ai ajouté un lien à ton message. Cela permet aux lecteurs de suivre les changements de lieu.

Maligorn voyait que le tavernier n'avait pas vraiment compris ce qu'il voulait dire, il reformula donc sa question.
- Bien que j'ai pût pendant un temps divertir des gens par des illusions, ce genre de travail ne m'intéresse plus. Je voudrais juste savoir si vous n'avez pas entendu parler de personnes ayant besoin d'une personne pour réaliser un travail un peu plus ambitieux ( c'est pas en travaillant deux semaines dans ce trou pour divertir des panses à bières que je vais regagner de quoi vivre ! ). Je parle d'un moyen de gager une somme d'argent assez "consistante".
Maligorn était déjà prêt à s'en aller à la réponse du tavernier, car il savait bien que ce dernier se fichait bien de ses petits problèmes.

Le tavernier se renfrogna, détaillant à nouveau Maligorn de haut en bas, avant de reprendre d'un ton un rien plus insistant :

- Vous devriez y réfléchir : les pourboires sont plutôt bon et le public conciliant. Et bien entendu le repas du soir et la chambre sont offertes les jours de représentation. Cela pourrait vous dépanner. Si vous faites vos preuves, je pourrais contacter quelques amis pour voir si votre profil peut les intéresser. Mais si vous avez un besoin urgent d'argent, vous devriez tenter votre chance auprès de l'Université. Peut être auront-ils de quoi vous contenter.

- Très bien, je vais tenter ma chance à l'unervisité, j'ai étudié là-bas auparavant, peut-être certains se souviennent de moi. Si ils ne me proposent rien d'intéressant, je reviendrait pour votre petit travail. Au revoir !
Maligorn détourna les talons pour sortir de la taverne.

Le tavernier salua poliment le gnome des profondeurs :

- N'hésitez pas à revenir si vous changez d'avis. Il y a toujours de la place pour un honnête artiste pour agrémenter les soirées de la Bienveillance.

Alors qu'il sortait de la taverne, Maligorn prit le chemin de l'université en ressassant les évènements de la matinée. Alors qu'il marchait d'un pas vif, on le bouscula et il se retrouva devant la voleuse qui l'avait délesté de sa bourse le matin même. Celle-ci lui adressa un sourire franc en exhibant sa bourse. Avant de lui laisser le temps de parler, elle la lui lança et s'apprêta à détaler au moindre signe d'agressivité.

- Reprends la, fillette, à ton âge aussi j'ai dût voler pour survivre, et jamais j'ai rendu le peu que je volais. Maintenant, vas t'en, je veux plus jamais te revoir, où je te dénonces aux autorités, et crois moi, la prison, c'est pas marrant.
Sur ce, Maligorn poursuivit son chemin tout en écartant d'un geste brusque la fillette pour pouvoir passer.

Loin de s'effaroucher, la jeune fille rattrapa Maligorn et trottina à ses côtés :

- Tu devrais vraiment la reprendre. Je n'en ai pas besoin, je suis douée. C'est pour ça que je n'irai jamais en prison ! Tu as été chic ce matin : j'ai mon honneur. C'est une dette que je te devais bien.

- Alors rend-la moi et dégage ! à l'avenir, garde tes humbles sentiments pour toi, car tu aurait très bien pût tomber sur quelqu'un qui ne t'aurais pas laisser repartir entière !
Sur ce Maligorn, fâché, reprit sa bourse et s'en alla. Il avait honte, honte de devoir reprendre quelques piécettes à une jeune fille qui devait en avoir plus besoin. Certes, cette bourse était à lui, mais il savait ce que c'était : voler c'est voler. Lorsque qu'il avait cet âge, lui aussi devait voler les passants pour nourrir ses sœurs et son père. Il aurait autrefois aimé pouvoir en voler plus, pour pouvoir poursuivre ses études à l'université, et jamais il n'aurait rendu la moindre pièce ou miette de pain qu'il arrivait à se "procurer". Mais au fond de lui, il savait que sans cet argent, celui que la fillette lui avait rendu, il ne tiendrait pas en vie jusqu'à la fin du mois.
Au fait, peut être aurait-il dût accepter de se produire en spectacle pour le tavernier, même si cela pouvait lui rappeler un passé qu'il avait tenté d'oublier, lorsque qu'il travaillait au cirque des « Dragons Pourpres »...

En provenance de l'université.

Le soir était venu, et Maligorn rentra une fois du plus dans la taverne. Déçu de son expérience à l'université, il était revenu, plus décidé que jamais. Il ouvrit la porte d'entrée d'un geste brusque et avança d'un pas décidé vers le tavernier. Beaucoup de personnes l'observait, et on entendait des voix interrogatives résonner partout dans la taverne. La voix de Maligorn était grave et tonitruante.
- J'accepte le boulot.
Ce fut tout ce qui trouva à dire.

Le tavernier ne sembla pas autrement étonné du retour de Maligorn. Il mit quelques instants à répondre d'un ton courtois :

- C'est une bonne décision. Mais nous avons d'abord besoin de convenir des modalités. Votre salaire dépend de vos talents. Mais ce soir sera un galop d'essai. Il n'y aura pas une très grande affluence. Je vous propose 10 pièces d'or pour une heure de représentation ainsi que le couvert et le lit pour cette nuit. Si votre talent convient au public, nous pourrons convenir d'un autre tarif si vous pouvez vous représenter à nouveau demain. Qu'en dites-vous ?

- Très bien, on fera comme cela pour ce soir.
Maligorn souriait, et cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas fait, "les affaires reprennent", se dit-il à lui même.

La mine du tavernier se radoucit, visiblement satisfait d'être parvenu à un accord aussi rapidement.

- Vous pourrez commencer à 19 heures ce soir. Vous pourrez prendre votre repas avant ou après comme il vous plaira. Et parce que je pense pouvoir vous faire confiance, vous pourrez déjeuner ici à midi si vous le souhaitez.
Maligorn avait donc un bon moment à passer en ville tout en ayant l'assurance d'être bien payé le soir même.

HRP : je dirais que nous sommes en fin de matinée, pas loin de l'heure du déjeuner en tous cas.

- Très bien, je vais tout de suite prendre mon repas, puis j'irais me promener en ville. Je reviendrais donc à 19h00.
Le gnome pris rapidement son repas puis sortit de la taverne.

Le menu avait de quoi contenter un aussi petit estomac, même affamé. Le tavernier ne mégotait visiblement pas sur la qualité et la quantité, justifiant par la même la bonne réputation de son établissement. Passablement alourdi par son repas, le gnome trouva un après-midi caniculaire en sortant de l'auberge. Ce temps décourageait visiblement de nombreux citoyens de sortir dans les rues. La ville s'offrait tout entière à Maligorn qui n'avait donc que l'embarras du choix entre le parc ombragé, le port animé où la brise refroidirait l'atmosphère, les tavernes bons marché des Taudis ou celles, plus policées, du quartier gouvernemental.

Maligorn choisit de se diriger vers le port, car cela faisait un moment qu'il n'y était pas allé. Il pourrait peut-être trouver un endroit pour poser son estomac si lourd. Il pourrait peut-être aussi tenter de se remémorer les numéros qu'il allait devoir produire le soir venu.

Naturellement, Maligorn porta à nouveau ses pas vers l'esplanade des quais, bien moins animée que le matin. Cependant, l'activité n'y cessait jamais vraiment et les premiers pécheurs venaient déjà vanter leurs prises de la matinée et de la nuit. Le gnome n'eut cependant pas trop de difficulté à trouver un endroit ombragé offrant une magnifique vue de la baie depuis un banc de pierre inoccupé. Rattrapé par ses aller et venues de la matinée et par le doux appel de la sieste digestive, l'endroit était véritablement tentant.

HRP : si tu souhaites faire quelque chose de particulier n'hésites pas. Sinon, on peut aussi directement sauter au soir.

Quête : Les chemins de Luménis

En provenance du sanctuaire de Lathandre

Eldrina et Asna entrèrent dans l'auberge et se dirigèrent vers le tavernier.
- Bonjour, fit la rôdeuse, auriez-vous une chambre de libre?

La jeune femme chercha sa bourse du regard. Elle n'était certes pas riche, mais en dix ans de vie dans la forêt meublés de rares interactions avec l'extérieur, elle n'avait guère eu l'occasion de dépenser quoi que ce soit et se trouvait donc en possession de suffisamment d'argent pour se débrouiller, surtout si cette taverne était aussi bon marché que le garde de la porte l'avait laissé entendre.

Quête: Les chemins de Luménis

Bien évidemment, elles arrivaient en plein coup de feu. De nombreux clients étaient déjà installés, et les serveuses se hâtaient d'une table à l'autre. Sur une petite estrade dans un angle de la salle, un barde s'installait déjà, accordant sa harpe. Quelques groupies ne le quittaient pas des yeux, agglutinés près de la scène. Asna, visiblement impressionnée par la taille du bâtiment et le nombre de tables dressées, ne quittait pas la rôdeuse d'une semelle.

Le tavernier était à son poste derrière le bar, servant des apéritifs à la chaîne, lorsqu'elles l'abordèrent. Il les fit patienter quelques instant, terminant une commande, avant de répondre.
- Oui, bien sûr, nous avons toujours de la place ! Il vous faut une chambre à deux lits je présume ? Souhaitez-vous dîner également ? Ce soir il y a une forte affluence, car nous avons un barde renommé qui a choisi de se produire chez nous, mais rassurez-vous, je garde toujours quelques tables au calme, là-bas, réservées pour les voyageurs harassés.
Il avait jeté un coup d'oeil éloquent à leurs sacs couverts de la poussière du voyage.
- Tenez, prenez cette clé, c'est au deuxième étage, la première chambre à droite. Il y a une salle d'eau commune au bout du couloir. N'hésitez pas si vous avez besoin de quoi que ce soit...

HRP : comme on est prises par le temps, tu peux résumer toute la soirée...

Quête : Les chemins de Luménis

Eldrina remercia le tavernier, après lui avoir confirmé qu'elles dîneraient à une des tables du fond. La rôdeuse avait hésité un instant, car l'idée d'écouter un barde lui plaisait énormément; mais après réflexion elle se dit qu'elle aurait toujours le temps d'assister à ce genre de spectacles un autre jour, et pour le moment une table au calme lui paraissait plus appropriée pour Asna et elle, après le long trajet qu'elles avaient parcouru.

Avant de passer à table, elles montèrent déposer quelques affaires dans la chambre, et se rendirent l'une après l'autre dans la salle d'eau.
Elles redescendirent ensuite prendre leur repas, qui était au demeurant plus qu'honnête. La rôdeuse pouvait entendre, de là où elle était, des bribes du spectacle du barde, ce qui l'enchantait au plus haut point.
Elles montèrent ensuite se coucher. Eldrina s'endormit sans aucun mal.

La Couronne de Cuivre

[Commerce] La Taverne de la Bienveillance

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