[Bâtiment] La Grande Bibliothèque

[Dedalus]

Angwe était impressionné par la démonstration de l’elfe. Après quelques explications, Arya avait su faire une synthèse et trouver une solution/
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« Il est dommage que vous soyez déjà au service de l’université. Dans le cas contraire, je vous aurais engagé sur le champ. »
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Le bibliothécaire secouait la tête, comme si il ne parvenait à croire à sa bonne fortune :
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« Il nous manquait peut être la vision d’un esprit extérieur. »
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Angwe lui aussi souriait.
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[Arya Du Varden]

Le regard d’Arya brillait de plaisir d’avoir pu apporter une aide à Angwe. Toutefois, elle regardait l’humain avec une certaine admiration, elle avait exposé une procédure appliquée pour enseigner l’alchimie et il avait su l’intégrer aux exigences qui l’occupaient. Nul doute que les soucis actuels allaient vite s'envoler.

C'est vrai que lorsque l'on reste seul face à une situation dans un contexte que l'on connait trop bien, même si c'est à deux, bien des possibilités échappent à notre esprit et il est bien difficile d'avoir un regard neuf. Mais ... ne vous réjouissez pas trop vite, ce n’est qu’une théorie et lors de la mise en pratique vous risquez fort de me maudire. D’autant que vous devrez pour commencer convaincre Maître Dedalus, je ne le connais pas, mais s’il reste fixé sur son idée ce ne sera peut-être pas chose aisée que de l’amener à vous suivre. Son sourire s’accentua. Et surtout, soyez plutôt ravi que je ne cherche pas de travail, vous seriez tellement déçu par mes prestations en tant que bibliothécaire que vous refuseriez même de m’adresser la parole après la première heure. Il m’est tellement plus agréable de penser que j’ai pu vous aider comme vous l’avez fait pour moi.
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J’espère surtout que vous pourrez vite oublier tous ces désagréments, car je sais que moi j’aurai encore besoin de vos connaissances pour me guider dans mes recherches d’ouvrages. Un voile troubla son regard. J’ai toujours vécu dans la paix sans manquer de rien, entourée de beauté et de sérénité que j’ai peine à accepter ce que je découvre à Lumenis … les difficultés engendrées par ce tyran de Morféa et cette extrême pauvreté … cela m’afflige beaucoup et je me sens si démunie.
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Ses yeux reprirent vite leur douceur et leur enjouement habituels.
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Je suis heureuse d’être Lumenienne et ainsi rejoindre ceux qui redonnent vie à la cité, il y a un tel d'engouement, une telle force qui animent les gens. Dans son regard une réelle admiration pouvait s'y lire. Vous avez dû vivre des moments difficiles et vous êtes si souriant, si prévenant, c'est une très grande qualité que vous possédez.

[Dedalus]

Angwe arborait un sourire amusé :
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« Le bibliothécaire en chef ne sera pas difficile à convaincre. Il ne cherche que deux choses : l’efficacité et la diffusion de la connaissance. Or votre solution va dans ces deux sens, il sera donc facile à maitre Dedalus d’accepté. »
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La mine de l’humain se renfrogna un peu :
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« Si seulement notre responsable était un peu moins intransigeant, cela ne nous aurais pas mené à un tel blocage. Il veut que tout soit organisé et rangé, que chaque livre soit facilement consultable.
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Enfin, chacun a ses petites manies ! »
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Puis ramenant, ses mains devant lui et affichant un visage réjoui :
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« Je parle et je vous parle de mes petits soucis alors que vous-même êtes en pleine recherche : Avez-vous trouvé ce que vous cherchiez dans le Livre des Années ? Je me rappelle aussi avoir mis des ouvrages de coté à votre nom, voulez-vous les consulter ou les emprunter ? »
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[Arya Du Varden]

Arya sourit bien que la question de Angwe la rende plutôt triste. Elle cherchait son passé et bien qu’ayant lu la moitié du volume emprunté, elle n’avait pu se sentir concernée par les écrits, ni trouver la moindre parcelle de souvenir. Mais elle n’était pas d’un caractère à se lamenter et restait confiante dans cet avenir qui ne pouvait que lui rendre sa mémoire, elle devait juste savoir accepter d’attendre.
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- Vos petits soucis sont bien réels et surtout, ils concernent le présent et l’avenir … quant aux miens …
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Un soupir sortit du fond de son âme, emporta cette souffrance de ne pas savoir qui elle était, et sur son visage un sourire enthousiaste vint effacer toute trace de sa détresse. Elle ne venait que de débuter dans ses recherches et elle pouvait encore tout espérer.
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- Le Livre des Années ? Non, pas vraiment, voire vraiment pas. Mais peut-être que ce n’est pas qu’un hasard si c’est celui qui j’ai souhaité emporter, un voile de douceur pour que mon âme se repose des histoires proches de la mienne et qui peut savoir ce que me réservent les pages qu'il me reste à lire.
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Elle avait un but et se laissait guider par son intuition pour trouver le chemin de sa mémoire.
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- Il m’est évident, sans plus de compréhension, que deux ouvrages que vous avez mis de côté pour moi sont porteurs d’émotions profondes que je ne peux définir. Probablement une inconsciente appréhension me fait ignorer ces volumes. Je voudrais avancer dans mes recherches, mais peut-être que je redoute les réponses que je vais trouver.
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Ses yeux brillèrent de respect et d’admiration, le ton de sa voix fut plus empressé.
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- Ceux dont les écrits concernant Amlaruil et Laeroth.

[Dedalus]

Angwe paru pensif puis commença à chercher quelque chose dans son bureau :
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« Où ai-je mis ces explication. » De lamenta le bibliothécaire.
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Arya comprit rapidement que l’humain cherchait une note. Mais le bureau était rempli de livres et de parchemins. Et le rangement de l’ensemble semblait assez personnel, l’elfe ne voyait comment aider son interlocuteur.
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« Ça, le l’ai trouvé. » Dit Angwe en brandissant une feuille.
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La jeune femme resta interloquée, un regard interrogateur apparu dans ses yeux.
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« La reine Amlaruil Fleur-de-Lune et Læroth Maitre-des-Runes sont deux elfes d’Eternelle-Rencontre. Tous deux sont des lanceurs de sorts profanes pouvant avoir recours à la haute-magie.
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Je n’ai pas de connaissance particulière et je n’ai pas pu très loin mes investigations. Mais comme vous venez de solutionner un problème pour la bibliothèque, je pense bientôt disposer de plus de temps. Et par là même, pouvoir en découvrir plus prochainement et espère pouvoir vous aider comme vous l’avez fais pour moi. »
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[Arya Du Varden]

Arya sentit son cœur s’accélérer et le sang battre dans ses tempes lorsque Angwe évoqua «La reine Amlaruil Fleur-de-Lune et Læroth Maître-des-Runes», ce ne fut pas la voix de l’humain qu’elle entendit, mais une voix qui lui était familière sans qu’elle puisse la reconnaître. Sans pouvoir en définir la raison, elle se débattit pour ne pas voir les images qui venaient à son esprit pressentant une vive douleur. Mais sa volonté ne fut pas suffisante par barrer la route aux souvenirs. Lorsqu’une mer calme d'un bleu profond s’étendant à l’infini apparu, elle laissa enfin éclater ces souvenirs qui venaient de se glisser dans une brèche de son amnésie lui rappeler la beauté des paysages.

Un sourire épanoui éclaira son visage alors qu’apparurent des panoramas à la beauté inégalable apportant la paix de l'âme, ils furent la clef pour qu’Arya laissent venir à sa mémoire quatre décennies de sa vie. Son regard était brouillé par l’émotion des années passées.

- Eternelle-Rencontre, je suis allée à Leuthilspar pour me perfectionner dans la magie, j’ai voyagé dans l’île entière, nous étions quatre mages venant de ….
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</o> Les mots ne venaient pas, les images ne venaient pas et le trouble qu’elle ressentit de ne pouvoir se souvenir de sa terre natale apporta des images douloureuses à l’Elfe. Ces courts instants de bonheur incommensurable disparurent en une fraction de seconde, la peau délicatement blanche de son visage devint quasi-transparente et des larmes se formèrent au bord de ses yeux avant de glisser lentement sur ses joues et de choir en silence sur le parquet ciré lorsque apparut ce qui avait décidé de son retour dans son royaume.

- Les Drows ont attaqué … c’était comme si nous étions impuissants … pourtant, il y avait aussi cet aigle et ce corbeau géants qui les pourchassaient, leurs pouvoirs phénoménaux, ils étaient terrifiants ... pourtant … presque tout fut détruit …

L'affliction fut si vive, qu’elle sortit de cet état second dans lequel elle était entrée, ressentant les événements comme s’ils s’étaient déroulés la veille. Et son regard humide se posa sur Angwe comme une supplique.
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<!--[if !supportEmptyParas]-->- Que c'est-il passé après ? Cela fait dix ans maintenant ...

[Dedalus]

Angwe était contrit de ne pouvoir aider l’elfe mais le peu qu’il savait sur Eternelle-Rencontre, le bibliothécaire l’avait lu ou l’avait entendu de la bouche d’autres personnes.
Pourtant, le pauvre homme voudrait temps aider la jeune femme :
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« Je vais chercher plus en profondeur dans le fond bibliothécaire. Il doit y avoir des ouvrages susceptible de vous aider à vous remémorer différents événements de votre passé. »
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Angwe aurait voulu apaiser Arya :
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« Je suis sure que vous avez vécu beaucoup de moment heureux. Il ne doit tenir qu’à peu qu’ils fassent à nouveaux surface et que ces souvenirs égayent votre présent. »
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Timidement, le bibliothécaire présenta un mouchoir en tissu à l’elfe :
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« Vous êtes en un lieu et en un temps de paix et de quiétude, les larmes n’ont pas le droit de se présenter en se lieux. »
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Angwe discouru sur le lieu et la ville : Ses paroles étaient décousus, parfois vrai, souvent humoristique et toujours gentilles. Mais petit à petit les larmes dans les yeux d’Arya disparurent.
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[Arya Du Varden]

Les larmes s’étaient taries au fur et à mesure des paroles de Angwe, Arya était à nouveau souriante, ses souvenirs étaient toujours là, mais ils avaient pris la place qu’ils devaient et bien que l’Elfe n’abandonnerait pas ses recherches quelles que soient les réponses qui viendraient, elle sentait le besoin de prendre un peu de distance avec son passé. Elle avait retrouvé sa sérénité et, très reconnaissante pour la compassion bienveillante de Angwe, elle se sentait presque gênée d’avoir perdu le contrôle de ses sentiments et ainsi tourmenté le bibliothécaire.
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Merci pour votre grande gentillesse. Je suis désolée de m’être ainsi laissée débordée par le désarrois, mais la quiétude est si grande sur Eternelle-Rencontre, dont bien des souvenirs étaient venus évoquer ces années merveilleuses, que ce fut un choc lorsque cette intrusion des Elfes noires m’a été rappelée … Je ressentais l’air emprunt de haine et de cruauté et ….
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L’Elfe se tut de crainte de voir remonter des souvenirs plus terribles avant de reprendre d’une voix enjouée.
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Cela me serait plaisant que je sois la seule lectrice dont vous vous occupiez … mais ce n’est sûrement pas le moment de farfouiller dans les fonds de tiroirs, vous avez suffisamment de travail qui va se présenter à vous ces prochains jours avec le rangement des livres et la mise au courant du nouveau personnel.

L'homme lui avait déjà consacré bien du temps en cette soirée et Arya ne voulait pas abuser de la disponibilité de Angwe bien qu'elle appréciait sa compagnie. Elle fit un sourire complice.

Je me souviens que avez une tâche à accomplir, celle de convaincre le bibliothécaire en chef, et je reviendrai pour connaître sa décision. Merci pour votre amabilité et votre gentilesse, votre présence m'a apporté bien plus que je n'aurai pu l'espérer et ce sont bien des années qui sont de retour dans ma mémoire grâce à vous. Il se fait tard et je ne veux pas vous retarder.

Elle regarda le mouchoir d'Angwe, mouillé par ses larmes, qu'elle tenait toujours dans sa main.

Je vais m'en occuper et lorsqu'il ressemblera de nouveau à quelque chose, je vous le rapporterai.
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[Dedalus]

Un peu de joie semblait revenir en Arya, se qui, intérieurement, réjouit Angwe :
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« Il n’y a pas de honte à se remémorer des souvenirs : Ils sont l’essence de notre vie, notre cheminement à travers le temps. Et il est normal que nous réagissons à leurs évocations.
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Le faite que votre situation actuelle est différente que celle connue, de votre passé, ne peut que vous amener à réagir.
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Le temps et la calme de Lumenis devrait apaiser votre désarrois. Et qui sait, des instants de bonheur vont venir balayer ses méchants souvenirs. »
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Un petit rire malicieux apparu sur le visage du bibliothécaire :
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« Quand à la Grande Bibliothèque ou à d’autres hypothétiques lecteurs, mes collègues peuvent très bien y pourvoir.
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Le hasard a voulu que vous sollicitiez mon aide à un moment où j’étais libre. Je n’ai fais que mon métier en vous aidant de mon mieux. »
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Puis, Angwe se leva et commença passer sur le coté du bureau :
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« Je vais vous raccompagner jusqu’à la sortie de l’édifice. »
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[Arya Du Varden]

Ce n'était pas de la honte qu'Arya ressentait, mais elle n'avait pas pour habitude de laisser ses émotions filtrer et elle était mal à l'aise de s'être ainsi laissée aller à épancher la douleur engendrée par ses souvenirs face à Angwe. Mais l'humain était si aimable, qu'elle ne devait pas être la seule et cette pensée enleva la gêne qu'elle ressentait.

Lorsque Angwe ouvrit la porte, la douceur de la température de ce début d'automne les acceuillit et la nuit illuminée par une myriade d'étoiles scintillant dans un ciel sans nuage semblaient vouloir faire concurrence à la clarté du hall d'entrée. Arya sourit malicieusement alors que le ton de sa voix marquait sa reconnaissance.

- Je vous remercie de n'avoir fait que votre travail, je ne manquerai pas de venir à nouveau vous occuper ne serait-ce que pour vous rapporter le volume emprunté et en prendre d'autres.

Elle s'apprêtait à partir lorsqu'elle se rendit compte qu'elle ne connaissait pas le nom du bibliothécaire et que si elle ne le trouvait pas dans son bureau lors de sa prochaine visite, elle serait bien empruntée pour le demander.

- Oh pardonnez-moi, mais me serait-il possible de connaître votre nom, cela pourrait m'être utile si je ne pouvais vous trouver lors de ma prochaine visite.

[Dedalus]

Un petit air mutin apparu sur le visage de l’humain :
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« Croyez-vous qu’il y ait plusieurs bibliothécaire manchot à Lumenis. » Demanda malicieusement l’homme.
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« Je suis Angwe, le bibliothécaire en second. »
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Et alors qu’Arya prenait congé, Angwe rajouta :
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« Je vous souhaite un bon retour et que vos recherches soient fructueuses. »
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[Arya Du Varden]

Arya sourit franchement et ses yeux pétillèrent à la réponse espiègle de Angwe.
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</o> Merci Angwe, je préfère vous appeler par votre nom, c’est bien plus sympathique. J’espère que tout se déroula au mieux pour la mise au courant des nouveaux venus et que d’ici quelques jours la détente sera à nouveau là avec le bibliothécaire en chef.
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Dès que l’Elfe eut quitté la Bibliothèque, elle se dirigea vers l’Université de la Magie pour continuer dans ses recherches et ce n’est que tard dans la nuit qu’elle rejoignit la Taverne de la Bienfaisance alors que dans sa mémoire les souvenirs de son passé fraîchement retrouvés de son séjour à Eternelle-Rencontre venaient réveillés une multitude de détails de cette période de sa vie sans pour autant lui permettre de se souvenir des faits les plus importants.

[Kasumi]

Quête : un désir de crépuscule

C’était la première fois que le rôdeur trouvait l’occasion de se rendre dans le temple du savoir de la capitale Hellonienne. Il était regrettable que ce fût dans les circonstances qui l’amenaient aujourd’hui. Explorer le bâtiment à la recherche d’un symbole retrouvé sur la main n’était pas la façon la plus agréable d’aborder l’endroit. Le demi-elfe se composa une mine avenante, chassant de son esprit les récentes révélations avant de pénétrer dans le bâtiment. Ses pas le portèrent alors vers le bureau d’accueil où il salua un employé des lieux :

- Bonjour, je m’intéresse à certains symboles liés aux cultes divins. Sauriez-vous me renseigner sur l’endroit où je pourrais rechercher des pictogrammes reliés au culte de Séluné ? J’ai une idée précise en tête et voudrais confirmer une hypothèse.

[Galathée]

Le jeune bibliothécaire entraîna Kasumi dans les rayonnages obscurs de la bibliothèque, le guidant jusqu’à l’imposant secteur réservé aux questions divines. Il hésita quelques secondes devant une étagère, tapotant la tranche des ouvrages du bout des doigts comme il réfléchissait puis tira un volume à la couverte noire et soyeuse, frappé d’un croissant de lune argenté.
« Voici un livre qui ne traite que de Séluné. » fit-il en le tendant à Kasumi.
Celui-ci l’eut à peine entrouvert qu’il découvrit, en première page, un dessin très précis, d’une paire d’yeux féminins entourés de sept étoiles. C’était assez simplement, le symbole officiel de la déesse.

[Kasumi]

Quête : un désir de crépuscule

Les doigts du rôdeur se firent gourds sur la page de l’ouvrage. Le symbole s’imposait à son esprit dans toute sa puissance. Savoir les affres subis par une inconnue était une chose. Pouvoir mettre un nom sur une victime en était une tout autre. Le doute n’était désormais plus permis quand à la femme amputée. Qu’elle fut vivant lors des tortures et mutilations était horrifique mais cela laissait un faible espoir de la retrouver en vie, elle et le conseiller. La barbarie de leurs agresseurs remémora à Kasumi certains souvenirs atroces de la période d’occupation et du règne sanglant et sadique de la garde rouge. Le rôdeur ne s’attarda que le temps de donner le change au bibliothécaire puis s’esquiva et retourna vers le repère des enquêteurs.

[Taliesin]

Venant tout droit du quartier général temporaire de leur petite équipe, Taliesin pénétra à l'intérieur de la bibliothèque. Il avait renoncé à passer à la forge avant : venir avec une épée au côté dans un lieu de savoir n'était sans doute pas la meilleure façon de passer inaperçu. Il s'en occuperait avant de rentrer chez lui. Si jamais il en avait l'opportunité, ce dont il doutait de plus en plus fort. Enfin, il s'arrangerait.
L'elfe connaissait bien la bibliothèque. Très bien, même, pour y avoir passé des heures et des heures, lors de sa première visite à Luménis, deux ans plus tôt, alors qu'il cherchait vainement des informations sur les survivants de son peuple parvenus entre les murs de la cité. Il n'eut donc aucun mal a trouver la section qui l'intéressait, puis à dégoter deux ou trois ouvrages concernant les diverses entités du panthéon humain. Sa récolte sous le bras, il gagna une table voisine et se mit à lire avec application.

[Galathée]

Taliesin trouva aisément des généralités sur le culte de Shar, que l’on décrivait comme éminemment malfaisant. Ses clercs, parfois roublards, affectionnaient l’obscurité et le secret, oeuvraient dans l’ombre en cellules indépendantes, visant à miner l’ordre partout où cela était possible. Mais le mystère qui entourait les Sharites empêchait les textes d’entrer dans des détails plus précis. Ils semblaient être partout et nulle part, petites cellules de terreur disséminées de par le monde pour semer le désarroi, la souffrance, la vengeance. Shar avait peu de temples : son travail de sape s’effectuait dans l’ombre, sans désir de reconnaissance, mais juste de ruine.
Comme l’avait mentionné Arya, un des ouvrages indiqua à Taliesin que la Fête de la Lune avait été ironiquement rebaptisée Ascension des Ténèbres par le clergé sharite, et constituait une nuit d’orgie démoniaque, où des sacrifices sanglants étaient de bon ton pour louer la déesse. C’était le lendemain soir. Hormis un conflit ancestral avec Séluné, Shar était en mauvais termes avec les divinités de la lumière, Lathandre en tête. Alors que ce dernier professait la renaissance, le précepte de Shar était pour le moins sinistre : abandonnez tout espoir.

[Taliesin]

Lorsqu'il eut fini de lire les rares informations contenues dans les ouvrages qu'il avait sélectionnés, Taliesin rangea les quelques notes prises en cours de lecture et s'en fut remettre les livres à leurs place. Il 'navait pas appris grand chose qu'il ne savait déjà, mais il était renforcé dans son idée que Shar constituait un ennemi plausible. Luménis offrait un terrain de jeu parfait à ses adeptes désireux de semer le désordre et d'inspirer haine et ressentiment et rancœur. Sans parler de l'absence d'espoir... En fait, l'elfe se dit qu'il devait avoir des côtés sharites. La pensée le fit frissonner et il hâta le pas pour quitter la bibliothèque. Il allait retourner à leur repaire, laisserait un message puis... Puis il ne savait pas. Il ne voyait rien de particulier à faire, sinon attendre les autres.

[Voyageuse]

Astrée et Kasumi, après leur festin sur l'esplanade, arrivèrent en début d'après-midi à la grande bibliothèque. Ils attachèrent leurs montures près de l'entrée, espérant que Prince des Frelons ne jouerait pas une fois encore les filles de l'air.
Astrée fut impressionnée en pénétrant dans le grand hall. Elle hésita un moment sur la direction à prendre, réalisant que c'était la première fois qu'elle pénétrait dans une bibliothèque de cette importance. Elle suivit donc son compagnon qui semblait y être déjà venu, et ils montèrent tous deux l'escalier en colimaçon qui menait à la salle principale.

La douce température qui y régnait était réconfortante après leur courte chevauchée dans le froid de l'hiver. Ils accrochèrent leurs capes et manteaux à une patère, et s'approchèrent de l'un des employés de la bibliothèque. L'homme était visiblement en train de reclasser des ouvrages laissés par les visiteurs.
- Excusez-moi, monsieur, je suis simplement à la recherche d'une carte détaillée de Hélonna. Auriez-vous cela quelque part ?

[Dedalus]

Kasumi s'arrêta devant un des nombreux rayonnage et commença à étudier les livres qui le composait. Astrée laissa le rodeur à sa contemplation et s'approcha de l'accueil.

Un jeune bibliothécaire semblait accaparé par sa tache : Sur un bureau, se trouvait en désordre un amoncèlement d’ouvrage. L’homme, un jeune humain, comme Astrée, devait trier les livres et les déposer sur une table.
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Voyant que le jeune bibliothécaire ne prêtait pas attention à elle, Astrée due reposer la question pour tenter d’obtenir une réponse. Ceci eut pour effet d’arrêter abruptement le jeune homme. Un des livres tomba de la console à même le sol, le bruit résonna dans le hall. Le bibliothécaire le ramassa prestement, regarda à droite et à gauche puis la rôdeuse.
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Toujours en regardant de coté, l’homme bafouillait un peu, touchant rapidement le rebord du bureau avec une main puis avec l’autre :
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« Eh, u … une, une caaaarte de de , d’Helonna. Vous, vous ... pou pourrez en, en trouver u … unnnne dans, dans laaaaaaaa se … section gé … géo, géographie. ».
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Puis le jeune homme écarquilla les yeux, regarda par dessus l’épaule d’Astrée et repris frénétiquement son travail de tri. La rôdeuse étonné ne réagit point jusqu’à ce qu’une voix se fît entendre derrière elle :
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« Puis-je vous aider mademoiselle ? »
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Astrée se retourna et faisait face à un demi-elfe avenant.
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[Voyageuse]

Astrée fut quelque peu décontenancée par la réaction du jeune homme. Il ne semblait guère à l'aise avec sa visiteuse... ou peut-être avec le langage parlé. Simple timidité ? Elle se dit qu'il n'occupait pas un poste facile pour quelqu'un affligé d'un bégaiement.
Elle était sur le point de demander où se trouvait la section géographie en question lorsque le demi-elfe l'aborda, à son grand soulagement. Voilà donc ce qui avait à ce point impressionné son premier interlocuteur...

Elle réitéra sa demande avec un grand sourire.
- Oui, certainement. Je suis simplement à la recherche d'une carte détaillée d'Hélonna. Je ne suis sur l'île que depuis quelques mois et je la connais mal. Et je voudrais aussi savoir si j'ai le droit d'en faire une copie sommaire pour mon usage personnel : il m'arrive de voyager assez souvent. Sinon, ce n'est pas très grave, je tâcherai de retenir l'essentiel. Oh, j'oubliais...
Elle fouilla dans sa poche, en sortit le papier attestant de sa toute nouvelle citoyenneté luménienne et le tendit au bibliothécaire.
- Je suppose que ce papier est indispensable pour pouvoir consulter vos documents ?

[Kasumi]

Tandis qu’Astrée exposait sa demande aux bibliothécaires, le rôdeur se mit à fureter parmi les rayonnages pour tromper son ennui. Il n’avait que rarement mis les pieds dans cet établissement réputé et encore moins souvent sans idée précise de ce qu’il veniat y chercher. Il se laissa donc aller au hasard des allées, regardant la tranche des manuscrits et se saisissant parfois d’un ouvrage avant de le reposer délicatement. Il finit cependant par arrêter son choix et se dirigea vers une table où il déposa le livre qu’il avait choisi de parcourir. Quelques instants plus tard, il s’exclamait, énervé :

- Ce soi-disant historien raconte n’importe quoi : cette histoire de rôdeur endormi en attendant le renouveau d’une Luménis libérée qui se réveille de sa léthargie n’a ni queue ni tête ! Un héros qui a donné son sang pour permettre aux citoyens de reconnaître le leur. Que des fadaises !

Le demi-elfe se leva brusquement et referma le livre en le faisant claquer. Devant les regards indignés des quelques lecteurs attablés à proximité, il se sentit penaud et se confondit en excuses pour son esclandre. Il entreprit ensuite de ramener le livre où il l’avait pris, dans la section « Histoire locale ».

[Dedalus]

Dedalus pris l’attestation de citoyenneté et la regarda attentivement. Se faisant, le demi-elfe expliqua le fonctionnement de la Grande Bibliothèque à Astrée :
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« Ce centre du savoir est ouvert à toute personne sachant lire. Tout visiteur y est le bienvenu tant qu’il fait attention à ne pas endommager les livres du lieu.
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De même n’importe qui peut demander et consulter des ouvrages en ce lieu. Par contre, seul les citoyens de Lumenis peuvent emprunter des écrits pour les compulser chez eux. »
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Dans la salle de lecture, un bruit se fît entendre. Le bibliothécaire en chef haussa les sourcils.
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« Mademoiselle, je vous propose de vous installer à une table dans la salle de lecture. Je vais aller chercher des atlas et des cartes de notre continent. »
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D’un geste de la main, Dedalus indiqua à la rôdeuse la salle de lecture.
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[Voyageuse]

Astrée acquiesça silencieusement. Le calme régnant dans la bibliothèque incitait au respect du silence, sans même qu'il soit nécessaire de le rappeler.
Elle se dirigea donc vers la salle de lecture, un peu intriguée par les éclats de voix qu'elle y avait entendus. Il lui avait semblé reconnaitre la voix de Kasumi...

Quelques têtes étaient tournées vers le rôdeur, en train de reposer un livre sur une étagère. Elle lui lança un regard interrogatif, et jeta un coup d'oeil à la couverture du livre. Il parlait d'histoire locale.
- Qu'y a-t-il donc dans ce livre pour te faire réagir ainsi ? souffla-t-elle, tout en l'entraînant vers une table libre.

Kasumi n'eut pas le temps de répondre : à peine étaient-ils installés que le bibliothécaire en chef était déjà de retour, avec dans les mains un énorme atlas et plusieurs cartes : une carte du relief, une des villes et routes, une autre de la végétation. Tandis qu'il les étalait devant elle, elle sortit une grande feuille de parchemin et commença à reproduire le contour approximatif de l'île.

[Kasumi]

Le rôdeur suivit Astrée jusqu’à la table en se félicitant de l’arrivée opportune du bibliothécaire pour détourner la jeune femme de sa curiosité. Il était pourtant certain qu’elle ne manquerait pas d’y revenir plus tard. Pour l’heure, elle disposa les cartes les plus intéressantes sur la table.

Dès qu’il comprit qu’elle souhaitait en faire une copie résumant les informations présentes sur chacune d’elles, il prit un crayon et commença à l’aider en évitant de la gêner. Les cartes avaient des échelles différentes ce qui rendait le travail difficile et le demi-elfe commença donc par placer des repères sur le morceau de parchemin qu’utilisait Astrée. Au cours de la manœuvre, leurs mains se frôlèrent plus d’une fois alors qu’ils travaillaient en silence. Ils furent néanmoins étonnés du résultat qu’ils parvinrent à obtenir.

Chacun avait dessiné un aspect de la carte, Kasumi s’occupant tout d’abord de placer les villes et villages en indiquant leurs tailles respectives et s’il s’agissait de communautés majoritairement humaines, elfiques ou naines. Pour cela, il utilisa des pictogrammes distinguant les villes des petites communautés en faisant également apparaître celles qui disposaient d’un mur d’enceinte. Puis il s’attela à reproduire certains idéogrammes désignant des sites d’intérêt culturel, commercial ou militaire. Les lieux où s’échangeaient certaines marchandises étaient désignés par un dessin stylisé les représentant. Un poisson indiquait un port de pêche et un daim, une zone réputée riche en gibier. Les zones viticoles comportaient une grappe de raisin, de même que les zones d’élevage de bétail ou les principales concentrations d’exploitations maraichères. Sous la main de Kasumi, un cheval fut tracé là où se concentraient les haras de la trouée des chevaux et des loups, des gobelins ou encore des trolls dans les zones réputées dangereuses.

Astrée traça les traits correspondant aux cours d’eau et aux principaux reliefs de terrain avant d’indiquer la configuration du sol et le type de végétation de chaque région par un astucieux système d’annotations et de hachures. Au final, la carte, quoiqu’un peu chargée par rapport à ses modèles, regroupaient toutes les informations d’ordre général qui seraient utiles à la rôdeuse. Il était cependant difficile de déterminer où commençait le travail de l’un et où s’achevait celui de l’autre tant chaque élément semblait s’imbriquer avec ceux d’à-côté.

[Dedalus]

La rodeuse et le rodeur travaillaient de concert et la carte synthétique du continent d’Helonna apparaissait rapidement sous la mine des deux jeunes gens. Toutefois l’heure de la fermeture du bâtiment approcha, les visiteurs quittaient petit à petit la Grande Bibliothèque. Le bibliothécaire en chef revient vers eux. Avant de prendre la parole, le demi-elfe regarda leur esquisse :
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« Je vois que votre travail avance à grand pas toutefois la bibliothèque va bientôt fermer. Bien que citoyen de Lumenis, seul ceux disposant d’une autorisation spéciale peuvent emprunter une carte ou un atlas. Toutefois, je voulais savoir si vous vouliez que je mette l’ensemble de ses documents de coté. Ceci afin de faciliter leur récupération lors de votre prochaine visite. »
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[Voyageuse]

Ils avaient travaillé de concert, en silence, pendant un long moment. Au début, Astrée avait eu toutes les peines du monde à empêcher la rougeur d’envahir ses joues chaque fois que leurs mains se frôlaient, mais la tâche nécessitait une telle concentration que bientôt toute autre considération fut balayée de son esprit. Leur travail exigeait soin et patience, et elle fut surprise de la facilité avec laquelle ils parvenaient à coordonner leurs gestes.
Ils contemplèrent un moment leur œuvre commune, se félicitant l’un l’autre. Un beau travail d’équipe. L’ensemble présentait tant d’harmonie que jamais un œil extérieur n’aurait pu deviner qu’il avait été réalisé à quatre mains. Elle admira la finesse des petits idéogrammes que Kasumi avait tracés. Décidément, il était presque aussi doué pour dessiner que pour sculpter.

Le bibliothécaire s'approcha à ce moment-là. Astrée lui répondit :
- Non, je vous remercie. Nous n'aurons plus besoin de ces documents. Je dois quitter Luménis après-demain et je n'aurai pas le temps de revenir.
Joingnat le geste à la parole, ils refermèrent l’atlas et roulèrent soigneusement les cartes ayant servi de modèles, et les tendirent à l'employé.

Juste avant de rouler sa propre carte, elle suivit du doigt la route entre Luménis et Rohan, puis les chemins qu’ils avaient empruntés avant.
- Tu vois, expliqua-t-elle à Kasumi, pour venir chez moi, il suffit que tu ailles un tout petit peu plus loin vers l’est à cet endroit. Tu vas croiser cette rivière, là, assez importante. Il faut la longer vers le sud pendant quatre ou cinq heures de marche. Tu la traverses à peu près ici, il y a un gué indiqué par un cairn, et juste après tu croiseras un ruisseau qui s’y jette. Tu le remontes pendant une heure ou deux, et tu arrives chez moi, au fond d’un cirque.
Elle hésita un instant à décrire son abri. Maintenant qu’elle avait repris contact avec la civilisation, il lui paraissait tellement… sommaire. Elle eut presque honte d’oser y inviter son compagnon.
- Tu sais, c’est simplement une grotte que j’ai aménagée, ce n’est vraiment pas grand-chose. J’ai essayé de la rendre confortable mais ça ne vaut pas une vraie maison. Mais il y aura toujours de la place pour toi si tu trouves le temps de passer me voir entre deux missions.

Elle rangea ensuite avec précautions son parchemin dans son sac.
Son regard se posa alors sur l’étagère où Kasumi avait pris un livre, et l’incident lui revint en mémoire. Intriguée, d’autant plus que le rôdeur avait fait mine d’ignorer sa question, elle s’en approcha, reconnut sans peine l’ouvrage et entreprit de le feuilleter, à la recherche du passage qui avait pu mettre son ami dans un tel état. Elle fronça les sourcils, incrédule.
- C’est quand même pas…. C’est de toi qu’ils parlent ? fit-elle, stupéfaite, en lui désignant le paragraphe. Elle savait qu’il était resté plusieurs mois dans le coma à la fin de la guerre civile, et il était rôdeur, alors… Oui, ça pouvait concorder. Mais c’était à peine croyable.

[Kasumi]

Kasumi poussa un soupir théâtral alors que ses prévisions s’avéraient exactes. Une fois de plus sa compagne poussée par la curiosité ou peut être le plaisir de la taquiner le mit dans l’embarras. Elle avait du reste trouvé sans peine le passage incriminé qui l’avait fait sortir de sa réserve un peu plus tôt.

- Je ne pense pas qu’il y a eu un autre rôdeur demi-elfe endormi au bosquet à cette époque sinon je l’aurais su. Mais ne crois rien d’autre de ce qu’écrit ce barde à la manque. Je n’ai pas mené une armée d’affranchis vers la victoire glorieuse des docks. Je n’ai fait que libérer certains esclaves et la plupart sont morts en défendant leur vie et leur liberté. Les récits historiques oublient trop vite ce genre de détails.

Ce faisant, le demi-elfe avait néanmoins confirmé qu’il s’agissait bien de lui dont parlait l’auteur… L’heure de la fermeture ayant sonnée, Kasumi fut dispensé pour l’heure de détailler son récit.

Leurs chemins se séparèrent à la sortie de la Grande Bibliothèque. Astrée escomptait effectuer quelques achats pendant que le rôdeur se faisait fort de tenir sa promesse de se rendre au fort. Tous deux devaient ensuite se retrouver à la taverne de la bienveillance pour leur avant dernière soirée ensemble.

[Arya Du Varden]

Podrick ne semblait totalement convaincu que cette visite à la bibliothèque lui apporterait satisfaction autre que celle de voir que l'elfe était ravie, mais depuis le grand parc, il avait fait bonne figure.

La porte s'ouvrit en silence et la douce chaleur les accueillit comme pour leur souhaiter la bienvenue. Habituée des lieux, Arya chercha du regard le bibliothécaire auquel elle avait l'habitude de confier ses recherches tout en posant un regard curieux sur l'enfant cherchant à percevoir son ressentit.

[Taliesin]

Comme de coutume lorsqu'il pénétrait dans un lieu qui lui était totalement étranger, Podrick se faisait discret, jetant des coups d'œil furtifs autour de lui sans s'éloigner d'Arya. Cependant, contrairement à sa première visite aux thermes, il pouvait garder ici une partie de son allant naturel, affichant ainsi sans trop de mal une relative tranquillité qui n'était qu'en partie feinte. Il ne paraissait pas particulièrement enthousiasmé par l'endroit, par ce qu'il pouvait y trouver, mais il faisait contre mauvaise fortune bon cœur et, en attendant la venue du bibliothécaire, il ne manifesta pas la moindre impatience, demeurant calme et posé.