La Couronne de Cuivre

Le crabe avait bougé, sentant que quelque chose se passait. La dague l'atteignit là où la carapace laissait la place aux pattes. Le crabe eut un tressaillement, tentant de fuir Elza, les pinces ramenées devant lui.

Et tout à coup, les deux jeunes femmes le virent se transformer de nouveau. Sa peau se fit plus élastique et tout son corps sembla s'étirer démesurément. Des crochets acérés apparurent dans sa bouche.

Quelques secondes plus tard, un énorme serpent se tenait devant les deux jeunes femmes.

La dague était tombée au sol dans un tintement métallique, laissant une Elza désarmée ne pas avoir le temps de se dégager. Le serpent retomba lové autour d'elle, lui retenant une jambe, et menaçant d'enrouler rapidement ses anneaux autour d'elle pour l'entourer.

Bon, la situation aurait pu être pire. Elle aurait pu porter un chapeau, un blouson de cuir et un fouet, par exemple. Ou ne pas remarquer un éclat métallique tout près d'elle: les mouvements du crabe l'avaient amené à l'endroit où était tombé le shuriken.

Avant d'être complêtement entourée, elle parvint à bouger sa jambe libre en direction de l'objet. par chance, celui-ci s'était planté de biais dans le sol. Aurait-il été à plat ou trop enfoncé, elle n'aurait pas eu la dextérité pédestre suffisante pour le décoler du sol, mais ainsi, elle parvint, au prit d'une sérieuse éraflure à sa chaussure, à lui faire gagner les airs.

Le serpent, pendant se temps, s'était lové autour d'elle, commençant à l'étouffer. Une seule de ses mains dépassait encore sur le côté, espérant ratrapper le shuriken au vol lorsque celui-ci retomberait. Si elle y parvenait, elle n'aurait aucune difficulté à blesser suffisamment l'animal pour qu'il relâche son étreinte. Dans le cas contraire, il fallait espérer qu'Althéa serait plus habile.

Althéa s'était précipitée, la dague au clair. Elle avait frappé presque instantanément en visant la gueule du serpent mais celui-ci réussit à l'esquiver d'un mouvement fluide. Cet espace de temps, il relâcha ses anneaux autour d'Elza qui put se saisir du shuriken.

Le reptile, quant à lui tenta de donner un coup de dent à la bretteuse qui ne l'évita que de justesse.

L'avantage à être enchevêtrée dans un serpent, c'est qu'ayant pour but de vous étouffer, il a nettement moins tendance à éviter les contacts. Sitôt qu'elle eût réceptionné l'arme au vol, Elza entreprit d'utiliser ce constat à son avantage.
Saisissant fermement l'instrument entre ses doigts, elle le planta aussi vivement qu'elle pût dans la peau de la bête, puis déplaça sa main et son tranchant pour ouvrir une entaille aussi large que possible, comme pour permettre de sortir à un éventuel éléphant en train de se faire digérer.

Le monstre regarda sa blessure et s'affaissa. Durant quelques instants, il n'eut aucun mouvement. Et puis soudain, quelque chose bougea à l'intérieur de lui. Des pattes noires et velues commencèrent à sortir de la béance. Des longues pattes qui ne disaient rien de bon, surtout vu la taille de ce qui était en train de se montrer.

Suivit un gros corps noir nanti d'une multitude d'yeux et de crochets venimeux. Une énorme araignée leva ses yeux vers Elza ...

"Mais quel tricheur... j'étais sûre qu'il avait des araignées au plafond..."

Ayant réussi à se dégager après la chute du serpent, Elza s'était relevée juste assez loin pour être hors de portée de mandibule tant que la bête ne bougerait pas ses huit pattes. Son shuriken de nouveau perdu dans la mêlée, elle s'efforça de trouver une planche dans les débris de l'étagère qui pourrait lui servir de gourdin. Avec une telle bête, mieux valait avoir une allonge suffisante.

Des bouts de bois, plusieurs clous, quelques débris. Assurément de quoi faire un gourdin satisfaisant. Elza se saisit donc de son arme improvisée.

L'araignée, se sentant menacée poussa un sifflement aigu et se rua de toute sa vitesse vers le plafond d'où elle espérait se faire tomber sur les deux jeunes femmes.

"Qu'est-ce que je disais..."

Sa nouvelle arme avait beau lui conférer une allonge supérieure à ce à quoi elle était habituée, c'était encore à peine suffisant pour atteindre le plafond. Et son fidèle boomerang serait relativement peu utile pour l'instant. Pour l'instant.

Adressant un sourire à Althéa, Elza commença à chantonner une comptine enfantine parlant d'une araignée grimpant à une gouttière, tout en se déplaçant au même rythme que la bête, guettant ses mouvements. Cette fois, il allait falloir lui laisser l'initiative...

L'araignée bougea un peu, considérant Elza comme une méfiance plus que potentielle. Elle émit de nouveau un sifflement strident, semblable à un cri de guerre. Et soudain, elle chargea.

Un jet de toile jaillit de son abdomen manquant de peu Elza mais engluant Althéa en un millième de secondes.

"Ohlà!"

Elza ne réalisa qu'après avoir esquivé l'attaque que cela plaçait Althéa sur la trajectoire directe...

L'araignée se retrouvait donc liée à l'humaine et au sol sur lequel elle se trouvait par un filament de soie dont elle n'avait pas encore eu le temps de se débarrasser. Elza réagit prompement en plantant sa dague dedans (pour ne pas se faire engluer à son tour en utilisant ses mains) et en tirant de toutes ses forces pour décrocher l'animal de son appui. Puis elle saisit fermement son gourdin improviser, prête à frapper avant que la bête n'ait pu reprendre pied.

La bête siffla de nouveau, tenta de tirer de l'autre coté pour ne pas tomber mais la jeune femme l'avait prise par surprise et la fit lâcher prise. Durant quelques secondes, elle resta sur le dos.

Le coup de gourdin lui décrocha une patte et elle se retourna, prête à fondre sur la jeune femme qui avait osé la défier.

Sitôt son premier coup frappé, Elza se remit en position. Elle n'avait guère l'habitude de manier ce genre d'armes, et devait veiller à ce que les pointes désordonnées ne l'atteignent pas elle-même lorsqu'elle frappait, mais ce petit détail mis à part, cela ne semblait pas trop compliqué. Se plaçant entre une Althéa trop occupée à tenter de se dégager de la toile pour pouvoir se défendre et son adversaire, elle adressa un sourire narquois à ce dernier. "Tu n'as toujours pas eu ton compte ?" Puis elle se redressa, attendant qu'il charge pour frapper de nouveau.

La bête l'évita mais moins rapidement. Elle parvint à l'atteindre de nouveau.

L'araignée eut soudain un sursaut et commença à changer de forme. Les pattes tombèrent les unes après les autres et sa taille commença à s'allonger. Sa peau quant à elle prit la couleur de l'acier. Elle s'éleva tout doucement dans l'air pour poursuivre sa mutation. Ses yeux disparurent soudain et son corps se tordit derrière. Peu à peu, elle prit la forme d'une arme exotique, un katana qui commença à s'animer, se rapprochant peu à peu de la jeune femme dans des intentions belliqueuses. L'arme animée n'allait pas tarder à frapper ...

Oh. Décidément...

Voilà donc que les animaux ne suffisaient plus à son adversaire. Et qui compliquait la situation: son arme improvisée, faite de bois, ne résisterait sans doute pas longtemps au tranchant d'une des seules armes capables de trancher un cou humain d'un seul coup. Aucune des armes de corps à corps qu'elle aurait pu rapidement trouvé n'aurait davantage aidé.

Restait à espérer que la chose en face d'elle n'en avait pas conscience. Et qu'elle pourrait rapidement provoquer une nouvelle transformation ou n'importe quoi d'autre d'utile. Elle devait réagir immédiatement.

Maintenant fermement son gourdin entre ses doigts, elle frappa la première, de toutes ses forces, espérant envoyer l'arme voler, si possible jusque dans quelque chose où elle pourrait se planter.

Et c'est ce qui arriva. L'arme alla se planter dans la porte où elle resta fichée, la lame entamant une bonne partie du bois. Une vibration parcourut l'arme de part en part mais ne manifesta aucune véléïté de se métamorphoser de nouveau. Cette fois, elle était bloquée avec dedans l'âme du magicien pour le moment épuisé par sa succession d'incantations infructueuses.

"Jolie arme, hasarda Althéa, une petite idée pour la rendre inoffensive ?"

Elza se retourna vers son amie, qui avait apparemment réussi à se dégager de la toile.

"Absolument aucune... mais un magicien trimballe toujours une bibliothèque dans ses poches, non ? Peut-être qu'il y aurait quelque chose d'utile dans un de ses livres..."

Elle s'approcha de l'arme et l'examina, sans toutefois oser la toucher.

L'arme vibra encore sans se dégager. Il se dégageait d'elle quelque chose d'étrange, une sorte de force. A l'intérieur, le mage piégé luttait, tentait tant bien que mal de changer de forme. Il était piégé et bientôt, la jeune femme connaîtrait le moyen de le détruire. Coincé. Comment cela avait il été possible ?

Si, il restait un moyen. Un moyen qu'il répugnait mais il n'avait pas d'autres choix. Il lança son appel.

Un corbeau vint se percher en haut de la fenêtre. L'espace d'une seconde, Elza vit un nuage noir se former autour de l'épée puis s'engouffrer dans le bec de l'oiseau qui poussa un cri avant de prendre son envol. Le katana tomba sur le sol en tintant.

Sauvé. Le temps de trouver un nouveau corps et nous nous retrouverons, petite Elza ...

Elza sursauta en entendant le corbeau, et n'eût guère le temps de réagir. Elle mit quelques instants à réaliser ce qui venait de se passer.

"Il a filé... et par la voie des airs, cette fois, ça m'étonnerait qu'on arrive à le rattraper..."

Elle jeta rageusement son gourdin au sol, puis regarda autour d'elle.

"Quelque chose me dit qu'il reviendra... au moins, il ne pourra plus rien contre toi, mais... s'il a fui ainsi, peut-être que j'avais raison et qu'il y a vraiment quelque chose dans ces livres qui peut se retourner contre lui."

Les hypothèses se bousculaient dans sa tête, toutes plus invraisemblables les unes que les autres. Qui était ce magicien ? Que voulait-il ?
Un autre soucis plus immédiat se faisait sentir également: comment sortir discrètement de cet endroit, si possible en emmenant le livre utile ? Leur déguisement avait été quelque peu malmené par le combat, et la tenancière devait connaître assez bien les quatre visages pour ne pas avoir envie de les laisser passer... Le point positif était que si elle en jugeait par sa propre expérience, elles avaient le temps d'y réfléchir: personne d'autre que son bourreau n'était entré dans la chambre où on la maintenait prisonnière avant ceux qui l'avaient délivré.

Plongée dans ses pensées, Elza fut surprise par des coups puissants portés contre les battants. Puis, la voix peu aimable de la tenancière se fit entendre.

"Dites donc vous. Vous avez le droit de faire ce que vous voulez avec qui vous voulez mais faudrait pas exagérer tout de même. Vous avez entendu ce raffut. Vous avez le droit d'aimer les animaux mais les autres ne sont pas obligés de l'entendre. Allez, dégagez de là tout de suite ou j'appelle le guet"

Oh. Décidément, les règles locales étaient assez curieuses.

Bon, le sortilège lancé par le mage pour les retenir s'était dissipé avec le temps, cependant, la porte semblait toujours bloquée. Et avec une mégère de l'autre côté, Elza n'était pas particulièrement pressée de la décoincer.
Ramassant instinctivement (mais pas sans précautions, vu les tours que le mage leur avait déjà joué) le katana au sol, elle se dirigea vers la fenêtre, pour tenter d'évaluer s'il serait possible de fuir par là.

"C'est faisable, un peu dangereux sur certains bâtiments mais faisable"

A coté d'Elza, Althéa évaluait les distances et les pentes des toits. Elle n'était jamais passée au dessus de la Taie dorée mais le bâtiment était bien entouré. Elles pourraient s'enfuir sans trop de dommage et gagner aisèment le Loyal. Du moins, elle s'en sentait capable de son coté mais Elza aurait elle assez d'équilibre. Derrière la porte, la mégère commença à s'exciter.

"Je vois, vous voulez jouer au plus finaud avec moi. Mais ça ne va pas se passer comme ça. Allez les enfants, défoncez moi cette porte"

L'instant d'après, des coups furent portés contre les battants.

"Je crois qu'on a pas vraiment le choix", marmonna Althéa.

Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvrit avec fracas. La matrone regarda autour d'elle, prête à s'en prendre au premier venu. Mais il n'y avait plus personne dans la chambre.

Le temps que les sbires de la tenancière soient venus à bout de cette porte, les deux jeunes femmes avaient pu faire rapidement l'inventaire des possessions abandonnées magicien. Peu de choses utiles ou emportables, à vrai dire. Mais elles étaient presque sûres d'avoir trouvé le livre recherché.
Althéa s'en était emparée, tandis qu'Elza récupérait, en plus du katana, les objets qu'elle avait lassé tombé durant la bataille, ainsi que quelques autres bricoles sans intérêt, puis toutes deux s'élancèrent par la fenêtre.
Cela faisait quelques temps que l'elfe n'avait pas eu à se livrer à des activités nécessitant de sauter de toit en toit, mais elle ne semblait guère avoir perdu la main, car elle ne perdit pas non plus pied durant le voyage du retour.
Quelques instants plus tard, elles étaient revenues au Loyal.

Brus poussa la porte. Après avoir un peu erré il avait trouvé ce qu'il cherchait. Qui plus est, la position de l'établissement était avantageuse, situé près des portes, il constituait une certaine ouverture sur l'extérieur, et ce, sans avoir besoin d'y mettre les pieds (à l'extérieur). Cependant la taverne ne semblait pas jouir d'une grande notoriété, les seuls occupants présents étaient en grande partie des ivrognes à différents stades d'ébriété. Après avoir jeté un bref regard circulaire, le jeune humain entra et se dirigea avec assurance vers le comptoir. L'aubergiste haussa un sourcil en guise d'interrogation.

- Deux pintes s'vous plaît. Brus avança deux pièces de cuivre sur le comptoir, le tavernier les regarda rapidement, et remplit deux chopes d'un liquide mousseux brunâtre. Il allait emporter les chopes lorsqu'une voix éraillée retentit dans son dos.

- Hé là, gamin! T'as quel âge pour venir boire ici, hein?! Approche un peu pour voir!

Brus se retourna vers la direction d'où provenait la voix, une chope dans chaque main. C'était un nain. Assis dans un des angles de la pièce, adossé sur sa chaise, les pieds paresseusement appuyés sur le dossier d'une autre. Les quelques rayons de lumières qui filtraient à travers la fenêtre révélaient un visage ridé et un peu empâté. Deux petits yeux enfouis sous des sourcils broussailleux encadraient un nez qu'on devinait avoir été cassé en plusieurs endroits tant il était déformé. Deux épaisses lèvres définissaient une large bouche, le reste de son menton se perdait dans une barbe grisâtre et sale. Le nain était chauve. Le nain lui dégagea une chaise de sa main libre, l'autre tenant une longue pipe dont sortaient de réguliers filets de fumée. Brus ne se fit pas prier et s'assit à la table du nain. Il passa une main dans sa tignasse en avançant une de ses chopes sur la table.

- Z'avez raison, j'crois qu'j'ai vu un peu gros, tenez, j'vous offre celle la'. Brus porta la pinte à ses lèvres et en avala une gorgée, qu'il faillit recracher. Il simula un picotement un peu trop fort dans la gorge, la bière était immonde. - Pardonnez', j'suis pas un grand buveur, l'est un peu forte pour moi. Z'en dites quoi?
Le nain souffla un nuage de fumée avec un regard condescendant. Il attrapa la chope restante, et avala plusieurs gorgée avant de la reposer. Il lâcha un rot sonore avant d'ajouter:

- Mouais, pas mal. Tu m'as pas l'air d'être un habitué toi! Ah!
- Z'avez raison, j'suis arrivé y a pas si longtemps, en fait. Il regarda le nain descendre de nouvelles gorgées, lorsqu'il reposa sa chope, elle était vide. 'Voulez qu'j'aille vous en prendre une aut'? 'Ttendez!

C'est ainsi que Brus remplit sa mission, le nain, après quelques nouvelles pintes lui avait confié tout un tas de choses. Plus ou moins intéressantes. De son enfance dans les mines des montagnes de fer, en passant par des rumeurs peu orthodoxes sur certains hauts dignitaires de la ville, il évoqua également d'un ton grivois et gaillard la déchéance des prêtres de Helm qu'on voyait traîner tard le soir dans la rue, en compagnie de jeunes filles. Et j'en passe... Le nain, bien qu'aillant probablement de l'avance, avait tenu l'alcool bien mieux que prévu. Brus avait dû faire un effort. La nuit était bien avancée lorsqu'il quitta la taverne en compagnie de son nouvel ami nain, complètement ivres. Ils se séparèrent à un croisement.

Une fois seul, Brus fit tous les efforts possibles pour se souvenir du chemin qu'il avait emprunté plus tôt. Mais les effets de l'alcool pesaient sérieusement sur sa mémoire, et alors qu'il marchait d'un bon train au début, ses jambes se lestèrent à leur tour. Il traversa encore quelques quartiers pavillonnaires avant d'atteindre une ruelle dans laquelle il remarqua avec un soulagement certain un tas de ce qui ressemblait à de la paille, ornée de quelques déchets. Brus s'y étala de tout son long, incapable d'aller plus loin. Il sentit quelque chose de dur en travers de son dos. Passant une main sous lui, il extirpa du tas de détritus un objet familier. "Oh... mon bâton...". Et le jeune humain sombra dans le sommeil des justes, des innocents, et des ivrognes. Non loin de là, la place du marché, désormais vide, était silencieuse elle aussi.

"Hé ben, regardez-moi ça. Et en plus, il boit. Ben dis donc, elle est belle la jeunesse d'aujourd'hui"

Allongé confortablement dans son tas de détritus, Brus sentit qu'on le secouait imperceptiblement.

"Allez, espèce de sac à vin. Vaut mieux que tu te lèves avant que les prêtres ou le guet passent par là. Encore une fois, tu as de la chance que ce soit moi qui te ramasse"

Elle avait marché une bonne partie de la soirée, et même de la nuit. Elle n'était pas résolue à revenir à la guilde. Encore quelques heures. La nuit était si tranquille. Au détour d'une ruelle, elle était tombée sur un gamin étrangement familier.

Elissa s'était accroupi au dessus de Brus. Elle le secouait doucement mais fermement. Voir le gamin par terre lui avait causé un choc. Elle avait d'abord crû qu'il était mort, tué un psychopathe de passage. Puis son souffle aromatisé aux vapeurs d'alcool lui avait confirmé le contraire. Ouf. Bon, restait à espérer qu'elle n'ait pas à le transporter jusqu'à la guilde.

"Bon, tu peux marcher ou tu as besoin d'un petit bottage de fesses pour t'aider ? En toute amitié bien sûr."

Hmmm?

Brus ouvrit un œil puis l'autre. Il mit quelques secondes à identifier le visage penché sur le sien. Quand il reconnut l'elfe du marché il écarquilla les yeux et se remit debout rapidement, dérapant sur un détritus.

Je... Il essuya son front moite d'un revers de manche. Son crâne était lourd et ses yeux embrumés par le sommeil. Il regarda brièvement autour de lui pour voir qu'il faisait encore nuit. Toutefois il ne reconnut pas la ruelle dans laquelle il se trouvait ni se remémorait comment il avait pu atterrir ici. Sa main passa sur son visage et il secoua la tête dans le vain espoir de dissiper le brouillard, il fit quelques pas, sa tête tournait incroyablement.

C'est... c'est pas c'que vous croyez, hein. J'étais, j'étais... Je sais plus... Ah si 'ttendez. J'étais parti du marché et... et j'suis arrivé dans cette taverne. C'était pour vot' mission vous voyez, c'tait 'du tout pour boire, j'suis pas un ivrogne, ça non... Enfin...

Brus dut se résoudre à s'asseoir, ou plutôt il se laissa choir sur le pavé, adossé au mur d'un bâtiment. Il posa son bâton en travers de ses jambes repliées et appuyant ses coudes sur ses genoux il plongea sa tête dans ses mains. L'elfe le suivait sans rien dire. Le jeune humain releva la tête, le regard un peu moins hagard.

C'tait la taie dorée, le nom d'la taverne. Pour trouver des infos, comme 'avez d'mandé. J'y vais et j' rencontré un nain. Un nain vraiment sympa. On commence à parler, j'ui offre sa pinte. Et... et on a beaucoup parler...

Sa tête retomba sur ses paumes. C'est alors qu'il prit conscience de la puanteur qu'il devait probablement dégagé, de son hygiène plutôt médiocre qui insultait la beauté et la propreté apparente de le femme.

Oh j'uis désolé, pas très présentable, non. 'Connaissez pas un endroit où j'pourrais m'laver un peu, une autr' auberge ptètr'? On parle après s'vous voulez.

Elissa eut un léger rire. Après l'atmosphère pesante de la guilde, les péripéties du gamin lui apportaient un semblant de fraîcheur.

"C'est sûr que si tu essayes de rivaliser avec les nains pour boire, on est pas sortis de l'auberge. Bon, je précise, je n'ai pas de soeur jumelle"

Elle croisa les bras le temps de réfléchir. Alors, guilde ou pas guilde ? Elle savait qu'on l'attendait là-bas, qu'on commençait peut être à s'inquiéter. Qu'Oriane attendait qu'on mette le point final à sa mission. Encore des responsabilités. Eliaëdel qu'elle sentait à la limite de ressombrer. Oh, et puis zut, le jour était encore jeune. Elles pourraient bien se passer d'elle encore un petit peu. Le temps de discuter un peu avec le gamin, de voir si elle pouvait l'aider. En apprendre un peu plus. Il avait l'air assez débrouillard.

"Oui, il y a une auberge pas loin, le Loyal Paladin. Tu pouras aller te débarbouiller, ensuite, on prendra un bon petit déjeuner. Et c'est moi qui t'invite. Bien sûr, pendant ce temps là, tu me raconteras toutes les rumeurs que tu as pu récolter. ça te va ?"

Pour sûr qu'ça m'va. Brus s'appuya sur son bâton pour se relever, doucement. J'vous laisse passer d'vant, j'connais pas l'chemin...

Le jeune humain regardait l'elfe d'un air un peu penaud, il avait honte de son état. Et bien qu'il accepta sa proposition, cela le mettait mal à l'aise. Elle faisait montre d'une générosité et d'une telle bienveillance qui lui avaient été jusque là inconnues. Cependant il ne voulait pas douter de sa bonne foie, ce serait absurde. Il la suivit donc.

Comment ça s'appelle déjà? Le loyal paladin? C'est quoi comme auberge ça? C'est pour les clercs et tout ça? J'croyais qu'ils avaient pas l'droit de boire. D'ailleurs en parlant de débauche, le nain m'a raconté qu'on voyait des clercs traîner la nuit avec des jeunes filles, ça vous dit quéqu'chose? Moi j'rapporte juste c'que j'ai entendu...

Alors qu'ils quittaient la ruelle vers la dite auberge, Brus avait repris son habituel babillage. Cependant il dût bientôt cessé, sa langue pâteuse était devenue presque aussi sèche qu'un morceau de bois.

Kyuushi rentra dans la taverne de la taie dorée pour aller boire une petite bière !

Kyuushi : " Bonjour Tavernier ! Une Bière S'il Vous Plait ! "

Tavernier : " Ok ! Sa arrive Monsieur Kyuushi ! "

Kyuushi Pensa : " Mais je suis connu ! que je suis bête je suis le sergent de la garde impériale ! "

Tavernier : " Voici Votre Bière Sa Fera Dix Pièces D'or ! "

Kyuushi sorti sa bourse et donna dix pièce D'or .

Kyuushi savoura cette bonne bière avec délicatesse et subtilité

Mais quelqu'un s'approcha de Kyuushi on dirait une Catin .

Catin : " Mon beau monsieur sa vous dirait du plaisir avec moi pour seulement cent pièces d'or ? "
Kyuushi : " Je n'est que faire de toi va t'en ! "

La Catin Part .

Kyuushi finissais sa bière , il voulu dire quelque chose au tavernier mais quelqu'un toucha Kyuushi avec le bout d'une dague .

Voleur : " Vous allez me donner votre or petit prétencieux ! "

Kyuushi : " Je Ne Pense Pas ! "

Kyuushi sorta ces deux épée batarde pour désarmer le voleur , le voleur essaya de riposter avec un coup de poing mais Kyuushi se protéga avec sont avant bras Kyuushi assoma le voleur .

Kyuushi : " Voila qui est fait ! Au Revoir Tavernier ! "

[color=White]Kyuushi sorti de la taverne avec le voleur sous un bras pour l'amener a la prison impériale !

[/color]

Quête: Temps perdu

En provenance de la prison:
http://www.baldursgateworld.fr/lacouron ... post246405

Oriane et Lester s’étaient rendus à la taie dorée. Ils avaient du temps à tuer avant de repredre leur quête s’ils décidaient d’aider Callista. Maintenant qu’elle était reconnue innocente par les autorités de Manost, ils pouvaient lui venir en aide en toute légalité. A l’interieur de la taverne, l’ambiance se révelait festive. On y avait installé de la musique et quelques personnes menaient des danses. A ce moment là, une vieille femme s’approcha d’Oriane et Lester. Ils ne l’avaient pas remarqué de suite mais lorsque Lester la vit pour la première fois, il lui semblait la connaître. Etait ce la même qui lui avait recommandé de se rendre à la prison ? Non, cela ne semblait pas être le cas d’autant plus qu’elle les toucha pour les tirer de leur contemplation.
-Ecoutez moi chuchota t’elle bien que personne hormis eux deux ne pouvaient l’entendre, vous devez aider impérativement vos trois amis. Le sergent a fait croire à l’exécuteur de la prison qu’ils étaient condamnés à mort. Aidez les à les libérer ou ils seront exécutés avant l’aube. Personne n’est au courant de cette affaire.

Le verdict de la cour ne surprit aucunement Lester. Il en était plutôt amusé. Après tout, qui pourrait croire à une histoire qui ne se serait pas encore passée? Il aurait d'ailleurs douté des capacités mentales de la cour si les jurés avaient répondu positivement au discours du premier groupe d'illuminés venus dont les allégations semblaient a priori invérifiables et invérifiées. Si Manost était sauvée d'une catastrophe qui n'était pas encore arrivée, il n'y aurait aucune preuve à fournir à défaut d'essayer de prouver que cette supposée catastrophe aurait du arriver.
S'adressant à Oriane:
Qu'est-ce qui s'est réellement passé et dont vous puissiez être sûr lorsque je suis parti?

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