La Couronne de Cuivre

Angèle avait du mal à définir les liens entre le professeur et son élève et ne voulait pas commettre d'impairs. Elle était toute disposée à laisser le lit. Rien que pour ne pas avoir à dormir avec quelqu'un qu'elle ne connaissait pas.

"Je peux sans problème dormir sur le fauteuil si vous le voulez. Après tout, ce n'est que pour qu'une nuit."

Bien sûr, cela laissait Malo et Malika dormir à coté l'un de l'autre. Mais vu les regards inquiets de la jeune femme à son encontre, elle supposa que la situation ne la gênerait pas plus que cela.

Si la proposition n’avait pas suscité de réaction particulière chez Malika, ce fut Malo qui s’y opposa catégoriquement :

- Voyons Angèle, vous n’y pensez pas ! Je peux vous laisser le fauteuil et étendre une couverture par terre sur le tapis pour moi. Enfin, si Malika et vous ne préférez pas vous partager le lit : il est grand alors vous y serez à l’aiise.

La jeune femme esquissa une moue dubitative puis croisa le regard de la paladine et répondit d’un ton conciliant :

- Faisons plutôt comme cela. Enfin, si ça ne dérange pas trop Angèle de partager son lit avec une inconnue qui a parfois les pieds froids.

Il allait falloir mettre Malika au courant pour l'amnésie du Professeur sinon, elle risquait de prendre la distance apparente pour de la froideur à son égard et s'ils étaient en couple ... Le doute était permis vu qu'ils ne se tutoyaient pas mais les gestes et les regards disaient le contraire.

"Je ne crains pas les pieds froids, dit-elle avec un petit sourire, mais j'espère que vous n'avez rien contre les personnes qui remuent beaucoup avant de s'endormir."

Elle allait avoir du mal à retrouver le sommeil.

Alors que Malo restait dans la cuisine pour laisser sans doute un peu d’intimité à Malika pour se mettre à l’aise pour la nuit, la jeune femme répondit à la paladine d’un ton amical :

- Ne vous ne faites pas : j’ai déjà réussi à dormir dans des endroits qui vous paraitrez totalement incongrus alors ça devrait aller ! Et puis je m’en veux un peu de venir ainsi à l’improviste…

Quelques minutes plus tard, elles étaient toutes les deux au lit et Malo se glissa discrètement dans son fauteuil. Mais, comme elle l’avait anticipé, Angèle eut toutes les peines du monde à sombrer dans un sommeil léger et irrégulier. Quand elle rouvrit les yeux, la lumière qui filtrait de la cuisine à côté lui indiqua qu’il faisait déjà jour. Et les conversations à voix basse, que Malo et Malika étaient déjà debout.

Angèle aurait voulu dormir encore un peu, rien que compenser les heures d'insomnie. Mais elle ne voulait en rien retarder les deux aventuriers qui étaient sûrement prêts à partir. Elle profita de leur absence pour passer ses vêtements de la veille, remettre ses bottes et adresser à son dieu une courte prière avant de les rejoindre dans la cuisine.

Elle espéra que Malo aurait eu la bonne idée de leur faire du thé. Pour le moment, elle n'avait rien envie d'avaler d'autre. Elle se sentait nouée et un peu angoissée.

Comme elle l’avait espéré, Malo l’accueillit en retirant une théière du feu et en versa une tasse à la paladine. Cette dernière put constater que les deux aventuriers étaient déjà servis eux-mêmes. Malika la salua poliment puis ce fut le tour du professeur :

- Bonjour Angèle, j’espère que vous n’avez pas trop mal dormi. Malika et moi discutions juste du programme du jour. Nous allons devoir faire quelques provisions en ville ce matin alors vous pouvez vous reposer encore un peu si vous le souhaitez…

Du thé, voila qui était merveilleux ! Angèle en oublia pour le coup son manque de sommeil et sa nuit écourtée. Elle ne se jeta pas pourtant dessus comme une sauvage - éducation oblige - mais prit le temps de s'asseoir à table et de remercier Malo. Elle n'avait pas très envie de se retrouver seule dans l'appartement d'une personne qu'elle ne connaissait pas, même si c'était pour dormir. Elle trouvait cela assez inconvenant.

"Je préfère vous accompagner et mettre mes bras à contribution pour porter ce dont nous aurons besoin."

Et elle n'avait pas envie de se retrouver seule.

Malo ne semblait pas attendre une autre réponse et lui sourit paisiblement tout en sirotant sa propre tasse. Outre le nectar indispensable qu’elle dégustait, Angèle remarqua que le petit-déjeuner se composait de biscuits ainsi que d’un peu de pain, de confiture de cerise et de miel.

- Je ne sais pas encore ce que vous aimez prendre le matin alors il ne faudra pas hésiter à me faire vos suggestions. Et comme nous sommes trois pour effectuer nos préparatifs, nous pouvons nous répartir les tâches pour aller plus vite. Préférez-vous vous occuper des vivres avec Malika ou du matériel d’exploration avec moi ?

Angèle hocha la tête. Pour le moment, elle allait laisser les biscuits et le pain de coté pour se consacrer uniquement au thé. C'était pour ainsi dire un excellent petit déjeuner. Ici, elle espérait que personne ne ferait allusion à son appétit d'oiseau. Malo ou Malika ? Elle trouvait ici l'occasion de discuter avec la jeune femme et d'enlever certaines ambiguités.

"Si cela ne vous dérange pas, j'irai aider Malika avec les vivres. Je m'y entends mieux qu'en matériel d'exploration."

Ce qui était vrai. Déjà qu'elle avait du mal à retrouver une tente pliée dans une pièce encombrée.

Malika parut surprise par cette réponse à en juger son expression mais elle ne fit aucun commentaire. Malo accepta la décision sans se formaliser le moins du monde et répondit d'un ton enthousiaste :

- Je pense en avoir pour une bonne partie de la matinée alors nous n'avons qu'à nous retrouver à l'appartement juste avant l'heure du déjeuner. Mais ne préparez rien surtout : je vous emmènerai manger dehors !

Cette nouvelle parut cette fois réjouir Malika qui se hâta de finir sa tasse de thé :

- Nous aussi en aurons pour plusieurs heures d'autant que l'approvisionnement est un peu problématique depuis quelques temps. Connaissez-vous le marché de Cojum, Angèle ?

Ainsi donc il voulait les emmener manger quelque part, c'était que sa mémoire revenait. A moins qu'il improvise comme la dernière fois. Lui, le Professeur flanqué de deux femmes. Certains à Manost en auraient fait des gorges chaudes.

"Non, je ne connais ni Cojum ni son marché. Mais je compte sur vous pour me le faire découvrir. En échange, je vous prêterai mes bras pour porter."

Ce qu'elle attendait était surtout le moment propice pour discuter.

Ce moment ne tarda pas à venir comme Malo se séparait des deux jeunes femmes à la faveur d’un carrefour. Malika emmenait son aînée vers les portes de la ville d’après le souvenir qu’Angèle avait de son arrivée la veille. Peu à peu, les rues se firent plus animées que dans le centre ville, gage d’anonymat propice aux conversations… Prenant sa mission à cœur ou désireuse de rompre le silence, l’assistante du professeur parla la première :

- Commençons par les conserves et les condiments, nous prendrons tous les produits frais en dernier si vous le voulez bien…

Angèle vérifia que Malo s'éloignait pour souffler à Malika.

"Malika, je crois qu'il faut que nous parlions du Professeur. Je sais que nous ne nous connaissons pas et je vous ai peut-être surprise en venant avec vous mais c'est le seul subterfuge que j'ai trouvé pour être seule avec vous. Je suis désolée."

Elle laissa passer un peu de temps pour que Malika enregistre l'information mais reprit assez vite pour ne pas laisser s'installer l'inquiétude.

"J'imagine qu'il vous semble changé depuis qu'il est de retour, que son attitude envers vous n'est plus la même. Mais je me trompe peut-être totalement ..."

Déjà s'assurer qu'elle était dans le vrai et que Malo ne réapparaissait pas.

Malika lui jeta un regard pénétrant, interrogatif. Le moins que l'on pouvait dire c'est qu'elle ne s'attendait franchement pas à cette question. A ce que la paladine cherche à discuter avec elle en privé, en revanche...

- Oh vous savez, le Professeur Maloran a toujours été un peu... certains diraient rêveur dirons-nous. Non, je ne crois pas qu'il ait tellement changé que cela. Mais pourquoi le devrait-il ? Qu'entendez-vous pas là ? Il n'est pas malade au moins ?

Alors elle se trompait et n'aurait peut-être dû rien dire ... Mais elle avait commencé alors autant ne pas mentir.

"Non, mais quand il est arrivé à Manost, il était amnésique. Je ne le connais pas beaucoup, voir pas du tout et je ne sais pas les rapports que vous entreteniez. Cela ne me regarde en rien ... Je sais que je ne devrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas mais si vous le trouvez quelque part changé ce n'est pas par rapport à vous mais une conséquence de son accident. Vous avez l'air de tenir à lui et vous êtes la seule personne ici à qui j'en ai parlé. Il me semble que sa mémoire revient très vite mais je tenais à ce que vous le sachiez."

C'était quelque part un poids moins lourd à porter. Elle s'en remettait à elle pour l'aider.

Malika semblait n'avoir entendu ses paroles que d'une oreille comme si un point de réflexion monopolisait une part de son attention. Consciente qu'elle devait répondre aux remarques d'Angèle, la jeune femme parla d'un ton hésitant, ne sachant sans doute pas ce qu'elle avait le droit de révéler ou non :

- En fait, je me suis posé la même question à votre sujet. J'ai était surprise de vous trouver chez lui en pleine nuit... Si j'avais su, j'aurais attendu le matin pour le contacter. Vous savez, à ma connaissance, le professeur Maloran était quelqu'un de très solitaire et il n'invitait jamais personne dans son appartement - en particulier des femmes - depuis la mort de son épouse.

"Oh ..."

Elle laissa la suite en suspens tout simplement parce qu'elle ne savait pas quoi dire. Elle ignorait qui d'elle ou de Malika était la plus gênée. Elle n'avait pas voulu attirer des confidences, juste dissiper des malentendus. Décidément, elle n'y entendait rien en rapports humains. Elle qui avait voulu se montrer diplomate ...

Elle se sentit triste pour Malo. Quelque part, ils vivaient la même situation, sauf qu'elle n'avait jamais épousé Morgan. Le Professeur se souvenait-il de son épouse défunte ? Quelque part, il en oubliait le chagrin. Faudra-t-il qu'elle ou Malika lui en parlent ? Elle se voyait mal lui cacher. Mais c'était peut-être trop brutal et mal pour choisi pour lui rappeler maintenant. S'il posait la question elle ne lui mentirait pas. Ainsi donc, le vrai Malo était triste et solitaire. Ce qu'elle avait failli devenir après la mort de Morgan. Elle avait choisi de ne pas laisser s'échapper les souvenirs de Morgan au temple de Sunie. Malo n'en avait aucun. Quelle situation était donc plus enviable ? Le soleil de l'insouciance ou le souvenir des chagrins obscurs ?

"Depuis combien de temps est-il seul ?", s'entendit-elle demander.

Malika était assurément une personne très proche. Il n'y avait peut-être qu'une solide amitié entre elle et le professeur mais elle avait l'air de tenir à lui.

Malika n'avait pas ralenti, signe qu'elle n'était peut-être pas aussi troublée que la paladine. Du reste, elle n'hésita que le temps de rassembler ses souvenirs avant de répondre d'un ton bienveillant :

- Cela fait quelque chose comme six ans je crois bien. Quand je l'ai connu, il était déjà très solitaire. Sauf en mission ! Je crois qu'elles lui permettent de s'échapper en quelque sorte. Vous voyez ce que je veux dire ?

"Un peu, peut-être ..."

N'était-elle pas partie à Luménis pour s'échapper en quelque sorte comme une étrange mission qu'elle s'était donnée ? Malo avait quant à lui trouvé les moyens de véritablement changer d'air. Elle avait ses plaidoiries, son quotidien de pénaliste, le cercle fermé de ses amis. Rien qui ne la change de son quotidien. Elle se sentit d'un coup un peu perdue.

"En fait, je ne vois pas vraiment. Mais je peux comprendre."

Elle n'avait pas envie d'en révéler d'avantage.

Malika était suffisamment subtile - ou réservé étant donné qu'elle ne se connaissaient pas encore suffisamment toutes les deux - pour ne pas insister. La jeune femme se contenta d'un sourire amical avant de déclarer d'un ton volontairement léger :

- N'allez pas dire au professeur que j'ai vendu la mèche, je vous fais confiance ! Mais on papote, on papote et il nous reste toujours des courses à faire !

Du reste, elles arrivaient en bordure de ce qui ressemblait à un marché. Il y avait peu de stand et chacun d'eux ne semblaient pas très achalandé mais une petite foule se pressait néanmoins pour faire des emplettes.

Angèle se sentit soudain libérée d'un grand poids. Elle suivit donc Malika sur le marché. L'ombre de la guerre planait même au dessus des étals du marché. Il était triste de se dire qu'on en souffrait jusqu'à Cojum. La terre mettrait longtemps à se remettre de ses blessures et à produire à nouveau. Elle resta à coté de la jeune femme, se demandant quels étaient les produits locaux. Cojum était loin de la mer et ne disposait donc pas beaucoup de poisson de mer. En revanche, elle était entourée de grandes forêts et de rivières.

Elle suivit Malika, curieuse de ce qu'elle allait pouvoir découvrir.

Et elle découvrit que le contenu des étals - hormis la pauvre quantité et l'état de fraîcheur parfois limite de certains produits - ne différait pas tant que cela de ce dont elle avait l'habitude. Malika leur fit acheter des fruits confits et des légumes robustes qu'elle aurait très bien pu trouver sur les étals de Manost. Elle l'emmena ensuite chez un marchand de poisson qui proposait des espèces d'eau douce un peu moins familières à la paladine. Malika acheta des filets salés qui pourraient se conserver quelques jours. Elles poursuivirent leurs emplettes, la cadette n'hésitant pas à profiter des bras plus robustes de la manostienne pour se délester. Elles musardèrent jusqu'à ce que Malika s'arrête devant un stand proposant des fromages typique de la région : cette fois Angèle n'en reconnut aucun parmi ceux que sa compagne sélectionna.

- Bon, il ne reste que la viande et les saucisses ! Vous tenez le coup, Angèle ?

Cela devait bien faire deux heures qu'ils progressaient à un bon rythme et la paladine transportait maintenant près de vingt livres de victuailles.

Angèle se contenta de hocher la tête pour économiser son souffle. Elle avait l'impression de s'être transformée en bête de somme, l'énergie et la force physique en moins. Elle peinait à suivre Malika qui caracolait devant. Elle regretta presque de ne pas avoir petit déjeuné plus le matin même. Amélie n'aurait pas été contente de le savoir. Tant pis ... S'il ne restait plus que la viande, elle pouvait encore tenir un peu.

Il fallait juste que sa fatigue n'ait pas la mauvaise idée de se devenir migraine.

Que Malika ait perçu son inconfort naissant ou non, les derniers achats s'effectuèrent rapidement, la jeune femme ne cherchant pas vraiment à négocier les prix et livrant une liste précise de ce dont elle avait besoin. C'est ainsi que, moins de quinze minutes plus tard, les deux femmes quittaient le marché pour s'en retourner vers l'appartement de Malo. Malika avait en outre décidé de porter elle même leurs derniers achats ce qui la ralentissait considérablement.

- On voit que j'ai perdu l'habitude de ce genre de tâches : j'aurais dû penser à emporter nos sacs de voyage ! Espérons que nous rentrions les premières ou je vais me trouver ridicule devant le professeur !

Angèle tenta de presser le pas pour ne pas ralentir la jeune femme. Elle commençait à s'inquiéter quelque peu. Si les provisions toutes seules pesaient si lourds, les sacs à dos risquaient de l'être beaucoup plus. Décidément, elle n'était pas taillée pour l'exploration, les voyages ou la marche à pied. Mais quelque part, elle était contente de pouvoir aider, oublier pour quelque temps son propre chagrin pour se rendre utile. Il lui semblait aussi marcher sur les pas de Morgan.

"Mais non, vous n'êtes en rien ridicule. Cela arrive à tout le monde d'oublier des choses à un moment ou un autre."

Malika lui adressa un sourire reconnaissant et répondit d’un ton enjoué :

- Tant que nous sommes en ville, ça ne pose généralement pas de problème mais c’est aussi pourquoi j’aime bien travailler avec le professeur : il a un grand sens de l’organisation qui me fait défaut.

Angèle commençait à reconnaître les rues autour de l’appartement de Manost quand la jeune femme ajouta :

- Une fois que nous aurons déposé tout ça à l’appartement, ce serait bien de prendre un peu d’avance en allant louer des montures. Je pense que le meilleur endroit où commencer est l’Académie. A moins que vous ne préfériez attendre le professeur ?

Angèle acquiesça. Elle avait vu le sens de l'organisation de Malo à l’œuvre.

"Et je suis sure que le Professeur aime tout autant travailler avec vous. Vous devez former une très bonne équipe."

Bien sûr, l'un d'entre eux les avait trahi mais cela ne se prévoyait pas, surtout si l'appât du gain avait été en jeu. Elle fut quelque peu surprise par le fait que l'on pouvait louer des montures à l’académie. Mais en même temps, un lieu aussi prestigieux et avide de connaissance devait se donner les moyens pour les expéditions.

"Le Grand Lieur nous a écrit une sorte de lettre de recommandation concernant l’académie. Peut-être pourra-t-elle nous servir."

Lettre qu'elle avait laissée dans la poche intérieure de son manteau de voyage qu'elle portait à présent.

Malika écarquilla cette fois les yeux, semblant sincèrement impressionnée :

- En effet, c'est un sésame rare et il nous sera très utile ! Vous avez dû rendre un grand service aux Oghmans pour susciter pareil honneur.

Les deux jeunes femmes tournèrent à un angle de rue et l'immeuble dans lequel vivait Malo leur réapparut enfin. Dans quelques minutes et après avoir affronté les deux étages d'escalier, elles pourraient enfin se délester de leur chargement.

Encore deux étages à monter et puis elle pourrait enfin poser son chargement. Elle n'en pourrait bientôt plus. Durant les derniers mètres, elle ne parla plus pour économiser ses forces. Toujours suivant Malika, visiblement plus alerte qu'elle - et plus jeune aussi - elle monta sans rechigner les deux étages. Peut-être Malo serait-il revenu de ses emplettes et les attendait-il. Elle commençait à avoir de plus en plus faim et envie de s'asseoir, une tasse de bon thé entre les mains.

Et tant mieux si la lettre du Grand Lieur leur était utile. Elle se demanda ce qui avait pu impressionner les Oghmans. Une éternité auparavant, elle n'aurait pas méjugé de son charisme ou de son sens de la diplomatie. Aujourd'hui, elle en doutait plus que tout.

Mais Malo n'était pas présent comme elles purent le constater après que Malika eut toqué plusieurs fois à la porte de l'appartement. Tout n'était pas perdu pour autant car la jeune femme sut où chercher la clé pour leur ouvrir. Deux minutes, elles pouvaient enfin tout déposer sur la table de la cuisine et Malika s'épongea le front avant de prendre les devants :

- Voulez-vous vous occuper des chevaux maintenant ou préférez-vous que nous attendions le professeur avec un bon thé ? Nous l'avons bien mérité après tout !

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Cojum